Kin-Ball
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Clés pour la Kin-Ball # 12 Hébertisme, un sport nature Ministère de la Communauté française | Direction générale du Sport 2005 Découverte 1 Kin-Ball 5 Le Kin-Ball à l’épreuve du cours d’éducation physique Entretien avec Eric Tirlo, enseignant d’E.P. Échauffement 7 L’échauffement (en gymnastique artistique) - 2e partie Jacques ROBE Plein Air 20 Hébertisme, un sport nature Internet 23 www.funkidsbasket.be Informations 25 Colloques 26 À livres ouverts D É C O U V E R T E Kin-Ball : un sport pas comme les autres ! Benjamin STASSEN Chargé de la publication Envie de renouveler l’animation sportive ? De remotiver des élèves réticents ? De retrouver le goût de l’inédit ? De favoriser le fair-play ? Le Kin-Ball, remède pour les démotivés ! Un terrain (aux dimensions variables…), un énorme ballon, 3 équipes mixtes de 4 joueurs, et le respect mutuel comme règle de base : il n’en faut pas davantage pour relancer les plus rétifs. Suivez le guide. « Prenez un sport peu coûteux, très accessible et fort spectaculaire. Mélangez-le avec un respect total des règles, des officiels et des joueurs. Extirpez toute la violence qui habite en temps normal les disciplines sportives. Saupoudrez légèrement avec un esprit d’équipe inébranlable. Laissez reposer durant trois périodes et vous obtiendrez un formidable plat : le Kin-Ball ». Mario Demers Dans les années ’80, comme beaucoup de ses collègues, un professeur d’éducation physique canadien, Mario Demers, était confronté à un taux d’absentéisme décourageant. Pourquoi, s’interrogeait-il, une si piètre motivation ? Le mouvement, le jeu ne sontils pas naturels ? À s’interroger, on finit par trouver des éléments de réponse ! Parmi les réticents, les uns déploraient la passivité à laquelle les condamnait la répartition des élèves en équipes alternant la montée au jeu ou la ‘mise au banc’. D’autres regrettaient d’être peu habiles et de faire perdre leur équipe, subissant les quolibets et moqueries des ‘meilleurs’, irrités et impatients devant tant de maladresse ! Comment réconcilier les uns et les autres ? Mieux : comment les faire coopérer en leur rendant le goût du jeu, et de surcroît, le respect mutuel ? Même entre sportifs confirmés et débutants ? 3 D É C O U V E R T E “Un règlement aussi simple met aussitôt les débutants à l’aise, quels que soient leurs antécédents sportifs ou leurs capacités physiques.” De ce constat naquit l’idée d’un nouveau jeu sportif, d’un apprentissage rapide et intégrant la solidarité et le fair-play au cœur même de ses règles, boutant toute critique, tout contact physique hors-jeu. Un jeu basé sur un système de trois équipes pour augmenter la parité entre elles, équilibrer le niveau de jeu et favoriser une plus grande participation de tous les joueurs. Un jeu tout simple : comment attraper un énorme ballon avec n’importe quelle partie du corps, avant qu’il ne touche le sol avant de le relancer aussitôt ? Des règles simples 4 Au terme de plusieurs mois d’essais et erreurs, Mario Demers mit au point un nouveau jeu centré autour d’un énorme ballon d’1,20 m de diamètre, pesant à peine un kilo, accessoire insolite et dénué de toute agressivité, suscitant l’étonnement amusé des nouveaux venus. Des règles très simples et une technique réduite à sa plus simple expression devaient par ailleurs permettre à tout un chacun de s’initier en deux temps trois mouvements au nouveau jeu appelé Kin-ball. Trois équipes mixtes de 4 joueurs - dossards gris, noirs et roses - se dispersent dans la salle de gym (jusqu’à 21 m sur 21 m), dont les murs, plafond et objets (paniers de basket, bancs, lampes, etc.) sont toutefois considérés “hors limites”. Aucun équipement – ni filet, ni but, ni marquage - n’est donc requis, hormis le gros ballon ‘Omnikin’, terme choisi dans un souci d’universalité tout en faisant référence à l’étude du mouvement. L’une des trois équipes, ‘au service’, prend possession du ballon : accroupis au centre du gymnase sous le ballon, deux équipiers le soutiennent solidairement, un 3e le touche tandis que le 4e équipier frappe le ballon pour le premier service. Les quatre joueurs des deux autres équipes sont positionnés en carré défensif, prêts à capter le ballon pour l’immobiliser et le servir à nouveau. Au moment de servir, le serveur crie ‘Omnikin’ suivi de la couleur de l’une des deux équipes adverses, appelée à la réception, et frappe le ballon avec un ou deux bras dans une trajectoire ascendante ou horizontale. Pour l’équipe à la réception, le but est d’attraper, avec n’importe quelle partie du corps (sans l’emprisonner entre les bras ni le tenir par l’encolure), le ballon avant qu’il ne touche le sol, pour le contrôler, l’immobiliser et le relancer à une autre équipe. D À défaut d’attraper le ballon avant qu’il ne tombe par terre, l’équipe à la réception est fautive et les deux autres équipes marquent chacune un point. C’est aussi le cas en cas de faute : servir le ballon hors limites (il heurte un mur, le plafond ou tout autre objet du gymnase), en trajectoire descendante ou à moins de 2,40 m (service trop court). De plus, un joueur ne peut servir le ballon deux fois de suite. De même est fautive l’équipe dont le joueur touche le ballon lorsque celui-ci poursuit sa course hors limites. L’arbitre siffle une fois pour arrêter le jeu et replacer le ballon où la faute a été commise, où il est remis en jeu par l’équipe fautive après deux coups de sifflet de l’arbitre. L’équipe qui mène au pointage à la fin d’un match de trois tiers temps de 15 minutes chacun l’emporte. Un temps de 3’ est alloué entre chaque période. La remise en jeu des deuxième et troisième tiers temps est effectuée par l’équipe qui a le moins de points au marquoir. Simple et amusant Un règlement aussi simple met aussitôt les débutants à l’aise, quels que soient leurs antécédents sportifs ou leurs capacités physiques. É C O U V E R T E Pourtant, le Kin-Ball, à l’instar d’autres sports collectifs de ballon, sollicite intensément un bagage technique : locomotion et manipulation sont sans cesse relancées, comme en volley ou basket, mais il est impossible de concevoir un match ‘mort’ où le jeu est monopolisé par les joueurs confirmés au détriment des débutants, puisque tous les équipiers doivent se disperser avant de se rassembler autour du ballon en phase de réception. Par ailleurs, la pratique du Kin-Ball est modulable selon l’âge des pratiquants, comme la plupart des autres sports collectifs, avec l’avantage que pour les aînés, le ballon sera plus lent et plus gros. À l’école Au niveau des écoles primaires, le ballon attire irrésistiblement les élèves, impressionnés par sa grosseur, sa légèreté et sa manipulation aisée par les plus jeunes. Même plus âgés, les élèves fâchés avec l’éducation physique et le sport en général retrouvent la possibilité de renouer avec le jeu collectif. L’activité ne requiert pas d’habiletés techniques précises et permet aux élèves de différents niveaux d’habileté d’y participer avec succès. Tous les participants se retrouvent en effet en position d’égalité “Le Kin-Ball est en effet une activité physique aussi bien ludique que compétitive.” 5 D É C O U V E R T E étant donné la solidarité indispensable : aucune attaque individuelle n’est possible, seule la coopération l’emporte : les maillons forts de l’équipe doivent stimuler les maillons faibles pour assurer la réussite collective. Le jeu ouvre d’ailleurs d’infinies perspectives pédagogiques mobilisant les composantes motrices, la perception de l’espace à menacer ou à protéger (distance, niveau, direction) mais aussi du temps (coordination et synchronisation des déplacements entre équipiers)… Les fédérations sportives de l’enseignement libre et officiel ainsi que certaines communes et plusieurs écoles ont déjà acheté les fameux ballons ‘Omnikin’, seul accessoire indispensable, mais breveté, et marque déposée, dont le monopole limite encore l’essor d’un jeu sportif qui ne demande qu’à devenir universel. Le Kin-Ball pourrait du reste s’adapter aisément au milieu professionnel pour offrir aux employés d’une entreprise l’occasion de bouger, de communiquer, de coopérer et de se relaxer dans un environnement d’esprit sportif. monde, le Kin-Ball s’est aussi implanté dans plusieurs pays d’Europe et a été introduit en Belgique en 1999 sous l’impulsion de Damien Vandeberg, licencié en éducation physique et directeur technique de la fédération belge, habilitée depuis septembre 2002, à dispenser la formation des entraîneurs, arbitres, éducateurs et directeurs. À ce jour, plus de 150 personnes ont reçu le diplôme d’entraîneur/arbitre niveau 1 reconnu par la Fédération internationale de Kin-Ball et une quarantaine de clubs (dans la région de Liège et à Bruxelles surtout) regroupent quelque 500 membres, le moitié du nombre minimum pour que la Fédération belge puisse être agréée par la Communauté française. S’il n’existe pas de championnat hebdomadaire, contrairement aux sports collectifs traditionnels, la fédération belge organise chaque année trois grands tournois toutes catégories (novembre, février et avril) tandis que des rencontres amicales inter-clubs sont organisées entre les différents clubs. Le Kin-Ball est en effet une activité physique aussi bien ludique que compétitive. S’il favorise des qualités humaines - esprit d’équipe, coopération, respect des autres, communication, égalité, responsabilité – c’est aussi un sport collectif à part entière exigeant un effort physique complet : force, souplesse, endurance et coordination. Le Kin-Ball a été promu discipline officielle aux Jeux de la Francophonie canadienne en 1999, le premier championnat du monde à Québec (2001) voyant la Belgique obtenir la médaille de bronze, derrière le Canada et le Japon, et remporter la médaille d’or lors du premier championnat d’Europe à Angers (2003). La première Coupe du Monde organisée hors Canada l’a été cette année dans notre pays, à Ans (Liège), du 2 au 5 novembre, avec la participation 160 joueurs et joueuses (Belgique, France, Espagne, Suisse, Allemagne, Canada, USA et Japon)… ■ Un jeu… très sportif 6 Originaire du Québec, où il est devenu le premier sport en importance en parascolaire au primaire, le Kin-Ball a gagné plusieurs pays du Nouveau Monde mais aussi l’Asie, notamment le Japon, où il est reconnu comme discipline officielle du programme d’enseignement primaire et constitue un outil pour l’apprentissage de la coopération. Pratiqué par plus de 2,5 millions de joueurs dans le Fédération belge de sport Kin-Ball Damien VANDEBERG Rue de Battice 87 4880 AUBEL 087 / 44 63 96 ou 44 56 39 0496 / 33 02 82 www.kin-ball.be D É C O U V E R T E Le Kin-Ball à l’épreuve du cours d’Éducation physique Eric Tirlo est professeur d’E.P. à l’École Henry Frick à SaintJosse-Ten-Noode. Depuis deux ans, il a introduit le Kin-Ball et se félicite de ce choix. Un petit entretien pour en savoir plus… Pourquoi avoir privilégié le Kin-Ball ? J’ai découvert ce sport, il y a plus ou moins deux ans et demi par le biais d’une formation FSEOS animée par Damien Vandeberg, conseiller technique à la fédération de Kin-Ball. Ce qui a tout de suite été plaisant dans ce sport, c’est la mise en situation de jeu rapide ainsi que la mixité, tant au niveau des sexes qu’au niveau des âges et des différentes spécificités de chacun. Il y a une réelle dynamique de groupe qui se crée à travers cette activité, une cohésion qui s’installe, bref une véritable symbiose automatique pour faire fonctionner le jeu. Le fait que ce sport ne soit pas encore très connu et peu médiatisé dans nos pays européens amène à une réflexion plus pure : on ne fait pas ce sport pour ‘ressembler à’ ou pour ‘faire comme’ mais bien par envie d’exploiter une activité nouvelle pleine d’entrain et où tout est encore possible. L’originalité du Kin-Ball est aussi liée à son approche éthique ? En effet, la société actuelle nous impose des schémas de vie qui nous font bien souvent oublier des valeurs fondamentales : la Fédération belge de Kin-Ball est en pleine expansion et, d’un point de vue évolutif, je pense que les enfants doivent être au fait d’activités nouvelles qui concilient respect, amusement, plaisir de l’effort, mais aussi l’entraide et la coopération. Cela doit nous inciter à développer des activités de type Kin-Ball afin de revenir vers des valeurs saines. Les enfants sont trop sujets à la violence, à l’incompréhension, au non-partage; ici, c’est tout le contraire que l’on demande à nos jeunes joueurs qui trouvent tous une place active dans un jeu commun. Il n’y a pas de forts, ni de faibles, ce qui n’est pas dédaignable quand on sait que certains enfants n’osent pas participer faute de moyens (en termes physiques). La conception même de ce sport laisse une place aux enfants différents et de sexe opposé. Chaque équipe se compose de quatre joueurs et chacun d’entre eux est amené à réaliser et à se réaliser. 7 D É C O U V E R T E Le Kin-Ball permet-il vraiment de surmonter certains problèmes en milieu scolaire ? Pour ce qui est de surmonter les problèmes scolaires, je pense qu’il faut rester lucide. Les problèmes sont multiples et l’activité Kin-Ball ne peut à elle seule les résoudre tous. Il me semble que l’essence même de ce sport est de véhiculer de saines valeurs sur le terrain de jeu, valeurs qui devront inévitablement être transposées dans la vie de tous les jours afin d’en améliorer les structures de fonctionnement. Tout est fait ici pour que l’enfant soit mis en condition favorable de respect. Ainsi, à l’issue d’un match, des points de fair-play sont accordés, ce qui représente une motivation supplémentaire. Au-delà de la sanction d’arbitrage, il y a la dynamique positive qui peut apporter quelque chose en plus plutôt que de retirer. Combien de sports récompensent les équipes de cette manière ? On peut donc dire que ce sport serait une passerelle supplémentaire à la lutte contre la discrimination et la violence sociale. 8 Eric, comment aborder la didactique du Kin-Ball ? Le Kin-Ball est un sport à la portée de tous : vingt minutes pour apprendre un sport avec un ballon de 1,22 m et trois équipes ! Une recette assez curieuse à laquelle on a tout de suite envie de goûter quand on est pédagogue du sport. Sans compter que l’approche de ce sport peut se faire de manière tout à fait globale. Les notions de base sont assez rapides à inculquer et permettent d’entrer directement de plein pied dans l’activité proprement dite. Le jeu évolue alors très vite vers sa finalité; à partir de là, le cheminement classique vers les différentes techniques de jeu se fait comme dans la plupart des autres sports. Personnellement, j’aime laisser les enfants découvrir les pistes techniques qui permettent de faire progresser le jeu de cette manière, sans leur imposer quoi que ce soit : ils découvrent par eux-mêmes, tout en étant dirigés par la limite fixée par les règles, bien entendu. Quels conseils donneriez-vous à un enseignant néophyte ? Si vous avez envie d’essayer le Kin-Ball ou que vous en avez l’occasion, n’hésitez pas. C’est une façon de pouvoir observer vos élèves dans un jeu tridimensionnel avec un ballon hors norme et avec des situations de coopération(s) obligatoires qui sont parfois en perte de vitesse dans des activités plus classiques. Pourquoi ne pas utiliser le Kin-Ball comme tremplin au retour de valeurs saines dans les autres sports ? ■ É C H A U F F E M E N T L’échauffement en gymnastique artistique 2ère partie Jacques ROBE Docteur en éducation physique Chargé de cours à la Haute École Francisco Ferrer Responsable de l’Unité d’Enseignement et de Recherche de l’Éducation physique Assistant à l’ULB [email protected] Introduction L’échauffement est une technique sportive de mise en train qui utilise tous les types d’exercices permettant d’améliorer les capacités de performance en vue de l’entraînement ou de la compétition. Ce dossier, dont voici la seconde partie, s’intéresse plus particulièrement à l’échauffement en gymnastique artistique, activité transférable à la gymnastique d’entretien, touchant un large public. Cette structure peut du reste s’appliquer à une multitude d’activités sportives : il suffit de choisir des exercices d’éducation motrice spécifiques à la discipline choisie. Après l’exposé des principes méthodologiques et d’exercices d’activation et d’éducation motrice et gymnique, nous poursuivons par des exercices d’échauffement spécifiques à la souplesse et à la force, précédant une séance d’échauffement (3e partie). Exercices de souplesse Les exercices de souplesse vont favoriser la mobilité articulaire, fondamentale pour réaliser l’amplitude des mouvements en gymnastique. Cet entraînement va aussi permettre d’étirer les grands groupes musculaires afin d’obtenir une meilleure élasticité (prévention des lésions, récupération plus rapide) et un meilleur rendement musculaire au niveau de la force. Rappelons que pour un maintien correct de l’élévation de la température centrale et musculaire, il faut éviter de placer tous les exercices de souplesse en bloc à la fin de l’échauffement au risque de voir la température chuter. 9 É C H A U F F E M E N T SOUPLESSE Groupes musculaires Exemples d'exercices Muscles antérieurs de l'avant-bras 1. Station 4 pattes, mains en supination (étirer les muscles fléchisseurs des doigts fort sollicités aux agrès) Adducteurs de l'épaule Exercices en abduction d'épaule : 1. Station genou, jambe gauche latérale, bras droit en haut / flexion latérale du tronc à gauche 2. Espalier - petite station écartée, bras droit en haut, main droite fixée / ouvrir latéralement l'angle de l'épaule droite 3. Espalier - petite station écartée, bras gauche en haut et main fixée, main droite fixée à hauteur de la hanche / ouvrir latéralement l'angle de l'épaule gauche Rétropulseurs de l'épaule Exercices en antépulsion d'épaule : 1. Station genoux, mains avancées / ouvrir l'angle des épaules par abaissement des pectoraux 2. Espalier ou engin - station écartée, tronc horizontal, bras en haut, mains fixées / ouvrir l'angle des épaules par abaissement des pectoraux 3. Station assise, bras en haut / antépulsion avec partenaire 4. Pont (avec partenaire) Antépulseurs de l'épaule Exercices en rétropulsion : 1. chute dorsale / avancer le bassin en direction des talons pour ouvrir l'angle des épaules en rétropulsion 2. Station assise, tronc fléchi en avant, bras en arrière et en haut (avec partenaire qui pousse) 3. Espalier - suspension dorsale, épaules en rétropulsion 10 Dessins É C H A U F F E M E N T SOUPLESSE Groupes musculaires Exemples d'exercices Muscles du dos et de la nuque 1. Station genoux assise, tronc fléchi en avant Dessins 2. Couché dorsal / venir placer les genoux au sol près des oreilles 3. Plinth - station assise, dos rond Muscles antérieurs de l'abdomen (les grands droits) Couché facial, mains en appui sous les épaules / extension des coudes en chute faciale arquée (préparation : flic-flac) Muscles interscapulaires (rhomboïde, trapèze moyen) Petite station écartée, coude gauche légèrement fléchi et audessus de l'horizontale / pousser de la main droite sur le coude gauche vers la droite Psoas-iliaque 1. Fente avant, tronc vertical / pousser les hanches en avant Muscles postérieurs de la cuisse (ischio-jambiers) 1. Station assise, tronc fléchi en avant 2. Station debout, tronc fléchi en avant 3. Espalier - station accroupie élevée, mains fixées / extension des genoux et fermeture des Hs Muscles antérieurs de la cuisse (quadriceps) 1. Station debout, 1 genou fléchi, une main contre le mur / saisir le pied en main et amener le talon sur la fesse 2. Station genoux assise / laisser descendre le tronc en arrière 3. Grand écart antéro-postérieur (étirement du quadriceps pour la jambe arrière et des ischio-jambiers pour la jambe avant) 11 É C H A U F F E M E N T SOUPLESSE Groupes musculaires Exemples d'exercices Muscles internes de la cuisse (adducteurs) 1. Station assise, genoux fléchis, hanches en rotation externe, pied contre pied / pousser les genoux au sol 2. 1/2 chute latérale 3. Station écartée (et grand écart latéral) 4. Station assise, jambes écartées tronc fléchi en avant (étirement des adducteurs, des ischio-jambiers, des dorsaux) (écrasement facial) 5. Couché dorsal, 1 jambe à 60° / pousser la jambe vers le bas contre une résistance pendant 6 secondes (1); le partenaire pousse ensuite la jambe dans le sens d'une flexion de hanche (2) Muscles postérieurs de la jambe (mollet : triceps sural) 1. Station assise, genoux fléchis, pieds en mains / extension des genoux et tirer la pointe des pieds vers soi 2. Espalier - fente avant, bras en haut, mains en appui / poser le talon de la jambe arrière à plat sur le sol 3. Station accroupie, jambes divisées, mains sol / extension du genou arrière en amenant le talon à plat au sol 4. Station 4 pattes / élévation du bassin par extension des genoux et pose des pieds à plat au sol Muscles antérieurs de la jambe 1. Station genoux assise 2. Station genoux, mains au sol à hauteur des genoux / monter le bassin par extension des genoux 3. Station genoux assise, mains en arrière du bassin en appui au sol / décoller les 2 genoux 12 Dessins É C H A U F F E M E N T EXERCICES DE FORCE Ces exercices permettent d'apporter un renforcement musculaire pour les principales actions musculaires en gymnastique artistique (CARRASCO, 1979). Nous complétons cette liste avec quelques actions complémentaires, également intéressantes en gymnastique. Actions musculaires Exemples d'exercices Adduction épaule 1. Chute faciale / écarter les mains latéralement et résister 6 secondes en contraction statique (ROBE, 1999) Définition : rapprochement latéral du membre supérieur par rapport au tronc Dessins 2. Engin avec élastique - station écartée, bras latéralement, élastique en mains / abaisser latéralement l'élastique 3. Station écartée, bras latéralement / pousser les bras latéralement vers le bas contre la résistance d'un partenaire (important pour le travail aux anneaux et la croix de fer) Muscles sollicités : grand rond, grand dorsal, grand pectoral, longue portion du triceps brachial deltoïdes antérieur et postérieur (<90°), sous-scapulaire Antépulsion épaule (CARRASCO, 1979) Définition : élévation du membre supérieur vers l'avant et le haut par rapport au tronc 4. Barres parallèles - suspension brachiale, bras latéralement / résister en contraction isométrique 5. Anneaux - suspension brachiale, bras latéralement / résister en contraction isométrique 1. Chute faciale / faire glisser les pieds en avant et résister 6 secondes en isométrie 2. Station assise, genoux fléchis, mains sol / reculer par antépulsion 3. Face à face, bras avant / pousser les bras du partenaire vers le haut (partenaire A) Muscles sollicités : chef claviculaire du grand pectoral deltoïde antérieur, coracobrachial, court biceps brachial 4. Espalier - couché facial, bras en haut, mains sous le 1er échelon / pousser contre l'échelon vers le haut pendant 6 secondes 13 É C H A U F F E M E N T FORCE Actions musculaires Exemples d'exercices Rétropulsion épaule 1. Chute dorsale / faire glisser les pieds en arrière et résister 6 secondes en isométrie (CARRASCO, 1979) Définition : élévation du membre supérieur vers l'arrière et le haut par rapport au tronc 2. Chute faciale / faire glisser les pieds en arrière et résister 6 secondes en isométrie 3. Station assise, genoux fléchis, mains sol / avancer par rétropulsion 4. Face à face, bras avant / pousser les bras du partenaire vers le bas (partenaire B) Muscles sollicités : grand rond, grand dorsal, chef sternal grand pectoral, longue portion du triceps brachial, deltoïde postérieur Répulsion 1. Pompage classique (CARRASCO, 1979) Définition : extension du coude Muscles sollicités : triceps brachial, anconé 2. Pompage américain (frapper dans les mains après la répulsion) 3. Pompage en levant 1 jambe à la flexion des coudes 4. Pompage avec lancement 1 bras latéralement et pivot de 90° du corps après la répulsion 5. Pompage horloge : les pieds servent de centre de mouvement et les mains se déplacent après la répulsion 6. Barres parallèles - appui / pompages (push-up) 7. Barres parallèles - station assise transversale, jambes écartées / pompages 14 Dessins É C H A U F F E M E N T FORCE Actions musculaires Exemples d'exercices Traction bras 1. Banc - couché facial élevé, mains fixées au banc / déplacement en avant par traction de bras (MAGAKIAN, 1971) Dessins Définition : flexion du coude Muscles sollicités : biceps brachial, brachial antérieur, huméro-stylo-radial (NB. dans les grimpers, il y a une très forte participation du grand dorsal) 2. Le partenaire A retient le partenaire B aux hanches par traction de bras et l'empêche de courir 3. Combat de traction à la corde 4. Grimper à la corde 5. Espalier - suspension faciale, bras fléchis et menton au-dessus des mains / résister 6 secondes en isométrie 6. Barre fixe à hauteur des épaules suspension faciale, mains fixées / traction de bras 7. Barre fixe - suspension / traction de bras Impulsion bras (CARRASCO, 1979) Définition : élévation des épaules, membres supérieurs levés au-dessus de la tête (exemple : ATR) Muscles sollicités : trapèze supérieur, rhomboïde, angulaire de l'omoplate Définition complémentaire (DE BAERDEMAEKER & ROBE, 2003) abaissement des épaules lors des appuis Muscles sollicités : trapèze inférieur, petit pectoral, grand pectoral 1. Chute faciale / déplacement en brouette avec partenaire 2. Chute faciale / déplacement en avant (arrière ou latéralement) par impulsion des chevilles et des épaules simultanément 3. Banc - station accroupie transversale latérale, mains en appui sur le banc / passer de part et d'autre du banc par impulsion des membres inférieurs et des épaules en ATR jambes fléchies (placement du dos) 4. Sauts de lapin successifs 5. ATR et rebond par impulsion des épaules 6. Barres parallèles - appui / avancer ou reculer par impulsion des épaules 15 É C H A U F F E M E N T FORCE Actions musculaires Exemples d'exercices Fermeture 1. Station assise / élever 1 jambe et frappe des mains sous la jambe (idem autre jambe et 2 jambes) (CARRASCO, 1979) Définition : fermer l'angle tronc/jambes en amenant les jambes vers la poitrine, poitrine vers les jambes encore en rapprochant simultanément les jambes et la poitrine Muscles sollicités : les fléchisseurs de la hanche (psoas-iliaque, couturier, droit antérieur du quadriceps), les abdominaux (les grands droits, le petit oblique, le grand oblique) 2. Couché dorsal, bras en haut / ramener les 2 genoux sur la poitrine (comme en salto arrière groupé) 3. Espalier - suspension dorsale / élévation des genoux ou des jambes tendues sur la poitrine 4. Couché dorsal, jambes à la verticale / un partenaire essaye d'abaisser les jambes et l'exécutant doit résister 5. Station assise, genoux fléchis, bras en avant-haut / avancer par fermeture-rétropulsion (schème moteur important) 6. Couché dorsal, genoux fléchis, mains sur le haut des cuisses / redresser le tronc en longeant les cuisses avec les mains 7. Couché dorsal, genoux fléchis et jambes parallèles au sol, mains sur les genoux / redresser le tronc en longeant les jambes avec les mains 8. Couché dorsal, bras en haut, jambes à 60° / redresser le tronc sur les jambes 9. Abdominal portefeuille 10. Barquette dorsale : oscillation du corps en plaquant bien le bas du dos au sol 16 Dessins É C H A U F F E M E N T FORCE Actions musculaires Exemples d'exercices Ouverture 1. Couché facial / redresser la poitrine (idem avec les mains aux épaules et les bras en haut) (CARRASCO, 1979) Définition : ouvrir l'angle tronc/jambes en redressant la poitrine par rapport aux jambes les jambes par rapport à la poitrine ou encore en redressant simultanément les jambes et la poitrine Muscles sollicités : les dorsaux, les ischio-jambiers (biceps crural) 1/2 tendineux et 1/2 membraneux), le grand fessier Dessins 2. Couché facial, bras en haut / redresser le tronc et les bras (1) ; mouvement papillonné des bras vers l'arrière au couché facial (2) ; retour à la position initiale (3-4) 3. Station 4 pattes, 1 jambe à l'horizontale / lancer la jambe vers l'arrière et le haut 4. Couché facial / lancer 1 jambe vers l'arrière et le haut puis retour (idem avec l'autre jambe et les 2 jambes) 5. Barquette ventrale : oscillation du corps avec les bras en haut 6. Couché facial, bras en haut / redresser simultanément les jambes et le tronc 7. Banc + galette de tapis - appui facial sur les hanches, tronc et jambes vers le bas / redresser simultanément le tronc et les jambes Rotation (BLAISE & ROBE, 1999) Définition : rotation du tronc (important pour le travail des vrilles) Muscles sollicités : petit oblique grand oblique, grand dentelé rhomboïde, splénius, transveraire épineux 1. Station assise, mains nuque / rotation du tronc 2. Couché dorsal, genoux fléchis, mains nuque / redresser le tronc et amener le genou droit au coude gauche (1) ; retour au sol (2) (idem autre côté) 3. Couché facial, bras en haut / rotation longitudinale du corps 4. Couché latéral,bras en haut et pieds fixés / redresser le tronc 5. Barquette latérale : oscillation du corps avec les bras en haut 17 É C H A U F F E M E N T FORCE Actions musculaires Exemples d'exercices Gainage 1. Chute faciale sur les avant-bras, pointe des pieds en extension / tenir 6 secondes en isométrie (CARRASCO, 1979) Définition : obtenir un alignement et une rigidité entre le tronc et les jambes par la contraction de toute une série de muscles 2. Trépied et ATR / résister à l'écartement des jambes par un partenaire Muscles sollicités : les grands droits de l'abdomen, les dorsaux, les ischio-jambiers, le grand fessier, les adducteurs de la cuisse Impulsion jambes (CARRASCO, 1979) Définition : réaliser une impulsion sur 1 ou 2 jambes par un extension de chevilles, de genoux et de hanches Muscles sollicités : extenseurs de la cheville (surtout le triceps sural), extenseurs du genou (quadriceps), extenseurs de la hanche (ischio-jambiers, grand fessier) 1. Station debout / sautillements sur place (1-2) ; sautillement plus haut (3) 2. Station debout / sautillements sur 1 pied (avant-arrière ; latéralement) 3. Déplacement avant (arrière ou latéralement) par sauts successifs sur 2 pieds (kangourou), sur 1 pied (= petite pliométrie) 4. Banc - station debout élevée transversale / saut st.éc.(1) ; retour sur le banc (2) 5. Banc / sauts pieds joints au-dessus du banc en slalom 6. Station debout / flexion profonde des genoux (1) ; saut vertical, bras en haut (2) 7. Sauter au-dessus de plinths 3 caisses en largeur (pliométrie moyenne) 18 Dessins É C H A U F F E M E N T Il est intéressant d’entraîner le muscle dans ses différents modes de contraction que nous retrouvons par ailleurs dans le contexte de la gymnastique. MODES DE CONTRACTION ET EXEMPLES D’APPLICATION Modes de contraction Exercices Concentrique Applications Liaisons explosives en agilité : 1. culbute avant groupée ; saut vertical, bras en haut (2) 2. culbute avant groupée (1) ; Salto avant groupé (2) avec raccourcissement du muscle (rapprochement des points d’insertion) Station accroupie, mains sol / saut vertical, bras en haut Excentrique Réception pour : 1. les sauts 2. les sorties d’engins avec allongement du muscle (éloignement des points d’insertion) Station debout, bras arrière / fléchir rapidement les genoux en position ‘squat’, bras en avant Pliométrique Détente dynamique pour les sauts Excentrique rapide suivi de concentrique Sauts successifs pieds joints au-dessus de plinths en largeur de 3 caisses Isométrique Montée à l’ATR en force par flexion des coudes (travail très statique du triceps brachial) Le muscle est en tension mais sa longueur ne varie pas Position de la « grenouille » sans appui des genoux sur les coudes – tenue : 6 sec. 19 É C H A U F F E M E N T LES TYPES DE FORCE Il existe trois types de force que nous pouvons exploiter en gymnastique : la force-endurance, la force-vitesse et la force maximale. La force-vitesse est la force prépondérante en gymnastique artistique où la plupart des mouvements balistiques doivent s’exécuter de manière explosive. La force-vitesse peut encore être mise en parallèle avec la notion de puissance comme suit : Puissance = Force x Vitesse Il faut penser à muscler harmonieusement les agonistes et les antagonistes. Exemples : les abdominaux et les dorsaux, les fléchisseurs et les extenseurs des coudes, les antépulseurs et les rétropulseurs d’épaule. Penser aussi à alterner les exercices de force avec les exercices de souplesse. Force-endurance Force-vitesse Force maximale Définition Capacité d’un groupe musculaire à résister à la fatigue pour un effort de longue durée. Une forme très particulière, rencontrée en gymnastique, est l’endurance de la force-vitesse, qui implique un bon développement de la capacité d’endurance aérobie (avec oxygénation) et anaérobie (sans oxygénation) Force nécessaire pour permettre le déplacement du corps, de parties du corps ou d’un objet à la vitesse la plus élevée possible. Est fonction de la : - coordination intramusculaire ; - coordination intermusculaire ; - vitesse de contraction ; - force de contraction La plus grande force possible qui peut s’exercer volontairement contre une résistance. Est fonction de la : - coordination intramusculaire - coordination intermusculaire Méthodes d’entraîn. adaptées à l’échauff. Répétitions endéans 30 secondes Intensité : 30 à 50 % (concrètement : poids du corps ou partie du corps) Répétitions : le plus grand nombre possible en 30 sec. de travail Rythme : moyen Série : 1 x Série explosive Intensité : 30 à 60 % (concrètement : poids du corps ou partie du corps) Répétitions : 10 x Rythme : explosif Série : 1 x Série agoniste Intensité : 40 à 60 % de la charge maximale (concrètement : poids du corps ou partie du corps) Répétitions : 10 x Rythme : lent - Série : 2 x Pause : 1 min entre les 2 séries Exemples 1. couché dorsal, bras en haut / ramener les 2 genoux sur le tronc (1) ; retour en position initiale (2) ; 2. chute faciale (ou chute faciale avec appui des genoux) / pompages 1. couché dorsal, bras en haut / abdominal portefeuille avec 1 ou 2 jambes 10 pompages exécutés lentement (2 séries) 3. barre fixe hauteur épaule suspension faciale, pieds sol / traction de bras 20 2. 10 pompages rapides 3. couché facial, bras en haut / redressement tronc et jambes (1) ; retour au couché facial (2) É C H A U F F E M E N T LES TYPES DE FORCE Force-endurance Méthodes d’entraîn. adaptées à l’échauff. Exemples Force-vitesse Force maximale Isométrie totale Pliométrie Isométrie 6 secondes Choisir une position à maintenir le plus longtemps possible Répétition : 1 x Intensité : poids du corps Répétitions : 6 à 10 x Rythme : explosif Série : 1-2 x Intensité : poids du corps Position : à la limite des possibilités maximales Durée : 6 secondes Série : 1 x 1. Mur ou espalier – position de la ‘chaise’ (contraction statique des quadriceps) 1. Sautillements au-dessus de 6 bancs (pliométrie pour chevilles) 1. ATR / garder l’alignement bras, tronc et jambes en descente arrière (gainage et rétropulsion) (1) ; garder l’alignement bras, tronc et jambes en descente avant (gainage et antépulsion) (2) (avec partenaire) 2. Sautillements au-dessus de 6 plinths en largeur de 3 caisses (pliométrie pour chevilles et genoux) 2. Chute faciale, bras fléchis (contraction statique des triceps brachiaux) 3. Suspension, bras fléchis, menton au-dessus des mains (contraction statique des fléchisseurs des coudes et des grands dorsaux) 3. Sauts de lapin sur un tapis de 12 m (pliométrie pour les impulsions bras et jambes) 4. Chute faciale / avancer par impulsion bras et chevilles simultanée (pliométrie pour les impulsions bras et jambes) 2. Barres parallèles – suspension brachiale, bras latéraux, poignets en appui sur les barres / résister 6 sec en adduction d’épaules Vue aérienne : 4. Équerre (contraction statique des fléchisseurs des hanches et des abdominaux ■ 21 P L E I N A I R L’hébertisme, un sport nature L’hébertisme fêtait son centième anniversaire cette année. Peu connue, cette discipline d’extérieur est basée sur des parcours d’obstacles naturels ou inspirés de la nature sollicitant les gestes naturels de l’homme. N’exigeant aucune qualité physique particulière, conciliant mouvement constant, diversité et simplicité en plein air, cette ‘Méthode Naturelle’ d'éducation physique offre d’innombrables possibilités Georges Hébert 22 Discipline relativement mal connue, l’hébertisme est aussi appelée Gymnastique Naturelle, d’après la méthode créée voici un siècle déjà, par un marin français, Georges Hébert. Hébert avait eu l’occasion d’apprécier la vigueur et l’aisance physique de peuplades indigènes en contact direct avec la nature, une condition physique complète voire idéale, résultant de la seule pratique d’activités quotidiennes imposée par une économie de survie… Ayant eu l’occasion d’assurer le sauvetage de centaines de personnes suite à une éruption volcanique, Hébert réalise qu’en de telles circonstances, seuls les hommes physiquement et moralement forts peuvent être efficaces. Préoccupé d’éducation physique, Hébert devait s’inspirer de ces observations pour concevoir une ‘Méthode Naturelle’ n’utilisant que des mouvements et des activités ordinaires pour développer l’endurance, la résistance, la force, la souplesse et la coordination. Et poursuivre une dimension morale : la recherche d’une bonne condition physique est motivée par un objectif ultime, ‘être fort pour être utile’. Devenu éducateur, Hébert est affecté à l’école des fusiliers marins de Lorient où il révolutionne l’entraînement physique et lui confère un but que l’on qualifierait aujourd’hui d’humanitaire : sauvetage en mer, transport de blessés, secours lors de catastrophes, etc. sans exiger de matériel onéreux. À partir de 1920, il oriente son action vers les enfants et les femmes, organise l’éducation physique dans de nombreux établissements et forme des cadres à cet effet. De façon prémonitoire, il dénonce, dans un ouvrage intitulé Le Sport contre l’Education Physique, les abus du sport de compétition. A sa mort, en 1957, Hébert lègue un précieux héritage didactique, toujours vivace ! L’hébertisme Inspirée par l’activité soutenue et variée observée chez les peuplades indigènes en pleine nature, la gymnastique naturelle postule qu’il est possible d’atteindre un haut degré de développement physique sans aucun artifice. Hébert a dès lors regroupé des exercices en dix groupes fondamentaux, les ‘familles’ : marche, course, saut, quadrupédie, grimper, équilibre, lancer, lever, défense, natation. La combinaison d’exercices basés sur les dix familles permettent, grâce à l’imagination du moniteur, de varier cette gymnastique à l’infini, ou presque... Basé sur des gestes naturels et utilitaires, l’hébertisme s’appuie sur la course comme exercice de base P et préconise un déplacement continuel, continuité du travail nécessaire pour développer la résistance généralisée et en particulier le souffle, en produisant une somme suffisante de travail et en utilisant au mieux le temps imparti. La Méthode naturelle s’appuie aussi sur quelques principes de base : - plein air : l’entraînement par la Méthode Naturelle s’exécute au grand air, en pleine nature, aussi dévêtu que le permettent la température et la décence ; - liberté d’action : chacun ‘travaille’ selon son rythme et ses capacités et règle individuellement ses efforts pour obtenir le meilleur rendement ou perfectionnement ; - alternance des efforts contraires : si chaque séance s’effectue sans aucune phase d’inaction complète, elle comprend néanmoins des périodes de repos relatif, moments de détente obtenus par l’alternance continuelle de l’intensité des efforts ou la succession des muscles sollicités (bras, jambes) ou des mouvements (extension, flexion…). L E I N A I R Plateau ou parcours Ce principe de l’alternance se trouve particulièrement bien appliqué sur plateau, quadrilatère, herbeux de préférence, où les pratiquants avancent de front par groupes successifs (‘vagues’), traversent le plateau en effectuant l’exercice proposé par le moniteur et reviennent à la base de départ, en file, par le côté (contre-vague). On peut aussi parcourir un itinéraire, campagnard ou forestier, et y progresser tout en faisant les exercices que propose la méthode. Accidents de terrain, obstacles naturels… : en général tout ce qui se trouve sur le trajet peut être l’objet ou le moyen d’un exercice (course en enjambant les flaques d’eau, saut par dessus un fossé ou un arbre abattu, luimême parcouru pour solliciter le sens de l’équilibre…). A défaut d’éléments naturels, on emprunte un ‘parcours Hébert’ : une piste jalonnée d’obstacles les plus divers franchis en course ou marche continue (à la différence de certaines pistes ‘santé’ où les exercices sont ‘statiques’). Basé sur des gestes naturels et utilitaires, l’hébertisme s’appuie sur la course comme exercice de base et préconise un déplacement continuel, … 23 P L E I N A I R Le plus souvent réalisés en bois et cordages, ces obstacles permettent l’exécution d’une grande diversité d’exercices effectués ‘en mouvement’ : le parcours comprend un espace de marche ou de course permettant la récupération entre les obstacles, dont la nature et la disposition permettent l’alternance et la gradation des efforts, notamment en tirant parti du relief et de l’environnement. Un sport non-compétitif Chacun étant libre de pratiquer la méthode naturelle selon ses possibilités et son rythme personnel, il n’est pas rare de voir des sportifs de niveaux divers, d’âges et de sexes différents, voire toute une famille pratiquer ensemble les mêmes exercices. L’hébertisme exclut en effet tout esprit de compétition pour privilégier l’épanouissement personnel, dans le respect des limites de chacun. Le parcours Hébert est également un endroit idéal pour les écoles dont les professeurs d’éducation physique peuvent tirer parti pour organiser leurs cours. Par ailleurs, différents clubs d’hébertisme (appelés centres Hébert) ont vu le jour pour accueillir les membres sur le parcours, accompagnés de moniteurs brevetés, lesquels sont souvent aussi professeurs d’éducation physique. Des aides-moniteurs, brevetés également, collaborent à l’activité. Discipline réconnue par l’ADEPS via la Fédération belge d’Hébertisme et de Yoga, elle motive près de 280 membres affiliés à huit centres dont trois en région liégeoise (Liège, Esneux, Visé). Avec l’appui de la fédération, le nombre de centres existants est bien entendu appelé à s’étoffer pour contribuer à la propagation de la Méthode Hébert… ■ Informations: 04 / 368 62 69 (siège de la fédération) www.fbh.be – [email protected] 24 I N T E R N E T www.funkidsbasket.be Benjamin STASSEN Chargé de la publication 1 Clés pour la Forme, # 8, 11-20 ; # 9, 12-14 ; # 10, 7-12. Coach à l’AWBB et à la F BRSB , entraîneur et conseiller technique Basket auprès de l’ADEPS, JeanLuc Cornia a déjà exposé dans Clés pour la Forme une approche originale de l’initiation au basket pour les plus jeunes.1 Une approche dynamique visant l’apprentissage continu et évolutif sous la forme d’un jeu de coopération et d’opposition, et non dans un processus d’entraînement à un sport de compétition, exigeant de nombreuses habiletés. D’où le refus d’un championnat en catégories prépoussins et poussins : les ‘matches du samedi matin’ incitent en effet l’entraîneur à proposer - au mieux une forme ludique d’entraînement dans le but d’amener le plus vite possible certains enfants à être capables de se débrouiller en match. Quitte à créer… des frustrations, voire le découragement chez les moins agiles. Certes, les quart-temps permettent à chaque enfant de monter sur le terrain : mais est-ce alors pour y jouer ou pour regarder jouer les autres, faute des compétences nécessaires ? Échec qui semble confirmer à l’enfant que, décidément, non, il n’est pas doué ! Or le but de l’éducateur est d’amener les enfants à découvrir et à maîtriser toutes leurs ressources gestuelles et coopératives : un véritable éveil de l’enfant à leur épanouissement moteur et socio-affectif. Dans cet esprit, J.-L. Cornia et Nathalie Thirion entraîneur provincial Liège Mini-basket (20042005) – ont tenté de ‘baliser le parcours de formation des enfants pour les amener le plus vite possible à maîtriser leur corps dans le temps et dans l’espace afin de prendre goût et plaisir à l’effort physique.’ On vise donc à introduire peu à peu le jeu de coopération et d’opposition ‘inspiré’ du basket ball et non à imposer le basket ball. Notamment en utilisant le 3 contre 3, étape nécessaire avant d’accéder au 5c5, hors de portée des enfants avant 10 ans. Tous les enfants acquièrent ainsi, par le jeu, l’aisance qui leur permet d’aborder avec de solides bases techniques et stratégiques le jeu de coopération et d’opposition en 5c5. Il s’agit en effet de permettre à tous les enfants d’en rencontrer d’autres et de prendre du plaisir à jouer ensemble grâce à des situations 25 I 26 N T E R N E T globalement adaptées à leurs possibilités (ce qui n’est pas le cas des matches précoces). L’AWBB a du reste adopté le 3c3 comme alternative à la compétition 5c5 dans les catégories Pré-poussins et Poussins. Du reste, l’objectif des rencontres en 3c3 étant de laisser jouer – et donc d’essayer, quitte à ce qu’ils commettent des erreurs - les enfants un maximum de temps, une simplification des règles du basket ball s’impose. L’arbitre doit dès lors s’adapter et faire en quelque sorte office de coach sur le terrain : il doit être capable différencier les infractions volontaires de celles qui sont dues à un manque de maîtrise et sanctionner la faute non plus dans le but de pénaliser, mais de réguler le jeu dans un objectif pédagogique. Autant dire que cette approche éducative implique une petite révolution mentale dans le chef des adultes : les coaches sont en effet invités à se rencontrer dans un esprit de coopération et non plus d’opposition : à partager et participer à un projet commun plutôt qu’à rivaliser dans l’espoir de vaincre autrui. Tout comme les parents sont conviés à se rencontrer dans un esprit de solidarité et à prendre part activement au bon déroulement de l’activité en tant que partenaires-animateurs, et non spectateurs-adversaires. Apprendre à apprendre et à partager par le jeu : la maxime vaut pour les enfants comme pour les adultes ! ■ I Athlétisme - Sprint Coorganisé sous l’égide de l’ADEPS, du CGRI, de la LBFA et du GEFA, un colloque ‘Sprint’ s’est tenu au centre ADEPS de Jambes le 26 novembre dernier. Outre un atelier pratique avec des athlètes ‘Jeunes Talents’ de la fédération sur le terrain, plusieurs interventions : - l’évaluation du sprinter ; - la préparation musculaire du sprinter : Force ? Force vitesse – ‘utile’ ? Quel compromis ? - le départ : pour une meilleure mise en action ; - optimalisation de la foulée du sprinter. Infos : [email protected] Droit du sport – les fédérations Coordonné par l’Institut Cooremans, un colloque s’est tenu le 29 novembre afin d’inciter les fédérations à s’interroger sur leurs prérogatives, responsabilités et obligations. Intervenants sociaux dans la diffusion du sport, les fédérations détiennent aussi les pouvoirs régulateurs internes de la création du règlement du jeu, et du régime disciplinaire, qui doivent s’apprécier dans le respect des droits des sportifs, amateurs ou professionnels. Questions qui se posent aussi bien à l’égard de leurs membres, sportifs ou clubs, qu’à l’é- N F O R M A T I O N S gard de tous leurs partenaires externes, dans l’exercice de leur fonction strictement sportive, sociale ou commerciale. Les dirigeants des fédérations et leurs conseillers (avocats et consultants) ainsi que les gestionnaires du sport (privés ou publics, amateurs, bénévoles ou professionnels) mesureront leurs droits et obligations dans le cadre institutionnel et règlementaire belge et européen, dans les domaines du social, du management et du droit : Thierry ZINTZ (UCL), Pluralité des systèmes organisationnels des fédérations sportives en Europe Alexandre HUSTING (ULB), Le sport et le monopole des fédérations sportives. L’Union européenne peut-elle remettre en cause le rôle des fédérations ? Johan VANDEN EYNDE (avocat) Les fédérations sont-elle des entreprises ? Gauthier ERVYN (avocat), Les fédérations face au dopage Laurent STAS DE RICHELLE (HEC et TAS), Un système ‘judiciaire’ au sein des Fédérations : leurre ou réalité ? Sébastien DEPRE (UCL), Les fédérations sportives dans le système fédéral belge Actes du colloque : www.droitdusport.be et www.cooremans.net Infos : [email protected] ■ 27 À L I V R E S O U V E R T S À livres ouverts Athlétisme – les sauts La pratique du saut exige la maîtrise cinétique de la course, l’explosivité du lanceur et l’agilité du gymnaste pour la dynamique aérienne jusqu’à la chute : autant dire que les sauts sont au cœur de la motricité athlétique ! Trois auteurs, spécialistes du saut et de l’entraînement, ont associé leur expérience et croisé leurs savoirs pour proposer un ouvrage qui constitue un véritable manuel d’initiation et de perfectionnement aux quatre sauts athlétiques : longueur, triple saut, hauteur et perche. Les quatre sauts sont abordés tant sous l’angle technologique que didactique, depuis le niveau débutant (niveau 1) jusqu’au niveau expert 28 (niveau 4) en passant par les niveaux débrouillé (niveau 2) et confirmé (niveau 3). Désireux de favoriser un suivi personnalisé de l’athlète, les auteurs ont dès lors organisé leur approche en partant des problèmes rencontrés sur le terrain. Le professeur d’éducation physique ou l’entraîneur d’athlétisme, souvent confrontés à des niveaux hétérogènes et à des profils contrastés, trouveront donc, à la faveur de mises en situations, matière à construire et à perfectionner leur enseignement avec une très grande souplesse. Sans jamais perdre de vue la nécessité de susciter l’entrain et le plaisir, qui sont, eux aussi, une affaire de pédagogie et de communication ! AUBERT, F., BLANCON, TH. & LEVICQ, S., Athlétisme. 2. Les Sauts, Paris, Éd. Revue EPS, Coll. De l’École... aux associations, 2004, 252 p. À Une nouvelle loi sur le bénévolat Notre pays compte près de 1 500 000 « volontaires » mettant bénévolement leur temps et leur savoir-faire au bénéfice de la collectivité. Et ce dans les domaines les plus variés, notamment sportifs, scolaires ou liés à la santé. Mais qu’en est-il des responsabilités incombant aux « volontaires » dans l’exercice de leur bénévolat ? Et dans quelles mesures peuvent-ils prétendre être indemnisés pour les frais qu’ils encourent dans ce contexte ? Et être exonérés sur le plan des retenues fiscales et sociales ? Le 3 juillet 2005, une loi a instauré des mesures de simplification administrative afin d’encourager davantage les volontaires tout en assurant la sécurité juridique de leur statut spécifique : en effet, tout organisation recourant à des bénévoles sera tenue de les informer précisément sur les éléments essentiels de la mission qu’elle leur confie et de souscrire une police d’assurance RC. Par ailleurs, cette loi facilitera la gestion des indemnités versées aux volontaires et les démarches imposées aux allocataires sociaux. Cette loi entrera d’ailleurs en vigueur le 1er février 2006 et prévoit un délai d’adaptation de 6 mois pour les organisations. Autant s’informer sans délai, tâche rendue aisée grâce à un manuel conciliant clarté et concision : Les Travailleurs bénévoles livre en effet une analyse juridique précise mais pratique de cette nouvelle législation concernant une très large frange de la population… L I V R E S O U V E R T S BOERAVE, CH. & VERDONCK, PH., Les Travailleurs bénévoles, Liège, Ed. des Chambres de Commerce et d’Industrie de Wallonie S.A., 2005, 249 p. (www.ecci.be – 04 / 344 50 88). Dans la DH, vous trouverez aussi bien les champions de Première Division que le petit champion de la maison. Chaque matin, votre sport régional est dans votre DH. 29 À L I V R E S O U V E R T S Jeux de lutte Les jeux d’affrontement tels que les jeux de lutte favorisent sans conteste la découverte de soi mais aussi la socialisation : outre l’apprentissage de la maîtrise corporelle (force, adresse, équilibre), ils permettent à l’enfant de découvrir sensations et émotions en vue d’acquérir confiance en soi et respect d’autrui, et ce dès l’école primaire. Le passage progressif de jeux de coopération (où l’inertie du corps n’offre encore qu’une résistance passive) à des jeux d’opposition (médiatisée dans un premier temps par la conquête d’un objet ou d’un espace, avant d’aborder le corps à corps) permet l’apprentissage des codes et des règles de sécurité. 30 Le rôle de l’enseignant consiste alors à observer, réguler et faire évoluer les enfants vers une plus grande efficacité grâce à un grand nombre de mises en situations attractives. Tel est bien l’objectif poursuivi par M. Eichelbrenner dans 50 Jeux de lutte, manuel didactique construit autour de cinq variables : le temps, l’espace, le corps, le matériel et les formes de groupement ou d’adversité. Bien structuré, illustré de très nombreux dessins, ce recueil de jeux et exercices s’avère un instrument didactique de premier choix. E ICHELBRENNER , M., 50 Jeux de lutte, Paris, Éd. Revue EPS, Coll. Des jeux... aux sports, 2001, 65 p. # 2005 12 Ministère de la Communauté française Direction générale du sport (Adeps) Responsable de la publication René Hamaite, Directeur général a.i. Chargé de la publication Benjamin Stassen, Attaché principal Rédaction Bd. Léopold II, 44 - 1080 Bruxelles tél. 02 413 25 00 fax. 02 413 28 25 www.adeps.be [email protected] Administration générale de l’enseignement et de la recherche scientifique Luc Legros Direction générale de la santé Coordinateur Roger Lonfils Organismes partenaires Carolo Prévention Santé Michèle Lejeune Éduca-Santé Martine Bantuelle Espace Santé Jeanne-Marie Delvaux Observatoire de la Santé du Hainaut Luc Berghmans Michel Demarteau Abonnements (2005) 4 numéros l’an Belgique : 20 € - Étranger : 30 € Graphisme Polygraph’ ([email protected]) Dessins © Thierry Schommers ([email protected]) (Au bout du crayon asbl) Photographies Benjamin Stassen / Adeps FBHY (Hébertisme) Impression Imprimerie Fortemps Ministère de la Communauté française Direction générale du Sport Bd Léopold II 44 – 1080 Bruxelles Tél. : 02 413 25 00 Fax. : 02 413 28 25 N° vert : 0800 20 000 www.adeps.be