Utilisation de fumier solide asséché pour la litière

Transcription

Utilisation de fumier solide asséché pour la litière
Utilisation de fumier solide asséché pour la litière des vaches laitières et
«À quelle fréquence devrions-nous renouveler les logettes avec de la nouvelle
litière» Étude de cas
Traduction de l’original en anglais par Gino Doucet et Marie -Ève Allard.
Révision par Evelyne Elise Paquette.
Pour consulter le document original en anglais, cliquer sur le permalien suivant :
https://ecommons.cornell.edu/bitstream /handle/1813/14993/UseofDMS.pdf?sequence=2
Mary Schwarz et Jean Bonhotal
Cornell Waste Management Institute
systèmes de fumier solide asséché pour fournir en
litière sur les fermes laitières.
A. Edward Staehr
Cornell Department of Applied Economics and Management
Pour des ressources supplémentaires sur la litière, aller à
l’adresse suivante : http://cwmi.css.cornell.edu/bedding.htm
APERÇU
Il est de plus en plus difficile de se procurer de la litière
pour bétails de bonnes sources d’approvisionnement.
Le prix de la litière de ces sources a augmenté et cellesci ont commencées à disparaître en raison de la
demande en biocarburants. En même temps, il y a
encore beaucoup de fumier sur les fermes qui pourrait
servir un but similaire s’il était traité par séparation, par
digestion et/ou par compostage. Dans de nombreux cas,
nous produisons plus de fumier que nos champs ont
besoins ce qui peut les surcharger de nutriments. Les
fermes laitières sont à la recherche de sources
alternatives de litière et certaines ont mis en place
l’utilisation de fumier solide séparé ou asséché1 comme
litière. Mais est-ce que cela fonctionnerait dans les
régions du Nord-Est? Certains ont exprimés leurs
craintes que les hivers froid et humide et les été chauds
et humides ne seraient pas bon pour l’utilisation de
litière de fumier solide asséché et sont incertains face à
l’utilisation d’une litière qui pourrait être porteuse
d’agents pathogènes. Cela semble fonctionner pour
certaines fermes. Le Cornell Waste Management
Institute (CWMI) a contacté les fermes qui utilisaient ou
commençaient à utiliser la litière de fumier solide
asséché et a procédé à des recherches sur ces mêmes
fermes afin de déterminer la faisabilité d’utiliser les
Figure 1 Logette avec litière de fumier solide asséché
QUESTIONS SOUS ENQUÊTES
Les sujets de préoccupation pour l’utilisation de fumier
solide asséché ou de n’importe quelle litière, concerne
les propriétés bactériennes et physiques des matériaux,
les effets sur la santé du pis, des sabots et des jarrets, et
de l’usage économique. Nous avons tenté de répondre
aux questions suivantes:
 Est-ce que la concentration bactérienne est
différente dans la litière inutilisée et utilisée
entre les différentes stratégies des fermes et de
litière?
 Y-a-t-il des facteurs physiques tels que
l’humidité et la taille des particules dans la
1 Mot de la traduction : En anglais, ce type de litière est
appelé «dewatered manure systems», soit DMS.
1 de 11
litière inutilisée et utilisée qui sont différents
entre les différentes stratégies des fermes et de
litière?
 Est-ce que le décompte de bactérie et/ou les
propriétés de la litière influence la santé du pis?
 Est-ce que l’utilisation du fumier solide asséché
contribuera à la propagation de la
paratuberculose (maladie de Johne) au sein du
troupeau?
pouces dans des logettes de ciment. La litière
était rafraîchie trois fois par semaine.

La ferme B séparait son fumier puis le
compostait en andain pendant 10 jours avant
de l’étendre en couches de 2 pouces dans des
logettes avec matelas. Ils renouvelaient la litière
six fois par semaine.

La ferme C procédait à la digestion anaérobie de
son fumier puis le séparait. Ils prélevaient
ensuite le solide directement du séparateur et
l’étendent en couches de 2 ou 3 pouces dans
des logettes avec matelas. La litière était
renouvelée deux fois par semaine.

La ferme D séparait puis empilait leur fumier
pendant environ 3 jours, ou l’utilisent
immédiatement du séparateur en fonction du
volume de solide qu’ils avaient récupéré la
journée qu’ils étendaient une nouvelle quantité
de litière, ce qui arrivait deux fois par semaine.
Ils utilisaient la matière solide dans les logettes
creuses qui sont d’environ 12 à 24 pouces.
Lorsqu’ils appliquaient la nouvelle litière dans
les logettes creuses, une couche additionnelle
de 1 à 2 pouces était ajoutée.

La ferme E commençait tout juste à utiliser du
fumier solide lorsque nous avons débuté
l’étude. Cette ferme utilisait du sable et louait
un composteur rotatif (photo en page 6) avec
un temps de rétention de 3 jours avant
l’utilisation du fumier solide. La ferme utilisait
du fumier solide séparé, du fumier solide
composté et du sable. Nous avons donc
comparé les trois traitements nous permettant
de comparer les 3 niveaux de traitement. Les
logettes creuses étaient rafraîchies avec du
fumier solide asséché deux fois semaine et le
sable une fois semaine.

Ferme F empilait le fumier solide du séparateur
pendant 7 jours et en étalait une nouvelle
couche dans les logettes creuses 2 fois par
semaine.
 Quelles sont les répercussions économiques de
l’utilisant du fumier solide asséché comme
litière?
 Quel est l’influence de l’utilisation du fumier
solide asséché sur les sabots et les jarrets?
RECHERCHE
Plan de recherche
Six fermes utilisant différentes stratégies d’utilisation de
fumier solide asséché, incluant une ferme utilisant aussi
du sable comme litière, ont participé à cette étude. À
chaque ferme, nous avons prélevé des échantillons
provenant de la litière non-utilisée et utilisé sur une
période d’une année et les avons analysés pour en
connaitre la numération bactérienne pour le dépistage
de la «Mycobacterium avium paratuberculosis» (MAPorganisme responsable de la paratuberculose ou
maladie de Johns) et les propriétés physiques. Nous
avons scruté les registres de suivi des mammites et la
numération des cellules somatiques2 et avons exécuté
une analyse économique des possibilités d’épargne lors
de l’utilisation de fumier solide asséché.
Description des stratégies d’utilisation
de fumier solide asséché

La ferme A séparait son fumier pour ensuite le
déposer dans un composteur rotatif pendant
24 heures. La litière était laissée en un amas
pour une journée puis étendu par couche de 3
2
Mot de la traduction : En anglais, «somatic cell count», soit
SCC.
2 de 11
Décompte de bactéries
Le nombre de bactéries trouvé dans les différentes litières peuvent être rapportés sur le poids frais (tel quel), le poids
sec ou sur le volume. L’utilisation du poids frais a très peu d’importance puisqu’il est fortement dépendant du taux
d’humidité de la litière. Lorsqu’on compare la numération bactérienne d’un même type de litière, il est logique
d’utiliser le poids sec. Par exemple, le poids sec peut être utilisé pour étudier les changements de concentration au
fils du temps dans une même ferme utilisant la même litière. Comparer des matières différentes avec des densités
différentes, comme le sable et le fumier solide asséché, comporte des défis puisque la litière d’une logette de sable
sera plus lourde que celle d’une logette en fumier solide asséché. Pour le même volume de matière, la plus haute
densité du sable aura pour conséquence une concentration de poids sec plus basse qu’une matière plus légère. Donc,
le sable aurait « l’air » plus propre alors qu’en comparant les mêmes échantillons utilisant une concentration de
volume pourrait présenter des concentrations plus élevées pour le sable. Sur l’une des fermes, nous avons pu
accumuler de l’information sur les logettes de sable, et donc, toutes les numérations bactériennes sont reportées sur
des unités de volume.
Volume
Poids
cfu/ml = (cfu/g)*(poids
de la matière/volume
de la matière)
Fumier solide asséché
Sable
120 ml
40,6 g
120 ml
142,3 g
169,250
592,708
Est-ce que les concentrations de bactéries issues
de litière inutilisées et utilisés sont différentes
entre les différentes stratégies des fermes et des
litières? (i.e. est-ce que les matières solides
doivent être compostées ou préparées d’une
façon spécifique?)
La litière est utilisée pour fournir aux vaches un lieu
propre, sec et confortable où elles pourront se coucher.
Il y a 2 types de litière: organique comme le bran de
scie, la paille et le fumier solide, ou non-organique
comme le sable.
Les litières de matière organique contiennent des
nutriments nécessaire à la prolifération des bactéries
alors les litières de matière inorganiques n’en
contiennent pas. Par contre, pour tous les type de
litière, dès qu’elle est souillée (de matière fécale et
d’urine) la croissance des pathogènes est possible. La
litière de matière inorganique, comme le sable, débute
avec de basses concentrations de pathogènes et
certaines litières de matière organique ont des
concentrations de départ plus basses que d’autres.
Figure 2 Chaque tasse de 120 ml
contient 500 000 cfu/g Klebsiella
en poids frais.
Le principe de base est qu’une litière devrait se tenir
sous un seuil maximal de numération bactérienne de
1 000 000 de cellule souche unipotente par gramme
(cfu/g). Ce nombre semble s’appuyer sur une étude où il
n’a pas eu de nouveaux cas de mammites à coliforme
lorsque la litière comptait 10 000 et 100 000 pendant un
été, mais il y eu plusieurs nouveaux cas l’été suivant
lorsque que le décompte de la litière était à
10 000 000 cfu/g sur poids frais (Bramley and Neave,
1975). Ce document ne prétend pas qu’il s’agisse d’un
chiffre magique, mais il semble qu’il ait été utilisé
largement par les fermiers, les vétérinaires et les
conseillers agricoles.
La litière peut être analysée pour plusieurs types de
bactéries, mais toutes n’ont pas un effet sur la santé du
pis. Un large éventail de micro-organismes peut envahir
et infecter le pis, par contre, les coliformes (la E. coli et
la Klebsiella en sont deux types) et les streptocoques
environnementaux sont ceux qui causent le plus
souvent les mammites. Par conséquent, ce document
mettra l’accent sur ceux-ci.
Comme démontré par les graphiques, la litière de sable
inutilisée avait la plus petite concentration de bactéries
et le compostage (dans le composteur rotatif et en
3 de 11
andins) ainsi que la digestion anaérobie avant la
séparation réduisait le nombre de bactéries dans le
fumier solide asséché avant l’étalement dans les
logettes. Cependant, après être resté dans les logettes
entre 1 à 6 jours, le nombre de bactéries a augmenté
indépendamment du type de litière. Dans certains cas,
les logettes qui, au départ, avaient de la litière
«propres» avaient tendance à obtenir des niveaux de
bactéries significativement plus élevé dans la litière
utilisée. Cela indique que la litière a pu être trop
«propre» (i.e. qu’il n’y avait pas de compétition de
d’autres bactéries).
Graphiques La moyenne du nombre de bactérie dans la litière inutilisée (lignes bleues) et utilisée (lignes rouges) pour chaque
stratégie de ferme et de litière.
Les concentrations de bactéries sont présentées sous la forme log 10 cellule souche unipotente par millilitre (cfu/ml) de
type de litière. C’est-à-dire que la valeur de 2.0 log10 est égale à 102 ou 100 cfu/ml, alors que la valeur de 6.0 log10 est
égale à 106 ou 1 000 000 cfu/ml.
Traitement de la litière de fumier solide asséché, type de logettes et fréquence de renouvellement de litière utilisée
dans chaque ferme
Fréquence de
Type de
Ferme (code)
Stratégie de litière (après la séparation)
renouvèlement
logette
de la litière
(A Fût de
Composteur rotatif pendant 24 heures
Sur ciment
3x/semaine
A
stockage)
Compostage en andin pendant 10 jours
Sur matelas
6x/semaine
B (B Andins)
(C Digestion
Digestion anaérobie avant la séparation - utilisation
Sur matelas
2x/semaine
C
anaérobie)
immédiate
Amoncèlement pendant 3 jours ou utilisation
Logette
2x/semaine
D (D Séparer)
immédiate
profonde
(E Fût de
Composteur rotatif pendant 3 jours
2x/semaine
stockage)
Logette
E (E Séparer)
Utilisation immédiate
2x/semaine
profonde
(E Sable)
1x/semaine
Logette
Amoncèlement pendant 7 jours
2x/semaine
F (F Séparer)
profonde
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De plus, les niveaux de bactéries dans la litière utilisée
de sable, compostée au baril rotatif et le fumier solide
asséché directement du séparateur à la ferme E ne
différant pas les eux des autres. Cela démontre que le
niveau de bactéries dans la litière utilisée est davantage
influencé par les bactéries trouvées dans le fumier frais
des vaches et la manière que les logettes sont nettoyées
ainsi que ce qui provient des allées plutôt que le niveau
de «propreté» de la litière lorsqu’elle est étalée dans les
logettes.
l’efficacité du séparateur utilisé à la ferme. Le sable,
comme prévu, était plus sec avec seulement 11%
d’humidité et contenait 71% de particules fines.
Le taux moyen d’humidité dans la litière de fumier
solide asséché utilisée étaient plus élevé lorsqu’utilisé
dans des logettes creuses (entre 43 % et 60 %
d’humidité) et inférieur lorsqu’utilisé avec des matelas
(29 % à 50 %). Les fermes utilisant des matelas étalaient
la litière de fumier solide asséché en couche de 2’’ pardessus des matelas, lui permettant par le fait même de
s’assécher. Le type de logettes influençaient également
le taux de particules fines et avaient tendances à être
moins élevé pour les stratégies de litière qui utilisaient
les logettes creuses versus ceux qui utilisaient des
matelas. La litière de fumier solide asséché en logettes
creuses à tendance à se compacter dû au poids des
vaches alors que cette même litière déposé sur des
matelas à tendance à tomber de la logette ou à
s’éparpiller.
Est-ce que la numération bactérienne et/ou les
propriétés de la litière ont une incidence sur la
santé du pis?
Figure 3 Compostage du fumier solide en andin
Y a-t-il des facteurs physiques dans la litière
inutilisée et utilisée qui sont différents entre les
stratégies des fermes/litières?
Dans le passé, la littérature suggérait qu’avec plus
d’humidité et plus de matière organique, les
populations bactériennes s’épanouissaient. Celle-ci
suggérait également que la quantité de fines particules
dans la litière avait un effet sur la population
bactérienne; plus la matière serait fine, plus elle
adhérerait aux trayons, et par conséquent, aurait une
population bactérienne plus élevée. Le taux d’humidité
et la taille des particules fut analysé dans la litière (à la
fois inutilisée et utilisée).
Le taux moyen d’humidité allait de 64 % à 73 % pour la
litière de fumier solide asséché inutilisée et les
particules fines (moins de 2 mm) variaient entre 31 % et
74 %. Ces différences provenaient du type et de
La santé du pis est mesurée par le nombre d’incidence
de mammites et la numération des cellules somatiques.
La mammite est une inflammation du pis qui provoque
des caillots dans le lait. Celle-ci est habituellement
soignée avec des antibiotiques et rend le lait
invendable. La numération des cellules somatiques est
le dénombrement des globules blancs dans le lait ce qui
peut indiquer une infection.
MAMMITES
Les incidences de mammite pendant l’étude dans les
enclos observés variait entre 4 % et 10 %. La fréquence
était différente entre les fermes, mais pas entre les
différentes stratégies de litière de la ferme E. Les
critères qui influençaient les incidences de mammite sur
toutes les fermes étaient le période de lactation, la
production laitière et le nombre des cellules
somatiques. Les niveaux de bactéries et les propriétés
des litières n’avaient aucun effet sur le nombre de
mammites.
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Pourcentage d’animaux avec une mammite et une
numération de cellules somatiques anormal pendant la durée
de l’étude pour chaque ferme/stratégie de litière.
Ferme
Litière
B Andin
Digestion
C
anaérobique
D Séparation
E Sable
Fût de
E
stockage
E Séparation
F Séparation
Mammites
Numération des
cellules
somatiques
10
24
8
17
8
6
52
36
4
30
3
6
30
34
Figure 4 Fût de stockage – Trois jours de rétention
Est-ce que l’utilisation de la litière de fumier
solide asséché contribue à la propagation de la
paratuberculose (maladie de Johne) dans un
troupeau?
NUMÉRATION DES CELLULES SOMATIQUES
Parce que la mammite est souvent subclinique, estimer
le nombre de cellules somatiques d’un échantillon de
lait peut permettre de déceler l’infection. De façon
générale, le seuil acceptable ou normal de cellules
somatiques est presque toujours moins que 200 000
cellules par millilitre pour les vaches et que 100 000
cellules par millilitre pour les génisses. Une plus grande
quantité est considérée anormale ou excessive et
indique une infection probable. Le décompte anormal
de cellules somatiques au cours de cette étude dans les
enclos concernés variait entre 17 % et 50 % des
animaux. Comme pour les mammites, le nombre
d’animaux avec un nombre anormal de cellules
somatiques était différent d’une ferme à l’autre, mais
pas dans les trois différents types de litières utilisées à
la ferme E. Les facteurs qui affectaient le SCC étaient la
saison, le nombre de lactation et les périodes de
lactation. Les propriétés des litières et la concentration
de bactéries n’ont pas d’effets sur la numération des
cellules somatiques.
Il y a certaines craintes qu’en utilisant du fumier solide
asséché comme litière, il y ait un risque de
contamination de tout le troupeau si les bactéries
demeure viable dans le fumier solide asséché puisque la
bactérie responsable de la paratuberculose
(Mycobacterium avium paratuberculosis – MAP) se
transmet par le fumier. La MAP a été trouvée en petites
quantités dans plusieurs des litières inutilisées incluant
le sable (voir le tableau de la page 6). Dans cette étude,
la MAP n’était pas systématiquement détruite par la
séparation, la macération ou le fût de stockage. Par
conséquent, il pourrait y avoir des risques de
contamination de la paratuberculose en utilisant la
litière de fumier solide asséché. Puisque le nombre de
cellules souches unipotente étaient petits, cette
possibilité est aussi petite et peut devenir inquiétante
seulement pour la litière des veaux. Les vaches n’ont
pas tendance à ingérer alors que les veaux le peuvent.
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Analyse du MAP dans la litière inutilisée pour chaque stratégie de ferme et de litière
Stratégie de ferme et de litière
A Fût de stockage
B Andins
C Digestion anaérobique
D Séparer
E Fût de stockage
E Séparer
E Sable
F Séparer
Nb de fois que
le MAP était présent
Nombre total
d'échantillon prélevé
Nombre total de
cfu MAP (moyenne)
1
2
2
4
0
1
11
12
24
24
21
24
15
33
36
24
69,7
1,2
1,0
58,0
0,0
0,4
8,9
174,0
Quels sont les implications financières d’utiliser
le fumier solide asséché comme litière?
Une analyse financière sur l’utilisation du fumier solide
comme litière a été réalisée. Les retours financiers
provenaient de la vente du fumier solide asséché, de la
réduction des coûts de transport (ne pas avoir à
transporter le fumier dans les champs pour l’épandage)
et la réduction des coûts d’achat de litière. Les coûts
incluaient l’équipement de séparation, d’autres coûts
de machinerie, le carburant, la main d’œuvre et
d’autres coûts associés avec la gestion de la litière. Les
coûts ou les économies était calculés par poids de
100 livres de lait produit. Dans tous les cas, il y eut des
économies entre 1 % et 26 % par 100 litres de lait.
Conclusion
 L’utilisation de la litière de fumier solide
asséché peut avoir des avantages économiques
sans affecter défavorablement la santé du
troupeau.
 Les niveaux de bactéries dans la litière ne sont
pas à eux seuls responsable des taux élevés de
cellules somatiques ou de mammites. La gestion
de la litière dans les logettes est beaucoup plus
importante que l’analyse de pathogènes.
Préserver les logettes du fumier et d’urine, peu
importe le type de litière employée, permettra
de diminuer de beaucoup les taux de cellules
somatiques et de maintenir les mammites sous
contrôle.
 Utilisez un système de fumier solide asséché qui
convient à la routine de votre ferme et avec
lequel vous serez le plus confortable.
Évaluation des coûts de l'utilisation de la litière de fumier solide asséché
Recette (d) = a + b + c
(e)
( e-d )
Vente de fumier Économie sur le
Économie sur la
Dépenses
Coût annuel
Ferme solide asséché
transport
litière
totales
de l'élevage
(a)
(b)
(c)
B
0,00 $
5 490,00 $
57 200,00 $
51 570,00 $
-10 940,00 $
C
0,00 $
8 450,00 $
44 800,00 $
22 236,00 $
-31 014,00 $
D
0,00 $
8 325,00 $
53 082,00 $
59 856,00 $
-1 552,00 $
E
0,00 $
8 425,00 $
156 115,00 $
87 171,00 $
-77 378,00 $
F
15 000,00 $
50 000,00 $
81 600,00 $
79 257,00 $
-67 343,00 $
Coût
annuel/cwt
-0,05 $
-0,08 $
-0,01 $
-0,26 $
-0,26 $
7 de 11
Quel est l’impact de l’utilisation fumier solide asséché sur les sabots et les jarrets?
Une partie de la littérature spécialisée affirme que le sable est la meilleure litière pour la santé des sabots et des
jarrets. L’une des méthodes pour évaluer la santé des sabots et des jarrets est à travers l’indice de locomotion. À
deux reprises pendant l’étude, à la ferme E, les vaches dans les enclos avec du sable et celles avec du fumier solide
asséché ont été notés. Le résultat obtenu à la ferme indique que les vaches sur le sable (tout particulièrement celles
en 4e lactation ou supérieure) se déplaçaient beaucoup plus que celles logées sur le fumier solide asséché.
Indices de locomotion
1. Ne boîte pas : Se tient et marche avec
un dos plat.
2. Légèrement boiteuse : Se tient avec
un dos arqué, mais marche avec un
dos plat.
3. Modérément boiteuse : Se tient et
marche avec un dos arqué et fait de
petite foulé sur une ou plusieurs
pattes.
4. Boiteuse très sévère : Se tient et
marche avec un dos arqué et un ou
plusieurs membres sont
physiquement faible ou ne supporte
pas le poids de la vache.
UNE ÉTUDE DE CAS DANS DEUX FERMES
«À QUELLE FRÉQUENCE DEVRAIT-ON RAFRAICHIR LES LOGETTES AVEC DE LA
NOUVELLE LITIÈRE»
La croyance populaire veut que la litière soit rafraichi
souvent pour fournir un environnement propre alors
que la littérature scientifique dit que cette pratique est
en fait mal avisé en ce qui concerne le croissance des
pathogène (c’est aussi très peu économique). Les
pathogènes dans les litières organiques atteignent des
niveaux élevés à l’intérieur d’un ou deux jours après
avoir été placé dans les logettes et le fait de remettre
de la litière fournit de nouveau de la matière organique
qui sert de nourriture aux organismes. Ainsi, le fait de
remettre de la litière fréquemment peut ne pas faire de
différence.
Deux fermes utilisant la litière de fumier solide asséché
directement du séparateur en logettes creuses ont
assigné deux enclos pour cette étude. Les vaches dans
chaque enclos étaient de parité et de périodes de
lactation similaires, et étaient gardé dans le même
enclos pendant quatre semaines en juillet et en janvier.
La ferme 1 logeait seulement des vaches en première
lactation dans les deux enclos alors que la ferme 2
logeait des vaches multipares. Un des enclos recevait de
la litière de fumier solide asséché fraiche
quotidiennement alors que l’autre en recevait tous les
sept jours. Les logettes dans chaque enclos étaient
gratter et râteler quotidiennement selon la régie déjà
en place sur ces deux fermes.
Des échantillons de quartiers et globaux de lait furent
prélevé au début et à la fin des deux périodes de test et
analysés pour en connaitre la concentration bactérienne
(i.e., la culture de lait) et le SCC. Pendant les 2e et
4e semaines de l’étude avec litières, des échantillons de
la litière inutilisée et utilisé furent prélevé les jours 0, 1,
2, 5, 6 et 7 puis analysés pour connaitre le décompte
des bactéries et les propriétés physiques. De plus, les
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registres des exploitations agricoles furent consultés
pour chaque vache dans chacun des enclos durant les
deux périodes d’étude pour connaitre les nombres de
cellules somatiques et les incidences de mammites.
mammites. Lorsque les extrémités des trayons sont
exposées à une litière humide et fines, il est plus
probable d’obtenir un nombre de cellules somatique
plus élevé et plus de mammites. Si c’est le cas alors le
protocole de renouvellement de litière de fumier solide
asséché hebdomadaire pourrait avoir un impact positif
sur la numération des cellules somatiques et les
mammites.
Santé du pis
Cultures du lait
Figure 5 Solide fraîchement séparé
Bactérie de litière
La fréquence de rafraichissement de la litière de fumier
solide asséché dans les logettes a peu de conséquence
sur la quantité de bactérie trouvée dans la litière
utilisée. La seule bactérie retrouvée en quantité
significative plus grande dans le protocole
hebdomadaire comparativement au protocole
quotidien était la bactérie E. coli et cela s’est produit
seulement en été à la ferme 1 et seulement en hiver à la
ferme 2. La saison avait un impact beaucoup plus grand
sur les niveaux de bactéries que la fréquence de
renouvèlement. Les tests réalisés en été démontrent
des niveaux plus élevé de bactéries coliformes alors que
pour ceux réalisés en hiver, il s’agit de bactéries
streptocoques.
Propriétés physiques de la litière
La fréquence d’application de la litière avait un effet sur
la teneur en humidité et le pourcentage de particules
fines dans la litière utilisée. La litière était plus sèche et
contenait moins de particules fines lorsque les logettes
étaient renouvelées hebdomadairement. On a attribué
à ces deux caractéristiques de la litière le fait d’avoir un
effet sur la numération des cellules somatiques et les
Prélever des échantillons de lait pour la détection
d’agents pathogènes responsables des mammites peut
fournir beaucoup d’informations utiles à un producteur
laitier. L’échantillon d’une vache en particulier peut
révéler des informations significatives pour cette vache.
Par contre, de nombreux échantillons provenant de
plusieurs vaches permettra d’accumuler beaucoup plus
d’informations pour la prévention des mammites et le
contrôle dans le troupeau. Les bactéries trouvées dans
le lait d’une vache peuvent aider à identifier de façon
précoce les infections, faciliter les décisions
thérapeutiques et permettent des changements en
matière de gestion aboutissant à moins de nouvelles
infections. Généralement, les résultats de culture de lait
peuvent être divisés en 2 ou 3 catégories :
 Résultats de culture positive :
 Agents pathogènes majeurs (Staph
aureus, Strep spp., A. pyogenes, serratia
et proteus)
 Agents pathogènes mineurs (Staph spp.,
C. species, G+ bacillus)
 Résultats de culture négative
Des échantillons de lait furent prélevés sur les animaux
de chaque enclos sur les deux fermes au début et à la
fin de chaque période de test de quatre semaines pour
déterminer si la durée de temps entre l’application de
nouvelle litière aurait eu les quantité ou les chances
d’un animal d’avoir une culture positive à la fin après
avoir eu une culture négative au début. Les probabilités
d’obtenir une culture de lait positive à la fin du
protocole de la litière n’étaient pas touchées par la
fréquence de renouvèlement de la litière. Elles étaient
influencées par la ferme et le nombre de lactations.
Puisque la ferme 1 avait seulement des génisses et que
la ferme 2 avait seulement des vaches multipares dans
l’étude, les deux indices étaient fondamentalement les
mêmes. Les génisses étaient moins susceptibles d’avoir
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une post culture positive que les vaches en deuxième
lactation ou plus. Le nombre de vaches avec une post
cultures positives à la ferme 1 était affecté par la
fréquence de renouvellement de la litière et la présence
de la bactérie E. coli dans la litière.
Par contre, les génisses dans les enclos avec litière
fraîche chaque jour étaient 7.2 fois plus susceptibles
d’avoir une post culture positive que celles ayant une
litière renouvelée chaque semaine et la bactérie E. coli
était négativement corrélée. C’est-à-dire, que le plus de
bactérie E. coli détectée dans la litière, le moins
d’animaux avaient de cultures positives. Puisque les
enclos avec une litière renouvelée quotidiennement ont
plus d’humidité et de particules fines que ceux
renouvelé hebdomadairement, une augmentation des
cultures positives fait du sens, mais des niveaux de
bactéries plus élevés provoquant moins d’animaux
d’avoir une culture positive est dur à expliquer. Il n’y
avait aucune variable indicatrice à la ferme 2 qui avait
un effet sur le nombre d’animaux avec des post cultures
positives.
Numération des cellules somatiques
La numération des cellules somatiques était évaluée sur
tous les animaux dans chacun des enclos pour
déterminer si ceux avec un dénombrement normal au
début auraient un dénombrement anormal à la fin de la
période des quatre semaines fondé sur le
renouvèlement de litière des enclos quotidien ou
hebdomadaire. Le nombre d’animaux avec un
dénombrement anormal de cellules somatiques à la fin
était affecté par la fréquence d’application de nouvelle
litière à la ferme 1 et la quantité de bactérie E. coli dans
la litière utilisée à la ferme 2. À la ferme 1, les vaches
ayant une litière renouvelée hebdomadairement étaient
plus susceptibles d’avoir un dénombrement anormal de
cellules somatiques à la fin que les vaches ayant une
litière renouvelée quotidiennement, la même ferme où
les vaches ayant un renouvellement de litière
hebdomadaire étaient moins susceptibles t’avoir une
post culture positive. Si la numération des cellules
somatiques a un lien direct avec la quantité de bactéries
dans le lait, ceci ne fait pas beaucoup de sens. À la
ferme 2, la présence de la bactérie E. coli dans la litière
utilisée était positivement corrélée avec le nombre
d’animaux avec un nombre de cellules somatiques
anormal à la fin. Par contre, à la ferme 2, il n’y avait pas
de différence dans les niveaux d’E. coli entre les 2
enclos. Parce que les fermes avaient fourni des données
différentes, il est plus probable que d’autres variables
comme la procédure de la salle de traite et /ou le
niveau de propreté des animaux jouent un rôle plus
important dans le nombre d’animaux avec une
numérisation des cellules anormale.
Mammites
Les évènements de mammites pendant la période
étudiée étaient rares, soit 5 animaux sur 400 (1,3 %) à la
ferme 1 et 12 animaux sur 350 (3,4 %) à la ferme 2. Les
chances qu’une vache développe une mammite étaient
nettement élevées pour celles qui avaient un nombre
de cellules somatique anormal au début de l’étude à la
ferme 2 alors que cet indicateur n’avait aucun impact
sur les chances de développer une mammite à la
ferme 1. De plus, le nombre d’évènements de
mammites n’était pas touché par les variables
indicatrices.
La litière de fumier solide asséchée renouvelée
quotidiennement peut prendre beaucoup de temps et
être dispendieuse et peut ne pas avoir d’impact positif
sur les niveaux de bactéries ou la qualité du lait et les
mammites. Une application de litière moins fréquente
dans les logettes creuses peut même avoir un impact
positif en réduisant le taux d’humidité et la quantité de
particules fines.
Références citées
Bramley, A.J., and F.K. Neave. 1975. Studies on the Control of Coliform Mastitis in Dairy Cows. British Veterinary Journal
131:160-169.
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Financé en partie par le New York State Energy and Research Development Authority et le New York Farm Viability
Institute.
Support additionnel fourni par : Cornell Cooperative Extension and the College of Agriculture and Life Sciences au
Cornell University.
Collaborateurs du projet : Quality Milk Production Services : Debbie Pawloski, Ynte Schukken, Frank Welcome et Ruth
Zadoks;
Animal Health Diagnostic Center Johnes Laboratory : Susan Stehman; State University of New York à Cobleskill: Robert
Rynk, Tim Pajda, John Wallace et Scott Wilson; Cornell Nutrient Management Spear Program : Caroline Rasmussen.
Un remerciement spécial à tous nos fermiers collaborateurs; ceux qui sont propriétaires, ceux qui régissent et ceux qui
MOO!
Une référence à tous produits, services, processus ou méthode spécifique ne constitue pas une recommandation
implicite ou explicite ou d’un endossement. Le “Cornell Waste Management Institute” ne donne aucune garantie ou
representations explicites ou implicite pour l’aptitude pour un but particulier ou la marchandisation d’un produit en
particulier, d’un appareil ou d’un service ou de l’utilité, l’intégrité, la précision de n’importe quel processus ou méthode,
ou autre information contenu, décrite, divulgué ou référé dans les fiches descriptives.
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