Rapport d`activité service logement 2014

Transcription

Rapport d`activité service logement 2014
SERVICE LOGEMENT
ALT
INTERMÉDIATION LOCATIVE
MÉDIATION LOCATIVE
ACCOMPAGNEMENT VERS ET DANS LE LOGEMENT
DIACONAT DE BORDEAUX – Rapport d’activité 2014
L’organisation du service logement
Le Service logement déploie 4 dispositifs ayant pour but l’accès ou
le maintien dans le logement :
- L’ALT : hébergement dans du parc diffus et sur des sites collectifs
financé par la DDCS et par le FSL à hauteur de 29 mesures pour
l’année 2014
- L’Intermédiation Locative : sous-location dans le parc privé
financée par la DDCS à hauteur de 25 mesures pour l’année 2014
- La Médiation Locative : sous-location dans le parc social et privé
financée par le FSL à hauteur de 65 mesures sur le territoire de
Bordeaux Métropole et de 25 mesures sur le territoire du Libournais
en coopération avec l’Association le Lien pour l’année 2014
- L’AVDL : mesures d’accompagnement social favorisant l’accès de
ménages DALO ou le maintien de ménages en situation d’expulsion,
à hauteur de 14 mesures pour l’année 2014
Les moyens
Une équipe composée :
D’une Chef de service, en charge des Services Logement du Diaconat de Bordeaux
et du Lien, de formation Psychologue clinicienne et addictologue
Un Coordinateur, de formation Animateur socio-culturel, en charge de la
coordination et de l’accompagnement AVDL
Trois travailleurs sociaux dont deux de formation Conseiller en Economie Sociale et
Familiale et une de formation Educatrice spécialisée, en charge des
accompagnements sociaux
Une Assistante en gestion locative
Un parc de 158 logements déployés pour l’année 2014 dont le suivi de l’état est
géré par l’équipe sociale, le Service Administratif, la Gestion Locative et le Service
Logistique
L’intervention dans 47 logements au titre de l’AVDL
Un projet associatif, un projet de service, des projets personnalisés, des contrats de
sous-location, un livret d’accueil
Le partenariat (Bailleurs sociaux et privés, SIAO, MDSI, CCAS, CMP, Hôpitaux…)
Répartition du Parc
Soit 205 logements concernés par une intervention du Service Logement
Un partenariat interne essentiel
Au sein du Service Logement, il existe deux types de gestion
locative à mettre en œuvre pour l’ALT, la Médiation Locative
et l’Intermédiation Locative :
-Gestion locative entre le bailleur social ou privé et
l’Association en tant que locataire
-Gestion locative entre le sous-locataire et l’Association en
tant que bailleur
Cette double gestion fonctionne grâce au travail commun
entre le Pôle Gestion Locative, intégré au Service Logement,
et le Service Administratif
Regard sur la gestion locative
La Gestion Locative est un service tellement large et vaste. Il faut voir au delà des courriers, des
chiffres, des tableaux, des travaux, des urgences que nous gérons chaque jour.
C’est une présence permanente au siège de l’Association, c’est une poignée de main, des
politesses échangées qui peuvent donner du baume à des personnes souvent isolées.
C’est renseigner les usagers sur des urgences, mais aussi simplement sur ce qu’ils doivent régler au
titre de leur résiduel de loyer.
C’est également un atout majeur et indispensable auprès du Service Logement, sur les informations
provenant de la comptabilité, mais aussi auprès des bailleurs avec qui nous travaillons.
C’est une épaule sur laquelle les travailleurs sociaux du Service Logement peuvent se reposer
lorsqu’ils sont submergés.
C’est une communication permanente, des réponses instantanées à donner sur le moment.
« Le Service Logement ne fonctionne pas sans la gestion locative et vice versa », nous sommes au
courant de tout en temps et en heure, croyez-moi !
Pour exceller encore plus dans nos missions, nous avons en notre possession deux logiciels créés sur
mesure : un spécialement dédié à la gestion locative et le second qui relie la gestion locative ET le suivi
social. Un temps précieux devrait être gagné lors de leur utilisation, en termes de coordination entre les
différents services du Diaconat de Bordeaux (CAU, Trélog, CHRS, Maisons Relais, Service Logement).
Ainsi, nous devrions passer beaucoup moins de temps à vérifier plusieurs fois les mêmes informations, une
seule personne sera chargée de les rentrer dans la base de données et, nous l’espérons, en un clic tout
est opérationnel!
Un temps gagné, utilisé dans d’autres tâches, telles que mettre le parc en tiers payant ou encore
respecter la logique des bailleurs sociaux en passant le parc public à terme échu, de développer de
nouveaux projets…
C’est avant tout et surtout un travail d’équipe et de partenariat, c’est bien connu, ensemble, on va plus
loin.
Le secret de notre recette pour exceller dans toutes ces taches diverses et variées ? Le sourire, voilà la
clé de la réussite. ☺
S. MAHAMOUDOU
Assistante en Gestion Locative
DISPOSITIF ALT
Les missions de l’ALT
-
L’accompagnement au titre de l’ALT vise l’insertion et le parcours d’insertion
de personnes sans logement ou menacées de l’être. Il peut correspondre à
une première étape d’un parcours locatif. Dans un parcours de progression
vers l’autonomie, l’ALT doit être, soit une étape dans une trajectoire
ascendante des personnes vers le logement banalisé, soit une étape de
reconstruction après une rupture ou un accident de vie.
L’accompagnement social mis en place auprès des personnes doit permettre
d’atteindre les objectifs suivants :
Elaborer un diagnostic social permettant d’évaluer les capacités de la
personne à s’inscrire dans un projet logement transitoire ou autonome.
Favoriser l’accès aux droits liés au logement
Soutenir l’apprentissage des droits et devoirs de locataire.
Mettre en œuvre les conditions pour favoriser une insertion durable dans un
logement
Le public accueilli
Ménages qui se retrouvent sans domicile ou
menacés de l’être
Ménages expulsés
Ménages qui éprouvent, en raison de leurs
conditions d’existence, des difficultés pour accéder
à un logement ou à s’y maintenir
Ménages aux ressources faibles, voire nulles, mais
en capacité de s’inscrire dans un projet résidentiel
volontaire.
Procédures d’admission
Les demandes au titre de l’ALT doivent obligatoirement
être étudiées et transmises par le Service Intégré d’Accueil et
d’Orientation.
Le SIAO acte l’orientation du ménage vers le dispositif
d’ALT.
Le ménage est par la suite reçu par deux travailleurs
sociaux du Service Logement lors d’un entretien à visée
diagnostique, via l’outil diagnostic créé pour les besoins du
service. Suite à cet entretien, les travailleurs sociaux
présentent la situation en réunion d’équipe qui statue sur
l’admission ou non du ménage sur le dispositif concerné et
informe le SIAO de sa décision.
ALT spécifiques
Dans le cadre de notre dispositif ALT, nous avons pu développer plusieurs
« savoir-faire » autour de l’accueil de publics spécifiques :
- Sychar : ALT collective de 5 chambres accueillant des femmes
victimes de violences conjugales en post crise, avec depuis cette année
2014 l’intervention d’une socio esthéticienne
- Thouars : ALT collective de 7 logements accueillant des publics
sortant de CHRS afin d’évaluer avec eux leur capacité à intégrer un
logement autonome
- Jean Macé : ALT collective de 5 logements, dont 1 adapté aux personnes
handicapées, en relation avec le CCAS de Mérignac
- 1 logement accueillant un ménage en sortie de prostitution, en partenariat
avec l’Association IPPO, spécialisée dans la prise en charge de ce public
DISPOSITIFS DE SOUS-LOCATION :
INTERMEDIATION LOCATIVE & MEDIATION
LOCATIVE
Les missions de l’IML et de la ML
Un accompagnement social logement pour apprendre aux
personnes à « habiter » un logement dans la perspective du
glissement de bail :
- Suivre la situation du ménage afin de détecter et réduire les
risques, soutenir le ménage dans sa gestion administrative,
technique et financière
- Trouver des solutions de compromis pour les points de conflits,
établir la mise en œuvre des droits et obligations de chacun
(paiement du loyer, services au locataire, entretien du
logement, relations de voisinage de qualité…)
- Coordonner les différents intervenants autour de la situation
au regard de l’analyse faîte des difficultés et avancées
rencontrées par le ménage
Le public accueilli
Personnes ayant fait l’objet d’un diagnostic social et présentant des risques
sociaux pour accéder à un logement de droit commun et nécessitant de ce
fait un accompagnement social spécifique préalable à l’accès au logement
autonome.
Personnes sortant d’ALT ou de foyer d’hébergement et dont la situation
nécessite une étape préalable avant l’accès au logement autonome.
Personnes réorientées vers le dispositif de sous-location via DALO
Personnes ayant connu pour des raisons sociales des problèmes importants
d’impayés de loyer, ceux-ci ayant pu conduire à une expulsion.
Personnes n’ayant jamais eu, ou depuis longtemps, de statut de locataire et
présentant des difficultés d’autonomie au point de vue de la gestion et de
l’appropriation du logement.
Personnes ayant un mode de vie pouvant présenter des risques de
désinsertion sans accompagnement préalable.
Personnes relevant d’une prise en charge spécifique (soins par exemple).
Procédures d’admission
La commission SIAO
Les demandes de sous-location doivent obligatoirement être étudiées
et transmises par la Commission Sous-Location du SIAO.
Le SIAO acte l’orientation du ménage vers le dispositif de Médiation
Locative ou d’Intermédiation Locative.
Le ménage est par la suite reçu par deux travailleurs sociaux du
Service Logement lors d’un entretien à visée diagnostique, via l’outil
diagnostic créé pour les besoins du service. Suite à cet entretien, les
travailleurs sociaux présentent la situation en réunion d’équipe qui
statue sur l’admission ou non du ménage sur le dispositif concerné et
informe le SIAO de sa décision.
A ce stade, commence le travail de prospection logement pour le
ménage par le service avec le ménage afin de poursuivre l’évaluation
de l’adhésion, de se confronter à la réalité et d’intégrer éventuellement
les changements de situations au projet.
IML Spécifiques Mamré / Capucins
Dans le cadre du partenariat interservices, des
logements en IML ont été mis à disposition des CHRS
pour permettre l’évaluation puis la consolidation du
parcours locatif des ménages accueillis au sein des
CHRS du Diaconat de Bordeaux :
- 5 logements à proximité du CHRS des Capucins
- 3 logements à proximité du CHRS Mamré
Regard sur la prospection
A la recherche du propriétaire solidaire…
Pour habiter, il faut un logement et vice versa voire réciproquement
Un des côtés stressant, épuisant nerveusement mais ô combien grisant et gratifiant du Service Logement du
Diaconat de Bordeaux, est la prospection.
Tel un orpailleur, ayant ses propres rituels personnels (fond musical, café moulu pur arabica…), afin que
la chance ne se dérobe pas, équipé du matériel dernier cri de la technologie mis à sa disposition
(téléphone, bloc note et crayon à papier), s’appuyant sur des faits et des informations dignes de confiance
(petites annonces, réseau personnel), je le sens, aujourd’hui, je suis en veine pour trouver un logement pour
un ménage accompagné par le service.
Je cherche, contacte, vérifie, surveille, mais là je le sens, je suis sur la bonne voie, il le faut, cela fait
quelques temps que je reviens bredouille de mes expéditions dans le monde âpre, hostile de la location
immobilière auprès de propriétaires privés.
Une annonce attire mon attention, ma main tremble lors de la composition du numéro de téléphone, cela
sonne, une fois, deuxième sonnerie, je suis un instant dans la peau de Fabrice animant la valise RTL, vais-je
devoir raccrocher sans avoir pu échanger avec mon interlocuteur ??
Je suis sur le point d’abandonner : une règle dans ce monde est de ne pas s’attarder, de perdre du temps
auprès d’un correspondant ne répondant pas car une affaire peut, durant ce laps de temps, nous être
soufflée par un concurrent. Dépité, je me résigne au bout de la 53ème sonnerie à raccrocher, en me
persuadant que cela ne devait pas se faire, et que je trouverai mieux, lorsqu’enfin, j’entends une voix.
Fébrile, je déglutis, prêt à parlementer, argumenter, bref ferrailler pour remporter
cette location, quand une voix mécanique m’informe que le répondeur de mon
correspondant est plein et qu’il ne peut plus prendre mon message.
Ce n’est que partie remise, c’est le 9ème appel, le prochain sera le bon, comme dit
l’adage populaire : dix de perdu, un de retrouvé (à moins que cela soit l’inverse…).
Les précédents échecs me minent, mais je les comprends car le propriétaire avait mis
son logement sous couvert d’une Garantie des Loyers Impayés (GLI ), il avait donné
mandat à un syndic ou une agence, il avait eu (lui ou un ami de la cousine de sa grandmère éloignée) une mauvaise expérience avec un locataire (du coup il contracte la GLI,
qui empêche la location à une personne morale), ne veut pas avoir à faire à des
personnes en grande difficulté (bien qu’il trouve cela dommageable que dans une
société telle que la nôtre des personnes dorment à la rue), serait intéressé mais sans
« l’option » glissement de bail, bref que des arguments massifs et irrévocables.
Alors oui, en passant le prochain appel, je sens que c’est le bon, celui qui me mettra en
relation avec LE propriétaire solidaire par excellence.
Ce propriétaire qui sera tellement content de la prestation proposée par le Diaconat
de Bordeaux qu’il en parlera à ses amis, fera feu de tout bois sur les réseaux sociaux
(#logementsolidaire), que les propriétaires feront la queue devant mon bureau pour
proposer leurs biens (avec un délai de 6 à 8 semaines avant la 1e rencontre).
J’y crois et si ce n’est pas ce coup-ci, ce sera le prochain, je le sens…
Cela ne peut que fonctionner, on l’a déjà vécu et on le vit encore avec des propriétaires solidaires,
qui nous font confiance.
Comment cela ne peut pas marcher :
- Le Diaconat de Bordeaux garantit le versement des loyers au propriétaire, même s’il y a vacance
d’occupation.
- Le Service Logement, par la cellule Gestion Locative accompagne le propriétaire en s’occupant
(gratuitement) des appels à loyers, la rédaction des baux, la gestion des questions d’assurance.
- Le Service Logement, par l’action de ses travailleurs sociaux, connaît :
- les difficultés mais aussi les capacités des occupants,
- se rend régulièrement à domicile pour savoir comment le ménage investit le logement
et
son environnement,
- réagit promptement à l’appel du propriétaire et/ou du locataire en cas de besoin,
- quand le glissement de bail est fait, il maintient un lien avec l’occupant et le propriétaire
(service de suite) pendant 3 ans en cas de difficultés,
- Le Service logistique, avec son équipe de Michel Morin gère :
- la visite et la réalisation de l’état des lieux,
- les interventions de menus travaux d’ordre locatif,
- l’accompagnement technique en délivrant des conseils et astuces pour que l’occupant
puisse intervenir seul à l’avenir.
Alors demain, avec la fièvre de réussir, sûr du professionnalisme de nos équipes, je repartirai à la
recherche du logement idéal pour le ménage accompagné, du propriétaire solidaire qui veut assurer
ses revenus tout en ayant une action d’utilité publique. Oui je reprendrai mon bâton de pèlerin, mon
combiné de démarcheur, mais c’est sûr, je le trouverai.
Je ne suis pas contre une petite aide, si vous avez un logement, si vous connaissez un propriétaire,
n’hésitez pas à me contacter (actuellement les délais pour avoir un rendez-vous sont très corrects).
François Auvert
Coordinateur Service Logement
Garantie des Loyers Impayés : assurance pour le propriétaire d’avoir un locataire solvable. On
estime en général qu'un locataire est solvable lorsque ses revenus nets sont au moins 2,7 fois
supérieurs au montant du loyer (ou au moins de trois fois supérieurs selon la situation). Il devra
également posséder un contrat de travail à durée indéterminée.
DISPOSITIF DE REHABILITATION DES LOGEMENTS DU
PARC PRIVE :
L’EXPERIMENTATION LOGEMENT
Après 4 ans d’expérience, notre constat
Le parc locatif privé est de mauvaise qualité et les logements
mobilisés présentent des DPE faibles :
- Problèmes d’isolation
- Problèmes de ventilation
- Systèmes de chauffage obsolètes
-…
70% du parc = DPE inférieur à D
Impact
environnemental
Impact
économique
Un constat préoccupant…
Des propriétaires qui voient leurs biens se dégrader
Une facture énergétique qui fragilise le budget des
ménages à faibles ressources (minima sociaux),
Un confort et un bien être dans le logement insuffisants
Des logements ayant de faibles DPE qui ne sont pas éligibles aux
garanties du FSL et qui rendent impossible le recours au bail
glissant,
Des logements énergivores
l’environnement.
et
peu
respectueux
de
Comment favoriser l’insertion durable des publics
relevant du PDALPD dans un logement de qualité,
respectueux de l’environnement, avec un loyer
maîtrisé ?
Trois axes de travail
Axe 1: Améliorer la performance énergétique des
logements au DPE inférieur à C
Axe 2: Favoriser l’émergence d’une consommation
éco-responsable des ménages
Axe 3: Faire glisser le bail en sécurisant l’occupant
et le propriétaire
Résultats et effets attendus…
Cette expérimentation a été pensée dans une dynamique de développement durable,
elles présente des enjeux sociaux, économiques et environnementaux.
Démarrage de l’Expérimentation Logement par la
captation d’une maison T4 en Intermédiation
Locative sur la commune du Bouscat. Le
conventionnement et les travaux sont en cours de
réalisation.
Expérimentation Logement prévue sur une maison
de Bordeaux Centre, avec possibilité de création
de plusieurs logements. Les plans architecturaux et
les prévisions de conventionnement sont en cours.
DISPOSITIF D’ACCOMPAGNEMENT VERS ET DANS LE
LOGEMENT :
AVDL ACCES & AVDL MAINTIEN
Les missions de l’AVDL Accès
Un accompagnement social logement pour apprendre aux
personnes à « habiter » dans la perspective de leur accès en
bail direct dans un logement :
- Suivre la situation du ménage afin de détecter et réduire les
risques, soutenir le ménage dans sa gestion administrative,
technique et financière
- Trouver des solutions de compromis pour les points de conflits,
établir la mise en œuvre des droits et obligations de chacun
(paiement du loyer, services au locataire, entretien du
logement, relations de voisinage de qualité…)
- Coordonner les différents intervenants autour de la situation
au regard de l’analyse faîte des difficultés et avancées
rencontrées par le ménage
Le public accueilli
Les ménages concernés doivent être inscrits dans un processus
d’accès à un logement mais devant encore faire l’objet d’un
accompagnement dans ce parcours, l’accès au logement
direct sans accompagnement présentant un risque.
le dispositif d’AVDL Accès doit permettre de :
- Reloger les ménages reconnus prioritaires par la
Commission de Médiation dans le cadre du DALO.
- Reloger les ménages bénéficiant d’un Contingent Prioritaire
pour lesquels la commission statue la nécessité d’un
accompagnement pour consolider l’accès et le maintien dans
le logement.
Modalités d’admission
L’admission d’un ménage dans le dispositif AVDL Accès se
fait par une prescription de la DDCS.
Les initiateurs, susceptibles de demander la réalisation d’un
diagnostic social en vue d’évaluer la nécessité et les
caractéristiques d’une éventuelle mesure d’ADVL, peuvent
être :
- la commission de médiation DALO (loi du 25 mars 2009)
- des travailleurs sociaux de secteur
- des organismes agréés (associations pratiquant
l’accompagnement vers et / ou dans le logement)
- des centres d’hébergement
- des bailleurs sociaux
Les missions de l’AVDL Maintien
Un accompagnement social logement pour permettre à des
ménages en situation d’expulsion ou risquant de l’être de se
maintenir dans leur logement :
- Suivre la situation du ménage afin de détecter et réduire
les risques, soutenir le ménage dans sa gestion
administrative, technique et financière
- Trouver des solutions de compromis pour les points de
conflits, rétablir la mise en œuvre des droits et obligations
de chacun (paiement du loyer, services au locataire,
entretien du logement, relations de voisinage de qualité…)
- Coordonner les différents intervenants autour de la
situation au regard de l’analyse faîte des difficultés et
avancées rencontrées par le ménage
Le public accueilli
Les ménages concernés sont des personnes en situation
d’expulsion sur des logements dans le parc public ou le parc
privé, à toutes les phases possibles de la procédure
d’expulsion.
Ainsi le dispositif d’AVDL Maintien doit permettre :
- De maintenir le ménage dans leur logement actuel sous
condition qu’il soit adapté à leur composition familiale, leurs
ressources.
- De reloger le ménage si le logement actuel n’est pas adapté
en termes de typologie, loyer et charges
- De réorienter le ménage si le diagnostic social logement en
révèle le besoin.
Modalités d’admission
L’admission d’un ménage dans le dispositif AVDL Maintien se
fait par une prescription de la DDCS.
Les initiateurs, susceptibles de demander la réalisation d’un
diagnostic social en vue d’évaluer la nécessité et les
caractéristiques d’une éventuelle mesure d’ADVL Maintien,
peuvent être :
- la commission spécialisée de coordination de la prévention
des expulsions (CCAPEX)
- la commission de médiation DALO ( loi du 25 mars 2009)
- des travailleurs sociaux de secteur
- des bailleurs sociaux
Le Public accompagné en 2014
Le Public : 535 personnes
accompagnées
Le Public : situation familiale
LE PUBLIC : PROBLEMATIQUES RENCONTREES
Problématiques Administratives
Problématiques de santé
Problématiques logement
Autres Problématiques
Le public : Type de sortie
81ménages sortis au cours de l’année 2014 des dispositifs du Service Logement
Commentaires
-
-
243 ménages accompagnés, dont 33% d’hommes isolés et 33% de
familles monoparentales.
535 personnes accompagnées, dont la majorité sont des enfants mineurs
(40%), puis des femmes (29%).
Les problématiques rencontrées sont prioritairement des difficultés liées à
la gestion administrative, budgétaire et au fait « d’Habiter » un logement.
Ainsi :
82% des ménages ont pu bénéficier d’un accompagnement budgétaire
60% ont pu bénéficier d’aide à la prise en main de leur autonomie
locative
58% ont pu être aidé dans l’investissement de leur logement et la
découverte de l’environnement de leur quartier, ainsi que des services de
proximité
A noter que dans le cadre de notre activité d’insertion par le logement, il
y a eu 62 recherches de logement auprès de bailleurs publics ou privés.
Puis ils présentent à 55% des difficultés de santé (41% de difficultés de santé
somatique et psychique et 14% de problématiques addictives), à 46% des
problématiques liées à l’insertion professionnelle et à 34% des problématiques
éducatives intrafamiliales.
Ces difficultés sont des leviers à lever, en partenariat resserré avec les institutions
spécialistes, car elles entravent bien souvent l’accès et/ou le maintien dans le
logement.
A noter qu’il y a eu sur le service :
14% des ménages qui ont bénéficié d’une hospitalisation.
66% des ménages pour lesquels il a été nécessaire d’orienter ou d’accompagner
l’accès aux droits
12% des ménages pour lesquels un accompagnement spécifique lié aux violences
conjugales a été mis en place
Les publics accompagnés par le Service Logement sortent majoritairement vers du
logement autonome (67% des sorties effectives).
A noter l’instruction de 27 dossiers au Contingent Prioritaire et 16 fiches
d’orientation SIAO
A noter le décès de trois personnes accompagnées par le Service au cours de
l’année.
Perspectives qualitatives
Mener une réflexion sur l’accompagnement social et
développer de nouveaux outils :
- Création d’un dispositif de type Auto Réhabilitation
Accompagnée
- Formation des équipes aux spécificités de la
pathologie mentale et de ses expressions effective en
2014 / 2015
- Organiser un séminaire interne sur l’accompagnement
- Poursuivre le travail engagé sur les situations
complexes
- Dynamique de réponses aux appels à projet
Développer des réponses pour des publics spécifiques :
- Mise à disposition d’un nouveau logement dans notre
partenariat avec l’Association IPPO
- Réévaluer les modalités d’accueil des femmes victimes de
violence
- Pérenniser l’intervention de notre socio-esthéticienne
auprès de ce public
- Développement de partenariat avec les SAVS et les
SAMSAH
- Poursuivre les réflexions pour la mise en place d’une
équipe mobile psychiatrie / logement
- Mise en place du dispositif d’urgence pérenne Trélog en
lien avec le CAU Trégey (9 places en logements de
stabilisation)
Poursuivre les efforts engagés dans la Gestion Locative :
- Mise en place du Protocole de Gestion Locative (mise
en place du tiers payant / mise en conformité du parc
en terme échu et échoir / logiciel)
- Mise en place du Protocole de fonctionnement avec le
Service Logistique
- Développer les outils de la prospection de logement
(renouveler la « Soirée des Propriétaires » /
développement de la communication / mise en place
d’un groupe de travail initié par ARI-Asaïs avec le
CAIO)
Continuer à développer nos outils de réhabilitation du
parc privé et d’économie des énergies :
- Poursuite de l’Expérimentation Logement, avec une
prévision de création de logements dans une maison
à proximité de la gare et captation de nouveaux
logements pouvant relever de ce programme
- Poursuite de notre partenariat avec Uniscité sur
l’accueil des Services Civiques et leur projet
Médiaterre (sur les économies d’énergie et les écogestes)
Perspectives qualitatives
Maintien et développement du partenariat local avec les
institutions :
- Poursuite du partenariat productif engagé avec les
bailleurs sur la prévention des expulsions et l’accès au
logement autonome
- Inscription du Service Logement dans les initiatives
territoriales sur le Libournais (Groupe d’Appui
Territorial au Maintien dans le Logement)
- Développer une formation pour les acteurs de la
prévention des expulsions, en lien avec la FNARS
- Mutualisation des compétences sur le dispositif IML
avec l’Association Halte 33
Perspectives quantitatives
ALT : maintien à 29 mesures
Intermédiation locative : maintien à 25 mesures
Médiation locative : maintien à 65 mesures
AVDL : demandes pour 20 mesures
Conclusion : les processus de l’Habiter
Nous avons choisi de développer la thématique de l’Habiter pour notre Assemblée Générale de cette
année. Nous souhaitions ainsi vous faire part de nos réflexions sur cette dimension si importante dans nos
prises en charge et qui paraît si naturelle pour la plupart d’entre nous.
Notre travail consiste à permettre à nos bénéficiaires d’apprendre les droits et devoirs du locataire, à
savoir régler son loyer et ses charges, entretenir son logement, respecter son voisinage… Les difficultés
que nous rencontrons dans l’accompagnement de nos publics ne relèvent cependant pas uniquement que
de problématiques d’apprentissage. Lors des nombreux échanges que nous avons pu avoir avec
Monsieur le Directeur, plusieurs fois est apparue la question « en quoi un appartement peut-il être
thérapeutique ? », c'est-à-dire en quoi il peut favoriser la stabilisation des difficultés rencontrées par nos
publics.
La seule réponse de l’apprentissage éducatif des droits et devoirs du locataire n’est évidemment pas
suffisante pour répondre à cette question. Il convient en préalable de s’interroger sur ce qu’est le fait
d’habiter, d’avoir un domicile et des différentes dimensions qu’il symbolise. Ce que nous allons tenter de
vous exposer…
Tout d’abord, l’Habitat est le lieu premier de sécurité, de la satisfaction des besoins, du repli dans le
sommeil. Mais le fait d’habiter ne peut se résumer uniquement à la fonction primaire de l’habitat, c'està-dire l’abri contre les rudesses de l’environnement (froid, vent, pluie…). Il y a dans le phénomène
« habiter » un processus, une intention et un caractère spécifiquement humain.
La capacité à habiter un espace personnel ne va pas de soi : elle se construit en parallèle de la
structuration de la personnalité lors de l’enfance. Pour synthétiser, plus l’enfant grandit, plus il va pouvoir
explorer son environnement physique et appréhender les phénomènes de spatialisation, en se
différenciant progressivement de sa mère et de sa cellule familiale.
Ainsi, l’Habitat va médiatiser les rapports entre l’univers familial et les relations sociales à l’intérieur
du groupe familial et avec l’extérieur.
A l’intérieur de la cellule familiale, les espaces sont organisés pour que chacun puisse y développer
une intimité personnelle et expérimenter des espaces collectifs avec des règles communes, premier
pas vers la socialisation. Par exemple, dans le meilleur des cas, la chambre parentale sera différente
de la chambre des enfants, garantissant la différenciation des générations. Les espaces comme la
salle de bain seront investis par l’ensemble des membres de la famille, avec les conflits découlant du
non-respect du règlement convenu.
A l’extérieur, l’Habitat va délimiter un espace propre individualisable et que l’on devra nommer
comme sien, en affichant son nom sur sa boîte aux lettres par exemple. L’Habitat délimite ainsi un
intérieur et un extérieur et la possibilité d’organiser une zone d’échanges qui permet d’accueillir et
d’identifier les familiers et de filtrer les étrangers. Ainsi, l’Habitat possède en lui-même une qualité
intrinsèque de régulation des relations sociales. Il permettra également de réguler les droits et
devoirs liés à l’identité administrative, en permettant la réception de son courrier, les échanges avec
les administrations, l’inscription dans les dispositifs de droits communs.
Enfin, une autre dimension qui nous semble pouvoir relever l’Habitat est celle de la délimitation de
l’identité. En effet, notre expérience clinique nous amène à penser qu’il existe une relation entre le
psychisme du sujet et son habitat. Un exemple très simple, tiré du langage courant, nous permet ainsi
d’illustrer cette relation.
Il nous est arrivé à tous de décliner une invitation en répondant de manière très
spontanée : « merci, mais je préfère rentrer chez moi », comme si notre habitat
représentait symboliquement dans notre langage une extension de nous-mêmes,
comme si le fait de rentrer à son domicile était équivalent de rentrer en soi. De
même, un autre exemple tiré du langage courant, est l’expression de « violation
de domicile », comme si au-delà de notre habitat, c’était notre intimité qui avait
été bafouée, « violée », notre habitat étant vécu alors comme une extension de
notre corps.
En effet, l’appartement est un lieu où peut se jouer la rencontre du dedans (c'està-dire l’expression de notre psychisme, de notre personnalité) et du dehors, (c'està-dire la réalité), avec notre corps comme interface. Assurant des limites
spatiales, les murs nous protègent et nous offrent un lieu de repli, nécessaire au
maintien de notre équilibre psychique. Ils sont surface où inscrire la prise de
possession (par la décoration par exemple) et offre ainsi aux autres un reflet, une
image de soi. Il est ainsi le lieu d’expression de notre identité, de nos goûts, de
nos possessions, de notre intimité et reflète nos humeurs. Il est le lieu de toutes nos
projections et de nos mécanismes défensifs.
Par rapport à l’ensemble des fragments qui compose notre identité, l’Habitat constitue en lui seul
une entité, il représente à chaque moment une unité stable. Ainsi l’habitat est-il investi comme une
scène privilégiée sur laquelle se joue et s’exprime l’identité multiforme de chaque individu.
Aussi, lorsque le psychisme va mal, le processus d’Habiter en est aussi impacté : l’entretien du
logement ne se fait plus, la personne risque de s’isoler. L’habitation peut alors devenir un lieu
d’enfermement, dans lequel peuvent s’exprimer des symptômes allant jusqu’au Syndrome de
Diogène, où la personne entasse des détritus, jusqu’à parfois former des galeries… Une prise en
charge globale, c’est-à-dire médico-psycho-sociale est alors nécessaire, afin de soulager la
personne, et de ne pas mettre en péril son maintien dans le logement.
Aussi, bien que nous ne puissions pas répondre ce soir à la question « en quoi un appartement est-il
thérapeutique ? », il me semble que quelques pistes se dégagent. Nous devrions intégrer à nos
accompagnements les différentes dimensions que nous avons pu exposer, et évaluer au fil de nos
entretiens où en est le processus d’investissement de l’espace et ses fluctuations ; ceci afin
d’accompagner l’individu pas uniquement dans son logement mais dans ses capacités à l’investir à
sa manière à lui, et non avec nos propres projections sur ce qui est bien et ce qui ne l’est pas, à
vivre son habitat comme un lieu sécurisant, où il pourra à son tour y déployer son identité sans
crainte.
Juliette REMY
Chef de Service

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