Dr. Google - Mathysmedical

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Dr. Google - Mathysmedical
PRINTEMPS 2016
80
Une nouvelle faç on de pe n s er p o u r
la médec ine et le quotidien en c lin iq u e
I M P U L S I O N S P O U R L’ O R T H O P É D I E E T L E M I L I E U P R O F E S S I O N N E L – P O U R M É D E C I N S , E X P E R T S E T C A D R E S S U P É R I E U R S
Entretien, Dr. Sjoerd Kaarsemaker
« J’utilise la tige droite CCA
quand l’ancrage
cimenté est primordial »
Coup d’oeil sur la science
Redoutée en orthopédie :
L’infection de la prothèse
Regard sur le monde
« Dr. Google » –
Avantage ou inconvénient ?
2
ENTRE
TIEN
« J’utilise la tige droite CCA
quand l’ancrage cimenté est primordial »
En prothétique moderne, les prothèses à tige courte ont le vent en poupe.
Et pourtant, la prothèse droite Müller, une prothèse
de la hanche éprouvée depuis des décennies, n’a pas pris une ride.
Dr. Sjoerd Kaarsemaker
travaille depuis 14 ans comme chirurgien
orthopédique au centre médical VieCuri
de Venlo ( Pays Bas ). Dans la région du
nord de Limburg, l’hôpital universitaire
offre des soins de très haut niveau avec
près de 3 000 employés et 500 lits. Le
Dr. Kaarsemaker a fait ses études à
Maastricht et s’est spécialisé à Venlo
dans la chirurgie traumatique et de la
main, et l’orthopédie infantile.
La tige droite CCA selon le Professeur M.
E. Müller est sur le marché depuis 20 ans ;
la philosophie Müller est riche de 40 ans
d’histoire. Dr. Kaarsemaker, pourquoi
continuez-vous à utiliser cette tige plutôt
qu’une prothèse plus récente ?
D’après le registre suédois des hanches 1, les
prothèses de type Müller sont en deuxième
position du classement des meilleurs résultats
de tous les types de prothèses. Leurs performances sont excellentes, comme le démontre
par exemple le 10A ODEP Rating. 2 Seul un
autre modèle présente des résultats à peine
meilleurs. Par ailleurs, nous avons acquis une
grande expérience sur de nombreuses années
avec des prothèses similaires à la tige Müller et
les prix pour ce type de tiges sont très compétitifs pour les cliniques et les organismes de
santé.
[email protected]
« Bien entendu, aux Pays Bas et donc
aussi dans notre clinique, le recours à
des tiges assez récentes, c’est-à-dire
présentes sur le marché depuis moins
de dix ans, est uniquement possible
après la réalisation d’essais cliniques. »
Dans quels cas préconisez-vous la CCA –
dans lesquels plutôt pas ?
J’utilise la CCA de Mathys dans les cas où un
ancrage cimenté est primordial. Par exemple
chez les patients très âgés ou les patients
présentant un os poreux ou un fémur en
forme de « tuyau de poêle » ( « Stove Pipe » )
où le canal intramédullaire ne se rétrécit pas.
Dans ces cas, une tige pressfit présenterait un
risque de fracture trop important pour les
patients.
A mon avis, la tige CCA est moins adaptée à
des interventions de révision en rapport avec
de larges défauts osseux ou des fractures périprothétiques. Dans les cas où une substance
osseuse insuffisante et un défaut de qualité
osseuse pourraient compromettre un ancrage
stable, je renonce généralement à la CCA.
« Leurs performances sont excellentes, comme le démontre
par exemple le 10A ODEP Rating. »
Où voyez-vous l’avantage de la CCA par
rapport à d’autres tiges droites ?
La CCA présente divers avantages. Les trois arguments essentiels de la tige CCA sont d’abord
la technique opératoire simple. Ce point est
fondamental surtout dans un hôpital universitaire comme le nôtre. Ensuite, nous nous procurons la tige CCA auprès d’un fournisseur
fiable avec lequel nous collaborons depuis
UTILE
3
Rendre les
germes infectieux
visibles
longtemps. Pour finir, il faut citer un bon rapport qualité-prix qui joue un rôle non négligeable pour les hôpitaux et les systèmes de
santé.
Que pensez-vous de la tendance des prothèses à tige courte ?
Je suis très enthousiasmé par le développement des prothèses à tige courte. Nous avons
récemment commencé à implanter la tige de
hanche optimys®. Cette tige courte est particulièrement adaptée aux jeunes patients. Les
patients plus âgés avec des os de bonne qualité profitent également de ce design qui préserve l’os et les ligaments. La tige optimys est
avant tout orientée vers la préservation osseuse car celle-ci est indispensable pour
d’éventuelles révisions à venir. Bien entendu,
aux Pays Bas et donc aussi dans notre clinique,
le recours à des tiges assez récentes, c’est-àdire présentes sur le marché depuis moins de
dix ans, est uniquement possible après la réalisation d’essais cliniques. Malheureusement,
il faut beaucoup de temps pour organiser ces
essais et obtenir les résultats exigés.
Les problèmes de cicatrisation des plaies
constituent un défi particulier pour les
médecins et le personnel soignant. Les
plaies chroniques sont réputées colonisées par des bactéries, un grand nombre
de germes qui compromettent la guérison de la plaie. Jusqu’à présent, des
analyses en laboratoire étaient indispensables pour établir si la plaie était
colonisée par les microbes et, si oui, dans
quelle mesure.
« La tige Müller disparaitra du
marché quand une autre tige
fournira de meilleurs résultats
à un prix compétitif. »
Pensez-vous que la tige droite CCA va persévérer dans son succès sur le marché face
aux nombreuses nouvelles évolutions dans
ce domaine ?
Oui, je suis convaincu qu’elle se maintiendra
sur le marché tant que ses résultats ne seront
pas égalés, voire surpassés, dans les divers
registres. La tige Müller disparaîtra du marché
quand une autre tige fournira de meilleurs
résultats à un prix compétitif.
Dr. Kaarsemaker, nous vous remercions
pour cet entretien.
Moleculight i:X est le premier appareil
maniable, destiné à évaluer les agressions bactériennes au point d’intervention. Il est maintenu sur la plaie et émet
une lumière d’une longueur d’onde précise. Les possibles agents pathogènes
sont stimulés et renvoient un signal
fluorescent. Ces signaux fluorescents
intrinsèques sont à leur tour saisis par
Moleculight i:X et rendus visibles sous
forme d’images en temps réel.
D’après le fabricant, l’appareil est très
simple d’utilisation et intuitif. En enregistrant les images ou vidéos, vous pouvez
par exemple suivre et documenter
objectivement et à moindre coût l’évolution de la cicatrisation.
Swedish Hip Arthroplasty Register, voire sous http://
www.shpr.se/en/
1
2
ODEP = Orthopaedic Data Evaluation Panel. Latest
ODEP ratings can be found at http://www.odep.
org.uk
Plus d’informations sur le produit
commercialisé depuis novembre 2015
sont disponibles à l’adress suivante :
www.moleculight.com.
4
COUP D’ ŒIL
SUR LA SCIENCE
Redoutée en orthopédie :
L’infection de la prothèse
Par le Prof. Dr. med. Karl Stoffel, hôpital cantonal de Bâle-Campagne, Suisse
L’indication pour une implantation de prothèse est en hausse constante,
ainsi en est-il hélas aussi du nombre d’infections articulaires périprothétiques
( periprosthetic joint infections – PPJI ).
En 2011, 284 prothèses de la hanche et 206
prothèses du genou étaient implantées pour
100 000 habitants en Allemagne 1 ( Etats Unis :
149 et 304 respectivement ). 1 Depuis 2005,
ces implantations sont en hausse dans les deux
pays. 1 Dans 0,5 à 5 % des cas, les interventions
sont suivies d’infections périprothétiques
( PPJI ). 2 Aux Etats Unis, la PPJI est le motif le
plus fréquent de révision après l’implantation
d’une prothèse totale du genou ( PTG ) et le
troisième motif le plus fréquent de révision
pour une prothèse totale de la hanche ( PTH ). 3
Le coût total d’un remplacement septique de
la prothèse s’élève à 40 000 voire 50 000 euros 3 ( Coût onéreux des prothèses de révision,
traitement antibiotique postopératoire à long
terme manque à gagner des patients, etc. ). Un
remplacement septique de la prothèse est
donc quatre fois plus cher qu’une prothèse
primaire et deux fois plus cher qu’un remplacement aseptique. 3
Des germes différents se développent
en fonction de la voie
et de la période de l’infection
Au cours des deux premières années qui
suivent un implant primaire, la voie d’infection
exogène est prédominante. L’implant est alors
FRANZöSISCH
surtout colonisé
par les germes cutanés tels
Figure 1
Des agents peu actifs sur le plan métabolique peuvent constituer un problème
En cas d’infection, les bactéries adhérant à la
prothèse peuvent produire un biofilm résistant
au cours des premières semaines. Il se compose d’une communauté structurée de germes
qui se protègent des anticorps et cellules défensives par une matrice extracellulaire constituée de protéines propres aux bactéries, ainsi
que de sucres. La colonie de germes enveloppée de mucus constitue, même pour de nombreux antibiotiques, un obstacle presque insurmontable, si bien que, en général, seul un
changement de prothèse permet de contrôler
l’infection.
1. Symptômes cliniques
≤ 3 semaines
≥ 4 semaines
2. Implant
Stable
Lâche
3. Parties molles
Intactes ou peu
lésées
Modérément ou
gravement lésées
4. Antibiotiques
à prendre à long terme
ou contre le biofilm
Oui
Non
Options chirurgicales
Débridement avec conservation de l’implant
Modified from Osmon et al. (2013). CID 56. 6
Phase postopératoire Hématogène
précoce
Changement de
prothèse (remplacement monophase ou
en deux temps)
Manifestation
que les staphylocoques coagulase-négatifs.
Après la deuxième année postopératoire, les
streptocoques et coli-bactéries colonisent la
prothèse surtout par voie infectieuse hématogène ( par voie sanguine ), à partir d’inflammations pulmonaires, cutanées, vésicales, gastrointestinales et dentaires. Dans plus de 50 %
des cas, la source infectieuse n’est pas clairement établie, divers types de germes se développent en fonction de la voie infectieuse et de
la période de l’infection. Les germes Gram
positifs restent prédominants ; un cinquième
de toutes les infections périprothétiques est dû
à des polymicrobes. 4
Les small colony variants ( SCV ) s’avèrent particulièrement problématiques. Ce sont des représentants à croissance lente de bactéries
typiques de biofilm, à sensibilité réduite aux
antibiotiques. Aujourd’hui, on connaît des
sous-populations de SCV pour le staphylocoque doré, les staphylocoques coagulasepositifs, les pseudomonades et Escherichia
coli. La modification de leur morphologie et
de leur équipement enz ymatique peut
conduire à un diagnostic erroné lors des analyses microbiennes. Les SCV comptent parmi
les représentants typiques des germes « difficiles à traiter » dont font également partie
Enterococcus faecalis ou faecium ainsi que des
champignons des germes résistant même aux
antibiotiques qui agissent sur les biofilms et
se diffusent dans les tissus.
En général, il manque les signes
inflammatoires systémiques
En fonction du moment de la survenue des
symptômes, une infection articulaire périprothétique est classée comme postopératoire aiguë, retardée aiguë ( hématogène ) ou chronique. L’infection aiguë se caractérise par une
dégradation partiellement fulminante de la
fonction prothétique et de l’état de santé du
patient. L’infection chronique se caractérise par
des douleurs sourdes sans signe inflammatoire
local et systémique qui peuvent apparaître dès
l’implantation primaire.
La ponction articulaire est un moyen de
diagnostic indispensable
Une fistule ou un abcès lié à l’articulation peut
être considéré comme un signe sûr d’infection.
Les complications postopératoires ( problèmes
de cicatrisation ou hématomes ) devraient être
traitées de manière ciblée. Une sédimentation
accélérée du sang ( > 30 mm ) et une protéine
C-réactive augmentée ( > 10 mg / l ) peuvent signaler une PPJI. 4
Une radiographie biplane de grande qualité de
l’articulation concernée est nécessaire pour le
diagnostic par imagerie. Cependant, une infection aiguë est pratiquement impossible à
prouver ainsi et la possibilité de différencier un
descellement septique ou aseptique est de
même très limitée. Une PPJI est considérée
comme avérée s’il existe une fistule communiquant avec la prothèse implantée ou si un
agent pathogène a été directement isolé par
Sources
Wengler A et coll. Hip and knee replacement in
Germany and the USA – analysis of individual
inpatient data from German and US hospitals
for the years 2005 to 2011. Dtsch Arztebl Int.
2014;111:407-16.
2
Militz M, Buhren V. Replacement of infected knee and hip endoprostheses. Chirurg.
2010;81(4):310-20.
3
Harrasser N et coll. Die periprothetische Gelenkinfektion: Diagnostik und Therapie. OUP.
2012;1(7-8):16-22.
4
Del Pozo JL, Patel R. Clinical practice. Infection
associated with prosthetic joints. N Engl J Med.
2009:361(8):787-94.
5
Zimmerli W et coll. N Engl J Med 2004;351:1645–
1654
6
Osmon et coll. Diagnosis and Management of
Prosthetic Joint Infection, CID 2013:56
FOCUS
SUR LES PRODUITS
1
5
Affinis® Inverse
Etre meilleur fait la différence
Malgré les nouveaux designs, le nombre de complications des prothèses totales
inverses de l’épaule est assez élevé ; elles sont souvent liées au design,
comme le notching, l’ostéolyse et le découplage. La prothèse Affinis Inverse
a été développée en collaboration avec des chirurgiens européens
de l’épaule pour réduire au maximum les phénomènes indésirables.
culture de deux ou trois échantillons de tissu
séparés. Une ponction articulaire doit être
effectuée dans des conditions stériles en salle
d’opération après une petite incision au bistouri. Une infection s’accompagne d’une
augmentation du nombre des leucocytes
(> 1 700 / µl ( genou ), > 4 200 µl ( hanche ) ) et/ ou
des granulocytes polynucléaires ( PMN > 65 %
( genou ) ou > 80 % ( hanche ) ) 4. Si une infection n’a pas pu être exclue de manière certaine, il convient de procéder à une révision
articulaire avec biopsie. Une articulation
macroscopiquement purulente à ne pas
confondre avec une infection bactérienne peut
être due à une inflammation en cas de couple
métal-métal.
Options thérapeutiques en cas d’infections articulaires périprothétiques ( fig.1 )
Un traitement antibiotique exclusif est uniquement effectué dans des cas exceptionnels pour
réprimer l’infection chez les patients gravement malades ne tolérant pas d’opération. Les
indications pour la procédure opératoire de
préservation de la prothèse sont représentées
sur la figure 1 : débridement à ciel ouvert, lavage avec des antiseptiques et remplacement
de tous les éléments modulaires de la prothèse. 6 Le traitement antibiotique associé aux
substances anti-biofilm, comme la rifampicine
( germes à Gram positif ) et / ou la ciprofloxacine ( germes à Gram négatif ), doit être adapté
à la suite des tests microbiologiques. En cas
d’indication stricte, l’intervention destinée à
préserver la prothèse peut atteindre des taux
de réussite de 80 à 100 %. 5 En cas de nonpréservation de la prothèse, le remplacement
monophase ( démontage de la prothèse infectée et montage de la nouvelle prothèse au
cours de la même opération ) ou le remplacement en deux temps avec un intervalle relativement long jusqu’au remontage est nécessaire. 3, 5 Les procédures de sauvetage consistent
à réaliser le démontage définitif de la prothèse
( Girdlestone ) ou l’arthrodèse / l’amputation
aux résultats variables dans la littérature.
Le phénomène du notching donne lieu à deux approches :
le notching mécanique peut être réduit par une technique opératoire reproductible et des implants excentrés.
le notching biologique ( ostéolyse induite par PE ) peut être évité au mieux en
remplaçant le couple articulaire. Avec une glénosphère PE et un inlay en CoCr,
aucune particule d’usure PE n’apparaît sur le col de l’omoplate, prévenant ainsi
l’ostéolyse.
Un implant différent des autres
La grande différence entre Affinis Inverse et les autres prothèses réside dans la
combinaison inversée des matériaux : du métal du côté huméral, de la céramique
du côté de la glénoïde, la prothèse étant en polyéthylène. Le système Affinis Inverse avec un inlay en ceramys est complètement exempt de nickel et convient
donc aussi aux patients allergiques. Grâce à la glénosphère en vitamys hautement
réticulé et résistant à l’oxydation, les valeurs de l’usure sont particulièrement
basses.
Les autres différences s’affichent au niveau de la métaglène ( platine ) pour la stabilité d’ancrage, de la sûreté vis-à-vis d’une possible rupture entre la glénosphère
et la platine et du positionnement des pegs. Alors que les systèmes d’épaule actuels disposent d’un peg central, le système à 2 pegs d’Affinis Inverse permet de
placer une vis antérieure et postérieure, là où l’os offre le meilleur maintien. Le
design à deux pegs permet de supprimer la vis inférieure puisque les deux pegs
assurent une stabilité suffisante à leur niveau.
La matériovigilance le confirme : la
fixation entre la glénosphère et la
platine donne lieu au plus faible
taux d’erreur – seulement 0,07 % –
comparé aux autres systèmes classiques sur le marché.
Affinis Inverse avec glénosphère
vitamys et inlay ceramys
6
REGARD SUR
LE MONDE
«Dr. Google» –
Avantage ou inconvénient ?
De nos jours, les patients cherchent des informations sur les maladies,
diagnostics et traitements sur internet. Certains
médecins voient cette évolution avec des sentiments mitigés.
Jamais il n’a été aussi simple pour des profanes
de s’informer sur des maladies, grâce à l’offre
considérable de portails de santé, de blogs
médicaux, de forums d’experts et à leur accessibilité permanente sur smartphone. Environ
100 000 applications portent sur la santé 1 et
chaque vingtième recherche est d’ordre médical. 2 En moyenne, un utilisateur sur deux a
recours au web pour des questions de santé
comme le montre une étude portant sur 24
pays. 3 Il en ressort que les conseillers médicaux
en ligne sont particulièrement appréciés en
Turquie ( 65 % ), en Afrique du Sud ( 61 % ) et
en Hongrie ( 59 % ), alors qu’au Japon ( 27 % ),
en Corée du Sud ( 30 % ) et en Suède ( 33 % ),
les pages médicales connaissent moins de
succès. 3
Plus d’un tiers des patients d’un service d’orthopédie d’une clinique universitaire allemande ont fait des recherches en ligne avant
leur opération. Une majorité de patients jugeait les informations trouvées comme utiles,
voire très utiles. 4 Certains considèrent cette
évolution avec scepticisme. A côté des inconvénients, le World Wide Web offre aussi des
avantages pour les médecins et les patients.
Radar à risques
Qualité informative douteuse
De nombreux sites fournissent des informations superficielles et donnent une vision unilatérale, voire fausse, des choses. Ainsi, dans le
cas de l’hernie discale cervicale par exemple,
l’analyse systématique de 100 sites web a révélé que quatre sites sur cinq mis en avant par les
moteurs de recherche étaient des sites commerciaux, seul un site reposait sur des faits
scientifiques. 5 Les patients risquent donc
d’être mal informés ou inquiétés inutilement.
Autodiagnostic risqué
Plus d’un tiers des adultes aux Etats Unis
consulte régulièrement internet pour effectuer un autodiagnostic. 6 Une étude récente
démontre à quel point les dits « contrôleurs
de symptômes » se trompent : selon cette
étude, 66 % des diagnostics indiqués en pôle
position étaient incorrects. 6 Dans le domaine
de la chirurgie de la main, les diagnostics en
ligne étaient incorrects dans environ 33 %
des cas. 7 Le risque est grand que les patients
fassent confiance à un mauvais diagnostic et
se soignent de leur propre chef.
Morbus Google
Les résultats des moteurs de recherche ont
plus tendance à accentuer l’effet de souffrance qu’à le soulager. Ceci peut être dû au
fait que les sites à contenu spectaculaire ont
plus de poids que les sources d’informations
scientifiques. 8 L’utilisateur tombe donc avant
tout sur des évolutions dramatiques de maladies. Les peurs de personnes tendant à l’hypochondrie peuvent s’en trouver accrues.
Dans le jargon professionnel, la hausse injustifiée de l’inquiétude à cause du web est appelée « cyberchondrie ».
Coûts plus élevés
Les désinformations ou mauvais autodiagnostics peuvent mener le patient à demander des
tests et traitements inadaptés ou inutiles. Il
demande par exemple un IRM alors qu’une
simple radiographie est suffisante pour le
diagnostic. Ensuite, il faut commencer par ré-
futer les pré-informations du patient basées
sur des désinformations, ce qui nécessite un
temps de consultation plus long.
Baromètre des avantages
Emancipation et compliance
Certains patients se sentent obligés de ménager le temps du médecin. « Dr. Google » permet à l’intéressé de s’occuper en toute quiétude d’un thème qui pourrait être trop gênant
ou complexe à traiter avec un professionnel. La
réflexion autodirigée sur sa santé lui permet de
fixer son propre rythme d’apprentissage. Les
patients indiquent mieux comprendre et suivre
les instructions et recommandations après
avoir surfé sur le net. 9
Compétence améliorée et
processus décisionnel
Il est plus simple de donner des explications à
un patient préparé sur le plan médical. Le
patient peut aussi poser des questions plus
ciblées et contribuer à la décision thérapeutique dans le sens d’un « consentement informé ». Il peut soumettre des propositions et
donner des arguments. Les patients informés
sur l’opération par internet et multimédia
avant une arthroscopie du genou étaient
mieux préparés à l’intervention et plus satisfaits du processus décisionnaires. 10
Meilleure acceptation
Dans aucun autre domaine de la médecine, le
nombre de reproches pour erreurs de traite-
Que recherchent les patients de
la hanche et du genou sur WWW
Le Toronto Western Hospital a demandé aux
patients atteints d’une arthrose de la hanche
ou du genou, qui se sont présentés à la clinique
orthopédique, comment ils s’étaient informés
avant la consultation. 12 Presque 64 % ont répondu avoir fait des recherches sur le net. Il est
surprenant de constater que les utilisateurs du
net sont essentiellement des patients instruits,
détenteurs d’un diplôme supérieur ou universitaire ( 71 % ).
Les cinq principaux sujets recherchés par les
patients étaient :
1. options de soins ( 88 % )
2. comment apprivoiser la maladie ( 68 % )
3. informations générales sur la
maladie ( 62 % )
4. phase de récupération après
l‘opération ( 57 % )
5. éventuelles complications liées
à l‘opération ( 53 % )
La majorité des patients ( 82 % ) voulait en apprendre le plus possible sur la maladie – indépendamment du fait que les informations puissent être agréables ou désagréables. 12
VOTRE APPEL
G R AT U I T
7
La relation
avec le patient 2.0
Le patient 2.0 est connecté, communique
de manière diversifiée et s’informe en
ligne sur les diagnostics, les méthodes de
traitement, les médecins et les cliniques.
Certains tirent profit de leurs recherches
et espèrent une thérapie alternative.
D’autres souffrent du flux d’informations
et s’inquiètent. Comment gérer les différents types de patients ? Quels sont les
points importants lors d’un échange avec
un patient connecté à « Google » ?
Denys Prykhodov / Shutterstock.com
ment n’est aussi élevé qu’en orthopédie et
chirurgie traumatologique. 11 Certains de ces
reproches et erreurs pourraient être évités si
le patient contribuait activement à son souci
de santé au lieu de se laisser soigner passivement. Les patients peuvent se renseigner au
préalable à propos du médecin et de la clinique et donc prendre des décisions plus
éclairées.
Aide à l‘autoassistance
Outre la recherche d’informations, les patients peuvent nouer des liens avec d’autres
personnes sur internet. Comme dans un
groupe d’entraide, les forums proposent du
soutien et de l’aide : par exemple, les intéressés reçoivent des astuces sur la manière de
gérer les petits problèmes du quotidien de
personnes arthritiques. Ce type d’échange
Lupton D, Jutel A. ‚It‘s like having a physician in your
pocket!‘ A critical analysis of self-diagnosis smartphone apps. Soc Sci Med 2015;133:128–35.
2
Official Google Blog: A remedy for your health-related questions: health info in the Knowledge Graph
n.d. https: / /googleblog.blogspot.de / 2015 / 02 /
health-info-knowledge-graph.html ( consulté le 16
novembre 2015 ).
3
Dr. Google und Schwester Yahoo – weltweit sucht
jeder Zweite Hilfe im Netz. http://www.ipsos.de/
publikationen-und-presse/pressemitteilungen/2013/
dr-google-und-schwester-yahoo ( consulté le 16 novembre 2015 ).
4
Pennekamp PH, Diedrich O, Schmitt O, Kraft CN. Prävalenz und Stellenwert der Internetnutzung orthopädischer Patienten. Z Orthop. 2006;144:459–63.
1
est surtout utile pour des patients ayant des
maladies chroniques ou incurables et soulage
ainsi le personnel médical.
L’évolution actuelle vers un patient émancipé
2.0 qui cherche de l’aide sur internet est irrémédiable. La clinique qui accepte cette situation et répond de manière constructive aux
patients éprouvant le besoin de chercher des
informations sur internet sera en position de
force en période de concurrence.
Morr S, Shanti N, Carrer A, et al. Quality of information concerning cervical disc herniation on the
Internet. Spine J. 2010;10(4):350-4.
6
Semigran HL, Linder JA, Mehrotra A, et al. Evaluation
of symptom checkers for self diagnosis and triage:
audit study. BMJ. Published online July 8 2015.
7
Hageman MG, Anderson J, Blok R, et al. Internet self-diagnosis in hand surgery. Hand (N Y).
2015;10(3):565-9.
8
Zuccon G, Koopman B, Palotti J. Diagnose this if you
can – On the effectiveness of search engines in finding medical self-diagnosis information. A. Hanbury
et al. (Eds.): ECIR 2015, LNCS 9022:562-7.
9
Pressemappe zur Pressekonferenz EPatient Survey
2015; 12. Mai 2015, Base Camp Berlin. http://
epatient-rsd.com /wp-content /uploads /2015/ 05/
5
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Mathys SA Bettlach • Robert Mathys Strasse 5 • 2544 Bettlach • Suisse
Téléphone : +41 32 644 1 485 • E-mail : [email protected]
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par fax-réponse joint :
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ou de manière informelle par courriel :
[email protected]
EPatient_Survey_2015_Pressemappe.pdf ( consulté
le 20 novembre 2015 ).
10
Yin B, Goldsmith L, Gambardella R. Web-based education prior to knee arthroscopy enhances informed
consent and patient knowledge recall: a prospective,
randomized controlled study. J Bone Joint Surg Am.
2015;97:964-71.
11
Jahresstatistik 2014: Behandlungsfehler-Begutachtung der MDK-Gemeinschaft http://www.mdk.de/
media /pdf/6_-_Jahresstat-BHF-Begutacht_2014MDS-MDK.pdf ( consulté le 16 novembre 2015 ).
12
Koo K, Farlinger C, Johnson S, Syed KA. Patient
education level and utilization of internet resources
by patients in orthopedic hip and knee consultations.
Open J Med Psychol. 2013;2:54-60.
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Mathys SA Bettlach • Robert Mathys Strasse 5 • Case postale • 2544 Bettlach • Suisse • www.mathysmedical.com
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