Compte-rendu de la réunion du 15 avril 2009
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Compte-rendu de la réunion du 15 avril 2009
ATELIER N°1 « Comment construire et réhabiliter un bâtiment, en intégrant le principe de Développement Durable » ? Le Bény Bocage, le 15 avril 2009 Compte-Rendu Etaient présents : NOM BERTIN Gérald BIHEL Annie BOISNIER Catherine BOISSEL Anne CAIGNON Isabelle CARRE Jacky CHAPPELLE Guy FAVRAIS Lenaïck HEURTAUX Louis JOURDREN Aude LE LAMER Pierre LECHARPENTIER Jérôme LEGRAND Nathalie LEMAIRE Fanny LEVAVASSEUR Christine LEVERRIER Pascale LOPEZ Vincent METTE Paul MOUCHEL Michele RAOULT Jean Pierre RATTEZ Hervé ROULLAND BALACKI Muriel SIMONET Marie-Claude TESSIER Fabien VENUTO Louis VIARD Marie-Josephe WOLF Stéphane MOTTE Annie VIGNERON Fabrice JOURNET Magali DESORMEAU Jacques CAER Bruno JULLIEN Pascal FONCTION STRUCTURE Directeur RESILOFT Présidente commission environnement CDC VIRE Président CDC DE VASSY Maire MAIRIE SAON Chargée de mission SCOT BOCAGE Vice-Président, commission environnementCDC ORIVAL Vice Président aux Finances IGI Directeur INTERCOM SEVERINE Président du Conseil de Développement CONSEIL DEVELOPPEMENT Secrétaire CHAMBRE AGRICULTURE Responsable Délégation Territoriale DDEA Vire Directeur CDC BENY BOCAGE Déléguée Régionale QUALIBAT Chargée de mission énergie PAYS DU BESSIN AU VIROIS Conseillère environnement GRAPE Chargée d'étude DDEA Directeur PAYS DU BESSIN AU VIROIS Président commission urbanisme CDC VIRE BAYEUX INTERCOM Maire CDC BENY BOCAGE Directeur CAUE DU CALVADOS 1er adjoint Martragny SCOT BESSIN Vice Présidente BAYEUX INTERCOM Chargé d'urbanisme CAUE DU CALVADOS Directeur RIVIERES & BOCAGES Vice Présidente de la commission INTERCOM SEVERINE aménagement du territoire Directeur SCOT BESSIN chargée de projet REGION BASSE-NORMANDIE chargé de mission DDEA ANAH- Responsable d'unité DDEA Maire COMMUNE DE SAINT CHARLES DE PERCY Maire COMMUNE DU MESNIL AUZOUF Responsable Délégué Territorial DDEA Sont excusés : NOM BEAUVAIS Laurent GUILLAUMIN Marc HESS Robert LESCOP Georges NOURRY Jean Pierre PAVIE Jean RAVENEL Georges VUILLERMOZ Juliette FONCTION Président Vice Président Mairie Architecte DPLG Maire Directeur Président Architecte STRUCTURE REGION BASSE NORMANDIE CDC BENY BOCAGE MAIRIE PIERRES ORDRE DES ARCHITECTES MAIRIE ST SEVER CdC DE VASSY INTERCOM SEVERINE ORDRE DES ARCHITECTES INTRODUCTION Louis HEURTAUX situe cet atelier au sein du cycle pédagogique et présent son contexte et ses objectifs : 1. Proposer aux élus du Pays du Bessin au Virois une série de rencontres pédagogiques dédiées à l’intégration du principe de développement durable dans leurs pratiques de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire (1 voyage d’étude à Mordelles, effectué le 11 mars, 3 ateliers techniques, du bâtiment à la démarche intercommunale d’urbanisme et un colloque de restitution, à venir à l’automne prochain). 2. Créer différents supports de capitalisation pour une large diffusion des échanges, jusque dans les conseils municipaux (vidéo du voyage d’étude, mise à disposition des présentations et actes des ateliers, fiches techniques…) 3. Alimenter la réflexion des élus chargés de l’élaboration des 3 SCoT du Pays 4. Engager une dynamique locale basée sur l’échange et la coopération entre les élus et un renforcement des liens entre les structures, pour une culture commune autour de l’urbanisme, l’aménagement du territoire et le développement durable. 5. Renforcer l’engagement des élus locaux dans la démarche de Plan Climat Territorial piloté par le Pays du Bessin au Virois. Rappelons que le bâtiment est le premier poste de consommation d’énergie (40%) devant les transports (34,1%), et qu’en termes d’émissions de Gaz à Effet de Serre, les transports prennent la première place (40%) devant le bâtiment (33%). Or ces deux postes sont largement dépendants de la politique d’aménagement des collectivités. Plus spécifiquement à cet atelier, notons qu’en moyenne, les bâtiments publics correspondent à 70% des dépenses du poste « énergie » des communes. Louis HEURTAUX insiste sur le partenariat mis en place pour ce cycle, avec une coorganisation par le Pays du Bessin au Virois et le Syndicat Mixte du SCoT Bessin, et des partenaires techniques et financiers avec le PNR des marais du Cotentin et du Bessin, le CAUE du Calvados, l’ADEME, la Région Basse Normandie, et les fonds européens FEDER. Il laisse ensuite la parole à Annie BIHEL, conseillère régionale, membre de la Commission Permanente de la Région Basse-Normandie. Annie BIHEL explique que M. Laurent BEAUVAIS lui a demandé de le représenter, et qu’il s’excusait de ne pas pouvoir venir. Annie BIHEL est également membre du bureau du Pays (Secrétaire) et … du Syndicat Mixte du SCoT Bocage Virois. C’est pourquoi le cycle pédagogique « Urbanisme et Développement Durable » et ses ateliers l’intéressent de toute façon. Le cycle s’insère parfaitement dans la politique régionale d’Agenda 21, décliné en Plan Climat concernant la gestion de l’énergie, et le Programme Défi’Nergie, dédié au financement d’opérations permettant de réaliser des économies d’énergies et de développer les énergies renouvelables. Le Développement Durable est une formule que l’on entend maintenant partout, mais qui reste fondamentale pour les actions territoriales, et a toute son importance. Cet atelier démontre qu’au-delà d’événements ponctuels comme la semaine du « Développement Durable », qui vient de s’achever, les territoires agissent en continu dans ce domaine. Programme de la séance : Réhabilitation de la Maison du Parc, par François STREIFF, architecte conseil au PNR des Marais du Cotentin et du Bessin. Les Ponts d’Ouve, un exemple, en image, qui intègre le principe de développement durable en territoire rural. Les réglementations thermiques et les labels. Hervé RATTEZ, CAUE du Calvados (Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement). La RT2005, la HPE, THPE, BBC, HQE, bâtiment à énergie positive… Exemples de constructions et de réhabilitations qui prennent en compte le Développement Durable DVD La Maison Passive (IGAPUERA) Sébastien BELLET, ADEME, exemples de bâtiments réalisés dans une démarche de recherche de qualité environnementale Quels financements pour des opérations exemplaires ? Table ronde : Sébastien BELLET, ADEME, Dispositif PREBAT Annie MOTTE, Région Basse-Normandie, Dispositif FORES, aides aux collectivités et chèque Eco-Energie Magali JOURNET, ANAH, Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat La partie dédiée à l’intégration de l’architecture durable dans les documents d’urbanisme (PLU, RNU, Cartes communales) par Fabien TESSIER, du CAUE, a dû être reportée à l’atelier n°2, du fait du « décalage horaire » des différentes interventions. Travail de restitution : Une personne en charge de synthétiser les débats ayant eu lieu aux ateliers, pour les restituer lors du colloque, est désignée avant chaque séance. Le « Rapporteur » de cet atelier est M. Paul METTE (CDC de Vire). EXPOSES & DEBATS FRANCOIS STREIFF et la PRESENTATION DES TRAVAUX D’AGRANDISSEMENT DE LA MAISON DU PARC Parc Naturel Régional des Marais du Cotentin et du Bessin Le bâtiment est construit selon une démarche HQE, Haute Qualité Environnementale (mais sans l’obtention de la certification), avec un aménagement spécifique pour l’obtention du label Tourisme handicap’. L’objectif premier était de valoriser le matériau terre, mais les conditions environnementales (terrain sur une zone humide) en ont décidé autrement : une construction en terre aurait nécessité un sous-bassement avec des pieux de 30 m de profondeur… C’est donc l’ossature bois qui a été privilégiée. Le sous bassement a été réalisé en dalle de béton alvéolée, « flottante », qu’on appelle un « radier ». Un mur a été maintenu en terre, construit selon la technique du « Pisé » (coffrage en bois rempli de terre compactée). Les autres murs ont été réalisés en ossature bois, structure beaucoup plus légère que la terre massive. L’ossature a été comblée par un mélange de terre et de copeaux de bois au rez de chaussée (chauffage mural pour profiter au maximum de la forte inertie thermique de la pierre, et gestion de l’humidité). L’étage est isolé par de la ouate de cellulose et de la fibre de bois. La façade nord est construite avec de la brique de terre crue. Le chauffage se fait par une chaudière au bois granulé, la ventilation est double flux (transfert de la chaleur de l’air intérieur à l’air extérieur entrant). Les matériaux utilisés proviennent d’une exploitation locale (terre de Bayeux, copeaux de bois du Molay Littry…) ; c’est un des points de base pour des constructions respectant une démarche vers un développement durable des territoires. Les matériaux utilisés sont « écologiques » ; peu émetteurs de gaz à effets pour leur fabrication et peu émissifs en substances toxiques concernant la qualité de l’air et la santé publique. Hervé RATTEZ attire l’attention sur le chauffage au bois : les chaudières bois émettent des particules fines, et ne sont pas équipées de filtres dans le cas des petites installations. Il est donc important d’apporter une attention particulière sur la performance de ces équipements (rechercher un rendement très élevé), la qualité du bois consommé. Fanny LEMAIRE précise que la pollution engendrée dépend de la densité de ces installations : en milieu rural, le risque est minime, mais en zone plus urbaine, mieux vaut préconiser les réseaux de chaleur, avec une seule grosse chaufferie, et limiter la diffusion de petites installations (cf Plan Régional de la Qualité de l’Air en Normandie). HERVE RATTEZ et la PRESENTATION DE LA REGLEMENTATION THERMIQUE CAEU du Calvados M. RATTEZ rappelle l’historique des différentes règlementations thermiques, de leur origine (1975) à maintenant (RT 2005), et les impacts du Grenelle Environnement sur celles-ci : la contrainte des réglementations thermiques concernant la performance des bâtiments va être accélérée, en avançant la RT2015 (construire selon la norme BBC- Bâtiment Basse Consommation) dès 2010 pour les bâtiment tertiaires, et dès 2012 pour le reste des constructions. 3 objectifs du Grenelle Environnement peuvent être soulignés : - diminuer la consommation d’espace - préserver la biodiversité en reliant davantage les milieux naturels entre eux : c’es l’objectif de densification de la « Trame Bleue » et la « Trame Verte ». - diminuer les consommations d’énergie et lutter contre l’effet de serre Le Grenelle demande donc d’agir non seulement sur le bâtiment en lui-même mais aussi sur l’aménagement du territoire, à avoir où construire ce bâtiment. Exemples : Il faut mener une réflexion en termes de consommation d’énergie, mais aussi en termes de matériaux utilisés. Ainsi, le changement des huisseries pour une meilleure isolation des fenêtres (baisse de la consommation) pourra être négatif sur le bilan des émissions de GES si des huisseries bois sont changées pour du PVC, qui aura consommé beaucoup d’énergie pour sa fabrication. Toutes les économies d’énergies faites grâce à la construction d’un logement ultra performant seront perdues s’il est situé loin de tout moyen de transport collectif, isolé de toute activité, et que les personnes résidentes doivent nécessairement prendre leur voiture et parcourir de nombreuses distances pour chacun de leurs déplacements (travail, courses, scolarité des enfants, loisirs…). Les normes et labels des bâtiments : Qualité environnementale : La HQE (Haute Qualité Environnementale) est une certification basée sur l’étude de 14 cibles, dont fait partie la gestion de l’énergie (cible 4). Un tableau est fourni en séance. Performance énergétique : RT2005 : Réglementation Thermique écrite en 2005. C’est la réglementation actuelle. Elle correspond à une consommation comprise entre 110 et 150 kWh/m²/an pour le chauffage, la ventilation et l’eau chaude sanitaire. HPE : Haute Performance Energétique. C’est une consommation inférieure de 10% à celle d’une RT2005 THPE : Très Haute Performance Energétique. C’est une consommation inférieure de 20% à celle d’une RT2005 BBC : Bâtiment Basse Consommation. C’est une consommation inférieure de 50% à celle d’une RT2005 (de 50 à 65 kWh/m²/an) Maison passiv (ou « Passiv’Haus ») : norme allemande pour laquelle le logement ne doit pas dépasser une consommation de 15 kWh/m²/an pour le chauffage uniquement. Elle ne donne aucune prescription pour le reste des consommations (contrairement au BBC ou le seuil est à 50kWh/m²/an toutes consommations confondues, électroménager compris) On voit qu’en terme de performance énergétique des bâtiments, on peut donc construire en faisant mieux (HPE), beaucoup mieux (THPE) ou franchement mieux que la RT2005 ! Evidemment, cela a un coût : alors qu’en RT2005, un bâtiment coûtera en moyenne 1200€/m², un bâtiment BBC coûtera 1800€/m². La notion du « coût global » prend alors tout son sens. On distingue 3 échelles de coût global : 1. coût global élémentaire : c’est le bilan sur une longue durée (35 ans pour un bâtiment), qui prend en compte le coût de la construction (1/4 du coût global) et son coût de fonctionnement (75% du coût global) : un bâtiment BBC est plus cher à la construction, mais son coût de fonctionnement (et notamment de chauffage) sera largement inférieur à un bâtiment RT2005. Au final, sur sa période de « vie », c’est plus économique. M. RATTEZ insiste sur le fait « qu’il ne faut jamais oublier que le bon marché peut coûter cher ». 2. coût global élargi : c’est la coût global élémentaire, plus la prise en compte du bien être des usagers. 3. coût global généralisé : il comptabilise aussi le coût environnemental du bâtiment. L’atelier se poursuit ensuite par les présentations de réalisation exemplaires (Sébastien BELLET, ADEME) et des cofinancements possibles de la Région et l’ADEME pour les collectivités (Annie MOTTE, Région Basse Normandie et Sébastien BELLET, ADEME).