Comme dit St Paul aujourd`hui : « `l`Amour de Dieu est tout, il espère

Transcription

Comme dit St Paul aujourd`hui : « `l`Amour de Dieu est tout, il espère
Homélie du dimanche 26 juin 2016
13ème dimanche du temps ordinaire de l’année C
(Le style oral a été conservé)
Par le Frère Jean-Baptiste
Frères et sœurs,
Frères et sœurs, la liturgie de ce dimanche nous invite à contempler le visage déterminé de Jésus car Il
prend résolument le chemin de Jérusalem. Il prend résolument la direction de sa Pâques ; St Luc souligne
plus que les autres Évangiles cette libre décision du Christ, c’est le début de la 2ème partie de son Évangile
où se dérouleront les évènements plus douloureux et qu’il amènera jusqu’au dénouement de la Passion.
Jésus donc est désormais déterminé à la réalisation de l’accomplissement jusqu’à la croix du dessein de
Salut de son Père en vue de la rédemption des hommes. Il sait que personne d’autre ne peut se substituer
à cette mission difficile, mission sacrificielle. Jésus est le chef de l’humanité, le Pasteur des brebis fidèles et
infidèles, Il est l’unique grand-prêtre et en même temps le seul Agneau de Dieu comme nous l’a révélé
Jean-Baptiste le Précurseur.
Rien ne saurait entraver l’élan de son offrande vers le Père, cela ne signifie pas que Jésus soit insensible
aux situations qui Lui seront présentées et qu’Il ne s’arrêtera pas au cours de son chemin.
Nous ne devons pas confondre détermination et rudesse, surtout pour Jésus, ou indifférence envers le
prochain, mais cela veut dire que rien ne pourra infléchir sa décision supérieure de s’offrir comme victime
agréable au Père ; à ce Père très Saint qui a décidé de racheter le genre humain devant son dévoiement.
Comme dit St Paul aujourd’hui : « ‘l’Amour de Dieu est tout, il espère tout, il endure tout. »
Voilà bien ce qui nous permet de comprendre les réponses abruptes que Jésus donne à ceux qui
l’entourent ou qu’Il rencontre. A ses Apôtres, Jacques et Jean qui voulaient que le feu du ciel tombe sur un
village inhospitalier de Samarie, Jésus adresse une réprimande, il faut bannir tout désir de vengeance et de
violence même justifiés par de bons motifs ; il vaut mieux demeurer dans cet élan, cet Amour supérieur
qui est aussi rédempteur.
A cet homme qui veut Le suivre, Jésus refuse toute installation possible, Il l’invite à se mettre dans
un état d’errance permanent, qu’Il partage Lui-même et oblige à tout entendre de la providence de
Dieu.
A celui qui veut enterrer son Père, Jésus refuse de disperser les forces en des préoccupations
secondes, réservant celles-ci à ceux qui ont la charge immédiate.
A celui qui veut d’abord faire ses adieux à sa famille, Jésus ordonne de toujours aller de l’avant
sans jamais regarder en arrière, et en ce dernier cas, nous pouvons remarquer que Jésus va plus
loin qu’Elie quand il appelle Élisée à sa mission de prophète.
Pour celui qui est l’objet d’un appel radical à la manière du Christ, il n’y a pas de compromis entre
l’attachement à une famille charnelle et la décision de prendre part à la réalisation du Royaume de Dieu.
Toutes ces réponses exigeantes veulent signifier que nous devons être déterminés nous-aussi dans la suite
de Jésus, à nous placer sous le régime de l’Esprit Saint en vue de l’accomplissement plus complet de notre
liberté, car elle nous est offerte à l’Amour toujours plus exclusif de Dieu.
Dans la seconde lecture de ce dimanche St Paul rappelle aux Galates que le Christ nous a libéré pour que
nous soyons vraiment libres, mais que cette liberté ne soit pas licence sous prétexte de satisfaire notre
égoïsme. Cette liberté en effet ne nous appartient plus, elle nous est donnée à notre seule liberté
individuelle mais elle est aussi pour une liberté commune ecclésiale puisqu’elle doit s’exercer avant tout en
faveur du prochain.
« Soyez au service les uns des autres dans l’Amour sous la conduite de l’Esprit de Dieu, pour être
libres, poursuit St Paul, il faut surmonter en soi nos propres contradictions. »
Nous avons à nous mettre dans le combat spirituel comme les moines l’ont expérimenté eux-mêmes,
toutes ces tendances de la chair qui s’opposent à celles de l’Esprit et celles de l’Esprit qui s’opposent à
celles de la chair.
Nous sommes invités à nous engager plus avant dans le mystère du Christ qui se trouve assumé sous le
signe de la Croix. Ce signe qui est à la fois l’instrument de notre Salut et celui de la manifestation de la
Gloire de Dieu !
Le devoir du chrétien est de célébrer le nom de Dieu non seulement en paroles, dans ses prières mais plus
encore en actes afin que le règne sanctificateur de Dieu advienne dans notre monde dégradé ; et que sa
Sainte volonté s’accomplisse totalement dans son Église.
L’Amour du Christ a vaincu le monde, la grâce que nous avons reçue nous permet à sa suite de le vaincre
à notre tour.
Que la divine détermination du Christ devienne aussi la nôtre à travers cette célébration eucharistique.