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VRA chez les adolescentes victimes d'agression sexuelle Journal International De Victimologie International Journal Of Victimology Année 11, Numéro 2 - Décembre 2013 Violence dans les relations amoureuses et symptômes de stress post-traumatique chez les adolescentes ayant dévoilé une agression sexuelle Martine Hébert1, Marie-Eve Brabant2, & Isabelle Daigneault3 [Quebec, Canada] 1 Département de sexologie, UQAM, Montréal, Québec, Canada Département de chirurgie, CHU Ste-Justine, Montréal, Québec, Canada 3 Département de psychologie, Université de Montréal, Montréal, Québec, Canada 2 Cette recherche a été rendue possible grâce à une subvention du Centre de recherche interdisciplinaire sur les problèmes conjugaux et les agressions sexuelles (CRIPCAS). Nous tenons à remercier Huguette Joly et tous les intervenants du Centre d’intervention en abus sexuels pour la famille, Anne Lauzon et les intervenants du Centre jeunesse de Montréal et de la Montérégie ainsi que les adolescentes qui ont accepté de participer au projet. Résumé Cette recherche transversale explore la prévalence de la victimisation au sein des relations amoureuses chez un échantillon clinique de 100 adolescentes (M = 14,68 ans) bénéficiant de services psychosociaux sous la loi sur la protection de la jeunesse ou débutant une intervention de groupe dans un organisme communautaire suite au dévoilement d’une agression sexuelle. La présente analyse explore la contribution de la revictimisation au sein des relations amoureuses à la prédiction de symptômes de stress posttraumatique. Parmi les participantes, un peu plus de la moitié rapportaient avoir vécu au moins un épisode de violence en contexte de relations amoureuses. La revictimisation est associée à des symptômes plus importants chez les adolescentes. En effet, une régression hiérarchique a révélé qu’au-delà du niveau de bouleversement associé aux différents évènements de vie adverses vécus, le fait de vivre la violence au sein des relations amoureuses contribuait à la prédiction de symptômes de stress post-traumatique atteignant le seuil clinique. Des pistes pour les pratiques d’intervention et de prévention auprès des adolescentes victimes d’agression sexuelle sont abordées. Mots-clés: agression sexuelle, violence dans les relations amoureuses, symptômes de stress posttraumatique. Abstract This cross-sectional study explores the prevalence of victimization in romantic relationships in a clinical sample of 100 adolescents (M = 14.68 years) receiving psychosocial services under the youth protection act or participating in a group intervention in a community organization after the unveiling of sexual abuse. The present analysis explored the contribution of revictimization in the context of romantic relationships in the prediction of post-traumatic stress symptoms. A little more than half of adolescents reported having experienced at least one episode of violence in the context of their romantic relationships. Revictimization was associated to greater symptoms in teenagers. Indeed, a hierarchical regression revealed that over and above the level of distress associated with adverse life events experienced, experiencing violence in intimate relationships contributed to the prediction of symptoms of post-traumatic stress reaching the clinical threshold. Avenues for intervention practices and prevention among adolescent victims of sexual assault are discussed. Key-Words: Childhood sexual abuse, dating violence, post-traumatic stress symptoms. Journal International De Victimologie 11(2) Hébert et al. L’agression sexuelle est fréquemment vécue par des personnes n’ayant pas encore atteint l’âge adulte. Ainsi, une méta-analyse récente ayant regroupé 217 publications provenant de différents pays et publiées entre 1980 et 2008 a estimé la prévalence de l’agression sexuelle avant l’âge de 18 ans à 18% chez les filles et à 7,6% chez les garçons (Stoltenborgh, Van IJzendoorn, Euser, & Bakermans-Kranenburg, 2011). La majorité des études publiées a mis l’accent sur l'identification des symptômes à long terme de l’agression sexuelle subie durant l’enfance en s’appuyant sur des études rétrospectives menées auprès d’échantillons d’adultes. Les résultats indiquent sans équivoque que l’agression sexuelle subie durant l’enfance est liée à de multiples conséquences à long terme. En fait, différentes recensions en arrivent à conclure que l’agression sexuelle durant l’enfance est un facteur de risque non spécifique pour un ensemble de troubles psychologiques à l’âge adulte, dont la dépression, les idéations suicidaires, les troubles anxieux et le trouble de stress post-traumatique (TSPT), mais également des problèmes d'ordre médical et des comportements sexuels à risque (Maniglio, 2009). Malgré la prolifération des études sur ce thème depuis les 30 dernières années, nos connaissances quant aux conséquences à court terme chez les jeunes ayant vécu une agression sexuelle demeurent encore très parcellaires. Ainsi nous en savons encore relativement peu sur le parcours des victimes au moment de leur entrée dans la phase cruciale de l’adolescence, période où elles font face à des enjeux importants liés, entres autres, à l’identité et à l’intimité. Les études menées à ce jour identifient des séquelles négatives associées à un historique d’agression sexuelle chez les adolescents. En fait, les adolescents recrutés dans les centres d’intervention et de traitement suivant le dévoilement d’une situation d’agression sexuelle sont susceptibles d’afficher des niveaux élevés de détresse psychologique (Daigneault, Hébert, & Tourigny, 2006). D'autres résultats font référence à la présence de symptômes de dissociation et de comportements extériorisés (troubles du comportement, toxicomanie, délinquance, fugue), ainsi qu’à différents comportements sexuels à risque (âge précoce des premiers rapports sexuels, nombre plus élevé de partenaires sexuels, contacts sexuels sans protection) (Fernet, Hébert, Gascon, & Lacelle, 2012), davantage présents chez les adolescents ayant vécu une agression sexuelle. La recherche suggère également qu’à l’adolescence, les victimes d’agression sexuelle présentent un risque important d’idéations ou de tentatives suicidaires (Brabant, Hébert, & Chagnon, 2012; Journal International De Victimologie 11(1) Martin, Bergen, Richardson, Roeger, & Allison, 2004). Le trouble de stress post-traumatique (TSPT) est l’une des constellations de symptômes les plus fréquemment identifiées chez les victimes d’agression sexuelle (Paolucci, Genuis, & Violato, 2001). Les critères diagnostiques de l'état de stress post-traumatique réfèrent à la manifestation de symptômes d’intrusion, d’évitement des stimuli reliés au traumatisme et d’hyperéveil. Une recension des recherches portant sur le trouble de stress post-traumatique à l’adolescence et publiées entre 2000 et 2011 révèle que 57% des adolescents qui avaient subi un trauma sexuel présentaient un TSPT (Nooner et al., 2012). En fait, l’une des premières recensions des études empiriques – dont les principales conclusions demeurent d’actualité – avait souligné que les symptômes de stress post-traumatique constituaient l’une des deux seules manifestations typiques des jeunes victimes d’agression sexuelle par rapport à d’autres populations cliniques (Kendall-Tackett, Williams, & Finkelhor, 1993). Les adolescents présenteraient une vulnérabilité particulière face au développement d’un TSPT. Ainsi, ils ont un taux d’exposition à des évènements traumatiques plus élevé comparativement aux adultes, ce qui est aussi le cas de leur taux de TSPT (Nooner et al., 2012). Les adolescentes présenteraient un taux de TSPT deux fois plus élevé que les garçons (Kilpatrick et al., 2003; Nooner et al., 2012). Toutefois, au sein d’un échantillon d’adolescents (n = 389) âgés de 8 à 16 ans rapportant une agression sexuelle et ayant été en contact avec des services psychosociaux, les garçons avaient tout autant de TSPT que les jeunes filles (Maikovich et al., 2009). Certains facteurs liés au trauma vécu semblent influencer la présence et l’intensité des symptômes liés au TSPT. Les caractéristiques de l’évènement traumatique telles que la durée, la sévérité et le lien avec l’agresseur semblent jouer un rôle sur l’intensité des symptômes liés au TSPT (Molnar, Buka, & Kessler, 2001). Ainsi, une agression sexuelle chronique, très sévère (avec pénétration ou une tentative de pénétration) ou impliquant l’utilisation de la force serait associée à davantage de symptômes du TSPT (Boney-McCoy & Finkelhor, 1995; Wolfe, Sas, & Wekerle, 1994). Par ailleurs, le fait d’avoir vécu plusieurs traumas dans l’enfance peut aggraver la sévérité du TSPT (Nooner et al., 2012). Bon nombre d’études ont d’ailleurs fait valoir l’important taux de cooccurrence des situations de mauvais traitements. Dans une vaste enquête téléphonique effectuée auprès de plus de 2 000 enfants et adolescents, ceux ayant été victimisés VRA chez les adolescentes AS sexuellement étaient particulièrement susceptibles d’avoir subi un autre type de victimisation dans le passé. En effet, 97% d’entre eux affirmaient avoir vécu au moins un autre événement traumatique et dans 43% des cas, il s’agissaient de maltraitance (Finkelhor, Ormrod, Turner, & Hamby, 2005). Ainsi, les jeunes victimes d’agression sexuelle sont susceptibles de rapporter d’autres formes de victimisation pendant l’enfance, notamment d’avoir été témoins de violence conjugale, victimes d’abus physique ou de négligence pendant l’enfance (Nooner et al., 2012). Outre le nombre de victimisation ou d’évènements de vie adverses vécus, il importe aussi de considérer la perception de l’impact de ces évènements qui peut influer sur l’intensité du TSPT. Dans leur recension, Nooner et al. (2012) stipulent que même en contrôlant pour le nombre d’évènements traumatiques vécus, les adolescentes sont tout de même deux fois plus susceptibles d’être au prise avec un TSPT que les adolescents. Ainsi, des variables distinctes selon le genre pourraient influencer le développement de TSPT. Entre autres, il semble que comparativement aux garçons, les jeunes filles sont davantage susceptibles d’entretenir des perceptions négatives d’elles-mêmes et du monde environnant suite à un trauma. D’ailleurs, de telles cognitions se sont révélées être des facteurs prédictifs du TSPT parmi la population générale d’adolescents et d’adolescentes (Nooner et al., 2012). Alors que la présence d’autres formes d’évènements traumatiques a été prise en compte, la présence de violence dans les relations amoureuses est rarement considérée afin d’expliquer l’ampleur des symptômes de stress post-traumatique chez les adolescentes agressées sexuellement. Pourtant, une des plus inquiétantes conséquences associées à l’agression sexuelle vécue pendant l’enfance est le risque de revictimisation sexuelle et relationnelle auquel les victimes sont exposées. Bien que les mécanismes en jeu ne soient pas encore clairement définis, certains modèles conceptuels offrent des pistes pour mieux comprendre le phénomène (Hébert, Daigneault, & Van Camp, 2012). À titre d’exemple, certains auteurs suggèrent que le sentiment d’impuissance – décrit dans le modèle des dynamiques traumagéniques de Finkelhor et Browne (1985) – souvent ressenti par les jeunes victimes d’agression sexuelle peut les conduire à utiliser des stratégies d’autoprotection moins efficaces lors de situations à risque (Banyard, Arnold, & Smith, 2000). En outre, les sentiments d’impuissance ressentis par les victimes, de même que les difficultés de régulation des émotions résultantes d’une agression sexuelle et différentes formes de mauvais traitements vécus en concomitance, peuvent leur rendre difficile la reconnaissance des comportements violents et la Journal International De Victimologie 11(2) rupture d’une relation empreinte de violence (Banyard et al., 2000). L’agression sexuelle durant l’enfance a aussi été liée à un plus jeune âge lors des premières relations sexuelles et à un nombre plus élevé de partenaires sexuels, qui en euxmêmes constituent des facteurs associés à un risque plus élevé de subir de la victimisation dans le contexte des relations amoureuses à l’adolescence et au début de l’âge adulte (Vézina & Hébert, 2007) et ainsi d’augmenter le risque de développer un TSPT. Plusieurs études ont documenté le risque accru de vivre de la violence sexuelle, physique ou psychologique de la part d’un partenaire amoureux à l’âge adulte après une agression sexuelle durant l’enfance (Coid et al., 2001; Daigneault, Hébert, & McDuff, 2009; Desai, Arias, Thompson, & Basile, 2002; DiLillo, Giuffre, Tremblay, & Peterson, 2001; Whitfield, Anda, Dube, & Felitti, 2003). Les études ayant exploré ce risque de revictimisation chez les adolescentes avec un historique d’agression sexuelle sont par contre beaucoup plus rares. Tourigny, Lavoie, Vézina et Pelletier (2006) concluent que le fait d’avoir vécu une agression sexuelle intrafamiliale contribue à la prédiction de la victimisation psychologique et physique dans les relations amoureuses chez un échantillon issu de la communauté de 427 adolescentes âgées de 13 à 17 ans. En fait, les jeunes ayant vécu une agression sexuelle intrafamiliale sont près de trois fois plus à risque de rapporter subir de la violence physique et de la violence psychologique au cours de la dernière année en contexte amoureux. Par contre, dans leur analyse, l’agression sexuelle n’apparaît pas associée au risque de vivre la victimisation sexuelle dans les relations amoureuses. Certaines études ont aussi exploré la prévalence de la violence au sein des relations amoureuses chez des échantillons d’adolescents signalés pour mauvais traitements et donc considérés plus à risque de vivre à nouveau de la violence. Ainsi, deux études québécoises auprès d'adolescentes référées ou suivies en Centre jeunesse majoritairement pour agression sexuelle révèlent des taux de violence dans les relations amoureuses nettement supérieurs à ceux observés auprès d'adolescentes provenant de la population générale. On observe en effet que de 82 à 88% des jeunes rapportent avoir subi de la violence psychologique, 45 à 67% de la violence physique alors que 70% mentionnent avoir vécu des situations de coercition sexuelle (Cyr, McDuff, & Wright, 2006; Manseau, Fernet, Hébert, CollinVézina, & Blais, 2008). Dans une des rares études à avoir mis en lien l’accumulation des effets de l’agression sexuelle et la violence dans les relations amoureuses, il est d’abord constaté que près de la moitié des adolescentes qui ont subi une agression Hébert et al. sexuelle durant l’enfance rapportaient avoir été agressées psychologiquement, physiquement ou sexuellement dans leurs premières relations amoureuses à 15 ans, ce qui représente le double du taux relatif aux adolescentes non victimes d’agression sexuelle (Hébert, Lavoie, Vitaro, McDuff, & Tremblay, 2008). Les conséquences d’avoir vécu les deux formes de traumatismes ont par la suite été mises en évidence, révélant que 85% des filles rapportant une agression sexuelle impliquant une pénétration et de la violence dans leurs relations amoureuses souffrent d’au moins un trouble intériorisé, par rapport à 23% des filles qui n’ont pas subi de traumatismes multiples. Le fait de subir les deux types de traumatismes a également été associé à une probabilité de six à sept fois plus élevée de souffrir de symptômes extériorisés. L’effet cumulatif de l’agression sexuelle durant l’enfance et de la violence dans les relations amoureuses est donc avéré, notamment en ce qui concerne une augmentation accrue des taux de symptômes intériorisés et extériorisés. Toutefois, aucune étude similaire auprès d’adolescentes nous permet de savoir si cet effet cumulatif entraîne également davantage de symptômes liés au TSPT que lorsque les traumatismes durant l’enfance ne sont pas accompagnés de revictimisation en contexte amoureux à l’adolescence. La présente étude vise donc à : a) documenter la prévalence de la violence dans les relations amoureuses chez un échantillon d’adolescentes victimes d’agression sexuelle; b) explorer la contribution de la violence au sein des relations amoureuses à la prédiction des symptômes de stress post-traumatique atteignant le seuil clinique, et cela, au-delà d’autres évènements de vie qui pourraient également contribuer aux symptômes liés au TSPT. De telles analyses pourront offrir des pistes d’interventions à privilégier auprès des adolescentes victimes d’agression sexuelle. Méthodologie Participants Les participantes (n = 100), toutes âgées entre 12 et 17 ans (M = 14,68 ans, ET = 1,38), ont été recrutées dans trois centres d’intervention. Les adolescentes suivies au Centre jeunesse de Montréal et au Centre jeunesse de la Montérégie alors qu’elles bénéficiaient de services psychosociaux sous la loi sur la protection de la jeunesse ont été invitées à participer. Des adolescentes débutant une intervention de groupe pour victimes d’agression sexuelle au Centre d’intervention en abus sexuel pour la famille (CIASF) de Gatineau ont également été sollicitées. Journal International De Victimologie 11(2) Mesures Les participantes ont été invitées à remplir des questionnaires portant sur la violence dans les relations amoureuses, les symptômes du TSPT et les évènements de vie adverses. L’intervenant psychosocial responsable du dossier était appelé à remplir la grille d’information sur les caractéristiques des agressions sexuelles vécues. Violence dans les relations amoureuses. Différentes formes de victimisation dans le contexte des relations amoureuses ont été évaluées par une adaptation du Conflict Tactics Scales (Straus, Hamby, Boney-McCoy, & Sugarman, 1996). Quatre énoncés portaient sur la présence de violence psychologique, sept énoncés sur la violence physique et cinq questions réfèrent aux blessures subies suite aux incidents de violence. Tous les énoncés font référence aux expériences vécues au cours des 12 derniers mois avec le partenaire amoureux actuel ou avec le dernier partenaire si la participante n’avait pas de partenaire au moment de la passation du questionnaire. Symptômes de stress post-traumatique. Une version abrégée de 40 énoncés du Children’s Impact of Traumatic Events Scale-Revised (CITESR; Wolfe, Gentile, Michienzi, Sas, & Wolfe, 1991) a été traduite en français (Hébert & Parent, 1999) et utilisée pour évaluer les symptômes de stress posttraumatique en lien avec l'agression sexuelle vécue. Chaque énoncé comporte une échelle de réponse en trois points (faux, un peu vrai, très vrai). Trois dimensions sont considérées afin d’évaluer les symptômes du TSPT: intrusion, évitement et hyperéveil. Aux fins de cette étude, un score dichotomique a été dérivé à partir des critères du DSM-IV (American Psychiatric Association, 2000) pour distinguer les participantes présentant un TSPT de celles n’en présentant pas. Évènements vécus. Les 20 évènements adverses vécus au cours de l'enfance et de l'adolescence ont été recensés à l'aide du Questionnaire on Events from Childhood and Adolescence (QECA; Thériault, Cyr, & Wright, 1996). En plus d'inscrire la présence ou l'absence pour chacune des situations investiguées, les participantes devaient indiquer l’âge au moment où la situation a débuté et s’est terminée, ainsi qu’évaluer son niveau de bouleversement en lien avec l’évènement (pas du tout, peu, assez, extrêmement bouleversée). Caractéristiques des agressions sexuelles. Un questionnaire élaboré spécifiquement pour cette recherche a été rempli par l’intervenant responsable de l’adolescente afin de recenser les caractéristiques des agressions sexuelles vécues (sévérité des actes impliqués, lien à l’agresseur, fréquence, etc.). VRA chez les adolescentes AS Procédure Le consentement écrit a été sollicité chez les adolescents ainsi qu’auprès des parents ou d’une figure parentale en position d’autorité pour les adolescentes de moins de 14 ans. Les participantes ont rempli le questionnaire en présence d’une assistante de recherche et ont reçu un certificat-cadeau en guise de remerciement pour leur participation. À la fin de la passation, les participantes ont reçu une liste de ressources d’aide (lignes téléphoniques, sites web). De plus, au cours de la semaine suivante, l’assistante de recherche a contacté chaque participante par téléphone afin d’évaluer la présence possible de détresse liée à la passation des questionnaires. Cette recherche a été approuvée par le comité d’éthique de l’Université du Québec à Montréal, de même que par les différents milieux collaborant à ce projet. Outre les considérations habituelles, les participantes ont été informées que leur participation était volontaire et qu’elles pouvaient se retirer du projet de recherche en tout temps. Résultats Les résultats seront discutés sous deux rubriques principales. D’abord, les données descriptives concernant l’agression sexuelle permettront de fournir un portrait global des caractéristiques des agressions sexuelles vécues par les adolescentes. La fréquence des différents évènements de vie adverses, ainsi que leur impact perçu par les participantes seront présentés. Par la suite, les principales données quant à la prévalence des différentes formes de violence vécues au sein de la relation amoureuse actuelle ou de la plus récente relation amoureuse seront résumées. Finalement, les analyses visant à explorer les facteurs prédisant les symptômes du TSPT seront considérées. L’analyse de régression logistique vise à évaluer la contribution de la victimisation dans le contexte des relations amoureuses, et ce, au-delà du nombre total d’évènements adverses vécus et du niveau de bouleversement associé à ces évènements, tel que rapporté par les adolescentes. Données descriptives Les données indiquent que plus de la moitié des participantes ont rapporté avoir vécu une agression sexuelle intrafamiliale (64,3%) et une minorité (5,1%) mentionnent que l’agression a été perpétrée par un inconnu. Pour 42,2% des adolescentes, l’agression a impliqué un contact physique avec pénétration ou l’utilisation de force. Pour près du tiers des adolescentes (31,5%), l’agression peut être décrite comme chronique, s’échelonnant sur une période de plus de six mois. La très vaste majorité (98%) des agressions sexuelles a été perpétrée par des hommes. Les données descriptives quant aux situations Journal International De Victimologie 11(2) d’agression sexuelle vécues sont présentées au Tableau 1. L’analyse des données exposées au Tableau 2 révèle que plusieurs des adolescentes rencontrées dévoilent avoir vécu des évènements de vie adverses. En effet, elles rapportent en moyenne avoir vécu 9,66 évènements. Plusieurs d’entre elles ont d’ailleurs été témoins de violence conjugale verbale (63%) ou physique (39,7%) et certaines ont subi de la violence verbale (53,4%) ou physique (35,6%) au sein de leurs familles. Plus de la moitié des adolescentes mentionnent avoir vécu une situation de placement en famille ou centre d’accueil. Parmi les 100 participantes, 73 ont rapporté avoir un partenaire amoureux actuellement ou avoir eu un partenaire au cours des 12 derniers mois. Le pourcentage d’endossement d’au moins un épisode de victimisation selon chacune des formes de violence considérées est présenté au Tableau 3. Un score dichotomique a été dérivé pour distinguer les adolescentes ayant rapporté au moins un épisode de victimisation au sein de la relation amoureuse actuelle (n = 39) de celles n’en rapportant pas (n = 34). Ainsi un peu plus de la moitié des adolescentes qui rapportaient une relation amoureuse au cours des 12 derniers mois (53,4%) mentionne avoir vécu au moins un épisode de violence de la part de leur partenaire. Facteurs liés aux symptômes de stress posttraumatique Pour l’échantillon total (n = 100), 45,2% des adolescents obtiennent un score clinique de symptômes du TSPT. Des analyses ont été effectuées afin de vérifier si la sévérité des gestes commis, la durée et le type d’agression sexuelle sont liés aux symptômes du TSPT. Des analyses de chi-carré ont été effectuées afin de vérifier si les caractéristiques de l’AS sont liées au pourcentage de cas atteignant le seuil clinique. Les résultats révèlent qu’il n’y a aucune différence significative concernant la sévérité de l’agression sexuelle sur 2 le pourcentage de symptômes du TSPT clinique (χ (1) = 0,01, ns). Des résultats similaires sont obtenus pour le type d’agression vécue (intra- ou extrafamiliale) puisqu’il n’y a pas de différence significative entre les jeunes agressés par un membre de la famille immédiate ou élargie et ceux 2 agressés par une connaissance ou un inconnu (χ (1) = 0,20, ns). Par ailleurs, le pourcentage de cas atteignant le seuil clinique ne semble pas non plus 2 associé à la durée de l’agression sexuelle (χ (1) = 1,14, ns). Les données indiquent que parmi les adolescentes ayant un partenaire amoureux actuellement (n = 73), 42,3% obtiennent un score de symptômes de TSPT atteignant le seuil clinique. Une analyse de chi-carré a été menée afin de Hébert et al. vérifier le pourcentage d’adolescentes ayant obtenu une cote clinique à l’échelle de symptômes de TSPT en lien avec le fait de vivre la violence au sein de la relation amoureuse actuelle. Les données révèlent une différence significative entre 2 les deux groupes (χ (1) = 3,94, p < 0,05). Ainsi, chez les adolescentes vivant la violence dans le contexte amoureux, 52,5% obtiennent une cote se situant au seuil clinique comparativement à 29,0% au sein du groupe d’adolescentes ne vivant pas de violence. Une analyse de régression logistique hiérarchique a été menée afin d’évaluer si la victimisation en contexte amoureux contribuait à la prédiction de symptômes du TSPT atteignant le seuil clinique, tout en contrôlant pour l’âge, le nombre d’évènements de vie adverses et l’impact perçu de ces évènements. Les résultats indiquent 2 que l’équation atteint le seuil de signification (c (4) = 18,91, p < 0,001). Deux variables contribuent à la prédiction de symptômes du TSPT atteignant le seuil clinique. Ainsi le niveau de bouleversement associé aux différents évènements de vie adverses vécus est associé à un risque plus élevé de présenter des symptômes du TSPT. De plus, la victimisation dans le contexte des relations amoureuses apporte une contribution unique significative à la prédiction des symptômes cliniques de TSPT. L’adolescente est près de quatre fois (Rapport de cote = 3,97) plus à risque de démontrer des symptômes du TSPT atteignant le seuil clinique si elle rapporte vivre de la violence au sein des relations amoureuses, peu importe son âge, le nombre d’autres évènements adverses vécus et le degré de bouleversement rapporté en lien avec ces autres évènements. Discussion L’objectif de cette étude était d’explorer la contribution de la victimisation au sein des relations amoureuses sur les symptômes du TSPT chez les adolescentes victimes d’agression sexuelle. D’abord, il faut souligner que malgré leur jeune âge (M = 14,68 ans), un peu plus de la moitié des participants ayant fréquenté un partenaire amoureux au cours de la dernière année, rapporte avoir vécu au moins un épisode de victimisation. Il demeure difficile de comparer les données de prévalence avec celles obtenues dans les études antérieures en raison de disparités quant aux instruments de mesure utilisés. Néanmoins, Foshee et Reyes (2011a) concluent qu’à travers différentes études, les estimés les plus conservateurs auprès d’échantillons issus de la communauté suggèrent qu’à l’adolescence, près de 1 adolescente sur 10 rapporte avoir été victime de violence physique et 1 sur 3 dévoile une situation de victimisation psychologique au sein de ses relations amoureuses. Nos données recueillies auprès d’un échantillon d’adolescentes ayant dévoilé une agression sexuelle révèlent des taux Journal International De Victimologie 11(2) plus élevés suggérant que 1 adolescente sur 2 a vécu au moins un épisode de violence psychologique alors que 1 sur 5 a vécu une conduite témoignant de violence physique à son égard de la part de son partenaire amoureux au cours des 12 derniers mois. Dans la présente étude, les conduites les plus souvent rapportées font état de victimisation psychologique, ce qui rejoint les résultats des plus récentes enquêtes auprès des adolescents de la communauté (Foshee & Reyes, 2011a). Ces épisodes de violence psychologique ne doivent pas être banalisés puisqu’ils peuvent s’avérer être précurseurs de manifestations de violence physique (O’Leary & Slep, 2003). Mentionnons que dans la présente étude, plus du tiers des adolescentes ayant vécu de la violence psychologique rapportaient aussi avoir vécu de la violence physique. Par ailleurs, les données colligées sur les blessures sont particulièrement préoccupantes en suggérant que la violence du partenaire amoureux est liée à des blessures (ecchymose, coupure, fracture), une douleur ressentie jusqu’au lendemain et même dans certains cas, à la nécessité d’une visite médicale. Mentionnons que les études ayant exploré les blessures suivant les épisodes de violence en contexte amoureux à l’adolescence sont relativement rares (Archer, 2000). Les résultats indiquent qu’un nombre important des adolescentes victimes d’agression sexuelle affiche des symptômes du TSPT. Ainsi, le taux de symptômes atteignant le seuil clinique pour l’échantillon total est de 45,2% des adolescentes, ce qui dépasse largement les indices de prévalence trouvés auprès d’échantillons normatifs. À titre d’exemple, par le biais d’un échantillon représentatif d’adolescents américains, Kilpatrick et al. (2003) rapportent que la prévalence de TSPT se situe à 6,3% chez les filles âgées de 12 à 17 ans. Nos données indiquent par ailleurs que la revictimisation - le fait de vivre la violence au sein des relations amoureuses – est lié à une aggravation des symptômes. En effet, les adolescents ayant subi une agression sexuelle et vécu la violence en contexte amoureux au cours des 12 derniers mois sont près de 4 fois plus à risque d’afficher des symptômes du TSPT atteignant le seuil clinique. Ce résultat est similaire à ceux obtenus auprès de populations adultes indiquant que l’agression sexuelle durant l’enfance et la victimisation répétée à l’âge adulte entraîne des conséquences plus importantes que l’agression sexuelle durant l’enfance sans revictimisation ultérieure. La recension d’études d’Arata (2002) a notamment révélé que la conclusion la plus constante à travers les études portant sur l’effet de la revictimisation sexuelle indiquait que cette dernière entraînait plus de comportements sexualisés, de dissociation et de VRA chez les adolescentes AS symptômes du TSPT. Arata concluait son étude en soulignant que de plus amples études devaient être réalisées afin de permettre une compréhension plus claire de ces problématiques. En ce sens, la présente étude confirme les résultats antérieurs selon lesquels la revictimisation entraîne plus fréquemment un TSPT, et ce non seulement à l’âge adulte, mais à l’adolescence également. L’effet cumulatif s’observe donc à court terme, au moment même où la revictimisation survient dans le contexte d’une première relation amoureuse à l’adolescence. En outre, les données indiquent qu’une proportion importante des adolescentes a rapporté avoir été exposée à d’autres formes de mauvais traitements et d’évènements de vie adverses au cours de l’enfance, dont il faut tenir compte dans le développement d’une compréhension de leurs trajectoires développementales. Les données sont donc en lien avec les études antérieures ayant documenté l’importante cooccurrence des situations de mauvais traitements. Dans la présente étude, la perception de l’impact de ces évènements varie beaucoup d’un évènement à l’autre, et cet impact perçu semble être l’élémentclé plutôt que le nombre d’évènements vécus lorsque l’on s’intéresse à la prédiction de symptômes plus sévères. Les caractéristiques de l’agression sexuelle vécue évaluées par l’intervenant (sévérité des actes impliqués, durée de l’agression, agression intra- ou extrafamiliale) ne sont pas en lien avec le TSPT. Une étude antérieure avait notamment documenté qu’une mesure plus subjective – soit le degré de détresse rapportée par l’adolescente elle-même en lien avec l’agression sexuelle vécue - permettait de prédire l’intensité des symptômes rapportées par les adolescentes, notamment les symptômes du TSPT alors que des indicateurs qualifiant la sévérité du trauma vécu ne contribuaient pas à la prédiction (Daigneault et al., 2006). Les résultats de cette étude exploratoire comportent des implications au plan des services d’interventions auprès des adolescentes victimes d’agression sexuelle. D’abord, les intervenants appelés à offrir des services aux jeunes victimes auraient avantage à évaluer de façon systématique non seulement les symptômes de détresse psychologique associés au trauma sexuel vécu incluant le TSPT, mais aussi l’histoire des fréquentations amoureuses et la présence possible de victimisation psychologique, physique et sexuelle au sein des relations amoureuses. Ainsi, en raison de la prévalence élevée de la violence au sein des relations amoureuses chez cette clientèle, des stratégies de dépistage plus systématiques apparaissent indiquées. Par ailleurs, considérant les conséquences sur la santé dont les blessures physiques chez certains des jeunes, il importe d’encourager le dévoilement des situations de victimisation. Journal International De Victimologie 11(2) Plusieurs interventions visant à réduire les séquelles liées à l’agression sexuelle ont été implantées au cours des dernières années et l’une de ces approches a été identifiée comme une pratique exemplaire, soit l’approche Trauma Focused-Cognitive Behavioral Therapy (TF-CBT) (Hébert, Bernier, & Simoneau, 2011). La TF-CBT a fait l’objet de plusieurs évaluations incluant des études randomisées qui attestent de son efficacité. Cette approche cible notamment les symptômes du TSPT (Cohen, Deblinger, Mannarino, & Steer, 2004), mais par contre ne cible pas la violence ou les conduites coercitives au sein des relations amoureuses, ni d’autres problématiques associés (abus de substances, comportements sexuels à risque) auxquelles les adolescentes victimes d’agression sexuelle sont susceptibles d’être confrontées (Danielson et al., 2012). En raison de la prévalence élevée de victimisation au sein des relations amoureuses chez les adolescentes victimes d’agression sexuelle, il y aurait lieu envisager d’introduire une composante de traitement abordant plus spécifiquement cette problématique. Les programmes de prévention de la violence dans les relations amoureuses sont en général liés à une amélioration des connaissances et des attitudes chez les participants (Foshee & Reyes, 2011b; Ting, 2009). Certaines études ayant documenté l’impact des programmes sur l’incidence de la violence, ont également noté une réduction de la perpétration et/ou de la victimisation (Foshee & Reyes, 2011b). Bien que les programmes diffèrent quant aux approches utilisées, la majorité vise à prévenir ou réduire la violence dans les relations amoureuses des jeunes à travers une meilleure connaissance de la problématique, en modifiant les attitudes tout en favorisant le développement d’habiletés de communication et de résolution de problèmes et en encourageant les comportements de sollicitation d’aide. Au Québec, notons entre autres le programme ViRAJ (Lavoie, Vézina, Gosselin, & Robitaille, 1994; Lavoie, Hotton-Paquet, Laprise, & Joyal Lacerte, 2009), qui s’adresse aux jeunes de 14-15 ans et aborde le contrôle au sein du couple, en mettant l’accent sur la violence psychologique et la violence sexuelle. Une adaptation d’un tel programme de prévention ayant donné lieu à des effets probants pourrait cibler le risque de revictimisation chez les adolescents ayant été victimes d’agression sexuelle. Ainsi, les interventions visant les jeunes victimes d’agression sexuelle – souvent dispensées en modalité de groupe - pourraient intégrer une composante préventive afin d’optimiser les changements au plan des attitudes face à la violence et aussi afin d’aider les jeunes à reconnaître et agir face aux situations de coercition. Hébert et al. La présente étude comporte certaines limites. D’abord, les analyses réalisées n’ont pas tenu compte de la sévérité ni du type de violence subie. Par ailleurs, l’instrument utilisé pour évaluer la violence dans les relations amoureuses – tout comme la majorité des outils actuellement disponibles – ne permettait pas de cerner le contexte des gestes subis. De plus, la mesure utilisée n’a pas considéré la présence de violence sexuelle au sein des relations amoureuses, alors que cette forme de victimisation semble relativement fréquente chez la population adolescente (Van Camp et al., soumis). Finalement, le devis transversal de l’étude ne permet pas d’apprécier la temporalité des variables évaluées. Les études futures devront s’appuyer sur un devis longitudinal afin d’explorer l’évolution des trajectoires de symptômes du TSPT chez les adolescentes victimes d’agression sexuelle. Ce type d’approche permettrait notamment de discerner si les symptômes du TSPT sont des conséquences suivant la violence dans les relations amoureuses, et d’explorer le possible rôle médiateur du TSPT face au risque de revictimisation. Les symptômes d’hyperéveil, d’intrusion et d’évitement associés au TSPT pourraient interférer avec la capacité des jeunes à reconnaître les situations à risque et à se protéger de situations potentiellement violentes. En fait, une analyse suggère que la dimension de l’hyperéveil est l’élément-clé qui agit comme médiateur du lien entre l’agression sexuelle et la revictimisation à l’âge adulte (Risser, Hetzel-Riggin, Thomsen, & McCanne, 2006). Cette possibilité devra être évaluée auprès d’échantillons d’adolescents. Finalement, les études futures devront explorer les possibles facteurs de résilience qui expliquent pourquoi certaines adolescentes victimes d’agression sexuelle réussissent d’une façon ou d’une autre à « éviter » une trajectoire de revictimisation. En conclusion, les adolescentes ayant vécu une agression sexuelle sont nombreuses à rapporter des expériences de victimisation dans le cadre de leurs premières relations amoureuses, et ces expériences semblent contribuer à la sévérité des symptômes du TSPT. Les approches d’interventions devront tenter d’innover afin d’éviter les trajectoires de revictimisation chronique chez cette clientèle vulnérable. Journal International De Victimologie 11(2) VRA chez les adolescentes AS References American Psychiatric Association. (2000). Diagnostic and statistical manual of mental disorders (4th ed., text revision). Washington, DC: Author. Arata, C. M. (2002). Child sexual abuse and sexual revictimization. Clinical Psychology: Science and Practice, 9(2), 135-164. Archer, J. (2000). Sex differences in aggression between heterosexual partners: A metaanalytic review. Psychological Bulletin, 126(5), 651-680. Banyard, V. L., Arnold, S., & Smith, J. (2000). Childhood sexual abuse and dating experiences of undergraduate women. Child Maltreatment, 5(1), 39-48. Boney-McCoy, S., & Finkelhor, D. (1995). Prior victimization: a risk factor for child sexual abuse and for PTSD-related symptomatology among sexually abused youth. Child Abuse & Neglect, 19(12), 1401-1421. Brabant, M.-E., Hébert, M., & Chagnon, F. (2012). 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Tableau 2 Fréquence des évènements stressants et niveau de bouleversement rapporté par les participantes Niveau de bouleversement Fréquence (1 - 4) Événement % M (E.T.) Maladie ou accident ayant nécessité ton hospitalisation 35,6% 2,48 (1,19) Maladie ou accident ayant nécessité l'hospitalisation d'un de tes 43,1% 2,84 (0,93) parents Trouble de santé mentale chez un membre de famille 28,8% 2,71 (0,96) Problème d'argent 35,6% 2,73 (1,04) Séparation ou divorce des parents 72,6% 2,45 (1,24) Décès d'un membre de la famille 64,4% 3,23 (0,94) Violence conjugale physique 39,7% 3,00 (1,22) Violence conjugale verbale 63,0% 3,16 (0,95) Violence physique 35,6% 3,54 (0,71) Violence verbale 53,4% 3,38 (0,78) Violence entre les enfants 46,3% 2,72 (1,03) Agression sexuelle vécue par un autre membre de famille 38,4% 3,19 (1,04) Incarcération d'un membre de famille 38,4% 2,14 (1,11) Alcoolisme dans famille 63,9% 2,82 (1,07) Abandon des enfants par un des parents 42,5% 3,19 (1,01) Placement 60,3% 3,09 (0,96) Témoignage au tribunal 41,1% 2,47 (0,94) Témoignage à la police 74,0% 2,82 (1,05) Journal International De Victimologie 11(2) VRA chez les adolescentes AS Tableau 3 Prévalence des différentes formes de victimisation par le partenaire actuel Violence psychologique T'insulter, sacrer, hurler, crier après toi Lors d'un désaccord, quitter les lieux en montrant sa frustration ou faire quelque chose pour te contrarier Te traiter de noms (comme laide, grosse) ou détruire quelque chose qui t'appartenait Menacer de te frapper, menacer de te lancer un objet Au moins un épisode de violence psychologique Violence physique Lancer un objet pouvant te blesser, tordre ton bras ou tirer tes cheveux Te pousser ou bousculer, t'agripper brusquement Te gifler Te menacer avec un couteau ou une arme, te donner un coup de poing Tenter de t'étrangler ou te projeter brutalement contre le mur Te battre ou te brûler ou t'ébouillanter volontairement Te donner un coup de pied Au moins un épisode de violence physique Blessures Te faire un bleu, une ecchymose ou une petite coupure suite à une bagarre Ressentir une douleur physique jusqu'au lendemain suite à une bagarre T'évanouir suite à un coup sur la tête Avoir besoin d'une visite chez le médecin, suite à une bagarre Avoir subi une fracture à la suite d'une bagarre Au moins un épisode de blessures Journal International De Victimologie 11(2) n % ayant vécu au moins un épisode 21 37 28,8 50,7 15 20,5 13 17,8 38 52,1 7 9,6 9 7 4 12,3 9,6 5,5 3 2 5 4,5 2,7 6,8 14 19,2 8 11,0 11 15,1 1 4 2 1,4 5,5 2,7 13 17,8 Hébert et al. Tableau 4 Résultats de la régression logistique Prédicteurs B -0,13 SE 0,20 Wald 0,41 dl 1 p ns Nombre d’évènements vécus -0,02 0,08 0,08 1 ns 0,98 Niveau de bouleversement 2,31 0,71 10,75 1 0,001 10,13 Victimisation dans la relation amoureuse 1,31 0,59 4,90 1 0,05 3,72 Âge Journal International De Victimologie 11(2) Rapport de cote 0,88