EI 8 - CSFE
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2 D É C E M B R E 0 0 5 ETANCHEITE NFO N°8 le magazine des professionnels de l’étanchéité et de l’isolation www.etancheite.com ÉDITORIAL PA G E 3 Un triptyque exemplaire VIE DES RÉGIONS PA G E 4 La CSRE Aquitaine fête ses trente ans COMMISION JURIDIQUE PA G E 5 Une charte pour mieux gérer sa sous-traitance MÉTIER PA G E 7 Bardeur, conjuguer vitesse et précision A P P L I C AT I O N PA G E 2 0 É TA N C H É I T É D E S PA R K I N G S La normalisation reprend l’initiative Une toiture verte au cœur des cibles À Sainte-Luce-sur-Loire, près de Nantes, la construction d’une nouvelle médiathèque HQE® offre aujourd’hui l’un des exemples le plus abouti d’intégration de toitures terrasses végétalisées à une démarche Haute Qualité Environnementale. La récente révision du DTU 43.1 a ouvert la voie à une profonde mise à jour des textes encadrant l’étanchéité des toitures terrasses parkings. Élaboration de Règles Professionnelles, amendement au DTU 20.12 : quels sont les changements introduits ? Et concrètement, sur le terrain, quelles en seront les conséquences ? Page 9 Un calepin de chantier sur les toitures terrasses Directement consultable sur les chantiers, ce calepin s’adresse en priorité aux compagnons et aux chefs de chantiers. Conçu comme un document pratique, il rappelle, sur une trentaine de pages, les principales prescriptions d’exécution de l’étanchéité des toitures terrasses en illustrant les points essentiels sous forme de croquis. Les bonnes pratiques sont également mises en avant, en particulier pour les ouvrages présentant des risques plus élevés de sinistres. Ce calepin, disponible début 2006, s’insère dans une large collection qui comprendra d’ici à trois ans une trentaine de titres constituant un ensemble complet de références du savoir-faire technique dans le bâtiment. Contact : CSFE – Tél. : 01 56 62 13 20. Hexadome se lance dans le façonnage Spécialisé dans la fabrication de solutions de désenfumage des bâtiments, Hexadome vient de compléter son offre avec un nouveau service de façonnage. La société peut désormais répondre à des demandes de réalisation sur-mesure avec des pliages traditionnels ou spéciaux sur des accessoires et habillages destinés à la couverture et au bardage, avec du façonnage sur des chevêtres réglables, costières, chéneaux mais aussi sur des accessoires d’étanchéité et de sécurité : supports de potelets, évacuations des eaux pluviales… Un guide pour la réfection des toitures avec étanchéité Publié par le CATED en partenariat avec la CSFE, ce guide revient tout d’abord sur l’ensemble des paramètres constituant l’environnement des toitures terrasses depuis l’accessibilité des toitures jusqu’à l’isolation thermique en passant par le climat, l’hygrométrie et les supports. L’ouvrage dresse ensuite un état de l’évolution des toitures et des revêtements avec les différents cas de pathologie rencontrés. La partie remise en état des revêtements donne les éléments pour effectuer le diagnostic puis examine chaque cas de figure en fonction des travaux à entreprendre. L’attention est attirée sur les reliefs, les relevés, le pare-vapeur, l’évacuation des eaux pluviales… Enfin, des informations sont également apportées sur l’entretien des toitures terrasses avec isolation thermique inversée et des toitures végétalisées. Un chapitre présente la réglementation à jour : règles professionnelles, DTU, normes. Renseignements : www.cated.fr - Tél. 01 30 85 24 64. 2· ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 8 · DÉCEMBRE 2005 ACTUALITÉS > La végétalisation en vedette à Batimat C’est sur les salons, encore plus qu’ailleurs, qu’il est possible de comprendre à quel point la végétalisation représente un fantastique vecteur d’image pour l’étanchéité. D’ailleurs, rares étaient les fabricants du secteur qui n’avaient pas joué cette carte sur la dernière édition de Batimat en novembre dernier. Mais, sur ce sujet, l’animation phare du salon restera sans aucun doute la conférence organisée à l’initiative de l’Agence Qualité Construction et animée par la CSFE en collaboration avec l’Adivet. L’événement a attiré une centaine de personnes. L’occasion de rappeler les grandes techniques de végétalisation mises en œuvre mais aussi et surtout de mettre clairement en évidence les avantages qu’elles présentent tant au plan de l’intégration des bâtiments dans leur environnement, qu’en termes d’économies d’énergies ou encore de gestion de l’eau. L’intérêt de telles rencontres réside également dans les échanges qu’elles suscitent entre professionnels du bâtiment et donneurs d’ordre. Et les questions posées illustrent pour une bonne part les interrogations et les incertitudes qu’éprouvent encore une majorité de maîtres d’œuvre, de responsables techniques voire d’architectes face à ces techniques. « Quels sont les impacts de la végétalisation de toitures sur le Réglementation Thermique 2005 ? Dispose-ton de données précises pour intégrer les gains apportés par les toitures terrasses végétalisées dans les calculs des bilans thermiques ? Dans le cadre de l’aménagement foncier, certains Plans Locaux d’Urbanisme nous interdisent de mettre en œuvre des toitures terrasses plates. Comment peut-on faire, dès lors, pour intégrer dans nos projets des systèmes végétalisés ? » Autant de questions sur lesquelles le prochain dossier d’Étanchéité Info, en mars 2006, tentera d’apporter des éléments de réponse. Un bac pré-cultivé lauréat du concours de l’innovation Le Concours de l’Innovation, organisé chaque année à l’occasion du salon Batimat, a récompensé cette année, dans la catégorie « structure et enveloppe », un procédé de végétalisation pré-cultivé, Hydropack, mis au point par Le Prieuré avec le soutien de l’Anvar et en collaboration avec les sociétés Siplast-Icopal et Eternit. Non seulement ce système présente tous les avantages inhérents aux techniques de végétalisation avec notamment une capacité maximale de rétention d’eau de 32 l/m2 mais il offre aussi la particularité de rassembler en un seul élément l’ensemble des composants d’un complexe végétalisé à l’exception bien entendu Un triptyque exemplaire Batimat vient de fermer ses portes… Un vrai succès pour la profession ! Une nouvelle année va débuter. Et bien que l’heure ne soit pas encore aux bilans, nous avons souhaité, pour ce dernier numéro du cru 2005, qu’il soit le reflet de la dynamique et de la « productivité » de nos instances du triple point de vue de la technique, des actions syndicales et de l’activité relayée en province par les CSRE. Dans le domaine de la technique d’abord, à travers l’aboutissement de la révision du DTU 43.1, travail de longue haleine dont vous trouverez une parfaite application dans le dossier dédié aux terrasses parkings. Un autre fruit issu de mures réflexions voit le jour, à savoir, une charte de sous-traitance qui fixe les règles de base : implication sur les chantiers, mise en place et respect des procédures, transparence et fiabilité… de quoi conforter l’image de la profession. Et puis la vie des régions s’illustre ici par l’activité soutenue de la légendaire et vénérable CSRE Aquitaine, région de plus en plus attractive. Je souhaite ainsi que ce triptyque exemplaire serve de catalyseur, valorise notre secteur d’activités et fasse évoluer encore et encore nos métiers. de l’étanchéité : drainage, filtre, substrat et végétation composée essentiellement de sédum. Les bacs en PEHD recyclé ont également été conçus de manière à maintenir une réserve d’eau disponible pour les plantes tout en optimisant l’efficacité du drainage afin d’éviter tout risque d’asphyxie, principalement sur les pentes nulles. C’est le vœu le plus cher que je formule en cette période dont la tradition m’amène ici, sincèrement et chaleureusement, à vous souhaiter une excellente et heureuse année 2006. DOMINIQUE DE BRAY - PRÉSIDENT DE LA CSFE ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 8 · DÉCEMBRE 2005 ·3 VIE DES RÉGIONS La CSRE Aquitaine fête ses trente ans Remarquable longévité : trente ans après sa constitution en 1975 par la volonté de Bernard Lamarque et grâce à la compréhension attentive de Bernard Passini, la CSRE Aquitaine regroupe aujourd’hui une vingtaine d’entreprises d’étanchéité qualifiées sur les soixante que compte la région. Et depuis sa création, cette chambre régionale maintient une activité soutenue avec, aujourd’hui, quatre réunions d’information par an dont une Assemblée Générale en fin d’année. Des rencontres qui ont permis cette année de revenir sur des thèmes phares pour la profession : DTU 43.1 et 43.5 mais aussi la thermie et l’hygrométrie dans le bâtiment. « D’une manière générale, il s’agit pour nous de mener un maximum d’actions pour orienter les PME vers la qualification qui leur permettra de rejoindre la CSRE et, ainsi, de bénéficier des informations techniques qui sont en constante évolution », explique Bernard Prodo, président de la CSRE Aquitaine. Même dynamisme du côté des commissions qui se sont notamment penchées sur le dossier de la rétention des eaux pluviales sur terrasses, en collaboration avec le Conseil Général de Gironde, ainsi que sur la question du contradictoire dans les expertises. Reste un souhait pour ce trentième anniversaire : le développement d’un marché qui, pour le moment encore, ne répond pas complètement aux espoirs des professionnels. « La surface de toitures construites n’a pas évolué dans la région comparativement aux progressions enregistrées dans d’autres métropoles régionales : Ile de France, PACA, Rhône-Alpes ou encore Midi-Pyrénées », précise Bernard Prodo. « Nous attendons cette évolution avec impatience. L’arrivée du TGV, mettant Bordeaux à moins de deux heures de Paris, ainsi que la mise en place de filières d’études de haute technologie devraient logiquement renforcer l’attractivité de la région. D’autant que l’Aquitaine et son environnement représentent des atouts clés pour séduire des cadres ». © T h o m a s S a n s o n , m a i r i e d e B o rd e a u x Parmi les grands projets immobiliers de Bordeaux, la ZAC cœur de Bastide qui accueillera sur 29 hectares, logements, bureaux, commerces mais aussi le nouvel IUT des sciences de gestion. 4· ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 8 · DÉCEMBRE 2005 ACTUALITÉS > COMMISSION JURIDIQUE ET ASSURANCE Une charte pour mieux gérer sa sous-traitance En 2006, la CSFE publiera une charte qui fixe quelques règles de bons comportements à respecter dans les relations entre donneurs d’ordre et sous-traitants. onsidérer le sous-traitant comme un cocontractant à part entière : c’est l’idée ou plus exactement l’attitude que les membres de la Commission Juridique et Assurance souhaiteraient voir s’imposer au sein des entreprises membres de la CSFE. « Nombre de problèmes et de litiges rencontrés aujourd’hui dans les relations de sous-traitance relèvent avant tout de questions de comportement. Signer un contrat type est une protection de plus en plus incontournable mais il importe aussi et surtout que le déroulement des chantiers se fasse dans un climat professionnel de confiance et de respect mutuel », souligne Guy Spehner, président de la Commission Juridique et Assurance de la CSFE. C’est la raison pour laquelle, les membres de la Commission se sont aujourd’hui lancés dans l’élaboration d’une charte de sous-traitance. Un document qui cherche justement à fixer quelques unes de ces règles de comportement. La première d’entre elles étant que l’activité du sous-traitant ne doit en aucun cas être assimilée à un simple prêt de main d’œuvre. Celui-ci, rappelle la charte, doit non seulement s’impliquer dans le déroulement du chantier mais aussi mettre en place et faire respecter toutes les procédures de prévention des risques, fournir à ses salariés les équipements de sécurité adaptés, veiller à la qualité de ses travaux et s’engager dans ce domaine à respecter les normes et obligations contractuelles. Une implication sur les chantiers qui doit aussi le pousser à se soucier de l’image de la profession. À commencer par celle de ses salariés en s’assurant qu’ils disposent de tenues de travail correctes et réglementaires. Car, même durant les travaux, le sous-traitant continue d’exercer son autorité directe sur son personnel. Du côté de l’entreprise principale, cela suppose également qu’elle veille, là encore, à respecter quelques règles de comportements. S’il est normal que le donneur d’ordre contrôle la qualité des prestations de son sous-traitant, il ne doit pas, en revanche, le diriger quotidiennement dans son travail. Cette différence est fondamentale. Car la mise en évidence d’un lien de subordination peut conduire, en cas de litiges ou de poursuites judicaires, à une requalification par le juge du contrat de sous-traitance en contrat de travail ou en prêt illicite de main d’œuvre. C Transparence et fiabilité sociale L’implication du soustraitant sur les chantiers doit aussi le pousser à se soucier de l’image de la profession, en s’assurant notamment que son personnel dispose de tenues de travail correctes. « La lutte contre le travail illégal dans le BTP a considérablement renforcé les responsabilités du donneur d’ordre vis-à-vis du contrôle des dispositions légales auxquelles sont assujettis leurs sous-traitants. Ils y risquent leur solidarité financière. Et leur responsabilité pénale est engagée », explique Guy Spehner. C’est dans ce contexte que la notion de co-contractant prend également tout son sens. Les donneurs d’ordres ne pourront assurer sereinement leurs responsabilités si leurs sous-traitants ne font pas preuve de transparence et de fiabilité sociale. « Dans la charte, nous leur demandons, par exemple, d’apporter les documents démontrant qu’ils sont à jour de leurs cotisations sociales et contributions fiscales », précise le président de la Commission. De la même manière, il leur est également demandé, avant tout démarrage de chantier, de présenter leurs attestations d’assurance. « Ce point nous a amené à envisager l’élaboration d’une d’attestation type. Car trop souvent, sur ces documents, ne figure pas la désignation des travaux garantis. Il est évidemment capital que la prestation confiée au sous-traitant soit bel et bien couverte par son contrat d’assurance », rappelle le président de la Commission. Il faut par ailleurs rappeler que, pour le sous-traitant le fait de ne pas être soumis aux dispositions de la loi du 4 janvier 1978, aboutissait à lui faire supporter une responsabilité plus longue que celle imputable à l’entreprise principale. Une ordonnance du 8 juin 2005 aligne désormais les délais pendant lesquels la responsabilité du sous-traitant peut être recherchée, sur ceux applicables à l’entreprise principale, soit deux ans et dix ans à compter de la réception des travaux. BC ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 8 · DÉCEMBRE 2005 ·5 ACTUALITÉS > MÉTIER Bardeur, conjuguer vitesse et précision En dix ans, architectes et maîtres d’ouvrage ont considérablement accentué leurs exigences de qualité sur le bardage. Si bien que le bardeur apparaît désormais comme un acteur à part entière de la façade. Soin du détail, qualité des raccords et justesse des alignements : plus que jamais, il doit faire preuve de précision, de rigueur mais aussi cultiver un réel sens de l’esthétisme. d’habillage : angles de couvertines, jambages de portes, immédiat après-guerre et l’urgence de habillages de châssis… Tous ces ouvrages nécessitent reconstituer rapidement des outils de proune vision en trois dimensions et une approche esthéduction ont bouleversé la conception des tique de l’ouvrage. Le soin du détail lors de la réalisation bâtiments industriels par une utilisation intensive de des points singuliers d’une façade est un souci permamatériaux nouveaux pour le clos-couvert, les bacs nent. « Le métier nécessite une bonne connaissance de la acier et les bardages nervurés. Le parpaing et la lecture des plans et l’utilisation d’instruments de mesure et brique, trop lourds et trop lents à monter, ont été traçage, niveaux et visées laser, équerres, fils à plomb », remplacés, dans les grands halls de l’industrie renaissouligne Eric Guengard, conducteur de travaux des sante par le bardage métallique, technique importée chantiers d’enveloppe industrielle d’Etancheco. La précides États-Unis. L’esthétique de la façade industrielle sion est de l’ordre du millimètre. Et les performances est restée pendant longtemps en retrait compte-tenu acoustiques et thermiques des façades ont un niveau de la pauvreté des choix proposés par les profileurs. d’exigence qui n’a cessé de se renforcer (attention au Aujourd’hui, le choix est infini et les architectes se sont point de rosée). Exposé souvent aux intempéries, le baremparés des bardages métalliques, des bétons de résideur doit gérer son ouvrage suspendu dans ne et autres composants à base de bois et de le vide, parfois à des dizaines de mètres de matières plastiques pour donner libre cours à « La profession hauteur. Chacun de ses gestes doit être coorleur créativité. Parallèlement, le bardage ner- souffre encore donné avec ceux de ses partenaires. Le resvuré est devenu plan. Les sur-couvertures de la d’un manque pect des règles de sécurité est un impératif cinquième façade, les bâtiments tertiaires et chronique de d’habitation eux-mêmes font appel aux tech- personnel quali- catégorique de la profession. « Lorsqu’on se retrouve à 25 m de hauteur dans le panier niques du bardage qui ont su évoluer avec l’au- fié alors qu’elle offre pourtant d’une nacelle télescopique, il faut savoir manidace des créateurs. de réelles perspuler les commandes avec douceur et doigté et pectives d’avene pas avoir le vertige » précise Carlos Une vision en trois dimensions Marquès, titulaire d’un CACES et du brevet En quelques années, un nouveau métier est né : nir pour des de secouriste du travail, comme tous les chefs bardeur. Ni serrurier, ni couvreur, le bardeur jeunes », associe la précision de l’un et l’impératif du hors Stéphane Peltier, d’équipe bardage de l’entreprise. « La profession souffre encore d’un manque chronique de d’eau et hors d’air de l’autre. Il utilise un outilla- Etancheco. personnel qualifié alors qu’elle offre pourtant ge spécifique : « qui sait ce qu’est une grignoteude réelles perspectives d’avenir pour des jeunes. Les salaires se, une pince à border et qui connaît la différence entre des bardeurs aguerris sont très motivants » souligne une cisaille droite et une cisaille gauche à part un barStéphane Peltier, ingénieur et patron de l’activité envedeur ? », interroge Pascal Chahbazian, Maître bardeur loppe industrielle chez Etancheco. Après quelques chez Etancheco. En dehors des formations du CPO et années de formation et de pose sur chantier, le bardeur du CFM BTP, la pratique sur chantier reste une des aura toutes latitudes pour évoluer vers un poste d’encameilleures formations. Et le formateur doit également drement de chantier ou de projeteur-chiffreur. Car si le initier les jeunes au maniement de la visseuse, de la métier s’avère physique, il impose aussi et surtout de la meuleuse d’angle ou du pistolet de scellement. Les réflexion et nécessite une réelle sensibilité pour le « bel éléves-bardeurs doivent également se familiariser au ouvrage » ainsi qu’un sens aigu du travail en équipe. J-C Z traçage et à la mise en forme sur chantier de pièces L’ > Les qualités attendues sur l’alignement et l’ajustement des bardages imposent aux professionnels toujours plus de précision. > Le développement des systèmes plans aisément cintrables donne désormais aux bardeurs les moyens de réellement travailler les façades. ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 8 · DÉCEMBRE 2005 ·7 DOSSIER > T E R R A S S E S PA R K I N G S La normalisation reprend l’initiative Révision du DTU 43.1, élaboration de Règles Professionnelles, amendement au DTU 20.12 : après quinze années de statu quo, les textes encadrant l’étanchéité des terrasses parkings viennent de bénéficier d’une profonde mise à jour. Mais ils introduisent aussi et surtout de nouvelles dispositions. Quelles en seront les conséquences pour les professionnels ? ur le plan normatif, rien n’avait véritablement évolué depuis une quinzaine d’années. Si bien que l’écart s’était progressivement creusé entre des textes restés inchangés depuis 1981 et des techniques d’étanchéité de terrasses parkings qui avaient, pour leur part, continué d’intégrer de nouvelles solutions. Un réajustement s’imposait. Une mise en cohérence des textes avec le marché qui vient en partie de se réaliser avec la récente révision DTU 43.1 (voir Etanchéité Info n°5). Au niveau des matériaux, cette mise à jour va toucher les deux grandes familles de systèmes traditionnels. Ainsi, du côté de l’asphalte, le nouveau document entérine l’emploi des complexes 5 + 20 et 15 + 25 au détriment du système 5 + 15 + 20 qui occupait jusqu’alors une place prépondérante dans la norme. Concernant les feuilles bitumineuses, le DTU révisé consacre enfin la généralisation des systèmes bicouches à base de feuilles bitumineuses modifiées par élastomères mises en œuvre sous protection lourde par dalles béton. Sur le terrain, ces modifications n’entraîneront pas de bouleversements majeurs. © J F C h a p u i s / P h o t o t h è q u e S M AC . S ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 8 · DÉCEMBRE 2005 ·9 1 Par contre, pour le marché, cette mise à plat des techniques va bel et bien avoir une conséquence, certes indirecte mais bien plus fondamentale : l’élaboration de Règles Professionnelles. Au cours des travaux de la commission, une question va s’imposer : doit-on ou non intégrer dans le DTU les systèmes d’étanchéité par feuilles bitumineuses protégées par enrobé ou ceux associant une feuille bitumineuse à de l’asphalte gravillonné ? Des systèmes qui diffèrent sensiblement de ceux décrits dans le DTU puisqu’ils ne font pas appel notamment à des protections lourdes par dalles en béton. Depuis une vingtaine d’années, ces solutions se sont largement diffusées. Plus légères, plus économiques et d’une esthétique plus soignée, elles se sont même imposées face aux systèmes traditionnels à tel point qu’elles représenteraient plus de 60 % du marché. Et pourtant, ce constat ne suffira pas à justifier leur intégration dans le nouveau DTU 43.1 : « Le bureau de la CSFE a décidé de ne pas introduire ces techniques dans la révision du DTU », explique Alain Blotière, directeur technique de Siplast-Icopal et président de la Commission de normalisation. « Le principal obstacle à 10 · leur introduction résidait dans le fait qu’aucune de ces solutions ne disposait d’Avis Techniques. Dès lors, il semblait difficile, et surtout contraire aux pratiques de normalisation, de les intégrer directement dans le DTU ». Comment expliquer cette absence d’Avis Techniques sur des produits commercialisés depuis plus de vingt ans ? Tout d’abord, le domaine de compétences du CSTB relève des techniques du bâtiment et non des techniques routières. Et le Centre scientifique et technique du bâtiment n’a jamais prétendu être un sachant en matière d’enrobé bitumineux. D’ailleurs, la délivrance des premiers Avis Techniques sur les systèmes en asphalte reste relativement récente, à peine cinq ou six ans. Ensuite, aucune norme et aucun standard de référence n’encadre ces produits. Du coup, c’est un peu le serpent qui se mord la queue : sans document de référence, pas d’Avis Techniques et inversement, sans Avis Techniques, l’introduction de ces complexes dans le DTU reste impossible. « À travers la révision du DTU 43.1, les professionnels ont pris conscience qu’il existait un vide qui ne se comblerait qu’à condition de prendre l’initiative », souligne Alain Blotière. « D’où ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 8 · DÉCEMBRE 2005 © S o p re m a © P. G i r a u d / S i p l a s t - I c o p a l DOSSIER > 2 1. Pose en indépendance de feuilles d’étanchéité bitumineuses dont la sous-face est constituée de lignes thermo-adhésives séparées par des zones filmées en liant acrylique rouge. Ici, la terrasse parking d’un centre commercial à Carpentras. 2. Épandage d’un enrobé sur l’étanchéité en feuilles bitumineuses d’un parking à Albi. la décision de réunir une commission, d’examiner les cahiers des clauses techniques des fabricants et d’élaborer des Règles Professionnelles qui intégreront les systèmes d’étanchéité à base de feuilles bitumineuses sous enrobé ainsi que les complexes mixtes associant membrane bitumineuse et couche d’asphalte. » La publication de ce document devrait intervenir courant 2006. Et d’ores et déjà la CSFE réfléchit à la possibilité de le faire évoluer sous la forme d’un Cahier des Prescriptions Techniques. Dès lors, les conditions seraient remplies pour voir les premières procédures de délivrance d’Avis Techniques se mettre en place pour ces systèmes. Des épaisseurs minimales pour les enrobés Si à l’image de la révision du DTU 43.1, ces nouvelles Règles Professionnelles n’introduiront pas de véritables bouleversements techniques, elles vont néanmoins générer quelques conséquences positives pour les professionnels. À commencer par l’élévation de la pente minimale des toitures terrasses accessibles aux véhicules de 1 à 2 %. Une disposition récemment entérinée par le nouveau DTU 43.1 et qui figurera dans le prochain amendement au l’étanchéité des ponts routes, elles sont exposées aux risques de formation de gonfles, du moins lorsque les systèmes sont adhérents. Ici, comme sur les ouvrages d’art, le soleil ou l’apport de chaleur lors de la mise en œuvre de l’enrobé sont susceptibles d’entraîner des décollements localisés du revêtement d’étanchéité et de la couche de roulement sous la pression de la vapeur d’eau dégagée par le béton. Or, justement, la masse de l’enrobé joue un rôle clé pour combattre le phénomène. Il crée un écran thermique et s’oppose mécaniquement au décollement de la chape. « Il est toujours possible de recourir à un primaire bouche-pores L E S G R A N D E S FA M I L L E S D ’ É TA N C H É I T É D E PA R K I N G (terrasses accessibles aux véhicules légers) > Les systèmes traditionnels (DTU 43.1) - Complexe asphalte 5 + 15 sous protection lourde par dallage en béton - Complexe asphalte 15 + 25 (possibilité d’autoprotection du revêtement) - Revêtement bicouche bitume SBS sous protection lourde par dallage en béton > Les complexes mixtes associant une membrane bitumineuse et une couche d’asphalte avec ou sans enrobé. > Les systèmes bicouches ou monocouches à base de feuilles bitumineuses sous enrobé. 12 · ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 8 · DÉCEMBRE 2005 > Mise en œuvre de la couche d’asphalte sur une feuille bitumeuse dans le cadre de la pose d’un complexe mixte sur une terrasse parking. © I F C h a p u i s / P h o t o t h è q u e S M AC . DTU 20.12. L’intérêt pour les professionnels : ces mesures visent bien entendu à favoriser l’évacuation des eaux et ainsi à diminuer le risque de voir apparaître des flaches et des zones de retenues d’eau. Un désagrément pour les usagers des parkings mais aussi et surtout une source de réclamations que les maîtres d’ouvrage tendent à adresser plus souvent aux étancheurs qu’aux concepteurs des bâtiments. À plus long terme, ces nouvelles dispositions pourraient également contribuer à une meilleure préservation des couches de roulement en béton ou en enrobé qui, comme tous les matériaux poreux, sont sensibles aux phénomènes de gélifraction. D’ailleurs, du côté de la durabilité de ces dispositifs, les Règles Professionnelles accomplissent un pas important en précisant clairement des épaisseurs minimales d’enrobé. Pour les véhicules légers : 5 cm d’épaisseur nominale et 4 cm ponctuellement. Quant aux véhicules lourds, l’épaisseur nominale est fixée à 7 cm et le minimum ponctuel à 6 cm. Sur asphalte, ce niveau nominal est réduit à 4 cm. Dans tous les cas, le respect de ces valeurs représente un enjeu particulièrement critique pour la pérennité des terrasses parkings. Premièrement, parce qu’au même titre que © J F C h a p u i s / P h o t o t h è q u e S M AC . DOSSIER > pour s’affranchir de ce risque de gonfles. Mais le strict respect des épaisseurs de béton bitumineux suffirait déjà, dans de nombreux cas, à assurer la pérennité des complexes. D’autre part, il importe d’être vigilant sur l’état du support. Il ne doit pas comporter en surface de laitance, d’adjuvants ou encore de produits de cure. Et nous recommandons systématiquement de procéder à un grenaillage du support », précise Alain Dechevrand, directeur du département technique ventes France de Soprema. Deuxième raison de cette criticité accrue : l’évolution même du parc automobile français. « La généralisation de la direction assistée sur les voitures a conduit à modifier les pratiques des conducteurs. Désormais, les roues se tournent plus facilement à l’arrêt. Et aux endroits où ces manœuvres sur place se répètent, le risque augmente d’être confronté à des problèmes de désenrobage. Ce risque s’accroît aujourd’hui avec une évolution vers des véhicules de plus en plus lourds, des pressions de pneus plus importantes et des surfaces de contact avec les couches de roulement plus grandes », note Jean-Pierre DOSSIER > © S o p re m a < Rares sont les terrasses parkings présentant si peu d’émergences. À tel point que sur ce chantier, il a été possible de mécaniser la pose de la première couche d’étanchéité. Déan de Smac. Résultat, là encore, l’épaisseur de l’enrobé et, plus encore, la qualité de son compactage représentent des facteurs déterminants de la bonne tenue de terrasses parkings dans le temps. Une surélévation pour les joints plats Autre point, tout aussi essentiel, mais pour lequel les Règles Professionnelles ne fourniront pas cette fois de précisions : les joints de dilatation. Les questions que soulève l’étanchéité de ces ouvrages ne sont pas nouvelles, loin de là. En cause : la protection des joints plats qui constituent, en cas de défaillance de leur étanchéité, une issue naturelle pour les eaux d’infiltration. Longtemps, les protections apportées à l’étanchéité de ces ouvrages se sont en effet révélées sous-dimensionnées et souvent inadaptées aux sollicitations auxquelles elles étaient confrontées. « Il y a une dizaine d’années, la révision d’Avis Techniques de procédés de joints de dilatation a mis clai- rement en évidence les problèmes de résistance des dallettes en béton couramment utilisées sur cette application. Trop fines, mal calées, insuffisamment armées, ces dallettes se brisaient sous les contraintes de la circulation. Et il n’était pas rare que les débris libérés endommagent alors les revêtements d’étanchéité », explique Alain Blotière. Depuis, nombre de fabricants se sont engagés dans le développement de solutions alternatives : des dalles en béton armé de type Soprajoint développé par Soprema; des joints métalliques tel que le Dilat mis au point par Dani’Alu ou encore un dispositif plus récent associant des blocs élastomères et des profilés en résine, le Paradyl, lancé en 2003 par Siplast-Icopal. Des systèmes incontestablement plus fiables mais aussi inévitablement plus chers qui peinent encore à s’imposer auprès des maîtres d’ouvrage. Et finalement sur ce sujet, la prise de conscience attendue pourrait bien venir d’un autre front : celui En adoptant cette surélévation, il devient de plus en plus compliqué de couper le fil d’eau avec le joint de dilatation. des maçons. Sur ce dossier, l’initiative revient une nouvelle fois à la normalisation. L’amendement au DTU 20.12 s’apprête en effet à intégrer une nouvelle disposition qui prévoit une surélévation des joints plats sur une largeur de 50 cm, pour chaque côté, et sur une hauteur de 3 cm. L’objectif : éviter, là encore, en cas de fuites sur la partie courante, que l’eau ne s’évacue par le joint de dilatation. Mais cette mesure pourrait également entraîner d’autres conséquences dont les bénéfices sont loin d’être négligeables. En adoptant cette surélévation, il devient de plus en plus compliqué de couper le fil d’eau avec le joint de dilation. Car cette règle de base qui consiste à implanter les joints plats de dilatation dans le sens de la pente, ou en point haut, est loin d’être aujourd’hui encore systématiquement respectée. Cette sorte de mini-costière devrait conduire les concepteurs à consacrer des études plus fines à l’organisation des joints plats. Logiquement, elle devrait les inciter à exposer le plus petit linéaire possible de joint à la circulation, en disposant, par exemple, les places de stationnement de part et d’autre des joints. D’une certaine manière, il s’agit donc de renouer avec les principes de construction énoncés, dès le départ, dans le DTU 43.1. BC I S O L AT I O N T H E R M I Q U E : L A R È G L E R E S T E I N C H A N G É E > Dans l’application stricte de la norme, seules les techniques traditionnelles d’étanchéité sous protection lourde en dalles béton sont autorisées à recevoir un isolant thermique soit en verre cellulaire, soit en perlite. Classiquement, ces systèmes se composent alors d’un pare-vapeur, de l’isolant thermique, du revêtement d’étanchéité traditionnelle, d’une couche de désolidarisation et enfin de la protection lourde en dalles béton. > De son côté, le DTU 20.12 rappelle qu’il est possible de ne pas isoler un support béton dans deux cas : 1. Les locaux de l’étage inférieur ne sont pas chauffés et la dalle en béton est de petite dimension : diagonale inférieure à 6 m. 2. Les locaux de l’étage inférieur ne sont pas chauffés et la dalle en béton est de dimension courante. Dans ce cas, l’obligation s’impose de concevoir les éléments porteurs verticaux en béton armé de sorte qu’ils puissent assurer la stabilité de l’ouvrage. ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 8 · DÉCEMBRE 2005 · 15 A P P L I C AT I O N > Étanchéité de coupoles Comment étancher une demi-sphère ? C’est la question à laquelle il a fallu répondre pour sélectionner le système d’étanchéité adapté à la réfection de deux coupoles en béton. Quant à la réponse, elle s’est naturellement imposée : une membrane synthétique suffisamment souple pour épouser la forme des bâtiments. eur construction remonte au début des années soixante-dix. Discrètement installées en forêt d’Othe, au cœur de la campagne Yonnaise, ces deux coupoles constituaient le centre névralgique d’une sorte de club de vacances, très en vogue à l’époque… à savoir un camp naturiste ! Malgré l’ampleur du mouvement pendant ces années, l’aventure va vite tourner court. Après trois ans d’exploitation, le complexe ferme ses portes et le site tombe en friche. Durant plus de trente ans, plusieurs tentatives de reconversion vont se succéder, sans résultat. Abandonnés, le terrain et les bâtiments sont finalement rachetés en 2004 pour y implanter un cabaret qui propose, depuis septembre, des dîners spectacles. Un investissement d’environ 1,4 million d’euros qui comprenait notamment la réhabilitation des deux dômes et la construction d’un bâtiment scénique. Protégées jusqu’alors par une résine, les voûtes en béton des coupoles ont nécessité une réfection complète de leur étanchéité. « Sur un plan esthétique, le rendu visuel du support ne convenait pas au maître d’ouvrage qui ne souhaitait donc pas recourir à un système d’étanchéité liquide. Naturellement, le choix s’est alors porté vers un revêtement en feuille à base de L > MEMBRANE SYNTHÉTIQUE Vu la configuration des bâtiments, il était indispensable d’installer une ligne de vie avant le début des travaux. résines thermoplastiques suffisamment souples pour s’adapter à la forme des bâtiments et qui permettaient de surcroît de dissimuler le béton », explique Alain Duthé, d’Axe étanchéité, l’entreprise en charge des travaux. Une membrane grise à base de PVC, produite par enduction d’une grille polyester, va donc être retenue pour équiper les deux structures d’une surface projetée de 550 m2 et de 154 m2 pour une hauteur respective de 9 et 4 m. Le recours à une fixation mécanique et l’impossibilité d’apporter une protection lourde sur l’étanchéité vont imposer, avant le début des travaux, une première étape de calcul de la charge du vent par zone. Un préalable incontournable pour éviter ensuite tout arrachement de la membrane par effet de succion. Généralement confié aux bureaux d’études, ce calcul aboutit à l’élaboration d’un plan de calepinage qui définit le nombre et le schéma d’implantation des fixations. Dans ce cas, plus de 600 m de rails, préférés ici aux plaquettes d’ancrage, vont être installés sur les deux coupoles avec une densité croissante du sommet à la base. Théoriquement, la pose de ces systèmes reste relativement simple. Les profils linéaires sont fixés à l’aide de chevilles à frapper qui traversent la ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 8 · DÉCEMBRE 2005 · 17 A P P L I C AT I O N > < Chaque lanterneau de la petite coupole a nécessité la réalisation de relevés d’étanchéité dans le même matériau mais en bandes distinctes des feuilles de la partie courante. Bardage Bavette Isolation thermique Plateau de bardage Équerre acier Galva 12/10 Poteau lamelé collé < Sur la grande Rail périphérique coupole, on distingue les bandes de pontage qui assurent l’étanchéité au droit des rails de fixation. Membrane S327-12EL sur feutre 300 g/m2 Support béton Détail du relevé d’étanchéité entre la grande coupole et le bardage du bâtiment scénique. membrane et le feutre de désolidarisation pour s’ancrer dans le béton. Une bande de pontage vient ensuite assurer l’étanchéité au droit du rail. Quant au soudage des lés entre eux, il s’effectue classiquement à l’air chaud. Des techniques aujourd’hui parfaitement maîtrisées. Sauf qu’ici, la forme en dôme des bâtiments est venue largement compliquer l’exercice. < Plan de calepinage de la grande coupole. Les traits noirs représentent l’emplacement des rails de fixation. 18 · Un compartimentage inévitable Première contrainte de mise en œuvre : la pose d’une ligne de vie. Précaution indispensable vu la configuration des bâtiments mais qui devait aussi et surtout permettre de sécuriser ensuite l’accès à la trappe de désenfumage installée au sommet du grand dôme. Des conditions d’intervention difficiles auxquelles venait s’ajouter une autre contrainte de taille : limiter les plis disgracieux sur des structures dont la forme tend justement à les favoriser. « Dans le cas de ces deux bâtiments, l’étanchéité joue en quelque sorte le rôle d’une façade. En plus d’une bonne exécution technique, nous avions également une obligation de résultat sur le plan esthétique », souligne Alain Duthé. Pour la plus grande coupole, la surface a dû être divisée en douze zones verticales, sorte de demi-méridiens divisés euxmêmes en trois parties parallèles. Un compartimentage inévitable pour tendre correctement les lés de membrane sur cette demi-sphère. « Pour éviter de générer des plis, nous avons été contraints de maintenir un bord de chaque lé par des points de fixation le long de ces lignes verticales imaginaires ; puis de procéder à la découpe de la membrane en suivant le tracé avant de ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 8 · DÉCEMBRE 2005 recouvrir les fixations avec le bord opposé et de souder les lés », explique Mathieu Phémius, chef de chantier. Une stratégie similaire a été employée pour la deuxième coupole, certes plus petite mais équipée de lanterneaux. Pour ces équipements, les relevés d’étanchéité ont été réalisés dans le même matériau mais en bandes distinctes des feuilles de la partie courante. Ces dernières sont fixées en pied par un rail périphérique, le talon de relevé étant ensuite raccordé par thermosoudure. Sur maçonnerie, le dispositif est complété par une bande de serrage en tête et le cas échéant, par un rail intermédiaire étanché avec un bandeau PVC. Quant au raccordement aux caniveaux qui courent tout au long de la base des coupoles, il s’effectue par l’intermédiaire d’une bavette en acier galvanisé, colaminée en usine avec une feuille de PVC permettant ainsi d’exécuter les soudures directement sur la pièce métallique. Bien que la surface cumulée de ce chantier ne représentait que 700 m2, l’opération a mobilisé quotidiennement trois compagnons durant plus de deux mois. Des moyens importants imposés autant par la complexité de la mise en œuvre que par la nécessité de gérer au mieux le rendu esthétique de l’étanchéité. BASTIEN CANY LES INTERVENANTS Maître d’ouvrage : S.C.I. Champs Girard Architecte : Jean-Claude Manoha Bureau de contrôle : Socotec Étanchéité : Axe Etanchéité Produits : S 327/12/EL/Sarnafil A P P L I C AT I O N > > M É D I AT H È Q U E H Q E ® En périphérie des terrasses, des bandes stériles permettent de faciliter le contrôle des relevés et des évacuations pluviales. Une toiture verte La construction d’une nouvelle médiathèque HQE® à Sainte-Luce-sur-Loire vient une nouvelle fois démontrer la parfaite cohérence de la végétalisation de toiture avec les exigences et les cibles de la démarche Haute Qualité Environnementale. est sans doute l’un des meilleurs exemples d’intégration de toitures terrasses végétalisées à une démarche Haute Qualité Environnementale. Pas moins de six cibles sur les quatorze que compte la démarche ont pu être visées en choisissant de végétaliser les toitures de la nouvelle médiathèque René Gosciny à Sainte-Luce-sur-Loire, près de Nantes. « Ces techniques de végétalisation offrent des avantages transversaux qui leur permettent de soutenir plusieurs cibles d’une même démarche. Dans notre cas, il a en effet été possible d’exploiter leurs performances sur plusieurs des points que nous souhaitions approfondir : relation harmonieuse du bâtiment avec son environnement, gestion de l’eau, amélioration de la maintenance, gestion de l’énergie mais aussi choix intégré des produits et procédés de construction », souligne Mikaël Flého, directeur des services techniques de la commune de Sainte-Luce-sur-Loire, le maître d’ouvra- C’ 20 · ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 8 · DÉCEMBRE 2005 ge de cette médiathèque dont l’ouverture est prévue au printemps 2006. « Attention toutefois, précise le directeur technique, la végétalisation ne justifie pas à elle seule une démarche HQE®, elle doit avant tout s’intégrer dans une approche globale du bâtiment. » Autrement dit : les toitures terrasses végétalisées ne représentent qu’un des éléments du système de solutions mis en place pour chaque cible. Concrètement, cela signifie par exemple que si la masse et l’effet de protection solaire de la végétalisation améliorent nettement l’inertie thermique du bâtiment, ces avantages ont été exploités dans le cadre d’une stratégie de gestion de l’énergie plus globale (cible 4). Celle-ci prévoyait notamment l’installation d’un échangeur à double flux pour récupérer froid et chaleur sur la ventilation, la mise en place d’une chaudière à condensation ainsi que le recours à un double vitrage à contrôle solaire avec remplissage du vide par gaz argon. L E S S I X C I B L E S V I S É E S PA R L A V É G É TA L I S AT I O N Performances Apports de la végétalisation Cible 1, relation harmonieuse du bâtiment avec son environnement immédiat. Cible 2, choix intégré des produits et procédés de construction. • Qualité de la vue depuis les immeubles voisins. Cible 4, gestion de l’énergie. Cible 5, gestion de l'eau. Cible 7, entretien et maintenance. Cible 9, confort acoustique. • Amélioration des performances thermiques du bâtiment par le recours à un matériau végétal. • Recours à des dalles pré-cultivées avec support plastique recyclé. • Membrane d’étanchéité recyclable. Chutes de membranes recyclées au cours du chantier. • Amélioration de l’inertie thermique quotidienne par la masse et l’effet de protection solaire de la végétalisation. • Régulation de l'évacuation des EP vers les réseaux publics en retenant l'eau dans le complexe végétal. • Filtration des poussières contenues dans l'eau de pluie par passage dans le complexe végétal. • Protection de l'étanchéité contre les chocs thermiques entraînant un allongement de sa durée de vie et entretien minimal du tapis végétal. • Réduction des nuisances sonores dans le cas d’éléments porteurs en tôles d’acier notamment en cas de pluies. Au printemps 2006, plus de 1 000 m2 de toitures, comprenant deux terrasses en bac acier, une troisième en béton, seront habillés d’un tapis végétal extensif. au cœur des cibles Démarche similaire pour la cible 2 où le choix des procédés et produits de construction a été examiné sous l’angle de leur impact environnemental. Parallèlement à la végétalisation, l’engagement sur cette cible s’est traduit par l’emploi de peintures 100 % à base minérale, de colles et d’huiles non polluantes mais aussi par la mise en œuvre de plafonds en tasseaux de pin non traités. Et dans le cas de la végétalisation, cette logique va être poussée jusqu’à sélectionner un complexe pré-cultivé sur des supports en plastique recyclé associé à une membrane d’étanchéité elle-même recyclable. « Toutes les chutes de membranes vont être collectées au cours du chantier, puis transférées en Belgique sur le site de production du fournisseur qui prend en charge leur recyclage », précise Mathieu Gueret dont l’entreprise, Euro’étanche, a réalisé l’ensemble des travaux d’étanchéité. Ce système de végétalisation extensive pré-cultivée (Derbigum, Imperfrance) offre de surcroît l’avantage d’aboutir à un verdissement immédiat de la toiture avec un tapis végétal mature et continu. Les dalles livrées sous forme de plaques de 1,35 m x 1 m s’as- semblent à l’aide de clips par tenons mortaises. Ici, pas de substrat à répandre ni de semis à réaliser, les dalles intègrent le support nutritif ainsi que les végétaux. Dans ce cas, il s’agit d’une variété de sédums qui vont, au fil des saisons, passer du vert au jaune jusqu’au rouge pourpre. Avec une épaisseur de 4 cm, ces dalles affichent à saturation une capacité de rétention de 17 l/m2 (pour un poids de 40 kg/m2). Un facteur essentiel puisqu’il conditionne, pour une bonne part, l’effet retardateur de la végétalisation sur l’écoulement des eaux de pluie. Or, c’est justement cet effet qui permet aux toitures terrasses végétalisées de répondre à la cible « gestion de l’eau ». Éviter toutes zones de rétention Au total, plus de 1 000 m2 de toitures ont ainsi été équipés. Une surface qui comprend deux terrasses en bac acier et une troisième en béton. Côté étanchéité, le système prévoit la pose de membranes bitumineuses modifiées par APP dont les liants intègrent un agent anti-racine. Ces feuilles sont renforcées par deux armatures composées d’un voile de verre et d’un ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 8 · DÉCEMBRE 2005 · 21 non-tissé en polyester qui assurent respectivement la stabilité dimensionnelle ainsi que la résistance à la traction et au poinçonnement. Installée sur un isolant en laine de roche, la membrane d’étanchéité est mise en œuvre en indépendance sur la terrasse en béton et par des fixations mécaniques sur les deux bacs acier. Deux terrasses dont la pente supérieure à 5 % a d’ailleurs permis de s’affranchir du recours à une couche drainante. Un tel niveau de pente s’avérant en effet suffisant pour éliminer l’excès d’eau. Ici plus qu’ailleurs, il est capital de prévenir l’apparition de zones de rétention qui pourraient tout simplement conduire à l’asphyxie des racines des végétaux. D’où la nécessité pour la toiture en béton qui présentait à l’inverse une pente nulle, d’installer une couche de est une publication trimestrielle de L'Association pour la Promotion des Métiers de l'Etanchéité APMEPROMETHÉE, éditée sous l'égide de la CSFE. 6-14 rue La Pérouse, 75784 Paris cedex 16 Tél. : 01 56 62 13 20 Fax : 01 56 62 13 21 www.etancheite.com Directeur de la publication : Christian Paillard Comité de rédaction : > A P P L I C AT I O N > Les dalles précultivées sont livrées sous la forme de plaques de 1,35 m x 1 m qui s’assemblent à l’aide de clips par tenons mortaises. gravillons assurant le drainage du complexe sur environ 4 cm d’épaisseur. Enfin, dans les deux configurations, le système intègre également une couche filtrante : un non-tissé permettant de retenir les particules fines libérées par le substrat qui repose directement sur ce voile. Plus de 80 % des terrasses ont ainsi été habillées de ce tapis végétal. La surface laissée libre représentant, à peu de chose près, la zone occupée par les équipements techniques et les bandes stériles en périphérie des relevés d’étanchéité et autour des émergences. Des bandes d’une largeur de 40 cm qui doivent faciliter le contrôle des relevés et des évacuations pluviales. Sur ce chantier, elles ont été traitées avec des dalles similaires à celles qui soutiennent le substrat. Bien entendu, pour cette application, elles sont évidées et remplies d’une couche de gravillons dont la granulométrie supérieure à 15 mm vise à limiter le développement d’une végétation parasite. Reste la question du coût de la végétalisation : « au global, on estime que la démarche HQE® a compté pour environ 6 % de l’investissement total qui s’élève à 3 millions d’euros, explique Mikaël Flého. Quant aux toitures terrasses végétalisées, on évalue le surcoût à 50 euros/m2 qui devrait être compensé à terme par les économies d’énergie générées. » Un calcul auquel il faudrait toutefois encore ajouter, la valeur certes plus qualitative et donc plus difficilement chiffrable, des gains obtenus en matière de confort visuel mais aussi et surtout en terme de qualité d’environnement pour les riverains. BC LES INTERVENANTS Maître d’ouvrage : Mairie de Sainte-Luce-sur-Loire Architecte : Forma 6 Etanchéité : Euro’Etanche Etanchéité.info est éditée par Pyc Édition 16-18 place de la Chapelle, 75018 Paris Tél. : 01 53 26 48 00 Fax : 01 53 26 48 01 www.pyc.fr Catherine Bon, Anny Champey, 22 · Publicité : Jean-François Le Cloirec (48 03) [email protected] Sophie Piantanida (88 78) assistante commerciale. Maquette : Atelier Chévara etc. Impression : Edips (Quetigny) Routage : GL Routage (Quetigny) Dépôt légal à parution Sophie Pèpe, Henri Desgouilles, Rédaction : Alain Duthé, Christian Paillard, Jan Meyer (47 84) [email protected] Pierre Pannetier. Bastien Cany (47 85) [email protected] ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 8 · DÉCEMBRE 2005 Photo de couverture : © JF Chapuis / Photothèque SMAC.