La couverture sanitaire dans la wilaya de Tipaza

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La couverture sanitaire dans la wilaya de Tipaza
La couverture sanitaire dans la wilaya de Tipaza
Pr. Larbi ABID
La wilaya de Tipasa se situe au nord du tell central. Elle est limitée par la mer
méditerranée au nord, la wilaya de Chlef à l’ouest, la wilaya de Ain Defla au sud ouest, la
wilaya de Blida au sud et la wilaya d’Alger à l’est. D’une superficie de 1707 Km2 pour une
population de 620.182 habitants (2011) soit une densité de 363 habitants au km2, elle est
subdivisée en 10 daïras et 28 communes.
Les habitants de la montagne et de la côte ouest au-delà de Tipaza sont
berbérophones, employant un dialecte d'origine Zénète proche du chaoui et du rifain.
Le territoire de la Wilaya de Tipasa se répartit en montagnes (336 km²), collines et
piémonts (577 km²) et en plaines (611 km²).
Au nord-ouest de la Wilaya, la chaine de montagnes comprenant l'Atlas blidiéen
laisse la place à deux importants ensembles : les Monts du Dahra et du Zaccar et les Monts
du Chenoua.
Au nord-est, la Mitidja s'étend essentiellement sur la wilaya de Blida et se trouve
limitée au niveau de la wilaya de Tipasa par le bourrelet constitué par le Sahel (Altitude
Moyenne 230 m).
Au nord du Sahel un cordon littoral présente un rétrécissement et une élévation
graduelle d'Est en Ouest jusqu'à disparition par endroits à Tipasa et dans les daïras de
Cherchell et Sidi Amar ou le relief très accidenté autour du mont du Chenoua présente des
escarpements importants en bordure de la mer.
La wilaya de Tipasa se situe dans un seul étage bioclimatique subdivisé en deux
variantes : L’étage subhumide caractérisé par un hiver doux dans la partie nord et l'étage
subhumide caractérisé par un hiver chaud dans la partie sud. Les températures varient entre
33 degré C pour les mois chauds de l'été (juillet, aout), à 5,7 degré C pour les mois les plus
froids (décembre à février). La pluviométrie moyenne annuelle est de 600 mm.
Compte tenu de sa position géographique, la wilaya de Tipasa dispose d'un réseau
hydraulique relativement important. D'est en ouest, nous rencontrons : l’oued Mazafran,
l’oued El Hachem, l’oued Djer et l’oued Damous.
Agriculture
Le potentiel en sol de la wilaya de Tipasa est de 72 929 ha, dont 64 772 ha de surface
agricole utile (SAU). La superficie irriguée est estimée à 12 215 ha (19 % de la SAU). Les
terres sont délimitées en trois grandes zones agro-climatiques :
- La première étant le Sahel qui englobe toute la SAU du littoral dont la vocation est
essentiellement maraichère ;
- La seconde dénommée la plaine de la Mitidja constitue le futur berceau d'une
agriculture intensive avec la mise en eau du périmètre irrigué. Ce périmètre couvre une
superficie de 14 000 ha. Les cultures principales de cette zone sont les agrumes,
l'arboriculture fruitière, la pomme de terre, les fourrages et les céréales. Ce sera aussi le
futur bassin laitier des la Mitidja ouest ;
- La troisième zone est formée par une zone montagneuse. Elle est constituée par les
monts du Dahra, le Zaccar et celui du Chenoua. Elle est particulièrement favorable à
l'arboriculture rustique ainsi qu'à l'élevage local bovin et caprin.
Les cultures pratiquées sur les terres de la wilaya varient selon la nature du sol. Elles
sont dominées par les cultures suivantes : - Céréales : 19 866 ha (30,7 %). - Maraichages : 14
623 ha (22,6 %). - Arboriculture : 8 823 ha (13,7 %). - Fourrages : 6 103 ha (9,5 %). -
Viticulture : 4 133 ha (6,4 %). - Légumes secs : 398 ha (0,7 %). - Cultures industrielles : 455 ha
(0,7 %).
Forets
Avec une superficie de 40 375 ha, les forets et les maquis occupent 23,61 % du
territoire de la wilaya de Tipasa (170 700 ha). Les forets sont réparties inégalement à travers
la wilaya, environ 27.415 ha, soit 60 % du total sont concentrés dans la région ouest
(Damous, Cherchell, Gouraya, Sidi Amar). L'occupation du sol par essence donne une
répartition où le pin d'Alep est le plus répandu avec 56 % suivi du chêne-vert 17 %. Quant au
chêne liège dont l'aire se situe beaucoup plus du coté ouest de la wilaya, il occupe 7 % de la
superficie forestière totale de la wilaya.
La présence de la mer, des reliefs du Chenoua et du Dahra donnent un paysage
particulier et un intérêt touristique. De nombreux vestiges puniques, romains, chrétiens et
africains attestent de la richesse de l'histoire de cette colonie.
La cote s'étend sur près de 123 km avec l'existence de 51 plages dont 39 ouvertes à la
baignade en plus de nombreuses criques, baies, et autres falaises offrant d'indéniables
possibilités touristiques. Cet atout appréciable pour le développement socio-économique de
la wilaya est à l’origine d’une affluence considérable durant la saison estivale. La wilaya de
Tipasa dispose de 02 complexes touristiques d'une capacité totale de 2420 lits d’une dizaine
d’hôtels d‘une capacité de 2580 lits et d’une auberge de jeunesse (Cherchell) d'une capacité
de 70 lits.
Le secteur de la formation professionnelle dispose d'un institut national de formation
professionnelle (INSFP) localisé à Hadjout et 07 CFPA. Formation résidentielle: La capacité
théorique totale de la wilaya en formation résidentielle (CFPA) est estimée à 2750 postes de
formation.
Le secteur de la santé
La wilaya dispose de 05 hôpitaux d’une capacité de 1031 lits :
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04 hôpitaux généraux (947 Lits)
o Hôpital de Koléa ;
o hôpital de Sidi Ghiles ;
o hôpital de Hadjout ;
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o hôpital de Gouraya.
01 Hôpital Spécialisé « Mère-Enfants » de 84 lits, situé au chef lieu de wilaya qui ne
dispose pas d’hôpital général. De ce fait cet EHS « Mère-Enfant » assure les gardes
chirurgicales et l’on se retrouve avec une activité chirurgicale et urologique non
seulement urgente mais également de chirurgie programmée (vu la présence de plus
d’une dizaine de chirurgiens et de plusieurs urologues affectés dans cet
établissement) au point où les parturientes sont assez souvent évacuées vers
d’autres hôpitaux de la wilaya pour non disponibilité de lits ! ;
33 polycliniques dont 11 avec maternité intégrée (148 lis) ;
101 salles de soins ;
34 unités de dépistage et de suivi en milieu scolaire (UDS) qui fonctionnent avec 40
médecins généralistes, 46 chirurgiens dentistes ,102 psychologues (dont une la
majorité recrutés dans le cadre du pré-emploi) et 48 Paramédicaux ;
04 centres intermédiaires de santé mentale ;
04 unités de contrôle de la tuberculose et des maladies respiratoires (UCTMR) ;
01 centre intermédiaire de soins pour toxicomanie (CIST) situé à Fouka ;
06 officines pharmaceutiques ENDIMED.
Les structures du secteur public fonctionnent avec 4757 fonctionnaires dont 325
médecins spécialistes (75% dans les hôpitaux), 576 médecins généralistes (34 % dans les
hôpitaux), 179 chirurgiens dentistes (11% dans les hôpitaux), 17 pharmaciens (70% dans les
hôpitaux), 2078 paramédicaux (50% dans les hôpitaux), 998 personnel administratif,
technique et de service ainsi que 582 vacataires.
La wilaya de Tipasa possède des classes de formation paramédicale qui dépendent
sur le plan pédagogique de l’INSFP de Blida. Ces annexes sont situées au niveau des hôpitaux
de Koléa et de Sidi Ghiles ainsi qu’à la polyclinique de Cherchell. Cependant, un institut de
formation paramédicale de 400 places pédagogiques (dont 150 places d’internat) est en
cours de réalisation.
Le secteur libéral est représenté par :
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02 cliniques médico-chirurgicales ;
06 centres d’hémodialyse disposant de 58 générateurs ;
01 unité de transport sanitaire ;
11 cabinets de groupe ;
118 cabinets de médecins spécialistes ;
93 cabinets de médecine générale ;
91 cabinets de chirurgie dentaire ;
181 officines pharmaceutiques ;
06 grossistes-distributeurs de produits pharmaceutiques ;
44 paramédicaux.
Contraintes
L’absence d’un hôpital général au chef-lieu de wilaya représente un handicap important
perturbant le fonctionnement de l’hôpital »Mère-Enfants » de la ville de Tipaza qui est utilisé en tant
qu’hôpital général alors qu’il n’a ni la vocation ni les moyens matériels et humains. Le vrai hôpital de
la wilaya est sans conteste l’hôpital de Sidi Ghiles ou celui de Koléa.
la wilaya de Tipaza souffre, comme la plupart des wilayas, du déficit en personnel
paramédical et de celui de certaines spécialités médicales (réanimation, radiologie, gynécoobstétrique pour la partie ouest de la wilaya) mais également de la pléthore de médecins spécialistes
qui encombrent en particulier l’hôpital de Koléa et certaines structures légères (polycliniques et
salles de soins) et que le directeur de la santé de la wilaya n’arrive pas à redéployer selon les besoins
des bassins de population. Ces médecins spécialistes (le plus souvent de sexe féminin) veulent rester
dans la partie est de la wilaya pour rejoindre Alger tous les soirs.