Rien ne sert de couvrir si on ne sème correctement
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Rien ne sert de couvrir si on ne sème correctement
CULTURES Retrait de produits phyto: peur sur les champs Le retrait de nombreux produits agrochimiques, et plus particulièrement phytosanitaires, met le secteur agricole, déjà en proie à une crise au long cours, sous pression. Une étude, commanditée au Cabinet de conseil Steward Redqueen, a évalué les conséquences de la disparition de certaines substances actives en raison de l’actuelle législation de l’UE fondée sur les dangers et non sur les risques. Le Copa en a dévoilé les résultats, pour le moins inquiétants, lors d’une conférence de presse le 6 juillet dernier. Marie-France Vienne il faudrait 9 millions ha de terres agricoles additionnelles Ce qui correspond à la moitié de la SAU du Royaume-Uni. Des répercussions sur les marges des agriculteurs Cette politique de retrait de produits phyto va également avoir pour conséquence une érosion des marges des agriculteurs et une réduction de la rentabilité des exploitations de 40%, entraînant des pertes totales allant jusqu’à 17milliards €. Et si l’UE interdit des substances, il faut savoir qu’elles restent disponibles en dehors des frontières européennes et sont utilisées par la plupart des partenaires commerciaux de l’UE. Ce qui met les agriculteurs européens en position de désavantage compétitif. L’UE affirme protéger le consommateur et l’environnement … qui, in fine, ne le seront pas puisque l’Europe accepte sur son territoire des produits en provenance de pays tiers. Bref, les citoyens européens sont exposés aux risques via les importations. que les substances retirées soient facilement remplacées. Enfin, a conclu le Copa, il est indispensable de réaliser une étude d’impact socioéconomique avant toute suppression ou interdiction de substance active afin de comprendre enjeux qui définiront les conséquences sur le terrain et sur les revenus des agriculteurs européens. Si le glyphosate, qui permet de bonnes pratiques agricoles disparaît, il faudra changer les habitudes de labour. Et l’UE pourrait alors perdre en quantité et en qualité. Or, l’Europe possède une industrie alimentaire de grande qualité qui pourrait être mise à mal par la politique de la Commission en matière de phytosanitaires. Avec, pour corollaire, des conséquences négatives sur les exportations. ZOOM DE LA FWA Des conséquences déjà visibles sur certaines cultures Les conclusions de l’étude d’impact sur le retrait des produits phyto du marché européen ont été présentées par Max Schulman, Président du Groupe de Travail « Céréales », Luc Peeters, Président du Groupe de Travail « Questions phytosanitaires », et le Secrétaire général du Copa Pekka Pesonen Cette étude révèle que le retrait de nouveaux produits phytosanitaires du marché menacerait l’approvisionnement en denrées alimentaires de qualité et ferait augmenter le chômage, coûtant ainsi des milliards € à l’économie. Mais pas que … Une étude paneuropéenne Rien ne sert de couvrir si on ne sème correctement ! Le 9 juin dernier, nous avions abordé avec Greenotec et l’UCL les différents facteurs impactant les conditions de destruction d’un couvert. Nous concluions l’article comme suit : il est essentiel de bien choisir ses couverts et de bien les semer afin d’en faciliter la destruction. Nous abordons ci-dessous les techniques de semis à privilégier en fonction des contraintes qui s’imposent à vous et des objectifs que vous vous êtes fixés. Christian Hick (*) La réussite d’une couverture de sol dépend de plusieurs facteurs. La qualité de l’implantation fait partie des fondamentaux. Différents essais ont démontré l’impact d’un mauvais semis sur le développement d’un couvert. A l’inverse, un semis dans de bonnes conditions, à temps, et avec le matériel adéquat est un gage de réussite. Le choix du couvert doit tenir compte de la date de récolte de la culture précédente, le temps disponible pour implanter, les conditions pédoclimatiques et le matériel disponible. Pour les objectifs 10 Pleinchamp - 14 JUILLET 2016 recherchés, le piégeage de l’azote, la valorisation des engrais de ferme et l’apport par les légumineuses sont souvent cités comme prioritaire. La valorisation fourragère, l’apport en carbone organique, la biodiversité, l’effet antiérosif et la lutte contre les adventices complètent la liste. Le tableau suivant répertorie les cinq techniques majoritairement rencontrées et présente pour chacune ses avantages et ses inconvénients. Le choix pour une technique plutôt qu’une autre est en premier lieu dicté par le matériel dispo- nible et le couvert à semer. Si le temps nécessaire pour l’implantation ne correspond pas au temps disponible, il est nécessaire de changer de couvert pour s’assurer qu’il convient bien à la technique souhaitée. Inutile, par exemple, de semer un mélange d’avoine d’hiver et de féverole d’hiver (qui doit être enterré) à la volée pour gagner du temps. L’intérêt d’implanter une couverture de sol, tant au niveau environnemental qu’agronomique, n’est plus à démontrer dès lors que celleci répond aux contraintes pédoclimatiques. De plus, le retour sur investissement est régulièrement démontré. Cependant, l’implantation d’une couverture de sol n’en est pas moins un investissement en temps, en matériel et en semences. Par conséquent, apportez autant de soins à cette culture qu’aux autres cultures de votre sole. Des questions ? Vous pouvez obtenir des informations complémentaires en contactant le centre d’action Nitrawal de votre région : Gembloux : 081/62.73.13. ([email protected]), Huy : 085/84.58.57. ([email protected]), Philippeville : 071/68.55.53. ([email protected]), Tournai : 069/67.15.51 ([email protected]). D’autre part, Nitrawal a développé un module informatique d’aide à la décision pour le choix de vos couvertures de sol. Vous pourrez le tester à la foire de Libramont sur le stand Nitrawal 91.03. (*) Nitrawal (fwa)