Nutrition News for Africa - HKI Knowledge Center

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Nutrition News for Africa
Résumé - Octobre 2008
Prévalence de l'anémie dans le monde, Système d’Information sur les Carences en Micronutriments de l'OMS,
1993-2005. McLean E, M Cogswell, je Egli, Wojdyla D, de Benoist B. Public Health Nutrition May 23:1-11, 2008
(Publication électronique avant l'imprimé).
Introduction
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a une base de données sur l'anémie dans le monde, qui fait partie de son
Système d’Information sur les Carences en Micronutriments (SICM), pouvant être consultée sur Internet
(http://www.who.int/vmnis). Les objectifs du Système d’Information SICM sont de : 1) fournir aux pays des évaluations
mises à jour de l'ampleur des carences en micronutriments; 2) de suivre et d'évaluer l'impact des stratégies de prévention et
de contrôle de la malnutrition par carence en micronutriments; 3) suivre les progrès réalisés pour l'élimination des
principales carences en micronutriments et 4) fournir un appui technique pour accroître la capacité d'établir et de maintenir
la surveillance du statut en micronutriments au niveau national.
Le présent document fournit les dernières informations sur la prévalence de l'anémie dans le monde pour la période 19932005, repartie par âge, par sexe, par région géographique et par niveau de développement socio-économique. Les auteurs
expliquent de façon précise les critères d'inclusion ou d'exclusion des différentes études et les méthodes utilisées pour
l'évaluer l'anémie, les seuils utilisés pour définir l'anémie selon l'âge et le sexe. Aussi, les méthodes statistiques utilisées pour
établir les estimations de la prévalence, les méthodes d'extrapolation des données dans le cas où les informations sont
manquantes dans certains pays, et les limites éventuelles de certaines méthodologies sont décrites dans le document. Les
seuils d’hémoglobine retenus par l'OMS, ajustés par rapport au niveau de la mer, ont été utilisés pour définir l’anémie selon
le groupe spécifique sont indiqués dans le tableau suivant :
Tableau – Seuils d’hémoglobine de l’OMS pour définir l’anémie selon l’âge et le sexe *
Groupes d’âge et de sexe
Seuils d’hémoglobine (g/L)
Enfants d’âge préscolaire (EAP) 0,5 – 4,99 ans
< 110 g/L
Enfants d’âge scolaire (EAS) 5,0 – 11,99 ans
< 115 g/L
Enfants 12,0 – 14,99 an
< 120 g/L
Femmes non enceintes (FNE) = 15,0 ans
< 120 g/L
Femmes enceintes (FE)
< 110 g/L
Hommes > 15,0 ans
< 130 g/L
* Taux d’hémoglobine ajustés par rapport au niveau de la mer. L’anémie sévère a été définie par un taux d’hémoglobine <
70 g/L.
Les estimations de la prévalence en fonction du niveau de développement socio-économique sont basées sur l’indice de
développement humain des Nations Unies.
Résultats et conclusions
Les données ont été collectées à partir d'échantillons représentatifs au niveau national ou régional chez 3/4 de la population
mondiale des enfants d’âge préscolaire (EAP) et près de 70% des femmes enceintes (FE), mais chez moins de la moitié des
enfants d'âge scolaire (EAS, 5 - 14,99 ans), des hommes et des personnes âgées (> 60 ans). La prévalence de l’anémie dans
le monde est de 24,8%. Les EAP sont les plus touchés (avec une prévalence de 47,4%), suivis par les FE (41,8%), les FNE
(30,2%) et les EAS (25,4%). Dans chacun des groupes d'âge et de sexe étudiés, la prévalence la plus élevée est relevée en
Afrique, avec une fréquence globale de 64,6% chez les EAP, 55,8% chez les FE et 44,4% chez les FNE. Au sein de ces
groupes spécifiques, la prévalence de l'anémie était plus élevée dans la population à faible indice de développement socioéconomique et vice versa. Les informations sur l'anémie sévère n’étant disponibles que pour seulement 38,5% des EAP et
14,1% des FE, les estimations au niveau mondial n'ont pas été faites. Parmi tous les pays disposant de données sur les EAS,
l’anémie grave représente en moyenne 5,9% de tous les cas d’anémie. Mais, cela varie de 2,0% des cas relevés dans tous les
pays d'Amérique latine contre 8,8% de la population anémiée dans les 17 pays étudiés en Afrique. Du fait de l’utilisation de
méthodologies différentes pour mesurer la prévalence de l'anémie, cette présente évaluation n’était pas comparable aux
premières revues publiées par l'OMS.
Implications programmatiques et politiques
Comme les données d’études représentatives au niveau national sont de plus en plus disponibles, les estimations de la
prévalence de l'anémie dans le monde sont devenues plus fiables et précis. La prévalence de l'anémie dans le monde reste
très élevée, en particulier chez les EAP, les FE et les FNE en Afrique, où près de la moitié aux 2/3 de ces groupes
respectives sont touchés. Malheureusement, les principales causes sous-jacentes de l'anémie ne sont pas connues, telles que
les causes nutritionnelles (les carences en fer, en cuivre, en vitamines A, B12 et en acide folique), les maladies infectieuses
(telles que les helminthiases intestinales, le paludisme et les infections chroniques) et les facteurs génétiques
(hémoglobinopathies et carences enzymatiques). Ainsi, les facteurs spécifiques contribuant à l’étiologie de l'anémie au sein
de populations spécifiques demeurent largement inconnus, de sorte qu'il est difficile de concevoir des interventions
appropriées. Ces estimations devraient être utilisées pour attirer l'attention sur l'ampleur du problème et la nécessité
d'évaluer les facteurs qui contribuent à l'anémie, de manière à les prendre en compte dans l’élaboration des interventions
appropriées.
Commentaires des éditeurs du NNA *
Ce document met en évidence l’ampleur de l'anémie en Afrique et le déficit d’information sur ses causes dans des groupes
spécifiques de populations. Il est important de constater que l'anémie est causée par de nombreux facteurs sous-jacents, et
non pas seulement la carence en fer. Ainsi, la prévalence de l'anémie ne doit pas être assimilée à celle de la carence en fer.
Bien qu'il soit présumé que l’anémie est très souvent due à la carence en fer, cela n’est pas le cas dans les populations très
affectées par le paludisme, les helminthiases intestinales, les infections aiguës et chroniques, les autres carences
nutritionnelles et certaines anomalies génétiques. Compte tenu des effets secondaires liés à la supplémentation en fer de
personnes non carencées en fer (tel que discuté lors d’un atelier organisé à Lyon par l’OMS et dont le rapport1 a été
présenté dans l'édition du NNA de Juillet), il devient nécessaire de recueillir des informations sur les causes réelles de
l'anémie dans différents contextes et au sein de groupes d'âge et de sexe spécifiques, de manière à permettre à mettre au
point des programmes d’intervention appropriés.
* Notez que les commentaires ont été ajoutés par l'équipe éditoriale et ne font pas partie de l’article publié.
Helen Keller International
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www.hki.org
Reference
1 Report of the World Health Organization Technical Consultation on prevention and control of iron deficiency in infants
and young children in malaria-endemic areas (Lyon, France, 12-14 June 2006). Food and Nutrition Bulletin, Vol 28, no 4,
page S489- S631.
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