Chapitre III Le compte
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Chapitre III Le compte
Chapitre III : Le compte Le bilan est un document comptable établi une fois par année, en principe à la fin de l’exercice comptable (31/12/N). Cependant, au cours d’un exercice comptable, plusieurs opérations sont effectuées par l’entreprise et nécessitent un enregistrement comptable. Or, il est impossible de construire, après chaque opération réalisée, un bilan qui traduirait la nouvelle situation d’où l’utilité d’autres tableaux appelés : Comptes. I – Définition et présentation : A – Définition : Le compte est un document comptable dans lequel sont enregistrées les augmentations et les diminutions qui résultent des opérations réalisées par l’entreprise dans le cadre de son activité. Le compte est un tableau divisé en deux parties : La partie gauche appelée : Débit ; d’où le verbe débiter un compte qui veut dire enregistrer une somme à son débit. La partie droite appelée : Crédit ; d’où le verbe créditer un compte qui veut dire enregistrer une somme à son crédit. L’inscription d’une somme au débit ou au crédit d’un compte est appelée : Imputation. Arrêter un compte : c’est calculer son solde. Trois cas peuvent se présenter : Total débit > total crédit Solde débiteur (A inscrire au crédit du compte) Total débit < total crédit Solde créditeur (A inscrire au débit du compte) Total débit = total crédit Solde nul (on parle d’un compte soldé) Réouvrir un compte (non soldé), c’est y inscrire le solde (dégagé au moment de la fermeture) du côté de sa nature (solde débiteur (SD) au Débit, solde créditeur (SC) au Crédit) avec la mention « à nouveau ». B – Présentation : Il existe plusieurs façons de tenir un compte. Ce pendant quelle que soit la présentation, le compte doit contenir les informations suivantes : Les dates des opérations, Les libellés (explications) des opérations, Le montants imputés, Les soldes. Les présentations les plus utilisées sont : 1 – Compte à colonnes séparées : Exemple : Compte caisse Date Libellé Débit Date Libellé Crédit 01/04 02/04 04/04 Avoir PC N° D40 PC N° D41 4 000,00 1 000,00 3 000,00 Total 03/04 06/04 PC N° C25 PC N° C26 Solde débiteur 2 000,00 4 000,00 2 000,00 Total 8 000,00 8 000,00 2 – Compte à colonnes mariées : Exemple : compte caisse Date Libellé Mouvement Débit Solde Crédit Débiteur 01/04 Avoir 4 000,00 4 000,00 02/04 PC N° D40 1 000,00 5 000,00 03/04 PC N° C25 04/04 PC N° D41 06/04 PC N° C26 2 000,00 3 000,00 Créditeur 3 000,00 6 000,00 4 000,00 2 000,00 NB : Cette présentation a l’avantage de mettre en évidence la nature du solde après chaque opération. 3 – Compte en T (ou compte schématique) : C’est une présentation simplifiée du compte : Débit Caisse Crédit 01/04 02/04 04/04 4000,00 1000,00 3000,00 03/04 06/04 SD 2000,00 4000,00 2000,00 Total 8000,00 Total 8000,00 C – Fonctionnement des comptes du Bilan (ou les comptes de situation) : Les comptes de l’Actif du bilan augmentent à gauche càd lorsqu’ils sont débités et diminuent à gauche lorsqu’ils sont crédités. Les comptes du Passif, augmentent à droite càd lorsqu’ils sont crédités et diminuent à gauche lorsqu’ils sont débités. D Comptes d’Actif C II – Principe de la partie double : D Comptes du Passif C Toute opération résultant de l’activité de l’entreprise peut être analysée en terme d’emplois et de ressources et nécessite pour son enregistrement, l’utilisation d’au moins de deux comptes , l’un est débité, l’autre est crédité d’un égal montant, c’est le principe de la partie double. A – Règle du principe de la partie double : Pour chaque opération : Rechercher les comptes intéressés par l’opération, Vérifier la place des comptes dans le bilan (actif/passif) pour connaître leur fonctionnement, Enregistrer les sommes du côté choisi, Vérifier qu’un débit correspond à un crédit, Vérifier que la somme des comptes à débiter correspond à la somme des comptes à créditer. B – Exemples : 1 – Retrait de 10 000 DH de la Banque pour alimenter la Caisse. Analyse : Emplois Ressources Caisse : 10 000 DH Augmentation de l’avoir en caisse : Débit Banque : 10 000 DH Diminution de l’avoir en Banque : Crédit Enregistrement : D Caisse ……………….. 10 000,00 C D Banque …………………… 10 000,00 C 2 – Règlement de 2 000 DH au fournisseur en espèces : Analyse : Emplois Ressources Fournisseur : 2000 DH Diminution de la dette envers le fournisseur : Débit Caisse : 2000 DH Diminution de l’avoir en caisse : Crédit Enregistrement : D Caisse 2 000,00 C D Fournisseur 2 000,00 C 3 – Achat de marchandises au fournisseur « RADI » pour 3 000 DH, le tiers est réglé par chèque et le reste à crédit. D Banque 1 000,00 D C D Fournisseur 2 000,00 C Achat de marchandises C 3 000,00 III – Codification : A – Principe de la codification : La loi impose des règles concernant la présentation et le contenu des documents comptables. Ces règles font l’objet d’une norme définie par le Plan Comptable Général des Entreprises (PCGE) et visant à rationaliser et normaliser la tenue de la comptabilité. Pour cela, il utilise une codification décimale. Selon le PCGE, chaque compte a un code composé de quatre chiffres. La codification permet de donner la signification à chaque chiffre : Exemple : 2321 Bâtiments : Le 1er chiffre permet d’identifier la classe (masse) : Classe 2 : Comptes d’Actif immobilisé Les 2 premiers chiffres permettent d’identifier la rubrique : Rubrique 23 : Immobilisations corporelles Les 3 premiers chiffres permettent d’identifier le poste : Poste 232 : Constructions Les 4 premiers chiffres permettent d’identifier le compte lui-même. Par la suite, le niveau de détail s’établit selon la convention suivante : Compte principal : Codification à 4 chiffres ; Compte divisionnaire : Codification à 5 chiffres ; Sous-compte : Codification à 6 chiffres et plus. B – Présentation du Plan Comptable Général des Entreprises : Le plan des comptes proposés par le PCGE est une classification fondée sur la codification décimale. Les comptes sont regroupés en 10 classes : Classes du plan de comptes Classe 1 : Comptes de financement permanent Classe 2 : Comptes d’actif immobilisé Classe 3 : Comptes d’actif circulant (hors trésorerie) Classe 4 : Comptes de passif circulant (hors trésorerie) Classe 5 : Comptes de trésorerie Classe 6 : Comptes de charges Classe 7 ; Comptes de produits Classe 8 : Comptes de résultats Opérations concernées Opérations de situation ou de bilan Opérations de gestion Classe 9 : Comptes analytiques Classe 0 : Comptes spéciaux C – Signification de certaines codifications : Afin de faciliter la mémorisation et la compréhension de la codification, le PCGE a aménagé des constantes ou des parallélismes. 1 – Constantes : L’utilisation de certains chiffres dans des positions déterminées au niveau de la codification leur donne une signification particulière : Exemple 1 : Le 4 en deuxième position : Un compte de bilan qui comporte un 4 en 2ème position est soit un compte de créance soit un compte de dettes : - 1481 Emprunts auprès des établissements de crédit - 2411 Prêts au personnel - 3421 Clients - 4411 Fournisseurs Exemple 2 : Le 8 en quatrième position : - Un compte qui comporte le 8 en 4ème position est : Soit un compte intitulé « autres… » ou « divers… » s’il s’agit d’un compte de bilan, Exemple : 1358 : Autres provisions réglementés Soit un compte intitulé « …sur exercices antérieurs » quand il fait partie des classes 6 ou 7. Exemple : 6128 : Achat de matières et de fournitures des exercices antérieurs 2 – Parallélismes : Des parallélismes apparaissent au niveau de certains classements par des similitudes des comptes appartenant à des classes différentes : Exemple : un parallélisme de codification au niveau du 2ème et 3ème chiffre pour les créances et les dettes circulantes : - 343 Personnel-débiteur, - 443 Personnel-créditeur - 345 Etat-débiteur - 445 Etat-créditeur