agent smith - Daily mars
Transcription
agent smith - Daily mars
100 icônes badass du cinéma Les années 90 • David Brami • AGENT SMITH Interprété par Hugo Weaving • Les films : Matrix (1999) • Matrix Reloaded (2003) • Matrix Revolutions (2003) • • Réalisés par Andy Wachowski & Larry/Lana Wachowski • Q u’il soit législatif ou informatique, tout système est régi par des règles et des lois, une administration et des agents de fonctionnement. Un bon système vous aide à vivre, à faire ce que vous avez envie de faire et, dans le meilleur des cas, vous y aide. Que se passet-il quand le système décide de ne plus vous servir, de vous mettre des bâtons dans les roues, ou pire, décrète que vous êtes la chose à éliminer pour qu’il tourne mieux ? Et que se passe-t-il quand ce système, corrompu, se retrouve dirigé par un de ses agents, devenu fou ? Cette métaphore lourde de sens, les Wachowski lui ont donné un nom : Smith. Un véritable coup de génie scénaristique ! À une époque où le monde entier est encerclé, géré et surveillé par l’informatique, l’agent Smith, admirablement incarné par l’excellent Hugo Weaving, représente le pire cauchemar de tout un chacun : être épié, analysé, jugé et pourchassé sans répit. Un écran, un téléphone, une personne se trouve à proximité et c’est l’ennemi qui vous retrouve et cherche à vous éliminer. Neo (Keanu Reeves) va faire l’expérience de ce tortueux cauchemar, mais va bien heureusement trouver sur son chemin une résistance, un virus vivant, pensant, virus qui représente le salut du système. Dans notre monde, cette situation s’est déjà vue. En informatique, c’est déjà plus rare. On préfère formater, réinstaller de zéro (la même chose ou non) et repartir sur des bases saines. Mais on n’a pas encore la possibilité de stocker des gens dans nos disques durs. Auquel cas les choses seraient bien différentes. Ce qui fait de Smith un agent si dangereux, c’est qu’il est impossible d’aller contre son ADN puisqu’il n’est pas un humain mais un programme. Un programme avec des lunettes noires, un costume impeccable, et un sourire sardonique déformant un visage de folie. Impossible de le raisonner, impossible de le faire changer d’avis ou d’attendre de sa part une quelconque compassion. Pas tant qu’il reste un simple programme en tous cas. Son contact fusionnel avec Neo à la fin du premier opus change cela, mais au lieu de le pousser à comprendre les humains, il va en tirer les pires traits : volonté de se reproduire pour noyer le monde par sa masse, céder à l’égoïste envie de conformité, formater le monde à son image, tels sont les désirs de cet antivirus ayant pris pour cible le système. Au final seul le sacrifice, couplé à une alliance extérieure, capable d’une sauvegarde et d’un partitionnement des données, permettra d’en venir à bout. Déjà sur un PC, c’est une plaie, mais un antivirus personnifié qui part en sucette dans un monde physique, difficile de trouver pire badass. Y’a pas, ça change de son rôle de drag queen dans Priscilla, folle du désert (quoique dans un autre genre…). ¶ 185