La saison 1962-1963 - Concerts Classiques Épinal
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La saison 1962-1963 - Concerts Classiques Épinal
Soixante (et un) ans au service de la musique (18) La saison 1962-1963 Séquelles de la guerre d’Algérie, de Gaulle échappe à plusieurs attentats. De juin à août I962, les Vosges accueillent les familles pieds-noirs réfugiées d’Algérie. Le 17 juin, le 7ème R.T.A. fait son entrée à Epinal en présence du Général Massu. Le 29 juillet, le commissaire de police Mathieu Rutali est abattu à GOLBEY, par un gangster corse. Le Président des Concerts Classiques, Henry Najean fête ses 50 ans de barreau. Grande diversité des activités culturelles. Johnny Halliday triomphe au cinéma "Royal". Triomphe sans casse ! L'abbé historien d'Epinal, Robert Javelet est Prix Erckmann-Chatrian. Le hautboïste Michel Aubry est premier Prix du Conservatoire de Paris, le pianiste Michel Beroff, 1er Prix du Conservatoire de Nancy, la Manécanterie des Petits Chanteurs de Saint-Jo édite son 5ème microsillon, et fin septembre, les "Pinaudrés" représentent la France à l'"Oktoberfest" de Munich. En 1963, les J.M.F. annoncent une saison taillée sur mesure. Concerts avec conférenciers obligés, spectacles de ballets, musique espagnole, quatuor, chœurs d'enfants, approche du jazz avec Martial Solal. De leur côté, René Perrout et Emile Fontaine reprennent la formule de Frank Tenot et Daniel Filipacchi "Pour ceux qui aiment le jazz". Sacha Distel fait une étape remarquée tandis que le groupe amateur spinalien les "Schotting Stars" font un tabac. La pianiste Thérèse Castang galvanise les J.M.F. avec la "Marche des Davidsbündler" et Michel Beroff prend part au Concours Mondial des J.M.F. Le Comité des Concerts Classiques limite sa programmation à cinq concerts mais de très haute qualité. Le mercredi 7 novembre 1962 : le groupe espagnol de José de La Vega et son ballet ouvre la saison. La critique souligna le caractère exceptionnel de l'évènement : "Si les galeries ne se sont pas écroulées sur les fauteuils d'orchestre, c’est que notre vieillot théâtre est encore bien solide. En effet, nous n'avons pas souvenance qu'une soirée des C.C. fut aussi chaleureuse, passionnée et passionnante et, pour tout dire, aussi bruyante bien sûr, les amateurs de quatuors raffinés furent-ils quelque peu dérangés dans leurs habitudes par cet authentique corps de ballet espagnol". Le mercredi 12 décembre 1962 : récital du duo Peter Franckl, pianiste et de George Pauk, violoniste, tous deux bardés de grands Prix (Genève, Varsovie, Marguerite-Long). Une soirée d'étincelles hongroises. La critique commentait: "Bien que la jeunesse fut sollicitée ailleurs, l'A. C. C. a pu rassembler une assez belle salle pour le jointrécital donné par ces deux artistes hongrois vraiment exceptionnels, devenus célèbres depuis la révolution d'octobre, qui nous a valu le repli de toute l'intelligentsia de Bohême. Ceux-ci font honneur à leurs illustres compatriotes, de Franz Liszt à Zoltan Kodaly. Autour de l'astéroïde Gyorgy Cziffra, c'est une nébuleuse de jeunes talents qui est subitement apparue dans la lunette des mélomanes". Le mercredi 23 janvier 1963 : accueil de l'orchestre de chambre féminin dirigé par Andrée Colson. Une grande nouveauté dans le paysage habituel du théâtre municipal. Commentaire du jeune critique de l'époque : "Cet inattendu jardin des Grâces nous a valu quelques surprises agréables au demeurant. Ainsi, nous ne sommes pas loin de croire à l'efficacité toute féminine de cet ensemble dans des pages si décoratives, si distinguées, si ornementées, si gracieusement balancées que sont les "Fêtes de Thalie" de J.J. Mouret et ce "Pygmalion" ballet de J. Ph. Rameau. Andrée Colson excelle en ces précieuses astragales du Grand Siècle ce qui n'exclut pas une rigueur certaine dans l'observance du tempo ramiste." Le mercredi 6 février 1963 : récital de deux pianistes connus: Reine Gianoli et Thierry de Brunhoff. Main dans la main, comme on aurait pu l'imaginer entre Wolfgang et Nannerl ou entre Robert et Clara. Main dans la main au moment des bis mais aussi pour fleurdeliser la sonate en ré majeur que Wolfgang et Nannerl auraient pu donner un soir sur les bords de la Salzach. L'esprit français était là avec l'éblouissant "Scaramouche" de Darius Milhaud. Le mercredi 13 mars 1963 : arrivée du plus célèbre ensemble de musique de chambre européen : le Mozarteum Quartett de Salzbourg. Un programme typique dans la grande tradition autrichienne. Successivement : le quatuor KV. 387 de Mozart, le quatuor opus 127 de Beethoven, le quatuor en ré majeur "la jeune fille et la mort" de Schubert, et en final, le quatuor "les Oiseaux" de joseph Haydn. Commentaire : "Les oreilles les plus délicates, les cerveaux les mieux organisés, les cœurs les plus sensibles ne peuvent reprocher au Mozarteum Quartett d'avoir trahi à un quelconque instant, l'esprit de ces trois maîtres: Mozart, Beethoven, Schubert." P.J.