Le Figaro.fr: Much Loved - L`actrice Loubna Abidar menacée de mort

Transcription

Le Figaro.fr: Much Loved - L`actrice Loubna Abidar menacée de mort
CULTURE
Much Loved: l'actrice Loubna Abidar menacée de
mort
Home / CULTURE / Cinéma Par Hélène Pagesy / Publié le 28/05/2015 à 11:26
La comédienne qui tient le rôle principal dans le film sulfureux de Nabil Ayouch, boycotté au Maroc, a reçu des messages de
haine de la part d'extrémistes.
L'affaire Much Loved semble prendre de plus en plus d'ampleur. Alors que le film de Nabil Ayouch a été interdit de
projection au Maroc, l'actrice principale, Loubna Abidar, fait maintenant l'objet de menaces de mort de la part
d'extrémistes.
«Imaginez un étranger qui appelle vos parents pour leur dire que leur fille va mourir. C'est seulement du cinéma, du cinéma.
Les gens qui nous appellent au téléphone pour m'insulter moi et mes parents je ne sais pas comment ils ont fait pour avoir
notre téléphone. C'est honteux», écrit Loubna Abidar sur son compte Twitter. Outre ces appels téléphoniques, l'actrice
marocaine, qui joue le rôle d'une prostituée dans Much Loved, déchaîne des torrents de haine sur les réseaux sociaux.
Il y a deux jours, le gouvernement marocain a déclaré que Much Loved serait interdit de projection dans le
royaume chérifien, car il comporterait un «outrage grave aux valeurs morales et à la femme marocaine». Le
Figaro avait traité l'information en titrant: «Much Loved : le Maroc boycotte un film sur la prostitution». Ce
mercredi, l'article a fait l'objet d'un piratage et un faux papier a circulé sur le Web, avec le titre: «Much Loved: le film
projeté au Maroc». Le Figaro n'est donc pas l'auteur de cet article trompeur.
Le long métrage de Nabil Ayouch très cru et largement inspiré de la réalité de la rue suit le destin de quatre
filles de joie qui s'invitent dans des soirées avec de riches saoudiens, des touristes français ou même des
policiers corrompus. À certains passages du film, ces hommes font preuve d'une rare violence. Nabil Ayouch a
tenté de justifier sa démarche artistique, en déclarant: «La prostitution est autour de nous et au lieu de refuser
de la voir, il faut essayer de comprendre comment des femmes qui ont eu un parcours difficile ont pu en
arriver là».
Hélène Pagesy