Mémoire Thématique
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Reverse Logistics Samuel VERCRAENE 26/02/09 Master Recherche Génie Industriel Spécialité OSIL Promotion 2008/2009 Mémoire Thématique Etat de l'art sur les méthodes quantitatives de gestion des chaînes logistiques inverses (« Reverse Logistics ») Soutenu le 5 mars 2009 par Samuel VERCRAENE Jury : Evren Sahin Alain Chapdaniel Chengbin Chu 1 / 41 Reverse Logistics Samuel VERCRAENE 26/02/09 Table des matières 1Introduction .......................................................................................................................................4 1.1Contexte......................................................................................................................................4 1.2Définitions..................................................................................................................................5 1.2.1Littérature............................................................................................................................5 1.2.2Point de vue pris..................................................................................................................7 1.2.3Conclusion..........................................................................................................................8 2Étude qualitative de la logistique inverse ..........................................................................................9 2.1Quels sont les acteurs dans une chaîne de retour ?.....................................................................9 2.2Pourquoi les produits sont-ils retournés ?.................................................................................10 2.3Comment les produits sont-ils retournés ?................................................................................12 2.4Quels sont les caractéristiques des réseaux logistiques inverses ? ..........................................15 2.5Quel sont les paramètres et les catégories de produit retourné ?..............................................18 2.6Quel sont les types de décisions ?.............................................................................................19 2.7Comparaisons............................................................................................................................21 3Analyse macroscopique de la littérature...........................................................................................23 3.1Les types de publications..........................................................................................................23 3.2Les auteurs ...............................................................................................................................23 3.3Les pays ..................................................................................................................................24 3.4La chronologie ........................................................................................................................25 4Étude quantitative de la logistique inverse ......................................................................................26 4.1Problème de base......................................................................................................................26 4.2La réparation.............................................................................................................................28 Indices :................................................................................................................................29 Paramètres :..........................................................................................................................30 Variables de décision :.........................................................................................................30 Fonctions objectifs :.............................................................................................................31 Contraintes :.........................................................................................................................31 4.3Le Remanufacturing.................................................................................................................32 4.4Le Recyclage.............................................................................................................................33 4.5Conclusions...............................................................................................................................34 2 / 41 Reverse Logistics Samuel VERCRAENE 26/02/09 5Discutions et perspectives ...............................................................................................................36 Annexes..............................................................................................................................................37 Jayaraman et al. (1999) [11]..........................................................................................................37 Variables :.............................................................................................................................37 Fonction objectif...................................................................................................................38 Contraintes............................................................................................................................39 3 / 41 Reverse Logistics Samuel VERCRAENE 26/02/09 1 Introduction Qu'appelle-t-on la reverse logistique et quel est le champ d'appellation? « L'intérêt grandissant envers la réutilisation des produits et des matières est une conséquence d'un changement de mentalité au sujet de l'environnement ces 10 dernières années. La réduction des déchets est devenu un sujet primordial dans les pays industrialisés. Dans l'esprit de réduire l'enfouissement et l'incinération des déchets, des efforts sont fait pour réintégrer les produits usés dans les process de production industriels ; et ce, pour qu'ils aient plusieurs utilisations successives. Le concept de cycle remplace petit à petit la vision économiste et « linéaire » que nous avions sur la vie des produits. » Fleischmann (2000) [8]. Il ressort de ce texte plusieurs concepts fondamentaux en logistique inverse : ● Ce domaine est en étroite relation avec l'environnement ● La réintégration des produits dans des processus de production ● La notion de cycle de vie En terme de définition, ce sont ces concepts que l'on retrouve toujours. Notons de plus, que ce domaine est décrit comme étant relativement jeune. 1.1 Contexte Le coût de la logistique au États Unis a été estimé à 862 Milliards de Dollars en 1997 selon Delanay (1998)[6]. Et selon Stock (2001)[21], 4% de cette somme aurait servi à la logistique inverse. Cette dernière valeur est sujette à controverse car beaucoup d'auteurs et en particulier Roger et Tibben-lembke (1998)[20] jugent que les entreprises sont en grandes majorités incapables de chiffrer leurs coûts de logistique inverse. 4 / 41 Reverse Logistics Samuel VERCRAENE 26/02/09 Nous produisons de plus en plus de déchets. En Europe en 2006, nous avons produit en moyenne 0.6 tonnes de déchets par habitant. Ce qui fait, si l'on considère les 500 millions d'habitants 300 millions de tonnes de déchets, 30 millions de tournées de camion... Depuis toujours, certaines activités professionnelles comme les ferrailleurs, ou plus récemment les casses automobiles se sont intéressées aux déchets pour en récupérer une valeur résiduelle et l'exploiter des fins mercantiles. Actuellement l'opinion publique prend conscience que l'environnement et le développement durable sont des concepts essentiels pour léguer à notre descendance une Terre propre et saine. La stabilité économique, la préservation de nos ressources naturelles et de nos énergies, sont des sujets d'actualité dans nos vies et dans la littérature scientifique. Au delà d'un simple effet de mode, la législation et les grands accords internationaux prennent en griffe les pollueur, les organismes irrespectueux de l'environnement. L'environnement est devenu un sujet politique, et il est à prévoir de plus en plus de règles pour le préserver. C'est pourquoi il parait indispensable que les entreprises et les organisations se préparent à modifier leurs habitudes et étendre leurs activités dans le domaine de l'environnement. 1.2 Définitions 1.2.1 Littérature La littérature définit de nombreuses appellations pour désigner sensiblement la même choses. Les principales appellations sont les suivantes : ● Courant inverse ● Logistique verte ● Logistique inverse Selon Byrne et Deeb (1993)[2] elles sont toutes synonymes, mais si l'on regarde de plus près il existe de nombreuses définitions au cours de ces 20 dernières années ● Distribution inverse 5 / 41 Reverse Logistics ○ Samuel VERCRAENE 26/02/09 Lambert et Stock (1981)[13] : « Aller dans la mauvaise direction sur une voie à sens unique étant donné que la grande majorité du flot des expéditions est dans une direction ». Les raisons de ce flux peuvent être de plusieurs types : les garanties, les remplacements, et le recyclage. ○ Carter et Ellram (1998)[3] : « le retour, mouvement à contre-courant d’un produit ou de matière découlant de la réutilisation, du recyclage ou de la disposition. Ce mouvement à contre-courant peut être associé aux problèmes environnementaux, tout comme à la qualité et l’usure (dégradation dans le temps) et qui sont souvent effectués par des nouveaux membres auxiliaires au système. » ● Logistique verte ○ Wu et Dunn (1995)[23] : ils définissent la logistique verte comme une logistique inverse avec une dimension écologique en plus : « économie des ressources, élimination des déchets, amélioration de la productivité » ○ Hart (1997)[10] : De la même façon Hart (1997) définit la logistique verte comme la somme de la logistique inverse et de la « minimisation de l’empreinte sur l’environnement. » ○ Rodrigue et al. (2001)[19] : « un système de distribution et de transport efficient, ami de l’environnement » ● Logistique inverse ○ Giuntini et Andel (1995)[9] : « la gestion par l’organisation des ressources matérielles obtenues des clients ». ○ Brito et Dekker (2002)[5] : « activités associées à la manutention et à la gestion d’équipements, de produits, de composants, de matériaux ou même un système technique entier destiné à être repris ». 6 / 41 Reverse Logistics Samuel VERCRAENE 26/02/09 1.2.2 Point de vue pris Pour la suite nous proposons de retenir celle-ci : Rogers et Tibben-Lembke (1998)[20] : C'est la définition la plus rencontrée dans la littérature, elle se base sur la définition du Council of Logistics Management (CLM) : « le processus de planification, d’implantation, et de contrôle de l’efficience, de la rentabilité des matières premières, des en-cours de production, des produits finis, et l’information pertinente du point d’utilisation jusqu’au point d’origine dans le but de reprendre ou générer de la valeur ou pour en disposer de la bonne façon ». Cette définition pose un jalon important : la source de la logistique inverse est le client. Mais la réciproque est aussi vraie et une logistique mise en place autour d'un flux allant d'un client vers un fournisseur est une logistique inverse. Ce point de vue est illustré précisément en figure 1 d'après les travaux de Lambert and Riopel (2003) [14] Figure 1: Point de vu pris ; (Lambert and Riopel 2003)[14] 7 / 41 Reverse Logistics Samuel VERCRAENE 26/02/09 1.2.3 Conclusion Donc pour résumer, nous avons choisis de prendre comme définition de la logistique inverse toute activités qui consisteraient à optimiser ou à contrôler un flux en rapport avec : ● Direction opposée : Du client vers le fournisseur. La logistique inverse peut être liée à la remise à neuf, la réparation, la récupération de pièces détachées, la récupération de matières premières. ● Environnement : Une dimension environnementale peut être à l'origine du flux. Cette dimension peut être imposée par la loi, un argument marketing, une philosophie de l'entreprise. 8 / 41 Reverse Logistics Samuel VERCRAENE 26/02/09 2 Étude qualitative de la logistique inverse 2.1 Quels sont les acteurs dans une chaîne de retour ? Figure 2: Fleischmann et al. (1997)[7] Considérons la figure 2. Nous y observons six catégories d'intervenants à l'intérieur desquelles nous allons trouver différentes entités : ● les producteurs : industriels ● les distributeurs (chaîne directe) : industriels, vendeurs, entreprises spécialisées ● les consommateurs : particuliers, entreprises, collectivités ● les collecteurs : les mêmes que les distributeurs, entreprises spécialisées dans les retours, collectivités ● les recycleurs : industriels producteurs et industriels spécialisés ● les fournisseurs : industriels Ce schéma donne un bon aperçu des différents parties opérationnelles de la chaîne. Pour ce qui est de la couche management et décision, nous retrouvons des entités comme des gouvernements, des industriels, des vendeurs, et des recycleurs. Mais pour simplifier le schéma nous proposons la représentation en figure 3. Où comme nous l'avons vu précédemment c'est le 9 / 41 Reverse Logistics Samuel VERCRAENE 26/02/09 client qui est à l'origine du retour, et le producteur (l'usine) qui est en fin de la chaîne. Bien entendu dans certains cas, c'est le client de départ qui est aussi le client final (ex : service après vente) Client Entrepôt de distribution Usine Figure 3: Représentation du flux de retour simplifié 2.2 Pourquoi les produits sont-ils retournés ? La quantité de déchet produit augmente chaque jour, et la législation rend responsable le producteur de ses produit en fin de vie. Dans ce contexte il devient impératif d'organiser les retours. C'est ainsi qu'est née une nouvelle forme de management : « le traitement de tous les produits usés et abandonnés par le consommateur, les composants et matières dont une entreprise est légalement, contractuellement ou d’une autre manière tenue responsable » (Thierry et al, 1995 [22]). Nous allons ici détailler les contraintes et les contextes qui peuvent pousser un entreprise à prendre la décision de retourner un produit. Cette description est inspirée de De brito and Dekker 2002 [5]. Point de vue de l'entreprise (entité qui reçoit le produit) Trois raisons possibles : ● Un gain économique Prenons l'exemple de pièces métalliques arrivées en fin de vie. Elles ont fait la fortune de certains férailleurs depuis des dizaines d'années. Dans un autre domaine les objets à fort niveau électronique, dont le cycle de vie est en général plutôt court, arrivent souvent en fin de vie avec une valeur intrinsèque résiduelle forte (exemple des machine à laver). ● Une obligation législative Des lois récentes sur la responsabilité des industriels et des vendeurs dans la récupération de produits en fin de vie donnent lieu à de nouveaux flux en provenance du client. Par exemple les magasins sont désormais obligés de récupérer les emballages que le client lui ramènera. Notons qu'en Europe et particulièrement dans les secteurs de l'automobile, de l'électronique et de l'électroménager la législation est spécialement présente et responsabilisante pour les entreprises. ● Un comportement citoyen. 10 / 41 Reverse Logistics Samuel VERCRAENE 26/02/09 La logistique inverse s'inscrivant dans le domaine du développement durable et de l'environnement, elle motive de plus en plus les industriels soucieux de leurs images. Ces industriels y trouvent un argument marketing important, que nous retrouvons tous les jours dans notre société. Ainsi nous voyons des banques, des producteurs de pétrole et des industriels s'efforcer d'avoir une image « verte ». Dans la pratique ces trois argumentw sont intimement liéw. Par exemple, l'anticipation de la législation apporte un gain économique, le respect de la législation apporte une image verte et citoyenne, et l'image verte et citoyenne apporte des clients. Point de vue du client (entité qui envoie le produit). Tout d'abord considérons les différentes provenances possibles. C'est-à-dire les différents « clients » possibles. ● Une usine : Les retours en provenance d'une usine peuvent venir de plusieurs problèmes, un surplus de matériel, un défaut de qualité, un arrêt de production du produit, dans ce cas il est souvent possible de ré-injecter les produits finis ou semi-finis dans la production initiale. Par exemple pour rectifier la qualité, ou encore modifier la gamme de produit. ● Un maillon de la distribution : Le retour peut être ordonné pour des raisons de qualité, des raisons sanitaires. Dans un style beaucoup moins dramatique pour l'entreprise, la majorité des retours dans cette catégorie sont des retour d'éléments de conditionnement comme des emballages, des palettes, des containers. ● Le consommateur : Les garanties, les réparations, la fin d'utilisation, ou la fin de vie du produit sont autant de raisons qu'ont les consommateurs de créer un flux de retours vers l'entreprise productrice ou un service spécialisé dans l'après vente. Le client est en début de la logistique inverse c'est lui qui fait le premier pas, c'est pourquoi il est important que le client trouve une contrepartie (financière ou matérielle) au fait de s'être séparé d'un produit. Pour résumer la logistique inverse trouve généralement sa justification dans un problème financier. Ainsi, du point de vu de tout le monde (entreprise ou client), la logistique inverse doit rapporter de l'argent, directement ou indirectement (qualité de service, image « verte », etc..) 11 / 41 Reverse Logistics Samuel VERCRAENE 26/02/09 2.3 Comment les produits sont-ils retournés ? Quelle que soit la littérature on retrouve toujours la même descriptions globale du système de retour. Giuntini et Andel (1995)[9] proposent une description en quatre étapes d'un retour. Premièrement une barrière, c'est le point d'entrée dans la logistique inverse. Roger et TibbenLembke (1998)[20] insistent sur le fait que c'est un point important de la réussite d'une bonne logistique inverse car c'est le seul filtre vers la première dépense : la collecte. Il faut donc déterminer si oui ou non le retour doit avoir lieu. Par exemple si le consommateur veut faire marcher une garantie, il est judicieux de ne pas accepter tout sans filtrer. Certains auteurs ne décrivent pas ce point comme une étape opérationnelle. En fait cela dépend du type de retour que nous avons, par exemple si le retour est dû à la législation, cela devient en choix stratégique. La deuxième étape, comme nous venons de l'évoquer est la collecte, le produit doit être rapatrié dans des centres de traitement. La troisième est une phase de test pour déterminer la valeur résiduelle du produit et rassembler suffisamment de donnée pour effectuer, lors de la quatrième étape, un choix de disposition. Figure 4: Tibben-lembke (1998)[20] Choix de disposition : Dans la littérature il existe toutes sortes d'appellation et de regroupement d'activité, nous donnerons ici celle qui nous paraît être la plus complète et la plus détaillée (Figure 5 et Tableau 1). Cette description extraite de Landrieu (2001)[15] est directement inspirée des travaux de Thierry et al. (1995)[22], qui définit 5 niveaux de récupération de déchets entre la revente directe (réutilisation) et la mise au rebut. Il conviendra de considérer ces niveaux 12 / 41 Reverse Logistics Samuel VERCRAENE 26/02/09 avec un certain niveau d'abstraction. Mais aussi d'admettre que tout ces niveaux produisent des déchets. Tableau 1: description des différents degré de désassemblage du produit. (Krikke 1998 [12]) Figure 5: Description des différentes boucles des cycles de vie (Landrieu 2001)[15] Cette description est un peu subtile et nous préférerons poursuivre avec un modèle moins détaillé, moins compliqué mais plus accessible proposé par Jayaraman (1999)[11] 13 / 41 Reverse Logistics Samuel VERCRAENE 26/02/09 Figure 6: Modèle simplifié retenu pour la suite de l'étude (Jayaraman 1999)[11] Pour répondre à la question du comment, il faut noter une particularité importante de la logistique inverse : l'engagement du client. Le client est acteur du premier geste dans le processus de recyclage. Ce point est important car il est nécessaire que tout les acteurs trouvent un intérêt dans la démarche de recyclage pour qu'elle ait lieu. Il existe trois façons d'inciter le recyclage (Neiva de Figueiredo et al. 2008 [18]) : dans le premier cas , nous incitons le client financièrement pour qu'il rapporte des produits usagés, dans le deuxième nous l'obligeons à ramener le produit usagé sous réserve de ne pas (ou avec une pénalité financière) lui donner de produit neuf ; troisième cas, nous obligeons légalement l'entreprise à recycler un certain pourcentage de sa production. Neiva de Figueiredo et al. (2008) traitent du problème de chercher le niveau de récompense à partir duquel une tierce personne (client ou sous traitant) sera enclin à ramener elle même un produit usagé dans le contexte où l'entreprise est obligé de recycler une partie fixe de sa production. Dans ce contexte la position des entrepôts est importante, car plus d'entrepôt est loin, plus la tierce personne demandera de récompense. 14 / 41 Reverse Logistics Samuel VERCRAENE 26/02/09 2.4 Quels sont les caractéristiques des réseaux logistiques inverses ? Fleischman et al. (2000) [8] classent ce qui leurs paraît être les deux grand axes de la logistique inverse : le recyclage et le remanufacturing à travers les principales caractéristiques de réseau logistiques inverse : Le cycle de vie : Figure 7: Les flux de matière dans la gestion intégrale de la chaîne (ICM) (Krikke 1998 [12]) La « gestion intégrale de la chaine » ou « Integral Chain Management » : ICM (Krikke, 1998 [12]) est intimement lié au cycle de vie de produit. Comme nous le voyons Figure 7 le cycle de vie du produit crée deux types de design au niveau de la chaîne de retour : les chaînes ouvertes, où la récupération du produit sert à une autre chaîne logistique et les chaînes fermées, où la récupération du produit sert à re-produire le même type de produit dans la même chaîne logistique qui la créé. 15 / 41 Reverse Logistics Samuel VERCRAENE 26/02/09 La centralisation : La centralisation d'une chaîne de retour est une caractéristique importante du réseau. La question est de savoir si toute les pièces doivent passer par le même lieu. Le nombre de niveau : Dans une chaîne de retour les traitements à effectuer sur le produit peuvent être de plusieurs types et tout les produits ne doivent pas être traités de la même façon. C'est pourquoi certains réseaux sont constitués de plusieurs niveaux. De plus certaines contraintes de proximité peuvent imposer un étage de collecte de plus. Intégration : Une autre grande caractéristique des chaînes de retour est l'intégration à une chaîne classique déjà existante, car les contraintes de la chaîne classiques se transposent à la chaîne de retour (capacités, localisations, ect...) Types de Flux : En flux poussés ce sont les arrivées de produit qui cadencent les retours, contrairement aux flux tirés où ce sont les commandes finale (chez l'entreprise) qui ordonnent la collecte chez le client. 16 / 41 Reverse Logistics Samuel VERCRAENE 26/02/09 17 / 41 Tableau 2: Classes de réseaux de récupération de produit (Fleischman et al. 2000 [8] ) Reverse Logistics Samuel VERCRAENE 26/02/09 2.5 Quel sont les paramètres et les catégories de produit retourné ? Selon De Brito and Dekker (2002)[5] il existe 3 grandes caractéristiques chez les produits : ● La composition : définit la capacité à être démonté, la présence ou non de matériaux dangereux, la taille, le poids, le niveau de technicité du produit. ● La détérioration : définit un taux de défaillance locale du produit, elle définit par ce fait une capacité à être réutilisé par morceau (cannibalisation) ou encore à être réparé puis réutilisé. ● L'usure : définit avec quelle fréquence et quelle intensité le produit a été utilisé. Dans Fleischmann et al. (1997)[7] on trouve 3 catégories de produits : les emballages, les pièces détachées, et les produit de consommation. De façon plus complète, De Brito and Dekker (2002)[5] en définissent 7 : ● Objets de consommation : appareils, fournitures, ... ● Objets industriels : équipements militaires et professionnels ● Pièces de rechange : tubes cathodiques, morceaux de machine ● Emballages et éléments servant à la distribution ● Constructions civiles : bâtiments, ponts, routes ● Minerais, huiles, produits chimiques ● Autres : verre, débris... Nous retrouvons sensiblement la même catégorisation dans une classification faite par l'ADEME en 1998 [1]. Il existe d'autres classifications encore plus précises suivant les domaines considérés. Cela correspond à un besoin de classification des entreprises : l'entreprise classe les produits en catégories (grâce notamment aux caractéristiques précédentes) pour prendre un choix de disposition. Notons que ce choix peut être stratégique pour définir un design de la chaîne de retour ou encore opérationnel pour choisir ce qu'elle fera du produit dans les 24h suivantes. 18 / 41 Reverse Logistics Samuel VERCRAENE 26/02/09 Tableau 3: Détail types de déchet (ADEME 1998 [1]) 2.6 Quel sont les types de décisions ? Comme tous les types de management, il existe en logistique inverse trois classes d'horizons : stratégique, tactique et opérationnel. A chacun de ces horizons correspond des problématiques spécifiques. Stratégique (long terme) : ● Déterminer s'il y aura un flux de retour. Cette décision est la première étape. Elle est en relation directe avec la question du « pourquoi » posée en page . Tous les membres de la chaîne doivent trouver un intérêt dans le processus de retour, même le client. ● Déterminer une philosophie de récupération globale : boucle ouverte, boucle fermée, niveau de récupération de la valeur du produit, intégration à la chaîne logistique classique, etc... Cette décision est associée à la problématique « que fait-on du produit retourné ? ». Elle est très spécifique aux paramètres et catégories de produit. Par exemple un produit a très forte valeur résiduelle, et facilement démontable vaetre de préférence démonté et les pièces vont être réutilisées par la même entreprise (boucle fermée) ; dans cette catégorie on trouve notamment certains fabricant de photocopieurs. ● Déterminer un design de la chaîne logistique de retour : localisation d'entrepôt et d'usine de retraitement, 19 / 41 Reverse Logistics Samuel VERCRAENE 26/02/09 Le problème de localisation sera développé plus loin dans ce document. Il présente de nombreuses spécificités car toutes les décisions prisent précédemment crées de nouvelles contraintes. Par exemple la proximité des clients peut être une contrainte forte dans le cas où ce serait le client qui devrait rapporter lui même le produit. Tactique (moyen terme et court terme) : décision prise pour satisfaire les décisions stratégiques prisent précédemment. ● Mettre en place les outils de gestion, et planification de la collecte ● Mettre en place planification de la production sur la base des prévisions de retours. Notons que ces prévisions sont difficile à faire étant donné l'incertitude sur la qualité des produits retournés. Opérationnelle (très court terme et immédiat) : ● Transporter, collecter : problème du voyageur de commerce. ● Gérer les stocks : dans un contexte de SAV les pièce de rechange peuvent être stockées. ● Planifier les opérations de production / re-production : problème de planification de tâche, peut être couplé avec le problème de gestion de stock. ● Identifier et trier les produits : analyse de la valeur résiduelle des produit, choix de disposition. Nous noterons que ces problématique sont toutes abordés dans la littérature en logistique inverse. 20 / 41 Reverse Logistics Samuel VERCRAENE 26/02/09 2.7 Comparaisons Dans Min (2007) [17], on trouve une description des principales différences entre la logistique inverse et la logistique classique. L'enjeux de la logistique inverse est de s'adapter à toutes les différences évoquées dans le tableau 4. Tableau 4: Comparaison entre la logistique inverse et la logistique classique (Min 2007 [17]) Quantité : la quantité de produits retournés est évidemment au plus égale à la quantité de produit « envoyés » (dans la chaine classique). De plus tous les produits ne sont pas retournés, les raisons pouvant être très nombreuses : casse définitive, décision de l'entreprise de ne pas collecter, décision du client de ne pas céder à l'entreprise, etc... Suivi de l'information : L'information est un vrai enjeu de la logistique inverse. Prenons par exemple les ordinateurs portables, il y a derrière des informations lisibles par l'humain et par les machines (code à barre) pour récupérer le maximum d'informations sur le produit en un minimum de temps. Dans un contexte de réparation (exemple SAV) l'entreprise doit pouvoir identifier une 21 / 41 Reverse Logistics Samuel VERCRAENE 26/02/09 pièce de rechange parmi plusieurs disponibles. La différence qu'il y a entre la logistique inverse et la logistique classique est que les produits arrivent (après la collecte) dans un ordre aléatoire et dans des états divers. Les informations doivent donc être collectées sur place à la fois par un système de reconnaissance (s'il existe) mais aussi par l'humain qui peut par exemple identifier visuellement l'état du produit. Temps de cycle : Le temps de cycle pour exécuter toute la chaîne de retour est généralement plus long en flux retour car les quantités sont plus faibles et donc les moyens mis en oeuvre aussi. Valeur du produit : la valeur des produit est évidement plus faible car l'usure et les dégradations qu'ils ont subit leurs à fait perdre de la valeur. Gestion des stocks : la gestion de stock sur un flux de retour est compliquée car les produits n'ont pas une loi d'arrivée définie. Nous pouvons imaginer un cas où tout les produit d'une gamme tomberai en panne environ en même temps. Priorité : En général les entreprises privilégierons les flux classiques car ce sont eux qui rapportent le plus d'argent. Coût : Comme nous l'avons vu le coût de la logistique inverse n'est pas une donnée précise dans les entreprises car en général elles ne sont pas capable de le calculer. Pour les mêmes raisons le coût des pièces détachées n'est pas très précis lui non plus. Flux : en logistique inverse les flux peuvent être tirés, exemple : obligation législative de recycler X % de matériel ou poussés, exemple : réparation. Topographie : Comme nous l'avons vu précédemment les process étant plus complexes, la chaîne logistique aussi. 22 / 41 Reverse Logistics Samuel VERCRAENE 26/02/09 3 Analyse macroscopique de la littérature Les résultats donnés ici on été obtenu avec ISI Wed of Knowledge, avec les caractéristiques suivantes : (Les valeurs sont prisent à partir de l'année 2000) Topic=(reverse logistics) Document Type=(ARTICLE OR REVIEW OR ART AND LITERATURE OR BOOK) 3.1 Les types de publications Les types de publications sont majoritairement des articles dans des revues scientifique, à caractères industriel, managerial, et logistique. JOURNAL INTERNATIONAL JOURNAL OF PRODUCTION ECONOMICS EUROPEAN JOURNAL OF OPERATIONAL RESEARCH INTERNATIONAL JOURNAL OF PRODUCTION RESEARCH COMPUTERS & OPERATIONS RESEARCH OMEGA-INTERNATIONAL JOURNAL OF MANAGEMENT SCIENCE PRODUCTION AND OPERATIONS MANAGEMENT TRANSPORTATION RESEARCH PART E-LOGISTICS AND TRANSPORTATION REVIEW INTERFACES JOURNAL OF THE OPERATIONAL RESEARCH SOCIETY OR SPECTRUM COMPUTERS & INDUSTRIAL ENGINEERING JOURNAL OF OPERATIONS MANAGEMENT Publications 27 21 17 14 11 11 10 9 7 6 5 5 Tableau 5: Liste des principaux journaux en logistique inverse 3.2 Les auteurs La liste des auteurs principalement cités en reverse logistique comporte une centaine de nom. Ce n'est relativement pas beaucoup. En effet ce sujet connaît un intérêt depuis seulement une vingtaine d'années. Nous remarquerons que les auteurs les plus cités sont aussi les premier à avoir travaillé sur le sujet. 23 / 41 Reverse Logistics Samuel VERCRAENE AUTEURS 26/02/09 PUBLICATIONS FLEISCHMANN, M 8 ADENSO-DIAZ, B 6 JAYARAMAN, V 6 DEKKER, R 5 MINNER, S 5 MITRA, S 5 REALFF, MJ 5 TEUNTER, RH 5 VLACHOS, D 5 AMMONS, JC 4 DONG, M 4 GUIDE, VDR 4 HONG, IH 4 KRIKKE, HR 4 LEE, DH 4 Tableau 6: Liste des auteurs principaux en logistique inverse 3.3 Les pays Les pays les plus représentés : PAYS USA The Netherlands Canada Spain Turkey India Tableau 7: Liste des pays les plus représentés en chercheurs sur la logistique inverse Nous remarquerons que certains pays ne sont pas représentés dans le tableau du paragraphe précédent. En effet ici tous les auteurs sont pris en compte (même les plus récents). Nous constaterons donc que ce sujet semble intéresser de plus en plus de pays (même certains pays émergents). 24 / 41 Reverse Logistics Samuel VERCRAENE 26/02/09 3.4 La chronologie Nous observons une évolution à caractère exponentiel des publications sur le sujet de la logistique inverse. Il est à prévoir de plus en plus d'écrits sur ce sujet étant donné l'engouement général pour l'environnement et les dispositions légales futures déjà en discutions (Grenelle de l'environnement). Tableau 8: Lambert and Riopel (2003)[14] 50 45 40 35 30 25 publications 20 15 10 5 0 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Figure 8: Chronologie ISI Wed of Knowledge 25 / 41 Reverse Logistics Samuel VERCRAENE 26/02/09 4 Étude quantitative de la logistique inverse Nous axerons notre sujet sur le problème de localisation, pour lequel les auteurs souhaitent en règle générale minimiser les coût de transport. Nous nous ramenons à un problème de localisation d'entrepôt, mais avec quelques spécificités dues aux particularités des chaînes de retours. Problématiques : Le problème de la localisation est un problème car il mène l'entreprise à se poser plusieurs questions : Ou placer mes entrepôts de collectes ? Ou placer mes entrepôts de traitement (recyclage, nettoyage, reconditionnement) ? Quelle capacité donner à ces entrepôts ? 4.1 Problème de base En logistique inverse, le réseau de distribution est convergeant, contrairement à un réseau de distribution classique. Cette particularité n'est pas importante au niveau du mode résolution car la traduction en problème linéaire se fait de la même façon. Le problème de base pour le problème de localisation en logistique inverse pourrait être le suivant : Client : i Flux a Localisation potentielle d'entrepôt : j Flux b Usine : k Figure 9: Modélisaton du problème de base Indices ● i = 1..I : Les positions des clients ● j = 1..J : Les positions potentielles des entrepôts 26 / 41 Reverse Logistics ● Samuel VERCRAENE 26/02/09 k = 1..K : Les positions des usines Données ● Cvaij : Coûts de transport par produit entre les clients et les localisations potentielles d'entrepôts. ● Cvbij : Coûts de transport par produit entre les localisations potentielles d'entrepôts et les usines. ● Li : La quantité de produit fournie par les client est donnée : ● Zj : Cout fixe d'ouverture d'un entrepôt dans une localisation potentielle. Variables de décisions ● Daij : Quantités transportées entre les clients et les localisations potentielles d'entrepôts. ● Daij : Quantités transportées entre les localisations potentielles d'entrepôts et les usines. ● Cfj : Ouverture ou non d'un entrepôt dans une localisation potentielle. Le modèle donnerai alors : Fonction objectif : minimiser le coût total min ∑ ∑ Cvaij Daij ∑ ∑ Cvb jk Db jk ∑ Cf j Z j 1 i j i j j Contraintes : ∑ Daij=Li ∀ i 2 j ∑ Db jk∑ Da ji k ∀ j 3 i Daij , Db jk 0 ∀ i , j , k 4 Z j ∈{0 , 1 } ∀ j 5 ● 2 : La quantité de produit chez le client i doit être récupérée ● 3 : La quantité de produit livré à l'usine k n'est pas supérieure à la quantité collectée chez le 27 / 41 Reverse Logistics Samuel VERCRAENE 26/02/09 client i ● 4 et 5 : L'intégrité des variables doit être respectée. Comme nous le constatons ce problème n'a rien de particulier par rapport à un problème de localisation classique. Cependant il ne correspond pas vraiment à la réalité car les contextes dans lesquels sont mis en place la logistique inverse imposent des contraintes spéciales. Nous allons donc regarder les contextee dans lesquels la logistique inverse peut être mise ne place et leurs contraintee additionnelles qui viendraient compléter le modèle décrit précédemment. Considérons les trois contextes suivants (figure 6 page 14), qui se caractérisent par divers niveaux de démantèlement du produit.: ● Réparation : Le produit est envoyé en réparation, par exemple en garantie. En général, il revient au client. ● Remanufacturing : Le produit est démonté et récupéré par pièces. En général dans le même système de production que celui où il à été produit (boucle fermée). ● Recyclage : le produit est complètement démonté et ce sont les matières qui sont réutilisé, en général, dans une autre chaîne que précédemment (boucle ouverte). 4.2 La réparation Le contexte dans lequel se place ce problème est celui du service après vente qui est un cas particulier de la réparation. Pour situer le sujet dans le schéma proposé par Jayaraman page 14, nous nous plaçons dans le cas où le produit reste intègre mais où le produit revient au client d'origine. En général, ce client à généralement déjà payé son produit et ne peut pas en faire usage car une panne est survenu. Ces problèmes sont gênant dans la mesure où le client peut rester avec une mauvaise image de son fournisseur, dans le cas où la réparation mettrait trop de temps. Dans certains cas particuliers la rapidité de réparation peut faire l'objet d'un contrat, dans lequel est prévu des pénalités pour le fournisseur s'il ne résolvait pas le problème dans un temps impartit. Ici, Fend Du et al. (2007) proposent un modèle prenant en compte le temps, non comme une contrainte mais comme un objectif de plus. Nous sommes dans le cas d'un modèle linéaire à deux objectif qui sont la minimisation des coût et la minimisation du temps de service. Le modèle 28 / 41 Reverse Logistics Samuel VERCRAENE 26/02/09 proposé est basé sur les hypothèses suivantes : ● La chaîne logistique de réparation est géré par un sous traitant qui possède déjà deux types de locaux : des dépôts de proximité et des entrepôts. ● Nous utiliserons certains dépôts de proximité ● Nous utiliserons certains entrepôts pour les équiper en centre de réparation ● Nous pouvons choisir quelle capacité de traitement donner à nos centres de réparation ● La première étape du retour, depuis le client vers le dépôt de proximité (zone de collecte) est à l'initiative du client. ● Le client admet un temps minimum avant de s'impatienter ● Toutes les pièces proposées par les clients sont traitées (flux poussé) Usine Zone de collecte Pièce de rechange Centre de réparation Client Executé par le client Le problème vise à sélectionner les zones de collectes et à sélectionner et dimensionner les centres de réparation. Indices : i : localisation des dépôts locaux du sous traitant, pouvant être utilisés comme zone de collecte i=0,1 , .. , I j : localisation des entrepôts du sous traitant pouvant être utilisés comme centre de réparation j= 0 , 1 , .. , J h : localisation des usines du fabricant h= 0 , 1 , .. , H k : catégories de produits 29 / 41 Reverse Logistics Samuel VERCRAENE 26/02/09 k =0,1 ,.. , K n : nombre d'unité de réparation n=0,1 , .. , N Paramètres : aik : nombre de produit retourné k reçu dans le centre de collecte i tk : temps de travail requis pour réparer une pièce de type k I A: K ∑ ∑ aik t k : capacité totale requise pour traiter tout les produits retourné i=1 k=1 b : limite minimale de capacité pour une unité de réparation. Les niveaux de capacité de traitement pour une localisation peuvent être : 0, b, 2b, .., Nb N : nombre total d'unité de réparation tij : temps de transport du site de collecte i vers le centre de réparation j te : temps espéré par le client cij : coût de transport unitaire d'un produit depuis le site de collecte i vers le centre de réparation j cjh : coût de transport unitaire d'une pièce détachée depuis entre le centre de réparation j et l'usine h r : nombre moyen de pièces à changer par produit fjn : coût fixe d'installation d'un centre de réparation de capacité nb dans la localisation j. α : exposant représentant l'économie d'échelle faite sur l'installation de n unités de réparation 01 Variables de décision : Xjn : = 1 si n unité de réparation sont installés au centre de réparation j ; = 0 sinon Yijk : pourcentage de produit k récupéré au centre de collecte i et déplacé vers le centre de réparation j Wjhk : pourcentage de pièces pour le produit k déplacé depuis l'usine h pour vers le centre de réparation j 30 / 41 Reverse Logistics Samuel VERCRAENE 26/02/09 Remarque : Nous posons : f j1 = b . Alors le prix pour n unités de réparation : f jn = nb=n f j1 . Cette expression définit l'économie d'échelle. D'où l'expression du coût fixe : N f jn = f j1 X j1 f j1 2 X j2 ... f j1 N X jN =∑ n f j1 X jn n=1 N Avec ∑ X jn ≤1 . Nous rappelons que Xjn est une variable binaire. n=1 Fonctions objectifs : J N I J K I J K H Z1=∑ ∑ n f j1 X jn ∑ ∑ ∑ cij a ik Y ijk∑ ∑ ∑ ∑ c ik aik r W jhk j=1 n =1 i=1 j=1 k =1 I J i =1 j =1 k=1 h=1 K Z2=∑ ∑ ∑ Max[t k t ij – t e ,0 ]a ik Y ijk i=1 j=1 k=1 Donc : minimise Z1 , Z2 1 Contraintes : N ∑ X jn≤1 ∀ j 2 n=1 N I K ∑ n b X jn≥∑ ∑ aik tk Y ijk n=1 ∀ j 3 i=1 k=1 J ∑ Y ijk =1 ∀ i , k 4 ∑ W jhk =1 ∀ j , k 5 j=1 H h=1 X jn ∈〚0,1〛 ,Y ijk , W jhk≥0 ∀ i , j , h , k , n 6 ● 2 : une seule valeur peut être la capacité d'un site de réparation (i.e. : à chaque j n'est associé qu'un n) ● 3 : la capacité de réparation d'un site j est supérieure ou égale à la somme de tout les produits qui arrivent sur ce site. 31 / 41 Reverse Logistics ● Samuel VERCRAENE 26/02/09 4 : la somme des pourcentages représentant la dispersion des produits dans les différents sites de réparation est égale à 1 ● 5 : la somme des pourcentages représentant la dispersion des pièces détachées dans les différents sites de réparation est égale à 1 ● 6 : intégrité des variables Le modèle développé correspond à une étude de cas classique en réparation, et met en avant les grandes contraintes de la réparation de produits : Le nouveau flux avec l'usine produisant les pièces détachées, le fait que ce soit les arrivées de produit qui conditionnent la production (flux poussés) et temps de traitement qui influe directement sur la satisfaction du client. 4.3 Le Remanufacturing Jayaraman et al. (1999) [11] définissent un problème spécifique dans le contexte du remanufacturing. Le produit doit passer par un centre de traitement pour être ensuite livré à un autre client. Jayaraman et al. font remarquer que plusieurs modèles proposés traitent majoritairement du recyclage et non pas de système manufacturier récupérable. Leur modèle comporte deux hypothèses simplificatrices, l’entreposage/distribution est situé à la même place que l'installation de remise en état et il n’y a aucune contrainte de capacité. Le modèle est testé pour un problème qui traite dix sites de remise à neuf, cinq zones de collecte de produits, dix zones de clients pour cinq différentes lignes de produits. De plus, ils mentionnent que la demande pour les produits remis en état joue un grand rôle dans la décision de localisation, de collecte des unités à réparer et aussi dans la stratégie de distribution. (Le modèle est donné en annexe page 37) Les spécificités de ce problème sont : ● La prise en compte du cas multi-produit. ● Le nombre maximum de centre de traitement ● La prise en compte du coût de stockage, avant et après traitement. Coût pouvant être variable selon les centres de traitement. ● Flux tirés (contrairement au flux poussés considérés précédemment) Ce modèle est particulier au remanufacturing car il prend en compte l'intégralité de la chaîne 32 / 41 Reverse Logistics Samuel VERCRAENE 26/02/09 logistique mise en place : le produit va du client initial jusqu'au client final. De la même façon nous pouvons citer Shih (2001), qui propose un modèle pour minimiser le coût total (coût de transport, coût des opérations, coûts fixes, coûts de traitement, et coûts d’enfouissement) et maximiser les revenus de la vente des matériaux récupérés. Le modèle permet de déterminer le nombre et l'emplacement des nouvelles installations pour le remanufacturing d'appareils ménagers et d'ordinateurs personnels à Taiwan. Conclusion : En Remanufacturing, le problème est sensiblement égal au problème de base. Car nous trouvons principalement des contraintes spécifiques au cas d'étude comme par exemple une limite sur le nombre maximal de centres de traitement, ou encore un dimenssionnement de stock avant et après traitement. Ces contraintes pourraient très bien être retrouvées dans d'autres contextes comme par exemple en recyclage. 4.4 Le Recyclage ● Rupesh Kumar Pati et al (2008) pour le recyclage du papier en Inde. Ils considèrent un problème multi produit, multi étage, et multi traitement. Clients Dépôts niveau 1 Usines niveau 1 Dépôts niveau 2 Usine niveau 2 Ce problème est contraint par la localité de l'usine niveau 2 (unique), et par l'assurance d'une certaine quantité de papier retraité livré à l'usine niveau 2. De plus, il n'est pas obligatoire de collecter le papier usagé chez tous les clients (flux tirés). Ce modèle est spécifique car il séparent les produits en deux classes de qualité à partir de l'usine niveau 1. Ce qui est très réaliste dans le contexte du recyclage étant donné qu'en général une minorité de produit traités représentent la plus grosse dépensent de 33 / 41 Reverse Logistics Samuel VERCRAENE 26/02/09 traitement, ce qui conduit les entreprise à proposer une classe de produit de moins bonne qualité mais moins cher. ● Barros et al. (1998) pour le recyclage du sable au Pays-Bas présentent un modèle multiniveaux de localisation d’entrepôts à capacité finie pour le traitement de sable usé de sites de construction au Pays-Bas. Le sable juste après la collecte chez les clients est de trois classes différentes. Tout d'abord le sable est collecté et acheminé dans des centres de collecte (dont il faut déterminer la localité). Là il est trié en trois classes. Le sable de classe 1 et 2 est directement vendu et acheminé sur des sites pour être réutilisé. La répartition se fait suivant des demandes précises pour chaque classes. Le sable de classe 3 passe par un centre de traitement( dont il faut déterminer la localité) et en ressort de classe 1, il est ensuite acheminé suivant les demandes de sable de classe 1 de la même façon que précédemment. De la même façon que précédemment le recyclage n'est pas très différent du problème classique avec en plus des contraintes spécifique à l'étude de cas comme le multi niveau ou le multi traitement. 4.5 Conclusions Ces modèles sont tous basés sur un modèle classique de localisation auquel sont ajoutés un ou deux éléments pour couvrir la logistique inverse. Les modèles présentent les contraintes suivantes : conservation de flux, capacité, nombre d'installation ouvertes, de non-négativités et binaires pour les variables de décisions. De plus, chacun de ces modèles cherche à minimiser le coût total en tenant compte des coûts fixes, des coûts de transport, etc. Mais ces modèle exposent en plus des spécificités induites par leurs contextes spécifiques. Ces contraintes sont principalement : ● Recyclage : flux tirés, multi produits, multi étages ● Remanufacturing : flux tiré,s multi produits, intégration à une chaîne existante, boucle fermée 34 / 41 Reverse Logistics ● Samuel VERCRAENE 26/02/09 Réparation : temps de service, flux poussés, multi produits. Comme nous l'avons constaté il n'existe pas beaucoup de différence entre le recyclage et le remanufacturing, ce qui peut s'expliquer par la ressemblance d'action qu'il y a entre les deux : collecte, démontage, traitement puis finalement distridution. Par contre si l'on considère la réparation, le flux poussé, la proximité des dépôts, le temps de service et la gestion des pièces détachées sont des contraintes très différentes. 35 / 41 Reverse Logistics Samuel VERCRAENE 26/02/09 5 Discutions et perspectives Contrairement à la séparation basée sur le contexte, nous pourrions imaginer un modèle de retour complet où il serait intégré toutes les possibilités de traitement, avec au niveau du choix de disposition, les trois solutions possibles : réparation, remanufacturing, recyclage. Chouinard et al. (2008)[4], proposent un modèle dans lequel le remanufacturing, la réparation et la gestion des déchets est traité. La résolution de ce modèle est faite à l'aide d'un modèle stochastique, et d'algorithmes de Monte Carlo. Ce problème pourrait certainement être adapté à une modélisation prenant en compte le recyclage. Avec un approche déterministe, Lee et al. (2008)[16], proposent un modèle où ces trois possibilités sont intégrées dans le contexte des retours de matériel informatique. Le modèle proposé est un modèle linéaire résolu par heuristiques (Tabu). Ce modèle à comme données d'entrée une prévision sur les caractéristiques précises des produits retournés. Malheureusement cette information n'est pas du tout réaliste et il faudrait considérer des incertitudes sur la qualité des retours, et sur la demande. Ce modèle n'existe pas dans le littérature et pourrai faire l'objet d'une étude. Un problème de ce type aurait un enjeu important car il serait réaliste, pour tout les retours de produits complexes comme les retours de produits électroniques (ordinateurs, électroménager). 36 / 41 Reverse Logistics Samuel VERCRAENE 26/02/09 Annexes Jayaraman et al. (1999) [11] Variables : L'indice i désigne une catégorie de produit, pouvant être de forme et de taille variable. Zone de collecte Client Indice client Centre de traitement potentiel Flux 1 localisation Zone de Produit collecte défectueu V Flux 2 Traitement Produit Client Livraison retraité J Capacité de K WUj WRj Ui Ri stockage Volume utilisé par unité de produit i Volume de Sv produits disponible Prévision de dik demande Cout Fj d'existance Cout par unité CUiv CIijv h CRij h COijk achat déplacement stockage Traitement stockage déplacement Pour ce qui est des variables de décisions : ● Mijv : Quantité de produit i déplacée de la zone de collecte v vers le centre de traitement j (flux 1) ● Qijk : Quantité de produit i déplacée du centre de traitement j vers le client k (flux 2) 37 / 41 Reverse Logistics Samuel VERCRAENE 26/02/09 ● P : nombre maximum de centre de traitement ouvert ● Zj : 1 / 0 : Existence / absence du centre de traitement j sur la localisation potentielle correspondante Fonction objectif Le modèle minimise le coût total des flux sur cette chaîne logistique (fermée) : min ∑ ∑ ∑ CU iv M ijv 1a i j v ∑ ∑ ∑ CI ijv M ijv 1b i j v ∑ ∑ ∑ CR ij Q ijk 1c i j k ∑ ∑ ∑ CO ijk Qijk 1d i j k ∑ ∑ ∑ h i j v ∑ ∑ ∑ h i j k CU iv 2 M ijv 1 e CR ij 2 M ijv 1f ∑ F j Z j 1g j ● 1a : coût de l'achat du produit i auprès du client v (pour tout le flux 1) ● 1b : coût du transport du produit i venant du client v et allant vers le lieu de traitement j (pour tout le flux 1) ● 1c : coût de traitement du produit i dans le lieu de traitement j et allant être livré (pour tout le flux 2) ● 1b : coût du transport du produit i venant du lieu de traitement j et allant vers le client k (pour tout le flux 2) ● 1e : coût de stockage du produit i dans le lieu de traitement j avant le traitement (pour tout le flux 1) ● 1f : coût de stockage du produit i dans le lieu de traitement j après le traitement (pour tout le flux 2) ● 1g : coût de l'existence du centre de traitement j sur la localisation potentielle correspondante. 38 / 41 Reverse Logistics Samuel VERCRAENE 26/02/09 Contraintes ∑ Qijk d ik ∀ i , k 2 j ∑ Qijk∑ M ijv k ∀ i , j 3 v ∑ ∑ Ri QijkWR j Z j ∀ j 4 ∑ ∑ U i M ijvWU j Z j ∀ j 5 i k i v ∑ Z j P 6 j ∑ ∑ U i M ijvS v i ∀ v 7 j M ijv , Qijk0 ∀ i , j , k , v 8 Z j ∈{0,1} ∀ j 9 ● 2 : La quantité de produit i allant chez le client k ne doit pas être supérieur à la demande ● 3 : La quantité de produit i livré n'est pas supérieure à la quantité collecté ● 4 : Le volume occupé par le produit retraité i dans le lieu de stockage j ne doit pas être supérieur à la limite locale. ● 5 : Le volume occupé par le produit défectueux i dans le lieu de stockage j ne doit pas être supérieur à la limite locale. ● 6 : Le nombre de centre de traitement existant Z j=1 ne doit pas dépasser la limite (P) ● 7 : Le volume occupé par le produit défectueux i dans la zone de collecte v ne doit pas être supérieur à la limite locale. 39 / 41 Reverse Logistics Samuel VERCRAENE 26/02/09 Bibliographie [1] ADEME. 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