Carrières d`amateurs et cursus universitaires : le sens

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Carrières d`amateurs et cursus universitaires : le sens
Carrières d’amateurs et cursus universitaires :
le sens multiple des parcours des étudiants en STAPS
Vérène Chevalier, Cyril Coinaud*
Nous savons par les enquêtes de l’INSEE ou du ministère de la Culture que les jeunes en général, les
étudiants en particulier, sont de plus en plus fréquemment inscrits dans des pratiques culturelles et/ou
sportives1. Pour certains d’entre eux, il s’agit d’un « serious leisure » selon l’expression du sociologue
canadien R. Stebbins (1982, 1992)2. Le loisir sérieux s’oppose au loisir divertissement occasionnel, au sens
où il s’inscrit dans la durée, notamment en ce qui concerne les plaisirs et bénéfices à en attendre. Ce faisant,
il s’étire en une carrière polarisée par les formes professionnelles de l’activité.
Les pratiques s’organisent ainsi en des carrières d’amateur, au sens d’un engagement progressif et séquentiel
dont les étapes sont objectivement définies par l’institution sportive et subjectivement appropriées par les
personnes qui les expérimentent (Chevalier 1998 ; Le Mancq 2007). À partir d’une certaine étape, le
pratiquant se trouve alors engagé, au propre comme au figuré, « à travers toute une série d’actions infimes
réalisées au cours des étapes antérieures » (Becker 1960) de telle sorte qu’il devient alors plus coûteux
d’abandonner que de persévérer eu égard aux investissements consentis, aux relations construites, et à
l’identité valeureuse procurée par la pratique. On peut donc concevoir que cet engagement oriente les
choix de formation universitaire et que cette carrière d’amateur connaisse alors une bifurcation.
Cette notion de carrière empruntée à la « tradition de Chicago », est précieuse car elle permet, comme le dit
O. Filleule à propos du militantisme (2001), « de comprendre comment, à chaque étape de la biographie,
les attitudes et comportements sont déterminés par les attitudes et comportements passés et conditionnent à
leur tour le champ des possibles à venir, resituant ainsi les périodes d'engagement dans l'ensemble du cycle
de vie. La notion de carrière permet donc de travailler ensemble les questions des prédispositions au
militantisme, du passage à l'acte (entrée), des formes différenciées et variables dans le temps prises par
l'engagement, de la multiplicité des engagements le long du cycle de vie (défection(s) et déplacement(s)
d'un collectif à l'autre, d'un type de militantisme à l'autre) et de la rétraction ou extension des
engagements ».
3
Le point de départ du travail que nous avons effectué dans le cadre d’un appel d’offre de l’ONMAS est donc
bien de tenter de saisir l’engagement dans les formations STAPS selon la double focale d’une étape
particulière de la carrière de l’amateur (constituant ou non une bifurcation), d’une séquence de formation
trouvant sa place dans la projection professionnelle de cet engagement amateur, et du tournant
radicalement sérieux que celle-ci est censée procurer à cet engagement. Pour le dire autrement, l’objectif est
de poursuivre la réflexion sur les conversions professionnelles des amateurs (Chevalier et Dussart 2002 ;
Chevalier 2003) en nous intéressant ici aux effets de la carrière d’amateur sur les parcours universitaires des
étudiants. Pour ce faire, nous mobiliserons des analyses secondaires de données administratives4 ou
d’enquêtes spécifiques5 pour repérer l’effet de l’engagement sportif sur l’entrée puis sur les modalités du
déroulement de leur parcours d’étudiant dans les filières STAPS, notamment en les comparant à d’autres
*
Vérène Chevalier, Université Paris 12, Centre Maurice Halbwachs (UMR 8097), ENS, Campus Jourdan, 48 boulevard
Jourdan, 75014 Paris, [email protected] ; Cyril Coinaud, Centre Maurice Halbwachs, centre associé au Céreq de
Caen (UMR 8097), Université de Caen, MRSH, Esplanade de la Paix, 14000 Caen, [email protected].
1
Comme dans les enquêtes sur les pratiques culturelles, l’analyse secondaire des données de l’ORFS sur les pratiques
d’amateur des primo-inscrits à l’université de Caen en 2002 montre que le taux de pratique déclarée augmente avec
l’origine sociale des étudiants : les trois quarts des enfants de cadres et profession libérale sont concernés (74,5 %) pour
61,1 % des enfants d’ouvriers (cf. ONMAS-CMH-LEST-CREM-ODE 2008, p. 11).
2
La notion de loisir sérieux de Stebbins est utile car elle aide à penser les pratiques de loisirs comme des processus
séquentiels, mais aussi parce qu’elle déplace la frontière habituelle entre loisir et travail en considérant que le loisir sérieux
s’étire sur un continuum qui va d’une pratique amateur assidue à une activité professionnelle rémunérée.
3
ONMAS : Observatoire national des métiers de l’animation et du sport.
4
Les données Apogée de suivi administratif et pédagogique des étudiants dans les universités, fournies par quatre universités
(Caen, Paris 12, Aix-Marseille, Rennes).
5
Notamment les données de l’Observatoire régional des formations supérieures de Basse-Normandie sur les étudiants de
l’université de Caen (www.orfs.net).
179
parcours d’étudiant, qu’ils aient ou non déclaré pratiquer en amateur, qu’ils soient ou non inscrits dans des
formations supérieures liées à ces pratiques (Arts du spectacle ou Musicologie, versus DEUG).
Nombre des jeunes pratiquants, à la fois sérieusement engagés dans leur pratique d’amateur et confrontés
aux exigences de l’entrée dans la vie adulte (se former pour trouver un emploi), vont en effet tenter de
concilier les deux en s’inscrivant dans des formations supérieures qui permettent, voire encouragent, la
pratique de leur activité d’amateur.
Ainsi le sens de cette inscription doit-il être saisi au regard de cette conciliation nécessaire, comme une
étape de leur cycle de vie, mais aussi comme une étape de leur carrière d’amateur. Cette étape d’entrée
dans une formation universitaire constitue-t-elle pour autant un tournant, une bifurcation dans celle-ci,
consistant entre autres à renoncer, au moins en partie, aux bénéfices de l’amateur au profit de ceux d’un
engagement professionnel ? Ce n’est pas sûr.
Nous allons donc examiner les parcours des étudiants à l’université et analyser le rôle des pratiques
amateurs sur l’entrée puis les différentes étapes du cursus universitaire. Cela revient à considérer que ces
étudiants sont inscrits dans (au moins) deux carrières parallèles et que les différentes séquences doivent être
interprétées dans l’interaction entre les deux.
1. Un accès à l’enseignement supérieur subordonné à l’expérience amateur
Les données de l’Observatoire régional des formations supérieures (ORFS) sur les primo-entrants en DEUG à
l’université de Caen en 2002 permettent de constater que plus des deux tiers des étudiants (68,8 %)
déclarent une pratique d’amateur, et plus d’un étudiant sur deux déclare pratiquer un sport. Mais la plupart
des étudiants amateurs ne sont pas sérieusement engagés dans leur pratique6 au point de choisir une
formation dans l’enseignement supérieur qui y soit intimement liée puisque, si l’on prend l’exemple des
sportifs en STAPS, ils ne représentent que 13,6 % des étudiants ayant déclaré pratiquer un sport (157/983).
On peut donc supposer que l’entrée dans des formations particulièrement liées aux engagements d’amateur
dépend des conditions de déroulement de leur carrière dans ces pratiques, notamment dans la part sérieuse
subjectivement accordée à cet engagement7.
1.1. Les filières STAPS et arts du spectacle sont massivement empruntées par des
amateurs
On observe sans surprise (tableau 1) que les pratiquants d’un sport sont surreprésentés parmi les primoinscrits en STAPS (85 % contre 43 % pour l’ensemble de la cohorte) mais ils le sont aussi, dans une moindre
mesure, en géographie (54,9 %), en économie-gestion (54,6 %) ou en sciences (48,1 %) ; les pratiquants
d’une activité culturelle le sont parmi les étudiants en arts du spectacle (59 % contre 17 % contre
l’ensemble de la cohorte), en lettres (28,8 %), en histoire ou en langues (21,1 %), enfin en sociologie
(20,3 %). En revanche les étudiants déclarant n’avoir aucune pratique sont très sous-représentés dans ces
deux filières universitaires (respectivement 1,3 % et 11,5 % contre 31,2 % de l’ensemble des étudiants). Ce
tableau 1 montre donc que si un tiers des primo-inscrits à l’université n’est engagé dans aucune pratique
d’amateur, ce n’est le cas que d’un étudiant sur dix en arts du spectacle et un étudiant sur cent en STAPS. Il
apparaît ainsi clairement que ces formations universitaires se singularisent, dès le moment de l’entrée, par
les pratiques parallèles dans lesquelles leurs étudiants sont massivement engagés. Cette particularité est
encore plus marquée pour les étudiants sportifs qui choisissent les formations STAPS.
8
Des données complémentaires issues de l’enquête réalisée par le LEST-CREM-ODE permettent de préciser
que les étudiants sportifs en STAPS et musiciens en musicologie ont, lorsqu’ils s’inscrivent dans ces filières,
une expérience amateur suffisamment sérieuse pour continuer de lui consacrer une partie de leur emploi du
temps (7 h/semaine en moyenne pour les sportifs), au moins lors de leur première année de licence.
6
Au sens du « loisir sérieux » de Stebbins
Pour reprendre les deux dimensions, objective et subjective, contenues dans la définition que Hughes (1937) donne à la
notion de carrière.
8
Plus de 500 étudiants inscrits en L1 staps ont répondu en novembre 2007 à l’enquête administrée directement par le LESTCREM-ODE sur les universités de Dijon, Aix-Marseille, et Rennes (cf. ONMAS-CMH-LEST-CREM-ODE 2008, p. 31).
7
180
Si les modalités de la pratique amateur semblent avoir un caractère assez sérieux pour justifier d’entrer à
l’université, on peut se demander si, en retour, la bifurcation, objectivement portée par cette étape d’accès
dans l’enseignement supérieur via la pratique est subjectivement vécue comme telle par ces amateursétudiants. En effet, d’un point de vue objectif, l’inscription à l’université permet de concilier une pratique de
loisirs avec les exigences de la vie adulte, notamment le sérieux conféré par une formation supérieure pour
entrer sur le marché du travail. Si l’on s’intéresse à la part subjective de ce choix d’orientation universitaire,
on peut s’interroger sur le sens de l’inscription à l’université pour ces amateurs, et sur le type de parcours
(hybridation ou non entre carrière d’amateur et cursus universitaire) que les étudiants y construisent.
Tableau 1
LES PRATIQUES D’AMATEUR DÉCLARÉES PAR LES ÉTUDIANTS (N=2 284) LORS DE LEUR PRIMO-INSCRIPTION À
L’UNIVERSITÉ DE CAEN, SELON LES FILIÈRES
Un sport
AES
Arts du spectacle
Droit
Économie-Gestion
Géographie
Histoire
Langues
Lettres
Psychologie
Sciences
Sociologie
STAPS
Ensemble
48,4 %
14,1 %
41,4 %
54,6 %
54,9 %
41,5 %
34,7 %
23,7 %
32,3 %
48,1 %
42,3 %
84,7 %
43,0 %
Un sport et autre
chose
7,4 %
15,4 %
9,6 %
11,3 %
7,0 %
10,1 %
9,2 %
10,1 %
4,7 %
6,0 %
6,5 %
12,7 %
8,5 %
Autre chose
Rien
Ensemble
10,7 %
59,0 %
12,7 %
7,2 %
12,7 %
21,3 %
21,3 %
28,8 %
18,1 %
13,2 %
20,3 %
1,3 %
17,3 %
33,6 %
11,5 %
36,3 %
26,8 %
25,4 %
27,1 %
34,7 %
37,4 %
44,9 %
32,7 %
30,9 %
1,3 %
31,2 %
100 %
100 %
100 %
100 %
100 %
100 %
100 %
100 %
100 %
100 %
100 %
100 %
100 %
Source : ORFS, SuBaNor 2002.
1.2. Une conversion du regard des étudiants contrastée selon la filière
Les données de l’ORFS permettent de repérer l’existence ou non d’un projet professionnel au moment de
l’inscription : plus d’un étudiant sur deux primo-inscrits en DEUG en 2002 (56 %) déclare en avoir un,
davantage les filles que les garçons (60 % des étudiantes pour 48 % des étudiants), sans d’ailleurs que cela
préjuge en rien de son caractère réaliste (comme on le constate en examinant le détail des réponses en
clair). La distribution de la déclaration de l’existence d’un projet professionnel au moment de l’entrée à
l’université est aussi en partie liée à l’origine sociale : les enfants de chômeurs semblent plus indécis que les
autres, et ceux des ouvriers sont plus nombreux à déclarer en avoir un, probablement parce que leur
engagement à l’université doit être légitimé par l’existence d’un tel projet, plus fréquemment que pour les
catégories historiquement familières du monde universitaire.
Trois étudiants en STAPS sur quatre (73 %) déclarent avoir un projet professionnel en entrant dans la filière
(Tableau 2) et dans trois cas sur quatre, ce projet est de devenir enseignant. Mais seulement un étudiant en
arts du spectacle sur trois (32 %) a un projet professionnel (les projets y sont plus divers : devenir comédien,
journaliste, technicien du spectacle ; ils sont aussi plus fantaisistes). Cela tient d’abord aux métiers
9
identifiables pour chacune de ces filières: en STAPS, c’est principalement le métier d’enseignant d’EPS, ou
ses dérivés (entraîneur, éducateur sportif) pour ceux qui n’obtiendraient pas le CAPEPS. Ensuite, cela tient
aussi à l’histoire de ces filières : les UEREPS préparaient au CAPEPS tandis que les formations en arts du
spectacle n’ont pas ce type de filiation directe. À titre de comparaison une filière généraliste comme l’AES
montre également une hésitation quant aux projets professionnels de ceux qui s’y inscrivent puisque seuls
37 % d’entre eux déclarent avoir un projet qui est, ici encore, globalement dispersé entre enseignement,
marketing et employé de banque (pour les principaux).
9
Il faut rappeler que les données exploitées sont antérieures à la baisse drastique de l’effectif de postes au concours.
181
Tableau 2
EXISTENCE OU NON D’UN PROJET PROFESSIONNEL AU MOMENT DE L’INSCRIPTION, SELON LA FILIÈRE
AES
Arts du spectacle
STAPS
Ensemble
Existence d’un projet
professionnel
36,9 %
37,2 %
73,9 %
56,2 %
Absence de projet
professionnel
59,0 %
57,7 %
21,7 %
41,0 %
NR
Ensemble
4,1 %
5,1 %
4,5 %
2,8 %
100 %
100 %
100 %
100 %
Source : ORFS, SuBaNor 2002.
À la lecture du tableau 3, il semble bien qu’il y ait, dans certaines formations à cet égard singulières, une
interaction entre pratique d’amateur, choix de formation universitaire et projet professionnel, puisque 93 %
des étudiants en STAPS et 61 % des étudiants en arts du spectacle déclarent l’existence d’un lien entre leur
pratique d’amateur et leur projet professionnel, contre 16 % seulement de l’ensemble des DEUG.
Si l’on s’intéresse uniquement aux 923 étudiants qui déclarent à la fois avoir une pratique d’amateur et un
projet professionnel (Tableau 4), ce lien concerne alors plus d’un primo-inscrit en DEUG sur quatre (27 %)
et il est quasiment systématiquement déclaré chez les étudiants sportifs amateurs en STAPS (96 %), un peu
moins massivement chez les étudiants amateurs en arts du spectacle (70 %). Cela incite à penser que
l’engagement dans une pratique d’amateur fournit des occasions de projection professionnelle, que cette
dernière soit directement ou indirectement liée à leur pratique. La différence entre les sportifs et ceux qui
sont impliqués dans des pratiques culturelles correspond probablement d’une part à l’existence ou non de
métiers identifiés depuis le statut d’amateur pour chacune de ces filières (enseignant d’EPS versus ?), d’autre
part aux représentations à propos des opportunités de professionnalisation dans les mondes du sport versus
les mondes de la culture, mais aussi à la reconnaissance des formations universitaires dans le domaine des
pratiques culturelles où il existe aussi des écoles spécialisées.
Tableau 3
DÉCLARATION DE L’EXISTENCE D’UN LIEN ENTRE PROJET PROFESSIONNEL ET PRATIQUE AMATEUR SELON LA FILIÈRE
(TOUS LES ÉTUDIANTS)
AES
Arts du spectacle
STAPS
DEUG
Lien entre pratique
amateur et projet
professionnel
4,1 %
61,5 %
93,0 %
15,9 %
Pas de lien entre pratique
amateur et projet
professionnel
62,3 %
23,1 %
4,5 %
51,7 %
NR
Ensemble
33,6 %
15,4 %
2 ,5 %
32,4 %
100 %
100 %
100 %
100 %
Source : ORFS, SuBaNor 2002.
Tableau 4
DÉCLARATION DE L’EXISTENCE D’UN LIEN ENTRE PROJET PROFESSIONNEL ET PRATIQUE AMATEUR SELON LA FILIÈRE
(LES AMATEURS)
AES
Arts du spectacle
STAPS
DEUG
Lien entre pratique
amateur et projet
professionnel
10,7 %
69,2 %
95,7 %
26,9 %
Pas de lien entre pratique
amateur et projet
professionnel
89,3 %
30,8 %
2,6 %
70,0 %
Source : ORFS, SuBaNor 2002.
182
NR
0,0
0,0
1,7
3,1
%
%
%
%
Total
100,0
100,0
100,0
100,0
%
%
%
%
L’enquête de l’ORFS porte sur les nouveaux bacheliers avant leur inscription dans l’enseignement supérieur
(au moment où ils vont retirer leur diplôme). L’enquête complémentaire (Landrier, Chalumeau, Gury 2008),
porte sur les représentations et les motifs d’inscription des étudiants inscrits en L1 STAPS ou musicologie
deux mois après le début des cours. À ce moment là, les étudiants indiquent dans les deux cas que leur
inscription à l’université est liée à la conception d’un projet professionnel noué dans et par l’expérience
amateur (32 % en STAPS, 38 % en musicologie). Cependant leurs attentes ne sont pas les mêmes selon la
filière : pour les étudiants sportifs en STAPS, l’entrée est motivée par les enseignements liés au sport (33 %)
et à sa pratique (30 %) tandis que les attentes des étudiants musiciens en musicologie portent sur les
10
enseignements théoriques (34 %) et beaucoup moins sur le fait de parfaire leur niveau technique (12,4 %) .
Cette différence doit être soulignée, car elle rend compte, en tout cas dans les représentations des étudiants,
de la manière dont ils perçoivent subjectivement leur avenir11. À ce titre, si les attentes des uns
(musicologues) témoignent de ce que leur inscription à l’université imprime une transformation de leur
engagement amateur (ils en attendent plus d’apprentissages théoriques que de perfectionnement technique
musical), celles des autres (STAPS) semblent, par comparaison, ne pas révéler une telle bifurcation. Tout se
passe comme si l’inscription en STAPS des étudiants sportifs, même légitimée par un projet professionnel lié
à leur pratique, constituait, davantage que l’inscription des musiciens en musicologie, un prolongement par
d’autres moyens de leur carrière amateur. Cela est corroboré lorsque l’on examine les motivations qui ont
présidé à l’inscription dans chacune de ces filières selon l’étape, plus ou moins avancée de leur carrière
d’amateur, toujours à partir de la même enquête. Plus les étudiants STAPS sont impliqués et avancés dans
leur carrière sportive, plus cette pratique est invoquée, en tant que telle, comme déterminante pour leur
inscription à l’université. À l’inverse, moins leur degré d’implication est élevé, plus c’est la perspective d’un
projet professionnel sportif qui leur apparaît déterminante.
2. Le déroulement des parcours universitaires des étudiants amateurs
Ce rapide rappel des liens entre le choix de ces formations (puis les représentations forgées à leur propos) et
l’existence de carrières d’amateur parallèles et préalables, permet de proposer des pistes d’interprétation
quant au déroulement des parcours des étudiants dans ces deux filières. Ces parcours, retracés par l’analyse
secondaire des données Apogée dans quatre universités (Caen, Paris 12, Aix-Marseille, Rennes), permettent
de repérer les abandons plus ou moins précoces, les réorientations ou le fait de s’accrocher, quitte à
redoubler, que l’on peut comparer à l’intérieur des établissements ou selon les filières.
2.1. Le déroulement des parcours étudiants
La figure 1 ci-dessous permet de visualiser les parcours des primo-entrants en DEUG en 2002 dans deux
grandes universités multidisciplinaires. La comparaison permet de repérer globalement les grandes lignes
des parcours des étudiants. Sur 100 étudiants, 40 valideront leur première année et poursuivront leur cursus,
les étudiants de Basse-Normandie parvenant plus fréquemment (30 % contre 19 %) que les étudiants de l’Est
parisien au niveau licence en trois ans, mais sortant aussi en nombre à ce niveau, de sorte que la proportion
d’étudiants atteignant le niveau bac+4 en quatre ans est similaire (13 % et 11 %) dans les deux contextes
géographiques. Ces contextes différents accueillent des publics d’étudiants différenciés selon la série du
bac : si les proportions respectives de bacheliers S et ES sont quasi identiques, celles des bacheliers
littéraires versus technologiques et professionnels sont inversées (à Caen on compte 25 % de bacs L pour
14 % de bacs techno et pro ; à Paris 12, 11 % de bacs L pour 23 % de bacs techno et pro).
10
Au-delà, l’enquête permet de distinguer les deux filières selon les goûts (et dégoûts) pour les enseignements proposés : les
musiciens s’intéressent majoritairement à l’histoire et à la théorie de la musique (60 %), moins à la pratique musicale (39 %) ;
tandis que les étudiants STAPS préfèrent de loin les enseignements pratiques des APS (55 %) parce que, selon 50 % d’entre
eux, « c’est avant tout une passion, un plaisir » ; puis, loin derrière, les enseignements théoriques sur ces APS (15 %), et les
enseignements des disciplines scientifiques (12 % pour les SVS, 11 % pour les SHS) parce qu’ils manquent d’intérêt et d’utilité
pour 50 % des étudiants.
11
On se réfère ici à la notion de carrière telle que définie par Hughes (1937) : « Dans sa dimension objective, une carrière
se compose d’une série de statuts et d’emplois clairement définis, de suites typiques de positions, de réalisations, de
responsabilités et même d’aventures. Dans sa dimension subjective, une carrière est faite des changements dans la
perspective selon laquelle une personne perçoit son existence comme une totalité et interprète la signification de ses diverses
caractéristiques et actions, ainsi que tout ce qui lui arrive. »
183
Figure 1
LES PARCOURS DES ÉTUDIANTS PRIMO-INSCRITS EN DEUG DANS DEUX ÉTABLISSEMENTS (BASE 100)
Université de Caen, 3 232 étudiants
Université Paris 12, 2 683 étudiants
Source : données Apogée, primo-entrants 2002.
On note un fort flux de sorties ou de réorientations au cours de la première année (39 % à Caen, 37 % à
Paris 12), avec des différences dans la part respective de réorientés (11 % pour 6 %) probablement dues à
une différence géographique dans l’offre de formation impliquant que certaines des sorties de l’université de
l’Est parisien pourraient n’être en fait que des réorientations dans d’autres établissements universitaires d’Îlede-France.
2.2. Les parcours d’étudiants dans une filière généraliste
Pour comparer les parcours des étudiants amateurs, nous avons cherché une filière dont la composition
sociale (origine sociale des parents) ou scolaire (types de bac) des primo-entrants serait similaire à celle des
étudiants en STAPS. N’ayant pas trouvé de filière qui corresponde, nous avons choisi la filière AES, pour son
caractère généraliste. On sait par ailleurs, grâce aux données de l’ORFS (réalisée auprès des étudiants de
Caen) que l’inscription en AES est plutôt une inscription « par défaut », d’une part parce qu’elle ne
correspond que pour 37 % des cas à un premier choix, et d’autre part parce que les étudiants qui
empruntent cette voie ne sont également que 37 % à déclarer avoir un projet professionnel.
Figure 2
LES PARCOURS DES ÉTUDIANTS PRIMO-INSCRITS EN DEUG AES DANS DEUX ÉTABLISSEMENTS (BASE 100)
Université de Caen, 179 étudiants
Université Paris 12, 549 étudiants
Source : données Apogée, primo-entrants 2002.
184
La comparaison avec la situation moyenne repérée ci-dessus et entre établissements révèle de fortes
différences :
• que cette filière connaît globalement plus d’abandons précoces que leurs établissements respectifs, mais
que les réorientations précoces dépendent du contexte local (21 % à Caen pour 4 % à Paris 12) ;
• que le prolongement du cursus dépend également de ce contexte : tandis qu’à Caen, 13 étudiants sur les
30 parvenus en licence dans les temps poursuivent en 4ème année, ils sont 5 sur 24 à le faire en AES ; à
Paris 12, alors que 11 étudiants sur 19 parvenant en licence en trois ans poursuivent en 4ème année, ils sont
24 sur 31 à le faire en AES.
On peut noter ici que cette inscription par défaut conduit, selon le contexte de l’offre locale de formation,
soit à une réorientation massive (21 % contre 11 % en général à Caen), soit à des sorties précoces (qui sont
peut-être des réorientations) 37 % contre 31 % à Paris 12.
2.3. Les parcours des étudiants amateurs
Il faut rappeler que si près de deux étudiants primo-inscrits en DEUG à Caen sur trois (63 %) déclarent être
inscrits dans la filière de leur premier choix, ce sont huit étudiants en STAPS sur dix (79 %) qui sont dans la
filière souhaitée pour seulement un étudiant en arts du spectacle sur deux (51 %). Ainsi, la pratique
d’amateur, le projet professionnel, le choix de la filière de formation paraissent constituer un ensemble
cohérent aux yeux des étudiants sportifs. Ceci apparaît moins clairement dans l’adéquation des pratiques,
des projets et des choix des étudiants en arts du spectacle. On peut imaginer à leur endroit deux cas de
figure : ceux qui feraient de nécessité vertu, c'est-à-dire que, n’ayant pas de projet professionnel clairement
identifié, ils s’orienteraient provisoirement et sans conviction (pas leur premier choix) vers une formation qui
a des résonances avec leur engagement amateur, sans pour autant être très fixés sur son issue ; et les
convaincus, semblables à nos sportifs.
En STAPS (figure 3), quel que soit l’établissement, on rencontre moitié moins de réorientations précoces
(6 % contre 11 % à Caen, 2 % contre 6 % à Paris 12) et beaucoup moins de sorties dès la première année
(16 % contre 28 % et 30 %). En effet, les étudiants STAPS redoublent plus fréquemment (30 % contre 20 %
à Caen, 36 % contre 24 % à Paris 12) et réussissent plus fréquemment à passer directement en DEUG 2
(48 % contre 41 % à Caen, 46 % contre 39 % à Paris 12). Ici, on peut faire l’hypothèse que l’engagement
dans une pratique amateur comme les projets professionnels qui y ont été conçus fournissent des raisons
valables de s’accrocher précocement à la formation STAPS.
En revanche, la moitié moins (que l’ensemble des inscrits en DEUG à Caen ou à Créteil) atteindra la maîtrise
en quatre ans, le quart de la cohorte sortant avec la licence (ou au niveau licence) en trois ans contre le
huitième d’une cohorte de DEUG. Ce qui est cohérent avec le projet professionnel majoritairement exprimé
(enseignement avec ou sans CAPEPS), et avec le fait que les autres emplois du monde du travail sportif
(éducateur, gestionnaire de centre, etc.) exigent rarement des qualifications supérieures à bac+3. La
proportion de ceux qui poursuivent leur cursus en maîtrise quatre ans après leur entrée varie cependant
selon les sites (de 5,5 % à 15 % de la cohorte).
185
Figure 3
LES PARCOURS DES ÉTUDIANTS PRIMO-INSCRITS EN DEUG STAPS DANS DEUX ÉTABLISSEMENTS (BASE 100)
Université de Caen, 252 étudiants
Université Paris 12, 169 étudiants
Source : données Apogée, primo-entrants 2002.
Si l’on compare (figure 4) la filière STAPS aux filières arts du spectacle ou musicologie (selon les sites),
choisies en raison de leur lien supposé à des pratiques d’amateur, on constate beaucoup de différences : la
proportion des sortants précoces est en arts du spectacle le double de celle observée en STAPS, celle des
réorientés précoces est identique à celle de l’ensemble des DEUG, ceux qui atteignent la maîtrise aussi
(mais représentant le double des STAPS). Enfin, 15 % de la cohorte arrêtent au niveau licence pour 28 % en
STAPS et 12 % en général, indiquant en cela que la licence ne constitue généralement pas pour eux un
mode d’accès à un concours de la fonction publique. On note des variations selon les sites, dans les taux de
sortie précoce (de 24 % à 37 %) et dans les taux de réorientations précoces (de 3 % à 10 %) mais ceux-ci
sont toujours très supérieurs à ceux des STAPS
Qu’il s’agisse des risques d’abandonner précocement, de se réorienter, ou de s’accrocher en redoublant ou
enfin de réussir dès la première année, les parcours des étudiants STAPS se distinguent de ceux des
musicologues ou des arts du spectacle par leur caractère beaucoup plus persévérant. Ils sont plus en réussite
en première année, qu’ils choisissent plus fréquemment de redoubler plutôt que de se réorienter ou
d’abandonner. Ce faisant, le déroulement des parcours en STAPS témoigne d’une adéquation plus forte en
STAPS entre les attentes des étudiants et la formation offerte.
Figure 4
LES PARCOURS DES ÉTUDIANTS PRIMO-INSCRITS DANS DES FILIÈRES LIÉES À DES PRATIQUES CULTURELLES DANS DEUX
ÉTABLISSEMENTS (BASE 100)
Université de Caen, 140 étudiants en arts du spectacle
Université Rennes, 129 étudiants en musicologie
Source : données Apogée, primo-entrants 2002.
186
Les étudiants en STAPS sont ainsi à la fois plus attirés et moins rebutés par la filière de leur choix que les
étudiants en arts du spectacle ou en musicologie. Il semble qu’il y ait pour eux une relative adéquation entre
leur projet, la formation offerte par l’université et les perspectives attendues du parcours universitaire. À la
fin de la 3ème année12, 64 % des bacheliers de 2002 quittent la filière STAPS à l’université de Caen après la
troisième année (licence) ; 96 % de ces sortants ont validé leur licence. À ce phénomène nous pouvons
donner une explication valable : les étudiants sortent de la filière universitaire pour préparer le CAPEPS : sur
les 71 sortants, 42 sont dans les données de l’ORFS, 31 d’entre eux déclaraient vouloir devenir professeur
d’éducation physique à l’obtention de leur baccalauréat, 8 ne savaient pas quel métier ils voulaient exercer
et un seul d’entre eux déclarait vouloir atteindre le niveau licence lors de l’obtention de son bac. De ce
point de vue, ils se distinguent des étudiants inscrits dans les formations culturelles qui les délaissent dès
leur entrée (pour 43 % d’entre eux) sans doute parce que l’horizon des possibles ne leur apparaît pas très
clairement, et que la conciliation entre leur engagement d’amateur et leur nécessaire insertion
professionnelle leur parait d’emblée plus problématique.
On peut même penser que la confrontation aux contenus effectifs de l’offre de formation les conforte dans
les usages qu’ils escomptent faire de leur formation, ce qui les incite à persévérer plutôt que de réorienter
leur cursus ou de l’abandonner, comme le font les musiciens. Ce qui conduit à imaginer que le contenu
qu’ils découvrent dans ces formations ne les décourage ni ne les détrompe quant à ces usages prévus. La
comparaison aux musiciens en musicologie est instructive car ces derniers renoncent bien plus
fréquemment à poursuivre la formation malgré son lien initial avec leur carrière d’amateur. Est-ce à dire
que, malgré leurs déclarations, le contenu théorique des cours et le tournant qu’il impose fait davantage
apparaître qu’en STAPS les contradictions entre leur carrière de musicien amateur et les exigences du cursus
universitaire ?
Conclusion
Il convient, à l’issue de ce bref exposé de quelques-uns de nos résultats, de revenir sur l’intérêt de la notion
de carrière pour comprendre les parcours des étudiants d’un triple point de vue. En effet, elle permet de
repositionner les frontières communément admises entre loisirs, formation et travail, mais aussi d’examiner
l’ajustement ou non des composantes objectives et subjectives qu’elle contient, enfin de saisir les processus
d’acculturation et de socialisation aux pratiques décrites.
La dynamique de la pratique d’amateur s’organise autour de séquences, en une série d’étapes ordonnées
avec des seuils qui sont autant de moments propices à l’abandon (Chevalier 1998) ou à la réorientation. Les
parcours d’amateurs se construisent donc comme des carrières, c'est-à-dire à travers une succession
d'ajustements constants et séquentiels entre les représentations que les pratiquants se font de la pratique et
le champ des expériences possibles proposé par l'institution. Parmi les expériences possibles, s’esquisse
celle de convertir professionnellement cet engagement. Parce que c’est par leur expérience dans le domaine
des loisirs que les étudiants amateurs ont fait leur choix de formation universitaire et conçu leur projet
professionnel, ils déplacent de fait les frontières classiques entre loisir, travail et formation professionnelle.
En saisissant ce que les parcours d’étudiants doivent aux parcours d’amateur, on saisit du même coup la
diversité des significations accordées aux formations à l’université.
Si objectivement, l’entrée dans un cursus universitaire lié à l’engagement amateur constitue une bifurcation
de ce dernier, celle-ci n’est pas subjectivement intégrée de la même manière selon les carrières et les cursus
dans lesquels les étudiants amateurs sont impliqués. La part subjective des carrières correspond aux
représentations collectivement construites en interaction avec les autruis significatifs (Dubar 1991) dans les
sphères amateur et universitaire (enseignants de l’université, autres étudiants du même cursus, référents dans
la pratique amateur). Ainsi cette inscription doit-elle être interprétée, soit dans la continuité de la carrière de
l’amateur, soit comme étape de transition, qui selon les conditions universitaires offertes, se révélera
subjectivement comme la première étape d’une nouvelle carrière, celle de l’étudiant. La comparaison des
parcours effectués par les étudiants amateurs révèle des différences notables qui paraissent valider le fait que
la bifurcation objective de la carrière des musiciens qui s’inscrivent en musicologie est subjectivement
vécue comme telle tandis que celle des sportifs en STAPS l’est beaucoup moins, du moins au début de leur
12
Ici, étant donné que nous n’avons que le devenir des étudiants bacheliers 2002, nous ne pouvons voir que l’orientation
après la troisième année de ceux qui ont eu leur licence en trois ans.
187
parcours universitaire, apparaissant du même coup comme une manière de poursuivre par des moyens
socialement plus légitimes leur carrière d’amateur.
Si l’on envisage les parcours des étudiants à leur tour comme des carrières (comme l’a fait Hughes en 1955
à propos de la « fabrication du médecin »), il y a alors lieu d’examiner ce qu’elles doivent au double
processus d’acculturation et de socialisation au milieu universitaire. Selon Hughes, la confrontation des
représentations idéales qui ont présidé au choix des études de médecine avec les réalités découvertes
constitue un « passage à travers le miroir ». En effet, ces images idéales (de la médecine et du médecin) se
trouvent brutalement renversées lors de l’accès à ces formations, impliquant le renoncement de beaucoup.
Puis, pour ceux qui parviennent à convertir leurs représentations initiales, le processus de socialisation
(fréquentation des pairs) conduit, au cours de trois étapes, à être « fabriqué » comme médecin. Si l’on
conçoit ainsi l’acculturation comme une rupture profonde avec les représentations qui ont motivé l’accès à
l’université (au sens anthropologique de l’initiation) ouvrant alors la voie à la transmission des savoirs
théoriques universitaires, force est de constater tant à travers l’adéquation des représentations qu’à travers
les faible taux de sortie et de réorientation en première année, que ce « choc culturel » est beaucoup moins
fréquent en STAPS qu’ailleurs (y compris dans des formations liées à des pratiques d’amateur comme la
musicologie ou les arts du spectacle). Est-ce à dire que l’essentiel de la rupture a eu lieu en amont de leur
inscription à l’université, lors de la construction de leur carrière d’amateur et que l’entrée à l’université ne
contredit pas les représentations acquises dans et par les pratiques d’amateur ? Ensuite, le processus de
socialisation confronte, à chaque étape, les étudiants aux plus expérimentés (et à fortiori aux enseignants)
qui incarnent de la façon la plus complète la finalité des apprentissages dont ils ont su tirer la considération
au sein des STAPS et du monde sportif. Les interactions entre initiés et non initiés, à chaque étape de la
carrière de l’étudiant, ont donc une place essentielle dans sa construction car elles influencent le choix de
poursuivre ou non le cursus. De ce point de vue, le fait qu’une majorité des étudiants STAPS renoncent à
poursuivre au-delà de la troisième année de licence indique bien que la socialisation universitaire qui a lieu
dans ces cursus est intimement liée à celle de devenir enseignant d’EPS ou, à défaut, un acteur du monde
sportif. Dans cette perspective également, la comparaison avec le déroulement du parcours des autres
étudiants amateurs montre bien, qu’en diversifiant davantage les niveaux de sortie, leur socialisation
universitaire offre à ces derniers des perspectives plus diversifiées.
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