Le Sminaire Saint-Charles Borrome
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Le Sminaire Saint-Charles Borrome
Du Séminaire Saint-Charles Borromée au Séminaire de Sherbrooke en passant par l’Université de Sherbrooke P endant la décennie des années 1940, le contexte universitaire québécois permet d’envisager la création d’une troisième université francophone. Plusieurs candidats se voient en effet refuser l’accès aux universités de Montréal et de Québec. Dès sa nomination à titre d’évêque de Sherbrooke en 1941, Mgr Philippe Desranleau s’intéresse à la situation qui prévaut aux études supérieures dans la province de Québec. De sorte qu’en 1948, il est convaincu de l’urgence de voir naître à Sherbrooke une université catholique et francophone. Selon lui, « la population réclame une université, elle est sur le point de faire du bruit ». Mgr Desranleau expose même quelques statistiques alarmantes. À l’automne, plus de 1000 étudiants, dont plusieurs des Cantons de l’Est, se sont vu refuser l’admission aux différents programmes de formation de l’Université Laval. La situation est la même à l’Université de Montréal. Les démarches en vue d'établir à Sherbrooke une maison d'enseignement supérieur s'avèrent toutefois difficiles pendant les années 1940. Grâce à l’implication de plusieurs personnalités du monde politique et du monde de l’éducation entre autres, le projet se concrétise au début de la décennie suivante. Un an après avoir succédé à Mgr Desranleau, Mgr Georges Cabana convoque, le 5 août 1953, un comité qui doit conduire à la création de l’Université de Sherbrooke. Au sein de ce comité, siège Mgr Maurice Vincent, supérieur du Séminaire SaintCharles Borromée. L’équipe de fondation compte aussi sur l’appui et l’expérience de Mgr Émile Chartier, vice-recteur de l’Université de Montréal pendant trente ans. Selon ce dernier, afin de concrétiser plus rapidement le projet, l’université doit naître d’une institution qui œuvre déjà dans le milieu. Dans un document qui a pour titre Création de l’Université de Sherbrooke, Mgr Chartier suggère que la nouvelle maison d’enseignement supérieur voit le jour au Séminaire Saint-Charles Borromée ou à l’École supérieure de Sherbrooke qui offre depuis 1951 une première année universitaire de génie. Les membres fondateurs ne peuvent toutefois ignorer la tradition qui caractérise le Séminaire, de même que l’influence qu’il exerce dans le milieu depuis 1875. Après plus de 75 ans d’existence, il représente l’Alma Mater d’un grand nombre d’anciens et son recrutement s’étend jusqu’à la Nouvelle-Angleterre. De plus, affilié à l’Université Laval de Québec en 1879, il est passé sous la juridiction de l’Université de Montréal en 1922. Cette transformation du Séminaire Saint-Charles Borromée en Université de Sherbrooke ne doit cependant servir qu’à la mise en place d’un premier conseil d’administration et d’une première Faculté des arts. Le projet de loi donnant naissance à l’Université de Sherbrooke est adopté à l’unanimité par la législature provinciale le 23 février 1954. La loi entre en vigueur le 4 mai suivant. Le supérieur du Séminaire devient le premier recteur de l’Université de Sherbrooke. Mgr Maurice Vincent, supérieur du Séminaire Saint-Charles-Borromée et premier recteur de l’Université de Sherbrooke (1954-1955) La séparation des conseils d’administration du Séminaire et de l’Université devient toutefois nécessaire. Quelques mois seulement après l’obtention de la charte civile, Mgr Cabana note qu’il « est entendu que l’Université réorganise le Séminaire Saint-Charles ». Dès le 30 juin 1955, le Séminaire compte sur un conseil d’administration et des statuts distincts, ce qui est officialisé quatre ans plus tard par une nouvelle charte civile, donnant naissance au Séminaire de Sherbrooke. La séparation physique des deux institutions s’effectue au mois de septembre 1959. Cependant, encore aujourd’hui, le titre de recteur reste afin de désigner les supérieurs du Séminaire de Sherbrooke. Réal Collard, Robert Ravenelle, Laurent Rodrigue en collaboration avec le Service des archives du Séminaire de Sherbrooke