Du côté d`EADS-ST : Bruno Langlois

Rencontre
Du côté d’EADS-ST :
Bruno Langlois
Depuis novembre 2005, les activités d'intégration des moteurs à propergol
solide d'Ariane 5 ont été réorganisées. La société EADS-ST étant devenue,
depuis janvier 2006, le "premier contractant" dans l'organisation
industrielle relative à la fabrication du lanceur Ariane, elle a transféré ses
activités d'intégration étage à Europropulsion.
Interview de Bruno Langlois, Chef de l'établissement Guyane d'EADS-ST.
Latitude 5 : Comment sont organisées les activités
d'intégration des étages d'accélération à poudre (EAP)
en Guyane ? Qui fait quoi ?
Bruno Langlois : Il faut savoir que le schéma d'organisation
entre nos activités et celles d'Europropulsion a profondément
changé depuis l'année dernière. Jusqu'à fin 2005, l'intégration des
étages d'accélération à poudre d'Ariane 5 était organisée de la
façon suivante : Europropulsion récupérait la tuyère et les
segments qu'il assemblait pour produire les moteurs à
propergol solide (MPS). Ensuite, EADS préparait puis intégrait
les jupes et les systèmes électroniques de pilotage et télémesure
et réalisait les essais avant de livrer les EAP.
Dans ce schéma, Europropulsion avait un contrat avec
Arianespace pour la réalisation des MPS. Elle livrait donc les
moteurs à l'opérateur de lancement qui les confiait ensuite à
EADS pour la réalisation des EAP. Nous avions donc nous-même
un contrat avec Arianespace pour la réalisation des étages.
L5 : Et aujourd'hui ?
B. Langlois : Aujourd'hui, EADS a transféré son activité
d'intégration étage à Europropulsion qui est désormais
quasiment responsable de l'ensemble de la production des
étages. Quasiment car nous avons encore conservé, pour
l'instant, l'activité liée aux essais de fonctionnement et
d'équipement des jupes. Mais ces activités seront également
transférées à Europropulsion dans quelques mois.
L5 : Pourquoi ce changement d'organisation ?
B. Langlois : C'est, dans un premier temps, une question de
rationalisation industrielle. Nous étions deux intervenants au
Bâtiment d'intégration propulseur, ce qui compliquait parfois la
gestion des plannings.
Par ailleurs, nous devions également faire face à un autre
changement, capital dans l'organisation industrielle de
production des lanceurs, à savoir le fait qu'EADS devenait, à
24 / LATITUDE 5 / N°71 / JANVIER 2006
compter de janvier
2006, le "Prime
Contractor" dans cette
Bruno Langlois
organisation.
Cela signifie qu'EADS est
désormais responsable du lanceur dans son ensemble. Nous
achetons les moteurs Vulcain à la Snecma et les EAP à
Europropulsion et réalisons l'intégration complète du lanceur
avant de le livrer, en sortie de BIL (Bâtiment d'intégration
lanceur) à Arianespace.
L5 : Comment s'est déroulé ce transfert d'activité ?
B. Langlois : C'est un changement que nous préparons déjà
depuis plus d'un an et demi. Nous avons donc mis en place un
plan d'écolage, avec des formations spécifiques pour
accompagner Europropulsion dans cette reprise d'activités.
Certains de nos salariés ont également choisi d'intégrer les
effectifs d'Europropulsion pour y poursuivre leurs activités
d'intégration étage. De notre côté, nous avons recentré nos
efforts sur les activités d'intégration lanceur
En tant qu'architecte industriel lanceur, depuis le début du
programme Ariane, EADS-ST a développé, au sein de ses
équipes, des savoir-faire et des compétences qui étaient, jusqu'à
présent, mises à la disposition d'Arianespace pour la mise en
œuvre du lanceur. Désormais, nous avons la responsabilité de
cette mise en œuvre jusqu'au transfert du lanceur au bâtiment
d'assemblage final.
Cette réorganisation ne concerne finalement que les activités
de production car la conception reste, comme par le passé, sous
la responsabilité d'EADS qui gère notamment toutes les fiches
d'anomalie émises pendant la campagne de préparation.
Enfin, et c'est là l'autre grande nouveauté de cette
réorganisation, l'activité autorité technique lanceur, qui est sans
doute la moins visible mais certainement pas la moins
importante, a également été confiée à EADS.
Transfert d’un EAP, du batiment d’intégration propulseur (BIP)
au batiment d’intégration lanceur (BIL).
LATITUDE 5 / N°71 / JANVIER 2006 /
25