Portes ouvertes au musée de l`imprimerie

OUEST-FRANCE - Jeudi 22 avril 1999
Le jour de la Saint-Jean Porte Latine, c'est la fête de Gutenberg
Portes ouvertes au musée de l'imprimerie
L'imprimerie a sa fête, la SaintJean Porte Latine.A cette occasion, le musée de l'imprimerie
organise,
comme
chaque
année depuis son ouverture,
une journée portes ouvertes, le
8 mai. L'occasion de découvrir
toutes les techniques de l'imprimerie depuis Gutenberg.
Martyr, Saint-Jean a été plongé vivant
dans de l'huile bouillante , Porte Latine,
à Rome, le 6 mai 95.Le lien avec les
métiers de l'imprimerie ? L'huile entre
dans la fabrication des liens des lettres
d'imprimerie. Il n'en fallait pas davantage pour faire de ce saint le patron des
imprimeurs, des relieurs, des papetiers
et de tous ceux qui travaillent dans les
métiers du livre.
Créé en 1986, grâce aux dons à la municipalité de Robert Colombeau, fervent
collectionneur de machines d'imprimerie, et sous l'initiative de Sylvain
Chiffoleau, imprimeur aujourd'hui en
retraite et président d'honneur de l'association Pro Arte Graphica, qui gère le
musée de l'imprimerie a toujours fait
vivre la tradition de cette fête.
Jusqu'à la dernière guerre, la Saint-Jean
Porte Latine était une fête très prisée,
explique Sylvain Chiffoleau. A la fin de la
journée, les Imprimeurs faisaient la tournée des quotidiens locaux. C'était la
réunion de la profession, mais une
réunion festive et amicale où l'on venait
avec sa famille. Un rendez-vous auquel
les gens du métier tenaient beaucoup.
A Nantes, chaque année, une quarantaine de gens du métier viennent ainsi faire
fonctionner et expliquer les machines.
Histoire de garder l'esprit d'origine de la
fête, où les apprentis de l'imprimerie
offraient cigarettes, paquets de tabac et
fleurs aux ouvriers de l'entreprise, les
animateurs du musée offriront à chaque
visiteur gâteau et verre de jus de fruit.
Retraités et apprentis se retrouvent sur
les Postes. Avec fierté, lis transmettent
ce qu'ils savent. Et il y a une sacrée
ambiance. On déjeune tous ensemble
le midi. Les anciens nous racontent des
tas d'anecdotes sur le métier.
Philippe Bretaudeau, un des trois animateurs du musée, à l'œuvre devant une monotype, machine inventée en 1887 par un
avocat américain, Tolbert Lanston.
Au programme également :
rents, souligne Philippe Bretaudeau, un
démonstrations de reliure, calligraphie, des trois animateurs. Et aussi des textes
enluminure...
pour les scolaires, des livres d'art... En
fonction des demandes, on organise des
Environ 10 000 visiteurs
stages de gravures, de dessin et d'impar an
pression typographiques. + Plus l'accueil des visiteurs. Environ 10 000 par
Linotype, monotype, presse à bras, un an. Dont de nombreux scolaires. Qui,
marbre du XVIlle siècle, une typothèque fascinés reviennent ensuite avec leurs
de 330 tiroirs pour ranger les caractères parents.
typographiques... Tout le métier, depuis Philippe lui, travaillait auparavant dans
Gutenberg, jusqu'en 1940, est là. Le une imprimerie moderne. Moi, J'aime ce
musée de l'imprimerie n'est pas passéis- qui est ancien. Ici, Il n'y a pas de souci
te pour autant. Et ne vit pas que le jour de rendement de quantité, mais de quade la Saint-Jean Porte Latine.
lité. Il n'y a que du bon qui sort. On a
C'est même un musée extrêmement beaucoup de contact avec des peintres
vivant. C'est un des rares musées de pour les lithographies. J'ai découvert
l'imprimerie, où les machines fonction- cette approche de la peinture. Ça m'inténent. Toute l'année, des artistes vien- resse énormément. ,
nent y travailler. On y réalise gravures. Les artistes eux, apprécient d'y venir tralithographies, estampes. + L'an dernier, vailler. Comme Giro. Qui, même s'il
on a tiré des lithos pour 90 artistes diffé- partage son temps entre l'Espagne et
Nantes, ne rate pas une Sainte-JeanPorte-Latine. J'ai fait une école de gravure en Hollande, dit-il. Et J'ai eu des
prix. Mais je me suis rendu compte que
le ne connaissais rien du tout. On a
affaire Ici à des gens qui ont une telle
expérience qu'aucune école d'art ne
peut égaler. Ce musée est vraiment stimulant pour les gens qui ont un tempérament créatif. Ce musée, c'est l'amour
du papier. Et la passion de l'empreinte.
Yasmine TIGOÉ.
Portes ouvertes, musée de l'imprimerie,
24, quai de la Fosse, samedi 8 mai, de
10 h à 12 h et de 14 h à 18 h. De mars à
juillet, le musée est ouvert du lundi au
vendredi, de 10 h à 12 h et de 14 h à 18
h. Rens. : 02 40 73 26 55.