LES RISQUES BIOLOGIQUES EN MILIEU POLICIER
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LES RISQUES BIOLOGIQUES EN MILIEU POLICIER
v f"1"" I LES RISQUES BIOLOGIQUES EN MILIEU POLICIER Cahier d'animation pour la session d'information Réalisé par Françoise Rouleau CLSC du Havre - Sorel Sylvie Brien CLSC des Seigneuries - Boucherville ivfl Mars 1994 W? INSPQ • Montréal 5567 mi 89t; • Direction do la Santé publique do la Moniêrégte Comptée Cousmeau 5245, boutevcrà Coudnoau, bureau 3000 Saint-Hubert, Québec J3Y 6J8 LES RISQUES BIOLOGIQUES EN MILIEU POLICIER Cahier d'animation pour la session d'information (Février 1994) PLAM I. II. III. Objectifs Introduction Le travail policier 3.1 3.2 IV. V. VI. Les parasites Le tétanos L'hépatite B et le SIDA 6.1 6.2 6.3 6.4 6.5 6.6 6.7 VII. VIII. IX. Caractéristiques du travail policier Risques bioloqiques en milieu policier Définitions et caractéristiques Comment se développe la maladie? Peut-on en guérir? Existe-t-il des traitements? Quels sont les liquides biologiques dont il faut se méfier? Autres hépatites infectieuses Modes de transmission La rage Les moyens de prévention En cas d'accident, quoi faire? Conclusion Annexe I Annexe II Annexe III Autres hépatites infectieuses Histoire de cas Documents de référence Les policiers seront en mesure d'identifier les sources et les voies de transmission des agresseurs biologiques auxquels ils sont exposés de même que les conséquences d'une telle exposition. .Les policiers pourront reconnaître et appliquer les moyens- de protection efficaces et les précautions qui les protégeront des agresseurs biologiques. SÉQUENCE ET CONTENU II. NOTES DE L'ANIMATEUR MATÉRIEL INTRODUCTION Les policiers sont-ils réellement exposés aux risques biologiques dans l'exécution de leur travail? À quels microbes sont-ils exposés? Peuvent-ils se protéger de façon adéquate contre les virus de l'hépatite B ou du SIDA? Voila des questions auxquelles nous répondrons au cours de l'heure et demie consacrée aux risques biologiques.. i Lorsque nous parlons de risques biologiques nous faisons référence plus spécifiquement: - à des parasites (poux, gale) à des virus (hépatite B, SIDA, autres hépatites) au tétanos Ce sont les agents biologiques considérés plus "à risque" chez les policiers dans l'exécution de leur travail. Cependant, nous accorderons une attention plus particulière aux virus de l'hépatite B et du SIDA car ceux-ci soulèvent davantage d'inquiétude. • 3 SÉQUENCE ET CONTENU III. LE TRAVAIL POLICIER 3.1 Caractéristiques du travail policier Le policier est en rapport constant avec le public. côtoie plus souvent qu'un citoyen ordinaire des: - Il MATÉRIEL En fait, le chapitre III, Le travail policier, peut ne pas faire partie de la formation à donner aux policiers. Cette description peut servir au besoin comme éléments de mise en situation face au groupe. Malgré le fait que le risque d'être infecté par des agents biologiques (virus) demeure minime, il faut néanmoins que lès policiers connaissent très bien les modes de transmission et les moyens de prévention pour contrer les risques biologiques. prisonniers.... narcomanes blessés prostitués-ées Il peut manipuler, - NOTES DE L'ANIMATEUR toucher: des objets coupants, des aiguilles (lors de fouille) du sang (soins aux blessés) d'autres liquides biologiques (RCRC) des objets souillés avec de la terre Il agit souvent - rapidement - de façon imprévue Malgré cela, les risques de contracter une maladie demeurent minimes. Certains sous-groupes de policiers sont plus exposés que les techniciens en scène de crime). (tels 4 SÉQUENCE ET CONTENU III. LE TRAVAIL POLICIER 3.2 Risques biologiques en milieu policier NOTES DE L'ANIMATEUR MATÉRIEL, (suite) - Parasites (poux de tête, poux de pubis, gale) Virus (hépatite C, delta, B et SIDA) - Tétanos Nous les verrons de façon plus détaillée un peu plus loin. Il faut se souvenir: Nous avons énuméré ici les principaux agents biologiques que l'on pourrait retrouver dans le cadre du travail du policier. Il n'est pas dans l'intérêt d'un texte comme celui-ci d'énumérer tous les virus, bactéries ou champignons potentiellement pathogènes (source de maladies) et potentiellement transmissibles. L'énumération serait fastidieuse. De plus, la plupart des agents qui seraient décrits sont rares dans la population québécoise, rares dans des conditions de travail extra hospitalières telle que celle dont on discute, et surtout représenteraient des cas exceptionnels même dans la clientèle d'individus côtoyés par les policiers. - Des microbes, il y en a partout. - Certains d'entre eux peuvent causer des maladies. - Certaines circonstances, dans votre travail, peuvent vous mettre en contact avec ces microbes. - Un contact n'égale pas obligatoirement une maladie infectieuse: le risque varie selon le microbe et le type de contact. - Dans le travail policier cependant, les risques de maladies infectieuses demeurent peu élevés. - De bons moyens de prévention protègent, en général, suffisamment contre tout risque de maladie. • - 5 SÉQUENCE ET CONTENU IV. LES PARASITES Les principaux parasites que l'on pourrait retrouver dans l'exécution du travail policier sont: - Poux de tête . - Poux de pubis {morpion) - Gale (gratelle) NOTES DE L 'ANIMATEUR MATÉRIEL Le tableau ci-joint peut être repris intégral (sous forme d'acétate) pour la formation aux policiers ou bien s'en tenir à 1'essentiel. Parasite Poux de tête Poux de pubis Gale (qratelle) De quoi il a l'air? Boule translucide grisâtre et gluante Insecte brun pâle - taille d'une tête. d'épingle Tique femelle qui va pondre ses oeufs dans 1'épiderme Que fait-il? Démangeaisons, irritations, éruptions cutanées Démangea isons, irritations et lésions Démangeaisons (surtout la nuit), vésicules - fins sillons Il vit où? Cuir chevelu. cils, barbe, sourcils Aine, aisselles, parties génitales, anales et parfois barbe, cils, sourcils Les plis de la peau, entre doigts, sur poignets, coudes, parties génitales Ne sautent pas. C'est par contact direct pu par articles personnels contaminés (peignes. chapeaux, etc.) Contact sexuel et contact direct et indirect (lingerie, literie, bols de toilette) Contact direct ou indirect (vêtements, literie) Le risque d'être infesté est présent - lors de fouille sommaire d'un individu lors de la fouille de ses vêtements lors d'une fouille à nue Les mesures de prévention demeurent - le lavage des mains après une fouille le port de gants lors de la fouille * Ces mesures contribuent de façon importante à diminuer le risque d'infestation sans pour autant léliminer. Comment peut-on "1'attraper"? « Le risque policier • Lors de fouille d'un individu • La fouille de ses vêtements • Lors d'une fouille à nu Est-ce grave? Non Non Non Traitement disponible Oui - shampoing Oui - shampoing Oui - savon, onguent. Mesures de prévention • Lavage des mains • Port de gants lors de fouille 6 SÉQUENCE ET CONTENU V. LE TÉTANOS Le tétanos est une maladie causée par une toxine qui pénètre dans l'organisme par une plaie. Le policier peut: - se blesser avec de la terre ou/et - des objets rouillés, contaminés avec de la terre - se blesser avec aiguilles, couteaux, scalpels contaminés - se faire mordre, griffer Les mesures préventives sont: - lavage des mains port de gants lors de manipulation d'objets coupants, tranchants - méthode de fouille assurant un maximum de sécurité (détecteur de métal) - maintenir le calendrier de vaccination à date NOTES DE L'ANIMATEUR MATÉRIEL. Le tétanos est une maladie aiguë due à la toxine du bacille tétanique qui pénètre dans l'organisme par une plaie et provoque des contractures douloureuses, d'abord des muscles de la mastication puis des muscles de la nuque, du tronc et des membres. La maladie est contractée par la pénétration de spores dans une lésion cutanée, même minime; elles peuvent être inoculées par l'objet qui a provoqué la lésion (épine, clou, aiguille, outil agricole ou d'usine), ou bien elles peuvent être présentes sur la peau au moment de la blessure. Dans certains cas, elles sont inoculées par une morsure, une griffure. Dans 60% des cas, la porte d'entrée reste inconnue. La bacille tétanique peut vivre très longtemps sous forme de spores dans le sol; c'est la raison qui nous incite à être vigilant avec les souillures de terre. L'incubation est de 2 à 60 jours, le plus souvent 15 jours. Durant la oériode d'invasion on peut oh.qprvpr- Anviiit*, m ^ l a i ^ irr^ahn^A trismus ou contracture douloureuse des muscles masticateurs; la contracture est d'abord discrète et limite l'ouverture de la bouche, puis s'intensifie et s'étend rapidement aux muscles de la gorge (dysphagie) et aux muscles de la nuque. Simultanément, l'état général s'aggrave, le malade se plaint de douleurs musculaires et de malaises, la température monte à 37,5 ou 38°C, le pouls s'accélère. À cette phase, on note déjà une hyperréflexie. Concernant la période d'état (syndrome complet): après 24-48 heures, les contractures musculaires sont généralisées, douloureuses, permanentes, à redoublements paroxystiques. Le trismus est intense et peut empêcher l'alimentation. Tous les muscles de la face sont contractés et le visage prend une expression particulière ("rire sardonique"). La nuque est raide, rejetée en arrière, les muscles du tronc et des gouttières vertébrales sont contractés, imprimant une attitude particulière dont la plus fréquente est 1'opisthotonos (contracture des extenseurs du dos et de la nuque). Les contractures sont permanentes, douloureuses et subissent des recrudescences provoquées par le moindre mouvement ou excitation. La crise dure de quelques secondes à 1-2 minutes. Le spasme des muscles respiratoires peut gêner la respiration et même provoquer l'asphyxie. Le patient est parfaitement lucide, sa sensibilité est intacte; l'insomnie est totale. Fièvre, tachycardie, transpiration, altération progressive de l'état général, rétention des urines et des matières par spasme des • 7 SÉQUENCE ET CONTENU V. LE TÉTANOS (suite) NOTES DE L'ANIMATEUR MATÉRIEL sphincters. Les complications sont: atélectasie pulmonaire, pneumonie, insuffisance respiratoire, fractures. Vaccination: -En cas de plaie suspecte (blessure perforante, gelure, morsure); -Si on est sûr que le sujet a été correctement vacciné et que l'injection de rappel date de moins de cinq ans, aucune mesure de prévention n'est nécessaire; -La plaie ne date pas de plus de six heures, dommage tissulaire minime: rappel d'anatoxine; -La plaie date de plus de six heures, délabrement tissulaire: rappel d'anatoxine + antitoxine tétanique; -Si le sujet n'a jamais été vacciné ou en cas de doute, on administre l'antitoxine tétanique et on commence immédiatement la vaccination par la première iniection d'anatoxine. Déclaration obliaatoire. 8 SÉQUENCE ET CONTENU VI. 6.1 NOTES DE L'ANIMATEUR L'HÉPATITE B ET LE SIDA MATÉRIEL Nous nous attarderons un peu plus longuement sur l'héptaite B et le SIDA car comme nous l'avons mentionné au début, ces deux maladies suscitent davantage d'inquiétude que tout autre agent infectieux. Nous ferons le parallèle entre l'hépatite B et le SIDA pour mettre en relief leur ressemblance et leur différence. Définitions et caractéristiques Demander au groupe ce qu'ils savent de l'hépatite B et du SIDA. Inscrire sur le tableau ou blocr-notes leur réponse en faisant 2 colonnes. Compléter leur réponse et poursuivre l'exposé de façon magistrale. Hépatite B Le SIDA est une maladie qui est due à la destruction du système immunitaire par un virus appelé VIH. Le VHB est donc le virus de l'hépatite B. Le VIH signifie virus de 1'immunodéficience humaine. Le VHB est Le VIH est Le virus survit : - à des T° de -20°C B: Le virus de l'hépatite B est une particule "vivante" extrêmement petite (on en compte plusieurs milliers sur unè tête d'épingle), non visible à l'oeil nu et très résistante. SIDA L'hépatite est une maladie du foie qui est causée par le virus que 1'on nomme B. résistant. Hépatite fragile. Il meurt rapidement à l'extérieur du corps humain. - sur une. surface souillée de sang séché plus d'une semaine. Les deux virus ne se multiplient pas à l'extérieur du corps humain. Forme clinique: -L'incubation (c'est-à-dire la période entre le moment où l'on s'est contaminé et l'apparition de l'antigène indiquant la présence d'une infection dans le sans ou l'apparition de symptômes) varie de 45 à 160 jours. Acétates ou bloc-notes géant. Le contenu peut être reproduit sur acétates ou bloc-notes géant pour que les participants suivënt plus aisément l'information théorique transmise. Les symptômes et signes reliés à l'infection par le virus de l'hépatite B sont très variables. Plus de 50% des adultes infectés n'auront aucun symptôme; donc, 1'infect ion passe très souvent inaperçue. On ne saura qu'ils ont été infectés à un moment de leur vie que si l'on demande une prise de sang détectant la présence d'anticorps durables fabriqués par l'organisme. Certaines de ces personnes, cependant, peuvent demeurer contagieuses durant plusieurs mois ou plusieurs années, sans le savoir. Les autres personnes infectées auront des manifestations cliniques plus ou moins importantes reliées au virus de l'hépatite B. Elles peuvent présenter de la fatigue, des douleurs abdominales, des nausées, des vomissements, une diminution de l'appétit, une perte de poids, une jaunisse, etc. Plus de 90% des personnes infectées se débarrassent facilement du virus de l'hépatite B; les autres demeurent porteuses du virus plus de 6 mois et certaines d'entre elles, après des années, présentent des problèmes chroniques de santé (tel qu'une cirrhose). De très rares personnés décèdent d'une infection fulminante causée par le virus de l'hépatite B « 1 % ) . 9 SÉQUENCE ET CONTENU VI. 6.2 L'HÉPATITE B ET LE SIDA NOTES D E L'ANIMATEUR (suite) Comment se développe la maladie? • • • Passe souvent inaperçue. Plus de 50% des gens infectés n'auront aucun symptôme. Personne contagieuse. i Il n'y a aucun traitement curatif pour les gens infectés par le virus de l'hépatite B. (facultatif) Les gens infectés par ces virus ne présentent bien souvent aucune évidence extérieure de leur état Hétapite B MATÉRIEL SIDA • Au début, aucun symptôme. Personne contagieuse, • On estime à entre 7 à 10 ans le temps moyen entre l'entrée du virus et l'apparition du SIDA. Pëut se présenter par de la fièvre, nausées, vomissements, douleurs abdominales,, jaunisse, etc. • Après quelques années, atteinte progressive du système immunitaire. 5 à 10% des gens infectés gardent le virus plus de 6 mois dans leur système; cela peut durer toute leur vie; ils peuvent transmettre le virus. • Symptômes : fatigue, T° élevée, sueurs nocturnes, perte de poids, diarrhées, ganglions augmentés de volume, etc. Le SIDA: Le VIH est un rétrovirus. Lorsqu'il infecte un être humain, ce microbe entre facilement dans certaines cellules. Ces cellules sont, entre autres, certains lymphocytes (globules blancs) du sang qui sont responsables de la défense d'un individu contre les infections. Le virus, une fois entré dans la cellule, s'y multiplie. La cellule meurt après que les virus aient épuisé toutes ses réserves nutritives. Alors, la cellule éclate et tous les nouveaux VIH se retrouvent libérés et en circulation dans le sang et dans d'autres liquides et infectent d'autres globules blancs et ainsi de suite. Le VIH est beaucoup plus fragile que le virus de l'hépatite B. En effet, les concentrations de virus retrouvées normalement dans le sang diminuent de 90 à 99% après quelques heures. Aucune transmission par l'environnement n'a été documentée et on ne considère pas les mîlîpny inanimés fob tarai comme infectieux: T.e vi rus estf*oil®menr • détruit par la chaleur et par plusieurs produits désinfectant dont l'eau de javel diluée. • Puis, infections graves et certains cancers entraînant la mort. On estime à entre 7 et 10 ans le temps moyen entre l'entrée du virus et l'apparition du SIDA. Durant cette période, souvent assez longue (plusieurs années), les personnes sont VIH.(i.e. positive au test), peuvent transmettre le virus mais ne présentent aucune manifestation de l'infection, c'est-à-dire n'ont aucun signe ou symptômes et semblent tout à. fait en bonne santé. Elles ignorent souvent qu'elles sont porteuses du virus et contagieuses. En général, après plusieurs années de latence, le virus se "réveille" et devient actif, entraînant des manifestations qui traduisent l'atteinte progressive du système de défense, soit le système immunitaire. Ces manifestations peuvent être vagues (fatigue, température élevée de façon continue ou périodiquement, présence de sueurs la nuit, une perte de poids importante, des diarrhées) ou plus précises (augmentation du volume des ganglions du corps, atteintes des muqueuses et de la peau causées par certains microbes, diminution de certaines cellules assurant la défense de l'organisme, dont les lymphocytes. En général cette infection symptomatique évoluera vers le SIDA après, en moyenne, trois ans. 10 SÉQUENCE ET CONTENU VI. 6.3 L'HÉPATITE B ET LE SIDA (suite) Oui, plus de 90% des personnes infectées guérissent spontanément et sans complication. (La personne n'est plus contagieuse. ) MATÉRIEL Les sidéens sont des malades VIH en phase terminale de la maladie. Ils sont atteints par certaines formes de cancers et d'infections opportunistes graves, qui reflètent une déficience importante de leur immunité. Peut-on en guérir? Hépatite B 6.4 NOTES DE L'ANIMATEUR SIDA Non. Les manifestations les plus souvent retrouvées sont: -mucocufanéer c'est-à-dire attaquant les muqueuses et/ou la peau (ex.: le sarcome de Kaposi, un cancer de la oeau très rare); -hronchopulmonaire: infppfinn pulmonaire arave à Pneumocystis Carinil; -digestive: r"e*t- nn P atteinte douloureuse de la bouche, de la gorge et du pharynx causée par un champianon microscoDiaue; -neuro'looique: avsn un tahiP^n clinique qui peut ressembler à une démence, des infections, des cancers du cerveau; -rhumatolopiqiie: rer-tain*^ fnrmps H'an-hi-^i-o Eziste-t-il des traitements? Hépatite B SIDA • Il existe un vaccin efficace contre le virus. • Aucun vaccin. . • Il n'y a aucun traitement curatif pour les gens souffrant de l'hépatite B. • Certains, médicaments (AZT) permettent de ralentir la progression de l'infection. Ils ne guérissent pas. 11 SÉQUENCE ET CONTENU VI. 6.5 L'HÉPATITE B ET LE SIDA - MATÉRIEL (suite) Quels sont les liquides biologiques dont il £aut se méfier? Les virus se trouvent en quantité suffisante dans les liquides biologiques tels: 1 NOTES DE L*ANIMATEUR le sang le sperme les sécrétions vaginales les liquides internes (liquide céphalo-rachidien, liquide alvéolaire, etc.) Ce sont des liquides à risque élevé pour la transmission de ces deux virus. Les viriis de l'hépatite B et du SIDA ont été retrouvés principalement dans le sang, le sperme et les sécrétions vaginales des personnes infectées. Ces liquides sont'les principaux véhicules de transmission de ces 2 virus. Les virus ont été aussi retrouvés en moindre quantité dans les autres liquides corporels (salive, larmes, sueur, etc.). Cette quantité reste généralement au-dessous du seuil nécessaire pour provoquer l'infection. C'est pourquoi, bien que ces liquides puissent être "théoriquement" source d'infection s'ils entrent en contact avec le sang de la personne exposée,- ils ne semblent pas être en pratique des véhicules de propagation du virus, p. 10 SIDA, les faits, l'espoir. Plus spécifiquement, le sang contient la plus grande concentration du virus de l'hépatite B et donc le liquide le plus infectieux. p. 10 M. Tremblay. Pour le SIDA, le sperme ou sécrétions gavinales lors de contacts sexuels est le principal mode de transmission, p. 23 M. Tremblay. Donc, dans l'exécution du travail policier, le liquide biologique à craindre demeure le sang. Encore faut-il qu'il soit infectieux! Tous les autres liquides biologiques tels que: - salive larmes sueur urine, selles ne sont pas à risque de transmettre une infection à moins que ceux-ci soient visiblement teintés de sang. 12 SÉQUENCE ET CONTENU VI. L'HÉPATITE B ET LE SIDA (suite) 6.6 Autres hépatites infectieuses NOTES DE L'ANIMATEUR MATÉRIEL Vous référer à l'annexe I pour plus de détails sur les hépatites C et Delta. D'autres virus que le VHB peuvent causer une hépatite infectieuse; on peut citer les virus des: hépatites Non A-Non B (dont fait partie le virus de l'hépatite C) et le virus de l'hépatite Delta. Ces microbes se transmettent de la même façon que celui de l'hépatite B. 6.7 Modes de transmission Maintenant, nous allons aborder ensemble le "Comment peuvent se transmettre ces virus dans l'exercice de votre travail?" Nous vous présentons deux façons d'aborder les modes de transmission soit par: - Histoire de cas Annexe II Histoires de cas ou - Visionnement du vidéo "Avec.les chances de son côté" Scénario I - Histoires de cas Consigne: Nous allons vous distribuer 3 histoires de cas. Vous allez vous regrouper en équipes de 2-3 personnes et vous allez répondre à 3 questions pour chacune des histoires : - Quelles sont les situations où le policier peut être en contact avec des microbes? - Quels sont ces microbes à risque dans ces situations particulières? Crayons + papier Les principaux modes de transmission de l'hépatite B et du SIDA pour le travail policier sont: - inoculation directe par une aiguille contaminée - transfert par contact de sang et de liquides infectieux avec une plaie ou peau lésée - introduction de sang ou liquides biologiques infectieux sur des muqueuses Par exemple, pour lès travailleurs de la santé, le niveau de risque se situe ainsi: - Comment pouvait-il se protéger? Probabilité de risque (qui est connue) Temps alloué pour l'activité en équipe: approximativement 20 minutes. Retour en plénière par la suite sur chaque histoire de cas. Inscrire au tableau les situations énumérées ainsi que le-les virus identifié-s. Hépatite B Transmission par piqûre d'aiguille d'un patient connu + (6 à 30%) SIDA Transmission par piqûre d'aiguille d'un patient connu + (<0,5%) 13 SÉQUENCE ET CONTENU VI. L 1 HÉPATITE B ET LE SIDA 6.7 Modes de transmission NOTES D E L'ANIMATEUR MATÉRIEL (suite) (suite) Demander aux participants de justifier leur réponse. Compléter celle-ci ou bien rectifier la réponse en vous basant sur les éléments théoriques déjà mentionnés. Pour ce qui est des éléments de réponse sur "le comment se protéger?", indiquer aux participants de conserver leur réponse. Nous allons y revenir dans le chapitre suivant. Encourager le groupe à discuter des questions lors de l'activité. soulevées * Il est très important de clarifier les modes de transmission d'infection. En fait, chez les policiers, il est important de souligner que les techniciens en scène de crime sont un groupe plus à risque d'être infecté à cause de leur contact plus régulier avec des liquides biologiques. Aésumé: Le sang touché avec les mains peut contaminer un policier si celui-ci a une lésion cutanée (une coupure récente ou une petite lésion non cicatrisée, une lésion cutanée comme, l'eczéma, laissant l'épiderme à nu) et plus facilement s'il se pique ou.se coupe avec un objet coupant ou tranchant contaminé. Mais une peau saine constitue une barrière physique efficace qui empêche tous les germes d'entrer dans l'organisme. Par contre,•les muqueuses, plus perméables que la peau, peuvent constituer une bonne voie d'entrée pour les microorganismes. Le sans contaminé qui entrera en contact avec les yeux ou la bouche d'un policier, au contraire d'une peau saine, permet plus facilement la pénétration des microbes. Cette possibilité peut survenir en cas d'éclaboussement ou lorsqu'un policier qui s'est contaminé les mains se touche les yeux, se ronge les ongles, se touche la bouche en mangeant, en buvant ou en fumant avant de se laver les mains. Une conjonctive oculaire et des muqueuses, dont celle de la bouche peuvent laisser entrer un microbe, même si ces surfaces sont saines, sans blessures ou lésions apparentes (p. 5 document Risques biologiques Policiers Patrouilleurs). Pour chacune de ces histoires, même si le microbe est là: Un contact n'égale pas obligatoirement une maladie infectieuse: le risque varie selon le microbe et le type de contact. Scénario II - Visionneiœnt du vidéo de son côté" "Avec les chances Le vidéo "Avec les chances de son côté" traite plus spécifiquement du SIDA. Cependant, comme nous l'avons vu précédemment, nous avons pu remarquer des similitudes avec l'hépatite B, entre autres, lorsqu'il est question de liquides biologiques infectieux. Donc, nous vous suggérons de regarder le vidéo en pensant aussi au risque de l'hépatite B. Se référer aux notes précédentes. Vidéo "Avec les chances de son côté" (18 min) Association canadienne des chefs de Police 1989 Papier + crayons Bloc-notes géant ou tableau pour noter les réponses 14 SÉQUENCE ET CONTENU VI. L 1 HÉPATITE B ET LE SIDA 6.7 Modes de transmission NOTES D E L'ANIMATEUR MATÉRIEL. (suite) (suite) Durant le visionnement du vidéo, nous vous demandons de répondre aux 2 questions suivantes : -*• Quelles sont les situations où le-les policier-s pouvait-aient être en contact avec le virus de l'hépatite B ou du SIDA? - Parmi les situations que vous avez énumérées précédemment, selon vous et selon ce qu'on dit dans le vidéo, quels sont les moyens de prévention à utiliser? 15 SÉQUENCE ET CONTENU VII. LA RAGE NOTES DE L'ANIMATEUR MATÉRIEL Introduction: Les policiers peuvent êtres appelés à intervenir lors d'un incident mettant en cause un animal mordeur. Rarement, ils auront à capturer eux-mêmes un animal suspect car la plupart des municipalités ont des contrats pour la surveillance, la capture et la destruction des animaux avec des organismes spécialisés. Malgré tout, certaines circonstances peuvent survenir et mettrent le policier en contact avec des animaux potentiellement enragés. La rage animale a augmenté de façon significative de 1988 à 1992 en Montérégie? elle est passée de 35 cas en 1988 pour atteindre 685 cas en 1992. Cependant, on a noté une baisse pour l'année 1993. Parallèlement, aucun cas de rage humaine n'a été déclaré au Québec depuis 1964. 16 SEQUENCE ET CONTENU NOTES DB L'ANIMATEUR MATÉRIEL VII. LA RAGE La rage est une maladie virale qui se transmet le plus souvent par morsure ou léchage d'une plaie fraîche ou d'une muqueuse par un animal infecté portant le virus dans sa salive. Le virus de la rage se retrouve dans la salive (en concentration élevée) et les tissus de l'animal infecté. Certains animaux sont plus susceptibles que d'autres à la rage (ex.: renard, mouffette, chauve-souris, chien, chat, bétail). Il est intéressant de connaître les principales manifestations de la rage chez l'animal atteint afin de mieux se protéger. L'animal a souvent un comportement agressif, irritable, agité; une salive excessive, un cri rauque peuvent aussi être présents. Progressivement, la paralysie faciale et des muscles de la respiration suivent. Le virus de la rage peut infecter tous les mammifères, incluant l'humain. Toutefois,, ce dernier n'est pas très susceptible à la rage comparâtivèment à d'autres espèces animales. Sans prophylaxie post-exposition, la proportion des personnes qui développent la rage après une exposition à un animal rabique varie de moins de 0,1% pour une contamination d'une plaie mineure par la salive, à 60% ou plus pour une morsure sévère au visage. En Amérique du Nord, les animaux sauvages constituent le principal réservoir du virus de la rage. Il s'agit surtout du renard, de la mouffette, de la chauve-souris et diu raton-laveur. Les animaux domestiques (chien, chat, bétail) sont des hôtes accidentels mais constituent malheureusement l'intermédiaire le plus fréquent par lequel l'humain peut être exposé. Dépliant n L a Rage, une menace pour voua" Agriculture Canada, Publication 1805/F, Réimpression 1991. Liste des bureaux de district Agriculture CANADA - Santé des animaux. Bien que très rare chez l'humain, la rage est une maladie grave puisqu'elle est fatale dans près de 100% des cas. Les modes de transmission sont: Le policier pourrait être contaminé: s'il y a morsure, égratignure par un animal enragé s'il se fait lécher une plaie fraîche (une plaie de < 24 hres) par un animal enragé s'il y a contact de la salive de l'animal avec une plaie fraîche ou une muqueuse. Les mesures préventives sont: d'éviter tout contact avec la salive d'un animal potentiellement infecté; de porter des gants lors de la manipulation d'animaux malades, morts; de se laver les mains après un contact avec un animal (même s'il y a eu port de gants); - . de prendre les mesures sécuritaires si vous avez à capturer un animal enragé (minimalement port de gants, lavage des mains); référer à des ressources spécialisées si possible. - par morsure (la plupart du temps) - par les expositions sans morsure (les griffures, les égratignures, les léchages de plaie fraîche ou de muqueuse, etc•.) Nous définissons une morsure comme étant toute pénétration de la peau par les dents. On assume qu'une morsure implique nécessairement une contamination par la salive. Il faut noter qu'une griffure ou une égratignure causée par un animal rabique doit être considérée à risque car les pattes de l'animal peuvent avoir été contaminées par la salive. Par contre, ce risque est évalué comme étant 50 fois moins important que le risque encouru par une morsure. La rage animale se manifeste sous deux formes: La rage furieuse où l'animal est agressif, irritable, agité, a une salivation excessive, un cri rauque. En fait, le tempérament ou le comportement de l'animal se modifie. Il souffre aussi d'une paralysie progressive et la mort survient par paralysie des muscles de la respiration. La rage paralytique où l'animal souffre d'une paralysie faciale, a la mâchoire pendante et présente aussi tous les autres signes cliniques de la rage furieuse sauf 1'agressivité. 17 SÉQUENCE ET CONTENU VII. LA RAGE NOTES DE L'ANIMATEUR MATÉRIEL (SUITE) Que doit-on faire lorsqu'on a été en contact avec un animal que l'on soupçonne d'être enragé? • Il faut laver le plus tôt possible le site de la morsure ou la partie exposée au savon et à l'eau. • Il faut consulter un médecin sans délai en cas de morsure ou par contact significatif avec peau lésée ou muqueuse. • S'il faut capturer l'animal, éviter tout contact direct avec la salive de l'animal. • Il faut communiquer avec le bureau d'Agriculture Canada ou avec la direction de la santé publique de sa région. Chez l'humain, les premiers signes de rage peuvent apparaître de deux semaines à six mois suivant le contact avec l'animal infecté. On note de la douleur, des paresthésies et du prurit au site de la blessure. Puis, viennent lès symptômes tels que: fièvre, photophobie, irritabilité, etc.. La maladie progresse par la suite, soit en rage furieuse (dans 80% des cas) ou en rage paralytique. La rage furieuse se caractérise par: - 1'hydrophobie 1'aérophobie de la terreur, anxiété, agitation des arythmies cardiaques coma, mort La rage paralytique est caractérisée par une paralysie flasque débutant dans le membre affecté. Puis, les muscles de la respiration et de la déglutition sont atteints. La mort survient généralement en dedans de deux semaines. Le traitement en post exposition comprend l'administration: i 1- des immunoglobuline8 antirabiques ; 2- du vaccin antirabique.(5 injections étalées sur une période de 28 jours). La rage est une maladie à déclaration obligatoire. Source: i • Guide pour la prévention de la rage humaine suite à une exposition. Comité de travail Directions de la Santé Publique Régies Régionales de la Santé et des Services sociaux de Laval, de la Montérégie et de Montréal-Centre. Février 1994. • Dépliant n L a rage, une menace pour vous". Agriculture Canada 18 SÉQUENCE ET CONTENU NOTES DE L'ANIMATEUR VIII. LES MOYENS DE PRÉVENTION Scénario I Dans les histoires de cas, vous avez ressorti les moyens de prévention. Alors, selon vous, quels sont les moyens que l'on peut utiliser dans 1'exécution de votre travail pour diminuer le risque d'infection? (Utiliser le tableau ou le bloc-notes géant et inscrire les réponses des participants.) Scénario II Dans le vidéof les policiers s'accordent sur le fait que la meilleure façon de prévenir l'infection est de mettre en pratique les procédures (c.a.d. les méthodes de prévention) pour réduire les risques de contact avec le virus. Pouvezvous nous énumérer les procédures ou les méthodes dont il est question dans le vidéo ou bien, nommez-nous les moyens de prévention que vous connaissez. (Utiliser le tableau ou,le bloc-notes géant et inscrire les réponses des participants.) Il y a deux principes de base qui sous-tendent les moyens de prévention: - empêcher tout contact avec le sang et les liquides biologiques - travailler avec le sang ou les liquides biologiques comme s'ils étaient tous potentiellement contaminés Les moyens de prévention recommandés sont: • . - lavage des mains port de gants manipulation d'objets coupants ou piquants nettoyage des surfaces souillées lavage des vêtements réanimation cardiorespiratoire vaccination - en post-exposition pour l'hépatite B - calendrier à jour contre le tétanos MATÉRIEL Moyens de prévention Certaines recommandations de base suffisent pour protéger adéquatement et raisonnablement le policier et la policière dans le cadre de leur travail. Ces moyens de prévention adaptés au travail policier protègent adéquatement contre l'hépatite B, les autres hépatites infectieuses, le SIDA et la majorité des infections incluant des parasites comme les poux et la gale. L'information adéquate aux policiers et aux policières sur les risques biologiques est primordiale non pas à cause de l'importance réelle du problème, mais à cause des grandes inquiétudes présentes chez les policiers et les policières, et d'autre part, à cause de la fréquence des' contacts avec lé sang et de 1 1 efficacité largement démontrée des moyens de prévention des infections. Il est important de se rappeler qu'un individu peut être porteur du virus de l'hépatite B (ou autres hépatites infectieuses) ou du VIH sans le savoir et sans en montrer les signes. - Il faut TOUJOURS suivre les règles de prévention des infections recommandées ET NON EN LIMITER L'APPLICATION AUX PERSONNES RECONNUES INFECTÉES. - Le sang, le sperme, les sécrétions vaginales et tout autre liquide biologique visiblement teinté de sang, de toute personne, doivent être manipulés avec précautions. Ce sont ces liquides qui peuvent être contaminés. Il n'y a pas de transmission de VIH ou de virus causant des hépatites par la salive, les larmes, les crachats, l'urine, les selles, les vomissements et la sueur, à moins que ces liquides ne soient visiblement teintés de sang. Lavage des mains - Le fréquent lavage des mains à l'eau et au savon est la plus efficace et la meilleure mesure de prévention des infections. - Le lavage des mains, à cause de l'action mécanique qu'il cause, protège d'emblée contre de très nombreuses infections en expulsant les microbes qui s'étaient déposés sur la peau. - Cette mesure est valable en tout temps, en congé ou au travail, surtout (mais pas seulement) s'il peut y avoir eu contact cutané avec du sang, des exhibits ou un cadavre, et après toute fouille. 19 SÉQUENCE ET CONTENU VIII. LES MOYENS DE PRÉVENTION NOTES DB L*ANIMATEUR MATÉRIEL (suite) Port de gants - Le port de gants au travail ne remplace pas le lavage des mains. Il lui ést complémentaire. C'est une mesure supplémentaire et efficace qui protège le policier ou la policière. Une peau saine constitue une barrière tout à fait efficace contre les microbes. Mais lorsqu'une personne se blesse (écorchure, lacération, coupure), la barrière est brisée et des microbes peuvent facilement entrer par les petits vaisseaux sanguins lésés. i. • - Des gants jetables (tels que les gants Tru-Touch) doivent être portés par le policier ou la policière lors de tout contact ou manipulation de sang, de sperme, de sécrétions vaginales et de tout autre liquide biologique visiblement teinté de sang. - Ces contacts peuvent survenir lorsque: • le policier ou la policière doit secourir des blessés sur les lieux d'un accident ou lors de tout autre acte violent (bagarre, tentative de meurtre, etc.); • le policier ou la policière doit fouiller un individu qui saigne, a saigné ou dont les vêtements sont ou peuvent être tachés d'un liquide biologique quelconque; • le policier ou la policière doit fouiller de la literie ou des vêtements tachés de sang ou d'un autre liquide biologique; • le policier ou la policière doit toucher des exhibits tachés de sang; - Des gants jetables seulement doivent être utilisés et ils ne doivent jamais être réutilisés. Manipulation d'objets coupants ou piquants - Il faut manipuler avec beaucoup de soins et de précautions tout objet coupant ou piquant (aiguille, couteau, arme quelconque, vitre, etc.). 20 SÉQUENCE ET CONTENU VIII. LES MOYENS DE PRÉVENTION NOTES DE L'ANIMATEUR (suite) - Il faut toujours faire attention de ne pas se blesser avec un objet piquant ou coupant lors de la fouille d'individus. Même si des détecteurs de métal sont disponibles dans le poste ou district, il faut demeurer prudent lors de la fouille, car il est possible que de fines aiguilles (telles que celles utilisées par les toxicomanes) ne soient pas détectées. Dépistage et vaccination pré-exposition - Aucun examen de routine de dépistage (SIDA, hépatite B) n'est recommandé pour les policiers et les policières. - La vaccination anti-hépatite B en pré-exposition n'est pas recommandée d'emblée pour tous les policiers et.les policières comme groupe de travailleurs. Suite à un contact jugé à risque, un individu sera efficacement protégé à l'aide d'une vaccination post-exposition. Il n'existe aucun vaccin contre les autres formes d'hépatites infectieuses, ni pour le SIDA. - S'assurer que le calendrier de vaccination contre le tétanos est à jour. Une dose de rappel doit être donnée aux 10 ans. Lavage des vêtements - Si le policier ou la policière a taché ses vêtements avec du sang ou des liquides biologiques, les vêtements souillés peuvent être lavés normalement à l'eau et au savon. Réanimation cardiorespiratoire - La réanimation cardiorespiratoire peut se faire sans danger de transmission des virus des hépatites et du SIDA, la salive seule n'ayant jamais été source de contamination. Cependant, l'utilisation d'un masque à valve unilatérale permet d'éviter tout contact avec de la salive teintée de sang. MATÉRIEL SÉQUENCE ET CONTENU VIII. LES MOYENS DE PRÉVENTION NOTES DE L'ANIMATEUR MATÉRIEL (suite) Information - L'information relative aux mesures de prévention des infections et le rappel de toutes les recommandations doivent être donnés périodiquement. Source: Cahier "La prévention des accidents et maladies du travail des policiers et des policières", APSAM, 1992. Nous tenons à revenir sur le lavage des mains car le lavage des mains est la meilleure mesure de prévention des infections. Encore faut-il bien-le faire? Nous vous proposons une activité pour vous démontrer l'importance d'un bon lavage de mains. Pré-reguis pour 1'activité: - lavabo à proximité - savon et serviettes disponibles - local où il y a possibilité de noirceur - kit glo-gum (huile révélatrice + lampe à rayons ultraviolets) Il a été démontré que le lavage des mains diminue considérablement risques de propagation de maladies. les - Kit glo-gum avec lampe à rayons ultra-violets - Proximité d'un lavabo Le kit "glo-gum" a pour but de faire l'enseignement du lavage des mains et par le fait même, fait la démonstration des endroits "oubliés" lors du lavage de mains. L'huile contient des pseudo-microbes en plastique et la lampe nous permet de les voir (couleur orange). Si vous voyez une multitude de points blancs, il s'agit de résidus de serviettes de papier ou de tissu et non de "microbes". Appel à 2-3 volontaires. Consigne : i Les participants: - Appliquent l'huile (2-3 gouttes) dans la paume de chaque main. (Bien secouer la bouteille d'huile ..avant d'en verser dans la paume.) - Étendre l'huile dans la paume et sur le dessus de chaque main. - Ne pas oublier de frotter la surface des ongles et les poignets. - Laver les mains à 1'eau et au savon ordinaire comme on a l'habitude de le faire. 22 SÉQUENCE ET CONTENU VIII. LES MOYENS DE PRÉVENTION NOTES DE L'ANIMATEUR MATÉRIEL (suite) - Allumer la lampe à ultra-violets et la tenir à 1 ou 2 pouces de distance des mains. Examiner les poignets, le dessus et le dessous des mains des participants. Tous les germes qui n'ont pas été éliminés par le lavage, apparaîtront en orange fluorescent. Recueillir les réactions des participants. 23 SÉQUENCE ET CONTENU IX. NOTES DE L'ANIMATEUR MATÉRIEL EN CAS D'ACCIDENT, QUOI FAIRE? Lancer la question au groupe "En cas d'accident, quoi faire?". Inscrire leur réponse au tableau ou au bloc-notes géant. Compléter l'information. Il faut souligner aux policiers l'importance de consulter un médecin rapidement s'il y a un doute de contact avec un liquide biologique. Une vaccination sera peut-être nécessaire. Si un policier ou une policière se fait MORDRE, se COUPE, se BLESSE ou se PIQUE avec un objet qui peut avoir été en contact avec du sang ou des liquides biologiques, il est très important, et ce même si la blessure est très petite: 1. de faire saigner légèrement la blessure, • 2. de bien nettoyer la plaie avec de l'eau et du savon le plus tôt possible, 3. de faire examiner la blessure rapidement 2 4 heures) par un médecin. (en dedans de S'il y avait ÉCLABOUSSEMENT de sang ou d'autres liquides organiques teintés de sang dans les yeux, la bouche ou sur la peau: 1. rincer abondamment à l'eau courante; 2. si 1'éclaboussement est dans les yeux, la bouche ou sur une lésion cutanée non cicatrisée, le policier ou la policière devra consulter un médecin rapidement (en moins de 24 heures). Ce médecin évaluera les risques d'infection et donnera alors le traitement approprié, s'il y a lieu. 24 SÉQUENCE ET CONTENU NOTES DE L'ANIMATEUR MATÉRIEL. X. CONCLUSION Chez les policiers patrouilleurs, les risques biologiques ne sont pas considérés commè un risque majeur et très omniprésent dans leur milieu de travail en dépit des contacts fréquents qu'ils ont avec le public. Ce groupe de travailleurs n'est pas à considérer plus à risque d'acquérir l'hépatite B ou le SIDA que la population en général. Certaines recommandations de base suffisent, à protéger adéquatement et raisonnablement le policier. Les moyens de prévention généraux recommandés protègent adéquatement le policier roui 1 leur rnnl-re 1 • h^pai-i t-o n le SIDA et la majorité des autres infections. La prévention des infections pour les policiers repose d'abord sur la compréhension des sonrr.es et- vnips transmission des microbes, k partir de. cette connaissance, les patrouilleurs appliqueront logiquement les mesures préventives là où la probabilité de risque de contamination existe réellement. 25 ANNEXE I HÉPATITES INFECTIEUSES HÉPATITE C L'hépatite C fait partie de la grande catégorie des hépatites non A-non B et dont l'origine était inconnue jusqu'à tout récemment. Le diagnostic de l'hépatite non A-non B en était un d'exclusion; c'est-à-dire après avoir éliminé les autres causes d'hépatites, infectieuses ou non. Il existe au moins deux types d'hépatites infectieuses non A-non B: 1-celle transmise par voie fécale (selles), 2-celle transmise par le sana (posttransfusion, par piqûre accidentelle, lors d'injection de drogues intraveineuses). Des experts croient qu'environ 80% de ce type d'hépatite non A-non B est causé par le virus de l'hépatite C. un Flavivirus identifié en 1989. Forma clinique de l'hépatite C: L'incubation (c'est-à-dire la période entre le moment où l'on s'est contaminé et l'apparition de symptômes) est de 5 à 10 semaines.. -En phase aiguë, les symptômes et les signes sont similaires à ceux de l'hépatite B. Cette hépatite est plus rare que l'hépatite B discutée précédemment, mais chez 50% des patients atteints de l'hépatite C (beaucoup plus fréquemment que dans le cas de l'hépatite B), l'hépatite devient chronique et peut entraîner des lésions importantes du foie: 20 à 25% des patients qui demeurent porteurs chroniques du virus (c'est-à-dire qui ont l'antigène durant plus de 6 mois) évolueraient vers une cirrhose. Certains porteurs chroniques pourront aussi développer un cancer du foie. -Un traitement avec l'interféron alpha-2B, nouvellement approuvé par la direction générale de la protection de la santé du Canada est actuellement en investigation. Population à risque: Les études démontrent que malgré la rareté de l'infection dans notre population, sa fréquence est plus élevée dans certains sous-groupes de population. -À cause de ses modes de transmission, l'hépatite C se retrouve plus fréquemment (comme l'hépatite non A-non B transmise de façon parentérale) chez les transfusés, les utilisateurs de drogues injectables, les patients dialysés, les hémophiles et les détenus. Les travailleurs de la santé qui ont fréquemment des contacts avec du sang sont aussi plus à risques. Population de travailleurs à risque: Même si le virus de l'hépatite C (comme le virus des hépatites non A-non B) n'a pas été beaucoup étudié au niveau des travailleurs, il est probable que la fréquence d'infection pour le virus de l'hépatite C au travail varie en fonction de la fréquence des contacts avec le sang et de la population soignée, traitée ou côtoyée (niveau de risque dans cette population). Le risque d'infection pour un travailleur augmente alors proportionnellement avec la fréquence d'infection dans la population. Contrôle de la transmission du virus: Tel que l'hépatite B, la prévention repose d'abord et surtout sur les connaissances et l'utilisation des moyens de prévention pour empêcher le virus d'entrer dans l'organisme. -Jusqu'à présent, il n'y a aucun vaccin disponible pour prévenir l'hépatite C. HÉPATITE DELTA L'hépatite Delta, ou virus de l'hépatite D, peut causer une infection si, et seulement si, le virus de l'hépatite B est aussi présent (en phase aigûë de 1 1 infection) . Forme clinique: L'infection peut apparaître de deux façons: 1-Une hépatite aiguë avec l'agent delta survient simultanément avec une hépatite B. Il s'agit alors d'une co-infection qui amène l'apparition de symptômes cliniques reliés à l'hépatite (de'la fatigue, des douleurs abdominales, des nausées, des vomissements, une diminution de l'appétit, une perte de poids, une jaunisse, etc.). Ces manifestations sont,- cependant, plus sévères que dans le cas de l'hépatite B. 2-Une hépatite aiguë avec l'agent delta survient chez un porteur chronique du virus de l'hépatite B. Il s'agit alors d'une surinfection. Les symptômes sont alors plus importants que dans le cas de l'hépatite B. La proportion des personnes qui demeureront porteuses du virus, de façon chronique, est plus importante que pour le virus de l'hépatite B (c'est-à-dire' est plus élevée que 10%) et une plus grande proportion aussi développera une cirrhose et pourra en mourir. Contrôle de la transmission du virus: Repose essentiellement sur la prévention de l'hépatite B, parce que, nous le répétons, le virus de l'hépatite D nécessite la présence du virus de l'hépatite B pour infecter quelqu'un. -Les moyens de prévention sont tout à fait similaires à ceux exposés pour le virus de l'hépatite B. Aucun traitement ou vaccin n'est disponible actuellement contre l'agent delta. I ANNEXE II HISTOIRES DE CAS CAS #1 Vous retournez au poste en fin de journée et rencontrez un collègue qui vous raconte ses inquiétudes face aux dangers d 1 infections. Cet après-midi, il a reçu un appel pour un accident grave dans son secteur. Arrivé le premier sur les lieux, il réalise rapidement qu1 une des personnes est en arrêt cardio-respiratoire avec une blessure.profonde (qui saigne) au bras droit; il décide tout d'abord de débuter la réanimation. Quelques minutes plus tard, les services de santé d'urgence arrivent et prennent la relève. Après quelques minutes, s'étant remis de ses émotions, il se dit qu'il a bien fait mais y avait-il un risque pour lui d'attraper "quelque chose" (car il n'avait pas utilisé d'embout buccal pour ventiler, ni porté de gants avant de porter secours)? » Questions à répondre: - Quelles sont les situations où le policier peut être en contact avec des microbes? - Quels sont ces microbes? - Comment pouvait-il se protéger? CAS #3 Vous êtes patrouilleur dans une petite ville, c'est l'été Il y a 4 semaines que vous avez complété votre stage à Nicolet. Vous recevez un appel d'un citoyen'qui s'inquiète de ne pas avoir vu son voisin, âgé de 65 ans, depuis 2 semaines. Vous vous rendez sur les lieux et devez enfoncer la porte. Vous retrouvez le cadavre du vieillard qui s'est suicidé à l'aide d'une carabine. Il est couché sur son lit; il y a du sang partout, sur les murs et par terre. À cause de la température extérieure et du délai probable depuis le décès, le cadavre est en décomposition avancée; il y a même dessus des larves et des mouches. L'odeur est rapidement insupportable. Un enquêteur d'expérience vous demande de l'aider à fouiller et à déplacer ie corps. Vous vous inquiétez des dangers d'infection. Questions à répondre: CAS #2 Vous êtes appelé à vous rendre dans un bar. Deux hommes ivres se bagarrent; l'un d'entre eux (#1) a un couteau. Il a blessé l'autre homme (#2) qui a une profonde coupure à un bras. Vous réussissez à désarmer l'individu (#1). Il transpire beaucoup.. Votre coéquipier maintient difficilement le blessé (#2) qui se débat et l'éclaboussé de son sang. Le blessé (#2) est amené à l'hôpital, il avouera par la suite être bisexuel et s'être battu avec son ami pour une histoire de drogue. Pendant ce temps, vous amenez l'autre homme (#1) au poste. Vous le fouillez et remarquez qu'il a du sang sur ses vêtements. En fouillant ses poches, vous vous piquez avec une aiguille. Il vous avoue alors être consommateur de drogue injectable et crache sur vous en vous criant qu-'il a le SIDA et va vous le donner. Questions à répondre: - Quelles sont les situations où le policier peut être en contact avec des microbes? - Quels sont ces microbes? - Comment pouvait-il se protéger? ANNEXE III DOCUMENTS DE RÉFÉRENCE DOCUMENTS DE RÉFÉRENCE Activité de Patrouille, Service de police de la Communauté urbaine de Montréal, Risques à la Santé. Michèle Trémblay et Ghislaine Tougas, Département de Santé communautaire, Hôpital St-Luc, Sept. 1989-1991. Mise à jour, Risques Biologiques, Policiers Patrouilleurs. Michèle Tremblay, Département de Santé communautaire, Hôpital St-Luc, Septembre 1991. La prévention des accidents et maladies du travail des policiers et des policières. Les risques pour la santé, APSAM, 1992. Guide de formation policière, Avec les chances de son côté. Association canadienne des Chefs de Police, 1989. SIDA, les faits, l'espoir. Pr. Luc Montagnier, 1989. Notes personnelles de Ginette Lafontaine, Santé publique, DSC Hôpital Charles-Lemoyne. Notes personnelles de Anne-Marie Clouâtre, Santé publique, DSC Hôpital du Haut-Richelieu.