A Chacun sa façon d`apprendre

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A Chacun sa façon d`apprendre
UNIVERSITE SAINT JOSEPH
FACULTE DES SCIENCES DE L’EDUCATION
MASTER RECHERCHE EN SCIENCES DE L’EDUCATION.
TRAVAIL PERSONNEL CONTROLE
PROCESSUS D’APPRENTISSAGE I
NOTE DE LECTURE
TITRE DE L’OUVRAGE :
Les 7 Profils D’apprentissage
Chapitre 1
« A Chacun sa façon d’apprendre ».
p.21 -36.
NOM DE L’AUTEUR :
Jean-François Michel
PREPAREE PAR
RANA CHALLAH
Présenté à
MME NADA MOGHAIZEL-NASR
PREMIER SEMESTRE
2007-2008.
I. Synthèse des propos de l’auteur.
L’auteur de cet ouvrage est un homme de terrain ayant deux objectifs précis :
1. Il voudrait savoir pourquoi certains élèves ont plus de facilités à apprendre et à se
motiver que d’autres.
2. Il voudrait savoir quelles méthodes d’apprentissage il faut adapter afin de favoriser le
processus d’apprentissage.
Selon Jean-François Michel, chacun a sa propre façon d’apprendre, de se
motiver, d’enregistrer l’information. Les méthodes cognitivo-comportementales ont
mis en évidence la diversité des processus d’apprentissage et ont montré qu’il y avait
plusieurs façons de faire pour acquérir les mêmes savoirs et maîtriser les mêmes savoir
faire. Donc, les méthodes d’apprentissage ne sont efficaces que quand elles prennent
en compte la stratégie d’apprentissage de chaque personne et quand elles peuvent être
adaptées à certaines circonstances d’apprendre.
Cependant, la question intrigante est comment connaître la stratégie
d’apprendre de ses élèves/stagiaires afin de mieux comprendre leurs difficultés et par
la suite choisir ou adapter la méthode d’apprentissage appropriée en fonction de leurs
besoins ?
Afin de trouver une réponse à cette question, l’auteur a divisé son ouvrage
en deux parties :
1. Dans la première partie, l’auteur présente les 7 profils d’apprentissage et leurs
caractéristiques d’apprendre. En fonction de ces 7 profils d’élèves ou de stagiaires,
le formateur/professeur adaptera les méthodes d’apprentissage appropriées.
2. Dans la deuxième partie, l’auteur explique comment les enseignants ou les
formateurs peuvent les faire connaître à leurs élèves ou stagiaires en formation.
II Synthèse du chapitre 1.
Comment se fait-il que certains élèves aient plus de facilité à apprendre que d’autres ?
Selon Chalvin, la réponse est dans le comment on apprend : bien qu’il soit
important de tenir compte du système éducatif, chaque personne a une façon différente
d’apprendre, de mémoriser, d’analyser. L’auteur considère que les gens qui ont plus de
facilité à apprendre possèdent, ce qu’il appelle « une stratégie d’apprendre mieux
adaptée au système scolaire ou de formation ». Chacun a sa propre façon
d’apprendre.
L’auteur a précisé que son ouvrage est un outil qui lui permet de proposer des
méthodes d’apprentissage mais celles-ci n’excluent pas les autres méthodes
d’apprentissage qui ont été prouvées efficaces. Cependant, il insiste sur deux points
essentiels :
1. L’importance de l’affectivité dans le processus d’apprentissage : les recherches sur
la pédagogie ont montré qu’il existe un lien étroit entre la motivation à apprendre et la
réussite scolaire, entre le plaisir de la lecture et la capacité à lire.
2. La connaissance de toutes les méthodes d’apprentissage s’avère inutile si ces
méthodes ne sont pas appliquées par les personnes impliquées dans le processus
d’apprentissage.
Il y a quatre obstacles aux méthodes d’apprentissage.
1. La force du conformisme.
A cause de la force du conformisme, il est difficile à un enseignant ou à un
élève d’imposer le fait qu’il apprenne différemment. Par conséquent, l’avouer c’est
être différent aux yeux des autres.
2
2. La force de l’habitude.
Il est extrêmement difficile de diffuser ou d’appliquer une nouvelle méthode
d’apprentissage : le professeur confronte une résistance au changement car les
enseignants ont pris l’habitude d’appliquer leurs propres méthodes, se sont appropriés
leurs propres méthodes d’apprentissage. Ce conditionnement rend le changement
d’habitude difficile. En conséquence, il entrave l’adoption d’un nouveau
comportement et la mise en pratique d’un nouveau savoir.
3. La capacité réduite de notre mémoire à court terme.
Dans l’instant, on ne retient que 7 à 9 éléments simples au maximum ce qui
rend notre apprentissage plus difficile.
4. La contrainte du contexte.
L’auteur a insisté sur l’importance d’adapter les méthodes d’apprentissage aux
besoins des apprenants/ des stagiaires, à la situation et au contexte.
Dans le processus d’apprentissage, chacun d’entre nous adopte un processus
personnel.
Selon, Jean-François Michel, l’efficacité de nos méthodes d’apprentissage ne
se dévoile que pendant leur mise en application.
I. Réflexions personnelles Relatives au Chapitre.
I.Modification dans ma représentation du processus d’apprentissage.
La lecture de ce chapitre m’a fait penser à une citation que j’ai beaucoup
aimée : « Je n’aime pas le travail, nul ne l’aime ; mais j’aime ce qui est dans le
travail l’occasion de se découvrir soi-même » Joseph Conrad.
Suite à la lecture de ce chapitre, j’ai pu découvrir mon profil d’élève et
d’enseignante. Comme l’auteur de cet ouvrage, je n’étais pas une élève brillante. Mon
professeur d’anglais n’aurait jamais pensé que je réussirai bien mes études
universitaires en lettres, moi l’élève qui se mettait au dernier rang pendant les cours
par peur de s’exprimer devant un professeur écossais, est devenue professeur
d’anglais.
Je me suis interrogée plusieurs fois sur la cause de ce changement voire cette
métamorphose et cette réussite. Avant la lecture de cet ouvrage et de ce chapitre en
particulier, la réponse à cette question n’était jamais claire. Je me disais, c’était peut
être le changement de système éducatif, la maturité, la réaction au professeur qui se
moquait de moi. Dans ce chapitre, j’ai découvert que c’était dans le « comment
j’apprenais ».
Avant la lecture de ce chapitre, je n’étais pas suffisamment consciente de la
complexité du processus d’apprentissage, je ne savais pas qu’il y avait autant de
facteurs qui entraient en jeu : bien que j’étais élève assidue, sérieuse et attentive, je
n’arrivais pas à m’approprier le savoir. Pourquoi ? La réponse est désormais simple :
les méthodes d’apprentissage n’étaient pas efficaces car elles n’étaient pas adaptées à
mes besoins.
I.
Les quatre obstacles aux méthodes d’apprentissage : Implications
pédagogiques.
Je me suis rendue compte que dans ma pratique professionnelle, j’ai lutté
contre les quatre obstacles aux méthodes d’apprentissage. (J’avoue qu’en début de
carrière, mon seul souci était de savoir enseigner (pression de conformité). Dans le
temps, je ne m’interrogeais même pas sur l’efficacité de ma méthode. Au quotidien, je
remarquais que plusieurs de mes élèves manquaient de motivation, mais je ne
remettais pas mon travail en question. C’était la faute aux élèves ou aux parents,
c’était la crise d’adolescence, la chaleur …).
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Une analyse rétrospective de ma pratique me permit une remémoration de
quelques exemples :
A. La force de conformité.
Exemple 1 : L’enseignement de la grammaire en contexte.
Afin d’expliquer aux élèves la concordance des temps en grammaire anglaise
(l’emploi du passé ).La première étape traditionnelle était de demander aux élèves de
mémoriser les verbes irréguliers. Ensuite, on donnait un cours en expliquant aux
élèves qu’on utilisait le passé pour des actions réalisées dans le passé. Par la suite, on
donnait une petite interrogation écrite contenant une série d’exercices de grammaire
sans texte, ce qui rendait l’exercice difficile et abstrait. Un jour, j’ai décidé de
changer : j’ai expliqué la notion indirectement à travers une chanson (qu’on a
entendue et chantée ensemble) de Gloria Gaynor : « I Will Survive ». Les résultats de
l’expérience étaient spectaculaires : non seulement les élèves ont appris l’utilisation du
passé mais ils ont appris les outils de cohérence : les conjonctions de subordinations :
First, Then,…En plus, l’expérience était stimulante surtout pour les élèves en
difficulté qui avaient besoin de me montrer qu’ils avaient d’autres capacités qui
n’étaient pas forcément liées au contenu de la matière. Le changement de méthode les
a également motivé. D’où l’importance de la lutte contre la conformité
Exemple 2 : Lutter pour changer nos habitudes.
A. Au niveau de la méthode d’enseignement.
« Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous ne changeons pas, mais
c’est parce que nous ne les changeons pas qu’elles sont difficiles ». Sénèque
La lecture de ce chapitre me rend plus consciente de l’importance de lutter
pour changer les habitudes. Auparavant, même jusqu’à nos jours, un bon professeur
est un professeur qui tient bien la classe : personne n’ose parler en sa présence. J’ai
expérimenté une chose avec une classe de CM2. L’objectif de la séance était
d’apprendre aux élèves les structures de politesse : « Can I have… », « Have you
got… » pour demander un renseignement ou pour acheter quelque chose. J’ai ramené
plusieurs objets (crayons, jouets, fruits…) et j’ai divisé la classe en deux groupes. Un
groupe de clients et un groupe de vendeurs. J’ai mis les élèves en situation : chaque
élève était supposé aller au « supermarché » pour acheter quelque chose. Durant cette
séance, le bruit était « efficace ». A travers le ludique, chaque élève s’est exprimé
sans problème, sans se sentir observé par les autres (qui, surtout à cet âge, pouvaient
se moquer de sa prononciation). Les échanges étaient spontanés, les élèves apprenaient
sans se rendre compte qu’ils étaient en classe, en situation d’apprentissage et moi
j’étais au milieu en train d’observer ce processus d’apprentissage. Au bout d’une seule
séance l’objectif pédagogique était atteint.
En effet, après la lecture de ce chapitre, je suis de plus en plus convaincue de
l’importance de changer d’habitudes et de méthodes d’enseignement car une méthode
d’enseignement peu diversifiée et traditionnelle conditionne les élèves, tue leur
motivation et entrave le développement de l’autonomie chez eux. C’est une chose que
j’expérimente au quotidien à chaque fois que j’entre en classe : tout en respectant la
progression prévue en concertation disciplinaire, je diversifie les méthodes.
B. Au niveau de la formulation des appréciations.
Changer les habitudes c’est aussi éliminer les remarques frustrantes comme
« peut mieux faire ». Ce chapitre a également attiré mon attention sur la nécessité de
remettre la formulation de mes appréciations en question. Dans ma pratique
d’enseignante, j’avais l’habitude de dire à mes élèves qui échouaient « tu peux mieux
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faire » pensant que c’était une remarque qui n’était pas cassante (au fond). Je ne savais
pas que le fait de ne pas changer une telle habitude constituait un des obstacles aux
méthodes d’apprentissage. J’ai associé cela à un extrait intitulé « Peut Mieux Faire » :
« Il suffisait qu’on lui dise qu’il pouvait ‘mieux faire’ pour qu’il n’ai plus envie de
rien faire du tout. ‘Peut mieux faire’. Il avait rarement entendu une phrase plus
creuse. Phrase qui suscitait autant de désinvestissement. (…) Il aurait préféré qu’on
lui dise d’abord en quoi il avait un peu avancé, ce qu’il avait appris, ce qu’il avait
réussi. Qu’on lui dise ensuite ce qu’on attendait de lui, ce qu’il devait améliorer. Ce
dont il avait surtout besoin c’était qu’on lui dise comment : par quels gestes mentaux,
par quels moyens" 1 . La semaine dernière j’ai rendu un devoir surveillé à mes élèves et
j’ai veillé à chercher les points positifs même dans les copies des élèves en grave
difficulté. J’ai souligné d’abord ce qui a été acquis et ensuite j’ai préparé un plan de
travail qui permettra à l’élève de surmonter ses difficultés et de combler ses lacunes.
3. La capacité réduite de notre mémoire à court terme.
Dans le processus d’apprentissage, « il ne s’agit pas de couvrir le programme,
il s’agit de le découvrir », ce chapitre m’a poussé à lire la littérature sur l’élasticité de
la mémoire. Par conséquent, j’ai lu plusieurs chapitres et un ouvrage sur le
fonctionnement de la mémoire :
• Chapitre : « La Pédagogie de la mémoire ».2
• Chapitre : « La mémoire ». 3
• Ouvrage : Mémoire et Réussite Scolaire de Lieury Alain.
4. La contrainte du contexte.
En exerçant le métier d’enseignante, j’étais sensible à l’adaptation de la
méthode au contexte. Par exemple, les manuels scolaires nous proposent souvent des
démarches permettant la mémorisation de certaines structures linguistiques à travers la
méthode du « Drilling ». ( Par exemple, pour apprendre le conditionnel, un élève
commence avec une phrase : If I were you, et les camarades de classe la complète en
utilisant la structure appropriée : I would …). En faisant, l’application de cette
méthode, j’ai remarqué que les élèves libanais, qui se trouvent dans un bain
linguistique diversifié favorisant l’apprentissage des langues vivantes comme
l’anglais, s’ennuyaient et refusaient de parler au bout de quelques minutes. D’où
l’importance d’utiliser une méthode adaptée au contexte libanais.
III Implications professionnelles et pédagogiques.
I. Prise de conscience des obstacles aux méthodes d’apprentissage.
La lecture de ce chapitre va certainement améliorer ma façon de travailler
avec mes collègues en concertation disciplinaire. Au sein de l’équipe, nous faisons
systématiquement une analyse des résultats de nos élèves et par la suite nous signalons
les cas en difficulté. Ce chapitre a attiré mon attention sur l’importance de parler aux
collègues des quatre obstacles aux méthodes d’apprentissage, de devenir de réels
« praticiens réflexifs » 4 : j’inviterai mes collègues à faire une analyse critique de nos
méthodes d’apprentissage afin de voir leur efficacité. Par conséquent, nous allons
1
Moghaizel Nasr Nada D’autres Images Ecrites. Editions Dar An-Nahar, 1999, Beyrouth.p.27-28.
De La Garanderie Antoine . Pédagogie des Moyens D’apprendre : Les Enseignants Face aux Profils
Pédagogiques, Edition du Centurion, 1982, Paris. P 79-117
3
Buzan Tony . Une Tête Bien Faite : Exploitez Vos Ressources Intellectuelles, les éditions d’organisation, 1984,
Paris. Chapitre 3 p.51-78.
4
Perrenoud Philippe. Développer la Pratique Réflexive dans le métier d’enseignant , 2001, Paris.
2
5
essayer de voir les profils d’apprentissages de nos élèves afin de mieux adapter nos
méthodes aux besoins de nos élèves.
II. La lutte contre la pression de conformité et les habitudes.
Au niveau de l’animation des concertations, ce chapitre me rappelle de la
nécessité d’avoir le reflex du terrain et de maintenir l’équilibre entre l’organisation et
l’expérimentation favorisant ainsi l’initiative individuelle et permettant aux nouveaux
collègues d’innover et aux enseignants chevronnés de changer d’habitudes.
Il est évident que ce changement implique un conflit socioculturel car est souvent
perçu comme une « désocialisation »Dhers. De plus, il crée un conflit intrapsychique
car il implique « une transformation plus ou moins radicale du mode de
fonctionnement de la personne » Jean-MarieBarbier. D’où la nécessité de remettre
nos méthodes habituelles en question et de mettre les nouveaux collègues à l’aise en
les encourageant à changer de méthodes : ils se sentiront « innovateurs » et
n’hésiteront pas à proposer de nouvelles méthodes de travail.
Conclusion.
Dans le chapitre « A Chacun sa méthode d’apprendre », l’auteur a voulu
nous rendre conscients de l’importance de diversifier nos méthodes
d’apprentissage, de la nécessité de les adapter aux besoins , à la situation , au
contexte…Quelle méthode utiliser pour surmonter ces quatre obstacles ? En proposant
les 7 profils d’apprentissage, l’auteur nous propose un outil non exhaustif des
méthodes d’apprentissages que l’on peut utiliser pour surmonter les quatre obstacles
cités.
La lecture de ce chapitre m’a permis de « me découvrir » ou au moins de
trouver une réponse aux questions qui m’intriguaient, de faire une analyse
rétrospective de mes pratiques professionnelles. La lecture m’a motivée davantage à
enrichir mes connaissances pédagogiques afin de mieux exercer mon métier de
coordinatrice et d’enseignante tout en respectant la différence de chaque élève et de
chaque collègue : « Tout groupe humain prend sa richesse dans la communication,
l’entraide et la solidarité visant à un but commun : l’épanouissement de chacun
dans le respect des différences ». Françoise Dolto.
6
BIBLIOGRAPHIE
1. Buzan Tony. Une Tête Bien Faite :Exploitez vos Ressources Intelllectuelles.
Les éditions D’organisation,1984, Paris.
2. De La Garanderie Antoine. Pédagogie des Moyens D’apprendre : Les
Enseignants Face aux Profils Pédagogiques , Edition Centurion, 1982, Paris.
3. Moghaizel-Nasr Nada. D’autres Images Ecrites, Editions Dar An-Nahar,1999,
Beyrouth.
4. Perrenoud Philippe. Développer La Pratique Réflexive dans le Métier
D’enseignant, 2001, PUF, Paris.
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