Chapitre vingt-cinquième Du sacrement de l`Extrême-Onction

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Chapitre vingt-cinquième Du sacrement de l`Extrême-Onction
Onctions saintes qui ont été prescrites par Notre-Seigneur
Jésus-Christ à son Eglise, c’est celle qui s’administre la dernière. C’est pourquoi nos pères dans la Foi donnaient encore à ce Sacrement le nom d’Onction des Malades et de Sacrement
des Mourants. Et ces paroles sont bien propres à rappeler aux
Fidèles la pensée de leurs derniers moments.
Chapitre vingt-cinquième
Du sacrement de l’Extrême-Onction
Lorsque les saints Oracles des Ecritures nous disent :
« Dans toutes vos actions, souvenez-vous de vos Þns dernières, et
jamais vous ne pécherez », 1 ils avertissent assez les Pasteurs de
ne laisser échapper aucune occasion d’exhorter les Fidèles
à méditer sans cesse sur la mort. Et comme l’ExtrêmeOnction rappelle nécessairement la pensée de notre dernier jour, il est facile de comprendre qu’il y a lieu de parler
souvent de ce Sacrement, non seulement parce qu’il est très
convenable de faire connaître et d’expliquer les Mystères
qui ont rapport au salut, mais encore parce que les Fidèles
en se souvenant que c’est pour tous une nécessité de mourir, s’appliqueront à réprimer leurs passions déréglées. Dés
lors la pensée, et l’attente de la mort les troublera beaucoup
moins. Et même ils rendront à Dieu d’immortelles actions
de grâces de ce que, après nous avoir ouvert par le sacrement du Baptême l’entrée dans la vie véritable, il a bien
voulu instituer encore le sacrement de l’Extrême-Onction,
aÞ n qu’en sortant de cette vie périssable nous eussions un
chemin plus facile et plus sûr pour aller au ciel.
§ I. — DE L’EXTRÊME-ONCTION ET
DE LA NATURE DU SACREMENT
DE L’EXTRÊME-ONCTION.
AÞ n d’exposer à peu près dans le même ordre que nous
avons suivi pour les autres Sacrements ce qu’il y a de plus
nécessaire à expliquer ici, nous disons d’abord que ce sacrement est appelé extrême-Onction, parce que de toutes les
Mais il faut montrer, en premier lieu, que l’ExtrêmeOnction est un véritable Sacrement. Et il ne peut y avoir
aucun doute sur ce point, si l’on veut faire attention aux
paroles dont l’Apôtre Saint Jacques s’est servi pour promulguer la loi de ce Sacrement : « Si quelqu’un est malade parmi
vous, dit-il, qu’il fasse venir les Prêtres de l’Eglise, et qu’ils prient
sur lui en l’oignant d’huile au nom du Seigneur ; et la prière de la
Foi sauvera le malade : et le Seigneur le soulagera ; et s’il a des péchés, ces péchés lui seront remis. » 2 Puisque, suivant l’Apôtre, les
péchés sont remis par cette Onction, elle a donc la nature
et la vertu d’un Sacrement. telle a toujours été d’ailleurs la
Doctrine de l’Eglise catholique sur l’Extrême-Onction ; un
grand nombre de Conciles en font foi. Mais celui de Trente
l’a déclaré si formellement qu’il prononce l’anathème contre ceux qui auraient la témérité d’enseigner ou de penser
le contraire. Le Pape Innocent Ier recommande également
ce Sacrement aux Fidèles, avec beaucoup de force.
Il faut donc que les Pasteurs enseignent sans aucune
hésitation que l’Extrême-Onction est un Sacrement véritable ; et de plus un seul Sacrement, quoiqu’on l’administre
avec plusieurs Onctions différentes, dont chacune se fait
avec des prières et une forme particulière. Ce Sacrement
est un, non en ce sens que les parties qui le composent ne
puissent être divisées, mais parce que ces parties contribuent chacune à sa perfection. C’est ce qui se voit dans
tout ce qui est composé. Ainsi une maison est composée
de beaucoup de choses et de parties différentes, mais sa
perfection n’est que dans l’unité de la forme. De même le
sacrement de l’Extrême-Onction renferme plusieurs choses et plusieurs paroles, et cependant ce n’est qu’un signe
unique de l’unique effet qu’il a la vertu de produire.
Les Pasteurs ne manqueront pas de dire quelles sont les
parties de ce Sacrement, à savoir la matière et la forme. Car
l’Apôtre Saint Jacques n’a pas négligé de nous en instruire,
et chacune de ces deux parties renferme des Mystères qu’il
est utile de méditer.
L’élément, ou la matière de ce Sacrement, comme l’ont
déclaré plusieurs Conciles, et spécialement le Concile de
Trente, c’est l’huile consacrée par l’Evêque, non toute sorte
d’huile en général, extraite d’une substance adipeuse, mais
seulement l’huile d’olive. Cette matière exprime parfaite-
Les textes du Thomatique
ment les effets que la vertu de l’Extrême-Onction opère
dans l’âme. De même que l’huile est très propre à adoucir
les douleurs du corps, ainsi la vertu de ce Sacrement diminue la tristesse et les douleurs de l’âme. De plus l’huile rend
la santé, donne la joie, et sert d’aliment à la lumière, mais
surtout elle est très efficace pour renouveler les forces du
corps abattu par la fatigue. Or tous ces effets représentent
sensiblement ce que la puissance divine opère chez les malades par l’Extrême-Onction. — Mais en voilà assez sur la
matière de ce Sacrement.
Quand à la forme qui lui est propre, elle consiste dans
ces paroles et ces prières consacrées que le Prêtre prononce en faisant chacune des Onctions, et en disant : « Par cette sainte Onction que le Seigneur vous pardonne tout ce que vous
avez fait de mal, par la vue, par l’odorat ou par le toucher. » Et ce
qui nous indique que c’est bien là la forme propre et véritable du Sacrement dont nous parlons, ce sont ces paroles
de Saint Jacques : « Et qu’ils prient sur lui, et la prière de la Foi
sauvera le malade. »
En effet, ce texte nous montre que la forme doit ressembler à une Prière, quoique l’Apôtre ne nous ait pas laissé
les termes mêmes dans lesquels elle doit être conçue. Mais
pour ceux que nous venons d’employer, nous les avons reçus
d’une tradition constante des Pères, et toutes les Eglises
se servent de cette même forme qui leur vient de la sainte Eglise romaine, mère et maîtresse de toutes les autres
Eglises. Quelques-uns, il est vrai, au lieu de ces mots : Que
le Seigneur vous pardonne tout le mal que vous avez fait, disent :
Qu’Il vous remette, ou qu’Il guérisse tout le mal que vous avez commis. Mais le sens est toujours le même ; et l’on peut dire que
partout on emploie religieusement la même forme.
Et personne ne doit être surpris que dans les autres
Sacrements la forme signiÞe d’une manière absolue ce qu’elle opère, comme lorsque nous disons : Je te baptise, ou, je te
marque du signe de la Croix, ou encore qu’elle soit impérative, comme dans le sacrement de l’Ordre, où l’on dit : recevez le Pouvoir, etc., tandis que la forme seule de l’ExtrêmeOnction s’exprime en une Prière. Et c’est avec beaucoup
de raison qu’elle a été ainsi établie. Car outre la grâce spirituelle que ce Sacrement confère, il a également pour but de
rendre la santé aux malades. Cependant, comme il n’arrive
pas toujours que les malades guérissent, on lui a donné pour
forme une Prière, aÞ n que par ce moyen nous obtenions
de la bonté de Dieu un effet que la vertu du Sacrement ne
produit pas nécessairement, ni toujours.
II y a aussi des Cérémonies particulières qui accompagnent l’administration de ce Sacrement. Ce sont, pour la
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2
plupart, des formules de prières que le Prêtre récite pour
obtenir le salut du malade. Il n’y a point de Sacrement qui
s’administre avec plus de prières. Et certes ce n’est pas sans
motifs. Il n’est pas de moment en effet où les Fidèles aient
un besoin plus grand de ce pieux secours. C’est pourquoi
tous ceux qui se trouvent présents, et surtout les Pasteurs,
doivent alors prier Dieu de tout leur cœur, et recommander à sa miséricorde la vie et le salut du malade avec toute
la ferveur possible.
Mais puisque, comme nous venons de le démontrer,
l’Extrême-Onction est un Sacrement réel et véritable, il
faut en conclure qu’elle a été instituée par Notre-Seigneur
Jésus-Christ Lui-même, et que Saint Jacques plus tard n’a
fait que la publier en quelque sorte, et la porter à la connaissance des Fidèles. Au surplus, notre Sauveur Lui-même semble avoir donné déjà comme une image de cette
Onction, lorsqu’Il envoya devant Lui ses disciples deux
à deux. L’Evangile nous dit en effet que : « Etant partis, ils
prêchaient la pénitence, chassaient un grand nombre de démons,
oignaient d’huile beaucoup de malades et les guérissaient. » 3 Or
cette Onction n’était certainement pas de l’invention des
Apôtres ; elle était prescrite par notre Seigneur Lui-même,
douée d’une vertu mystérieuse et non point naturelle, instituée enÞ n plutôt pour guérir les âmes que pour soulager le
corps. Ainsi l’affirment Saint Denys, Saint Ambroise, Saint
Jean Chrysostome et Saint Grégoire le Grand. Il n’est donc
pas possible de douter que l’Extrême-Onction soit un des
sept Sacrements de l’Eglise catholique, et que nous devions
la recevoir avec de profonds sentiments de religion.
§ II. — QUI SONT CEUX A QUI L’EXTRÊMEONCTION DOIT ÊTRE ADMINISTRÉE.
Il convient d’apprendre aux Fidèles qu’il y a un certain
nombre de personnes auxquelles il n’est pas permis d’administrer ce Sacrement, bien qu’il ait été institué pour tous
les Chrétiens sans exception. Et d’abord, on ne peut le donner à ceux qui sont en bonne santé. Les paroles de l’Apôtre
Saint Jacques sont formelles : « Si quelqu’un est malade parmi
vous, » etc. Mais d’un autre côté la raison elle-même nous
le montre, puisque ce Sacrement a été institué pour servir
de remède non seulement à l’âme mais aussi au corps. Or
il n’y a que les malades qui aient besoin de remèdes ; et par
conséquent on ne doit administrer ce Sacrement qu’à ceux
qui sont dangereusement malades et pour lesquels on peut
craindre que le dernier jour soit proche. C’est cependant
une faute très grande de ne donner l’Extrême-Onction au
malade qu’au moment où tout espoir de guérison est perdu, et où la vie semble déjà l’abandonner avec l’usage de sa
3
raison et de ses sens. Car il est certain que la grâce communiquée par ce Sacrement est beaucoup plus abondante,
lorsque le malade possède encore, en le recevant, sa raison
pleine et entière, et qu’il peut encore exciter en lui une Foi
vive et une Religion sincère. Il faut donc que les Pasteurs
aient grand soin d’administrer toujours ce Remède Divin,
et Si salutaire par sa propre vertu, dans le moment où ils
jugeront que la piété et la Foi des malades pourront le rendre utile et plus efficace.
On ne doit pas administrer l’Extrême-Onction à celui
qui n’est point attaqué d’une maladie grave, quand même il
serait en danger de perdre la vie, comme, par exemple, s’il
était sur le point d’entreprendre une navigation très dangereuse, s’il partait pour un combat où il devrait trouver
une mort certaine, ou bien si condamné à la peine capitale
il était prêt à marcher au supplice, De plus ce Sacrement
ne peut être donné ni à ceux qui sont privés de l’usage de
leur raison, ni aux enfants qui ne pèchent point encore. Et
qui n’ont pas besoin, par conséquent, de ce moyen pour effacer les restes de leurs fautes ; ni aux insensés, ni aux furieux, à moins qu’ils n’aient des intervalles de raison, qu’ils
ne témoignent alors des sentiments de piété, et qu’ils ne
demandent l’Onction sainte. Car celui qui n’a jamais eu ni
son esprit ni sa raison ne saurait recevoir ce Sacrement ;
mais il n’en est pas de même, si le malade n’était tombé
dans l’état de folie ou de fureur qu’après avoir demandé
lui-même l’Extrême-Onction, lorsqu’il jouissait encore de
toutes ses facultés.
On ne fait pas l’Onction sacrée sur toutes les parties du
corps, mais seulement sur celles que la nature a données à
l’homme pour servir d’instrument aux sens, comme sur les
yeux, pour la vue, sur les oreilles, pour l’ouïe, sur les narines, pour l’odorat, sur la bouche, pour le goût et la parole,
sur les mains pour le toucher qui, tout en étant répandu
sur tout le corps, a néanmoins son principal organe dans
cette partie. L’Eglise a adopté cette manière de donner
l’Extrême-Onction, parce qu’elle est très conforme à la
nature même de ce Sacrement qui s’administre comme un
véritable remède. En effet dans les maladies corporelles,
quoique le corps entier soit malade, on n’applique cependant le traitement que sur la partie qui est comme le siège et la source du mal. Ainsi ce n’est pas non plus le corps
tout entier qui reçoit l’Onction sacrée, mais seulement les
membres, qui sont les organes principaux des sensations,
puis les reins comme siège de la concupiscence et de la volupté, et enÞ n les pieds, ces instruments naturels de nos
pas et de nos démarches.
Mais il faut remarquer ici que lorsque le même danger
de mort se renouvelle dans une seule et même maladie,
Catéchisme du concile de Trente
le malade ne doit recevoir l’Onction sainte qu’une seule
fois. toutefois si après l’avoir reçue, il recouvre la santé,
autant de fois aussi il pourra recevoir le secours du même
Sacrement. C’est assez dire que l’Extrême-Onction doit
être mise évidemment au nombre des Sacrements qui peuvent se réitérer.
§ III. — DES DISPOSITIONS NÉCESSAIRES
POUR RECEVOIR L’EXTRÊME-ONCTION.
Comme il faut travailler avec le plus grand soin à ce
que la grâce du Sacrement ne soit point arrêtée dans son
cours, comme d’autre part rien ne lui est plus contraire que
le péché mortel, il faut se conformer exactement à l’usage
constant de l’Eglise catholique d’administrer les sacrements
de Pénitence et d’Eucharistie avant celui de l’ExtrêmeOnction. Ensuite les Pasteurs s’appliqueront à persuader au
malade de s’offrir au Prêtre pour recevoir l’Onction sainte
avec l’esprit de Foi de ceux qui se présentaient aux Apôtres
pour être guéris : On doit demander d’abord et avant tout
le salut de l’âme, puis la santé du corps, à la condition toutefois qu’elle tournera au proÞt du bonheur éternel. Les
Fidèles doivent être bien persuadés d’ailleurs que Dieu est
toujours prêt à exaucer ces prières solennelles et sacrées que
le Prêtre lui adresse, non point en son nom propre, mais au
nom de l’Eglise et de Notre-Seigneur Jésus-Christ. EnÞ n
on doit les exhorter vivement à demander eux-mêmes, avec
piété et avec Foi, fonction de cette huile si salutaire, dès
que le combat semble devenir plus violent, et que les forces
de l’esprit et du corps commencent à leur manquer.
§ IV. — QUELS SONT LES MINISTRES
DE CE SACREMENT
Quant à celui qui doit être le Ministre de l’ExtrêmeOnction, le même Apôtre qui a promulgué cette institution de Notre-Seigneur, nous l’apprend quand il dit : « Que
le malade fasse venir les Prêtres » 4 ; et par ce mot il n’entend
point les plus avancés en âge, comme l’a très bien expliqué
le Concile de Trente, ni ceux qui occupent le premier rang
parmi le peuple, mais les Prêtres, qui ont été légitimement
ordonnés par les Evêques eux-mêmes avec l’imposition des
mains. C’est donc aux Prêtres que l’administration de ce
Sacrement a été conÞée, non à tout Prêtre indistinctement,
ainsi que l’a décrété la sainte Eglise, mais seulement au propre Pasteur qui a juridiction sur le malade, ou à un autre
Prêtre autorisé par lui à exercer cette Fonction. — Mais
le Thomatique ? Une base de données d’articles de fond touchant à la foi catholique.
4
Les textes du Thomatique
gardons-nous d’oublier que le Prêtre, dans ce Sacrement
comme dans tous les autres, agit au nom de Jésus-Christ
et de la sainte Eglise son épouse.
§ V. — DES EFFETS DE L’EXTRÊME-ONCTION.
Il faut aussi développer avec beaucoup de soin les avantages que nous retirons de ce Sacrement, aÞ n que si les
Fidèles n’ont point d’autre motif pour désirer de le recevoir, ils v soient portés du moins par leur utilité personnelle,
puisque telle est notre nature, que nous faisons tout dépendre de notre intérêt. Les Pasteurs enseigneront donc qu’à
ce Sacrement se trouve attachée une grâce qui remet les
péchés, et même directement les péchés légers ou véniels,
comme on les appelle communément ; car, pour les fautes
mortelles, elles sont effacées par le sacrement de Pénitence.
L’Extrême-Onction n’a pas été instituée directement pour
remettre ces sortes de fautes ; le Baptême et la Pénitence
seuls ont la vertu de produire cet effet.
Un second avantage de l’Extrême-Onction, c’est de
guérir l’âme de cette langueur et de cette inÞ rmité qu’elle
a contractées par ses péchés, et de la délivrer de tous les
autres restes de ses fautes. Or le temps le plus propre pour
opérer cette guérison, c’est celui d’une maladie grave où
la vie est en danger. Rien n’est plus naturel à l’homme que
de craindre la mort, surtout lorsqu’il se rappelle ses péchés
passés, et que sa conscience les lui reproche plus vivement.
« Ils se souviendront de leurs crimes en tremblant, dit l’Ecriture, et
leurs iniquités se lèveront contre eux pour les accuser. » 5
Une autre pensée, un autre souci qui tourmente encore
violemment les malades, c’est que bientôt il leur faudra paraître devant le tribunal de Dieu, qui prononcera sur eux, dans
sa justice inÞnie, la sentence qu’ils auront méritée. Souvent
il arrive que, sous le coup de cette terreur, les Fidèles se
troublent étrangement. Or rien n’est plus propre à faire
rentrer l’âme dans la tranquillité à l’heure de la mort, que
d’éloigner d’elle toute tristesse, de lui faire attendre avec un
cœur plein de joie la venue du Seigneur, et de la disposer à
Lui rendre volontiers le dépôt qui lui était conÞé, dès qu’il le
redemandera. Et précisément l’Extrême-Onction possède
la vertu de délivrer les Fidèles de cette anxiété, et de remplir leurs cœurs d’une pieuse et sainte joie.
Elle nous procure en outre un autre avantage qui peut
passer à bon droit pour le plus grand de tous. tant que nous
vivons, l’ennemi du genre humain ne cesse de méditer notre défaite et notre ruine. Mais jamais toutefois. pour nous
perdre entièrement et nous ôter s’il est possible toute espérance en la miséricorde de Dieu ; il ne redouble ses efforts avec plus d’énergie que lorsqu’il sent approcher notre
dernier jour. Aussi les Fidèles sont-ils heureux, de trouver
dans ce Sacrement des armes et des forces pour abattre son
ardeur et son impétuosité, et pour lui résister victorieusement. Avec l’Extrême-Onction, en effet, l’espérance en la
bonté de Dieu ranime et relève le courage du malade, qui
se sent rassuré, et qui supporte dès lors avec plus de patience et de force les douleurs qu’il endure, de même qu’il
évite plus aisément les pièges et les artiÞces du démon qui
cherche à le perdre.
EnÞ n un dernier effet de l’Extrême-Onction, c’est de
rétablir la santé du corps, quand cela est avantageux aux
malades. Si de nos jours la guérison du corps s’obtient
moins souvent, croyons bien que cela ne provient point de
l’impuissance du Sacrement, mais de ce que la plupart de
ceux qui reçoivent l’Extrême-Onction ou qui l’administrent ont une Foi trop faible. nous lisons dans l’Evangile
que Notre Seigneur Þt peu de miracles parmi les siens, à cause
de leur incrédulité. 6 Au reste on peut bien dire aussi que la
Religion chrétienne, depuis qu’elle a jeté dans les cœur s
de plus profondes racines, a moins besoin du secours des
miracles que dans le temps oh elle ne faisait que de naître. néanmoins il faut à cet égard stimuler fortement la Foi
des Fidèles : et quoi qu’il plaise à Dieu d’ordonner dans sa
Sagesse par rapport à la santé du corps, ils doivent conserver la ferme espérance que par la vertu de l’Huile sainte
ils obtiendront la santé de l’âme, et qu’ils éprouveront, s’ils
viennent à mourir, la vérité de cet oracle sacré : « Heureux
ceux qui meurent dans le Seigneur ! » 7
Nous avons exposé en peu de mots ce qui regarde l’Extrême-Onction ; mais si les Pasteurs développent chacun
de nos points principaux, d’une manière plus étendue, et
avec tout le zèle que le sujet demande, il est hors de doute
que les Fidèles retireront de cet enseignement les avantages
les plus considérables pour leur avancement dans la piété.
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