Compte-rendu de la réunion ACOSS/CGT du 26 janvier 2011
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Compte-rendu de la réunion ACOSS/CGT du 26 janvier 2011
Compte-rendu de la réunion ACOSS/CGT du 26 janvier 2011 relative à la régionalisation des URSSAF. L’ACOSS souhaitait rencontrer chaque fédération syndicale, séparément suite à la dernière Instance Nationale de Concertation sur le thème de la régionalisation. La délégation de l’ACOSS était composée : Nicolas Le Bellec (Directeur de la gestion du réseau) et Vincent Guerinet (Sous-directeur à la DGR). La délégation CGT était composée de Dominique Didier, Pascal Kamerer, Laurent Piot. La Caisse nationale a confirmé ses orientations et ses objectifs. Les 3 premières régions « pilotes » devront être régionalisées à la fin de cette année. Au 1er janvier 2013, « la deuxième vague » sera lancée. 6 régions se portent d’ores et déjà volontaires. L’ACOSS nous apprend en séance qu’elle a donné comme indication aux directeurs de consulter les Comités d’Entreprises sur la régionalisation mais pas les CHSCT. Notre fédération a bien évidemment confirmé l’opposition déterminée de la CGT face au projet de régionalisation et a affirmé que la Caisse nationale prenait le risque de se mettre en dehors de la législation du travail. Pour la CGT, le fait de ne pas consulter les CHSCT sur des questions qui touchent aux conditions de travail des personnels, est tout simplement illégal ! Pire, pour notre fédération, les CHSCT doivent être consultés avant les C.E ! Il s’agit d’un véritable passage en force de l’ACOSS ! Après un vif échange, la Caisse nationale a tenté de minimiser son point de vue en indiquant « qu’elle souhaitait une construction au fur et à mesure de la région et que tout n’était pas figé », prenant l’exemple de la région « Midi-Pyrénées » où les comptes R.G devraient rester dans les Urssaf de la région. « Il n’y a pas de définition préétablie ». La fédération est très loin d’entendre ces propos rassurants. Dans tout cela, que devient véritablement le personnel ? De nombreux points ne nous permettent pas d’aborder la régionalisation des Urssaf sereinement : • Les plates-formes GTRS, qui ne devaient durer que quelques mois et dont les salariés ne bénéficient pas tous du même traitement (CCN non appliquée, rémunérations différentes…). • L’ISU, dont tous problèmes devaient se résoudre l’année passée. • Le recouvrement des cotisations « Pôle Emploi » qui ne devait être qu’une ligne de plus à recouvrer et qui ne devait poser aucun souci complémentaire. • Les stocks des dossiers à traiter, etc… Après la mise en avant de tous ces « détails », la fédération CGT a demandé comment l’ACOSS pouvait véritablement parler de « dialogue social » dans un contexte où les organisations syndicales ne sont consultées que dans un but final de régionalisation. L’exemple des votes des Contrats Pluriannuels de Gestion a été donné. Ainsi, les C.E n’ont été consultés alors qu’ils n’avaient que 4 lignes sur un document. Ce n’est pas sérieux. Le dernier Baromètre Social Institutionnel (BSI) a pourtant confirmé véritablement le mécontentement du personnel des Urssaf. Malgré cela, l’ACOSS persiste et signe. Pire, elle avoue que son système d’information, le SNV2 est obsolète et « qu’il est arrivé au bout de ce qu’il peut faire ». Ainsi il sera fermé en 2017. « L’année prochaine commencera la version suivante » (le personnel ne verra rien à ce stade de démarrage). L’ACOSS nous a fait un véritable aveu, en reconnaissant ce que nous savions déjà depuis un moment, que nous avons fait remarquer en son temps, tout comme le passage à l’ISU qui n’a pas été réalisé dans de bonnes conditions. Nous avons eu le droit à un mea-culpa de la Caisse nationale qui visiblement essayait de s’en tirer à bon compte sur un bilan lourd de conséquence pour les salariés mais aussi pour le Service Public. Au regard de la repentance de l’ACOSS, la fédération CGT a affirmé qu’il ne suffisait pas de se repentir pour annuler des projets politiques qui sont faits pour casser l’Institution et notre outil de travail. Alors que l’ACOSS se repentit, les questions de souffrance au travail demeurent, les contrôles s’amplifient sur les agents, la culture du chiffre est reine (au détriment de la qualité). Les cadres sont également très impactés et sont placés entre le marteau et l’enclume. Quel va être leur devenir avec la mise en place de la régionalisation ? La CGT ne partage pas l’idée d’une homogénéisation du service public engendrée par ces régionalisations (exemple la CRA). Aujourd’hui tout est tiré vers le bas sans tenir compte des tissus économiques et des bassins d’emplois. Par contre, veiller à rendre homogène les pratiques courantes est une autre chose. L’ACOSS se voulant toujours aussi rassurante, a indiqué que le personnel avait des garanties « grâce au texte conventionnel sur la mobilité ». Décidément, la CGT ne voit pas les choses de la même façon. La fédération a rappelé pourquoi ce texte ne répond pas aux questions qui vont se poser, notamment, en termes de choix de vie et/ou de choix professionnels et notamment concernant la mobilité organisationnelle. La fédération a proposé qu’une négociation s’engage sur la GPEC (Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences) au niveau national et a demandé des négociations pour favoriser des passerelles interbranches. Sur la question de l’inquiétude des cadres des Urssaf sur leur devenir face à la régionalisation, la Caisse nationale a indiqué « qu’il existait actuellement 330 agents de direction et qu’ils ne seront plus que 240 au final ». Quant à l’activité des URSSAF « le curseur de la spécialisation n’est pas tranché ». L’ACOSS a cependant indiqué qu’elle entendait les propositions de la fédération sur la GPEC et qu’elle les porterait devant l’UCANSS. La Caisse nationale a ensuite abordé la problématique d’un accord cadre de méthode pour « uniformiser » les URSSAF de chaque région, (Protocoles RTT, Horaire variable, heures accordées aux Instances Représentatives du Personnel, à quel niveau etc.…). Pour l’ACOSS, le C.E doit être au niveau régional (un seul C.E par région). Les D.P et les CHSCT resteront dans chaque établissement. Un seul D.S par région. La fédération a demandé que des négociations nationales s’engagent au niveau de l’UCANSS sur le nombre d’élus et le nombre d’heures accordées pour le fonctionnement des instances et a rappelé les problèmes de représentativité syndicale à Pôle-Emploi par exemple. Au sujet des œuvres sociales : La fédération a réclamé que l’ACOSS ne mette pas de couperet comme dans les CPAM. La CGT souhaite que s’ouvrent des négociations nationales sur un protocole d’accord cadre (notamment RTT), à condition qu’elles s’ouvrent avant la mise en place de la régionalisation. Un point sur la situation des inspecteurs ainsi que les postes régionaux a été abordé par la fédération. Par ailleurs, pour la région Midi-Pyrénées, la fédération a demandé que soit réalisée une expertise régionale (au lieu d’en faire une par département). L’ACOSS a promis de nous tenir informés. En résumé, la fédération a insisté fortement sur la situation dégradée des URSSAF et les conséquences sur le personnel déjà fortement impacté par la départementalisation et la mise en place non préparée de l’ISU. A cela s’ajoute le recouvrement de « la ligne des cotisations Pôle Emploi ». Encore une fois, l’ACOSS applique des décisions politiques imposées par la tutelle et navigue à vue en imposant la régionalisation des URSSAF qui va amplifier la dégradation du service public, des conditions de travail et va supprimer au moins 600 emplois dans le Recouvrement. Plus que jamais, la mobilisation des salariés de toute la Sécurité sociale est nécessaire le 8 février prochain. Dans tous les organismes, des arrêts de travail doivent être observés et des délégations doivent se rendre à la manifestation nationale à Paris. Tous ensemble, tous unis, le 8 février pour nos salaires, nos conditions de travail, l’arrêt des suppressions d’emplois et pour un meilleur service rendu au public !