Violences dans le nord et l`ouest, Bangui se prépare à l`élection

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Violences dans le nord et l`ouest, Bangui se prépare à l`élection
Violences dans le nord et l'ouest, Bangui se prépare à l'élection
Écrit par afriquinfo.com
Samedi, 18 Janvier 2014 19:30
"Il y a des violences un peu partout, à Bouar (dans l'ouest, près de la frontière camerounaise)
Sibut (au nord de Bangui), Boali (dans le nord-ouest)", a reconnu un officier de la Misca, la
force africaine. "Les gens sont dans une situation de désespoir et plus on va aller vers l'élection
plus ça va aller crescendo. Notre hotline est saturée, on essaye de faire ce qu'on peut mais on
ne peut pas mettre un militaire dans chaque maison", a-t-il ajouté sous couvert de l'anonymat.
Quelque 4.400 hommes de la Misca et 1.600 soldats français de l'opération Sangaris tentent de
rétablir l'ordre en Centrafrique, plongée dans la violence et la haine intercommunautaire depuis
que les ex-rebelles Séléka ont pris le pouvoir en mars 2013. Mais ils sont essentiellement
déployés à Bangui où le Parlement provisoire enregistrait samedi les dernières candidatures à
la désignation d'un président de transition. Le vote prévu lundi doit combler le vide laissé par la
démission le 11 janvier de Michel Djotodia, accusé par la communauté internationale de
passivité face aux violences.
"Je lance un cri d'alarme. Ca tire et nous sommes terrorisés", a déclaré à l'AFP un habitant de
Sibut, à 160 km au nord de la capitale, contacté par téléphone: "Les Séléka règnent en
seigneurs de guerre dans la ville, et il n'y a aucune force étrangère pour nous protéger". Selon
lui, "la majorité des habitants se sont réfugiés en brousse".
La gare routière, le marché, ont été ravagés et les violences qui ont démarré vendredi matin,
ont fait au moins trois morts, "mais il y en a certainement plus dans les quartiers", a-t-il ajouté.
Selon une source religieuse à Bangui, la paroisse de Sibut a été également été attaquée par les
Séléka, les anciens rebelles qui avaient pris le pouvoir en mars dernier. "On a tenté de joindre
la Misca et Sangaris pour un secours rapide, mais pour le moment il n'y a personne", a ajouté le
religieux.
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Violences dans le nord et l'ouest, Bangui se prépare à l'élection
Écrit par afriquinfo.com
Samedi, 18 Janvier 2014 19:30
Contactée, la Misca a indiqué qu'une de ses unités faisait route vers Sibut. Toujours selon la
sourceMusulmans réfugiés dans l'église religieuse, d'autres incidents sont en cours à
Bossemptélé, près de la frontière camerounaise à l'ouest où la paroisse a été saccagée et a été
pillé.
Musulmans réfugiés dans l'église
A Boali également, à 90 km au nord-ouest de Bangui, la situation restait très tendue malgré
l'opération lancée vendredi par les forces Sangaris sur l'axe routier qui rejoint le Cameroun
depuis la capitale, vital pour l'approvisionnement en matériel et denrées alimentaires. "Des
centaines de peuls (nomades musulmans) effrayés sont réfugiés dans mon église", a déclaré à
l'AFP l'abbé Boris Wiligale, contacté par téléphone.
"Il y a au moins une dizaine de blessés, dont un bébé de sept mois atteint au visage par un
coup de machette", a-t-il raconté. Il a raconté que les forces Sangaris avaient désarmé des
combattants Séléka à majorité musulmane mais que des miliciens chrétiens anti-balaka en
avaient profité pour sortir de la brousse.
"Trois musulmans
dont une femme ont été tués par les anti-balaka et un chrétien qui revenait des champs a été
tué par des Séleka", selon le religieux.
Un habitant a ajouté que les boutiques des musulmans avaient été saccagées. Selon le
lieutenant colonel Thomas Mollard, responsable de la communication de Sangaris, "plus d'une
centaine d'hommes sont directement impliqués sur le terrain entre Bangui et Bossembélé (à
150 km au nord-ouest), avec des forces de la Misca, pour faire cesser les exactions". n
Mais dans un pays grand comme une fois et demie la France, il est quasiment impossible aux
forces internationales de se déployer dans les zones reculées.
Pendant ce temps à Bangui, les parlementaires ont clôturé le dépôt des candidatures - dont la
liste sera publiée dimanche- à l'élection du futur président. Au moins une dizaine de candidats
ont déposé leurs dossiers, dont la maire de Bangui Catherine Samba Panza, mais aussi Sylvain
Patassé et Désiré Kolingba, respectivement fils des présidents Ange-Felix Patassé, au pouvoir
de 1993 à 2003, et André Kolingba, de 1985 à 1993.
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