Une face à claques à Victoriaville - Fédération des enseignantes et
Transcription
Une face à claques à Victoriaville - Fédération des enseignantes et
Vue du local Santé globale : Une face à claques à Victoriaville ? Il y a tout juste un an, le personnel du cégep de Victoriaville était convié par la direction générale au lancement de l’opération « santé globale », avec Luc Poirier, de la firme Intelligence santé, comme conférencier invité. Au terme de cette conférence, le personnel devait répondre par oui ou non à la question : acceptez-vous de vous engager dans une démarche de santé globale ? C’est sans surprise que la quasi-totalité d’entre eux ont répondu par l’affirmative, comme ce semble avoir été le cas auparavant au cégep de Ste-Foy où une démarche similaire a été entreprise. Sans surprise, parce que cette conférence était piégée au départ. Nous avons été manipulés. Laissez-moi vous expliquer pourquoi… Ce jeudi 12 janvier 2006, alors que nous entrions au travail vêtus de tion, si nous acceptons d’entreprendre une démarche de Manipulés d’abord noir et à reculons afin de santé globale. Qui a envie de dire non et de se par manque d’inEnseignante de philosophie au cégep signifier symboliquement faire étiqueter comme une face à claques ? formation. On ne Mais plus encore, cette de Victoriaville notre mécontentement Une seule personne a osé. Deux ont répondu nous a pas dit que conférence présentait une face à des parties patro« peut-être ». ce monsieur était nales qui ne tiennent pas Mais plus encore, cette conférence prélà pour nous venvision terriblement réduccompte de la santé globasentait une vision terriblement réductrice des dre son produit. Ensuite, on ne nous a pas clairement extrice des problèmes que le de leurs employées et problèmes que nous vivons, de leurs causes, et pliqué ce que visait la démarche proposée par Intelligence nous vivons, de leurs employés, la direction de leurs éventuelles solutions. Que nous a dit santé : une enquête sur la santé du personnel ? La formacauses, et de leurs nous proposait une conM. Poirier ? Il nous a tracé un bref portrait de tion de comités ? L’organisation bénévole des activités éventuelles solutions férence où l’on nous disla situation dans les milieux de travail, porvisant à améliorer la santé des collègues ?, etc. ait que puisqu’il n’y a plus Manipulés ensuite parce que M. Poirier a usé de déma- trait incontestable, il va de soi : absentéisme, rien à attendre du gouvernement, il présentéisme, syndrome du survivant, gogie pour nous charmer. Cet excellent faut se faire une raison et trouver des À des problèmes sysdépressions, burn-out, et j’en passe. communicateur nous a dit des choses solutions locales et individuelles aux Puis il nous a expliqué qu’il ne fallait que nous savions déjà mais qu’il nous témiques, causés par la problèmes qui sont causés par l’organipas attendre de solutions de la part de fait du bien d’entendre à nouveau, de surcharge de travail, ne Jean Charest ou du gouvernement et temps en temps : la vie est de plus en restent donc que des solu- que donc la solution viendrait de nousplus folle ; on n’arrive plus à suivre le tions individuelles : prenmêmes. À des problèmes systémiques, rythme ; il faut trouver un équilibre causés par la surcharge de travail, ne entre notre vie professionnelle et notre dre deux week-ends restent donc que des solutions indivivie personnelle ; la profession d’amoureux par année, enseignante est super importante, malfaire de l’activité physique, duelles : prendre deux week-ends d’amoureux par année, faire de l’activiheureusement peu valorisée, et très saluer nos collègues té physique, saluer nos collègues lorsexigeante, ce que M. Charest ne reconlorsque nous les croisons naît pas. que nous les croisons dans les corridors, dans les corridors, etc Piégés, aussi, parce que M. Poirier, etc. Suis-je en train de dire qu’il ne faut après nous avoir expliqué que dans un pas faire d’activité physique, ni saluer milieu de travail donné, il y avait 95 % de gens heureux et nos collègues, ni s’occuper de notre conjoint ou de nos engagés et 5 % de « faces à claques » qui chialent constam- enfants ? Non ! Mais je soutiens que ces solutions sont parment sans s’engager, polluant ainsi le climat des 95 % tielles, réductrices et ne s’attaquent pas aux causes les plus autres, nous demande, à la fin de sa conférence-motivaimportantes du problème. Car au fond, de quoi est-il question, ici ? De la surcharge de travail qui nous conduit à négliger trop souvent sation collective du travail. Drôle de « les autres aspects de notre vie. Mais est-ce un choix inditiming »… viduel que l’on peut réellement faire ? Prenons l’exemple Personnellement, après m’être donné par M. Poirier : laisser notre sac d’école au bureau demandé si j’étais une tête à claques la fin de semaine. Belle trouvaille ! Et si je laisse mes cortelle que décrite par M. Poirier, j’ai rections au bureau, que diront mes élèves, lundi matin, décidé de faire ma toute petite part en apprenant que je ne peux remettre les copies corrigées participant à un des sous-comités sanparce que j’ai choisi de partir en week-end d’amoureux. té globale, qui se penche sur la qualité Enfin, cette conférence-motivation arrivait à un bien des aliments à la cafétéria du collège. mauvais moment. Examinons le contexte politique dans Mais j’ai surtout décidé de m’éviter à lequel nous nous trouvions. Après deux ans et demi de l’avenir toutes ces conférences de monégociations infructueuses, lors desquelles nous avons tivation, de type psycho-pop, dont la réclamé du gouvernement, de la Fédération des cégeps et dernière, en décembre dernier, nous de nos directions locales qu’elles reconnaissent que notre proposait une réflexion intitulée tâche a augmenté considérablement, et alors que nous « Redonner du sens à Noël ». À mon réclamions des ressources (ETC) dans le volet 1 pour humble avis, j’avais plus à gagner, diminuer notre nombre de préparations et d’élèves – ce pour ma santé globale, à rester à mon qui est la réelle cause du problème d’épuisement profesbureau pour finir mes corrections sionnel – on nous décrète une loi spéciale, et on nous avant Noël… Là-dessus, bonne anoffre une entente de principe qui, ni l’une, ni l’autre, ne née 2007 à toutes et à tous ! Et de la prennent en compte nos préoccupations. On nous l’a assez santé… globale ? dit : notre tâche n’a pas augmenté, elle a évolué ; à nous de nous adapter ! Silvie Lemelin Les relations de travail (suite de la page 3) diverses modalités concernant le moment de mise en application des nouvelles échelles de traitement et du versement des montants dus. Ainsi, le premier versement de paie en vertu des taux et des échelles corrigés aura lieu à compter du 21 décembre 2006, au plus tard le 20 février 2007. En ce qui concerne le paiement des sommes dues, il devra être effectué au plus tard le 30 avril 2007. Ce montant inclura la rétroactivité due au moment du L’ENJEU EXPRESS Volume 1, numéro 1 Février 2007 Publication officielle de la Fédération des enseignantes et enseignants de CEGEP (FEC-CSQ) 6 versement ainsi que les intérêts de 5 % par an calculés sur ces sommes. Enseignantes et enseignants du collégial Maintenant, que se passe-t-il avec les enseignantes et enseignants du collégial qui sont considérés dans un emploi à catégorie sans prédominance ? Comme indiqué plus tôt, le travail sur la relativité salariale n’est pas terminé, il reste à fixer le rangement selon les mêmes critères que ceux utilisés pour Siège social : 9405, rue Sherbrooke Est Montréal (Québec) H1L 6P3 Téléphone : 514 356-8888 Télécopie : 514 354-8535 Courriel : [email protected] Site Web : www.fec.csq.qc.ca établir l’équité salariale, à la suite de quoi il restera encore à calculer les écarts entre les salaires d’un même rangement. En attendant que se passe-t-il ? C’est là que la convention collective intervient en garantissant à l’annexe VI 2 que « la structure salariale de base des enseignantes et enseignants de cégeps est celle des enseignantes et enseignants des commissions scolaires et comprend en plus 3 échelons supplémentaires » et ce, depuis l’année 2003-2004, année de l’en- Rédacteur en chef : Daniel Lachance Comité de rédaction : Nadine Bédard-StPierre, Dominic Fortin, Daniel Lachance Secrétariat : Micheline Jacob Design graphique : Denis Bernard Photos : Hugues Saint-Pierre, Dominic Fortin tente sur la reconnaissance du temps de travail. La rétroactivité ne s’appliquera qu’à compter du 1er jour d’engagement de l’année 2003-2004. Pour connaître les nouvelles échelles salariales, rendez-vous sur le site de la FEC-CSQ à l’adresse suivante : www.fec.csq.qc.net. Responsable de la production scriptovisuelle : Louisette St-Gelais Impression : Le Renouveau Tirage 1500 exemplaires Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec Publication imprimé sur du papier recyclé Bulletin d’information de la Fédération des enseignantes et enseignants de CEGEP (CSQ) Édition N° 17 — Hiver 2007 B O I S - D E -B O U L O G N E , D R U M M O N D V I L L E , G É R A L D -G O D I N , L E N N O X V I L L E , M ATA N E , S A I N T E -F O Y, V I C T O R I AV I L L E