1er Forum des Musiques actuelles en Champagne-Ardenne

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1er Forum des Musiques actuelles en Champagne-Ardenne
1 Forum des Musiques actuelles
en Champagne-Ardenne
er
samedi 8 juin 2002 - Chaumont (Haute-Marne)
« Y a t’il convergence entre l’éducation populaire et
la culture dans le domaine des musiques actuelles ? »
Les conférences
«La prise en compte des musiques actuelles dans les politiques départementales et régionales»
«Les musiques actuelles en Champagne-Ardenne : le bilan»
«Y a t’il convergence entre l’éducation populaire et la culture dans le domaine des musiques actuelles»
Les participants aux conférences-débats
Philippe Berthelot
Président de la Fédurock
Thierry Duval
Directeur du CRY
Olivier Richard
Chargé de mission musique et danse - Bourgogne
Gérald Chabaud
Chargé de mission musiques actuelles – Ville de Reims
Fabrice Thuriot
Docteur en droit, Membre du Centre de Recherche sur la Décentralisation Territoriale CRDT (GISGRALE-CNRS)
Isabelle Lazarrini
Chargée de mission musiques actuelles – DRAC Champagne-Ardenne
Cyril Della-Via
Président de Museau et médiateur culturel pour l’association Azimut Projections
Francis Le Bras
Musicien et directeur artistique de l’association [djaz]51
Sophie Bousseau
Chargée de mission musiques et cinéma à l’ORCCA (Office Régional Culturel de Champagne-Ardenne)
Flavie Van Colen
Animatrice du réseau le CRY (Centre de Ressources Yvelinois)
Pascal Gélin
Directeur de la MJC de l’Orange Bleue
Ce thème de discussion est né à la suite des rencontres départementales organisées par l’association Museau : la question de la reconnaissance des musiques actuelles au sein des MJC et inversement de la reconnaissance des MJC qui participent activement à la vie de ce secteur, est une
interrogation commune à plusieurs membres du réseau.
Flavie Van Colen
Animatrice du réseau le CRY (Centre de Ressources Yvelinois)
J’ai rédigé un travail d’étude et de recherche sur le sujet. Cette idée est née de mon implication
dans les MJC pour des concerts de musiques actuelles. Mais aussi par le fait que l’on a assisté à un
fort développement de ce secteur dans les MJC sans que le phénomène ne soit réellement pris en
compte, questionné.
Des organismes comme le CRY, la Fédurock mais également des institutionnels manifestaient leur
intérêt pour cette question.
Ce travail a également dans un premier temps constitué une réponse aux MJC qui s’interrogeaient
face à leurs projets culturels.
Il est tout d’abord possible d’affirmer qu’une première chose rapproche ces deux secteurs : les
spécificités qui fondent leurs démarches, c’est à dire le bénévolat et les pratiques amateurs.
Comment les lieux de diffusion et de pratique des musiques actuelles intègrent-ils les valeurs propres à l’éducation populaire dans leur projet ?
Il existe une difficulté à donner une définition de l’éducation populaire qui satisfasse tout le monde
: les avis sont multiples et partagés. Chaque fédération à ses propres auteurs de référence en la
matière.
Certaines idées reviennent pourtant souvent :
- La culture pour tous et de chacun pour chacun.
- L’accompagnement des processus de création de projets.
Il y a donc une bataille pour définir ces critères : il est vrai que ce débat sur le fond a également
une portée plus politique. En effet, l’agrément « éducation » populaire pour une structure permet
d’avoir des perspectives intéressantes (notamment en terme de subventions).
Existe-t’il vraiment une opposition entre éducation populaire et culture ?
Quel est le véritable intérêt du Ministère de la Culture pour ce secteur ?
Philippe Berthelot
Président de la Fédurock
Malraux a choisi de ne pas intégrer le secteur d’éducation populaire dans son ministère car il prônait une vision de la culture dans laquelle se dégageait la force créatrice de l’artiste et la notion de
professionnalisation. Il a donc décidé d’évacuer la pratique amateur vers le secteur de l’éducation
populaire.
Une démocratisation de la culture a été initié par Catherine Trautmann, reprise ensuite par les acteurs du terrain, avec notamment le grand nombre d’actions autour des musiques actuelles initiées
par le secteur des MJC.
En effet historiquement, les MJC ont toujours été un lieu de développement important pour cette
musique : c’est dans ces lieux qu’on été organisé un bon nombre de tournée dans les années 80,
ce qui a permis à des groupes de pratiquer la scène.
Un autre élément important a été la différenciation des deux Ministères : le Ministère de la Jeunesse et des Sports et le Ministère de l’Education Nationale.
Les lieux dédiés spécifiquement aux musiques actuelles sont-ils proches de
ceux d’éducation populaire ?
Flavie Van Colen
Animatrice du réseau le CRY (Centre de Ressources Yvelinois)
Dans ces lieux musiques actuelles pour lesquels le travail de formation est aussi important que
celui de diffusion, on remarque dans la façon d’envisager l’éducation et la transmission du savoir
l’absence d’une hiérarchie marquée ce qui facilite évidemment l’expression et l’invention.
La notion de volontariat y est également prépondérante : les jeunes qui viennent participer à ces
formations le font de leur propre initiative, sur leur temps de loisir.
L’étude a été réalisée auprès de 11 lieux qui accueillaient tous des studios de répétition et des cycles de formations. Les principes de l’éducation populaire y sont défendus : la notion essentielle et
incontournable étant l’accompagnement.
Ces lieux valorisent la pratique amateur de plusieurs façons :
- Prise en considération de la pratique amateur comme véritable acte de création
- Favoriser la diffusion des projets amateurs
- Encourager la pratique collective
- Oeuvrer pour un parcours professionnel négocié
- L’ouverture à tous
Ce qui est bien la preuve qu’il y a similitude et convergence entre les valeurs défendues par les
secteurs de l’éducation populaire et les musiques actuelles.
Philippe Berthelot
Président de la Fédurock
La Fédurock postule pour recevoir le label de structure d’éducation populaire. En effet, tous les
adhérents de la fédération sont des associations à but non lucratif et le fonctionnement de la Fédurock répond aux critères requis (ouverte à tous, à toutes les structures), et les actions menées par
les membres sont des actions de développement au plus proche de la population.
Nous avons été auditionné par une première commission consultative qui a donné un avis favorable. Reste la décision du Ministère…
Pascal Gélin
Directeur de la MJC de l’Orange Bleue
L’équipement de l’Orange Bleue est né de l’initiative de la municipalité de Vitry-le-François et c’est
la MJC qui a lancé le projet musiques actuelles.
L’Orange Bleue est l’équipement dédié aux musiques actuelles le plus développé au niveau régional.
La question d’un classement de cette structure comme SMAC revient régulièrement sans aboutir :
on peut se demander si le fait qu’il y ait un lien entre l’Orange Bleue et la MJC n’est pas un frein à
cette labelisation…
Au tout début de son histoire, l’Orange Bleue a dû effacer quelques idées reçues comme celle qui
veut que la «culture MJC » est ringarde…d’où la peur de voir son secteur musiques actuelles tiré
vers le bas.
Flavie Van Colen
Animatrice du réseau le CRY (Centre de Ressources Yvelinois)
Il faut s’interroger sur la place prise par le secteur musiques actuelles par rapport à l’activité générale de certaines MJC. Les musiques actuelles prennent parfois une place trop importante, mais
permettent également de dynamiser les autres secteurs.
Pascal Gelin
Directeur de la MJC de l’Orange Bleue
Evidemment il y a eu des problèmes internes relatifs aux visions de chacun concernant le projet de
la MJC. Mais au fil du temps et des échanges, des passerelles se créent entre les différentes activités de la MJC et ainsi le projet global avance : enrichissement mutuel…
Philippe Berthelot
Président de la Fédurock
Il faut peut-être se poser la question de la pertinence ou non de séparer les activités de MJC et
celles de la salle de concerts… Faut-il créer une nouvelle structure ou craindre le fait que les musiques actuelles monopolisent une grande part des activités de la MJC ?
Dans ce genre de situations, on retrouve souvent trois cas de figure :
- Il se crée une fracture entres les deux secteurs.
- Un ménage est fait dans les activités anciennes pour laisser de la place aux musiques actuelles
- Les porteurs du projet s’en vont et les activités liées aux musiques actuelles stoppent…
La Fédurock n’a pas entamé de réflexion sur ce genre de pratique. Cependant il reste certain que
la pratique des musiques actuelles au sein des MJC est minoritaire par rapport aux autres expressions artistiques.
Isabelle Lazzarini
Chargée de mission musiques actuelles – DRAC Champagne-Ardenne
Le Ministère de la Culture a répondu aux demandes revendicatrices autour des musiques actuelles.
Les réponses évoluent et les dispositifs aussi.
Le label SMAC est une étape nécessaire pour une structuration régionale de ce secteur : le label
SMAC permet d’agir pour une charte de qualité, dans une volonté de professionnalisation. Il doit
aussi assurer une qualité de la programmation et des formations.
Mais il faut également savoir investir les scènes pluridisciplinaires comme les théâtres conventionnés et réfléchir avec les autres réseaux pour mettre en place des passerelles…
Gérald Chabaud
Chargé de mission musiques actuelles – Ville de Reims
Certaines MJC de Reims ont une activité liée aux musiques actuelles et il se pose naturellement
la question du positionnement du futur équipement voulu par la ville par rapport à ces acteurs de
terrain.
Nous avons l’exemple du Pôle Sud qui est le regroupement de 3 MJC : le futur équipement souhaite travailler en collaboration et en complémentarité sur certains aspects :
-
La jauge des lieux
Les studios
La communication
Les passerelles techniques
Cette structure peut apporter un soutien financier et logistique aux MJC.
Philippe Berthelot
Président de la Fédurock
Un lieu comme la future MMA de Reims n’est pas là pour aspirer et concentrer toutes les initiatives, mais aussi pour favoriser un rayonnement extérieur, pour mettre à disposition des compétences pour plus de complémentarité.
Mais ces échanges entre l’équipe professionnelle et les initiatives « anarchiques » nécessite un
personnel préformé avec le soucis de l’autre.
Museau
La Fédération des diffuseurs de Musiques Actuelles en Champagne-Ardenne est née le 1er novembre 2001 à L’Orange Bleue de Vitry le François dans la Marne.
Elle est issue des rencontres spontanées qui se sont déroulées depuis 1997 et le Rapport de Catherine Trautmann sur les Musiques Actuelles.
Les adhérents
[djaz]51 + Animation Musique Enseignement + Association Info Musiques en Champagne + Association les Moissons Rock + Aube Musiques Actuelles + Azimut Projections + BBB Association +
Centre Info Jazz + Centre Info Musiques Traditionnelles + Centre Info Rock Sapristi !! + Le Chien
à Plumes + Le Collectif Alka + Le Creuset + Les Pirates de l’art + LézArts ViVants + Maison Pour
Tous Transvesle + MJC Calonne + MJC Chaumont + MJC Jean Guillemin + MJC Ludoval + MJC Verrerie + Musiques sur la Ville + Orange Bleue + Pourquoi Pas ? + Rock on the Roc + Sound Track +
Tam Tam Tambour & Timtamarre + Wedacore
Le 1er Forum des musiques actuelles en Champagne-Ardenne
Ce 1er Forum a été l’occasion pour les adhérents de travailler pendant 6 mois autour d’un projet
commun. Cette journée se veut comme une vitrine des musiques actuelles en région, une représentation du secteur. Mais par ces conférences, ce forum doit également être une journée de concertation, de réflexion, de dialogue et de confrontation.
Une meilleure prise en compte des musiques actuelles en région Champagne-Ardenne sera un des
leitmotivs de cette journée: il est en effet temps de construire pour une véritable politique départementale et régionale en faveur de ce secteur.
Contacts
Museau
Gilles Gautier président
7, rue Pierre Brossolette
51100 Reims
tél 03 26 47 00 10
fax 03 26 49 29 59
mail [email protected]
web http://www.macao-mus.com/museau

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