N°102 Dégustation d`une sélection de vins de chez CashVin

Juin 2003
N°102
Le sommaire
L’agenda
Page 1
Page 2
01 juillet : soirée dégustation/buffet
09 septembre : verticale « Tour
Blanche »
Dégustation d’une sélection de vins …
Sortie du samedi 17 mai
Voila les vacances …
n
Dégustation d’une sélection de vins
achetés chez Cash Vin.
mardi 08 avril 2003
CashVin
Réunion animée par Mme LANGLADE.
Mérignac
Château La Bergère Brimaud 1999
AOC 1ère Côtes de Blaye (4,40 €)
Couleur : Intensité colorante faible, rouge à
peine violacée
Nez : Boisé, vanillé, noix de coco (odeur chêne
américain)
Bouche : Peu charpentée légère astringence.
Faible structure, tannins évolués, peu enrobés.
Une pointe d’amertume, acidité due à
l’utilisation de raisins pas très mûrs.
§
Remarque : Vin dans l’ensemble bien travaillé,
mais sans prétention, à boire rapidement,
accompagné de charcuterie par exemple.
Rapport Qualité/Prix intéressant.
Château Breuil Renaissance 2000
AOC Médoc (5,95 €)
Couleur : Intensité soutenue, bonne limpidité.
Nez : Nuances empyreumatiques, fruits rouges
dominante cassis, poivron vert, odeur agréable
mais « ordinaire ».
Bouche : Arômes de verdeur qui laissent une
fin de bouche décevante. Garde 2 ou 3 ans.
§
Château De Respide Cuvée Callipyge 2000
AOC GRAVE (10 €)
Couleur : Intensité soutenue, bonne structure.
Nez : bois, violette (rare pour un grave),
finesse
Bouche : jolie bouche flatteuse, ouverte.
Tannins très enrobés, finale longue. Pointe
d’acidité qui tient le vin et lui donne une
certaine fraîcheur.
§
60, av d’Ile de France à Artigues
ou 325, av de Verdun à
ou http://www.cash-vin.com
Château Plaint Point 2000
AOC Fronsac (12 €)
Couleur : évoluée, structure importante
Nez : fermé laissant apparaître du boisé, du
brûlé. A noter une pointe de réduction.
Bouche : tannique, tannins bien enrobés, très
forts, très amples. Déception en finale, il se
replie sur lui-même.
Remarque : Jolie matière pour ce vin, à
attendre car encore serré et trop replié sur
lui-même.
§
Château Teynac 1998
AOC St Julien (14,90 €)
Couleur : soutenue, rouge avec une pointe
violacée, épaisseur moyenne
Nez : du bouquet, odeurs animale, de viandé,
de cigarette, pruneau confit.
Bouche : grande sécheresse qui rend ce vin
très décevant. Elégant mais austère.
Remarque : vin décevant
§
Château De Castera1996
AOC Médoc (12 €)
Couleur : très évoluée, belle présentation
Nez : évolué, du bouquet, un fruit bien
transformé, odeur de framboise acidulée.
Légère nuance de lactique.
Bouche : vin « simple », à boire rapidement.
§
Château Vieux Taillefer 1996
AOC Pomerol (16,50 €)
Couleur : tuilée sans beaucoup de matière ni
de limpidité
Nez : odeur de vieille barrique, avec derrière
un fruit, de la pêche (confiture de « vieux
garçon »)
Bouche : vin qui a de la classe, bonne
longueur, à boire rapidement car sur la pente
descendante.
§
n Sortie du samedi 17 mai 2003
Le matin, nous n’étions qu’une quinzaine de personnes au
rendez-vous à 10 h devant la cave de Rauzan.
Nous avons été reçu par M. Robert OFFREDO responsable
des vignobles, rapidement rejoint par M. Jean-Marie
MAURER le maître de chai.
Cette cave a été créé en 1933. A l’époque on ne vinifiait que
du blanc d’Entre-deux-mers. Aujourd’hui la cave coopérative,
compte 248 adhérents, dispose de 6ha de bâtiments,
regroupe 2133 hectares de vignes sur 26 communes au
cœur du vignoble bordelais (82% de cépages rouges, 18%
de cépages blancs).
Avec une production moyenne annuelle de 130 000 hl, la cave coopérative de Rauzan est la première unité de vinification de
France en vin d'appellation d'origine contrôlée (Bordeaux, Bordeaux supérieur et Entre-deux-mers).
Côté cépages : en rouge, on trouve 60% de merlot, 15% de cabernet franc, 25% de cabernet sauvignon ; en blanc, on
trouve du sémillon, sauvignon et de la muscadelle.
La cave produit aussi quelques 200 à 300 hl de crémant, mais cela reste un marché très peu développé.
La cave appartient donc à 248 viticulteurs dont les propriétés vont de 20 a à 90 ha. Il existe donc une grande diversité
d’exploitations (4000 parcelles), une grande diversité de terroir mais aussi de mode d’exploitation.
C’est pourquoi, dès 1996, les Caves de Rauzan se sont engagées dans une démarche "Qualité Totale". En 1998, elle obtient
la double certification ISO 9002 pour la maîtrise de la qualité et ISO 14001 pour la maîtrise de l'environnement
Travail de la vigne
Une démarche qualité a été lancé à la cave : un cahier des
charges a été rédigé et imposé aux viticulteurs.
désherbage total interdit
niveau phyto-sanitaire, ils disposent d’une liste des
produits de traitement autorisés. Ils remplissent un
cahier de suivi du travail et gardent toutes leurs
factures.
Un programme d’analyse des résidus a été lancé ;
mais cela coûte très cher, donc on ne s’intéresse qu’à
un produit à la fois.
On leur fournit un maximum de conseils.
A noter qu’il y a 40 à 50 ha environ de vignes en culture
biologique.
Réception de la vendange :
98% des vendanges sont réalisées à la machine, le reste à la main lors de réunion de famille pour les petits propriétaires.
Des pénalités sont données si la vendange n’est pas propre, mais la cave ne peut refuser la vendange d’un membre de la
cave.
Pour que toutes les vendanges n’arrivent pas en même temps, chaque propriétaire dispose d’un quota journalier. Ils
peuvent cumuler 3 journées mais alors ne viennent plus les 2 jours suivants. Pour le Cabernet Sauvignon les châteaux sont
convoqués.
Quand les bennes contenant les vendanges arrivent (environ 5000), elles s’arrêtent devant une sorte de poste de contrôle
dans lequel on réalise un échantillonnage de baies : on broie, on filtre et on analyse (analyseur Infra-Rouge qui réalise
toutes les 30s un spectre dans lequel on recherche anthocyanes, acidité, sucre, pourriture, une fermentation éventuelle …).
Ce premier contrôle permet d’aiguiller la benne vers l’un des 7 quais de réception.
A chaque quai, 2ème contrôle qui permet de choisir vers quelle cuve on va envoyer le raisin reçu.
A noter que la rémunération des membres de la cave est fonction de l’état sanitaire + quantité d’anthocyanes (donc de la
qualité du travail de la vigne) de la vendange amenée.
COAC-INFO n°102
2
è Ensuite en ce qui concerne les blancs et rosés, 11 choix possibles : 7 cuves couchées et 4 pressoirs pneumatiques, les
cuves couchées permettant de réaliser les macérations.
Production de 10000 hl de rosé, 25000 hl de blanc.
Les vins blancs et rosés sont des vins « techniques », moins marqués par le terroir. On utilise des levures typées qui
masquent donc ce terroir. Par exemple, en blanc on utilise 7 levures, en rosé 3, en rouge 1.
La cave produit un Clairet sur commande : plus de mélange de cépages, raisins plus mûrs, macération plus longue.
Au bout de 7 semaines d’élevage, le rosé est prêt et vendu :
bon produit pour la trésorerie
marché intéressant en ce moment car le rosé se vend plus cher que les premiers rouges
Tout ceci explique la démarche qualitative particulière lancée sur ce produit, avec des parcelles présélectionnées (cabernet
franc principalement à 70%).
è Pour le vin rouge, autre unité de traitement, et nouvelle sélection également : en gros on met en cuve cépage par
cépage, et le bon avec le bon, le mauvais avec le mauvais.
Dans le cuvier, cuves inox immenses de 860 hl partagées en deux dans la hauteur.
réception
On pompe le
jus et on
projette
contre le
chapeau pour
le désagréger.
On renouvelle
l’opération 7
fois puis on
goûte :
nouvelle
sélection des
vins. On vide
alors une
dernière fois
dans la cuve
du bas.
On récupère
ensuite le marc
et on réalise
un vin de
presse sovent
plus maigre
que le vin de
goutte, que
l’on traite à
part.
fermentation
On
récupère
le jus
Point sur une technique utilisée à Rauzan :
"Des bulles de jouvence"
"La technique de microbullage, mise au point par Patrick
Ducournau, vigneron dans le Madiran, semble conquérir de
plus en plus de viticulteurs en France et à l'étranger. Sur
certains vins, elle permet d'élaborer un produit riche, stable en
couleur et en arômes non usés.
A la cave de Rauzan, plus de la moitié des cuves de
vinification en rouges sont équipées de diffuseurs qui apportent
continuellement dans le vin des quantités d'oxygène inférieures
à la consommation instantanée, de sorte qu'il n'y ait jamais
accumulation d'oxygène dissous. A la clef, des tanins moins
astringents, moins durs, plus enrobés, une intensité aromatique
plus forte et la disparition des caractères végétaux. "Les doses
d'oxygène injectées seront enregistrées et grâce à un couplage
avec le logiciel de traçabilité, nous connaîtrons exactement à
quelle doses et à quel moment chaque bouteille a reçu
l'oxygène" (explique Thierry Lemaire, d'Oenodev). Mais pour
choisir les doses d'oxygène à apporter, le seul outil reste la
dégustation. Chaque situation d'élevage est un cas particulier. Il
n'y a donc pas de recette infaillible ou de modèle
applicable pour un cépage ou une région donnée.
Sur les rouges, la micro-oxygénation nécessite une matière
première concentrée, riche en tanins et anthocyanes. (...) Sur
blancs, la micro-oxygénation se développe pour des élevages
sur lies. Certains l'utilisent pour prévenir les problèmes de
réduction. (...) Thierry Lemaire insiste plutôt sur l'effet positif de
l'oxygène sur les lies elles-mêmes. Une consommation qui
permet une prise de gras très nette des vins.
Jean-Marie Maurer, Oenologue à la cave de Rauzan :
"Quand nous avons fait les premiers essais en 1994, j'étais
sceptique, très sceptique. C'est en dégustant que j'ai
commencé à y croire. L'élément clef e été la dégustation des
vins de 1996 au cours de l'année 1998. C'était sans appel. Les
vins qui avaient été micro-oxygénés avaient conservé leur
fruit, leur rondeur, ils étaient plus frais, moins usés. Mais ce
n'est pas une technique miracle pour bonifier les vins, elle ne
peut se faire que sur de bons raisins (...)".
Nous avons alors déguster 4 vins pris dans les cuves.
2 merlots (avec différents traitement de micro-bullages), 1 cabernet sauvignon et un assemblage.
COAC-INFO n°102
3
Ensuite entrée dans le chai des barriques, un bâtiment neuf à température contrôlée. Près de 5000 barriques bien rangées
nous ont accueillis. Un soutirage par an est effectué, par contre ils effectuent un cliquage (apport d’oxygène) quand cela est
nécessaire. Ils travaillent beaucoup avec le chêne américain, qui est moins cher, et qui apporte de la sucrosité.
Et là nous avons eu droit à une dégustation très intéressante et très rare : nous avons pu goûté et percevoir la différence
entre un vin élevé en barrique de chêne français, et le même vin élevé en barrique de chêne américain. Et ceci avec des
barriques de différentes marques.
1- merlot en barrique de chêne américain de chez Radoux (entreprise française qui fait fabriquer ses barriques en
Espagne)
2- merlot en barrique de chêne américain de chez Nadalie
3- merlot en barrique de chêne américain de chez Magrenan
4- merlot en barrique de chêne français de chez Seguin-Moreau (de Cognac)
5- cabernet sauvignon dans la même barrique que précédemment
6- cabernet sauvignon en barrique de chêne américain de chez Seguin-Moreau
7- cabernet sauvignon en barrique US de chêne américain de chez Seguin-Moreau (bois strié à l’intérieur de la
barrique pour augmenter la surface de contact entre bois et vin)
Le chêne français pousse moins vite que le chêne américain (à cause du climat, d'un sol moins riche). Le grain du bois est par
conséquent plus serré. Les "meilleurs" viennent des Vosges et du Massif Central.
Et pour finir en beauté cette visite, dégustation du rosé « Récréation 2002 » et du blanc « Récréation 2002 », deux vins
fruités, frais, très agréables.
Ensuite, nous avons marché sur une pelouse fraîchement tondue, nous avons maraudé quelques cerises mûres à point (ne
le dites pas trop fort), pour retrouver le magasin où la plupart d’entre nous s’est empressé d’acheter quelques bouteilles.
Juste quelques infos à ce sujet :
Au magasin, vous pourrez trouver une très large gamme de vins de marque en
appellations Bordeaux, Bordeaux Supérieur, et Entre-Deux-Mers.
Horaires d'ouverture 9h00-12h30 et 14h00-18h00 du lundi au samedi
Ouvert 7jours/7 en juillet et août
Dégustation gratuite - Espace climatisé
05 57 84 13 22
Ainsi c’est achevée cette matinée, riche en dégustations, animée par deux messieurs charmants et passionnants : M.
Offredo qui nous a accompagné tout au long de la visite, nous présentant les bâtiments, les équipements de la cave, et
nous expliquant leur démarche qualité, le tout avec une disponibilité totale, et M. Maurer, personnage débonnaire,
passionné par son travail qui nous a parlé avec un langage clair et simple, sans langue de bois, de son travail et de ses
vins. Une pensée également, à ce moment de mon discours, à son fils qui discrètement a géré la logistique autour de nous
(verres et gâteaux).
Le seul regret est que seule une quinzaine de personnes ne se soient déplacées pour cette dégustation rare. J’espère vous
faire tous regretter de ne pas être venus …
Après un repas très fin, accompagné de Château Haut-Mazières rouge et blanc (de la cave de Rauzan) à l’auberge de Saint
Jean à Saint-Jean de Blaignac, nous avons rejoint La Sauve pour la seconde partie de notre périple œnologique.
COAC-INFO n°102
4
Visite du Château Thieuley à la Sauve.
Nous avons été reçu par M. Francis Courcelles, propriétaire du domaine depuis 1970.
Remarque : Thieuley vient du vieux français "tioulet", tuiles autrefois fabriquées en argile dans la forêt de la Sauve (silvia major).
Exportations vers le marché asiatique (Japon, Hong-Kong) et USA
Production : Bordeaux, Bordeaux supérieur, Côtes de Bordeaux, Cadillac
Le domaine comporte 90 ha de vignes , dont les plus vieilles ont 53 ans (sémillon blanc).
- 45ha en blanc (sauvignon, sémillon) : 2 vins blancs secs : un classique, un qui est élevé en barriques neuves
+ un liquoreux, le Clos St Anne (Cadillac) produit suivant les années (sinon distillation).
- 45 ha en rouge : 3 vins rouges : un générique, une réserve (Bordeaux supérieur - merlot + cabernet franc - maîtrise du
rendement : vendange en vert, effeuillage, enherbement), un 1ères Côtes de Bordeaux (Clos St Anne),
+ suivant les années : Héritage de Thieuley (vin de garage en blanc et rouge élaboré en barriques neuves de chêne
français).
NB : pour le blanc, barriques à chauffe moyenne, pour le rouge, chauffe moyenne +.
n
Chai à barriques à température contrôlée
naturellement (17°C environ).
Elevage 14 mois pour le rouge. Pour le haut de
gamme (Réserve et Héritage), barriques neuves. Pour
le classique, 1/3 neuves, 1/3 de barriques de 1an, 1/3
de barriques de 2 ans.
n
n
Cuvier inox : 8 cuves de 200 hl pour la fermentation, 8
cuves de 350 hl pour les assemblages.
Cuvier de 7 foudres en bois : M. Courcelles a acheté ces foudres en 1987 chez Ginestet. Ces foudres servent pour la
fermentation mallolactique des rouges, puis pour l'élevége après assemblage.
L'intérêt des ces foudres est multiple :
présentation
oxydation ménagée
conservation dans le bois des vins "finis".
COAC-INFO n°102
5
Dégustation :
- Thieuley 2002 blanc sec
assemblage sémillon/sauvignon
fruité, frais, très agréable.
- Thieuley 2001, blanc Cuvée Francis Courselle
élevé en barriques
vin plus complexe (vignes plus anciennes)
Les vieilles vignes ont des racines qui partent très loin :
elles vont chercher l'eau plus loin et souffrent moins du
manque d'eau : plus beaux raisins.
Le décanter et le mettre au frais au dernier moment.
Attendre 3 à 4 ans pour le boire. Ce vin peut vieillir 10
ans.
- Thieuley clairet
Vin élaboré à partir de cabernet franc
vin frais, primeur avce des arômes de framboise
Vin festif, "de piscine"
- Thieuley rouge Réserve 2000
dominante merlot + 10% de cabernet franc + 10% de
cabernet sauvignon
Meilleures parcelles, barriques neuves.
- Clos St Anne Cadillac 1997
sauvignon et sauvignon gris (clone) + sémillon
Tarif :
Thieuley blanc sec 2002 : 5€
Thieuley blanc sec 2001 Cuvée Françis Courcelle : 7,70 €
Cadillac 1999 50 cl : 9,90 €
Thieuley clairet 2001 : 5,00 €
Thieuley rouge 2000 : 5,80 €
Thieuley rouge Réserve 2000 : 10,70 €
Clos St Anne 1997 : 7,70 €
COAC-INFO n°102
6