FUSION SUEZ - GAZ DE FRANCE UNE ALTERNATIVE EXISTE
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FUSION SUEZ - GAZ DE FRANCE UNE ALTERNATIVE EXISTE
FUSION SUEZ - GAZ DE FRANCE UNE ALTERNATIVE EXISTE, UNE RIPOSTE S’IMPOSE ! UNE PRECIPITATION INJUSTIFIEE Le gouvernement vient d’annoncer un projet de fusion de Suez et de Gaz de France. Rien ne justifie une telle précipitation : une OPA éventuelle sur Suez prendrait de toutes façons plusieurs mois. Gouvernement et directions veulent prendre les salariés de vitesse en dramatisant la situation. La menace d’OPA d’Enel sur Suez n’est-elle pas en fait brandie pour justifier une privatisation ? Pour la CGT, la politique énergétique mérite un autre débat. Il faut prendre le temps de construire des propositions aptes, d’une part à renforcer le contrôle public sur l’énergie, d’autre part à assurer une pérennité du Groupe Suez. Enfin, cette annonce remet en cause les engagements du gouvernement sur le maintien dans la sphère publique des entreprises EDF et Gaz de France, la loi fixant le seuil de la participation de l’Etat à 70% minimum dans leur capital. UNE ALTERNATIVE EXISTE POUR ASSURER LA PERENNITE DE SUEZ La CGT considère que la pérennité de SUEZ mérite d’être étudiée sérieusement face à un risque d’OPA quelque soit le prédateur. La CGT refuse cependant de se laisser enfermer dans l’idée que la seule alternative consisterait à privilégier une OPA de Suez sur GDF. D’autres solutions existent dans l’arsenal anti-OPA. Il serait possible de mettre en place une composition du capital de Suez permettant de bloquer une OPA, notamment en privilégiant la montée de participations telles que celle de la Caisse des Dépôts, ou d’autres fonds publics. La CGT a décidé de participer à la réunion proposée par le Ministre de l’Economie, lundi 27 février, non pas dans l’esprit de discuter de l’accompagnement social mais bien de reprendre le dossier industriel à zéro. La CGT rappelle que, pour renforcer la maîtrise publique et l’efficacité du secteur énergétique, elle est favorable à la constitution d’un Pôle public de l’énergie, dont le noyau serait EDF-GDF fusionnés, permettant des partenariats sur des projets industriels avec l’ensemble des acteurs dont SUEZ et TOTAL. Le partenariat prévu à FOS entre GDF et SUEZ, et celui de SUEZ dans le projet EPR montrent que de tels partenariats ne nécessitent pas la fusion des entreprises. LA FUSION SUEZ-GDF N’EST PAS UN BON PROJET Car, elle ne répond pas aux enjeux de la période. En faisant descendre la part de l’Etat à environ 34% du capital du Groupe ainsi créé, elle supprimerait le contrôle public sur Gaz de France et ne permettrait pas à l’Etat de conserver la maîtrise de la stratégie gazière en France. La minorité de blocage éventuelle de l’Etat ne vaudrait que pour quelques décisions précises (acquisitions, cessions d’entreprises) mais la gestion et les décisions stratégiques seraient dictées par l’actionnariat privé, ce qui présente un risque en termes d’investissements, de tarifs et d’approvisionnement. Le projet de fusion ne garantit pas contre une OPA sur Suez de la part d’un groupe déterminé à faire monter les enchères. Par ailleurs, le groupe SUEZ-GDF résisterait-il longtemps à la pression des marchés financiers qui poussent actuellement les logiques « métiers » ce qui conduirait à l’éclatement entre la branche eau-environnement et la branche énergie ? Cette fusion créerait un concurrent majeur à EDF, hypothéquant la mixité de la distribution et la complémentarité entre les deux entreprises. De fait, cette fusion SUEZ-GDF pousse à la privatisation d’EDF qui a d’ailleurs déjà un projet d’achat d’opérateur gazier. C’est un beau gâchis qui se prépare. DES CONSEQUENCES SOCIALES IMPORTANTES CHEZ SUEZ, GDF ET EDF Du point de vue social, la CGT considère que les salariés ont tout à craindre d’un tel rapprochement, tant côté Suez que côté Gaz de France et EDF. En effet, on peut avoir le plus grand doute sur le fait que la fusion SUEZ-GDF n’ait pas de conséquences sur l’emploi. On pense notamment dans les services énergétiques et l’environnement aux filiales ELYO (SUEZ), INEO (SUEZ), NOVERGIE (SUEZ) et COFATHEC (GDF) qui sont en concurrence sur ces créneaux, et à la volonté d’un groupe privé de rechercher une optimisation sur les sièges, le négoce, le commercial, les achats, l’informatique, etc. Les salariés d’ELECTRABEL ont déjà fait les frais de cette logique. A EDF et GDF, les conséquences sociales d’une remise en cause de la mixité d’EDF-GDF seraient également considérables. L’exemple de la SNET rachetée par ENDESA et prise dans la tourmente de l’OPA Gaz Natural sur ENDESA illustre cette problématique. Ce sont déjà 30 % des emplois qui ont été supprimés et un projet industriel d’1,5 milliard bloqué. L’EUROPE A BESOIN D’UNE POLITIQUE ENERGETIQUE, PAS DE CONCURRENCE NI D’OPA Pour la CGT, l’énergie est un enjeu majeur national et européen. Il est urgent que les responsables et les élus politiques tant français qu’européens reprennent la main sur ce secteur afin d’assurer l’indépendance énergétique, la sécurité d’approvisionnement et la réponse aux questions environnementales. L’Europe a tout à perdre à encourager la concurrence et l’ouverture des marchés de l’énergie, qui génèrent OPA et créations de « champions ». Les OPA en cours vont engloutir des milliards d’euros sans apporter les financements nécessaires pour les projets industriels indispensables. Les usagers, du particulier à l’industriel, ont besoin de sécurité et de garantie des prix. PREPARONS LA RIPOSTE DES SALARIES Dés maintenant, la CGT prend ses responsabilités en organisant une riposte interprofessionnelle et confédérale. La mobilisation des salariés de tous les secteurs, dans les différents pays concernés, peut permettre d’obtenir d’autres choix. La CGT appelle les personnels à se rassembler pour débattre de la situation et préparer la riposte. Montreuil, le 26 Février 2006