Archives municipales de Rennes

Transcription

Archives municipales de Rennes
Archives municipales de Rennes
N° 7 - Mai-juin 2001
1 - L’année 2000 aux Archives
2 - Le stage « Archives communales »
3 - Les archives contemporaines
4 - La croix de la mission
ARCHINEWS
1. L’année 2000 aux Archives municipales
Le mois de mars est traditionnellement pour tous les services d’archives en France le mois des
bilans. En effet, tous les services sont tenus de rendre à la Direction des Archives de France au
Ministère de la Culture un rapport annuel sur leurs activités au nom du contrôle scientifique et
technique de l’Etat. C’est dans ce numéro que nous vous proposons un aperçu des activités des
Archives municipales de Rennes pour l’année passée.
La première mission des Archives municipales
est de collecter les documents produits par les
services de la Ville de Rennes.
C’est ainsi qu’en l’an 2000, 41 services municipaux
ont versé leurs dossiers aux Archives ce qui
représente 210 mètres linéaires (soit 2100 boîtes)
de documents, parmi lesquels ceux relatifs à
l’administration générale, aux finances et à la
voirie tiennent une bonne place. 33 mètres linéaires de documents
sont
également
rentrés aux Archives
mais au titre des
archives privées ;
le fonds privé le
plus
notable
étant
celui
d’Emmanuel
Le
Ray, archi-tecte
de la ville dans la
première moitié
du XXe siècle.
La salle de tri où arrivent les versements.
La deuxième mission d’un service d’archives est
de traiter ces documents.
300 m.l. ont ainsi été reconditionnés : ces
documents ont été remis dans des boîtes d’archives conçues
spécialement
pour la conservation à long
terme
tandis
que 300 autres
mè-tres
linéaires
de
documents ont
été classés et
indexés. 10 400
références supplémentaires
sont venues enrichir la base
documentaire
informatisée.
Les archives contemporaines après traitement.
La troisième mission d’un service d’archives est
de valoriser ces documents.
Les lecteurs sont de plus en plus nombreux à
fréquenter les Archives. 1030 personnes, contre
967 en 1999, sont venues consulter quelques 9245
documents (documents d’archives, microfilms ou
ouvrages de bibliothèques et périodiques). Parmi
ces per-sonnes accueillies en salle de lecture, 28%
étaient des généalogistes, 26% des chercheurs en
histoire, 40% ont effectué des recherches
administratives, consulté des permis de construire
ou le cadastre à titre individuel ou professionnel
ou encore se sont passionnés pour l’histoire locale.
Les employés des services municipaux de la ville de
Rennes venant consulter des dossiers versés aux
Archives représentaient 6% des lecteurs.
Par ailleurs les Archives répondent à 700
demandes de recherches par courrier, qu’il
s’agissent de recherches généalogiques, pour 75%
d’entre elles, ou de recherches à caractère
historique ou administratif.
Les Archives en tant que service culturel
patrimonial, outre l’organisation d’expositions
(telle l’exposition Le Ray...) ont vocation à
accueillir des groupes de scolaires. Les Archives
municipales sensibilisent donc les élèves aux
techniques de conservation, elles leur présentent
les métiers liés à la préservation et à la
restauration des documents et elles leur démontre
l’importance de la conservation de l’écrit.
Près de 500 élèves sont venus en 2000 aux
Archives lors de 21 séances de travail. Les enfants
ont pu visiter un magasin de conservation
d’archives, toucher du parchemin et travailler sur
des documents originaux comme les grands !
Enfin, les Archives doivent aussi former les
futur(e)s archivistes.
Les Archives accueillent des stagiaires tout au
long de l’année. 10 stagiaires ont été reçus pour
une semaine d’observation et de découverte, soit
dans le cadre de leurs études universitaires soit
dans le cadre de formation professionnelle. 5
stagiaires sont venus accomplir des stages
d’approfondissement (travaux de classement) pour
une durée minimum d’un mois.
Les Archives municipales de Rennes sont
également intervenantes dans le formation
universitaire des futurs archivistes et dans des
stages extérieurs, tels les stages d’initiation et de
perfectionnement du logiciel Avenio, quand elles ne
sont pas organisatrices de stages.
La salle de lecture ouverte du lundi au vendredi de 9h à 12h et
de 13h à 17h.
Juliette PATRON
Le stage « Archives communales » s’est tenu aux Archives municipales de Rennes les 2, 3 et 4
avril dernier.
A la demande de la Direction des Archives de France, nous avons organisé un stage sur le « Traitement
des archives communales » mettant l’accent en trois jours sur la législation, le classement, les
inventaires et le traitement informatique (indexation, numérisation) des archives. Ce stage a regroupé
24 participants venant de différentes archives municipales et départementales.
Catherine LAURENT
2. Les archives contemporaines et les associations
Dans le cadre du centenaire de la loi 1901 sur les associations, les Archives municipales font le point
sur les archives d’associations qu’elles détiennent.
Les archives d’associations
Le service des Archives développe, depuis quelques années, une politique de collecte d’archives des
associations et rennaises.
C’est ainsi qu’en 2000, l’approbation du tableau de gestion des dossiers de l’APRAS a permis le
versement immédiat de 232 articles actuellement en cours de traitement aux Archives de Rennes.
L’analyse de ces dossiers, nous informe ou nous rappelle que l’Office social et culturel (OSC) de Rennes
créé en 1960, a été dissout le 3 novembre 1977 et remplacé par trois organismes distincts :
- la Direction du développement culturel (DDC) en tant que service de la ville,
- l’Office social et culturel rennais (OSCR), association loi 1901, regroupant les associations et les
pouvoirs publics,
- l’Association pour la promotion de l’action et de l’animation sociale (APRAS).
L’APRAS a ses locaux au second étage de la Maison du champ de mars, 6 cours des Alliés à Rennes. Ses
principaux acteurs sont : la ville de Rennes, la CAF d’Ille-et-Vilaine, les organismes d’HLM, la SEMAEB,
le CCAS de la ville de Rennes, la CPAM d’Ille-et-Vilaine. L’APRAS assure la coordination de politiques
sociales inter-partenariales et met en place des actions novatrices expérimentales comme par exemple
les lieux d’accueil d’adolescents, le tableau de bord social par quartier... C’est un lieu privilégié de
rencontres entre les principaux partenaires engagés dans les politiques sociales. Toutes ces activités
se reflètent dans les documents versés aux Archives.
Un tableau de gestion des dossiers de l’OSCR est actuellement en cours d’élaboration. Quelques 300
articles seront alors à trier, à analyser et à verser aux Archives à partir de la fin juin 2001. Ces
dossiers nous apprendront beaucoup sur la vie des associations rennaises. Nous vous ferons part de nos
découvertes dans un prochain numéro.
Les versements de la direction de la Vie associative
Cote du versement : 1204 W
Service municipal versant : Direction Vie
associative, animation culturelle de proximité
Domaine d'action administrative : Culture
Nombres d'articles : 76
Dates extrêmes : 1975-1997
Contenu du versement : Ce versement permet
d'étudier un pan de la vie culturelle associative
4. La Croix de la Mission
rennaise sur vingt ans, du milieu des années 1970
au milieu des années 1990 puisqu'il contient les
dossiers de fonctionnement des maisons des
Jeunes et de la Culture, des maisons de quartier,
des centres culturels, des théâtres (de l'Alibi, de
l'Arpenteur,...)
ainsi
que
les
dossiers
d'organisations d'animations et de festivals.
Danielle DEMAY
La plantation de la croix, place de la Mission,
constitue le sommet de cette mission de Rennes. Elle a
donné lieu à une grande cérémonie dont le but, l’ordre et
la marche avaient été fixés par le Maire de Rennes,
Delamarre, le jeudi 13 février.
Carte postale colorisée-100Fi16
I. Plantation de la Croix de la Mission :
A - La Croix de la Mission :
Cette croix, située sur la place de la Mission, à
l’angle des rues Nantaise et de la Monnaie, sur un
terrain faisant probablement partie des anciens murs de
la ville, est une oeuvre très révélatrice de la sensibilité
des premières années de la Restauration. Elle fut élevée
le 14 février 1817 sur les plans de l’architecte de la ville
J.-M. Gohier.
Orientée ouest-sud-ouest, elle est composée d’un
soubassement en granit. Sur ce dernier sont disposés
trois socles en granit :
- le socle central porte une croix
dressée sur un globe. Des boules qui ont pris la place des
fleurs de lys, sont fixées aux extrémités des trois bras
de la croix.
- sur les deux socles latéraux, deux
statues figurent la Vierge et St Jean, éléments ajoutés
après 1817.
Cette croix de la Mission fut plantée le 14
février par Mr de Monthuchon dans un contexte bien
particulier.
B - Contexte de la plantation :
L’érection de cette croix de la Mission, au bord
de la Vilaine le 14 février 1817, s’inscrit dans le
contexte de la Mission de Rennes dont le but était le
dérangement des habitudes et la conversion au
catholicisme. Des missionnaires de France ont donc
séjourné six semaines au début de l’année 1817 dans la
ville de Rennes afin de multiplier les prières et les
sacrements. Tout ceci s’est organisé hors de la
compétence de l’évêque.
Maquette : Jocelyne DENIS-GOUYETTE
Un énorme cortège défila donc depuis SaintMelaine : le clergé, les séminaristes, les religieuses, les
magistrats, les autorités et une grande partie de la
population de Rennes et des paroisses environnantes.
A midi et demi, la cathédrale Saint-Pierre rassemblait
toutes les autorités judiciaires, civiles et militaires de
Rennes.
Le cortège poursuivit par la suite sa marche en direction
de la future place de la Mission. La croix était portée à
tour de rôle par des groupes de 80 hommes. Après la
plantation de la croix, le cortège rejoignit la cathédrale.
Ainsi se terminait cette grande cérémonie.
II. La Croix de la Mission au fil des années :
La Croix de la Mission a subi des travaux de
restauration et d’embellissement. Certaines sources
affirment même que le monument n’avait pas été achevé
en 1817.
En effet, une affiche d’adjudication du 24 mars au 9
avril 1825 annonçait des « travaux à faire pour terminer
le monument de la Croix de la Mission. » Giraud était
alors l’architecte de la ville de Rennes.
Par ailleurs, de nombreux projets et demandes
furent proposés au Conseil municipal.
En 1909 par exemple, les membres de la Société
Rennaise de Libre Pensée « la Lumière » demandaient
que la croix soit déplacée et transportée soit dans une
propriété privée soit dans un autre endroit de la ville où
elle ne gênerait en rien ni la vue ni la circulation. Ils
appuyèrent leur demande en affirmant que les emblèmes
religieux n’ont plus leur raison d’être sur les places
publiques d’une ville républicaine.
De plus, ils proposaient un autre nom pour la place de la
Mission, celui de l’aviateur français Blériot estimant que
le nom de l’époque « n’est plus en harmonie avec les
tendances de notre société de progrès».
Aujourd’hui, ce calvaire a été mis en évidence à
la suite de travaux de valorisation de vestiges
historiques.
Réjane GUYOMARD