HOMÉLIE du 4 septembre 2016 – 23° DTO C 9h30 St Joseph – 11h
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HOMÉLIE du 4 septembre 2016 – 23° DTO C 9h30 St Joseph – 11h
HOMÉLIE du 4 septembre 2016 – 23° DTO C 9h30 St Joseph – 11h St James Après un discours aussi exigeant, Luc ne nous précise pas combien sont restés des grandes foules qui suivaient Jésus. Peut-être en avait-il assez d'avoir autant de monde avec lui... Quoi qu'il en soit, il faut bien avouer que le propos est dur : au moins, Jésus ne peut pas être accusé d'être un gourou qui embobine les gens avec des paroles lénifiantes. Oui, mais que se passe-t-il pour nous, les disciples d'aujourd'hui ? Faut-il nous asseoir et devant l'impossibilité de tout cela renoncer ? Non, bien sûr ! Mais il faut être conscient de l'engagement que l'on s'apprête à prendre et voir si on pense y arriver. Remarquez que Jésus ne blâme pas ceux qui ne le suivraient pas jusqu'au bout : autant à d'autres endroits de l'évangile, il est question de géhenne et de sanctions terribles, autant là, le Christ pose les exigences et demande à chacun d'évaluer ses forces et ses moyens puis de décider s'il peut entrer dans ce qu'il convient d'appeler un combat, celui que va mener le Christ pour le gagner : le combat de l'amour contre la haine, du pardon contre le péché et de la vie contre la mort. Pour ce combat spirituel, Jésus demande de se dépouiller de ses biens et même de ses liens humains. Pas de cuirasse, au contraire, un cœur ouvert donc vulnérable. Oui, c'est dangereux mais c'est la seule solution parce que cette ouverture va permettre à Dieu et aux autres de trouver leur place. En effet, il faut s'abandonner, accepter sa faiblesse mais pour laisser l'Esprit-Saint irriguer nos forces de manières renouvelées. Pas question de devenir des chiffes molles, béates et confites en dévotion ! N'oubliez pas la parabole des talents : ce que nous avons reçu doit être mis au service de tous, mais ensemble. Il faut accepter de dépendre de Dieu et des autres pour donner toute la mesure de soi. Simplement, au lieu de compter sur ses seules forces, on découvre qu'elles peuvent être habitées, développées et donc fécondes. Cette articulation entre le 'je' et le 'nous' est présente au cœur de toute eucharistie puisque toutes les prières (l'oraison du début, la grande prière eucharistique, l'oraison de la fin) sont en 'nous'. Il n'y a que le Credo et la prière avant la communion (Seigneur, je ne suis pas digne...) qui sont en 'je'. Dans ce jeu des pronoms (dans le sens du jeu de mots mais aussi de celui d'un jeu dans une articulation), se trouve la subtilité de notre place dans l’Église et donc dans l'Alliance avec notre Dieu. Quand on dit 'je crois', on accepte chacun, librement et en conscience, de rentrer ou de rester et de vivre dans l'Alliance ; on honore notre lien personnel avec Dieu ; et quand on prie en disant 'nous', on se rappelle que cette Alliance et ce lien ne se vivent pas sans les autres membres de l’Église, en les supportant dans les 2 sens du terme : supporter une équipe dans un match et supporter quelqu'un de difficile. Le Christ est mort pour nous sauver chacun mais avec tous les autres. Ainsi donc, nous ne sommes jamais seuls sur le chemin de la foi : quand cela devient ardu, on s'appuie sur les autres ; quand c'est plus facile, à notre tour de les aider. En plus, la grâce de Dieu ne cesse d’œuvrer. Alors, après s'être assis pour réfléchir, relevons-nous, dans la posture du Ressuscité pour marcher avec lui sur ce chemin de vie et de bonheur. Amen.