Téléchargez Santé MAG N°29 en PDF

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Téléchargez Santé MAG N°29 en PDF
ISSN 2253-0061 Dépôt légal 188-2012
SOMMAIRE
Actualité
Avril 2014 N° 29
Santé-Mag: Magazine mensuel de la santé
Edité par Media Pub Santé
Adresse: Coopérative El Mehdia, Bt N°2, les Vergers,
Bir Mourad Raïs, Alger.
Tél./Fax: +213 (0) 21 44 91 11
Mob.: +213 (0) 550 95 46 53 / +213 (0) 661 49 57 23
Site web: www.santemag-dz.com
Email: [email protected]
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La télémédecine, en Algérie: Une nouvelle organisation des soins et des pratiques...
Dr Pierre Simon: La télémédecine est une façon de réinventer le mode de prise en charge ...
Dr Nacer Grim: On ne peut pas vivre en marge du développement
Mme Hassina Riviere-Hamaïli: La télémédecine pourrait répondre ...
Un habitat intelligent, capable de détecter les premiers symptômes de troubles ...
Le vaccin, une arme nécessaire
Journée Vaccination, organisée par la Société algérienne de pédiatrie
Séminaire: Amélioration de la qualité des soins, dans les hôpitaux
Médecine: De nouvelles perspectives, dans le traitement de la maladie d'Alzheimer
Résistances bactériennes: l’OMS sonne l’alarme
Évènement
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Directeur de la publication:
ACHOURI Abdelkader
Pr Abdelkrim Soukhal: Le paludisme est une maladie à déclaration obligatoire
Le trouble d’hyperactivité, avec déficit de l’attention, chez l’enfant
Le cerveau et les battements du cœur, à l’origine de la qualité de la vue?
Pr Mustapha Sadibelouiz: Lorsque la maladie de Parkinson est prise en charge précocement...
Chirurgie: Transmission d'expertise chirurgicale par Google Glass
Médecine: Après un cancer, que faire pour fortifier son organisme ?
Nouvelle stratégie de lutte contre le cancer: réévaluer le potentiel thérapeutique ...
Dossier
Directeur de la rédaction:
ACHOURI Mohamed
Email: [email protected]
Coordinatrice de la rédaction:
ACHOURI Amina
Directrice technique:
ABDELATIF Rabea
Comité de rédaction:
AIT Tanina
MAYA Harcha
ZAHAF Loubna
NAHLIL Djaouida
SOLTANE Hania
BADREDINE Sawsen
RAMZY Chahra
HAMDI Rania
Secrétaire de la rédaction:
FORTAS Fifi
Conception: BRIKH Kamel
Correction: GHARNAOUT Amar
Comité scientifique:
Pr Mustapha Sadibelouiz
Pr N. Mesli
Dr Karima. W. Chennoukh
Dr Meriem Bensadok
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Pr Mesli: Hémophilie: Mettre l'accent sur la prophylaxie
Dr Meriem Bensadok: La bonne prise en charge thérapeutique des hémophiles...
Chafik Kouache: Une hygiène rigoureuse est à observer, avant toute auto-injection...
Mme Latifa Lamhene: A l’intérieur du pays, la bonne prise en charge des patients ...
Dr Karima. W. Chennoukh: De jeunes hémophiles décèdent encore, en bas âge...
33 Formulaire d’abonnement à Santé Mag
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Recherches médicales
Trouble du comportement alimentaire: l’anorexie mentale
Produits chimiques et travail: 1000 morts, par jour
Diabète: les bienfaits du grand bain !
La polio: à nouveau, une urgence de santé publique
Les cellules souches: une thérapie cellulaire sans greffe
Importance de la nutrition, dans la prévention des pathologies buccodentaires
Modélisation en médecine: De nouveaux modèles de souris, pour révolutionner ...
Purpura rhumatoïde de l’adulte
Coopération Ulg et Inserm: impact de la lumière sur le cerveau humain
Un nouveau type d'implants pourrait aider le cerveau à s'auto-reconstruire, ...
Maladie de Crohn: une nouvelle technique d'imagerie
EDITORIAL
Nous voici arrivés au terme de deux années de labeur, à l'issue desquelles
nous avons tenté de tenir deux paris importants:
1. inscrire, dans le champ de la communication, un magazine à
caractère médical, destiné à un public averti et susceptible, par
ailleurs, d’intéresser une communauté scientifique exigeante, prête
à l’écoute des découvertes dans son domaine, qui est celui des
pratiques médicales, ou dans les avancées pharmaceutiques.
2. couvrir l’actualité, au mieux, grâce à une équipe de journalistes
spécialisés, à travers ses différentes manifestations, en Algérie et
dans le monde et être à jour des dernières découvertes, en matière
de techniques de transplantation, de pratiques opératoires et de
traitements.
Au vu de l’audience, atteinte par Santé Mag, nous ne pouvons qu’être
satisfaits du travail accompli durant ces deux années de labeur.
Nous nous assignons, dès lors, pour cette troisième année qui se dessine,
l’objectif de toucher un lectorat aussi nombreux et large que possible,
grâce à une formule d’abonnement annuel (que vous retrouvez à partir
du n° 23 de notre magazine) et qui se promet de le faire parvenir,
mensuellement, à tous nos abonnés, quel que soit le lieu où ils se
trouvent; et ce, grâce à un système de distribution, qui est mis en œuvre
à partir du mois de janvier 2014.
Nous demeurerons fidèles à notre ligne éditoriale, qui consiste à suivre
les grands événements scientifiques et à être au fait des découvertes du
monde médical. Nous restons, ainsi, au contact des avancées médicales
et pharmaceutiques, nécessaires pour mieux soigner et mieux guérir.
Et dans tout cela, un seul baromètre: celui de nos lecteurs qui saura nous
encourager, nous en sommes convaincus – c’est un gage de pérennité
- à aller de l’avant, en s’inscrivant dans notre démarche de formule
d’abonnement et nous permettre, par la même, de les satisfaire toujours
plus et toujours mieux.
La rédaction
ACTUALITÉ
La télémédecine, en Algérie:
"Une nouvelle organisation
des soins et des pratiques
professionnelles"
Les samedi 29 et dimanche 30 mars 2014 se sont tenues, à l’hôtel El Djazair (ex-Saint Georges) les journées de télémédecine,
que nous pouvons qualifier d’assises nationales, en l’occurrence.
Par Tanina Ait
D’
emblée, le Docteur Nacer
Grim Directeur du PASS
(Programme d’Appui au
Secteur de la Santé) définira cette nouvelle pratique médicale,
ses domaines d’activités et ses enjeux.
Il aura, ainsi, défini la télémédecine
comme étant une forme de pratique
médicale à distance, utilisant, donc, les
nouvelles techniques de l’information et
de la communication. Il précisera que la
télémédecine recouvre les champs d’interventions suivants:
la téléconsultation (interactivité médecin/patient);
la télé-expertise (échange d’informions entre médecins);
la télésurveillance (transmission et interprétation d’indicateurs de santé);
télé assistance (en cas d’urgence);
télé-conseil.
A la lumière de ce qui précède, la télémédecine permet, donc, à distance:
d’effectuer un diagnostic, d’assurer le
suivi d’un patient à risque, d’avoir l’avis
d’un confrère spécialiste et de prendre
une décision thérapeutique. En tout état
de cause, les enjeux de la télémédecine
autoriseraient un gain de temps - donc
d’argent -, en améliorant alors l’égalité
d’accès aux soins, vers les personnes
démunies et/ou isolées. Egalité d’accès
aux soins, par l’intégration de l’Algérie à
la révolution numérique; tel est le sacerdoce de monsieur Abdelmalek Boudiaf,
ministre de la Santé publique, a rappelé,
à cet effet, l’intervenant.
Prenant la parole à la suite, le Docteur
Pierre Simon, Président de l’ANTEL
(Association Nationale de Télémédecine) s’est appesanti sur les avantages
et les objectifs de la télémédecine, mis
en exergue à travers son expérience
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Santé-MAG
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médicale de plus de trente années, précisément en néphrologie et qui est à
l’origine de la première application de la
télémédecine, au traitement par dialyse.
Il faut ajouter, encore, que cet expert est
co-auteur du rapport ministériel sur la
télémédecine, devenue le cadre de référence, en la matière, pour l’Europe. Au
cours de son intervention, il aura précisé, donc, les enjeux de la télémédecine,
tout en rappelant que cette pratique ne
saurait remplacer, bien sûr, la médecine
classique; mais, vient, avantageusement, accompagner celle-ci. Enfin, le
conférencier soulignera que son expérience lui aura permis d’identifier cinq
facteurs-clé de succès d’un projet de
télémédecine, à savoir:
un projet médical, répondant à un besoin précis;
un portage médical fort, soutenu par
un coordinateur;
une organisation adoptée et protocolaire;
de nouvelles compétences à évaluer
(le périmètre médical d’intervention est
appelé à se modifier);
un modèle économique construit (en
investissement et en fonctionnement).
A ces journées, également, sont intervenus les docteurs Ben Abdesselam,
Directeur de la direction adjointe des
technologies du CHU Sainte-Justine
(Montréal Québec et Pierre Traineau,
Président du CATEL (Club des Acteurs de la Télésanté), qui présentent,
à eux deux, quarante années d’expérience en technologie de l’information
de la santé et ont témoigné de leur expérience, dans ce domaine, à travers le
monde entier
ACTUALITÉ
Dr Pierre Simon:
"La télémédecine est une façon
de réinventer le mode de prise
en charge du malade"
Les moyens modernes de communication, que permettent les avancées technologiques, tels que tablettes et smartphones, nous
autorisent, aujourd’hui, à bénéficier, donc, de la révolution numérique, pour l’appliquer au domaine de la santé et de faire,
ainsi, de la médecine à distance, explique le docteur Pierre Simon.
A
utrement dit, on comprend
que la télémédecine évite,
par conséquent, des déplacements pénibles et souvent,
onéreux aux patients, déjà fatigués par
la maladie, en les soignant à distance;
d’où, l’amorce d’une démocratisation
de l’accès aux soins, en supprimant les
inégalités, dues à la trop grande différence des pouvoirs d’achat. C’est,
du moins, cette volonté dont ont fait
montre l’ensemble des intervenants,
lors de ces deux journées d’étude, dédiées aux nouvelles technologies et la
santé publique. Toutefois, il a été souligné, par le docteur Pierre Simon, que
la télémédecine ne saurait remplacer la
médecine classique, mais qu’elle agit en
complément à celle-ci.
Par ailleurs, en réponse à la question de
savoir si l’absence physique du patient,
face à son médecin, pourrait altérer la
relation humaine y afférente, il aura la
réponse suivante et dira, en substance,
que cette question est, souvent, posée;
mais, aucun souci à se faire, car on alterne le face à face et la communication
à distance, selon le cas et donc, on vise
une adaptation à la situation du moment, dans la recherche d’un équilibre
entre les deux moyens.
En l’occurrence, devant une pathologie
chronique, due souvent au vieillissement, une attention doit être portée,
en continu, au malade par son médecin
et face, alors, à cette contrainte, la télémédecine devient l’instrument idoine,
pour y pallier, en permettant un suivi
constant du patient sans, pour autant,
nécessiter son déplacement et ses inconvénients. C’est une façon, quelque
part, de réinventer, un peu, le mode de
prise en charge du malade.
Au demeurant, le président de l’Association nationale de télémédecine est
venu témoigner de son expérience, en
Europe de façon générale et en France,
en particulier, puisqu’il a contribué au
développement de la télémédecine
dans son pays, matérialisé par un rapport; en l’occurrence, ministériel, établi
en 2008 et qui a permis de structurer le
programme de télémédecine.
Etant lui-même néphrologue, le docteur
Pierre Simon a, donc, mis en place un
programme de télémédecine, pour les
patients dialysés. «Le résultat en est
satisfaisant, à la fois sur la qualité de la
prise en charge médicale et en même
temps sur la satisfaction des patients,
car cela permet, très souvent, dans la
médecine spécialisée, d’éviter les déplacements et d’améliorer la qualité de vie
des patients», dira notre interlocuteur.
Concrètement, le spécialiste précisera
qu’un préalable est nécessaire, toutefois, à la réussite du programme, qui
suppose, effectivement, un bon réseau
numérique. «Il faut avoir, au départ et
surtout dans le domaine de la santé, un
réseau de bonne qualité. Les opérateurs
doivent offrir un débit minimum de deux
mégabits seconde; c’est-à-dire, l’équivalence soit en aller et en retour. A partir de
là, on peut faire d’excellents soins à distance; que ce soit de la téléconsultation
avec le patient, qui est derrière l’écran,
ou même de l’échange entre médecins
- ce qu’on appelle de la télé-expertise -,
parce qu’aujourd’hui, de plus en plus, le
progrès en médecine avance continuellement et la spécialisation de plus en plus
approfondie; d’où, l’obligation d’avoir les
avis de ses confrères en permanence»,
souligne-t-il.
Ainsi, l’avantage de la télémédecine
c’est, aussi, de favoriser la coopération
entre les professionnels de la santé et la
médecine de demain ne sera plus, uniquement, une médecine reposant sur le
seul médecin; mais, également, sur les
infirmières, les pharmaciens, kinésithérapeutes, les diététiciens, etc. …qui sont
des professionnels de santé participant
au parcours de soins d’un patient atteint
de maladie chronique. «Je pense que
c’est cela qui est nouveau, aujourd’hui,
dans le paradigme de santé et dans la
révolution de l’organisation en matière
de santé publique, c’est que chaque
professionnel de santé a sa place dans
le parcours de soins à côté du médecin,
qui reste bien-sûr, le chef d’orchestre et
le responsable des soins», dira le spécialiste, en guise de conclusion
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ACTUALITÉ
Dr Nacer Grim*, à Santé Mag,
"On ne peut pas vivre en marge
du développement"
A cet effet, le Docteur Nacer Grim rappellera que l‘expérience algérienne, en matière de télémédecine, a débuté il y a dix ans et
ce, par le biais de la création d’un centre national d’imagerie médicale et que «la télémédecine a été prise, donc, par le bout de
l’imagerie médicale, si l’on peut s’exprimer, ainsi; laquelle reste, par ailleurs, un élément important».
Propos recueillis par Tanina Ait
I
l soulignera, en outre, qu’aujourd’hui,
le Programme d’Appui au Secteur
de la Santé qu’il a l’honneur de piloter, en coopération avec l’Union
Européenne, a comme objectif, effectif,
la télémédecine et à ce propos, l’expert
a rappelé que monsieur le ministre de
la Santé n’a de cesse d’encourager à la
mise en œuvre et au renforcement du
dossier électronique médical du patient,
qu’il considère comme étant la pierre
angulaire de la politique de santé; car,
présentant un gain de temps, une réduction de coût et une augmentation,
par conséquent, d’une valeur ajoutée
certaine. Autrement dit, l’amélioration de la qualité des soins offerts aux
patients. «C’est, donc, dans cet axe que
nous avons réfléchi, dira-t-il, pour faire
partager, également, les avantages procurés par la télémédecine à l’ensemble
des professionnels de la santé, à travers
le territoire national». Il ajoutera, aussi,
dans ce sens, que: «c’est cette volonté
qui nous a guidés, pour sélectionner certains établissements de santé, dont leurs
représentants sont ici présents; à savoir
ceux du Sud, en l’occurrence: Béchar,
Tindouf, Ouargla, Illizi, Laghouat, pour
échanger des données et des référents
avec des professeurs des CHU du Nord
du pays, porteurs du projet, dans une
espèce de jumelage, à l’instar de l’EHU
d’Oran, dont le professeur Boubekeur
est président de son conseil scientifique;
mais, également, député, ce qui nous
facilitera, par la même l’élaboration et
l’adoption de textes règlementaires futurs, relatifs à l’innovation en matière de
pratique médicale et s’inscrivant dans le
projet sanitaire qu’on aura à introduire,
incessamment, dans le cadre du projet
de loi sanitaire».
Au demeurant, le Directeur du PASS a
précisé, à l’évidence qu’en plus d’une
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Santé-MAG
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volonté politique il y a un engagement
certain de participer à la révolution numérique et cette opportunité nous est
offerte au sein du Programme d’Appui
au Secteur de la Santé (PASS), financé
par l’Union Européenne. «Nous devons,
donc, saisir cette chance de développement, car on ne peut pas vivre en marge
du progrès, sinon «on entrera, dans l’avenir, à reculons».
A l’heure actuelle, grâce à Internet, la
recherche et les échanges sont facilités avancera-t-il comme argument, s’il
fallait en donner. L’expert ajoutera que,
«ceci dit, nous sommes obligés, condamnés même à évoluer en phase avec notre
environnement technologique de plus en
plus performant, sous peine d’être dépassés et dépendants d’autrui. C’est pourquoi je dis, toujours, que toute réforme
n’a de sens et de vertu que si elle agit en
phase avec son temps».
En conséquence, nous avons constaté,
quant à nous, la présence de différents
experts, aussi bien nationaux qu’étrangers et parmi eux, le Français Pierre
Simon, spécialiste dans le domaine de la
télémédecine, de la téléenseignement et
santé, à l’origine d’un rapport ministériel,
établi en 2008 et qui a permis de structurer le programme y affèrent, en Europe. Une autre expérience européenne,
dans le domaine technologique, en l’occurrence "comment utiliser les platesformes, en temps réel", a été présenté,
lors de cette conférence, enrichie, également, par la présence canadienne, très
avancée, aussi, dans ce même domaine.
Monsieur Nacer Grim nous confiera
que ces différents parcours, associés à
l’expérience algérienne, qui est, encore,
certes à ses débuts, néanmoins prometteuse, on pourra, alors, proposer des
recommandations idoines et envisager
des perspectives, dans une démarche
pragmatique. «Voilà, grosso-modo, ce
qui nous anime, à travers le séminaire de
ce jour», dira notre interlocuteur et de
continuer «effectivement, nous sommes
demandeurs certes d’une assistance
technique sans, pour autant, faire dans
le copier-coller. Ce n’est pas, non plus,
du suivisme; mais, plutôt, une question
d’intégration à la marche du progrès.
ACTUALITÉ
Il dira que «l’Algérie, notre pays, est un
pays vaste, dans lequel il nous faudra
agir avec les moyens techniques de
l’heure, mais, également, échanger nos
expériences avec nos voisins en Afrique
et avec ceux de la rive nord de la Méditerrané et même au-delà, pourquoi pas?»
L’expert algérien estime que, pour ce
faire, en Algérie, nous avons des potentialités intellectuelles, bien qu’il faille
reconnaître, au demeurant, nos insuffisances, à corriger, au plan technologique. Toujours est-il, que le directeur
du PASS pense qu’il y a lieu de généraliser la télémédecine comme appoint à
la médecine classique, car ceci facilitera
le traitement médical, en faisant l’économie de déplacements. Ainsi, après
une intervention chirurgicale en milieu
hospitalier, le suivi post-opératoire
se fera par le réseau numérique, sous
simple clic, à travers son iPhone, son
smartphone et entrer en contact avec
son médecin. C’est cette situation qu’il
prendra comme exemple; à savoir, la
chirurgie ambulatoire, pour montrer les
avantages présentés par la télémédecine; tout comme lorsqu’il s’agit de téléconsultation médicale - autrement dit, à
distance - et enfin de telle expertise, ou
discussion entre spécialistes. «Voilà un
peu ce qui nous attend aujourd’hui; c’està-dire, un double défi, à savoir: l’intégration dans l’environnement technologique
et l’organisation sanitaire avec un support règlementaire, qui doit suivre, dans
le cadre de cette dynamique, qui est de
revoir la nouvelle Loi sanitaire».
A la question de savoir si toute cette
technologie de la télémédecine ne
risque pas d’altérer les relations humaines, qui sont incontournables, entre
le médecin et son patient, monsieur
Grim répondra: «en tant que médecin
moi-même, je suis un homme du terrain: J’ai beaucoup travaillé sur la relation
humaine médecin/patient et j’y accorde
une importance primordiale. En outre, je
l’ai dit, tantôt, il va falloir, de toute façon,
vivre avec son temps et le fait de communiquer avec les moyens modernes,
comme le smartphone, densifient les
relations donc, même si, éloignés les uns
des autres spatialement, les fréquences
sont multipliées et en fait, les distances
rapprochées. A contrario, on peut être
face à face sans qu’aucune relation ne
s’installe forcément. En dernière instance, c’est le médecin qui, constamment
en contact avec son patient, doit juger de
la nécessité de ramener le malade, en cas
de besoin d’un contact direct», conclura
le docteur Nacer Grim
Mme Hassina Riviere-Hamaïli*, à Santé Mag,
"La télémédecine pourrait
répondre à des enjeux très
importants, pour un pays aussi
vaste que le nôtre"
L
e projet de la télémédecine est,
encore, au stade embryonnaire,
en Algérie, fait remarquer, de
prime abord, Madame Hassina
Riviere Hamaïli. Néanmoins, elle ajoutera que notre pays a, déjà, lancé dans
certains CHU, tel que celui de Bab-ElOued (Alger) la télémédecine et l’EHU
d’Oran va travailler de cette manière
avec les hôpitaux du Sud. Par ailleurs,
l’experte estime que, pour un pays aussi vaste que le nôtre, la télémédecine
pourrait répondre à des enjeux qui sont
très importants; notamment, répondre
à la problématique de l’équité, dans
l’accès des soins de qualité. En effet, les
citoyens n’ont pas, toujours, les moyens
matériels et financiers de se déplacer
sur de longues distances, pour se faire
soigner et en l’occurrence, le sud Algérien est très éloigné des établissements
hospitaliers du Nord, mieux dotés en
structures et personnels spécialisés
a-t-elle affirmé. Toutefois, il demeure,
bien entendu, que la télémédecine
ne saurait se substituer à la méde-
cine conventionnelle; mais, madame
Hassina Riviere demeure convaincue
que cette technique de pointe rendra
d’énormes services, tant aux plans médical que financier. Il y aura un temps
d’adaptation, certes, comme pour tout
changement; mais, petit à petit, cela
deviendra du domaine de l’habitude,
précise-t-elle.
L’Algérie ayant compris ces enjeux, elle
en a fait une priorité, dans l’application
de sa stratégie relative à la politique de
santé publique.
Il est recommandé, en tout état de
cause, d’avancer pas à pas, pour ne
pas chambouler, d’un coup, l’ordre
des choses actuelles et faire admettre
le principe par tous, d’autant que les
avantages sont évidents et importants.
C’est ainsi que nous ferons avancer
notre projet, conclura l’experte
* Mme Hassina Riviere-Hamaili,
expert long terme en ressources
humaines, dans le cadre du Programme
d’Appui du Secteur de la Santé (PASS).
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ACTUALITÉ
Un habitat intelligent, capable de détecter
les premiers symptômes
de troubles neuro-dégénératifs,
liés au vieillissement
En 2005, 21% de la population européenne avait plus de 60 ans. En 2050, il est prévu que ce chiffre atteigne les 32%. Dans un
tel contexte de vieillissement de la population, une forte augmentation du nombre de personnes âgées handicapées, ou dépendantes, est à prévoir.
L
e centre basque de recherche
appliquée TECNALIA a conçu
un système de capteurs qui,
installés dans une maison,
permet de suivre les activités et les
habitudes de son occupant et de
détecter tout changement, survenant dans lesdites habitudes, pouvant
être le symptôme de troubles liés à
des maladies neuro-dégénératives,
telles qu'Alzheimer.
Dans la Communauté Autonome du
Pays Basque, où est implanté le centre
TECNALIA, on recenserait 16% de personnes âgées, en situation de dépendance et 26% souffrant de handicaps.
Parallèlement, des chiffres avancés par
l'Institut des personnes Agées et des
Services Sociaux (IMSERSO, organisme
gouvernemental espagnol) montrent
que 70% des personnes âgées préfèrent
continuer de vivre chez elles, plutôt que
dans une résidence spécialisée. Le dispositif inventée à TECNALIA apporte
une piste concrète, pour augmenter
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Santé-MAG
N°29 - Avril 2014
le confort, au quotidien, de cette population vieillissante, qui veut rester
autonome et surtout, pour améliorer
le dépistage précoce des troubles neuro-dégénératifs, liés au vieillissement:
En effet, dans les premiers stades des
maladies neuro-dégénératives, telles
qu'Alzheimer, les symptômes consistent
en des changements comportementaux
dans les activités de la vie quotidienne,
difficiles à diagnostiquer, si la personne
vit seule. Un diagnostic précoce permettrait d'affronter la maladie, dès les
premières étapes de la détérioration
cognitive retardant, ainsi, ses effets et
permettant une amélioration de la qualité de vie du patient.
Dans le système imaginé par TECNALIA,
un vaste réseau de capteurs est réparti
dans toute la maison, pour détecter la
présence de son occupant dans les différentes pièces, dans son lit, ou sur le
canapé, l'ouverture et la fermeture des
portes, des fenêtres, des tiroirs, l'allumage et l'extinction des lumière, l'uti-
lisation des appareils électrodomestiques, ou de la télévision, ...etc. Des
capteurs sonores sont utilisés, pour
identifier la sonnerie du téléphone,
ou le bruit de la sonnette. Le système
enregistre toutes ces informations en
temps réel et les croise, pour identifier
l'activité que la personne est en train de
réaliser (préparer à manger, regarder la
télévision, ou prendre une douche...).
Ce suivi technologique draconien - qui
n'aurait rien à envier aux méthodes du
Big Brother de George Orwell - permet
d'établir quelles sont les habitudes, ou
la routine quotidienne de la personne,
pour détecter, ensuite, les changements
qui pourraient être symptomatiques
d'une maladie neuro-dégénérative et
le cas échéant, donner l'alerte: troubles
de la mémoire, désorientation spatiale,
temporelle, arrêt soudain d'une activité
en cours, ou isolement de la personne...
tous ces symptômes transparaissent
dans des petits détails, tels qu'un changement du rythme de sommeil, ou des
habitudes alimentaires (arrêter de manger chaud, par exemple), un manque
d'activité (plus de temps passé assis
devant la télévision), une déambulation
aléatoire dans l'habitation, des oublis
dangereux ( laisser la gazinière, ou le
four allumés trop longtemps) etc…
Il est, aussi, prévu que ce système puisse
assister les personnes âgées dans leur
gestion du quotidien, par exemple, au
travers d'alarmes, ou de robots domestiques, qui leur rappellent l'heure de
leur prise de médicaments, ou de la
réalisation d'une activité quelconque.
Un prototype de ce système, sur lequel
les chercheurs de TECNALIA ont travaillé pendant 3 ans, est actuellement à
l'étude dans les installations du centre, à
Zamudio (Bizkaia)
ACTUALITÉ
Le vaccin, une arme nécessaire
Selon l’OMS, la vaccination est «l’un des investissements les plus rentables, dans le domaine de la santé». Elle sauve 2 à 3 millions de vies, chaque année, dans le monde !
E
lle, c’est la vaccination. Un acte système immunitaire. Cette dernière se
individuel – et simple – qui ré- traduit par la formation d’anticorps, spésonne sur le collectif. Mais au cialement dirigés contre la maladie».
fait, c’est quoi un vaccin? Est-ce
un médicament? Tous les vaccins sont- Il existe deux types de vaccin:
ils les mêmes? Réponses, à l’occasion de Ceux réalisés à partir d’un agent inactivé
la semaine européenne de la vaccination (ou tué). Plusieurs injections, par voie
du 22 au 26 avril 2014, dont le slogan, intramusculaire ou sous-cutanée, sont
cette année, est «Etes-vous à jour?»
nécessaires, pour obtenir une immunisa«Le vaccin ne soigne pas», nous précise le tion suffisante (c’est le cas, par exemple,
Dr André Prost, administrateur du Fonds du vaccin poliomyélitique injectable).
mondial pour les vaccins (GAVI) Fund Parfois des rappels sont aussi indispenAffiliates. «La vaccination permet de lut- sables;
ter contre des maladies potentiellement Ceux à partir d’un agent atténué (ou vigraves et qui, pour certaines, ne peuvent vant). Ils créent une infection à minima,
pas être traitées autrement. A part les très proche de l’infection naturelle, sans
vaccins, on n’a rien pour se protéger ses dangers. Citons le vaccin contre la
contre les virus ! C’est une
rougeole, la rubéole et les
catégorie
thérapeutique,
oreillons (RRO).
dont on ne peut se pasN’oublions pas, enfin, le rôle
ser». Le principe du vaccin
(primordial) des adjuvants
consiste à introduire, dans
et des conservateurs. Les
le corps, une forme inoffenadjuvants sont des subssive d’un agent infectieux.
tances ajoutées dans le
«C’est, en fait, une médecine
vaccin, pour optimiser la répar les semblables» contiponse immunitaire. Ils pernue le Dr Prost.
mettent, donc, d’augmen«Cette
inoculation
déter l’efficacité et la durée de
clenche une réponse du Dr André Prost
la protection.
Quant aux conservateurs, ils sont utilisés, pour assurer la qualité des vaccins
et empêcher qu’ils ne soient contaminés.
SE FAIRE VACCINER POUR PROTÉGER
LES AUTRES…
La vaccination est un acte de protection
individuel, bien sûr; mais, aussi, collectif. Se faire vacciner, c’est le meilleur
moyen de se protéger soi-même. Mais,
une vaccination massive protège, aussi,
la population toute entière. Elle ralentit (voire empêche) la propagation de
l’agent infectieux.
Et qui vaccine? En fait, les vaccinations
peuvent être effectuées par un professionnel de santé: médecin généraliste,
sage-femme, pédiatre, gynécologue,
gériatre, infirmier…dans les centres de
vaccination publics. Vous trouverez
leurs coordonnées auprès des mairies,
agences régionales de santé (ARS) ou
conseils généraux; dans les centres de
Protection maternelle et infantile (PMI)
pour les enfants de moins de 7 ans; dans
les services de médecine du travail;
dans les centres de vaccination, pour les
voyageurs
N°29 - Avril 2014 Santé-MAG
77
ACTUALITÉ
Journée Vaccination,
organisée par la Société
algérienne de pédiatrie
Pour commémorer la Semaine mondiale de la vaccination et la Journée africaine de la vaccination, la Société algérienne de
pédiatrie a organisé, le Samedi 26 Avril 2014, en présence du Pr Bah KEITA, représentant de l'OMS en Algérie, une journée de
réflexion et débat sur ce thème, à laquelle ont été conviés des pédiatres, des infectiologues, des épidémiologistes, des microbiologistes, des gynécologues, des neurologues.
L
es programmes de vaccination
ont démontré leur efficacité et
ont permis, à travers le monde,
d’éviter de nombreuses maladies infectieuses et de réduire la mortalité infantile.
L’OMS estime que, chaque année, la
vaccination sauve plus de 2.5 millions
de vies, à travers le monde. 2011-2020
est la décennie de la vaccination et l'Organisation mondiale de la santé (OMS)
a initié un plan d’action mondial pour
les vaccins, approuvé par l’Assemblée
mondiale de la Santé, en mai 2012. Ce
Plan d’action mondial vise à éviter des
millions de morts, grâce à un accès plus
équitable à la vaccination, à renforcer la vaccination systématique, pour
atteindre les objectifs de couverture
et à accélérer la lutte contre toutes les
maladies évitables, par la vaccination.
L’éradication de la poliomyélite est le
premier jalon, important, qui a été fixé.
L’OMS et ses partenaires ont décidé
que, chaque année, la dernière semaine
d’avril serait la Semaine mondiale de la
vaccination. L'objectif est de sensibiliser
le public au fait que la vaccination sauve
des vies, à encourager partout les gens
8
Santé-MAG
N°29 - Avril 2014
à se faire vacciner et à vacciner leurs
enfants contre des maladies mortelles.
En 2014, la Semaine mondiale de la vaccination, au travers de la question posée
«Êtes-vous à jour de vos vaccinations?»,
invite chacun à vérifier son carnet de
vaccination et à se faire vacciner, si besoin.
Le Pr. Smail Mesbah, directeur général
de la Prévention, au niveau du MSPRH,
a procédé à l'ouverture de cette rencontre. Dans son allocution d’ouverture,
Il a rappelé que le Programme Elargi de
Vaccination (PEV) est, depuis sa mise
en œuvre, une priorité nationale, qu'il
est totalement gratuit et qu'il a donné
des résultats appréciables, puisque le
taux de couverture vaccinale est de plus
de 90%, pour tous les vaccins. L’Algérie
dispose, aujourd’hui, de plus de 8000
centres de vaccination, toutes structures
confondues. En Algérie, le Programme
Elargi de Vaccination (PEV) a contribué à la réduction de près de 50% de la
mortalité infantile, qui est, aujourd’hui,
de 22‰, en diminuant l’incidence des
maladies, prévenues par la vaccination.
Pour maintenir les avancées, obtenues
par le programme de vaccination, il est
fondamental de maintenir un taux de
couverture vaccinal entre 90% à 95%
et d’introduire de nouveaux vaccins,
comme le préconise l’OMS.
Le Pr S.MESBAH a confirmé que l’actualisation du calendrier vaccinal, qu’elle
soit progressive, ou globale, est en cours
et que les changements prévus verront
l’introduction de 4 nouveaux vaccins:
Polio injectable – Rubéole – Oreillons
– Vaccin anti-pneumococcique. Toutes
les personnes présentes ont approuvé
la nécessité du changement du programme vaccinal.
Au cours de cette journée, les différents
intervenants ont passé en revue les
différents vaccins, déjà présents, dans
le PEV: Vaccins contre la poliomyélite,
la coqueluche, la rougeole, qui vont
connaître des modifications, dans le
nouveau calendrier vaccinal.
Le Pr C. Kaddache a expliqué que l'introduction du vaccin injectable contre
la poliomyélite fait partie intégrante du
plan mondial d'éradication de la poliomyélite. Cette introduction doit se faire
de manière progressive; d'où, l'adoption
de schémas, dits séquentiels, associant
vaccin antipolio par voie orale et vaccin
antipolio par voie injectable.
Il a insisté sur l'importance, cruciale,
dans le cadre du programme d'éradication de la poliomyélite, de déclarer
et d’investiguer toutes les paralysies
flasques aigues (02 prélèvements de
selles et un examen à 60 jours d’évolution). C’est, seulement, en remplissant
ces critères que l’Algérie pourra être
reconnue, par l’OMS, comme un «Pays
Polio Free».
Le Pr R. Boukari est revenu sur le vaccin contre la coqueluche, maladie qui
connaît une résurgence, ces dernières
années, dans certains pays et dont
la fréquence augmente chez les très
jeunes nourrissons de moins de trois
mois, qui n'ont, encore, reçu le vaccin.
ACTUALITÉ
Ces jeunes nourrissons sont, le plus souvent, contaminés par des adultes de leur
entourage, qui ne sont plus protégés
contre la coqueluche. Compte tenu de
ces modifications épidémiologiques, il
est recommandé de donner la première
dose de ce vaccin (associé, entre autres,
au vaccin contre la diphtérie et au vaccin
contre le tétanos, deux maladies qui ont
disparu, en Algérie) plus précocement,
dès le 2ème mois de vie et d'introduire
des rappels, dans l'enfance, ou à l'adolescence, pour maintenir une protection
durable, jusqu'à l'âge adulte.
Les microbiologistes présents ont soulevé le problème de la surveillance microbiologique et du diagnostic biologique
de la coqueluche qui est, souvent, en
défaut, du fait d'un approvisionnement
irrégulier en réactifs et de l'insuffisance
des laboratoires en mesure de faire le
diagnostic de cette maladie. Ceci contribue, largement, au sous-diagnostic de
cette maladie et rend impossible la surveillance épidémiologique nécessaire.
Le Pr MS Seghier, de l’Institut Pasteur
d’Algérie, avec une intervention, intitulée ‘’Rougeole –Rubéole: données épidémiologiques du laboratoire de virologie et impact sur le calendrier vaccinal’’,
rappelle la nécessité, comme le recommande l’OMS, d’associer le vaccin de la
rubéole à celui de la rougeole et précise
que l’introduction de ce nouveau vaccin
s’inscrit dans le plan Mondial d’élimination de la rougeole-Rubéole. La rubéole
est une maladie virale, en général bénigne, chez l’enfant, mais l’infection, en
début de grossesse, peut provoquer la
mort du fœtus, ou le syndrome de rubéole congénitale. Le virus de la rubéole
peut être, alors, responsable de malformations, chez l'enfant à naître, telles
que la cataracte, les malformations cardiaques, cérébrales, une surdité, dans le
cadre du syndrome de rubéole congénitale (SDC).
Les 2 dernières épidémies de rubéole,
de 2012 et 2013, rapportées par Pr MS
Seghier, ont vu apparaître plusieurs cas
de formes graves de rubéole congénitale (27 cas de SDC, recensés par l'IPA).
Cette nouvelle association RougeoleRubéole, avec le vaccin contre les oreillons, se fera en 2 doses, à 12 et à 18 mois.
Fin 2012, 134 pays avaient introduit, à
l’échelle nationale, le vaccin contre la
rubéole.
Le Pr JP. Grangaud intervient avec
une communication intitulée: ‘’intérêt de l’introduction de la vaccination
anti-pneumococcique.’’ Il rappelle que
les infections, comme la méningite, la
pneumonie et les autres infections invasives, à pneumocoque, sont des maladies graves et qu'elles ont une incidence
sur la mortalité des enfants de moins de
5 ans.
EN ALGÉRIE, LA PNEUMONIE REPRÉSENTE LA PREMIÈRE CAUSE DE MORTALITÉ INFANTILE
L'introduction du vaccin anti-pneumococcique, dans le calendrier vaccinal national, comme cela est, déjà, le cas dans
plus de 120 pays, constitue une avancée
et contribuera à la baisse de la mortalité
infantile.
La lutte contre la pneumonie doit associer, en plus de la vaccination, plusieurs actions, que sont: la promotion
de l'allaitement maternel, le lavage des
mains et la réduction de la pollution et
l'accès à un traitement approprié de la
pneumonie, par les antibiotiques. Il est
important d'ajouter que la réduction
de la consommation, inappropriée, des
antibiotiques et la vaccination antipneumococcique doivent être menées
simultanément. Actuellement un Plan
d’action mondial intégré, pour prévenir
et combattre la pneumonie et la diarrhée, préconise une plus grande intégration des actions menées, pour prévenir
et traiter ces deux maladies.
Le Pr D. Hamouda, de l'Institut National de Santé Publique, a fait part, à
l'assistance, des résultats de ses travaux
concernant l'Infection à l’Human Papillomavirus (HPV) et sa relation avec le
cancer du col utérin, en Algérie. Elle a
mis l’accent, à travers des chiffres nationaux et mondiaux, sur la fréquence,
croissante, des cancers du col de l'utérus et le nombre élevé de décès, précisant que ces nouveaux cas se localisent,
pour 85% d’entre-eux, dans les pays en
développement, avec un pic de mortalité situé entre 55 et 65 ans. Le Pr D.
Hamouda souligne que la vaccination
contre le virus, responsable de 79 % des
cancers du col utérin, existe. La mise en
place de cette vaccination contre les génotypes responsables (2 génotypes les
plus fréquents qui sont l'HPV 16 et l'HPV
18) doit se faire conjointement, avec la
poursuite du dépistage, par les frottis
cervico-vaginaux.
Le Pr C. Olivier (France), expert en vaccinologie et membre de comité technique de vaccination a abondé dans le
même sens, donnant les derniers résultats de la vaccination contre l’HPV, dans
les pays qui l'ont mise en place: les données factuelles actuelles montrent que
cette vaccination, qui est recommandée
entre l'âge de 11-13 ans, à raison de 2
doses, effectuées à 6 mois d'intervalle,
s'accompagne de la réduction des lésions métaplasiques du col de l'utérus.
8 ans après l'introduction de la vaccination, les systèmes de surveillance
mis en place enregistrent une diminution de plus de 70 % des lésions précancéreuses du col de l'utérus. Toutes
les études, mises en place, notent une
bonne tolérance et l'inexistence d'effets
indésirables sérieux, liés au vaccin HPV.
Un nouveau vaccin comportant les 9 génotypes est en phase III et devrait être
commercialisé bientôt.
La vaccination anti-HPV a été une proposition du groupe de travail chargé
d'élaborer le projet du Plan Cancer
2014-2019. Cette vaccination est proposée dans le chapitre de la prévention, non seulement du cancer du col de
l'utérus mais, également, des cancers de
la sphère ORL.
Les débats, qui ont suivi les différentes
communications, de cette journée
d'étude ont abordé différents aspects:
Comment allaient se mettre en place
ces différents changements ?
Quelle est la disponibilité de ces vaccins, sur le marché international ?
Comment assurer et maintenir un approvisionnement régulier, pour éviter
les ruptures ?
Comment faire le choix, dans l'ordre
d'entrée des vaccins, en cas d'actualisation graduelle?
Le Pr B. Keita, représentant de l’OMS, en
Algérie, a souligné le rôle fondamental
de la communication et de la transmission des messages, dont la perception
est différente, selon les régions, pour la
réussite de ce nouveau programme de
vaccination.
La consultation de tous les acteurs de la
santé, en intégrant le secteur privé, est
un préalable indispensable avant d'entériner les changements.
Il a recommandé la mise à jour des
guides Nationaux, pour mieux évaluer le
réveil de certaines pathologies, comme
la coqueluche, par exemple.
Tous ces débats aboutissent, en fin de
séance, à une proposition de calendrier
vaccinal tenant compte des nouveaux
vaccins retenus et du timing, concernant la date d'introduction de chaque
vaccin. Il est répété que deux points
sont incontournables; à savoir, la communication intégrant les différents partenaires, la population et la formation
de l’ensemble des personnels, impliqués
dans l'acte vaccinal
N°29 - Avril 2014 Santé-MAG
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ACTUALITÉ
Séminaire:
"Amélioration de la qualité
des soins, dans les hôpitaux"
Depuis janvier 2013, le consortium et prestataire du Programme, composé d’Evaplan, de l’Hôpital Universitaire de Heidelberg et de l’Institut AQUA ont commencé la mise en œuvre d’une approche de gestion de la qualité intégrée dans cinq hôpitaux
pilotes.
De conserve avec le comité technique et de pilotage, la décision a été prise de se focaliser sur la sécurité des patients.
En guise de conclusion de ce projet, une conférence a été organisée, afin de présenter le système de qualité établi dans les sites
pilotes, les résultats atteints, ainsi que les conclusions et recommandations, pour le développement futur de la démarche qualité, au niveau des services hospitaliers, en Algérie. C’est ainsi que les professionnels du secteur de la santé se sont réunis avec
des représentants du ministère de la Santé publique et de la réforme hospitalière (MSPRH), en séminaire de clôture,
le 3 mars 2014.
Par Tanina Ait
A
ce propos, le professeur
Madjid Bessaha, directeur
Ethique et Déontologie Médicale, soulignera que le ministère de la Santé et le bénéficiaire du
projet de l’Union Européenne sur la
qualité des soins aux hôpitaux, dont la
mise en place a été confié à Evaplan;
l’objectif étant, également, de former
les formateurs dans la qualité des soins.
Toutefois, il faut souligner que cela
ne diffère pas de ce qu’a entrepris la
Tutelle depuis trois mois, conformément aux orientations de son premier
responsable; en l’occurrence, monsieur
Abdelmalek Boudiaf, dans le cadre de
la réforme du secteur de la Santé pu-
10
Santé-MAG
N°29 - Avril 2014
blique: améliorer les conditions d’accueil, de prise en charge du malade,
de son environnement, savoir fournir
tout l’équipement nécessaire à la bonne
marche d’un service de soins - aussi
bien au niveau hospitalo-universitaire
que dans les établissements publics
hospitaliers et de structures de proximité -, précise-t-il.
Interrogé sur le constat, actuel, du système de santé, monsieur Madjid Bessaha
fera savoir que ce système est beaucoup
critiqué et tout le monde parle d’une
façon négative, nonobstant la pression
que ce secteur subit. Cependant, un
bémol doit être apporté à ces critiques;
car, après expérience, il y a lieu de dire
que le citoyen, globalement, en est satisfait. C’est, donc, la preuve que le secteur
public garde, toujours, la confiance de
la population. Il faut dire, enfin, que cela
a été rendu possible grâce aux moyens
colossaux déployés par l’Etat, à tous les
niveaux: moyens humains, équipements,
médicaments. Un grand investissement
est, en effet, lancé aussi bien au plan
hospitalo-universitaire que dans les établissements hospitaliers et auprès des
centres de proximité. Naturellement, il
ne faudrait pas oublier le secteur privé,
qui se développe en appoint au secteur
public. Tout cela, donc, contribue à la
bonne prise en charge du patient, mentionnera le professeur Bessaha.
ACTUALITÉ
Pour sa part, le professeur en psychiatrie, Abbès Ziri, également directeur général du CHU Nédir Mohamed, de Tizi–Ouzou, nous indiquera
que son établissement a été retenu
comme centre pilote, dans le cadre
du projet d’amélioration de la qualité
des services de santé publique, initié,
conjointement, entre le ministère de
la Santé et l’Union européenne.
«Le CHU de Tizi-Ouzou a été retenu,
du fait qu’un travail interne a, déjà, été
fait précédemment dans ce sens, par
des équipes médicales; essentiellement, en épidémiologie. Nous avons
mis en place, également, un comité
de lutte contre les infections nosocomiales, qui est très pertinent. A cet
effet, on intervient, régulièrement,
sur le terrain, par l’organisation de
séminaires de formation continue»,
indique monsieur Ziri.
Un projet de recherche est, également, mené par le Professeur Toudert sur la qualité des soins dans nos
hôpitaux. Ce qui fait que nous avons,
déjà, une expérience, en la matière;
expérience, au demeurant, établie,
aussi, au sein du service de chirurgie
infantile, où nous avons lancé des
actions de formation.
«Les paramètres et indicateurs, choisis par nos équipes médicales et moimême, en tant que manager, se sont
avérés pertinents, puisque confirmés
par Evoplan, lors d’une visite sur site.
Nos indicateurs sont, donc, en conformité avec les normes internationales». A noter que ces paramètres
sont l’accueil, l’hygiène, la cuisine, la
disponibilité de l’eau et de l’électricité et qui sont liés à la qualité de la
prise en charge des malades, même
si certains points restent à améliorer.
D’autres objectifs sont à atteindre,
comme l’amélioration des infrastructures et des équipements.
D’autres paramètres ont été mis en
exergue, mais le protocole y afférent n’est pas, encore, fixé et codifié,
telles que les précautions à prendre,
lors d’une transfusion sanguine.
A cela, des médecins avertis vont
confectionner ce protocole.
Enfin, en guise de conclusion, le
professeur Abbès Ziri, précise que
le patient est, globalement, satisfait et cela est constaté à travers le
traitement des réponses aux questionnaires, mis à la disposition des
malades, suite aux exigences de
monsieur le ministre de la Santé, en
termes de feed-back
Médecine:
De nouvelles perspectives,
dans le traitement de la maladie
d'Alzheimer
Une collaboration, entre le Centre Max Delbrück de médecine moléculaire de Berlin, sous la direction de Thomas Willnow, et l'Université d'Osaka au Japon, ouvre
de nouvelles voies, dans la compréhension des processus menant à la maladie
d'Alzheimer.
D
'un point de vue physiologique, cette maladie est
caractérisée par l'accumulation d'amas de protéines,
dites bêta-amyloïde (aussi dénommées A-bêta), dans le cerveau. Grâce
aux travaux communs entre les deux
universités, il est, désormais, reconnu que cette protéine A-bêta est, en
temps normal, détruite dans les neurones. Mais, lorsque ce mécanisme n'a
pas lieu, les premiers symptômes de la
maladie d'Alzheimer apparaissent: des
dépôts se forment à l'extérieur des cellules nerveuses coupant les connexions
entre ceux-ci, aboutissant, in fine, à leur
mort cellulaire.
Pour mieux comprendre l'absence de
ce processus de destruction de ces
protéines, les chercheurs étudient un
mécanisme de protection mettant en
jeu une protéine appelée Sorla. Cette
dernière transporte, en effet, des fragments de protéines amyloïdes nocifs
vers les lysosomes, facilitant, ainsi,
leur élimination. Cependant, en fonction de leur génome, certaines personnes présentent ce type de protéine
en quantité réduite, voire nulle. Chez
ces personnes, A-bêta n'est, donc, pas
dégradée. "Le risque de développer la
maladie d'Alzheimer est, nettement,
plus élevé chez ces personnes que chez
les autres" rapporte Safak Caglayan,
membre de l'équipe du MDC.
Les travaux de cette collaboration
portent sur les origines héréditaires
de ce déséquilibre et donc, de la maladie d'Alzheimer. Les chercheurs ont,
ainsi, élevé des souris, qui produisent
quatre fois plus de protéines Sorla que
des souris normales. Les résultats ont
démontré que plus la protéine Sorla est
présente dans les cellules nerveuses,
plus le risque de développer la maladie
d'Alzheimer est faible.
Grâce à la compréhension de ces phénomènes génétiques, encore largement
méconnus, ces avancées devraient permettre de progresser, dans la mise en
place de traitement contre cette pathologie. Selon, Caglayan, les équipes
souhaitent, désormais, augmenter la
production de la protéine Sorla dans
les cellules nerveuses humaines, afin de
protéger les neurones d'une accumulation de protéines A-bêta, ralentissant,
ainsi, la progression de la maladie
N°29 - Avril 2014 Santé-MAG
1111
ACTUALITÉ
Résistances bactériennes:
l’OMS sonne l’alarme
K. pneumoniae est une bactérie mise en cause dans de nombreusesinfections nosocomiales
Les résistances aux antibiotiques s’étendent, dangereusement, à travers le monde. Pour l’Organisation mondiale de la Santé
(OMS), ce phénomène constitue, «désormais, une grave menace pour la santé publique». Pourra-t-on, encore, traiter demain
des infections que l’on combat, facilement, aujourd’hui, avec des antibiotiques ?
D
ans un rapport publié sur le
sujet, l’OMS se montre très
pessimiste. Dans son premier
rapport, portant sur la résistance aux antimicrobiens, l’OMS révèle
que «cette grave menace n’est plus une
prévision». De nombreuses bactéries,
efficacement combattues, jusqu’à présent, par des antibiotiques, y sont devenues résistantes.
Des traitements de dernier recours ne
fonctionnent plus. Résultat, les taux de
mortalité, dus à ces microbes, augmentent dans certains pays.
A tel point que les médecins se retrouvent impuissants, face à de plus
en plus d’infections. Illustration avec
la bactérie Klebsiella pneumoniae,une
cause, majeure, d’infections nosocomiales, comme la pneumonie, ou les
septicémies. Cette bactérie a développé une résistance aux carbapénèmes, la
famille d’antibiotiques utilisée, pour la
combattre.
Résultat: ces derniers sont inefficaces
12
Santé-MAG
N°29 - Avril 2014
chez plus de la moitié des patients
traités pour ce type d’infections. Les
auteurs du rapport mettent, aussi, en
avant les résistances aux fluoro-quinolones, utilisées très largement contre
les infections des voies urinaires dues à
Escherichia coli.
VERS UNE ÈRE «POST-ANTIBIOTIQUES» ?
Céphalosporines, méticilline… La liste
des antibiotiques, pour lesquels les microbes ont développé des résistances,
est longue. Exposés à des bactéries
comme Staphylococcus aureus, «les
patients sont maladesplus longtemps et
le risque de décès augmente», poursuit
l’OMS. «A moins que les nombreux acteurs concernés agissent d’urgence, demanière coordonnée, le monde s’achemine vers une èrepost-antibiotiques»,
estime le Dr Keiji Fukuda, sous-directeurgénéral de l’OMS pour la sécurité
sanitaire. «Des infections courantes et
des blessures mineures, qui ont été soi-
gnées, depuis des décennies, pourraient
[alors], à nouveau, tuer».
Ce constat concerne les 114 pays, analysés par ce rapport. Dans certaines
régions du monde, le traitement par
les antibiotiques classiques est devenu
inefficace. En Afrique, «jusqu’à 80% des
infections à staphylocoque doré se sont,
ainsi, avérées résistantes à laméthicilline».
DES MESURES URGENTES
Pour lutter contre cette évolution dangereuse, l’OMS rappelle quelques recommandations:
utilisez les antibiotiques, uniquement,
lorsqu’ils vous sont prescrits par un
médecin;
Terminez, toujours, le traitement
conformément à l’ordonnance, même
sivous vous sentez mieux;
Ne partagez jamais des antibiotiques
avec d’autres personnes et n’utilisez
jamais les médicaments restant d’une
ordonnance précédente»
ÉVÈNEMENT
Pr Abdelkrim Soukhal*, à Santé Mag,
"Le paludisme est une maladie
à déclaration obligatoire"
Le paludisme est une maladie infectieuse, due à la présence, dans l’organisme de l’homme, de protozoaires parasites, du genre
Plasmodium, transmis à l’homme par des moustiques femelles, du genre Anophèle, qui les inoculent dans la circulation sanguine, lors de leur repas de sang.
Quatre espèces de plasmodium peuvent être responsables de l’infection chez l’homme, qui est leur seul hôte réservoir: P. vivax
(le plus fréquent, en Algérie), P. ovale, P. malariae et P. falciparum (le plus grave et le plus répandu, dans le monde). C’est une
maladie à déclaration obligatoire, mise sous surveillance épidémiologique strict, au niveau de l’INSP.
Propos recueillis par Tanina Ait
Santé Mag: Qu’est-ce que le paludisme?
Pr A. Soukhal: Le paludisme est une
maladie parasitaire, la plus fréquente
dans le monde. Elle atteint les globules
rouges et sévit sur le mode endémoépidémique, essentiellement dans les
régions tropicales, dans des contextes
sociaux et environnementaux défavorables. Cette maladie se transmet
à l'homme par une piqûre d'insecte,
du nom de l’anophèle (femelle). Le
paludisme est à l’origine de nombreux
décès prématurés et d’innombrables
souffrances. Elle impose une lourde
charge financière à des ménages sans
ressources. Elle ralentit la croissance
économique et l’amélioration du niveau
de vie.
Il s'agit d'une pathologie à déclaration
obligatoire. L’OMS estime à 2 milliards
le nombre de personnes exposées; soit,
40% de la population mondiale, avec
plus de 1 million de décès par an, 350
à 500 millions de personnes infectées, à
travers le monde. 3 000 enfants meurent
du paludisme, chaque année. Chaque 30
secondes, un enfant africain de moins de
5 ans meurt de paludisme. Les enfants et
les femmes enceintes sont particulièrement vulnérables. Le paludisme menace
de plus en plus en dehors de la région
tropicale, du fait des changements climatiques (réchauffement de la Terre),
en plus de l’importance du flux migratoire du Sud vers le Nord.
14
Santé-MAG
N°29 - Avril 2014
Où se développe le moustique?
L’anophèle se développe dans des zones
chaudes et marécageuses, les mares, les
oueds, ou n’importe qu’elle collection
d’eau, si petite soit–elle. Le moustique,
porteur du parasite mortel (plasmodium falciparum), pond ses œufs dans
ces eaux stagnantes, après avoir piqué
l'homme.
Comment se transmet la maladie?
Il existe, dans le monde, 400 espèces
d’anophèles. Seules 40 espèces peuvent
transmettre le plasmodium à l’homme.
La transmission s’effectue, essentiellement, par piqûre d’anophèle femelle
infestée; d’où, son rôle de VECTEUR de
la maladie. Elle a besoin de sang, pour
la maturité de ses œufs. C’est pour cela
qu’elle pique l’animal, ou l’homme et lui
injecte, en même temps que sa salive,
les plasmodiums qui, dans le sang, vont
subir des transformations et des multiplications, envahissant les globules
rouges. Un anophèle peut être à l’origine de la contamination de plusieurs
personnes.
Quels sont les symptômes du paludisme?
Le principal signe clinique du paludisme est la fièvre, précédée par des
frissons, suivis par des sueurs profuses.
Ces signes ressemblent à un symptôme
grippal, auxquels s’ajoutent céphalées
et vomissements. C’est pour cette raison
que devant toute fièvre, survenant après
un séjour en zone d’endémie palustre
(Afrique, Asie, Amérique latine), il faut
penser au paludisme et se rapprocher,
sans tarder, dans une structure de soin,
pour établir un diagnostic.
Comment se réalise le diagnostic?
Il est très simple et repose sur un examen
d’une goutte de sang, prélevée au doigt
et déposée sur une lame en deux points,
de façon à confectionner un frottis et
une goutte colorée au Giemsa. Cet examen, anodin et gratuit, permet d’identifier le parasite, d’en préciser l’espèce
et d’apprécier l’intensité de l’infection.
Dans d’autres cas, on peut faire appel à
la sénologie, pour la détection des anticorps, lorsque la parasitémie est faible.
Quels en sont les moyens curatifs de
cette maladie?
Plusieurs médicaments ont été mis au
point, mais peu (sauf la quinine) sont,
aujourd’hui, efficaces, à cause des résistances. De ce fait, l’Algérie a adhérée à
l’OMS, en octobre 2007, à la réunion du
consensus thérapeutique, pour l’utilisation de nouvelles molécules combinées,
à base d’artémisinine.
Quelle est la situation, en Algérie?
Dans les années 60, la maladie a connu
des pics, atteignant les 100.000 cas/
an. En1968, grâce à l’application de programme d’éradication du paludisme, il y
ÉVÈNEMENT
a eu une diminution du nombre de cas, à
moins de 30.000/an et l’espèce falciparum a disparu des 03 pays du Maghreb.
Depuis 1974, le paludisme ne constitue
plus un problème de santé, dans le pays.
L’éradication du paludisme est considérée atteinte vers 1985. Mais, depuis,
l’Algérie est confrontée au paludisme
d’importation et à des foyers persistants
dans le sud algérien. Le nombre de cas
de paludisme, notifié au cours de l’année
2010, a nettement augmenté. Il est passé de 94 cas, en 2009, à 408 cas.
Ces cas de paludisme sont, essentiellement, classés «importé» (98%). Pour
cette année, on note 1 cas classé «autochtone», 4 cas classés «introduit» et 2
cas classés «provoqués». Un cas n’a pu
être classé, par manque d’information.
Les espèces plasmodiales, responsables
de ces cas, sont: le plasmodium falciparum: 98,3; le plasmodium vivax: 0,9%;
le plasmodium malariae: 0,7%. 96% des
cas sont enregistrés dans deux wilayate:
Tamanrasset: 289 cas; Adrar: 104 cas.
Les autres cas sont retrouvés à Illizi (6
cas), Ghardaïa (3 cas), Batna et Ouargla
(2 cas), Annaba et El Oued (1 cas).
Paludisme importé:
400 cas de paludisme, classés «importé» ont été dépistés, représentant
98% de l’ensemble des cas. Les sujets
atteints sont, principalement, de nationalité algérienne (78,8%), qui se rendent
dans les pays d’Afrique Subsaharienne;
notamment, le Mali (62,3%) et le Niger
(36,8%), sans se prémunir contre le
paludisme, par une chimio prophylaxie
adéquate. On note une prédominance
masculine nette, avec 89,3% de cas.
Paludisme classé «autochtone»
Un cas de paludisme classé «autochtone», à plasmodium falciparum, a été
dépisté dans la wilaya d’Illizi, EPSP de
Djanet, durant le mois d’octobre 2010.
Il s’agit d’une dame âgée de 75 ans,
résidant dans la localité d’Adjahile. L’enquête épidémiologique, réalisée autour
du cas, n’a retrouvé aucune notion de
déplacement de la patiente vers une
zone d’endémie palustre, ni de notion
de contact avec un malade. L’enquête
entomologique a retrouvé un gîte à
«anophèle sergenti», à 500 mètres de
l’habitation, avec une densité anophélienne très faible.
Paludisme classé «introduit»
Quatre cas de paludisme à plasmodium
falciparum, classés «introduit», ont été
notifiés, au cours de l’année 2010:
Trois cas ont été dépistés dans la
wilaya de Ghardaïa, EPSP de Metlili. Il
s’agit de trois membres d’une même
famille, habitant la localité de Noumé- thurengiensis), dans les gites aquatiques
rate, âgés entre 15 et 16 ans. Ils n’ont eu permanents.
aucun séjour dans une zone d’endémie Existe–il un programme de lutte contre
palustre; mais, on retrouve, dans leur les maladies à transmission vectorielle,
environnement familial proche, un cas en Algérie?
de paludisme reconnu «importé»;
En Algérie, il existe un programme
Un cas dépisté dans la wilaya d’Illizi, national de lutte contre le paludisme
EPSP de Djanet. Il s’agit d’une dame (PNLP), dont la stratégie vise au renâgée de 68 ans, qui réside dans la locali- forcement de la surveillance épidémioté d’Adjahile et qui ne s’est jamais dépla- logique (notification des cas, dépistage
cée de sa région d’habitation.
passif actif), au traitement rapide des
Paludisme classé «provoqué»
cas et à la surveillance entomologique,
Deux cas de paludisme classés «provo- la lutte anti vectorielle, la prévention des
qué» ont été déclarés:
épidémies
le premier, par la wilaya d’Adrar, EPSP
de Timimoun. Il s’agit d’une femme âgée * Pr Abdelkrim Soukhal,
de 27 ans, qui a contracté un paludisme ************
à plasmodium malariae, suite à
une transfusion sanguine;
le second, par la wilaya de
Batna, EPSP de Batna, chez
une femme âgée de 49 ans,
infirmière de profession. Elle Notification des cas: la déclaration des cas de paludisme est obligatoire. Elle doit se faire par télés’est contaminée, lors de la
gramme, ou par Fax, au Service du paludisme et
manipulation de produits sandes maladies parasitaires de l’Institut national de
guins, d’un malade ayant un santé publique (INSP), et à la direction de la prépaludisme à plasmodium falci- vention du Ministère de la santé (arrêté N°179/MS/
parum.
CAB du 17/11/1990 et circulaire N°1126 MS/DP/SDPG
Un cas de paludisme à plasmo- du 17/11/1990). La notification doit se faire dans les
dium falciparum, dépisté par 24 heures qui suivent le diagnostic, par le laboratoire
la wilaya de Batna, n’a pas été concerné. La déclaration doit mentionner l’espèce
classé, par manque d’informa- plasmodiale, le secteur sanitaire, le lieu de résidence
tions.
et l’âge du malade.
Conduite à tenir devant un
cas de paludisme: 8 points
Comment se protéger de la
maladie, lorsqu’on se trouve
dans les régions à risque?
Dans les régions à risques, du
sud de l’Algérie, on peut se
préserver du paludisme en évitant les piqures de moustiques,
la nuit, par l’utilisation de différents moyens, en vente dans
les magasins: la citronnelle, les
diffuseurs d’insecticides, les
serpentins, les moustiquaires
imprégnées d’insecticides, si
disponibles. Pour préserver
la collectivité, il faut: dépister
précocement et traiter les malades le plus rapidement possible, éduquer et informer les
collectivités, empêcher la stagnation des eaux, par l’aménagement, le faucardage, le drainage des eaux, le comblement
des oueds et des mares. Lutter contre le vecteur, soit par
insecticides, après avoir testé
leur sensibilité, soit par l’utilisation de prédateurs, comme
les poissons larvivores (Gambusie) ou bactéries (Bacillus
Envoyer la lame positive: Dans les plus brefs délais, au
laboratoire de référence (Service du paludisme et des
maladies parasitaires de l’INSP), pour confirmation et
étude, dans le jour qui suit.
Alerter l’unité de soins d’où provient la lame:
Procéder à l’enquête épidémiologique primaire: Au
niveau de la famille et de l’entourage immédiat, par
l’interrogatoire visant à établir, le plus exactement
possible, l’origine du cas. Une copie de la fiche d’enquête sera remise au Service du paludisme et des
maladies parasitaires de l’INSP. Procéder à l’enquête
hématologique des contacts (famille et voisinage),
qui devra couvrir, environ, 100 personnes autour du
cas, dans les conditions de densité moyenne de l’Algérie du Nord.
Traitement: Radical de 14 jours du cas positif et le cas
échéant, après prise de sang, traitement de 7 jours,
aux cohabitant et en cas de rechute de la maladie.
Investigations entomologiques: visant à constater
la présence des vecteurs et à en estimer la densité
d’infestation, en cas de découverte de cas positifs.
Répétition des investigations hématologiques et entomologiques: 15 jours après l’enquête primaire, sur
toute la population de la localité infestée.
En cas de dépistage d’autres cas dans la localité: le
service du paludisme et des maladies parasitaires de
l’INSP décidera, en collaboration de la direction de
Santé de la wilaya, l’application de la chimio-prophylaxie de masse et/ou des aspersions intra-domiciliaires d’insecticides à effet résiduel, suivant les résultats des investigations entomologiques
N°29 - Avril 2014 Santé-MAG
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ÉVÈNEMENT
Le trouble d’hyperactivité,
avec déficit de l’attention,
chez l’enfant
Par Berkouche Faïza
INTRODUCTION
La problématique de l’enfant hyperactif soulève, actuellement, beaucoup de
controverses et de débatsmédiatisés.L’
hyperactivité est un symptôme qui exprime différents troubles sous-jacents.
Il concerne un type de comportement
difficile à mesurer, dépendant de la
tolérance des personnes quivivent avec
l’enfant, son entourage familial, ses enseignants. La frontière, entre le normal
et lepathologique, est, parfois, difficile à
définir, surtout entre l’âge de 2 et 4 ans,
période pendant laquelle l’enfant a une
activité exploratoire débordante, témoignant de son ouverture au monde qui
l’entoure.
Définition du trouble d’hyperactivité,
avec déficit de l’attention, chez l’enfant:
Le trouble d’hyperactivité avec déficit
de l’attention (THADA) est un phénomène neurologique, qui se caractérise,
habituellement, par le manque d’attention, ou des problèmes de concentration
et parfois, par des comportements d’hyperactivité, ou d’impulsivité. Ce trouble
se manifeste dès l’enfance et peut engendrer des difficultés scolaires et une
faible estime de soi qui, dans certains
cas, persisteront jusqu’à l’âge adulte.
Bien que le déficit d’attention soit, souvent, diagnostiqué vers l’âge de 7 ans,
il semble que chez certains enfants, ses
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Santé-MAG
N°29 - Avril 2014
manifestations sont présentes dès un
très jeune âge; voire, avant leur entrée
à l’école.
DIAGNOSTIC DUTHADA
Le diagnostic de THADA est, habituellement, facile. Plus difficile est de préciser
son étiologie: symptomatique d’un processus pathogène sous-jacent, ou idiopathique. En effet, le syndrome hyperkinétique, avec déficit de l’attention,
peut être réactionnel à un environnement, ou à une situation pathologique,
ou être la traduction d’un processus
psychopathologique, propre à l’enfant.
Il peut, aussi, s’intégrer dans un trouble
du neuro-développement plus global,
soit psychogénique, soit d’origine neurologique (déficience intellectuelle).
L’instabilité psychomotrice est la manifestation la plus classique, qui amène
l’enfant à être vu, en consultation. Associée, ou non, à un déficit de l’attention, elle est responsable de troubles
de l’intégration scolaire, ou familiale,
ou d’une situation d’échec scolaire, du
fait des troubles de l’apprentissage,
qui peuvent être, eux-mêmes, primitifs
ou secondaires. L’hyper-kinésie est la
résultante de facteurs psychoaffectifs,
somatiques et neurobiologiques, chacun influençant, de façon réciproque, les
fonctions cognitives (mémoire et attention), les fonctions motrices (trouble du
contrôle de la motricité fine), le langage
(dans son versant réceptif, ou expressif)
et enfin, la sociabilité (troubles de l’intégration).
À l’inverse, une déficience intellectuelle
peut être responsable, par elle-même,
de troubles déficitaires de l’attention,
d’une instabilité psychomotrice, de
troubles du développement dulangage
et/ou de développement des capacités socio-adaptatives. Il apparaît, donc,
que les troubles hyper-kinétiques, avec
déficit de l’attention, ne doivent pas être
réduits à une approche univoque pédopsychiatrique ou neurologique, mais
s’intégrer dans une vision plus intégrative, faisant appel à des concepts neuro-pédiatriques, d’une part et pédopsychiatriques, d’autre part.
En pratique clinique, le syndrome (c’està-dire association de signes) répond à
une définitionsyndromique du DSM-IV.
Elle est critiquable, du fait de son caractère «réductionniste» symptomatique,
mais a l’immense avantage de créer une
«référence» internationale.Le DSM-IV
définit le «trouble hyper-kinétique, avec
déficit de l’attention», comme l’associationde deux syndromes: neuf critères
pour «le déficit de l’attention» et neuf
critères
pour«l’hyperactivité-impulsivité». Six sont nécessaires, pour chaque
syndrome. L’activité motriceexagérée,
dont le trait le plus caractéristique est
ÉVÈNEMENT
l’absence de finalité précise, donne une
impression de désorganisation.
Quatre autres paramètres sont nécessaires, pour retenir le diagnostic:
le début des symptômes se situe, toujours, avant 7 ans;
la durée des symptômes doit être supérieure à6 mois;
les troubles s’expriment dans, au
moins, deux circonstances, ou lieux différents (école, domicile, jeux);
il doit exister des preuves, nettes, de
manifestations cliniques, dans la vie
sociale.
Outre l’ensemble des critères sus-décrits, des questionnaires, à remplir par
l’enseignant et les parents, ont été proposés par les Anglo-Saxons, dans le but
de connaître le comportement del’enfant, à l’école et en famille. Les plus classiques sont l’échelle comportementale
de C.K.Conners et l’échelle de Yale. Ce
type de quantification est critiqué par
certains, du fait de soncaractère réductionniste; mais, il a l’intérêt de pouvoir
faire un suivi longitudinal.
L’hyperactivité peut être masquée, au
début de la consultation, par une stabilité paradoxale.
Plusieurs arguments para-cliniques sont
en faveur d’une base neurobiologique
cohérente, rendant compte de la physiopathologie de ce syndrome.
DIAGNOSTICS DIFFERENTIELS
Il y a lieu d’inscrire le tableau clinique
comportemental dans le contexte de
l’enfant; c’est-à dire, dans son environnement familial et dans son histoire. Il
est nécessaire, aussi, d’investiguer ses
compétences et aptitudes, afin d’exclure
d’autres diagnostics.
1. L’enfant normal, mais turbulent
Certains sujets normaux sont très dynamiques, toujours d’accord pour faire
du roller, de la bicyclette,etc., préférant
les jeux d’extérieur aux jeux de société,
mais quand vient le temps d’étudier,
oude se mettre à table, ils se comportent comme les autres enfants; il
n’y a pas de conflit particulier.Demême,
l’intégration sociale et scolaire ne pose
pas de problème.
2. L’enfant rêveur
Il est créatif, imaginatif, souvent dans la
lune. Il peut paraître absent, inattentif;
mais, lorsqu’on évalue ses capacités,
elles sont normales.
3. L’enfant déficient mental
Il ne saisit pas bien le sens des consignes,
est dépassé par les tâches qu’on lui impose, ne peuts’adapter, par manque de
compréhension et peut devenir difficile
et agressif.
4. L’enfant opposant
Il refuse toute demande. Il veut gérer sa
journée à sa guise et décider de tout à
la maison. Souvent, cecomportement
ne se retrouve pas en dehors du cadre
familial.Il est délibéré et témoigne d’une
difficulté relationnelle. L’enfant opposant refuse les règles et les limites qu’on
veut lui imposer.
5. L’enfant-roi, l’enfant tyran
Il a, souvent, été très attendu. Chacun de
ses désirs a été satisfait et même, anticipé. Il n’a jamais vécuaucune frustration.
La relation parent/enfant est inversée:
l’enfant est tout puissant.Les parents
ontrenoncé à leur rôle éducatif; ils n’ont
aucune autorité et sont dans une relation de négociation permanente.
6. L’enfant déprimé
S’il se présente, souvent, comme apathique, aboulique.Il peut, aussi, être irritable, colérique et agité.Dans ce cas, il y
a rupture avec le fonctionnement antérieur; contrairement au trouble THADA,
qui estprécoce et permanent.
7. L’enfant anxieux
L’anxiété peut être envahissante, généralisée. Elle peut induire des mouvements désordonnés et rendre l’enfant
non disponible pour apprendre. L’anxiété peut se manifester, surtout au moment des séparations, lorsque le sujet
est confronté à des situationsnouvelles.
Cette anxiété peut être réactionnelle à
des événements familiaux insécurisant.
Les symptômes doivent être analysés
en fonction de leur déroulement chronologique, du contexte familial et social.
DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE
L’approche diagnostique de l’instabilité
doit être rigoureuse et multimodale, afin
d’éviter les excès constatés en Amérique
du Nord, qui dénaturent ce syndrome et
diabolisent les thérapeutiques médicamenteuses.
La consultation doit débuter par une
reconstitutionde l’anamnèse, à la recherche d’antécédents médico-psychologiques, de carences affectives ou
d’affections parentales somatiques ou
psychiques, tandis qu’elle précise l’histoire dutrouble.
L’examen clinique recherche des anomalies cliniques évocatrices d’une affection
neurologique, ou génétique (dysmorphies faciales, micro-ou macrocéphalie,
syndrome cérébelleux…).Il peut mettre
en évidence des signes neurologiques
mineurs, tels que syncinésies et diffi-
cultés à maintenir un équilibre unipodal,
qui évoquent un retard de maturation,
fréquent chez ces enfants.
L’entretienpsychologique, en présence
des parents, puis seul avec l’enfant,
évalue le retentissement de l’instabilité
sur la qualité de vie familiale. Il permet,
en outre, d’appréhender la perception,
par le jeune patient, de ses difficultés
et l’existence, éventuelle, de troubles de
l’humeur, ou de la personnalité.
Le recueilde la symptomatologie,in vivo,
au cabinet du praticien est, souvent,
peu informatif, car les enfants porteurs
de déficit d’attention sont capables
d’inhiber leur hyperactivité, en situation
nouvelle et duelle, quand l’attrait de la
nouveauté et la réduction des distracteurs favorisent la vigilance; seulement
20% des enfants souffrant de THADA
présenteraient une hyperactivité, lors
d’unepremière consultation.
Les observations directes,en milieu scolaire, ou àl’hôpital, seraient idéales, mais
ellessont rarement possibles.
Les questionnaires de comportement, remplis par lepère, la mère et
les enseignants deviennent,alors, indispensables. On utilise,le plus souvent,
l’échelle de Conners, résumés dans une
versionabrégée à 10 items (tableau I).
Spécifiquede l’enfant hyperactif, l’échellede Conners est considérée commeanormale, lorsque le score est supérieur à
15.Elle permet, en outre, de suivrel’évolution du trouble, en fonction dessituations, ou lorsqu’un traitement aété mis
en place.
D’autres outils sontdisponibles, comme
le questionnaire d’Achenbach (Child
Behavior Check-List), précieux pour
le diagnostic différentiel.Plus complet,
construit autourde 113 questions, il évalue le comportementglobal de l’enfant
et repèrel’existence de symptômes
anxieux etdépressifs, de troubles de la
pensée etde l’intégration sociale, ou encore, deplaintes somatiques et d’agressivité.
Les décisions thérapeutiques sont largementfacilitées par ce type d’instruments,
qui objectivent la symptomatologie,en
dehors de tout prérequis théorique.
Le THADA est envisagédevant la permanence des troubles, quelles que
soient les situations. À l’inverse, des
disparités entre les sources(père contre
mère, famille contreécole…) amènent à
réévaluer le diagnosticd’hyperactivité
«constitutionnelle», et orientent vers un
troublesecondaire qui peut être objectivé pardes outils spécifiques (échelles
dedépression, tests de personnalité).
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17
ÉVÈNEMENT
Enfin, il est parfois nécessaire deconfirmer l’existence d’un troublecognitif primordial.
Des tests neuropsychologiquesvont
évaluer la qualitédes ressources attentionnelles, la sensibilitéaux distracteurs,
ou l’efficacitédes mécanismes contrôlant l’impulsivité.Ce bilan peut, aussi,
comporterune évaluation du quotient
intellectuelà l’aide du test de Weschler
(WISC IV, pour les enfants de 6 à 17 ans).
Au-delà des compétences globales,
c’est leprofil spécifique de l’enfant qui
estrévélé par l’analyse comparative dessubtests du QI; un échec significatifdans
les épreuves sollicitant les processusattentionnels (symboles,codes, arithmétique, mémoire deschiffres) est hautement évocateur deTHADA.
Au terme de cette approche multimodale, la confrontation desdonnées cliniques, anamnestiques etécologiques
fournit des argumentssolides, pour le
diagnostic. Si certainesinstabilités psychomotrices de l’enfantsont, effectivement, liées à un déficit d’attention,
d’autres paraissent clairement réactionnelles, avec des enjeux thérapeutiques
fort différents.
LE TRAITEMENT
La population des sujets THADA est
très hétérogène. Le trouble a, le plus
souvent, une originemultifactorielle et
une large comorbidité. Une évaluation
multidisciplinaire clinique est indispensable, afin d’orienter la prise en charge
thérapeutique.
L’approche cognitivo-comportementaleva s’attacher aux symptômes compromettant l’intégrationfamiliale et scolaire
de l’enfant. L’enfant et sa famille vont
être entraînés à utiliser des stratégies,
qui corrigent les attitudes négatives et
renforcent les comportements adaptés.
Ce type d’approche est très efficace,
en ce qui concerne la socialisation et
les apprentissages. Il estindispensable
d’intégrer, également, les enseignants,
qui sont, souvent, démunis devant ces
enfants perturbateurs.
Soutien psychothérapeutique
Il arrive que l’enfant hyperactif soit
dépressif ou anxieux, que ces affects
soient primaires, ou secondaires aux
symptômes THADA. Très souvent, aussi,
l’enfant hyperactif souffre d’un sentiment de dévalorisation. Dans ce cas, une
psychothérapie plus interprétative peut
s’indiquer. Rééducation des troubles
spécifiques d’apprentissage associés.
Bon nombre d’enfants THADA ont, aussi, des troubles d’apprentissage, de type
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Santé-MAG
N°29 - Avril 2014
dyslexie, dysorthographie, dyscalculie,
dus à des déficits instrumentaux associés. Ceux-ci doivent bénéficier d’une
rééducation logopédique; voire, d’un
enseignement adapté.
Guidance éducative parentale
Elle est indiquée, lorsque l’enfant est
dans la toute-puissance et que ses parents sont incapables de lui imposer des
interdits, des limites.
Traitement médicamenteux
Il résout, rarement, tous les problèmes,
mais est d’un apport indéniable. Les
psychostimulants et en
particulier, le méthylphénidate, s’avèrent
les plus efficaces, comme le démontrent
les nombreuses étudescontrôlées. Le
méthylphénidate (Rilatine® à courte
durée d’action, Concerta® ou Rilatine®
MR à actionprolongée) agit en inhibant
la recapture de dopamine et de noradrénaline à un niveau pré-synaptique.
C’est une molécule très bien tolérée. Les
effets secondaires à court terme sont,
surtout, une diminution de l’appétit. Un
retard de croissance, à long terme, n’a
pas été démontré.
Dans certains cas, le traitement entraîne
l’émergence de tics, mais il pourrait
s’agir plutôt d’une comorbidité
Bibliographie
- Delion P (2006), «L’enfant hyperactif»,
ministère de la communauté française,
Bruxelles.
- Doyen C, Mouren-Siméoni M-C (1994),
«Le déficit attentionnel chez l’enfant»
n°02, Journal de pédiatrie et de puériculture, France.
- Raman P (2005), «Hyperactivité infantile à l’épreuve des méthodes projectives,
une proposition méthodologique», Le
Carnet psy, France, ERES .pp 89-94.
- Revol O, Fourneret (2002), «Approche
diagnostique d’un enfant instable», La
revue du praticien, n °52, France.
- Valée L (2005), «le déficit de l’attention
avec hyperkinésie chez l’enfant, Approche
neuro-pédiatrique», Le Carnet Psy, France,
ERES, pp 63-72.
- Wetzburger C (2005), «L’enfant hyperactif», revue médicale de Bruxelles,
Belgique.
- Marcelli D (2009), «Enfance et psychopathologie», 8ème édition, France,
Elsevier, Masson.
* Berkouche Faïza,
Psychologue clinicienne, Université
d’Alger 2 (doctorante).
Tableau 1
Questionnaire abrégé de Conners pour les parents
Au-delà de 15, le score est considéré comme pathologique
Identité de l’enfant
Nom:.................................................................................. Prénom:..................................................................................
Date de naissance:..................................................................................
• Questionnaire complété par: la mère le père
les deux
Le:.................................................................................. (date à laquelle le questionnaire est rempli)
Placer une croix dans la colonne qui décrit le mieux cet enfant
Observation
1. Agité ou très actif
2. Nerveux, impulsif
3. Ne finit pas ce qu’il commence,
attention de courte durée
4. Toujours remuant
5. Perturbe les autres enfants
6. Inattentif, facilement distrait
7. Ses demandes doivent être
immédiatement satisfaites:
facilement frustré
8. Pleure souvent et facilement
9. Changements d’humeur rapides
et marqués
10. Accès de colère, comportement
explosif et imprévisible
Pas du tout 0
Un petit Peu 1
Beaucoup 2
Énormément 3
ÉVÈNEMENT
L'ULB tente
de découvrir
des causes
inconnues
de l'épilepsie
T
out le monde sait ce qu'est
l'épilepsie. Cette maladie
se manifeste sous forme de
crises, provoquées par une
excitation anormale d'un groupe de
neurones. Dans la majorité des cas,
la maladie s'explique par un dysfonctionnement d'origine génétique
ou une lésion cérébrale.
Pourtant, il existe, encore, un grand
nombre de patients, pour lesquels
un diagnostic n'a pas, encore, pu
être établi. Les chercheurs de l'ULB
tentent, aujourd'hui, de découvrir ces causes inconnues. Tandis
que les généticiens travaillent sur
la découverte de nouveaux gènes
déclencheurs d'épilepsie, d'autres
chercheurs profitent des nouvelles
techniques d'imagerie, pour repérer
des microlésions dans le cerveau.
Ces techniques permettent, également, de montrer les connexions
existantes entre les réseaux épileptiques et d'autres zones du cerveau, impliquées dans le langage,
l'apprentissage ou le comportement,
expliquant, ainsi, les conséquences
observées chez certains patients.
Plus d'explications avec le Dr Patrick Van Bogaert, neuro-pédiatre
et chercheur spécialisé dans les cas
d'épilepsie et en imagerie à l'Hôpital
Erasme
Le cerveau et les battements du cœur,
à l’origine de la qualité de la vue?
Selon une récente étude, menée par l’Inserm, en France, la qualité de la vue dépendrait de la façon, dont le cerveau perçoit les battements du cœur. Les chercheurs
se sont intéressés aux liens, qui unissent l’activité du cerveau et la façon, dont les
informations externes sont traitées par ce dernier.
Cœur et vision: sont-ils liés ?
L
e cerveau, principal organe
du système nerveux, contrôle
et régule les autres systèmes
d’organes du corps. Il va, ainsi,
enregistrer chaque pulsation cardiaque.
De là, les chercheurs ont émis une hypothèse: les fluctuations de cette activité
interne et non maîtrisée par l’individu
auraient une influence sur les performances cognitives et sensorielles.
Le projet de recherche, conduit auprès
de 17 volontaires, a permis d’observer
l’association de l’activité cérébrale et
des battements du cœur de ces derniers,
pendant qu’ils effectuaient des tests visuels. Pour cela, les chercheurs ont fait
appel à une technique d’imagerie médicale, la magnétoencéphalographie: plus
de 300 capteurs sont placés sur le crâne
d’un individu permettant, ainsi, d’observer, de manière très précise, l’activité
des neurones.
Catherine Tallon-Baudry, co-auteur des
travaux, explique: «Dans notre cas, nous
avons recherché les zones cérébrales,
dont l’activité est associée aux battements du cœur. Nous en avons retrouvé
deux, biens distinctes: à chaque pulsation,
ces régions s’allument. Elles détectent le
battement, de façon inconsciente, pour le
sujet».
Quels sont les résultats des tests visuels?
Depuis un écran d’ordinateur, les 17
volontaires ont regardé, à plusieurs reprises, une image visible qu’une fois sur
deux, car faiblement contrastée. Pendant chaque test, les chercheurs ont essayé de corréler la réponse; c’est-à-dire,
si l’individu voyait, ou non, l’image avec
l’activité cérébrale, associée aux pulsations cardiaques. «Nous avons testé ce
phénomène dans des conditions normales: il ne s’agissait pas de stimuler,
artificiellement, le rythme cardiaque;
mais, de savoir si les variations de l’activité spontanée et normale du cerveau,
générée par les battements du cœur,
interfère avec l’acuité visuelle», précise
la chercheuse.
Le constat est sans appel: plus l’activité
cérébrale, associée aux battements du
cœur, était importante et plus les volontaires apercevaient l’image faiblement
contrastée. «Rétrospectivement, en
analysant les réponses neuronales, nous
sommes capables de prédire si un sujet
va voir l’objet faiblement contrasté. C’est
comme si les signaux, en provenance des
organes du corps, pouvaient permettre
à la personne de développer des sensations plus fines qui, finalement, nous
différencient d'un robot, équipé d'une caméra, traitant l'information visuelle. Ces
résultats confirment le fait que la perception du corps, par le cerveau, influe sur les
fonctions sensorielles. Nous l’avons testé,
ici, sur la vue; mais, à priori, ces conclusions devraient concerner les autres sens,
comme l’ouïe» explique Catherine Tallon-Baudry
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ÉVÈNEMENT
Pr Mustapha Sadibelouiz*, à Santé Mag,
Lorsque la maladie de Parkinson
est prise en charge précocement,
on peut ralentir son évolution
La maladie de Parkinson est une affection dégénérative du système nerveux central. Décrite, pour la première fois, en 1817,
par un médecin anglais, qui lui donna son nom. Cette pathologie se manifeste par un tremblement des membres au repos, une
raideur et une lenteur des mouvements.
Le professeur Mustapha Sadibelouiz nous en parle.
Propos recueillis par Tanina Ait
nérescence liée, probablement, à l’âge,
étant donné que la maladie survient
entre 50 et 60 ans, parfois un peu plus
tard. Cependant, elle peut ne pas être
idiopathique; dans ce cas-là, il s’agit
du syndrome parkinsonien lié à des
causes diverses. Les symptômes sont
les mêmes, mais il ne s’agit pas d’une
dégénérescence proprement dite.
Pourquoi cette maladie peut-elle survenir chez les sujets jeunes?
Justement, il existe des formes précoces de Parkinson, survenant avant
50 ans. On dit, alors, que la maladie
n’est pas idiopathique. A ce niveau-là, il
faut, donc, explorer et en rechercher les
causes. Il existe une pathologie chez les
jeunes et qui entraîne presque la même
symptomatologie; comme, par exemple,
la maladie de Wilson. Il est important
d'exclure cette maladie, chez un patient
jeune, présentant un syndrome parkinsonien.
Santé Mag: Qu’appelle-t-on maladie de
Parkinson
Pr M. SadiBelouiz: La maladie de Parkinson est une affection neurologique
dégénérative atteignant les noyaux gris
centraux et notamment, la substance
noire, appelée le locus niger. Celle-ci,
lorsqu’elle est défectueuse, entraîne une
insuffisance de sécrétion de dopamine,
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Santé-MAG
N°29 - Avril 2014
un neurotransmetteur, qui doit jouer un
rôle, fondamental, chez le sujet normal.
C’est une maladie évolutive et irréversible.
Cette dégénérescence est–elle liée à
l’âge?
Lorsqu’on parle de cette pathologie,
on dit qu’elle est idiopathique, comme
la maladie d’Alzheimer. Il y a une dégé-
Comment se présentent les symptômes
de cette affection?
Lorsque la maladie est installée, elle
se traduit par un syndrome extrapyramidal. La personne devient rigide, très
lente dans ses mouvements; elle marche
lentement, en traînant les pieds, le dos
vouté. Cette posture est très connue
chez les parkinsoniens. Parfois, elle
tremble, mais c’est un tremblement de
repos; c’est-à-dire, lorsqu’elle est assise,
sa main, ou son pied, tremblent. Mais,
par exemple, lorsqu’elle maintient une
attitude, elle ne tremble plus. La maladie
s’exprime, également, par une akinésie,
qui est une perte des mouvements vo-
ÉVÈNEMENT
lontaires. Par exemple, la personne n’arrive pas à sourire, son visage est figé;
elle est amimique et inexpressive.
La maladie est–elle héréditaire?
Elle peut être familiale, mais pas héréditaire, au sens mendélien. Actuellement,
avec le développement de la génétique
des gènes ont été identifiés, dans certaines familles. La maladie peut, donc,
être génétique. Lorsque deux ou trois
cas sont diagnostiqués dans une même
famille, à ce moment-là, nous réalisons
une étude génétique. Mais, lorsque
quelqu’un est parkinsonien, cela ne veut
pas dire que dans la famille il y aura, forcément, d’autres.
Comment établir le diagnostic?
Le diagnostic est, d’abord, clinique. Il
relève des symptômes cités ci-dessus,
mais chez le sujet jeune, il faut retrouver la cause. Parfois, on fait un examen
IRM, pour voir s’il n y a pas une atrophie
au niveau des noyaux gris centraux du
cerveau, pour confirmer, réellement, la
lésion. Cet examen est utile, notamment
chez un sujet jeune. Lorsqu’une cause
est diagnostiquée, il faut traiter. En l’absence de cause, on dit que la maladie
est idiopathique.
Concernant le traitement?
Il n'existe pas de traitement curatif de
la maladie. Cependant, les molécules,
dont nous disposons actuellement,
apportent de très bons résultats. En
effet, lorsque la maladie est prise en
charge précocement, on peut ralentir
l’évolution; mais, à un stade avancé,
cela devient difficile et malheureusement, souvent, le malade peut aboutir
sur un fauteuil roulant, avec d’autres
complications. En revanche, La maladie
de Parkinson n’a pas de réel impact sur
l’espérance de vie et ne met, habituellement, pas en danger le pronostic vital.
Ceci permet, donc, au patient d’avoir
une bonne qualité de vie. En Algérie,
il y a les médicaments, qui permettent
d’équilibrer les patients, bien qu’on rencontre, de temps à autre, des ruptures.
Néanmoins, dans notre pays, il n’existe
pas, pour le moment, de traitement à
libération prolongée.
En plus de ces traitements, n’y a-t-il pas
d’autres thérapies, qui sont proposées
aux malades?
Il y a la rééducation, appelée la médecine physique. Ces exercices d’assouplissements permettent une bonne
qualité de vie. C’est un complément
thérapeutique important. Il comprend
l'exercice physique quotidien, l’entraînement à la marche, le travail de l’équilibre postural, etc.
Peut-on retrouver, chez le parkinsonien,
des troubles cognitifs?
Tout à fait et cela a été décrit comme
parkinson-démence survenant, plutôt, tardivement dans l’évolution de la
maladie. Ces troubles cognitifs, comme
les troubles de la mémoire épisodique,
c’est-à-dire que le malade ne se souvient
plus des faits récents, peuvent survenir
et ressemblent un peu aux troubles de
la maladie d’Alzheimer, mais pas dans
tous les cas. (Ceci est dû au fait que la
dégénérescence des noyaux gris atteint
les structures corticales, entraînant les
mêmes symptômes que l’Alzheimer.)
La maladie touche-t-elle plus l’homme,
ou la femme?
En général, il n y a pas de différence
entre les malades des deux sexes. Cette
maladie se voit chez l’homme et la
femme et selon une étude statistique,
que nous avons réalisée, en Algérie, on
retrouve environ 50.000 parkinsoniens,
dans laquelle on retrouve, pratiquement, la même proportion.
Combien de malades sont suivis dans
votre service?
Chaque semaine, en ce qui me concerne,
je fais une consultation de vingt patients. Cinq d’entre eux viennent pour le
suivi d’une maladie de Parkinson, avec,
parfois, un ou deux nouveaux cas. Ces
malades ne sont pas hospitalisés, sauf
dans le cas où on suspecte une étiologie, pour réaliser des examens approfondis.
Un message?
La maladie est très facile à diagnostiquer, les patients doivent consulter le
plus tôt possible; c’est-à-dire, dès les
premiers symptômes, afin de ralentir son
évolution, car lorsque le patient devient
rigide et ne peut plus faire de mouvements, cela entraînera un handicap, qui
sera difficile à prendre en charge. Je
conseille, aussi, aux malades qui sont
sous traitement de bien le suivre et de
respecter les prises de leurs médicaments. Enfin, je dirais qu’il n’y a aucun
problème avec cette maladie, lorsqu’elle
prise en charge précocement
* Pr Mustapha Sadibelouiz,
neurologue à l’EHS Ali Aït Idir – Alger.
Chirurgie: Transmission
d'expertise chirurgicale
par Google Glass
Le compagnonnage en chirurgie défie distances et frontières, invitant le bloc opératoire en salle de classe... à 10.000 km de là.
Pour montrer à son confrère, japonais, les
gestes et le protocole à appliquer, lors de la
pose d'un modèle de prothèse, récemment
homologué au Japon, un chirurgien français expérimenté a porté des Google Glass
durant toute une intervention au bloc opératoire. L'opération, effectuée le 14 février 2014
au CHP (Centre Hospitalier Privé) Saint-Grégoire, près de Rennes, par le Dr Philippe Collin, chirurgien orthopédiste, a été filmée en
temps réel et les images ont été retransmises
en direct à 10.000 km du lieu d'opération, au
Japon.
Si cet emploi existe, déjà, aux Etats-Unis, il
s'agit là d'une première, entre deux continents.Sur place, elles étaient visionnées par
le Pr Hideyuki Goto, le Dr Tetsuya Takenaga
et leur classe de l'école supérieure de Médecine de l'université municipale de Nagoya,
qui assistaient à l'opération, comme s'ils
étaient au bloc. L'expérience a été une réussite totale.Les commentaires du chirurgien
en direct et la possibilité d'interaction pendant l'opération, malgré la distance géographique, ont convaincu le Pr Goto de l'importance et de l'utilité de cette technologie.Le
CHP St Grégoire et l'université municipale
de Nagoya collaborent activement depuis
plusieurs années, grâce aux liens entre les
Drs Collin et Goto. Actuellement, le Dr Masato Yoshida du département d'orthopédie
auquel appartient le Pr Goto, est en stage
parmi l'équipe du Dr Collin et cela a permis
de mettre en place cette opération. La prochaine étape de ce projet est prévue en mai:
le Pr Goto effectuera, pour la première fois,
cette opération, tout en s'équipant du même
modèle de Google Glass; ce qui permettra au
Dr Collin de contrôler l'opération et de prodiguer des conseils.
Cette technologie se répand progressivement, au même titre que la technologie
d'assistance robotisée, telle que "Da Vinci".
Toutefois ce type de chirurgie à distance
présente l'avantage d'être pratique et peu
coûteux
N°29 - Avril 2014 Santé-MAG
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21
ÉVÈNEMENT
Médecine:
Après un cancer, que faire pour
fortifier son organisme ?
Le cancer est la première cause de mortalité, en France, d'après le site web "Unicancer" [1]. D'après cette même source, les cancers les plus répandus, en France, sont celui de la prostate chez l'homme et celui du sein, chez la femme.
le traitement du diabète.
Des observations cliniques ont, également, été menées dans deux hôpitaux
de Riga, montrant que le nombre de
cellules immunocompétentes [6] augmentait, plus rapidement et plus souvent, chez les patients ayant reçu le
complément nutritionnel.
Cofinancé par le "Fond européen de
développement régional", cette découverte s'inscrit dans le projet "Conception et efficacité de nouveaux immunomodulateurs naturels en virologie et en
cancérologie", initié en 2010. Un groupe
d'experts de l'Académie des Sciences
de Riga a, par ailleurs, qualifié ce complément nutritionnel comme "l'une des
plus importantes avancée scientifique,
en Lettonie, en2013".
[1] "Données générales et statistiques sur le
C
himiothérapie, chirurgie ou
radiothérapie,
les
traitements actuels [2], pour lutter
contre cette maladie sont très
contraignants, pour les patients. Ainsi,
après une infection, par une maladie
virale, ou un cancer, le système immunitaire des patients est affaibli. Le risque
d'infection par d'autres maladies est,
alors, élevé. C'est à partir de ce constat
que les chercheurs lettons Eugene
Jermolajevs, Lily Peskov, Guntis Willow et Simona Donina, de l'Institut de
microbiologie et de virologie Augusts
Kirhensteins, de l'université Stradins,
22
Santé-MAG
N°29 - Avril 2014
de Riga, ont développé un complément
alimentaire, à partir de plantes, destiné
à renforcer l'organisme du patient [3].
Leur découverte est un produit "maison", car sa préparation est effectuée à
partir de plantes de Lettonie. Plus précisément, lors de sa fabrication, des bactéries lactiques [4] ont pour rôle d'isoler des glycopeptides [5] naturels. Ces
derniers, combinés avec des glucanes,
extraits de champignons et de levures,
forment le complément alimentaire en
question [3]. La préparation requiert,
également, de la poudre d'artichaut,
par ailleurs célèbre, pour son rôle dans
cancer" - site web Unicancer
http://redirectix.bulletins-electroniques.
com/QlAi8
[2] "Traitements actuels pour lutter contre
le cancer" - site web e-cancer
http://redirectix.bulletins-electroniques.
com/3aGrR
[3] "Découverte d'un complément alimentaire pour lutter contre le cancer par des
chercheurs lettons" - Apollo.lv (journal en
ligne) - 16.01.2014 http://redirectix.bulletins-electroniques.
com/Sq8Pk
[4] Cette bactérie a pour principale fonction de fermenter les sucres en acide lactique, d'après le site web:
http://www.linternaute.com
[5] Les glycopeptides sont une famille
d'antibiotiques à structure complexe comprenant notamment la vancomycine, la
téicoplanine et la ristocétine, d'après le site
web: http://www.futura-sciences.com/
[6] Ce sont des cellules du tissu lympho-réticulaire, qui ont un rôle essentiel dans les
réactions d'immunité, d'après le site web:
http://sante-guerir.notrefamille.com/
Maintenant, vous pouvez prévenir les saignements
avant qu'ils ne se produisent
avec la prophylaxie FEIBA
Pro-FEIBA confirme l’intérêt de la prophylaxie avec FEIBA
Une réduction de 62% de tous les saignements (1)
Une réduction de 72% des saignements dans les articulations cibles (1)
Une réduction de 84% de tous les saignements chez les bons répondeurs (1)
Référence (1): Etude PRO FEIBALeissinger, et al. N Engl J Med 2011;365:1684-92
Résumé des Caractéristiques du Produit
1. LA DÉNOMINATION DU MÉDICAMENT: FEIBA 500 U - Poudre pour solution à diluer pour perfusion. 2. LA COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE: Substance active: Activité court-circuitant l’inhibiteur du facteur VIII. En tant
qu’une substance active, FEIBA 500 U*. comprend 500 U de l’activité court-circuitant l’inhibiteur du facteur VIII en 200 – 600 mg
de protéines plasmatiques humaines. FEIBA contient, également, les facteurs II, IX et X essentiellement sous une forme non activée, ainsi que le facteur VII activé. L’antigène coagulant du facteur VIII (F VIII
C: Ag) est à une concentration maximale de 0.1 U/1 U par unité FEIBA. Les facteurs du système kallicréine-kinine sont, uniquement, présents en quantités infimes, voire inexistantes. * 1 unité de FEIBA réduit
le temps de thromboplastine partielle activée (TTPa), facteur VIII dérivé du plasma de 50% de la valeur tampon (valeur vide). 3. FORME PHARMACEUTIQUE: Poudre et solvant pour solution injectable.
Blanc, blanc cassé ou poudre verte pâle lyophilisée ou solide friable. La valeur du pH de la solution reconstituéevarie entre 6.8 et 7.6. 4. DONNÉES CLINIQUES: 4.1 Indications Thérapeutiques - Thérapie
et prophylaxie de l’hémorragie des patients atteints d’hémophilie A porteurs de l’inhibiteur du facteur VIII. - Thérapie et prophylaxie de l’hémorragie des patients atteints d’hémophilie B porteurs de l’inhibiteur
du facteur IX. - Thérapie et prophylaxie de l’hémorragie chez les patients non-hémophiles ayant des inhibiteurs acquis contre les facteurs VIII, IX et XI. En combinaison avec le concentré de facteur VIII,
FEIBA a été, également, utilisé pour une thérapie à long terme susceptible de réaliser l’élimination totale et permanente de l’inhibiteur du facteur VIII. Dans des cas isolés, FEIBA a, également, été utilisé chez
les patients souffrant de la maladie de Von Willebrand avec inhibiteurs. 4.2 Posologie et Mode d’Administration. Le traitement doit être prescrit et supervisé par un médecin expérimenté dans la prise en charge
de l’hémophilie. 4.2.1 Posologie Le dosage et la durée du traitement dépendent de la sévérité du trouble hémostatique, la localisation et la gravité de l’hémorragie, ainsi que de l’état clinique du patient. Le
dosage et la fréquence de l’administration doivent toujours être guidés par l’efficacité clinique dans chaque cas individuel. D’une manière générale, une dose de 50 à 100 U FEIBA par kg de poids corporel est
recommandée. Cependant, une dose unique de 100 U/kg de poids corporel et une dose quotidienne maximale de 200 U/kg de poids corporel ne doivent pas être dépassées sauf si la gravité de saignement exige
et justifie l’utilisation de doses plus élevées. Voir section 4.4. Usage pédiatrique (Enfants): L’expérience chez les enfants âgés de moins de 6 ans est limitée. Comme les adultes, cette même posologie doit être
adaptée à l’état clinique de l’enfant. 1) Hémorragie spontanée: Hémorragie des articulations, des muscles et des tissus mous. Pour les saignements mineurs ou modérées, une dose de 50 - 75 U/kg de poids
corporel à des intervalles de 12 heures est recommandée. Le traitement doit être poursuivi jusqu’à l’apparition de signes nets d’une amélioration clinique tels que la réduction de la douleur, diminution de
l’enflure ou l’augmentation de la mobilité des articulations, se produisent. En ce qui concerne l’hémorragie des grands groupes musculaires et des tissus mous, comme des hémorragies rétropéritonéales, une
dose de 100 U/kg de poids corporel à des intervalles de 12 heures est recommandée. L’hémorragie de la membrane muqueuse Une dose de 50 U/kg de poids corporel est recommandée toutes les 6 heures sous
la surveillance attentive du patient (contrôle visuel de saignement, la détermination de l’hématocrite répétée). Si le saignement ne s’arrête pas, la dose peut être augmentée à 100 U/kg de poids corporel, mais
on ne doit pas dépasser une dose quotidienne de 200 U/kg de poids corporel. Autres hémorragies sévères. En cas d’hémorragies graves, comme les saignements du SNC., une dose de 100 U/kg de poids corporel à des intervalles de 12 heures est recommandée. Dans certains cas, FEIBA peut être administré à des intervalles de 6 heures, jusqu’à la réalisation d’une nette amélioration de l’état clinique. (La dose
quotidienne maximale ne doit pas dépasser 200 U/kg de poids corporel!). 2) Chirurgie: On doit administrer 50 - 100 U/kg de poids corporel à des intervalles de 6 heures tout en prenant compte de la dose
quotidienne maximale. 3) Prophylaxie: • Prophylaxie des hémorragies chez les patients ayant un titre élevé d’inhibiteur et des saignements fréquents, chez qui, l’induction de la tolérance immune (ITI) a connu
des échecs ou si elle était inefficace: Une dose de 70 à 100 U/kg de poids corporel tous les deux jours est recommandée. Cette dose peut être réduite progressivement ou elle peut être augmentée à 100 U/kg de
poids corporel par jour si le saignement persiste. • Prophylaxie des hémorragies chez les patients ayant un titre élevé d’inhibiteur en cours d’IT(induction de tolérance immune). FEIBA peut être administré en
concomitance avec les concentrés de facteur VIII, selon un dosage qui varie de 50 à 100 U/kg de poids corporel, deux fois par jour, jusqu’à ce que l’inhibiteur du facteur VIII soit réduit à <2 B.U.* * 1 Une
unité Bethesda est définie comme la quantité d’anticorps inhibant 50% de l’activité du facteur VIII du plasma frais normal moyen après une période d’incubation de 2 heures à 37° C. 4.2.2 Surveillance Vu la
complexité du mécanisme d’action, aucune surveillance directe d’ingrédients actifs n’est disponible. Des tests de coagulation comme le temps de coagulation du sang total, le thromboélastogramme (TEG,
valeur r) et le (aPTT) montrent souvent la présence d’un léger raccourcissement et ne reflètent, nécessairement, pas l’efficacité clinique. Par conséquent, ces essais sont relativement peu importants dans la
surveillance du traitement avec FEIBA. (Voir la section 4.4). Si le produit répond d’une façon inadéquate au traitement, il est recommandé d’effectuer une numération plaquettaire, et ce, parce que le nombre
suffisant de plaquettes intactes et fonctionnelles est primordial pour l’efficacité du produit. 4.2.3 Méthode d’administration: Reconstituez le produit comme décrit à la section 6.6 et l’injectez lentement ou
l’infuser par voie intraveineuse. La vitesse d’injection de 2 U/kg de poids corporel par minute ne doit pas être dépassée. 4.3. Contre-indications: FEIBA ne doit pas être utilisé dans les situations suivantes, si
des alternatives thérapeutiques au FEIBA sont disponibles: • Hypersensibilité à la substance active (s) ou à l’un des excipients de la section 6.1. • Coagulation intravasculaire disséminée (CIVD) • Thrombose
ou une embolie aiguë (y compris l’infarctus du myocarde). (Voir la section 4.4). 4.4 Mises en Garde Spéciales et Précautions d’Emploi AVERTISSEMENTS Risque d’événements thrombotiques et thromboemboliques. Événements thrombotiques et thromboemboliques, y compris la coagulation intravasculaire disséminée (CIVD), la thrombose veineuse, l’embolie pulmonaire, l’infarctus du myocarde et l’accident
vasculaire cérébral, ont eu lieu au cours du traitement par FEIBA. Le risque d’événements thrombotiques et thromboemboliques peut être augmenté avec à des doses élevées de FEIBA. Certains de ces événements se sont produits avec des doses supérieures à 200 U/kg/jour ou chez les patients présentant d’autres facteurs de risque d’événements thromboemboliques. La présence éventuelle de ces facteurs de risque
doit toujours être considérée chez les patients atteints d’hémophilie congénitale ou acquise. Une dose unique de 100 U/kg de poids corporel et une dose quotidienne de 200 U/kg de poids corporel ne doivent
pas être dépassées sauf si la gravité du saignement exige et justifie l’utilisation de doses plus élevées. Les patients recevant plus de 100 U/kg de
Système Organe Classe selon la Effets indésirables
poids corporel doivent être surveillés pour observer le développement de CIVD et/ou l’ischémie coronarienne aiguë. Lorsqu’il est utilisé pour
base de données de MedDRA
arrêter le saignement, le produit doit être uniquement administré- sauf si cela s’avère absolument nécessaire-pour atteindre l’objectif thérapeuTroubles du système sanguin et Coagulation intravascutique. Dans les situations suivantes, FEIBA ne doit être administré que si aucune réaction au traitement, par l’emploi adéquat des concentrés de
laire disséminée (CIVD)
facteur de la coagulation, n’est prévue - par exemple, le cas d’un titre élevé d’inhibiteur et d’une hémorragie fatale ou en cas de risque de sai- lymphatique
gnement (par exemple post-traumatique ou post-opératoire): - Coagulation intravasculaire disséminée (CIVD) - Les dommages au foie: en rai- Augmentation du titre d'inhibison du retard de la clairance de facteurs de coagulation activés, les patients souffrant d’une insuffisance hépatique ont un risque accru de déve- teur (réponse anamnestique)a
Réactions d'hypersenlopper CIVD. - Maladie coronarienne aiguë thrombose et / ou d’embolie. Réactions d’hypersensibilité de type allergique Comme avec tous les Troubles du système immusibilité
produits plasmatiques administrés par voie intraveineuse, des réactions d’hypersensibilité de type allergique peuvent survenir. Les patients nitaire
doivent être informés des signes précoces des réactions d’hypersensibilité comme l’érythème, l’éruption cutanée, l’urticaire généralisée, oppres- Urticaire
sion thoracique, les difficultés respiratoires, la baisse de la pression artérielle et le choc anaphylactique. Si ces symptômes apparaissent, les pa- Réactions anaphylactique
tients doivent être avisés de cesser le traitement et de contacter leur médecin immédiatement. Le choc est traité selon les règles de la thérapie Troubles du système nerveux
Paresthésie
moderne de l’état de choc. Lors de l’examen d’une nouvelle exposition à FEIBA chez les patients présentant une hypersensibilité présumée à ce
Hypoesthésie
produit ou à un de ses composants, le bénéfice attendu et le risque de ré-exposition doivent être soigneusement pesés, en tenant compte du type
connue ou soupçonnée de l’hypersensibilité du patient (allergie ou non-allergique), y compris une éventuelle thérapie corrective ou des agents Accident vasculaire cérébral
thérapeutiques alternatifs. Surveillance thérapeutique Les doses individuelles de 100 U/kg de poids corporel et des doses quotidiennes de 200 thrombotique
U/kg de poids corporel ne doivent pas être dépassées. Les patients qui reçoivent une dose individuelle de 100 U/kg de poids corporel doivent Accident vasculaire cérébral
être surveillés attentivement, en particulier en ce qui concerne le développement d’une CIVD ou l’apparition de symptômes d’ischémie coro- embolique
naire aigu. Des doses élevées de FEIBA ne doivent être administrées, que dans la mesure strictement nécessaire, pour arrêter une hémorragie. Mal de tête
Si des modifications cliniquement significatives de la pression artérielle ou du pouls, de la détresse respiratoire, de la toux ou des douleurs tho- Somnolence
raciques, surviennent, la perfusion doit être interrompue immédiatement et des mesures diagnostiques et thérapeutiques appropriées doivent être étourdissements
engagées. Les paramètres de laboratoire indiqués au CIVD sont des valeurs du fibrinogène réduites, une numération plaquettaire réduite et / ou
Dysgueusie
la présence de produits de dégradation de la fibrine et/ou du fibrinogène (PDF). Hémophilie acquise Les patients atteints d’hémophilie avec inhiInfarctus du myocarde
biteurs ou des inhibiteurs acquis contre les facteurs de coagulation, qui sont traités par FEIBA, pourront avoir une grande tendance aux saigne- Troubles cardiaques
ments ainsi qu’un risque accru de thrombose en même temps. Les tests de laboratoire et l’efficacité clinique Les tests in vitro, tels que le TCA, Tachycardie
Thrombose artérielle et
temps de coagulation du sang total (WBCT) et thromboélastogrammes (TEG) en tant que preuve de l’efficacité ne correspondent pas forcément Troubles vasculaires
veineuse
au tableau clinique. Par conséquent, les tentatives pour normaliser ces valeurs en augmentant la dose de FEIBA ne peuvent pas réussir, et
peuvent même être fortement rejetées en raison du risque possible du déclenchement d’une CIVD par surdosage. Importance de la numération Hypotension
plaquettaire Si la réponse au traitement par FEIBA est insuffisante, la réalisation d’une numération plaquettaire est recommandée car un nombre Hypertension
suffisant de thrombocytes fonctionnellement intacts est nécessaire pour l’efficacité de FEIBA. Mesures visant à prévenir la transmission Rougeur
d’agents infectieux Les mesures standards de prévention des infections résultant de l’utilisation des médicaments préparés à partir de sang ou de Troubles respiratoires, thoraEmbolie pulmonaire
plasma humain comprennent la sélection des donneurs, le dépistage des dons individuels et les pools de plasma des marqueurs spécifiques ciques et médiastinaux
d’infection et l’inclusion d’étapes de fabrication efficaces pour l’inactivation / élimination virale. Malgré cela, lorsque des médicaments préparés
Bronchospasme
à partir de sang ou de plasma humain sont administrés, le risque de transmission d’agents infectieux ne peut être totalement exclu. Ceci s’apRespiration sifflante
plique également aux virus inconnus ou émergents et d’autres agents pathogènes. Les mesures prises sont considérées comme efficaces contre
les virus enveloppés tels que le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), le virus de l’hépatite B (VHB) et le virus de l’hépatite C (VHC) et Toux
contre le virus non enveloppé de l’hépatite (VHA) et le parvovirus B19. Une vaccination appropriée (contre hépatites A et B) doit être envisagée Dyspnée
Vomissements
chez les patients recevant de façon régulière / répétée des préparations dérivées du plasma humain, y compris FEIBA. Il est fortement recom- Troubles gastro-intestinaux
mandé que chaque fois que FEIBA est administré au patient, le nom et le numéro de lot du produit est enregistré afin de maintenir un lien entre Diarrhée
le patient et le lot du produit. Précautions: Réponse discordante aux agents de contournement Vu les facteurs spécifiques de chaque patient, la Gêne abdominale
réponse à un agent de contournement peut varier, et dans des situations particulières, les patients ayant une réaction insuffisante à un agent Nausée
peuvent agir à un autre agent. En cas de réaction insuffisante à un agent de contournement, l’utilisation d’un autre agent doit être considérée. Troubles des tissus cutanés et
Sensation d'engourdisRéponses anamnestiques L’administration de FEIBA aux patients présentant des inhibiteurs peut entraîner une augmentation anamnestique sous-cutanés
sement dans le visage
initiale du titre d’inhibiteurs. Lors de l’administration continue de FEIBA, les inhibiteurs peuvent diminuer avec le temps. Les données cliniques
œdème de Quincke
et publiés suggèrent que l’efficacité de FEIBA n’est pas réduite. Antigènes de surface de l’hépatite B et interprétation des tests Après administration de doses élevées de FEIBA, l’augmentation transitoire des antigènes de surface de l’hépatite B passivement transférés peut entraîner une Urticaire
interprétation erronée des résultats positifs des diagnostics sérologiques. Utilisation prophylactique Seules les données cliniques limitées sont Prurit
disponibles sur l’application de FEIBA pour la prophylaxie des hémorragies chez les patients hémophiles. Pédiatrie Les rapports de cas et les éruption
données limitées provenant d’essais suggèrent que FEIBA peut être utilisé chez les enfants de moins de 6 ans. FEIBA 500 U contient environ Troubles généraux et anomalies Douleur au site d'injection
80 mg de sodium (calculée) par flacon. Ceci doit être pris en considération chez les patients suivant un régime pauvre en sodium. 4.5 Interac- au site d'administration
tions avec d’autres médicaments et autres formes d’interactions: Il n’est pas recommandé d’administrer les anti-fibrinolytiques, comme l’acide (troubles au site d'injection)
epsilon-aminocaproïque, avec FEIBA. Si un traitement par anti-fibrinolytique tels que l’acide epsilon-aminocaproïque et FEIBA est malgré tout Malaise
indiqué, il convient de respecter un intervalle de 6 heures entre l’administration des deux préparations. 4.6 Fertilité, grossesse et allaitement: Sensation de chaleur
La sécurité de FEIBA pendant la grossesse et l’allaitement n’a pas été établie. Les médecins devraient évaluer soigneusement les risques et les Frissons
avantages potentiels pour chaque patient avant de prescrire FEIBA. La grossesse et la période post-partum sont caractérisés par un risque accru
Pyrexie
de thrombose, et plusieurs complications de grossesse sont associées à un risque accru de CIVD. Aucune étude de reproduction animale n’a été
réalisée avec FEIBA. Les effets de FEIBA sur la fertilité n’ont pas été établis dans les essais cliniques contrôlés. 4.7 Effets sur l’aptitude à Douleur thoracique
conduire des véhicules et à utiliser des machines: Aucun effet sur l’aptitude à conduire des véhicules ou à utiliser des machines n’a été obser- Gêne dans la poitrine
La pression artérielle
vé. 4.8 Effets indésirables: Les réactions indésirables énumérées ci-après ont été rapportées dans le cadre de la surveillance post-commerciali- Enquêtes
diminue
sation ou des essais cliniques. La fréquence ne peut être estimée en raison de la nature des données et est donc classée comme inconnue:
Une injection intraveineuse rapide ou une perfusion peut provoquer une douleur lancinante et une sensation d’engourdissement dans le visage et les membres, ainsi qu’une baisse de la pression artérielle. Des
événements thromboemboliques pourrait se produire après l’administration de doses supérieures à la dose maximale journalière et / ou administration prolongée, (Voir la section 4.4). Pour la sécurité relative
aux agents transmissibles, (Voir rubrique 4.4).. 4.9 Surdosage: Le surdosage de FEIBA peut augmenter le risque d’événements thrombotiques et thrombo-emboliques (y compris CIVD, infarctus du myocarde,
thrombose veineuse et embolie pulmonaire). Certains des événements signalés se sont produits avec des doses supérieures à 200 U/kg ou chez les patients présentant d’autres facteurs de risque d’événements
thromboemboliques. Si des signes ou symptômes d’événements thrombotiques et thromboemboliques sont observées, la perfusion doit être immédiatement arrêtée et les mesures diagnostiques et thérapeutiques
appropriées doivent être initiées. Voir la section 4.4. 5. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES: 5.1 Propriétés pharmacodynamiques: Classe pharmacothérapeutique: complexe de prothrombine activé
contre les anticorps du facteur VIII. Code ATC: B02BD03. Bien que FEIBA ait développé dans les années soixante-dix et que l’activité de contournement de l’inhibiteur du facteur VIII ait été attestée in vitro
et in vivo, son principe actif est encore l’objet de débats scientifiques. Des travaux scientifiques actuels soulignent le rôle des composantes spécifiques du complexe activé prothrombine, la prothrombine zymogène (F II) et le facteur X activé (FXa) dans le mode d’action de FEIBA. 5.2 Propriétés pharmacocinétiques:Étant donné que FEIBA est composé de différents facteurs de coagulation avec des demi-vies
variées des composants individuels, il n’est pas possible de faire une déclaration définitive sur les propriétés pharmacocinétiques de FEIBA. 5.3 Données de sécurité précliniques: Basé sur des études de
toxicité aiguë de facteur VIII chez la souris knock-out, les souris normales et le rat, des doses supérieures à la dose quotidienne maximale chez l’homme (> 200 U/kg de poids corporel), on peut conclure que
les effets secondaires liés à FEIBA sont principalement le résultat de l’hypercoagulabilité en raison des propriétés pharmacologiques. Les études de toxicité avec administration répétée lors des expérimentations
animales sont pratiquement irréalisables comme une interférence se produisant à travers le développement d’anticorps se développant contre les protéines hétérologues. Puisque les facteurs humains de coagulation sanguine ne sont pas considérés comme cancérigènes ou mutagènes, des études expérimentales chez l’animal, en particulier chez les espèces hétérologues, n’ont pas été jugées nécessaires. 6. DONNÉES
PHARMACEUTIQUES: 6.1 Liste des excipients: Poudre: - Chlorure du sodium - Citrate du sodium Solvant: - Eau stérilisée pour préparations injectables. 6.2 Incompatibilités: Comme tout concentré de
facteur de coagulation, FEIBA ne doit pas être mélangé avec d’autres médicaments avant l’administration pour ne pas nuire à l’efficacité et la compatibilité de la préparation. Il est conseillé de rincer un accès
veineux commun avec une solution appropriée, par exemple avec une solution saline isotonique, avant et après l’administration de FEIBA. Les facteurs de coagulation dérivés du plasma humain peuvent être
adsorbés par les surfaces internes de certains types de dispositifs d’injection / de perfusion. Une fois absorbé, cela pourrait entraîner l’échec de la thérapie. Par conséquent, les dispositifs de perfusion en plastique
approuvés doivent être uniquement utilisés avec FEIBA. 6.3 Durée de conservation: Deux ans. La stabilité chimique et physique de la solution reconstituée a été démontrée pendant 3 heures à une température
de 20º C à 25º C. D’un point de vue microbiologique, FEIBA doit être utilisé immédiatement après reconstitution. S’il n’est pas utilisé immédiatement, les durées d’utilisation et les conditions sont de la responsabilité de l’utilisateur. La solution prête à l’emploi ne doit pas être réfrigérée. 6.4 Précautions particulières de conservation: - Ne pas stocker au-dessus de 25° C. - Ne pas congeler. - A conserver dans
l’emballage extérieur d’origine à l’abri de la lumière. 6.5 Nature et contenu de l’emballage: FEIBA poudre et solvant est fourni dans des flacons (Flacon de poudre : en verre sodocalcique de type hydrolytique
II avec surface traitée, Flacon de solvant : en verre sodocalcique de type hydrolytique I avec surface traitée). Les flacons sont fermés par un bouchon en caoutchouc butyle des capuchons de protection. Le
paquet contient soit: 1 flacon, fermé par un bouchon caoutchouc, de 500 U FEIBA- solution intraveineuse. 1 flacon, fermé par un bouchon caoutchouc, de 20 ml d’eau stérilisée pour préparations injectables.
1 seringue jetable. 1 aiguille jetable. 1 aiguille-filtre. 1 aiguille de transfert. 1 aiguille d’aération. 1 aiguille à ailettes avec pince (dispositif ailé pour injection). Ou 1 flacon, fermé par un bouchon caoutchouc,
de 500 U FEIBA- solution intraveineuse. 1 flacon, fermé par un bouchon caoutchouc, de 20 ml d’eau stérilisée pour préparations injectables. 1 BAXJECT II Hi-Flow- Dispositif de transfert sans aiguille destiné à transférer et à mélanger les médicaments contenus dans deux flacons dans une seringue. 1 seringue jetable 1 aiguille jetable. 1 aiguille à ailettes avec pince. 6.6 Précautions particulières d’élimination
et de manipulation: N’utiliser que l’eau stérilisée pour préparations injectables et le dispositif inclus pour la reconstitution. Utilisez une technique aseptique tout au long de la procédure. FEIBA doit être reconstituée immédiatement avant l’administration. La solution doit être utilisée immédiatement (puisque la préparation ne contient pas de conservateurs). Agitez doucement jusqu’à dissolution complète du produit.
Assurez-vous que FEIBA est complètement dissout, sinon moins d’unités de FEIBA vont passer au travers du filtre. Après reconstitution, la solution doit être inspectée visuellement avant l’administration, pour
la recherche de particules ou de décoloration. Ne pas utiliser de solutions troubles ou contenant des dépôts. Ne pas utiliser le produit si la barrière stérile a été violée, ou en cas d’emballage endommagé ou s’il
présente des signes de détérioration. Tout produit non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément aux exigences locales. Reconstitution de la poudre pour la préparation d’une solution pour perfusion avec
BAXJECT II Hi-Flow: 1. Réchauffez le flacon du solvant (eau stérilisée pour préparations injectables) à température ambiante (15 ° C à 25 ° C), par exemple en utilisant un bain-marie pendant plusieurs minutes
(max. 37 ° C) si nécessaire. 2. Retirez les capuchons de protection du FEIBA flacon et du flacon de solvant et désinfecter les bouchons en caoutchouc des deux flacons. Placez les flacons sur une surface plate.
3. Ouvrez l’emballage de dispositif du BAXJECT II Hi-Flow en retirant le couvercle sans toucher l’intérieur (Fig. a). Ne pas retirer le dispositif de l’emballage. 4. Faites tourner l’emballage et insérer sur la
broche en plastique transparent dans le bouchon de caoutchouc du flacon de solvant (Fig. b). Maintenant, enlevez l’emballage du dispositif BAXJECT II Hi-flow (Fig. c). Ne retirez pas le capuchon de protection bleu du dispositif BAXJECT II Hi-Flow. 5. Maintenant faites tourner le système, constitué par le BAXJECT II Hi-Flow attaché au flacon de solvant, de telle sorte que le flacon de solvant se trouve en haut.
Insérer la pointe violette en plastique à travers le bouchon du flacon de FEIBA. Le vide entraînera le solvant dans le flacon de FEIBA (fig. d). 6. Tournoyer doucement, sans secouer, l’ensemble du système
jusqu’à ce que la poudre soit dissoute. Assurez-vous que FEIBA a été complètement dissous, sinon la matière active peut ne pas passer par le filtre du dispositif. Instructions pour l’injection / la perfusion 1.
Retirez le capuchon de protection bleu du dispositif BAXJECT II Hi-Flow. Raccordez étroitement la seringue à l’BAXJECT II Hi-Flow. NE PAS aspirerz de l’air dans la seringue. (Fig. e). Afin d’assurer une
liaison étroite entre la seringue et BAXJECT II Hi-Flow, l’utilisation d’une seringue luer-lock est fortement recommandé (tournez la seringue dans le sens des aiguilles d’une montre jusqu’au point d’arrêt lors
du montage). 2. Retournez le système de façon à ce que le produit dissous soit en haut. Aspirez le produit dissous dans la seringue en tirant lentement sur le piston et faire en sorte que le lien étroit entre
BAXJECT II Hi-Flow et la seringue soit maintenu pendant tout le processus de traction (fig. f). 3. Déconnectez la seringue. 4. Si une mousse se forme dans la seringue, attendez jusqu’à ce que la mousse soit
effondrée. Administrez lentement la solution par voie intraveineuse avec le dispositif de perfusion ci-joint (ou aiguille jetable). Ne pas dépasser une vitesse de perfusion de 2 U FEIBA/kg poids corporel par
minute. Reconstitution de la poudre pour préparer une solution pour perfusion avec l’aiguille de transfert: 1. Réchauffez le flacon non ouvert du solvant (eau stérilisée pour préparations injectables) à température ambiante (15 ° C à 25° C), par exemple en utilisant un bain-marie pendant plusieurs minutes (max. 37° C) si nécessaire. 2. Retirez les capuchons de protection du flacon de concentré et du flacon de solvant
(fig. A) et désinfecter les bouchons en caoutchouc des deux flacons. 3.
Ouvrez le capuchon de protection d’un bout de l’aiguille de transfert fermé par torsion (Fig. B), retirez-la et insérez l’aiguille dans le bouchon en
caoutchouc du flacon de solvant (fig. C). 4. Retirez le capuchon protecteur
de l’autre extrémité de l’aiguille de transfert en prenant soin de ne pas
toucher l’extrémité exposée! 5. Retournez le flacon de solvant et insérer
l’extrémité libre de l’aiguille de transfert dans le bouchon de caoutchouc
du flacon de poudre (Fig. D). Le solvant est aspiré dans le flacon de
poudre avec l’aspirateur. 6. Déconnectez les deux flacons en retirant
l’aiguille de transfert du flacon du concentré (Fig. E). Agiter doucement
le flacon de poudre pour accélérer la dissolution. 7. Lors de la reconstitution complète de la poudre, insérez l’aiguille d’aération fournie (Fig. F)
et la mousse va s’effondrer. Retirez l’aiguille d’aération. Injection/Perfusion: Utiliser une technique aseptique tout au long de la procédure. 1.
Retirez le capuchon de protection de l’aguille filtre fournie en la tournant
et mettre l’aiguille sur la seringue stérile jetable. Aspirer la solution dans
la seringue (fig. G). 2. Débranchez l’aiguille-filtre de la seringue et administrez la solution lentement par voie intraveineuse avec le dispositif de
perfusion à ailettes ci-joint (ou l’aiguille jetable jointe). Ne pas dépasser
une vitesse de perfusion de 2 U. FEIBA /kg poids corporel par minute. En
cas de l’utilisation d’autres dispositifs autres que ceux fournis avec le
paquet, veiller à l’utilisation d’un filtre adéquat avec une taille de pores
d’au moins 149 μm.
7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE
MARCHE Laboratoires BAXTER A.G. INDUSTRIESTRABE 67 A1221 WIEN AUTRICHE
8. NUMERO D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE: DE
N° : 298/12 J 147/09.
9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION / DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION: Détenteur d’AMM : Baxter A.G.
Industriestrabe 67 A-1221 Wien Autriche.
10. DATE DE MIS A JOUR DU TEXTE Décembre 2012
DOSSIER
Pr N. Mesli*, à Santé Mag,
Hémophilie:
Mettre l'accent sur la prophylaxie
Santé Mag: Depuis quand êtes-vous
impliquée dans la prise en charge de
l'hémophilie?
Pr Mesli: Depuis mon affectation au
service d’hématologie du chu Oran, en
1985. Par ailleurs, j’ai produit un mémoire en fin de cursus, en 1988, ayantpour titre la recherche d’anticoagulant
circulant et le dépistage d’HIV, chez les
hémophiles, suivis au niveau du service
d’hématologie et du service de pédiatrie du CHU ORAN.
Que pouvez-vous nous dire sur les modalités de traitement, chez vos patients
hémophiles ?
Je dois dire que la prise en charge du
patient hémophile, en Algérie, a connu
une nette amélioration et ce, grâce à la
disponibilité du traitement et plus précisément, des facteurs anti-hémophiliques depuis le début des années 2000.
Cela nous a permis de traiter les patients à la demande et de ce fait, drainer
l’urgence et arrêter le saignement; mais,
aussi et surtout, initier les patients et
leurs parents au traitement à domicile.
L’intérêt du traitement à domicile est de
permettre au patient de sesubstituer et
de recevoir son traitement dans les plus
brefs délais et de stopper, ainsi, le saignement ou, du moins, réduire la douleur, jusqu’à l’arrivée du patient au sein
du centre de traitement. Aussi, nous
avons pu instaurer, chez nos patients,
une nouvelle modalité de traitement, qui
est la prophylaxie. Le but est de prévenir les saignements et par conséquent,
la maladie articulaire, qui en résulte et
qui est, surtout, irréversible. Les enfants
bénéficient de la prophylaxie primaire,
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Santé-MAG
N°29 - Avril 2014
afin de garder leurs articulations saines
et leur permettre de vivre normalement.
Par contre, la prophylaxie secondaire
se pratique plus chez l’adolescent et
le jeune adulte, chez qui le but est de
stabiliser l’évolution des arthropathies
et empêcher l’aggravation de l’atteinte
osseuse et articulaire.
Selon votre expérience, quel est le pourcentage de patients hémophiles sous
traitement, qui développeraient des
inhibiteurs aux facteurs sanguins et au
bout de combien de temps de traitement?
L’apparition des inhibiteurs, qu’on appelle, aussi, ACC (Anticorps circulant)
survient, théoriquement, après 50 JCPA,
ou les jours cumulés d’exposition au facteur anti-hémophilique. Il s’agit d’une
résistance que le patient développe,
malheureusement, contre le traitement
anti-hémophilique et cela se traduit par
l’inefficacité du traitement classique. Le
pourcentage d’apparition des ACC est
de l’ordre de 25% pour l’hémophilie A
sévère et 5% pour l’hémophile B sévère.
Cependant, selon mon expérience il est
de l’ordre de 5 à 10%. Aussi les patients
sont-ils susceptibles de développer des
ACC, lorsqu’ils reçoivent une grande
quantité de facteur anti-hémophilique,
suite à une chirurgie, ou à un trauma
majeur. Cependant, le diagnostic et la
recherche d’ACC doit se faire régulièrement; au moins, tous les 06 mois.
En quoi la prise en charge des patients
hémophiles, avec inhibiteurs, est-elle difficile?
L’apparition des inhibiteurs complique,
très sérieusement, la prise encharge des
patients hémophiles. L’arthropathie est
plus agressive et la morbidité est plus
importante. La notion de la douleur est,
aussi, plus présente chez les patients
avec inhibiteurs; ce qui rend la gestion
du saignement beaucoup plus difficile.
Ces patients sont traités avec les agents
court-circuitant, appelés aussi facteurs
by passing (FEIBA & Novoseven). Ces
traitements coûtent plus cher que le
facteur classique et la disponibilité n’est
pas assurée, de manière continue.
Que préconisez-vous, pour ces patients,
afin de réduire les saignements et améliorer leur qualité de vie ?
Afin de réduire les saignements et améliorer la qualité de vie de nos patients
hémophiles, nous avons, déjà, initié
le traitement prophylactique, chez les
patients hémophiles. J’aimerai souligner, aussi, le fait qu’on ait instauré la
prophylaxie chez un de mes patients
hémophiles avec inhibiteurs, vu l’intérêt qu’elle représente chez le patient
avec ACC, quant à la réduction, significative, des saignements articulaires. Je
suis très confiante quant aux résultats
encourageants que je vais observer,
très rapidement,chez ce patient. Par ailleurs, un programme d’éducation de nos
hémophiles et de leurs parents est fait,
afin de leur apprendre à se prendre en
charge, en se piquant eux même, pour
leur éviter le déplacement au service.
Pour cela, ils sont approvisionnés en
facteur tous les mois et donc, aucunepénurie n’est tolérée
* Pr N. Mesli,
Chef de service Hématologie,
CHU de Tlemcen.
DOSSIER
Dr Meriem Bensadok*, à Santé Mag:
"La bonne prise en charge thérapeutique
des hémophiles est assurée;
du moins, dans les grandes
métropoles du Nord du pays"
Entretien réalisé par Tanina Ait
disponibles, dorénavant et les soins
sont dispensés par des équipes pluridisciplinaires; du moins, dans les grandes
métropoles du Nord du pays. Notre
objectif, maintenant, est de couvrir tout
le territoire national, d’une part et de
s’attaquer à la prévention, d’autre part.
Aussi, notre combat est de mettre tous
les enfants, où qu’ils soient, sous traitement préventif; c’est ce qu’on appelle la
prophylaxie. La prophylaxie a pour but
de transformer un hémophile sévère en
un hémophile modéré.
Santé Mag: Comment se passe la prise
en charge des enfants hémophiles?
Dr M. Bensadok: Beaucoup de progrès en la matière, par rapport aux
années précédentes, où la maladie était
quelque peu méconnue, car dite orpheline. En outre, on ignorait sa prévalence.
Le malade éprouvait des difficultés à se
faire soigner et en quelque sorte, il était
voué à l’errance, car livré à lui-même. Le
manque de médicaments venait com-
pliquer le problème. En conséquence,
cette pathologie a fait beaucoup de
dégâts, par le passé. Aujourd’hui, les
choses se sont nettement améliorées,
grâce au recensement, qui a été réalisé
en 2012 où, environ, 1843 hémophiles
sont enregistrés. Mais, même ce chiffre
ne reflète pas, de façon très précise,
la réalité du terrain. Toujours est-il, les
autorités ont alloué un budget important, pour améliorer la prise en charge
des malades. Les médicaments sont
Y a-t-il assez de médecins spécialistes
dans le domaine?
Non, justement, car on constate, dans
certaines villes de l’intérieur du pays, un
déficit de médecins biologistes, hématologues, orthopédistes…
Pour pallier à cela, il faut, donc, former des équipes multidisciplinaires,
au niveau de tout le pays, afin d’éviter
aux malades, déjà assez éprouvés, des
déplacements épuisants et onéreux. En
tout état de cause, le malade a droit
de se faire traiter là où il habite. Il faut,
aussi, améliorer le traitement à domicile,
car la prévention, sans le traitement en
injection à domicile, deux fois par semaine n’est pas efficiente et donc, il y
a lieu de renforcer l’éducation thérapeutique, dans ces zones, un peu oubliées,
de l’Algérie. Il faut rappeler, à cet effet,
que l’enfant peut, en effet, s’auto-injecter le médicament à la maison et ne
se présente à la structure de soins que
pour des examens périodiques
* Docteur Meriem Bensadok,
maître-assistante au service
d’hématologie de l’hôpital de BéniMessous – Alger.
N°29 - Avril 2014 Santé-MAG
27
27
DOSSIER
Chafik Kouache*, à Santé Mag,
"Une hygiène rigoureuse est à
observer, avant toute auto-injection,
chez l’enfant hémophile"
On l’appelle Chafik, il est éducateur
auprès des enfants hémophiles, au
CHU de Béni-Messous ((Alger). Très
prévenant et toujours à l’écoute de ses
petits patients, il développe envers eux
une grande empathie. Ces derniers le lui
rendent bien et témoignent beaucoup de
sympathie, envers lui.
Par Tanina Ait
E
n effet, Chafik exerce son métier
avec sérieux et amour. Ce thérapeute a pour rôle d’apprendre,
à l’enfant hémophile, la maîtrise
du traitement à domicile et/ou de l’auto-traitement. Il montre, à ses patients,
comment prévenir des accidents, qui
pourraient entraîner des hémorragies,
chez ces petits êtres sensibles et fragiles, à la fois. Aussi, est–il, en permanence, attentionné et fait sien leur problème. Aussi, il laissera le numéro de
son portable à tous ces petits malades,
qui peuvent le joindre 24h/24H, en cas
de nécessité. Chafik pour mieux, également, prendre en charge ces enfants,
allie l’utile à l’agréable, en combinant
des activités ludiques à la surveillance
thérapeutique. A ce propos, l’éducateur
insiste sur l’importance de la qualité
Journée mondiale
de l’Hémophilie:
La région d’El
Oued, Sud algérien
a été choisie comme
lieu d’excursion, au
profit des enfants
hémophiles
28
Santé-MAG
N°29 - Avril 2014
dans la relation patient/thérapeute, où
le degré de confiance est très important,
dans l’action thérapeutique. Par ailleurs,
Chafik développera tous les paramètres
intervenant, à cet effet, dans la prise en
charge du patient. Il précisera ceci:
lune hygiène rigoureuse est à observer
avant toute auto-injection; d’autant que
celle-ci se fait en intraveineuse;
la tenue du carnet du patient doit se
faire au quotidien par l’inscription de
tous les faits intervenus entre deux
consultations. Ceci facilitera le bon suivi
médical du patient.
Cette conduite permettra, également,
la prise de responsabilité de l’enfant par
lui-même et facilitera sont insertion dans
la société. Cette responsabilité va faire
C
omme chaque année, L’hémophile fera l’objet, les 24, 25, 26
avril 2014, dans notre pays, de
rencontres de conférences, animées par des spécialistes et organisées
par l’Association nationale des hémophiles. En l’occurrence, une excursion
est programmée par ladite Association
à El Oued, sous l’égide de la wilaya éponyme, au profit de près de 250 enfants
hémophiles, issus des 4 coins du pays et
encadrés par des médecins spécialistes,
des éducateurs. Lors de cette excursion,
un riche programme est prévu; à savoir:
l’éducation sanitaire, les bons gestes à
adopter et les méthodes d'administration du traitement, visite du site, jeux……
prendre conscience, en effet, au patient
des enjeux dans la vie sociale, où il développera, à bon escient, alors, une plus
grande autonomie et acquerra, ainsi, une
plus grande confiance en soi.
A la lumière de ce qui précède, on voit
bien le rôle, éminemment important,
joué par l’éducateur, qui s’inscrit, par la
même, dans la chaîne thérapeutique.
Ainsi, les connaissances acquises permettent, aux parents et à l’enfant, d’être
plus autonomes dans la gestion de la
maladie; ce qui peut contribuer à améliorer leur qualité de vie avec la maladie
* Chafik Kouache,
éducateur au CHU de Béni-Messous,
Alger.
Pour rappel, l’hémophilie est une maladie dite rare, hémorragique et héréditaire, due à l’absence, ou au déficit
d’une protéine de l’hémostase. La gravité des hémorragies (spontanées ou provoquées) dépend de leur intensité, de
leur localisation. L’atteinte des organes
internes peut mettre en jeu le pronostic vital; celle des articulations peut être
responsable de séquelles irréversibles,
invalidantes. Le seul traitement disponible est la substitution de la protéine
déficiente par les facteurs anti-hémophiliques. Il s’agit d’injections intraveineuses qui, réalisées au plus tôt, après
l’accident hémorragique, peuvent en
limiter les conséquences
DOSSIER
Mme Latifa Lamhene*, à Santé Mag,
A l’intérieur du pays,
la bonne prise en charge des patients
hémophiles n’est pas, encore, acquise
Propos recueillis par Tanina Ait
Santé Mag: Comment évaluer la prise
en charge des hémolyses, entre l’année
dernière et cette année ?
L. Lamhene: L’évènement qui a marqué
l’année 2013 c’est, entre autres, la signature d’un programme national, en collaboration entre le ministère de la Santé
publique et la Fédération mondiale des
hémophiles, dont l’Association algérienne des hémophiles fait partie.
A cet effet, nous constatons que beaucoup de choses ont été réalisées, à
l’exemple de la fiche des hémophiles
dans les établissements scolaires,
concrétisée par ces parties prenantes.
Cela s’est traduit par une instruction,
émanant du ministère de la Santé publique, plus précisément de sa Direction
centrale de la prévention -avec, à sa tête,
le Professeur Smail Mesbah - vers toutes
les DSP (Direction de santé publique),
aux fins de spécifier la conduite à tenir,
face à un hémophile, en milieu scolaire.
Ce point est très important car, malheureusement, des refus de scolariser des
enfants hémophiles sont réels ; au demeurant, lorsque des parents informent
des chefs d’établissements scolaires, de
la nature de la pathologie dont souffrent
leurs enfants. Ces responsables sont,
alors, réticents à les inscrire en classe.
Or la loi, interdit ce type d’attitude !
Concernant l’année en cours, une réunion s’est tenue, également, au mois
de mars dernier, en présence du représentant de la Fédération mondiale des
hémophiles, pour mettre en place un
programme d’action sur les trois ans à
venir. Dans ce cadre, trois objectifs ont
été tracés ; à savoir : la formation des
biologistes et techniciens des laboratoires, étant donné que cette équipe
est la pierre angulaire du diagnostic de
l’hémophilie ; la mise en place d’un registre d’hémophilie, différencié s’il s’agit
de la maladie de Von Willebrand, ou de
l’hémophilie A ou B, étant donné que le
traitement n’est pas le même et enfin,
le lancement du programme de la prophylaxie.
Qui va initier ces formations ?
Ces formations seront initiées par la Fédération mondiale des hémophiles. Ainsi, à partir du mois de septembre 2014,
des équipes vont venir, en Algérie, pour
assurer la formation des formateurs. En
l’occurrence, le programme de prophylaxie est fort attendu, par les malades
et leurs parents, car les hémophiles
algériens souhaitent être traités comme
tous les hémophiles du monde ; c’està-dire, utiliser un traitement préventif,
avant même qu’il y ait un saignement
hémorragique. C’est, donc, pour nous,
l’urgence même. Par ailleurs, le coût
élevé du traitement à domicile ne doit
être, aucunement, un frein.
Un déficit, en matière de prise en charge
des hémophiles, à l’intérieur du pays est,
souvent, signalé. Comment y remédier ?
A l’intérieur du pays, justement, la
bonne prise en charge des patients
n’est pas, encore, acquise. A Bejaia, par
exemple, on enregistre plus de 130 ma-
lades ; à Chlef, plus de 150 malades et à
Tiaret, 145 malades en manque, flagrant,
de médicaments et de prise en charge
adéquate. Notre objectif est d’assurer
une meilleure disponibilité et continuité,
en matière de soins, à travers tout le
territoire algérien. L’urgence est d’avoir,
encore une fois, les médicaments à domicile ; mais, pour cela, il faut tout une
chaîne de formation (parents, enfants,
médecins, paramédicaux…).
Y a-t-il des difficultés, pour la réalisation
de ce programme ?
Ce qui freine, en ce moment, ce sont
les gestionnaires. Souvent, ces derniers refusent d’importer des quantités
suffisantes de médicaments. En outre,
certains pharmaciens ne collaborent
pas, sous prétexte qu’ils n’ont reçu aucune instruction dans ce sens et alors,
ils ne s’approvisionnent pas en conséquence, pour permettre à l’individu de
se prendre en charge, seul, à domicile
* Madame Latifa Lamhene,
présidente de l’Association nationale des
hémophiles.
N°29 - Avril 2014 Santé-MAG
29
29
DOSSIER
Dr Karima. W. Chennoukh*, à Santé Mag,
"De jeunes hémophiles décèdent encore,
en bas âge, chez-nous,
au décours d'une circoncision réalisée
sans bilan préopératoire préalable"
Propos recueillis par Tanina Ait
Santé Mag: L'hémophilie est-elle une
pathologie bien diagnostiquée, cheznous?
K. Chennoukh: La réponse est non.
La preuve en est que si l'on se réfère
au nombre attendu d'hémophiles, en
rapport avec le nombre d'habitants,
nous sommes très en-deçà du chiffre
attendu d'environ 4000 hémophiles
diagnostiqués (prévalence de 1/10.000
habitants), alors que moins de 2000
hémophiles ont été diagnostiqués, à ce
jour, dans notre pays). Les causes de ce
sous-diagnostic sont d'une part, la méconnaissance de la maladie par beaucoup de nos confrères; d'autre part, la
non-accessibilité, pour de nombreux
patients, à des structures de santé de
proximité, ou à des centres de dépistage; voire, de diagnostic. Ceci concerne
les patients vivant dans le Sud, ou dans
les régions reculées de l’intérieur de
notre vaste pays. Dans d'autre cas, il
s'agit d'hémophilie modérée ou frustre,
moins symptomatiques, sauf en de
chirurgie où le patient va présenter
une hémorragie plus ou moins importante. Dans notre pays, au 21ème siècle,
alors que dans les pays développés les
jeunes hémophiles ont, désormais, une
vie quasiment "normale", de jeunes garçons décèdent, encore, en bas âge, au
décours d'une circoncision réalisée sans
bilan préopératoire préalable, de circoncisions collectives, ou suite à des accidents hémorragiques.
Comment s'établit le diagnostic?
En fait, le dépistage de l'hémophilie ne
nécessite pas de grands moyens, il n'est,
d'ailleurs, pas très coûteux et donc, à
la portée des laboratoires les plus modestes. Il suffit de réaliser une crase san30
Santé-MAG
N°29 - Avril 2014
guine ( TP, et TCA faisant partie de tout
bilan préopératoire), avant toute circoncision ou, en cas de symptomatologie
hémorragique chez le garçon, ou en cas
d'hémophilie chez un frère, ou un grand
père, oncle ou cousin maternel, faisant
suspecter une hémophilie. Il faut, cependant, savoir que dans 30% des cas, on
ne retrouve pas de cas d'hémophilie
dans l'entourage familial. Lorsque la
crase sanguine est perturbée et dans le
cas de l’hémophilie, le TCA est allongé
(par rapport à un témoin normal), il y
a lieu de faire des examens spécialisés,
plus coûteux et nécessitant des moyens
plus importants et un personnel plus
aguerri.
Dispose-t-on des moyens adéquats,
dans les hôpitaux, pour réaliser ce type
d'examen?
La réponse à la précédente question
répond, en partie, à cette question.
Oui, tous les hôpitaux, ou structures de
proximité, sont en mesure de réaliser le
dépistage de l'hémophilie. Concernant
le diagnostic, seuls les C.H.U disposeraient du matériel et personnel, nécessaires à cet effet. Cependant, souvent,
un manque chronique (et cruel) en réactifs paralyse notre activité. En ce qui
nous concerne, notre hôpital est bien
disposé envers notre activité et prend
en compte nos demandes; mais, les
fournisseurs tardent à livrer les réactifs
et ne livrent, souvent, pas les quantités
requises, avec les dates de péremption
acceptables.
Combien de malades sont-ils diagnostiqués, par mois?
Notre unité fait partie d'un centre de
référence, pour la prise en charge des
maladies de l'hémostase. Nous recevons, donc, des patients de tout le pays,
et bien évidemment, nous acceptons
tout le monde. Le nombre de patients
diagnostiqués, par mois, varie entre 1 et
4 hémophiles; parfois, plus. Nous diagnostiquons, au moins, autant de déficits rares de la coagulation, par mois
* Dr Karima. W. Chennoukh,
médecin biologiste, en charge du diagnostic
et suivis biologiques de l'hémophilie et
autres troubles de l'hémostase. Service
d'Hématologie/ transfusion sanguine, C.H.U
Béni-Messous – Alger.
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RECHERCHES MÉDICALES
Trouble du comportement alimentaire:
l’anorexie mentale
Document co-rédigé par le docteur Bouras Rym, psychiatre à l'EHS en psychiatrie DRID Hocine et le Docteur Benyakhlef Nouria, professeur en psychiatrie, chef d'unité à l'EHS DRID Hocine .
INTRODUCTION
L’anorexie mentale a, longtemps, été
considérée comme une pathologie spécifiquement occidentale. En fait, elle ne
l’est pas; elle est, même, de plus en plus
fréquente, en Algérie.
L’approche de l’été et de sa «mode du
régime estival» est le moment idéal,
pour sensibiliser le public, les lectrices
en particulier, à cette pathologie, qui
apparaît, souvent, au décours d’un régime.
Mais, avant tout, définissons ce dont
on parle et faisons la part des choses
entre deux concepts, que les gens
confondent, fréquemment; l’anorexie et
l’anorexie mentale.
La première est un symptôme qui
consiste en une perte de l’appétit, qu’il
convient d’intégrer dans un cadre nosographique; alors que l’anorexie mentale
est une pathologie, qui consiste en une
conduite de restriction active de l’alimentation, touchant, principalement,
les jeunes femmes, entre 12 et 20 ans.
Pour poser le diagnostic d’anorexie
mentale, une triade de symptômes est
nécessaire:
L’anorexie: la spécificité de cette anorexie est qu’elle ne consiste pas en
une perte de l’appétit, mais d’une lutte
contre la faim. La jeune femme s’oblige
à ne pas manger, ou bien à manger de
toutes petites quantités de nourriture,
triée et choisie, pour sa valeur calorique
très faible. Il est à préciser qu’au bout de
plusieurs mois d’évolution, l’anorexique
ne ressent plus la faim; elle va essayer
de leurrer sa famille et son entourage
par des réponses évasives, telles que «je
n’ai pas faim» ou «j’ai mangé avant de
rentrer» ou «j’ai trop mangé à midi»…
donnant, ainsi, une impression de normalité.
L’amaigrissement: conséquence logique de cette restriction alimentaire
drastique, le poids est inférieur de 15%
34
Santé-MAG
N°29 - Avril 2014
au poids normal, ou IMC (indice masse
corporel) ≤ 17,5. L’aspect de la jeune
femme est cachectique et vieillot, Yeux
excavés, os saillant, peau sèche et rugueuse, effacement des formes féminines, joues creuses, cheveux ternes et
secs, ongles striés et cassants. Malgré
cela, l’anorexique banalise ses troubles,
ne se voit ni malade, ni maigre, mais
grosse. Pour maintenir ce poids, voire
même pour continuer à en perdre, l’anorexique va avoir recours à des «stratégies», comme des vomissements provoqués, quasi systématiques après chaque
repas, fut-il frugal, ou après une crise
de boulimie (ingurgitation massive et
rapide d’aliments, sans distinction dans
les saveurs); mais, aussi, le recours aux
laxatifs…
L’aménorrhée: c’est-à-dire interruption
du cycle menstruel pendant, au moins,
trois mois.
Cette pathologie, qui touche, souvent,
des jeunes femmes intelligentes et sensibles, est le reflet d’une souffrance psychique, qui peut avoir de graves consé-
quences psychiques et somatiques,
allant jusqu’à mettre le pronostic vital
en jeu. En effet, la mortalité par dénutrition peut atteindre 10%, nécessitant,
alors, leur hospitalisation en service de
réanimation; puis, en second lieu, en
service de psychiatrie. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas.
En effet, en raison du déni de l’anorexique de ses troubles et du sentiment
d’impuissance de la famille, face à ces
symptômes, souvent, une errance diagnostic s’ensuit, impliquant le gastroentérologue, l’interniste, ou encore,
l’endocrinologue, retardant, d’autant
plus, la prise en charge et augmentant,
par la même, les risques encourus par
l’anorexique.
CONCLUSION:
C’est pour cela qu’une prise en charge
précoce et adaptée, auprès d’un spécialiste de la santé mentale, tel un psychiatre, est indispensable, entre autres
pour guider ces jeunes femmes, en
souffrance, vers l’acceptation de soi et
la verbalisation de leurs émotions
RECHERCHES MÉDICALES
Diabète:
Produits chimiques
et travail:
les bienfaits
du grand bain !
1000 morts, par jour
Les pesticides, utilisés afin d’améliorer les
récoltes, peuvent serévéler toxiques, pour les
travailleurs.
C
haque année dans le monde, 375 000
professionnels décèdent, des suitesd’une
exposition à des produits toxiques, dans le
cadre de leurtravail.
Organisée ce lundi 28 avril, la Journée mondiale
de lasécurité et de la santé au travail met, donc,
l’accent sur les progrès, nécessaires en matière de
prévention. Un enjeu majeur, dans la mesureoù ce
risque concerne la plupart des secteurs professionnels.Dans son dernier rapport, l’Organisation
internationale du travail(OIT) dresse un bilan précis de l’usage des produits toxiques. Elleprécise les
principales mesures à adopter, pour un environnementprofessionnel protégé, adapté à chaque corps
de métier. Peintures, laques et colles constituent
les substances toxiques lesplus courantes. Moins
connus, mais tout aussi dangereux, les produitsutilisés dans les salons de coiffure, ou de manucure
(méthacrylatedeméthyle) qui, pour la plupart, «sont
utilisés en dehors de toutemesure de protection (…)
comme la ventilation, les équipements deprotection, ou la formation des professionnels»,précisent
lesexpertsde l’OIT.
DES DONNÉES IMPRÉCISES
Les risques, liés aux expositions ponctuelles, sont
bien évalués par lascience (cancers, maladies cutanées et respiratoires). A contrario, par manque
de recul, la morbidité, imputable aux expositions
mineures, mais répétées, aux produits chimiques,
reste difficile à estimer. Les 375 000, décès enregistrés chaque année, ne sont, donc, qu’une estimation. La raison ? «Il n’existe aucun moyen fiable de
déterminer la quantitéde produits chimiques, ni le
nombre de professionnels exposés à cesproduits,
dans le monde», détaillent les auteurs du rapport.
A ce jour, de nombreuses actions sont menées, pour
limiter l’usage dessubstances toxiques. Mais, il resterait beaucoup à faire, en matière degestion et de
production des substances chimiques; notamment,
pourmieux évaluer l’ampleur des dommages, chez
les travailleurs, sur le longterme
Le dispositif d'auto-surveillance
(bandelette, stylo auto-injecteur,
lecteur de glycémie) permet au
patient de surveiller l'effet d'un
aliment, ou d'une activité physique, sur sa glycémie.
E
ssentiel à l'équilibre de
tous, le sport joue un rôle,
important, dans le traitement du diabète de type
2. Pratiquée régulièrement, l'activité physique, en milieu aquatique, serait la plus efficace, pour
réduire le taux de glycémie. "En
pratiquant 150 minutes d'activité
physique, dans l'eau, toutes les
semaines, les diabétiques voient
leur taux de glycémie diminuer
significativement", affirment les
auteurs d'une étude, menée par
la Société Francophone du Diabète. Pour le prouver, 98 patients
se sont soumis à trois épreuves:
natation, marche; puis, gymnastique. Pris en charge au sein de
l'Unité mobile d'éducation Thérapeutique diabète de la Haute
Côte d'Or (Bourgogne), tous pratiquaient, déjà, une activité physique régulière.
LE PLONGEON GLYCÉMIQUE
Avant et après chaque séance,
les participants devaient mesurer
leur glycémie capillaire (sur une
goutte de sang). Toute discipline
confondue, les résultats montrent
une baisse, moyenne, de la glycémie de 0,50 g/l immédiatement
après l'effort. Mais, les résultats
obtenus en piscine étaient plus
significatifs. Et de loin ! Le taux
de sucre dans le sang diminuait
de 0,59 g/l après une séance
de nage, contre 0,46 g/l pour la
marche et 0,31 g/l pour la gymnastique en salle. Une différence
que les chercheurs expliquent par
l'efficacité des "exercices d'endurance et de contre-résistance,
dans l'eau".
MAIS PRUDENCE !
Plus efficace, l'activité dans l'eau
s'avère aussi plus intense. "Au
total, sur les 1 379 séances de
séances de sport, 39 épisodes
d'hypoglycémie ont été relevés,
contre 7 pour la marche et 3 après
des séances de gymnastique".
Si vous êtes concernés par la maladie, il est conseillé de consulter
votre médecin avant de reprendre
une activité physique après l'âge
de 50 ans, ou 20 ans de diabète
N°29 - Avril 2014 Santé-MAG
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RECHERCHES MÉDICALES
La polio:
à nouveau, une urgence
de santé publique
Un jeune enfant se faisant vacciner,
contre la poliomyélite, au Pakistan
Q
uelques mois après avoir
lancé un plan, en vue d’éradiquer lapoliomyélite d’ici
2018, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS)sonne l’état d’urgence. La recrudescence du nombre
de cas au Pakistan, en Syrie et encore,
au Cameroun et la découverte de cas
importés, dansd’autres pays du Moyen
Orient et d’Afrique, a fait l’objet d’une
réunion d’urgence, ces derniers jours,
à Genève. Une propagation, internationale, du poliovirus est redoutée. «Si elle
n’est pas maîtrisée, la situation actuelle
pourrait sonnerles échecs des programmes d’éradication de la plus grave
des maladiesinfectieuses, que l’on peut
prévenir par la vaccination», expliquent
les représentants de l’OMS.
«Une réponse coordonnée au niveau
international est essentielle» face à ce
qu’elle considère comme "un événement extraordinaire".
Fin 2012, les espoirs d’éradication
apparaissaient proches. De janvierà
octobre, "seulement" 177 cas de polio-
36
Santé-MAG
N°29 - Avril 2014
myélite avaient été recensés, à travers
le monde. C’était 500 cas de moins
que l’année précédente sur la même
période.
Eradication proche, en 2012…
En 2012 donc – comme c’est le cas,
aujourd’hui, d’ailleurs – la maladie était
endémique dans trois pays:
l’Afghanistan, le Nigéria et le Pakistan. A la différence d’aujourd’hui, tous
les efforts étaient portés sur ces seuls
états et les perspectives d’éradication
étaient, alors, sérieuses. Mais, au fil des
mois, l’OMS a multiplié les alertes et les
campagnes massives de vaccination.
Si bien qu’actuellement 10 pays sont
concernés par la poliomyélite. Pour le
Pakistan, le Cameroun et la Syrie, le
risque de propagation international est
très élevé. Les 6 autres étant l’Afghanistan, la Guinée équatoriale, l’Ethiopie,
l’Irak, la Somalie et le Nigeria.
Des craintes, en Europe
Et l’Europe? La région est exempte
de poliomyélite depuis 2002. En novembre 2013, dans la revue The Lancet,
des experts, du Centre européen de
Prévention et de Contrôle des Maladies
(ECDC), à Stockholm (Suède), alertaient, toutefois, sur l’éventualité d’une
réintroduction du poliovirus sur le vieux
continent. Leur regard était, alors, porté vers la Syrie, où les premiers cas de
polio, depuis 1999, venaient de réapparaître.Ils expliquaient, alors, que de
nombreux Syriens quittaient leur pays,
pour se réfugier – entre autres – en Europe. Là où plusieurs pays ont, également, un taux de vaccination très faible;
à l’image de la Bosnie, de l’Ukraine et
de l’Autriche…
Rappelons que la poliomyélite est une
infection virale très contagieuse touchant, principalement, les enfants. Le
virus se transmet par l’eau, ou des aliments contaminés. Après s’être multiplié dans l’intestin, il envahit le système
nerveux. Il peut, alors, entraîner uneparalysie totale, en quelques heures.
Selon l’Institut Pasteur, «la maladie se
transmettant, essentiellement, par voie
féco-orale, les principales mesures de
prévention tiennent au développement
de l’hygiène. Comme il n’existe pas de
traitement, la seule action médicale préventive est constituée par le vaccin»
RECHERCHES MÉDICALES
Les cellules souches:
une thérapie cellulaire sans greffe
Des cellules souches, oui; mais, utilisées d'une manière complètement nouvelle: transformées en "usines à médicaments" elles
permettent de produire des protéines et des facteurs de croissance, pour accélérer la cicatrisation.
I
l s'agit d'une intervention innovante
de la médecine régénérative, réalisée par des chercheurs de l'Institut
neurologique Carlo Besta, à Milan
et présentée dans la revue Stem Cell
Research & Therapy.
La technique tire profit des petites
structures appelées "scaffolds" qui, une
fois plongées dans les cellules souches,
absorbent les substances que cellesci produisent et peuvent, donc, être
utilisées comme bandages spéciaux,
capables d'aider l'organisme à guérir les plaies chroniques (telles que les
ulcères diabétiques), dans une période
de temps pouvant être jusqu'à deux fois
plus courte.
"Il s'agit d'une approche, totalement
nouvelle, de l'utilisation des cellules
Fibroïne décellularisée
Fibroïne cellularisée
souches", déclare Eugenio Parati, direc- bétiques, en vérifiant si l'application des
teur du Département de neurosciences scaffolds accélérait la cicatrisation des
cliniques, de l'Institut neurologique lésions chroniques, qui caractérisent la
Carlo Besta et coordinateur de l'étude. maladie.
"Au lieu de les utiliser directement, Les chercheurs ont expérimenté, auscomme une sorte de panacée, capable si bien, l'utilisation des scaffolds, qui
de devenir n'importe quel type de cel- avaient, encore, les cellules souches
lule, nous les avons utilisées comme ancrées sur leur surface, que de scafproductrices de molécules actives, des folds ne contenant plus ces cellules,
sortes de capsules qui contiennent plu- démontrant que les deux techniques
sieurs médicaments, sans avoir besoin permettent d'accélérer, considérablede les transplanter dans le corps." Il ment, la guérison des lésions. Il a été
s'agit, donc, d'une véritable thérapie démontré que la surface de la plaie
cellulaire, qui ne nécessite pas de trans- à été réduite de 40%, dans le cas des
planter les cellules chez le patient. Ceci, scaffolds avec cellules souches ancrées,
selon les chercheurs, apporte plusieurs et de 35% dans l'autre cas, en l'espace
avantages: pratiques, parce que les de trois jours. Une guérison complète
mêmes cellules souches peuvent être est atteinte dans les deux cas au bout
réutilisées plusieurs fois, et les médica- d'environ 10 jours; soit, la moitié du
ments, puisqu'il s'agit seu- temps que mettent, normalement, ce
lement de molécules, ne type de blessures à cicatriser.
présentent pas de danger Les résultats confirment, donc, que les
de rejet.
substances, produites par les cellules,
Dans l'étude, les cher- restent piégées dans la matrice, même
cheurs de l'Institut Besta après enlèvement de celle-ci, en conseront utilisé des "scaffolds" vant une même capacité à réparer les
en fibroïne de soie, un ma- vaisseaux des cellules. Cependant,
tériel extrêmement mince, la matrice sans cellules permet une
capable de se dissoudre conservation plus facile, une réduction
dans le corps sans endom- de la possibilité de réactions immunomager l'organisme, et de logiques et donc de rejet, et un risque
libérer, progressivement, plus faible d'infections
les molécules qu'il
contient. Sur ces
structures des cellules souches ont En biologie, une cellule souche est une cellule indifféété "ancrées" les renciée se caractérisant par la capacité à engendrer
cellules adipeuses des cellules spécialisées par différenciation cellulaire
mésenchymaet une capacité à se maintenir par prolifération dans
teuses
adultes, l'organisme (auto-renouvellement) ou, indéfiniment,
pour faire en sorte en culture. Les cellules souches sont présentes chez
que les scaffolds tous les êtres vivants multicellulaires. Elles jouent en
s'imprègnent de effet un rôle très important dans le développement
protéines et de des organismes ainsi que dans le maintien de leur intéfacteurs de crois- grité au cours de la vie.
sance,
produits Les cellules souches animales concentrent l'attention de la recherche, en particulier celle de l'homme
par les cellules.
pour leurs applications en médecine. Mais les cellules
L'efficacité de la souches sont au centre de toutes les formes de vie
technique a, en- pluricellulaire et on les retrouve, par exemple, dans les
suite, été évaluée méristèmes des plantes
sur des souris dia-
Les cellules souches
N°29 - Avril 2014 Santé-MAG
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37
RECHERCHES MÉDICALES
Importance de la nutrition,
dans la prévention des pathologies
buccodentaires
Par le Pr Mehdid Chafika
INTRODUCTION
La cavité buccale est le reflet de l’état
de santé de l’individu. En effet, nombre
de maladies ont une expression buccale:
les hémopathies, qu’elles soient bénignes ou malignes, vont se traduire par
des gingivorragies, une pâleur de la muqueuse buccale, ou une rougeur...
Le SIDA, qu’il faut toujours rechercher
en présence de candidoses à répétition,
ou de gingivite ulcéro-nécrotique récidivante...
La cavité buccale renferme, dans son
milieu, des éléments inconstants =
de transit/l’alimentation, la plaque
bactérienne, ainsi que des éléments
constants/le fluide gingival, la salive, les
dents... .
Le premier chaînon de la nutrition est la
mastication. Elle permet la dégradation;
c'est-à-dire, la réduction du bol alimentaire, par l’intermédiaire des dents et
de la salive, dans le milieu buccal; d’où,
l’importance de la santé bucco-dentaire.
I-COMPOSITION DES ELELMENTS DE
LA CAVITE BUCCALE
1. La salive:
C’est un liquide biologique transparent,
légèrement visqueux et insipide.
Composition: 99,5% d’eau,
0,25% de minéraux
gazeux=O2, Azote, anhydre carbonique (dissous)
Cations =Na, Ca, K, Mg, Traces de Cu,
fer, mang, Zn, Cobalt,
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Santé-MAG
N°29 - Avril 2014
Anions=chlorures, Bicarbonates, fluor,
phosphates, traces de iodures, de bromures et de nitrites
0,25% éléments organiques
Glucides, lipides, protides, enzymes salivaires (ptyaline), urée, histamine, des
vitamines, de l’acide lactique, citrique,
des Ig Ms, E, G, As.
Le pouvoir tampon de la salive est
assuré par: les bicarbonates.
2. L’organe dentaire:
L’émail
Fraction minérale =96%
Des cristaux d’hydroxyapatite Carbonatée Ca10(PO4)6(OH) 2
Ca, Phosphates, Sodium, Potassium, Mg,
Cl, Zn, fluorures
Fraction organique= 0,4%
Protéines, traces de phospholipides
Phase aqueuse =3,6%
logé au cœur de la masse dentinaire.
C’est l’élément nourricier de la dent, elle
assure sa défense, sa sensibilité et sa
cicatrisation.
Le cément
C’est le tissu le moins minéralisé de l’organe dentaire avec l’os alvéolaire. Il recouvre la dentine radiculaire et assure la
fixation de la dent dans son alvéole, par
l’intermédiaire des fibres de Sharpey. La
minéralisation de l’os alvéolaire et du
cément est, à peu près, de 50 à 65%.
La pathologie de la cavité buccale, est
dominée par deux grands groupes.
C’est le tissu le plus dur de l’organisme.
La dentine
Fraction minérale 70%
Des cristaux d’hydroxyapatite, Carbonatée et magnésée
Ca10(PO4)6(OH) 2
Fraction organique 20%
80 à 90% de collagène
10 à 14% de protéines non collagéniques
Eau=10à12%
La pulpe
C’est un tissu conjonctivo-vasculaire,
1-La maladie carieuse
2-Les parodontopathies
II- QU’EST CE QUE LA NUTRITION ?
C’est l’ensemble des processus d’assimi-
RECHERCHES MÉDICALES
lation et de dégradation des aliments,
qui ont lieu dans un organisme, lui permettant d’assurer ses fonctions essentielles et sa croissance.
Nul n’ignore que la nutrition est la clé de
voûte d’une bonne santé.
La nutrition est à la croisée de:
la biologie;
de la medecine;
de la psychologie.
Elle se propose de comprendre le fonctionnement du corps humain et de
proposer des recommandations ALIMENTAIRES, OU MEDICALES, visant à
maintenir ce dernier en bonne santé.
Elle se compose de:
macronutriments (protéines, glucides
et lipides)
micronutriments (vitamines, minéraux
et oligoéléments)
En 1996, l’Organisation des Nations
Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation Mondiale
de la Santé (OMS) ont pu identifier les
problèmes de santé publique les plus
urgents, en Europe et ont conclu que ces
derniers touchaient, essentiellement, à
l’alimentation et aux maladies non transmissibles, liées au style de vie / l’obésité,
les maladies cardio-vasculaires, le diabète et le cancer.
Ces maladies peuvent provenir en partie:
d’un excès de nutriments caloriques
d’une carence en certains micronutriments.
Ainsi, des conseils alimentaires ont
été élaborés, pour les différentes
populations (selon le régime alimentaire
de chaque pays), sur la forme de
pyramides alimentaires. Il existe, donc,
la pyramide alimentaire irlandaise,
portugaise, britannique française etc...
Nous nous attelons, au sein de la
SANMO, pour l’élaboration de la
pyramide alimentaire algérienne.
Une alimentation équilibrée doit être de
règle.
Une alimentation équilibrée n'exclut
aucun groupe d'aliment, en raison justement de la présence de Vitamines
spécifiques dans chacun des groupes, y
compris dans les matières grasses.
De minéraux: Le calcium, le magnésium,
le phosphore, le potassium
Des éléments traces-oligoéléments: Qui
sont une forme particulière de minéraux,
qui sont nécessaires à l’organisme, mais
en très faible quantité= minéraux de
type «micronutriments»
Ce sont: le cuivre Cu, le zinc Zn, le fluor F,
l’iode I, le brome Br., le nickel Ni, le sélénium Se, le manganèse Mn, le chrome Cr,
le cobalt Co, le fer Fe, le molybdène Mo,
le silicium Si, le vanadium V...
QUELLE EST L’IMPORTANCE DE L’ALIMENTATION DANS LE DEVELOPPEMENT DENTAIRE ?
Avant la naissanc (au cours de
l’odontogenese)
Un trouble nutritionnel chez la maman
(vomissements répétés...), une avitaminose A et C, ou une hypovitaminose
A, peut être à l’origine d’hypoplasie de
l’émail: anomalies acquises. Elle sera,
toujours, symétrique dans ce cas.
La sévérité de l’atteinte sera fonction du
moment de survenue:
soit précocement (lors de la synthèse
de la matrice)
soit tardivement (lors de la minéralisation de la matrice).
Exemple: Enfant âgé de 4 ans, seul atteint d’une fratrie de 4.
L’anamnèse ne révèle qu’un déficit nutritionnel chez la maman, au cours de
la grossesse, du fait de vomissements
répétés.
Après la naissance (de 0 à 8 ans)
Avant l’eruption dentaire:
L’effet post résorption = effet prééruptif.
L’alimentation doit être riche, répartie en
quantités suffisantes:
en protéines,
en sel de calcium,
vitamines.
La nutrition du bébé nouveau-né, s’avère
beaucoup plus importante, surtout dans
la période où les dents se développent,
traversent, où sont en train de traverser
la gencive (1ère année de la vie).
Un épisode de malnutrition, même modéré, au cours de la première année de
la vie, a pour conséquences:
un retard d’éruption des dents temporaires
une augmentation du nombre de dents
cariées.
C’est, environ, jusqu’à l’âge de huit ans
que l’on peut s’attendre à des effets endogènes, relatifs aux dents; car, c’est à
la fin de cette période que s’achève la
minéralisation de la couronne des dents
permanentes.
Après l’éruption dentaire:
L’effet pré-résorption. Il se fait sentir sur
les surfaces des dents déjà évoluées.
Dès L’éruption dans le milieu buccal:
1- Les dents sont recouvertes d’une fine
pellicule acellulaire: pellicule acquise
exogène: PAE
Composition: majoritairement de
protéines et de composés salivaires
Le rôle de PAE (épaisseur = 0,5 à 1,5um)
lubrifier la surface dentaire, pour faciliter la mastication
protéger les tissus durs dentaires des
attaques bactériennes. Mais aussi, elle
fournit la base, pour le biofilm.
2 - L’émail dentaire est immature
Il incorpore des ions phosphates, calcium et fluor avec le temps; ce qui réduit
sa porosité et sa perméabilité.
QUELLES SONT LES CONSEQUENCES
D’UNE ALIMENTATION RICHE EN HYDRATES DE CARBONE ?
Elles sont fonction du moment où elle
intervient.
Pendant l’odontogénèse:
Elle entraîne:
un déséquilibre du rapport calcium
phosphore,
de même qu’une perturbation du
métabolisme des améloblastes. Ce qui
entraîne une
moindre résistance de l’émail, qui aura
une teneur élevée en glycoprotéines.
Au moment de l’éruption des dents
temporaires:
un allaitement prolongé,
Une consommation de biberon à teneur sucrée,
L’utilisation de sucette sucrée, ou de
sirop sucré à but thérapeutique entraîne
l’apparition de la carie du biberon.
Ces facteurs présentent, en plus, l’inconvénient majeur d’intervenir au moment
de l’endormissement; c'est-à-dire, au
moment où le débit salivaire est quasiment nul.
Importantes destructions carieuses
N°29 - Avril 2014 Santé-MAG
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RECHERCHES MÉDICALES
QUELLES SONT LES CONSEQUENCES
D’UN DESEQUILIBRE ALIMENTAIRE ?
I- Les minéraux et éléments traces
Le fluor
L’intoxication fluorée (fluorose dentaire)
Ce type d’atteinte «discrète ne nuisant
pas vraiment à l’esthétique» est tout à
fait accepté par certains professionnels
étrangers, en comparaison du bénéfice
recueilli, concernant la baisse de la prévalence de la maladie carieuse, dans la
population générale.
Le sélénium
Élément indispensable au corps humain. Il aide à son maintien et à sa
beauté. C’est un puissant antioxydant,
précurseur du glutathion peroxydase.
Il est indiqué, à titre préventif, chez
l’homme, à partir de 40 ans, à raison
200 ug/j. Une à deux cures de trois
mois, l’année.
Attention: l’intoxication peut survenir à
partir de 800 ug, au long cours.
Le fer
dans le cas d’anémie sidéropénique
(en cas de déficit en fer):
On retrouve:
une atrophie des muqueuses
les gencives sont pâles
Dans le cas d’anémie ferriprive, si le
déficit en fer est important, tel que
chez les malades sous-alimentés, les
cas de malabsorption, ou chez certaines femmes, on retrouve:
une atrophie des papilles filiformes,
fungiformes,
la langue est lisse et luisante, avec la
sensation de brûlure
une candidose buccale.
II- Les vitamines
Le déficit en vit. B1
Les conséquences au niveau buccal
sont:
une chéilite angulaire
une glossite
Fluorose minime
Fillette ayant habité Hassi-R'mel
de 6 mois à 8 ans
Fluorose iatrogénique
Supplémentation arrêtée au bout de
deux ans, suite à la constatation des
dyschromies
Fluorose endémique,
Stades avancés de fluorose chez deux
habitants de la région du Souf (Algérie, mars 2009): attention aux autres
atteintes rénales, osseuses...
40
Santé-MAG
N°29 - Avril 2014
La vit. B9
Elle intervient dans la synthèse de
l’ADN et des tissus à renouvellement
rapide, tels que:
le sang
les muqueuses (digestive, buccale et
vaginale).
En cas de déficit, on retrouve une atrophie de la muqueuse buccale.
L’anémie pernicieuse (mégaloblastique: déficit en vit. B12)
L’étiologie est une anomalie de la muqueuse gastrique, qui ne produit pas
assez de facteurs intrinsèques. Il existe
des facteurs moins fréquents: gastrectomie, dysfonction pancréatique,
maladie de l’iléon.
Les symptômes au niveau buccal:
dysgueusie
pâleur
sensation de brûlure de la langue.
Le déficit en vit. du groupe B et C =
Aphtes, gingivites, défaut de structure
amélaire.
CONCLUSION
Une alimentation équilibrée est de
règle. Elle permet à l’organisme d’évoluer normalement et favorablement,
sans conséquences, sur les différentes
fonctions essentielles, ni l’installation
de pathologies, au pronostic souvent
sombre. Elle doit être riche et variée
Bibliographie
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techniques; EMC (paris – France) Odontologie 23010 a 30 1990: 6p
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* Pr Mehdid Chafika,
maître de conférence Cl A en
Odontologie Conservatrice- Endodontie,
département de Chirurgie dentaire
d’Alger.
RECHERCHES MÉDICALES
Modélisation en médecine:
De nouveaux modèles de souris,
pour révolutionner la recherche
contre la maladie d'Alzheimer
Dans une étude, publiée dans Nature Neuroscience, un groupe de chercheurs, dirigé par Takaomi Saido, de l'institut des
sciences du cerveau du RIKEN, au Japon, rapporte la création de deux nouveaux modèles de souris, pour la maladie d'Alzheimer, qui pourraient bien révolutionner la recherche contre cette maladie.
L
a maladie d'Alzheimer
est la principale cause de
démence, chez les personnes âgées. Elle impose
une charge sociale et économique
considérable sur la société moderne. Au Japon, on estime que ce
fardeau atteindra 500 milliards de
dollars en 2050, un chiffre équivalent aux recettes annuelles du
gouvernement. Malheureusement,
il s'est révélé extrêmement difficile de développer des médicaments capables d'améliorer le sort
des patients et après avoir fait des
progrès phénoménaux dans les années
90, le rythme s'est ralenti. Le Dr Saido
estime qu'une partie des difficultés rencontrées est imputables aux modèles de
souris utilisés. Ceux-ci ne seraient pas
capables de reproduire, fidèlement, les
véritables conditions de la maladie et ne
permettent, donc, pas aux scientifiques
de comprendre les mécanismes qui
conduisent à la neuro-dégénérescence.
Il considère même que la plupart des
découvertes, réalisées au cours de la
dernière décennie, pourraient être faussées, puisque basées sur des modèles
inadéquats.
Les problèmes des anciens modèles de
souris seraient liés à la surexpression
d'une protéine, appelée précurseur de
l'amyloïde, ou APP, qui engendre les peptides d'amyloïde-β (Aβ). Ces peptides
s'accumulent dans le cerveau conduisant, progressivement, à la neuro-dégénérescence, qui caractérise la maladie
d'Alzheimer. Cependant, chez les souris, la surexpression de l'APP provoque
des effets, qui n'apparaissent pas dans
la maladie d'Alzheimer, chez l'homme.
Par exemple, les souris mutantes APP
meurent, souvent, de manière précoce,
pour des raisons inconnues et le groupe
de la maladie d'Alzheimer humaine.
Les souris de ce modèle présentent
une accumulation précoce de peptides d'Aβ et surtout, elles subissent
des dysfonctionnements cognitifs,
similaires à ceux observés lors de
la progression de la maladie, chez
l'homme. Le second modèle, obtenu avec l'addition d'une autre mutation, découverte chez une famille
suédoise, présente une initiation de
la perte de mémoire encore plus
Dr. Takaomi Saido rapide.
Ces nouveaux modèles peuvent être
utiles dans deux domaines majeurs.
de chercheur du RIKEN suppose que
ceci est dû à la génération de fragments Le premier modèle qui exprime de hauts
toxiques d'APP, tels que CTF-β. De plus, niveaux de peptides d'Aβ, semble être un
certains fragments d'APP pourraient être modèle réaliste, pour la forme humaine
neuro-protecteurs rendant, alors, difficile de la maladie d'Alzheimer et pourrait
d'estimer si les médicaments sont effi- être utilisé, pour élucider les mécanismes
caces, grâce à leur action sur les peptides de dépôt de l'Aβ. Le second modèle, qui
d'Aβ, impliqués dans la maladie d'Alzhei- présente les symptômes de la maladie de
mer, chez l'homme ou bien, si la régres- façon très précoce, pourrait être employé
sion de la maladie est due à d'autres pour examiner les facteurs en aval des
effets, non extrapolables à l'homme. En dépôts d'Aβ-40 et Aβ-42; par exemple,
outre, le gène, qui exprime l'APP, est la protéine tau, dont on suppose que la
inséré à différents emplacements du pathologie est impliquée dans la neurogénome; ce qui peut, potentiellement, dégénérescence.
désactiver d'autres gènes présents sur Ces résultats pourraient, un jour, contrile lieu d'insertion et ainsi, créer des arte- buer au développement de médicaments et à la découverte de nouveaux
facts, que l'on ne voit pas chez l'homme.
Fort de ces connaissances et hypothèses, bio-marqueurs, pour la maladie d'Alzheile Dr Saido a lancé, plus de 10 ans aupa- mer. Grâce à leurs nouveaux modèles, le
ravant, un projet visant à concevoir un groupe étudie, actuellement, plusieurs
nouveau modèle de souris, qui autorise- protéines, qui ont le potentiel pour être
rait des évaluations plus précises des thé- des bio-marqueurs.
rapies contre la maladie. L'un des princi- Le Dr Saido a déclaré: "Nous avons le depaux obstacles impliquait des parties non voir, envers la société, de rendre la maladie
codantes de gènes (intron), qui se sont d'Alzheimer évitable et soignable. La créaavérées indispensables à la création de tion de modèles de souris appropriés sera
une avancée, majeure, vers la compréhenmodèles plus spécifiques.
L'équipe est, finalement, parvenue à sion du mécanisme de la maladie; ce qui
créer deux nouveaux modèles de souris. amènera à l'établissement de diagnostics
Le premier, NL-F/NL-F possède deux mu- pré-symptomatiques, à la prévention et
tations caractéristiques du type familial au traitement de la maladie"
N°29 - Avril 2014 Santé-MAG
41
41
RECHERCHES MÉDICALES
Purpura rhumatoïde de l’adulte
Par Evangéline Pillebout*
RÉSUMÉ
Le purpura rhumatoïde (PR) est une vascularite systémique des petits vaisseaux
à dépôts d’immunoglobuline A(IgA),
beaucoup plus fréquent chez l’enfant
que chez l’adulte (150 à 200 pour 1).
La prévalence du PR, chez l’adulte,n’est
pas connue et son incidence est estimée
à 1 par million. La maladie de l’adulte
semble, en effet, différer de cellede
l’enfant, par l’incidence et la gravité
des manifestations cliniques. Le PR est
caractérisé par l’association d’unpurpura
vasculaire cutané à des signes articulaires et gastro-intestinaux; une atteinte
rénale s’associe, parfois, à cessignes. Il
s’agit, alors, d’une glomérulonéphrite
à dépôts mésangiaux d’IgA. Plus rarement, des localisations neurologiques,
pulmonaires, cardiaques, ou urogénitales peuvent s’observer. Sa physiopathologie demeure inconnue, maisles IgA
joueraient un rôle central. Lorsque la
symptomatologie est peu sévère, seul un
traitement symptomatiqueest conseillé.
À l’opposé, dans les formes digestive
ou rénale sévères, des traitements plus
agressifs associant, le plus souvent, des
corticostéroïdes à du cyclophosphamide
ont été proposés. Leur efficacité est en
cours d’évaluation.
Le pronostic, à court terme, de la maladie dépend de la sévérité de l’atteinte
digestive et à long terme, de lasévérité
de l’atteinte rénale. Les études, ayant un
suivi suffisamment prolongé, montrent
qu’1/3 des malades adultes évolue vers
l’insuffisance rénale terminale.
caractérisée par l’association de signes
cutanés, articulaires et gastro-intestinaux, pouvant survenirpar poussées.
Une atteinte rénale s’associe, parfois, à
ces signes. Le pronostic de la maladie,
à courtterme, dépend de la sévérité de
l’atteinte digestive et à long terme, de
l’atteinte rénale. La fréquence etle pronostic de cette atteinte sont extrêmement variables, selon les séries. Des publications, récentes,montrent l’évolution
vers l’insuffisance rénale (IR) chronique,
parfois plus de 10 ans après la premièrepoussée [1–3].
ÉPIDÉMIOLOGIE
Le purpura rhumatoïde peut se manifester à tout âge (de 5 mois à 89 ans), mais
atteint, principalement,l’enfant entre 3
et 15 ans. Chez l’enfant, son incidence
est de l’ordre de 1/6 660 à 1/4 880 [4].
Il estbeaucoup plus rare chez l’adulte,
où son incidence serait de l’ordre de 1
pour 1 million [5]. Le ratio enfants/adultes
varierait ainsi de 150 à 205. Le purpura
rhumatoïde de l’adulte diffère de celui
de l’enfantpar sa faible incidence et la
plus grande sévérité des manifestations
cliniques [3,6,7]. La maladie estplus fréquente chez les patients de sexe masculin (sexe ratio: 1,5). L’incidence augmente
en hiver,mais peut varier d’une année à
l’autre. Le purpura rhumatoïde est rapporté dans tous les pays dumonde, mais
sa distribution est variable. Il paraît plus
fréquent au Japon, en Asie du Sud-Est,
en Europeet en Australie qu’en Amérique du Nord et Afrique du Sud. On
l’observe dans toutes les ethnies,mais il
est plus rare chez les sujets noirs.
DESCRIPTION ANATOMO-CLINIQUE
Manifestations cliniques extrarénales
Cutanées
L’atteinte cutanée est quasimentconstante et inaugure le tableau cliniquedans plus de 2/3 des cas. Il s’agit,le
plus souvent, d’un purpura vasculaire (figure 1). Il est symétrique,prédomine aux
zones de pression,en particulier autour
des chevilleset au niveau des fesses,
mais peuts’étendre à l’ensemble du tégument.
La lésion primitive est, généralement,une
pétéchie.Elle peut confluer, pourformer
des macules; voire, des ecchymoses.
Chez l’adulte elle se compliquede nécrose ou de bulles hémorragiques, dans
35 % des cas, qui sontexceptionnelles
chez l’enfant [3]. Les lésions régressent,
progressivement,pour disparaître en 15
jours. Il peutn’y avoir qu’un seul rash de
résolutionrapide, ou plusieurs poussées
successives.
MOTS CLÉS
CMV: cytomégalovirus;
EBV: virus d’Epstein-Barr;
Ig: immunoglobulines;
IR: insuffisance rénale;
VIH: virus de l’immunodéficience humaine
DÉFINITION
Le purpura rhumatoïde, ou syndrome
de Schönlein-Henoch, est une vascularite systémique des petitsvaisseaux,
en rapport avec des dépôts tissulaires
de complexes immuns, contenant des
immunoglobulinesA (IgA). Il atteint,
principalement, l’enfant; l’affection étant
plus rare, chez l’adulte. La maladie est42
Santé-MAG
N°29 - Avril 2014
Figure1: Purpura rhumathoïde, lésions cutanées
Purpura vasculaire des membres inférieurs, symétrique, déclive, prédominant aux chevilles.
Lésions nécroticobulleuses et éléments purpuriques de plus petite taille.
RECHERCHES MÉDICALES
L’étude de la biopsie cutanéemontre,
typiquement, une vascularité leuco-cytoclasique, avec nécrose fibrinoïde et
infiltrat péri-vasculairede neutrophiles
et de cellules mononuclées. En immunofluorescence, on observe, dans la
paroides vaisseaux lésés, des dépôts
d’immunoglobuline A, de la fraction C3
du complément et de fibrine.
Articulaires
Les manifestations articulaires sont présentes dans 2/3 des cas et se traduisent
par des arthralgies touchant, principalement, les chevilles et les genoux.
Elles sont d’intensité variable, souvent
rapidement résolutives. Une ou plusieurs
articulations sont touchées, simultanément ou successivement. À la douleurpeut s’associer un gonflement péri-articulaire, en rapport, le plus souvent, avec
une synovite, qui nedétruit jamais l’articulation.
Digestives
Les manifestations digestives sont fréquentes, variables en fonction des séries. Il s’agit de douleursspasmodiques,
modérées, mais pouvant être sévères
conduisant, alors, à la laparotomie. Elles
peuvents’associer à une hémorragie digestive occulte (présence de sang dans
les selles, à la bandelette), maisparfois
gravissime, engageant le pronostic vital.
L’endoscopie trouve, alors, un purpura
pétéchial; voire,de véritables plages de
nécrose de la paroi digestive.
Autres
Les autres manifestations sont beaucoup plus rares. Dans le cadre des
manifestations neurologiques,on peut
observer des céphalées, des convulsions, des parésies, voire un coma.
Plus exceptionnellementsont décrites
des orchi-épidydimites (le plus souvent chez le jeune garçon), urétrites,
pancréatites,parotidites, myosites, épisclérites, hémorragies pulmonaires et
myocardites.
ATTEINTE RÉNALE
Une atteinte rénale survient dans 20 à 54
% des cas de purpura rhumatoïde, chez
l’enfant et dans 45 à85 %, chez l’adulte
[7–11]. L’incidence varie selon les séries, en
fonction du mode de recrutement desmalades et des critères diagnostiques
retenus, pour affirmer l’atteinte rénale.
Chez l’adulte, l’atteinterénale du purpura
rhumatoïde ne représenterait que 0,6 à
2 % des néphropathies [12].
L’atteinte rénale survient, généralement,
au cours du premier mois de la maladie,
mais des anomaliesurinaires peuvent
être observées après plusieurs mois,
parfois au cours d’une nouvelle poussée
depurpura.
L’hématurie, le plus souvent microscopique, est le signe le plus précoce.
À cette hématurie peuvent s’associer
d’autres signes évocateurs de glomérulonéphrite, une protéinurie de débit
variable, voireun syndrome néphrotique
et une insuffisance rénale. Chez l’adulte,
l’atteinte rénale est non seulement plus
fréquente, mais également plus sévère.
La présence d’une insuffisance rénale,
au momentdu diagnostic, est exceptionnelle chezl’enfant, alors que son incidence peut atteindre 32 % chez l’adulte
[3]. Une hypertensionartérielle peut s’associer à ces signes, ou êtreisolée.
Tableau 1: Fréquence et caractéristiques de
l'atteinte rénale du purpura rhumatoïde chez
l'adulte et chez l'enfant
Manifestations rénales (%)
Hématurie macroscopique
Enfants
42
Hématurie microscopique
33
protéinurie
62
Syndrome néphrotique
21
Infuffisance rénale
8
Hypertension artérielle
14
La fréquence, tous signes confiondus,
d'atteinte rénale au cours des 3 premiers
mois du diagnostic est variable selon les
auteurs: 20 à 54% chez l'enfant à 85% chez
l'adulte (8)
d’IgM (20 % des cas) [15]. Les dépôts mésangiauxsont observés dans les glomérules scléreux, permettant un diagnostic
rétrospectif. L’examen en microscopie
optique montre une grande diversité de
type et de sévérité de lésions glomérulaires.
Nous avons proposé, pour l’adulte, une
classification fondée sur une forte corrélation anatomoclinique[3].
Elle distingue:
-la glomérulonéphrite mésangiopathique;
la glomérulonéphrite segmentaire et
focale;
la glomérulonéphrite proliférative endo-capillaire diffuse;
la glomérulonéphrite endo-capillaire et
extra-capillaire;
le rein fibreux, correspondant au stade
terminal (encadré 1).
Chez l’adulte, la lésion la plus fréquemmentrencontrée est la classe 3. La proliférationendo- et extra-capilAdultes laire est rare, touchantmoins
de 10 % des cas. On peut,
22
également,observer des lésions
75
moins spécifiques, commela né55
crose fibrinoïde, qui s’observe,
19
surtout, à laphase aiguë. Des lé25
sions tubulo-interstitiellessont,
27
fréquemment, associées aux lésions glomérulaireset sont, fortement, corrélées à la présenced’une insuffisance rénale. Il existe, volontiers,des
cylindres hématiques. Les lésionsvasculaires sont, également, fréquentes,
mêmechez l’adulte jeune.
La néphropathie du purpura rhumatoïdeest une néphropathie glomérulaire ÉTIOLOGIE/PHYSIOPATHOLOGIE
à dépôts d’IgA très proche de la mala- Peu de progrès ont été réalisés dans la
die de Berger. Seul le contexte clinique compréhension du mécanisme physiopermet, d’ailleurs, deles distinguer his- pathologique du purpurarhumatoïde. La
tologiquement [13,14]. L’étudeen immu- réponse anormale d’un système immun
nofluorescence confirme le diagnosticde immature à une agression antigénique
glomérulonéphrite à dé pôts d’IgA.
externea été l’hypothèse la plus souvent
Les dépôts mésangiaux sont présents avancée [8]. On observe, en effet, chez
danstous les glomérules, leur abon- certains de ces patients desanomalies du
dance est variable et ils
système immunitaire
peuvent même débor- Encadré 1
portant, surtout, sur
der le long des parois Classification histologique des
les IgA, qui joueraient,
des capillaires glomé- lésions glomérulaires du purpura
classiquement, un rôle
rulaires, voire du pôle rhumatoïde de l'adulte (3)
centralau cours du purvasculaire. À ces dépura rhumatoïde, réI. Glomérulonéphrite
pôts d’IgA (essentiel- mésangiopathique
pondant à un antigène
lement IgA1et lambda, II. Glomérulonéphrite segmentaire
présenté par les celplus fréquemment que et focale
lules immunitairesdes
kappa),
s’associent, III. Glomérulonéphrite proliférative
muqueuses: augmenendocapillaire
diffuse
constamment,
des
tation du taux sérique
a) modérée
fractions C3 du comd’IgA,
déséquilibré
b) sévère
plément, parfois des IV. Glomérulonéphrite proliférative
en faveur des sousdépôts d’IgG (40 % des endo- et extracapillaire
classes IgA1,circulation
cas) et plus rarement V. Rein fibreux
de complexes immuns
N°29 - Avril 2014 Santé-MAG
43
43
RECHERCHES MÉDICALES
composés d’IgA, anomalies de la glycosylation des IgA et augmentationdu nombre de lymphocytes B circulants porteurs d’IgA membranaires et
capables,in vitro,deproduire un excès
d’IgA. D’ailleurs, la maladie est, souvent,
précédée d’une infection de la sphère
ORL,ou respiratoire (streptocoque,
adénovirus, parvovirus, Mycoplasma
pneumoniae, etc.), ou d’une prisemédicamenteuse, toxique ou alimentaire;
en particulier, chez l’enfant. Elle a, également, été associée àd’autres infections virales, telles que celles à Parvovirus B19, EBV (virus d’Epstein-Barr),
CMV (cytomégalovirus),VIH (virus de
l’immunodéficience humaine) [8,10]. Plus
récemment, il a été montré, chezl’adulte,
l’association à certains cancers, et particulièrement des épithéliums muqueux,
plus fréquentsau cours de l’intoxication
alcolo-tabagique (tumeurs des voies
aérodigestives supérieures et pulmonaires), sans que l’existence d’un véritable syndrome paranéoplasique puisse
être affirmée [16].
CRITÈRES DIAGNOSTIQUES
Le diagnostic de purpura rhumatoïde
se fait sur la clinique, lorsque s’associent à un purpura vasculairecutané des
manifestations articulaires, digestives
et rénales. Il n’existe aucun signe biologiquespécifique de la maladie. Le taux
sérique d’IgA est élevé dans 60 % des
cas, mais ceci ne constitue,en aucun cas,
un argument formel, pour affirmerle
diagnostic.
Les histologies cutanée (vasculariteleuco-cytoclasique; figure 2) et rénale (glomérulonéphriteendo-capillaire; figure 3)
associées à laprésence de dépôts d’IgA
dans ces tissus peuventêtre utiles, en
particulier chez l’adulte. En 1990,l’American College of Rheumatology [17] a proposé, pour distinguer le purpura rhumatoïde desautres vascularites, les critères
suivants:
âge < 20 ans;
purpura vasculaire;
douleurs abdominales aiguës, ou vasculariteleuco-cytoclasique à la biopsie
cutanée.
La présence d’au moins 2 de ces critères
a une sensibilité de 87,1 % et une spécificité de 87,7 % (Encadré 2). En 1994, la
présence de dépôts d’IgA dans les petits
vaisseaux cutanés, intestinaux ou rénaux
a été ajoutée à ces critères [18]. Les critères les plus récents sont proposés par
Helander et al [19].
Chez un patient ayant une vascularite
leuco-cytoclasique, le diagnostic de
44
Santé-MAG
N°29 - Avril 2014
Figure2: Purpura rhumatoïde, histologie
cutanée
Dans le derme superficiel, la majorité des
vaisseaux est nécrosée (nécrose fibrinoïde).
Le chorion est oedémateux et contient
d'bandants polynucléaires neutrophiles dont
de nombreux leucocytoclasiques HES X400
A
B
C
Figure3: Purpura rhumatoïde, histologie
rénale
A: Immunofluorescence: dépôts granuleux,
mésangiaux d'IgA (A). X400. Microscopie
optique. B: Glomérulonéphrite segmentaire
et focale (classe 2) au contact d'un dépôt
fibrinoïde. Cylindre hématique. Trichrome
de Masson X400. C: Glomérulonéphrite
endocapillaire diffuse et sévère (classe 3b).
Foyer de nécrose fibrinoïde et petite réaction
proliférative extracapillaire en croissant.
Trichrome de Masson X400.
purpura rhumatoïde peut être fait si, au
moins, 3 des critères suivants sont présents:
dépôts vasculaires dermiques d’IgA;
âge < 20 ans;
atteinte gastro-intestinale (douleur
abdominale, ou présence de sang dans
les selles);
infection récente des voies aériennes
supérieures;
présence d’une néphropathie mésangiale, avec ou sans dépôts d’IgA, à la
biopsie.
Ces critères sont, néanmoins, difficilement applicables à l’adulte, l’âge étant
un des critères principaux.
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
Les autres causes de purpura sont éliminées: thrombopénie (< 100 000/mm3),
hémopathie, ou maladie infectieuse,
tant bactérienne que virale. À l’opposé
des formes pédiatriques, chez l’adulte,
le purpura rhumatoïde est loin d’être
la première cause de vascularite. Les
autres maladies systémiques, responsables de purpura, sont évoquées de
principe: maladie de Wegener, de Churg
et Strauss, polyangéite microscopique,
lupus érythémateux disséminé, cryoglobulinémie mixte, etc. Enfin, la vascularite
cutanée d’hypersensibilité induite par
les médicaments est, parfois, difficile à
distinguer, lorsque le purpura rhumatoïde se présente dans sa forme cutanée
isolée.
PRISE EN CHARGE
Les corticostéroïdes sont efficaces, pour
diminue les douleurs abdominales et articulaires, comme les antalgiques usuels
[20]. Ils sont, donc, généralement utilisés,
en cas d’atteint digestive sévère, avec
stricte surveillance médicochirurgicale.
Les auteurs s’accordent à dire qu’ils sont
inefficaces sur l’atteinte cutanée.
Pour prévenir les complications rénales,
les résultats des études pédiatriques
sont contradictoires [21,22].
Encadré 2
Critères diagnostics de l'American
College of Rheumatology
La présence de 2 des 4 critères
permet de faire le diagnostic de
purpura rhumatoïde avec une
sensibilité de 87,1% et une spécificité
de 87,7%:
Âge ≤ 20 ans
Purpura infiltré
Douleurs abdominales aiguês
Présence sur une biopsie de
polynucléaires dans la paroi de
petits vaisseaux
RECHERCHES MÉDICALES
Des traitements plu agressifs, associant
aux stéroïdes des immunosuppresseurs
semblent plus efficaces ; mais, là aussi,
ces résultats sont d’interprétation délicate, puisqu’il s’agit d’études rétrospectives, ou sans groupe contrôle [23–25]. En
pratique, ces traitements sont utilisés
dans les formes sévères avec insuffisance rénale rapidement progressive.
De même, chez l’adulte, en l’absence
d’étude bien conduite, on est, actuellement, incapable de dire si un traitement
est efficace, dans cette maladie.
PRONOSTIC
Le risque vital est, avant tout, lié à l’atteinte digestive, lorsque celle-ci se complique de perforation, ou d’hémorragie
gastro-intestinale non contrôlée. Ces
complications, plus fréquentes chez l’enfant, sont, néanmoins, exceptionnelles.
L’atteinte pulmonaire (hémorragie intraalvéolaire) est très rare ; mais, souvent,
fatale. Le pronostic à long terme dépend, essentiellement, de l’évolution de
l’atteinte rénale.
Alors que le risque d’évolution vers l’insuffisance rénale est faible, chez l’enfant,
de l’ordre de 5 à 15 % [8–11], il semble beaucoup plus important, chez l’adulte. Une
étude rétrospective française de 250 patients avec atteinte rénale montre, après
plus de 5 ans de suivi, que plus d’un tiers
des patients ont une insuffisance rénale
chronique et que seulement 20 % sont
en rémission complète, sans protéinurie, hématurie, ou insuffisance rénale [3].
Des chiffres équivalents sont retrouvés,
dans une étude italienne, portant sur
97 adultes [26]. Toutes les études, que
ce soit chez l’enfant ou chez l’adulte,
s’accordent à dire qu’il n’existe aucune
corrélation entre la présentation, ou l’intensité des signes extrarénaux et l’histologie, ou l’évolution de l’atteinte rénale.
Chez l’adulte, s’agissant, souvent, de
petites séries, aucune corrélation ne
peut être faite. Une étude italienne [26]
trouve comme facteur de mauvais pronostic rénal une protéinurie, au moment
du diagnostic > 1,5 g/jour, ainsi que la
présence d’une insuffisance rénale et
d’une hypertension artérielle. L’étude
française a, également, montré, en analyse multi-variée, que l’existence d’une
insuffisance rénale et d’une protéinurie
> 1 g/jour étaient des facteurs pronostiques d’insuffisance rénale sévère à
long terme [3]. Il existe, également, des
facteurs histologiques de mauvais pronostic: nécrose fibrinoïde glomérulaire,
sclérose glomérulaire globale et fibrose
interstitielle, dont la valeur pronostique
est, d’ailleurs, maintenant, admise pour
de nombreuses glomérulopathies, et en
particulier, pour la maladie de Berger.
Contrairement à ce que l’on observe
chez l’enfant, la présence d’une prolifération extra-capillaire ne semble pas
influencer le pronostic [3].
QUESTIONS NON RÉSOLUES
L’étude de la physiopathologie des
néphropathies à IgA permettrait de
comprendre pourquoi certains patients
développent une néphropathie, au cours
du purpura rhumatoïde et inversement,
pourquoi d’autres ne développent pas
de maladie systémique, au cours de la
maladie de Berger. L’identification de
gènes de susceptibilité pourrait expliquer les différentes formes cliniques de
la maladie. Le traitement des formes viscérales sévères du purpura rhumatoïde
de l’adulte reste à définir, notamment
concernant l’intérêt des corticostéroïdes, seuls ou associés à des immunosuppresseurs
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* Evangéline Pillebout,
Service de néphrologie et de
transplantation, Hôpital Saint-Louis,
F-75010 Paris, France.
N°29 - Avril 2014 Santé-MAG
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RECHERCHES MÉDICALES
Coopération Ulg et Inserm:
impact de la lumière
sur le cerveau humain
Le cerveau humain contrôlé par une mémoire photique, pour les fonctions exécutives
En exploitant les propriétés photo-réceptrices uniques de la mélanopsine
et une approche de pointe en Imagerie
par Résonance Magnétique fonctionnelle, des chercheurs de l'ULg et de
l'INSERM ont pu montrer que l'impact
de la lumière sur les régions cérébrales,
nécessaires à la réalisation d'une tâche
cognitive, dépendait de la couleur
spécifique de la lumière reçue plus d'une
heure auparavant. Leurs travaux sont
publiés dans la revue PNAS.
I
l est établi, depuis longtemps, que
la lumière exerce des effets, importants, sur le cerveau et notre bienêtre. La lumière n'est pas, uniquement, indispensable à la vision, mais
joue, aussi, un rôle essentiel dans un
ensemble de fonctions, dites "non-visuelles", comme la synchronisation de
notre horloge biologique avec l'alternance jour-nuit. La lumière constitue,
également, un stimulant puissant, pour
l'éveil et la cognition et elle est, couramment, employée pour améliorer la performance et pour lutter contre la somnolence, ou le "blues hivernal".
Les mécanismes, qui sous-tendent ces
effets positifs de la lumière, ne sont que
très peu connus. Durant les 10 dernières
années, des scientifiques ont découvert
un nouveau type de cellule, sensible à
la lumière dans l'œil (photorécepteur),
appelé mélanopsine. Ce nouveau photorécepteur est essentiel, pour transmettre
l'information lumineuse vers de nombreux centres du cerveau, dits "nonvisuels". Les recherches en laboratoire ont
montré que sans ce photorécepteur, les
fonctions nonvisuelles sont perturbées,
l'horloge biologique est déréglée et
fonctionne en "roue libre", par rapport à
l'alternance jour-nuit et l'effet stimulant
de la lumière est compromis. La mélanopsine est extraordinaire, à plus d'un
titre et diffère des cônes et des bâtonnets, puisqu'elle exprime des propriétés
ressemblant aux photorécepteurs des
invertébrés et elle est, particulièrement,
sensible à la lumière bleue.
Chez l'être humain, on ne peut appliquer des outils génétiques et le rôle de
la mélanopsine, dans la régulation de
l'éveil et de la cognition humaine, n'est
pas établi. Cependant des chercheurs
16 jeunes participants ont réalisé une tâche cognitive auditive pendant qu'ils étaient
exposés à une lumière-test. Les régions cérébrales en orange répondaient plus
à la lumière-test, si les participants avaient été exposés à une lumière orange 70
minutes plus tôt. 1. Thalamus; 2. Cortex préfrontal dorso-latéral; 3. Cortex préfrontal
ventro-latéral. Ces régions sont importantes, pour la régulation de l'éveil et des
processus cognitifs complexes
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Santé-MAG
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du Centre de Recherche du Cyclotron de
l'Université de Liège et du Département
de Chronobiologie de l'Institut Cellules
Souches et Cerveau de l'INSERM (Bron,
France) viennent d'apporter les preuves
de l'implication de la mélanopsine, dans
l'impact de la lumière sur le cerveau.
En exploitant les propriétés photo-réceptrices uniques de la mélanopsine et
une approche de pointe en Imagerie par
Résonance Magnétique fonctionnelle
(IRMf), ils ont pu montrer que l'impact
de la lumière, sur les régions cérébrales
nécessaires à la réalisation d'une tâche
cognitive, dépendait de la couleur spécifique de la lumière reçue plus d'une
heure auparavant. Une exposition, préalable, à la lumière orange, avant une
lumière-test, augmente l'impact de cette
lumière-test, alors qu'une exposition
préalable à une lumière bleue produit
l'effet inverse. Ce phénomène de rémanence d'une exposition à la lumière, sur
la réponse lumineuse suivante, est typique de la mélanopsine et de certains
photo-pigments, rencontrés chez les
invertébrés et les plantes et est connu
sous le nom de "mémoire photique".
Le cerveau humain aurait, donc, une machinerie de type invertébré dans l'œil,
qui participe à la régulation de la cognition. Il est possible que ce mécanisme
explique ce que la recherche chronobiologique humaine a qualifié "d'effet
de l'historique lumineux préalable", une
forme d'adaptation lumineuse, dans le
long terme. De façon générale, la lumière
de notre environnement évolue au cours
de la journée et ces changements modifient notre état. Cette recherche met en
avant l'importance de la lumière, pour les
fonctions cognitives cérébrales et constitue une preuve en faveur d'un rôle cognitif de la mélanopsine. Cette découverte
plaide pour l'utilisation et la conception
de systèmes lumineux, qui optimisent les
performances cognitives
RECHERCHES MÉDICALES
Un nouveau type d'implants
pourrait aider le cerveau à s'auto-reconstruire,
après une lésion traumatique
Des chercheurs de l'IBEC, de l'Université de Barcelone et de l'UPC ont développé un implant capable d'aider la régénération
des tissus cérébraux, tout particulièrement dans des cas de blessures pré et postnatales. Leurs travaux ont montré que des
implants composés de nano-fibres d'acides poly-lactiques biodégradables reproduisent certains comportements
de l'environnement naturel du cerveau embryonnaire et encouragent la croissance des tissus cérébraux.
C
es implants, appelés "échafaudages", ou supports, dans
le domaine du génie tissulaire
libèrent, dans les tissus cérébraux, du L-lactate, un "messager cellulaire" classique, induisant l'angiogénèse
[1]. Parallèlement à cela, les implants
agissent, aussi, en mimant l'environnement naturel de développement du
cerveau -la niche neuro-génique- ce
qui permet aux cellules pro-génitrices
neurales de générer de nouveaux neurones et de nouvelles cellules gliales,
qui migrent, ensuite, jusqu'à leur emplacement de destination, de la même
manière que lors du développement
embryonnaire du cerveau.
Les implants,
conçus
par
le
souvent, de la formation
groupe de recherche, ont
de cavités inhibant la croisété implantés sur des souriceaux. Le L-lactate libéré,
sance des cellules neurales",
selon Zaida Alvarez, princiau cours de sa dégradation
pale auteur de l'étude pudans l'organisme des cobliée, appartenant au débayes, a, alors, agi à la mapartement Biomaterials for
nière d'un "carburant" alRegenerativeTherapies de
ternatif, pour la croissance
l'IBEC, ainsi qu'au groupe
des neurones et a activé les
Neural Development de
cellules pro-génitrices exisl'Université de Barcelona.
tantes des souriceaux. Les
"Pour trouver des stratégies
microfibres, utilisées dans Dr Zaida Alvarez
de médecine régénérative
la conception de l'implant,
ont reproduit l'organisation dans l'es- efficaces, permettant la récupération du
pace et la topologie de la glie radiaire, cerveau après une blessure traumatique,
qui se compose des fibres naturelles, le il est nécessaire de nous focaliser sur la
long desquelles s'organisent la migra- résolution des obstacles actuels: la faible
tion des neurones générés et leur intégration de l'implant, la vascularisavascularisation, lors du déve- tion et la survie des cellules".
L'utilisation de biomatériaux adaptés
loppement embryonnaire.
"Les lésions cérébrales pour la conception d'implants, tels que
sont des causes l'objet de cette étude ouvre la possibicommunes d'inva- lité de réguler certains des paramètres
lidités, s'accom- biophysiques et métaboliques conduipagnant d'une sant à la restauration des tissus du sysperte de tis- tème nerveux central fonctionnel, qui
sus nerveux, peuvent être perdus, lors de lésions
due à une cérébrales traumatiques et cela sans
avoir recours à l'utilisation de cellules
dégénéexogènes, ni de facteurs de croissance,
rescence
seconou de manipulations génétiques.
Pour Zaida Alvarez, le chemin jusqu'à
daire
et
une application clinique de leurs travaux
est encore long, mais il est certain que
ce premier résultat fait apparaître des
perspectives aussi inattendues qu'enthousiasmantes, dans ce domaine
[1] L'angiogenèse est le processus de croissance de nouveaux vaisseaux sanguins
(néo-vascularisation), à partir de vaisseaux
préexistants.
C'est un processus physiologique normal,
que l'on retrouve, notamment, lors du développement embryonnaire.
N°29 - Avril 2014 Santé-MAG
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RECHERCHES MÉDICALES
Maladie de Crohn:
une nouvelle technique d'imagerie
La revue scientifique "Nature Medicine" a, récemment, présenté une innovation technologique importante, dans l'étude de
l'efficacité des thérapies spécifiques contre la maladie de Crohn.
J
usqu'à présent, on ne pouvait
évaluer qu'au cas par cas l'efficacité des traitements. Il est, désormais, possible de mieux prévoir
les réponses physiologiques, grâce aux
travaux menés par une équipe internationale de chercheurs, dirigée par le
Professeur Markus F. Neurath, de la clinique universitaire d'Erlangen-Nuremberg (Bavière), au sein du département
de gastroentérologie, pneumologie et
endocrinologie.
UNE MALADIE AUTO-IMMUNE
La maladie de Crohn est une maladie
chronique rare, qui provoque une inflammation et une irritation de l'appareil
digestif. Les causes de cette maladie, qui
touche, plus particulièrement, les personnes entre 15 et 35 ans, reste inconnue. Cependant, les chercheurs tendent
taire, appelée facteur de
à penser qu'elle comporte
nécrose tumorale (FNT ou
une composante auto-imTNF en anglais - Tumor
mune et qu'elle serait liée
necrosis factor) chez les
à une réaction anormale
personnes atteintes de la
du système immunitaire
maladie de Crohn. Pour
de l'organisme. En outre, il
prévoir l'efficacité des antiexiste, vraisemblablement,
corps anti-TNF, l'équipe du
une prédisposition généProfesseur Neurath s'est
tique de la maladie. En efpenchée sur leur marfet, certains cas ont été obquage moléculaire. Grâce
servés chez des jumeaux et
les membres d'une même Pr. Markus F. Neurath à un marqueur biologique
fiable, aux propriétés fluofamille. A ce jour, plus de 70
gènes sont connus, pour être associés à rescentes, l'équipe est parvenue à
la maladie de Crohn. Les facteurs envi- représenter la fixation de l'anticorps
ronnementaux (hygiène de vie, pays de anti-TNF sur la muqueuse intestinale,
résidence, milieu rural ou urbain, etc…) dans laquelle est produite la protéine
joueraient un rôle non négligeable dans TNF. Les résultats enregistrés montrent
le mécanisme moléculaire de l'action de
le développement de la maladie.
l'anticorps anti-TNF.
DES ANTICORPS FLUORESCENTS,
DE NOUVELLES MÉTHODES D'IMAGEPOUR TRAITER LA MALADIE
L'utilisation d'anticorps spéciaux, appe- RIE PROBANTES
lés anti-TNF, constitue l'une des possi- Grâce à une coopération interdiscibilités de thérapies efficaces contre la plinaire, et à l'expertise de plusieurs
maladie de Crohn. L'usage d'anticorps facultés et instituts de l'université d'Eranti-TNF est fréquent chez les patients, langen-Nuremberg, ainsi que d'autres
depuis que des chercheurs ont constaté établissements allemands et étrangers
l'existence de niveaux élevés d'une pro- (universités de Bayreuth, Francfort et
téine produite par le système immuni- du Michigan) les chercheurs ont pu tes48
Santé-MAG
N°29 - Avril 2014
ter de nouvelles méthodes d'imagerie,
au niveau des interfaces moléculaires.
Ce procédé de marquage de l'anticorps
anti-TNF par fluorescence a, ainsi, été
utilisé pour des essais cliniques, dans le
monde entier. En le combinant à l'endomicroscopie confocale laser (technique
appelée CLE), dont la profondeur de
pénétration et le grossissement sont
très importants, les cellules intestinales,
transportant des molécules TNF à leur
surface, peuvent être visibles. L'imagerie moléculaire utilise, ainsi, la signature
moléculaire des structures cellulaires
du tissu malade, pour représenter les
changements spécifiques à la maladie
et permet de juger de l'efficacité de la
thérapie par anticorps anti-TNF, chez
les patients atteints de la maladie de
Crohn. Sur la base de ces résultats, les
chercheurs espèrent améliorer les possibilités thérapeutiques, afin de mettre
en place des traitements personnalisés,
adaptés à chaque patient. En France,
environ 5 nouveaux cas de maladie
de Crohn sont diagnostiqués, chaque
année, pour 100.000 habitants. Bien
que les fréquences varient d'un pays à
l'autre, les pays industrialisés sont les
plus touchés