EADS Astrium : Action - Le Centre Spatial Guyanais
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EADS Astrium : Action - Le Centre Spatial Guyanais
Des partenaires EADS Astrium : Action ! EADS Astrium vit une époque charnière et change de stratégie interne. Depuis octobre 2006, l'architecte et Maître d'œuvre du lanceur Ariane a choisi un homme étonnant, pour ne pas dire détonnant, pour gérer sa filiale implantée sur le Centre Spatial Guyanais depuis plus de dix ans, mais également pour superviser la production. Homme de terrain et d'action, Gilles Benedek s'est donné les moyens de réaliser son rêve : participer à l'aventure Ariane. L 'histoire de Gilles Benedek n'est pas un conte pour enfants, et pourtant un détail de son jeune âge est resté ancré pour guider sa vie : "petit, je regardais une émission sur les débuts d'Ariane en me disant que c'était ce que je voulais faire ". C'était dès lors décidé. DUT en génie mécanique en poche, Gilles entame sa carrière professionnelle au CNRS avant d'intégrer l'établissement SEP de Vernon puis l'Aérospatiale aux Mureaux en 1982. Après douze années pour Cryospace (GIE Air Liquide/Aérospatiale) comme ingénieur soudeur, Gilles rejoint son groupe qui deviendra EADS /Astrium. En Guyane depuis cinq ans en tant que Responsable de l'intégration des Etages d'Accélération à Poudre (EAP), son rôle est revu notamment pour appliquer la décision de transférer les activités EAP à Europropulsion. Le 15 octobre 2006, il prend la tête d'EADS Astrium Kourou. "A présent -et c'est une grande nouveauté chez nous- le Directeur est également responsable de la production et de l'intégration pour les équipes locales. La transmission à Europropulsion est effective au 1er janvier 2007 mais nous les accompagnons jusqu'à ce qu'ils soient autonomes. Nous mettrons en place une cellule qui réceptionnera les EAP pour assurer à Astrium la qualité du produit réalisé par Europropulsion. Pour cela, nous cèderons le BPE (Bâtiment de Préparation Etage) à Europropulsion en juillet 2007, pour se réinstaller dans les locaux mis à disposition par Arianespace sur les Ensembles de Lancement Ariane " explique le nouveau directeur. Dans ces conditions, et comme le détaille Gilles, l'intégration lanceur devient la priorité n°1 :"2006 a été une bonne année pour mettre en place notre organisation, mais notre objectif est plus important : nous visons une intégration au BIL (Bâtiment d'Intégration Lanceur) en 19 jours à fin 2008, contre 22 actuellement et 28 au début 2006. Ce gain de temps sur l'ensemble du plan d'opérations est rendu possible en limitant certaines contraintes et en réduisant certains cycles, donc en modifiant notre organisation et en développant la co-activité. Je connais bien les équipes comme celles de Snecma ou d'Arianespace, et nous sommes vraiment dans une période 8 / LATITUDE 5 / N°77 / JUILLET 2007 de transition, durant laquelle nous devons apprendre à travailler ensemble avec une nouvelle donne économique. Nous avons déjà réalisé deux réductions successives de 34% sur le coût des EAP et nous devons continuer pour assurer la compétitivité d'Ariane et livrer notre client Arianespace à l'heure ". Soit. Mais le facteur humain ne risque-t-il pas de "gêner" cette collaboration ? "J'ai souvent été confronté à des situations comme celle-ci, où la communication entre les équipes n'est pas évidente. Aujourd'hui, nous sommes une société franco-allemande, et la symbiose entre les équipes pour l'intégration du lanceur s'impose : il s'agit de brasser les compétences pour développer des synergies. Je pense être un homme de dialogue, essayant d'intervenir avant les conflits. Autre projet, je dois redéployer les équipes EADS chez Arianespace et les relations doivent être au beau fixe : nous sommes tous là pour le lancement ". Enfin, l'établissement étant classé Seveso II, précisons que Gilles est en relation avec le CNES/CSG et la Sauvegarde sur les risques pyrotechniques, et tout particulièrement débordants (qui peuvent impacter d'autres zones). "Nous travaillons à la création d'une plateforme commune et conforme à la Loi spatiale actuellement en discussion chez nos parlementaires". C'est certain, Gilles est un homme déterminé et passionné. Si vous n'en étiez pas encore convaincu, demandez-lui ce qu'il pense de la Guyane. "J'ai trouvé en Guyane ce que j'étais venu chercher : une région très sympa et un travail exceptionnel. Je fais partie d'une association de quartier et me suis initié aux pêches locales pour satisfaire mon hobby. D'ailleurs j'étais compétiteur en métropole. Et je ne rate pas une occasion d'aller en carbet, même en saison des pluies. La Guyane, c'est vraiment "personne ne vous croira" !" 4 Par Karol Barthelemy