FO 4 cadre santé - Nouvelle page 1
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FO 4 cadre santé - Nouvelle page 1
un challenge ambitieux arce que les professionnels sont fondés à appréhender le monde dans lequel ils exercent, avec cœur et lucidité, leurs différents métiers avec un même engagement, FO a choisi de leur donner la parole. P D’ici 2012, comment seront remplacés les 400 000 professionnels (50% des effectifs) partis à la retraite ? D’ici 2012, de quels moyens les établissements disposeront-ils ? D’ici 2012, à quoi ressembleront-ils? À l’évidence, l’ampleur des évolutions démographique, économique et organisationnelle entraînera une mutation de nos métiers, de nos pratiques. Sachons, ensemble, baliser ces changements, dans le souci du respect de la défense des intérêts de chacun. C’est du brassage de nos réflexions communes que naîtront les fondements de l’Hôpital de demain. Ce que veut FO, c’est une politique de santé respectant la place du soin et les besoins du patient comme des soignants, afin que le challenge soit relevé dignement. 2• mai 2007 Etienne, 57 ans, Cadre de Santé en Imagerie Médicale “Je suis Cadre de Santé en service d’imagerie médicale depuis plus de 15 années. Je peux ainsi mieux apprécier les bouleversements liés à la technicité dans les différentes structures de soins et appréhender de façon objective, la prise en charge réelle des patients. Nous sommes tous tributaires de l’inflation de demandes d’examens et de soins spécifiques dans nos domaines d’activités, car elles correspondent à des priorités diagnostiques et thérapeutiques. Mais, dès l’instant où nous nous retrouvons confrontés à de l’absentéisme dans nos équipes, nous ne somme plus en mesure de répondre au flux toujours croissant des patients. Il est urgent de prendre en compte les nécessités : - une vraie reconnaissance de l’expertise avec à la clé une évolution de carrière professionnelle et un statut défini, - des formations « initiales et continues » adaptées, en lien avec l’évolution des techniques et des soins en leur permettant une accessibilité tout le long de leur cheminement, - des grilles indiciaires décentes pour éviter la fuite des jeunes diplômés vers le secteur libéral qui leur offre des salaires plus corrects, et ainsi d’éviter à court terme le démantèlement de l’hôpital, car à ce jour, nous en vivons les prémisses (recrutement très difficile, postes vacants). - d’assurer une vigilance rigoureuse au sein du Conseil Suppérieur des Professions Paramédicales des demandes faites par nos homologues européens ou d’autres pays dans leur desiderata d’exercer en France.” Jean-Claude, 54 ans, Cadre de Santé Technicien de Laboratoire “J’ai fait quatre établissements en 32 ans de carrière : les difficultés sont apparues vers les années 95 d’une part avec la mise en concurrence des activités du laboratoire avec le laboratoire privé de la ville, et d’autre part avec la non visibilité de l’avenir des services de l’hôpital. Le monde de la santé subit de fortes pressions et contraintes économiques, la mise en concurrence de nos activités avec le secteur privé s’accentue et les charges financières de nos laboratoires hospitaliers sont comparées. Alors, quel avenir pour nos laboratoires ?” mai 2007 •3 Sandra, Infirmière Cadre de Santé, 41 ans “J’ai passé mon Diplôme d’Etat d’Infirmière en 1988. Affecté en hématologie, puis en oncologie et enfin en endocrinologie, j’ai préparé et réussi l’école des cadres en 1999 à l’I.F.C.S de AIX. Je suis aujourd’hui cadre en Chirurgie viscérale après 3 ans de consultations externes. J’aime beaucoup mon métier, même si je regrette un peu mon métier d’infirmière… Etre cadre de santé aujourd’hui génère beaucoup de stress pour une reconnaissance minime. De plus, on manque de temps pour bien faire les choses. Cela fini par donner une certaine souffrance car on ne fait pas son métier comme on le voudrait. Les équipes nous demandent d’être présente, alors que nos obligations nous en éloignent de plus en plus… Il y a un grand décalage entre les apports des études et la réalité du terrain. C’est un peu utopique… La gestion d’un service recoupe plusieurs chapitres : matériel, personnel, relations humaines, relations patients et famille, relations avec les médecins et la hiérarchie . Je constate que l’hôpital se déshumanise au fur et à mesure des années qui passent. On est maintenant dans une obligation de résultats économiques, alors qu’avant, le seul objectif était de soigner, d’apporter tout ce que l’on pouvait aux patients. Par exemple, un patient sortant ne doit pas prendre son repas de midi le jour de sa sortie ! Je trouve ça mesquin et nuisible à l’image de l’hôpital public. De même, on raisonne sans cesse en Durée Moyenne de Séjour, et donc on met dehors le plus vite possible un malade qui quelquefois pourrait rester pour être mieux lors de sa sortie. La mise en place des pôles, va permettre une meilleure optimisation des moyens, avec une polyvalence accrue du personnel. Cela ne pourra pas se faire sans une formation. J’espère que le cadre va être plus au cœur des décisions, en collaboration avec les médecins. Mais le rôle des médecins sur la gestion est mal défini et je suis interrogative sur la concentration du pouvoir médical. Depuis que je suis à l’hôpital, je suis dans la réforme, ça ne s’arrête pas. J’ai envie de dire : “laissez nous travailler !...” 4• mai 2007 Francoise, Cadre de santé infirmier anesthésiste “IDE en 1986, affectée chronologiquement au service de remplacement puis en chirurgie alternant jour-nuit et enfin en service de réanimation polyvalente. IADE en 1995, puis Ecole des cadres en 2001. J’occupe un poste de cadre de santé IADE en collaboration avec un cadre IBODE. Mes missions consistent à manager une équipe de 65 personnes, gérer l’organisation des programmes opératoires, gérer la technique du bloc, les missions transversales telles que : hygiène, qualité, sécurité à l’anesthésie, hémovigilance, matériovigilance. Ce que j’attends c’est une revalorisation de la grille indiciaire prenant en compte ma spécificité IADE. Ce que je regrette c’est de constater le peu de chance d’évolution possible vers le grade de cadre supérieur, être limité dans mon domaine d’affectation (bloc)”. Bruno, 49 ans cadre supérieur de santé “En psychiatrie (mais je suppose que cela est vrai pour les autres disciplines) tout soin doit commencer par un travail de conceptualisation. Le service infirmier, du fait de sa permanence, la fonction infirmière et les missions qui en découlent, font que l’infirmier est « le carrefour» de toutes les informations qui concernent la personne soignée. Le cadre de santé est le garant des informations recueillies ; il s’assure de leur transmission. Les équipes attendent une organisation fonctionnelle qui va répondre aux besoins identifiés. Elles attendent aussi des responsables (cadres, médecins, directions) qu’ils anticipent les besoins : les réponses de dernière minute voire l’absence de réponse entraînent « des bricolages» qui sont synonymes de nonqualité et donc de problèmes de sécurité. Selon moi, il est indéniable que le cadre participe à la qualité des conditions de travail. De celles-ci dépendent l’attractivité du service. La rémunération n’est plus en lien avec le niveau d’étude ( IDE : BAC +3 ; cadres : BAC +4). Nos tutelles doivent réagir rapidement et proposer une amélioration de l’ensemble sous peine de prendre le risque de voir le niveau des prestations baisser. Les grandes déclarations d’intentions, comme par exemple le Plan de Santé Mentale) sont insuffisantes. Ce qui est nécessaire, c’est du concret et aussi «en espèces sonnantes et trébuchantes”. mai 2007 •5 la profession aujourd’hui Articles 4 et 5 du décret n° 2001-1375 du 31 décembre 2001 Selon la réglementation, les cadres de santé exercent des fonctions correspondant à leur qualification et consistant à encadrer des équipes dans les unités fonctionnelles, services, départements ou fédérations des établissements. Ainsi leurs activités restent liées à leur profession d’origine mais elles s’en distinguent par des responsabilités différentes : formation des professionnels de santé, encadrement d’équipes, expertise dans un domaine précis ou mission temporaire. La mise en place des pôles entraîne une réorganisation de l’hôpital. Les cadres se trouvent confrontés à des situations nouvelles concernant leur positionnement. Le cadre de santé placé auprès du responsable de pôle est désigné par le Directeur des Soins coordonnateur nommé et affecté par le Directeur de l’établissement. • Il est sous la responsabilité fonctionnelle du responsable du pôle. • Par délégation du Directeur, il est sous l’autorité hiérarchique, du Directeur des soins coordonnateur. • Il participe à l’élaboration du contrat, et du projet de pôle. • Il définit avec les cadres de santé du pôle, les besoins en équipement des locaux et en équipement non médical. • Il participe au Conseil de pôle, organise et contrôle la mise en œuvre des décisions. • Il rend compte, dans un rapport annuel, des actions menées. 6• mai 2007 cadre de santé en 2007 à l’hôpital « Comment résumer tout ce que l’on fait » et « qui prend soin des cadres », disaient des collègues à l’occasion d’une journée de travail entre cadres de santé ? Les collègues quittent le travail épuisés en se demandant ce qu’ils ont fait de leur journée… Le temps s’accélère et la gestion se fait plus lourde. Le travail du cadre de santé semble dans un premier temps invisible et sa place n’apparaît que lorsqu’il est absent ou qu’un oubli met en évidence ce qui aurait dû être fait. Le travail a changé. L’accumulation de petites modifications, la dépendance accrue à d’autres services, les décisions prises ailleurs et qu’il faut assumer, l’information qui s’accumule par le biais de la messagerie et qu’il faut trier chaque jour et à chaque retour de congés rend la charge de plus en plus difficile. La standardisation croissante a pour corollaire des ajustements indispensables qu’il revient au cadre d’effectuer, la gestion des aléas et des imprévus qui fait partie de notre fonction augmente en lien avec la volonté de tout réglementer… Des malades, une équipe, des personnels donc, se prêtent mal à une standardisation renforcée. Prescriptions, traçabilité, injonctions, fétichisation des outils et de la méthodologie, langue de bois managériale, exigence d’efficience, “l’industrialisation” vers lequel on se dirige, tout ceci masque l’essentiel, transforme les moyens en buts, fait oublier les finalités de l’hôpital qui est de soigner, et crée une distance avec l’équipe. Jusqu’où allons nous continuer d’accepter cette situation, l’adaptation au système conduit à terme à un préjudice pour le malade… mai 2007 •7 la situation des cadres de santé améliorée Après l’amélioration de la rémunération et du déroulement de carrière obtenu par le protocole du 14 mars 2001, en signant le protocole du 19 octobre 2006, FO a obtenu : • La revalorisation de la prime d’encadrement de 15€ par mois à compter du 1er mars 2007 ; • La revalorisation de la prime spécifique infirmière dite « prime Veil » qui passe de 76,22€ à 90€ par mois à compter du 1er mars 2007 ; • Une prime de 100€ brut par mois pour les assistants des responsables des pôles (date d’entrée en vigueur non encore définie). Par ailleurs, dans le cadre des travaux préparatoires à l'ouverture du diplôme de cadre de santé à la VAE et l'élaboration du référentiel d'activités et des compétences, le protocole prévoit de redéfinir dans le courant du second semestre 2007 le rôle et les missions des cadres de la Fonction Publique Hospitalière. Cette démarche, à laquelle FO sera associé, doit s'articuler avec la formation initiale et continue de l'encadrement. Enfin, les établissements seront encouragés à développer un projet de management, composante de leur projet social. revendications FO Conformément aux attentes des cadres, FO revendique : - une redéfinition des rôles et missions des cadres - une reconnaissance de la fonction cadre - une rémunération conforme à l'expertise et aux responsabilités engagées des perspectives de carrière - un équilibre vie privée / vie professionnelle - une diminution de la charge de travail - une réorganisation du partage du pouvoir dans les établissements - un rapprochement des cadres des autres catégories de personnel - un déroulement de carrière linéaire de cadre de santé à cadre supérieur de santé 8• mai 2007 Situation Actuelle Cadre de Santé Ech 1 8 INM (*) 380 611 Salaire de Base 1723,03 € 2770,46 € Cadre Supérieur de Santé Ech 1 6 INM (*) 524 642 Salaire de Base 2375,97 € 2911,02 € Revendications FO sur les Salaires Cadre de Santé Ech INM (*) Salaire de Base Début de carrière 642 2911,02 € Fin de carrière 780 3536,75 € Cadre Supérieur de Santé Ech INM (*) Salaire de Base Début de carrière 673 3051,58 € Fin de carrière 810 3672,78 € Salaire de Base = INM x Valeur du Point d'indice (*) Indice Nouveau Majoré Valeur du point d'indice au 01/02/07 = 4,534€ mai 2007 •9 Situation Actuelle Directeur de Soins 2ème Classe Institut de Formation Ech 1 8 INM (*) 456 672 Salaire de Base 2067,64 € 3047,05 € NBI : 30 points majorés Directeur de Soins 1ère Classe Institut de Formation Cadre Ech 1 Fonctionnel INM (*) 555 783 Salaire de Base 2516,54 € 3550,36 € NBI : 30 points majorés Revendications FO sur les Salaires Directeur de Soins Ech INM (*) Salaire de Base Début de carrière 703 3187,61 € Fin de carrière HEA / 915 4148,88 € NBI : 30 points majorés HEA : hors échelle A, chevron 2 Salaire de Base = INM x Valeur du Point d'indice (*) Indice Nouveau Majoré Valeur du point d'indice au 01/02/07 = 4,534€ 10 • mai 2007 Pour rester libre de vos choix, Pour décider vous-même de vos priorités, Imprimerie 04 73 26 44 50 – 0607 Pour être certain d’être défendu au mieux de vos interêts, adhérez à FO Pour prendre contact, remplissez le coupon ci-dessous et envoyez-le à l’adresse indiquée au dos. Nom : Prénom : Grade : Etablissement : Adresse personnelle : www.fo-sante.com 11 • mai 2007 • 11 cachet du syndicat