L`énergie thermonucléaire - Jacky Ruste
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L`énergie thermonucléaire - Jacky Ruste
ENERGIE, PRODUCTION ELECTRIQUE ET ENVIRONNEMENT L’énergie thermonucléaire Mythe ou réalité ? Jacky Ruste Dr Ingénieur senior EDF R&D http://micro.icaunais.free.fr [email protected] La fusion thermonucléaire… On en rêve depuis plus de 50 ans ! « une méthode sera trouvée pour libérer l'énergie de manière contrôlée dans les deux prochaines décennies » Homi .J. Bhabha (Conférence de Genève 1955) « Bientôt tous les problèmes de l’énergie vont être résolus. L’humanité va entrer dans un âge nouveau » I. B. Kourtchatov (1956) Mais ensuite beaucoup d’échecs, de désillusions… Depuis quelques années l’espoir revient… ITER ? Rendez-vous dans 50 ans !!! Variation de l’énergie de liaison par nucléon en fonction de la masse atomique Diagramme d’Aston 1 Amu = 931 MeV fusion fission Fe D : 2,014101777 T : 3,016049200 5,03015098 DM=0,0188835 Amu (17,6 MeV) n : 1,0089955 He4 : 4,002602 5,0112675 3 Quelques réactions de fusion Isotopes de l’hydrogène : Deutérium : 2 1 D (31mg par litre d’eau) Tritium : 3 1 T (période 12,3 ans) Difficultés : 1 – vaincre la barrière de potentielle (répulsion coulombienne) entre les noyaux (Z1Z2e2/R0 soit pour H =0,28 MeV avec R0=5 10-13 cm) → forte énergie cinétique → température élevée (plusieurs millions de K) 1 keV= 11 106 K 2 – la section efficace de fusion est très faible par rapport à celle de diffusion élastique → densité élevée température (en K) Critère de Lawson : n.T.te > 1021 (keV.m-3.s) (densité en keV/m3) durée (en s) 4 La fusion thermonucléaire est la source d’énergie des étoiles rayon : 200.000 km T= 15 106 °C r=82 P=1020atm La fusion est responsable de la création de tous les éléments chimiques jusqu’au fer (hormis l’hydrogène, le lithium, le béryllium et le bore !) A chaque seconde, le Soleil convertit 540 millions de tonnes d’hydrogène en hélium et 4,3 millions de tonnes de matière en énergie pure ! Imaginée théoriquement en 1920 par Arthur Eddington et Georges Gamov en 1928 1ère fusion expérimentale en 1932 (Walton – Cockcroft)… Et sur Terre ? p(11H)(125 keV ) 73 Li 242 He sa première application… en 1952 la « bombe H » principe de la bombe thermonucléaire (Ulam - Teller - Sakharov) l’explosion d’une charge nucléaire à fission produit des rayons X qui vont déclencher la fusion d’une amorce de LiD+LiT solide, entraînant la fusion du combustible LiD 6 3 Li 12H 24He 24He 22,2Mev température atteinte : 500 millions de °C Les applications civiles ? Un rêve depuis les années 50… 1er prototype de réacteur à fusion : Blackman et Thomson (1946) En 1957 les britanniques annonçaient qu’ils avaient obtenue la fusion contrôlée avec leur réacteur toroïdal ZETA… En fait c’est ZETA qui a fondu et le projet est abandonné… en 1958… fausse joie !! Actuellement on n’envisage les premières réactions de fusion que vers 2030… et un réacteur industriel de production électrique guère avant 2100 ! Quels seraient les avantages de la fusion thermonucléaire contrôlée ? Une source d’énergie considérable et inépuisable… Deutérium et lithium (source du tritium) sont extrêmement abondants dans la nature Et par rapport à l’énergie nucléaire de fission : Difficultés : (critère de Lawson) 7 obtenir un plasma suffisamment dense à très haute température et pendant une durée suffisante… réactions de fusion ITER Les différents types de plasma (température et densité) 108 K Si la réaction D-T nécessite la température la moins élevée… elle est quand même de 150 à 200 millions de K ! et une densité (confinement) importante Quelles sont les méthodes de « confinement » possibles ? 1 – Confinement magnétique 2 – Confinement inertiel •tokamak (Tore-Supra, JET, ITER…) •stellarator (wedelstein-7X…) •confinement par laser (NIF, LMJ, HiPER…) •par striction axiale (Z-pinch) : Z-machine (Sandia,…) 109 K 1 keV=11 106 K Confinement d’un plasma par champ magnétique 1 – Le tokamak « toroïdalnaïa kamera s magnitnymi katushkami » « chambre toroïdale avec bobines magnétiques » (1955, Lev Artsimovitch) On injecte un mélange de quelques mg de deutérium et de tritium. Par ionisation à l’aide du champ magnétique central, on crée un plasma de densité 10-6 bar et de 107°C par le passage de courants de plusieurs millions d’ampères. Sous l’action de 2 champs magnétiques (poloïdal et toroïdal), le plasma est chauffé et confiné. Le champ magnétique est supérieur à 50.000 fois le champ magnétique terrestre. TFTR 1 – des bobines crée un champ magnétique « toroïdal » qui piège les composants du plasma (ions et électrons) 2 – un plasma (gaz ionisé) est créé par des hyperfréquences . Un solénoïde disposé selon l’axe de la machine engendre par induction un courant plasma qui crée un champ magnétique qui assure le confinement du plasma Confinement magnétique 3 - Un système additionnel de bobines poloïdales, dont le courant est piloté par ordinateur, permet de contrôler la position du plasma, dans le sens haut-bas. 4 – chauffage du plasma La température finale de 108 °C est obtenue par des ondes de très haute fréquence, permettant d’amorcer la réaction de fusion qui va entretenir la température. 5 – Injection du combustible difficulté : maîtriser suffisamment longtemps un plasma suffisamment dense et à haute température pour que la puissance libérée soit supérieure à la puissance consommée : Q>1) plasma Q= 1 « breakeven » Q= « ignition » (fusion auto-entretenue) 11 record de puissance : JET (1997) (projet européen implanté en GB) -température : 50 à 300 millions de °C - puissance d’alimentation : 25 MW - puissance libérée : 16 MW - coefficient Q : 0,65 le réacteur américain TFTR a atteint en 1995 510 millions de °C Le réacteur japonais JT60 a atteint en 1998 520 millions de °C et un Q de 1,25 pendant 1/100 seconde 12 13 record de durée : Tore Supra (Cadarache) 3 MW : 6 mn 30s Tore-Supra (Cadarache – 3,8MW) à aimants supraconducteurs Il sera utilisé en parallèle avec ITER pour tester le comportement des matériaux refroidis à l’eau avec des plasmas de longue durée (projet WEST) 14 Le projet ITER 1985 : rencontre R. Reagan – M. Gorbatchev à Genève Après concertations avec F. Mitterand et M. Thatcher, décision d’un projet de coopération internationale sur la réalisation d’un réacteur de fusion thermonucléaire : International Thermonuclear Experimental Reactor (ITER)(*) (*) en latin iter signifie « chemin » But du projet : vérifier la « faisabilité scientifique et technique de la fusion thermonucléaire comme nouvelle source d’énergie Participants (34 nations) : Construction : 2007-2019 (12 ans) Exploitation : 2019-2038 (20 ans) Union Soviétique – USA – Europe (Euratom+Suisse) – Japon les USA se retirent en 1998 pour revenir en 2003 Chine et Corée du Sud en 2003 Inde en 2005 Le Brésil et le Kazakhstan sont candidats 2005 choix d’implantation : Cadarache Coût : - initial : 5 Mds€ - actualisé : 16 Mds€ Initialement prévu pour 1.000 MW, la puissance finale du projet ITER a été réduite à 500 MW pour des raisons financières suite au départ des USA bobine « poloïdal » Solénoïde central bobine « toroïdal » cryostat 2m divertor If faudra montrer que l’on peut stabiliser un plasma chaud (100 à 200 millions de °C) suffisamment longtemps (>400 secondes) et produire de d’énergie (Q=10) ITER JET Début construction Tokamak : 2015 Fin de construction : 2019 1er plasma : 2020 1ère fusion D-T : 2027 fin des études : 2038 Démantèlement : 5 ans - 20 000 tonnes , près de 30m de haut - Volume de plasma : 850m3 (Tore Supra : 30m3, JET : 100m3) - Température du plasma : 150 106 K -Puissance de chauffage : 50 MW - Puissance de fonctionnement : 120 MW - Puissance attendue : 500 MW (Q=10) -Durées attendues : 400 s (500MW) 1.000 à 3.000 secondes (250MW) Durée totale du plasma sur 20 ans : 400h Chantier de construction d’ITER (Cadarache) En complément, un ordinateur massivement parallèle de 1,5 Pflop (Helios) développé par Bull-CEAF4E-JAEA, est en construction au Japon pour la simulation, de même qu’un autre Tokamak, le JT60 SA dont certains composants sont fabriqués en Europe. 17 Les différents éléments d’ITER 1 – Les aimants a) 18 bobines supraconductrices toroïdales 80.000 km de brins supraconducteurs gainés (6540 T) énergie magnétique : 41 GJ champ magnétique : 11,8 Tesla b) 6 bobines poloïdales bobines horizontales c) 1 solénoïde central Constitué par 6 bobines supraconductrice en Nb3Sn se comporte comme un transformateur qui crée un flux inductif pour chauffer le plasma d) des bobines de correction 18 Une protection thermique sera assurée par un bouclier thermique placé dans le cryostat entre les aimants et la chambre. Il est constitué de panneaux en acier fin recouvert d’une couche d’argent et refroidis par des circuits d’hélium gazeux (80 à 100 K) soudés sur les panneaux. Surface totale : 4.000m2, hauteur 25m, poids 25 tonnes 2 – La chambre à vide (« plasma ») Couverture : • protection thermique destinée ultérieurement dans les réacteurs industrielles à récupérer l’énergie • protection neutronique • production de tritium le réacteur devrait être autosuffisant pour son alimentation en tritium répartition des éléments tritigènes Le divertor de l’anglais « to divert » détourner) Elément essentiel: -extraction de la chaleur -extraction des « cendres » (He) -extraction des impuretés du plasma Constitué de 54 cassettes « cible » dôme « cible » externe « cible » interne Les « cibles » sont placées aux intersections des lignes de champ pour favoriser le piégeage des ions lourds, elles doivent supporter de fortes chaleurs (3.000°C) divertor Les cassettes sont en acier inoxydable avec des revêtements en W et en composite C/C, l’ensemble est refroidi par un circuit d’eau. Un système robotisé pour le remplacement des cassettes a été développé Projet WEST Tore Supra est en cours de modification pour tester le divertor d’Iter et en particulier le comportement du W sous les forts flux de chaleur (10-20 MW/m2) mais aussi les problèmes de contamination du plasma par le W, Le montage des premiers composants auront lieu en 2014 pour des essais à partir de 2016, Iter devant commencer à partir de 2020. L’ensemble de tous ces éléments est placé dans une enceinte cryostatée refroidie à l’hélium liquide superfluide (1,8 K, 1 bar) Le cryostat fait 31 m de haut pour un diamètre de 36,5m Un ensemble de pompes permet de faire le vide dans l’enceinte Le tout sera enfermé dans une enceinte de confinement en béton (épaisseur 2m) Chauffage du plasma Le chauffage par les champs magnétique sera insuffisant. Pour obtenir des 100 à 150 millions de °C on utilisera 3 sources supplémentaires : 1 – l’injection de « neutres » On accélère des ions de deutérium ( 1 MeV) que l’on injecte dans le plasma après les avoir neutralisés. Ces particules vont heurter les ions du plasma et leur communiquer leur énergie 2 – des sources radiofréquences adaptées aux constituants du plasma (ions et électrons) - chauffage cyclonique ionique par rayonnement de 40 à 55 MHz - chauffage cyclonique électronique par rayonnement de 170 GHz L’approvisionnement en combustible ITER fonctionnera au départ avec de l’hydrogène, puis du deutérium et enfin avec un mélange deutérium-tritium. En stade industriel, un réacteur de 800 MW nécessitera 300g de tritium par jour… 1 – Le deutérium est abondant et peu cher… 33g /m3 d’eau - 5.000 $/kg (= 22.000 tonnes de pétrole) 2 – Le tritium n’existe pas dans la nature, il est radioactif (période 12,3 ans) et donc très cher… 30.000 $/g Pour commencer on pourra utiliser le stock de tritium produit par les réacteurs Candu Par la suite, le but est de rendre le réacteur autonome, c’est-à-dire qu’il produise le tritium qui lui est nécessaire… En bombardant du lithium par des neutrons on produit du tritium La réaction avec le 6Li est plus avantageuse car énergétique… Les réserves de Li sont très abondantes mais : 1 - Le Li6 est peu abondant dans le lithium naturel (7,5%) 2 – Le lithium est de plus en plus utilisé (pile, batterie…) 3 – La réaction de fusion demande un noyau de T et produit 1 neutron… Solution envisagée : - séparer le Li6 du Li7 - utiliser une réaction supplémentaire de multiplication neutronique 2 solutions sont envisagées : 1 – Le concept WCLL (water cool lithium lead)(CEA) On utilise un alliage fondu PbLi Bombardé par des neutrons le Pb libère 2 neutrons qui sont absorbés par le Li pour produire du tritium. L’ensemble est refroidi par de l’eau. Variante : HCLL (helium cool lithium lead) 2 – le concept HCPB (helium cooled pebbles bed) On utilise des céramiques lithiées refroidies à l’hélium •Li4SiO4 •Li2ZrO3 •Li2TiO3 La multiplication des neutrons est obtenue par un revêtement externe de béryllium (1 cm) 9 4 Be n 242 He 2n Ces différentes techniques devront être testées dans ITER Cycle du combustible Le plasma devra être purifié pour en éliminer les « cendres » (hélium et ions métalliques), le tritium non utilisé étant réinjecté avec du deutérium. Le tritium provenant de la couverture tritigène sera épuré et introduit dans le plasma. Le but est d’obtenir un fonctionnement du réacteur en continu avec uniquement un apport en deutérium. Objections concernant le Tokamak ITER représente un défi pour les matériaux ! 1 – Pollution du plasma par des ions lourds Pour éliminer les « cendres » (hélium) on va utiliser le « divertor » recouvert de W Destiné à favoriser le piégeage des ions lourds, il subira un flux de chaleur et un flux neutronique très intenses, avec risque de pollution du plasma par le W… La présence d’ions lourds dans le plasma provoque des pertes par rayonnement de freinage (Bremmsstrahlung) 2 – Le plasma est un milieu turbulent chaotique imprévisible et incontrôlable… Selon ces opposants, au-delà de Q=1 on ignore quel sera son comportement : - instabilités MHD (magnéto-hydro-dynamique) - phénomènes de « disruptions » brutales (observées dans Tore Supra et dans JET) : baisse instantanée de la température avec formation de courants induits très violents pouvant avoir des effets destructeurs sur les parois… Quelques prises de position sceptiques : Sébastien Balibar (physicien , l'École normale supérieure) : « On nous annonce que l'on va mettre le Soleil en boîte. La formule est jolie. Le problème, c'est que l'on ne sait pas fabriquer la boîte » Pierre Gilles de Gennes (prix Nobel de physique 1991) qui doute de la tenue des matériaux supraconducteurs sous le flux neutronique Georges Charpak (prix Nobel de physique 1992) qui estime que le budget ITER va réduire l’effort sur les réacteurs de 4ème génération Jean Pierre Petit (physicien spécialiste des plasmas) qui ne croit pas au Tokamak, émet des doutes sérieux sur les possibilités de maitriser le plasma et qui milite pour les Z-machines… On reproche surtout (outre son coût) au projet ITER de ne pas attendre d’avoir les matériaux et les connaissances suffisantes… Ce à quoi les partisans répondent que si on avait les matériaux, si on avait les réponses il serait inutile de construire ITER ! Son but est justement de trouver (ou tenter de trouver) des réponses… La fusion contrôlée est-elle possible ? Impossible de le savoir actuellement… mais ITER devrait permettre de répondre à cette question Perspectives d’avenir de la fusion « tokamak » ITER : 2020 : 1er plasma 2038 : fin des études 2040 : DEMO (DEMOnstration Power Plant) 500MW 1,5 GW DEMO au Japon PROTO ? (prototype de réacteur industriel) •volume plasma : >1000m3 •durée plasma : 1 h •puissance : 1 à 2 GW •Q >30 2100 : Centrale industrielle ? 29 Autre technique : le stellarator, inventé en 1950 par Lyman Spitzer Le stellarator de Spitzer en « 8 » (de stellar et generator) Confinement magnétique Par rapport au Tokamak , les bobines toroïdales et poloïdales sont remplacées par des bobines hélicoïdales Les champs magnétiques sont purement externes plus stables mais plus complexes à réaliser Il est cependant le siège d’instabilités hydromagnétiques Wendelstein IIA Stellarator en « hyppodrome » 30 En 2014, le plus gros stellarator, le réacteur à fusion Wendelstein 7-X sera mis en service en Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, en complément du stellarator de l'Institut Max-Planck de physique des plasmas (IPP) de Greifswald Diamètre : 15 m 550 tonnes 70 aimants supraconducteurs bobine aimants chambre bobine bridée En 2008 les USA abandonnaient leur projet NCSX pour dépassement de budget… Fusion thermonucléaire par confinement inertiel par laser (implosion) Combustible (D+T) dans une bille de DT à 17K, recouverte d’une couche polymère Confinement (ou « allumage ») direct Confinement indirect (par rayons X) Moins efficace que l’allumage direct mais plus facile à contrôler 32 120 faisceaux laser microcible : constituée d’une cavité contenant une microbille remplie de LiD. les faisceaux laser (UV) sont dirigés sur la paroi de la cavité revêtue d’une couche d’or. la fusion sera provoquée par les rayons X produits par la paroi. rayons X 120 faisceaux laser microbille ( 2 mm) Phases successives de la réaction thermonucléaire Laser « mégajoule » (CEA-DAM - Bordeaux 2009) hall d’expérience (33m de diamètre) avec la chambre d’expérience (10 m de diamètre) où convergent les 176 faisceaux laser but : étudier la fusion thermonucléaire induite par rayons X Devrait être opérationnel en 2014 équivalent du « National Ignition Facility » (Lawrence Livermore Laboratory) (2008) 176 lasers (22 lignes de 8 faisceaux de 7,5 kJ chacun, extensibles à 30 lignes, 240 faisceaux) Énergie libérée : 1,8 MJ (puissance crête 500TW, soit 5000 fois la puissance des centrales électriques françaises, durant une µseconde ) longueur d’une ligne laser : 125m occupation au sol : 300m cible : sphères de plastique de 2mm contenant un mélange de D+T solide (-255°C) température atteinte par le plasma (densité 100g/cm3) : 50 106 °C coût du programme LMJ : 3,25 milliards d’euros 34 Hall « laser » Chambre d’expérimentation Intérieur de la chambre d’expérimentation But initial (militaire) : Dans le cadre du programme « simulation » du CEA-DAM reproduire les phénomènes qui se produisent dans une arme thermonucléaire. Ce programme a été initié après la signature du traité d’interdiction des essais nucléaires (1995). Il est destiné (en parallèle avec des calculs de simulation numérique) à l’étude du vieillissement des têtes nucléaires et à leur renouvellement (avec accord de coopération franco-américain pour la mise en commun d’informations). En plus du laser mégajoule : - un super ordinateur parallèle multiprocesseurs à Bruyère le Chatel (Tera100 de 1,05 Pflops) - un instrument de radiographie ultrarapide AIRIX à Moronvilliers, destiné à l’étude de la phase « implosion » de l’étape « fission » des armes thermonucléaires (transfert en cours au centre CEA de Valduc dans le cadre du projet franco-britannique Teutates-Epure (*) sur la simulation des têtes nucléaires) (*) Expérimentations de Physique Utilisant la Radiographie Eclair Il servira aussi pour des études civiles sur la fusion contrôlée Projet européen HIPER (High Power Laser Energy Research) : Budget : 600 M€, construction début 2010 problème à résoudre : 1 - comment injecter 10 capsules/seconde 2 - réduire le coût des cibles (1 M€ pièce !) (il en faudrait 90.000 par jour) 3 – tester l’allumage rapide 4 - concevoir un réacteur industriel.. L’allumage rapide (ou « par choc ») permettrait des gains de plus de 100 par rapport à l’allumage indirect Un premier tir laser produit une très forte compression, suivi par un tir laser ultrabref dans le cône produit un faisceau énergétique qui déclenche localement la réaction de fusion qui se propage dans toute la cible 4 faisceaux groupés de 30 kJ (3 ns) cible d’expérimentation d’allumage dans le projet japonais FIREX1 Autre solution possible : le confinement par striction axiale (« Z-pinch ») : « les Z-machines » Principe : faire passer un courant très bref mais très intense (plusieurs millions d’A) dans un faisceau de fils métalliques (W, acier inox) qui en se vaporisant créent un plasma (et un champ magnétique) qui se condense et provoque une forte émission de rayons X de quelques MJ …) qui pourrait provoquer la fusion inertielle d’une cible (H, Li, …) Les températures atteintes à ce jour (4 109 K) permettraient la fusion sans émission de neutron… 11 5 B 11H 342 He faisceau de fils La Z-machine de Sandia 38 Les générateurs de Marx sont encombrants et peu performants (un tir par jour). De nouveaux accumulateurs (LTD) développés en Russie, plus compacts et permettant jusqu’à 10 tirs par seconde vont équiper la Z machine de Sandia Les courant actuels (20 millions d’A sur 100 ns) ne permettent pas d’atteindre la phase d’ignition Les nouveaux générateurs permettront de donner jusqu’à 60 millions d’ A… Pour un réacteur industriel il faudra atteindre 90 millions d’ampères Il existe d’autres machines dans le monde : • en Chine, le générateur QIANGGUANG-I du NINT (Northwest Institute of Nuclear Technology), • en France, le générateur SPHINX du Centre d'essais de Gramat (Lot) • en Grande-Bretagne, le générateur MAGPIE de l'Imperial College de Londres • en Russie, le générateur GIT-12 de l'Institut d'électronique des courants forts à Tomsk La Z- machine (SPHINX) de Gramat (1,2 millions d’A) est un générateur de rayons X destinée à des applications militaires (durcissement des têtes nucléaires ) La « Z-machine » russe « triniti » de Troitsk Comment Sandia envisage un réacteur industriel basé sur le Z-pinch… La fusion thermonucléaire contrôlée… un rêve vieux de plus de 50 ans… Le rêve d’une énergie abondante, propre… « le Soleil en bouteille » ! Un rêve qui deviendra un jour une réalité ou restera à jamais une utopie ? Ce rêve, ITER nous permettra-t-il de le réaliser ou sera-t-il un échec coûteux ? Ou d’autres techniques seront-elles mieux adaptées ? Réponse… dans une trentaine d’années si tout va bien… Et alors peut être d’ici 50 ans des réacteurs électronucléaires de fusion industriels… « Il est très difficile de faire des prévisions surtout en ce qui concerne l’avenir » W. Pauli