222 Versailles —, ne peut oublier "quel souci plus haut
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222 Versailles —, ne peut oublier "quel souci plus haut
222 Versailles —, ne peut oublier "quel souci plus haut encore des droits du citoyen, de sa sécurité, de sa vie, de la justice enfin a déterminé, à propos d'un cas particulier, notre dessein de nous unir pour offrir à tous les Français, menacés ou atteints par l'arbitraire, la ressource de notre bonne volonté et de l'action commune"1221. Ce qui entraîne, là encore, une réponse faite de regret et de fermeté de la part de Francis de Pressensé, mais qui montre, par là même, la conception que se fait le président de la LDH des place et fonction d'un intellectuel au sein de l'organisation : "[…] La Ligue, à l'heure même où, conformément à ses origines et à son devoir, elle tient à l'honneur de protester contre le traitement illégal, arbitraire et injuste infligé au professeur Thalamas, aurait été heureuse de pouvoir compter sur un membre aussi distingué de la haute Université pour protéger avec elle les maîtres de notre enseignement public contre la délation hypocrite — trop réelle et trop nuisible, celle-là — du parti nationaliste."1222 Les démissionnaires, comme précédemment, sont remplacés séance tenante : Armand Dayot, viceprésident des Bleus de Bretagne1223, et l'écrivain Jules Renard leur succèdent1224, et l'affaire semble en rester là. Mais des tensions se sont fait jour : Ferdinand Buisson avait aussi condamné la délation, et peutêtre rejoint Gabriel Trarieux et Paul Painlevé, peu à l'aise dans une direction collégiale qui avait plus suivi son président qu'elle ne l'avait guidé, même si ce dernier est à l'origine de la motion de soutien au président votée le 16 janvier 19051225. Dès lors, comme en écho, se fait jour et renaît régulièrement au sein de la LDH le souci, plus affirmé encore, de pureté. C'est ainsi que le 24 janvier 1905, sur proposition de Louis Havet, le comité central s'adresse solennellement au nouveau ministre de la Guerre pour demander la fin du système des fiches de police, "fiches créées sous la direction du faussaire Henry"1226. Cette volonté de sortir de manière dynamique de la crise n'empêche pas celle-ci de rebondir dans d'autres temps et par d'autres acteurs : une circulaire de protestation1227 signée pour l'essentiel par des universitaires — Célestin Bouglé, Max Bonnet, Jules Charmont, Gaston Milhaud, Gaston Meslin, Albert Vigié, Étienne de Rouville, Hyacinthe Loyson et Jean Appleton1228 remet la question en débat, avec un élargissement de la controverse à la question de 1221 Lettre du 20 déc. 1904 (BOLDH, op. cit., pp. 17-18). 1222 Lettre du 27 déc. 1904 (BOLDH, op. cit., p. 18). 1223 Voir nos annexes biographiques. 1224 L'auteur de Poil de Carotte n'évoque pas cette élection : voir son Journal, 1902-1905, t. 3, UGE-10/18 (Série "Fins de siècles"), 1984, pp. 707-1001, et Correspondance de Jules Renard, François Bernouard, 1928 ; Lettres inédites, 1883-1910, Gallimard-NRF, 1957 ; Lettres retrouvées : 1884-1910, Le Cherche-Midi Éditeur (coll. "Amor Fati"), 1997. 1225 BOLDH, 16 janv. 1905, p. 8. 1226 BOLDH, 1er fév. 1905, pp. 65-68, citation pp. 65-66. Georges Clemenceau avait déjà commencé une campagne dans L'Aurore sur ce thème. 1227 Ainsi rédigée : "Les membres soussignés de la Ligue des Droits de l'Homme regrettent que le Comité central n'ait pas cru devoir désavouer par une délibération formelle les pratiques de délation incontestablement introduites dans l'armée, et qu'il ait paru ainsi préférer des intérêts politiques momentanés à l'intérêt permanent de la République et à la défense des droits de l'Homme" (BOLDH, 1er fév. 1905, p. 86). 1228 On retrouve un certain nombre des protagonistes de l'opposition au projet Pressensé de Séparation : Célestin Bouglé, Max Bonnet, Jules Charmont, Gaston Milhaud, Gaston Meslin, Albert Vigié, Étienne de Rouville. S'ajoutent le prédicateur catholique Hyacinthe Loyson et Jean Appleton, professeur de droit à l'Université de Lyon, conseiller de la LDH et président de la section de Lyon.