La confiserie française, un plaisir qui veut s`exporter plus

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La confiserie française, un plaisir qui veut s`exporter plus
Date : 13/09/2016
Heure : 18:09:23
Journaliste : Emmanuelle Ducros
www.lopinion.fr
Pays : France
Dynamisme : 0
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La confiserie française, un plaisir qui veut s’exporter plus
Un bonbon sur quatre fabriqué en France est vendu hors du pays. Mais la France reste importatrice nette de
bonbons à cause des marques de distributeur, moins qualitatives et souvent produites à l’étranger
L’Allemagne est le premier pays client pour les sucreries made in France.
© Sipa Press
Pour les seules grandes surfaces, les ventes de bonbons et de confiseries se sont élevées à près de 1,2
milliard d’euros en France en 2015. Le marché a cru de 0,3 % en un an, mais progresse de près de 2 %
depuis le début 2016. Si le secteur se porte bien, c’est aussi grâce à son aura internationale. Il a produit 228
000 tonnes, dont un quart pour l’exportation. En cinq ans, les ventes hors de nos frontières ont progressé de
plus de 20 %. Le secteur veut faire plus.
« Pour le moral, mieux vaut être à notre conférence de presse que sur le dossier Alstom ». C’est ainsi que
Jean-Philippe André, président de Haribo France et du Syndicat national de la confiserie, a ouvert le point
annuel de l’organisation. Certes, le secteur s’inquiète de la possibilité d’une taxe sur les produits sucrés, mais
il va bien. Les ventes progressent, l’innovation est dynamique et les 7 000 emplois ne sont pas menacés.
La consommation des Français, si elle reste raisonnable (3,5 kg de bonbons et de confiseries par personne
et par an, ce qui est peu au regard des 7,8 kg engloutis chaque année par le Suédois moyen), ne rend pas
cruciaux les messages de santé publique sur la surconsommation de sucre.
« Les ventes sont portées par l’innovation, les produits nouveaux, qui comptent pour 80 % de la croissance.
Mais l’export est un vecteur très fort pour nous », explique Jean-Philippe André. Il se félicite qu’un bonbon
français sur quatre soit vendu hors de France, 20 % de plus qu’il y a cinq ans. « La confiserie française a
une palette très attrayante hors des frontières, avec près de 600 spécialités régionales, explique Florence
Pradier, la secrétaire générale du syndicat. Mais elle a surtout une fantastique réputation, grâce à des normes
exigeantes de sécurité alimentaire et des codes d’usage et de qualité rigoureux. Notre savoir-faire fait envie.
» Ainsi, l’Allemagne a acheté 6 500 tonnes de sucreries à la France l’an passé et est son premier client en la
matière, devant la Belgique, l’Espagne et l’Italie. Les Etats-Unis sont le premier client non-européen.
Renverser la balance du bonbon . Pourtant, le syndicat voudrait faire mieux. Notamment parce que si les
exportations sont dynamiques, la balance commerciale des bonbons est négative. La France importe pour
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CALISSONS 281198453
Date : 13/09/2016
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Journaliste : Emmanuelle Ducros
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138 millions d’euros de plus qu’elle n’exporte. Cela vient surtout du fait que de nombreuses marques de
distributeurs sont fabriquées ailleurs en Europe. L’objectif est de renverser la tendance. Il veut capitaliser sur
les avantages de la filière, comme le savoir-faire et la proximité des ressources en sucre, et alerter sur les
questions de compétitivité qui font la différence, surtout sur les produits de masse et d’entrée de gamme sur
les marchés à l’export.
Mais il n’est pas forcément simple d’établir une stratégie sectorielle dans un monde composé à 94 % de PME
travaillant presque toutes des spécialités bien particulières. Les grosses machines que sont Haribo, Lutti ou
Mondelez restent des exceptions. 37 % des exportations sont constituées de produits de niche comme des
calissons, des pâtes d’amandes, du nougat.
« Nous réalisons 15 % de nos 8,5 millions de chiffre d’affaires à l’export, explique Roland Gibert, PDG
de Cruzilles, une société clermontoise qui produit des pâtes de fruits et des fruits confits haut de gamme
et emploie 100 personnes. Nous voudrions faire plus, car nous avons 2 400 clients en France et 90 à
l’étranger. C’est clairement là qu’est le potentiel. Mais il faut de la constance ; la confiserie est un métier de
proposition, il faut aller vers le client avec des innovations. Nous y travaillons, avec des nouveaux parfums,
des nouvelles textures. C’est lent et il faut avoir les reins solides. » Jean-Philippe André estime que les retours
sur investissement dans les conquêtes de nouveaux marchés à l’export prennent parfois plus de trois ans.
Les calissons à la conquête de l’ouest. Le secteur de la confiserie peut pourtant compter sur les ambitions
particulières. Celle des calissons du Roy René, par exemple. La société aixoise a changé de mains il y a deux
ans, a renouvelé sa gamme et vise clairement le grand export. Elle ouvrira sa première boutique aux EtatsUnis en novembre, à Miami, le premier pas vers la constitution d’un réseau. « L’objectif est de réaliser un
cinquième des ventes hors de France pour les 100 ans de la fabrique, en 2020 », détaille Laure Pierisnard,
la directrice générale de l’entreprise.
Toutes ces entreprises ont en tête la success story du secteur : le confiseur Verquin. Le propriétaire des
bonbons traditionnels Pastille du Mineur a racheté en 2013 une palette de petites marques, dont un bonbon
acidulé pour les enfants de 8-14 ans : les Têtes brûlées. Grâce au carton commercial de ce produit et de
gammes intitulées « Verquin French Confiseur », exclusivement tournées vers l’export, la PME nordiste (50
millions d’euros de chiffre d’affaires et 215 salariés) réalise 20 % de ses ventes hors de France et espère
doubler le chiffre d’ici à 2020.
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