11 décembre 2015 Un aliment pour limiter la pollution des vaches
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11 décembre 2015 Un aliment pour limiter la pollution des vaches
8 VENDREDI 11 DÉCEMBRE 2015 PLOMBIÈRES - RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE Un aliment pour limiter la pollution des vaches La société Dumoulin adapte l’alimentation bovine pour réduire la teneur en méthane des flatulences A lors que nous arrivons au terme de la COP21, l’entreprise agroalimentaire Dumoulin, spécialisée dans la fabrication de nourriture pour animaux, veut montrer l’exemple et apporter sa contribution à l’effort climatique. La société, qui possède un site de production à Hombourg, sur la commune de Plombières, a adapté sa production en y incorporant de la graine de lin extrudée afin que les pets de nos vaches soient moins nocifs pour l’environnement. Le résultat ? 30 % de production de méthane en moins. porter de l’eau au moulin de l’effort climatique. Concrètement, l’entreprise, qui compte notamment un site de production implanté à Hombourg, sur le territoire de la mantes flatulences de nos bovins. Mais comment est-elle donc parvenue à ce résultat ? « Nous avons adapté l’alimenta- tion des bovins par l’incorporation entre autres de la graine de lin extrudée », explique Benoît Brouwers, administrateur délégué chez Demoulin. « C’est l’utilisation de plusieurs nutriments spécifiques (matières grasses, amidons) sous une forme adaptée (l’extrusion, c’est à dire une forte pression sur la graine à haute température pour en dégager la plus forte proportion d’huile) qui a permis de réduire la production de mé« On leur permet thane. » Pour savoir si cette solution une meilleure fonctionne, un essai scientidigestion et fique a été mené sur des tauLa Conférence de Paris sur le rillons en phase d’engraissechangement climatique, autreon agit au CRA-W à Libramont ment dit la COP21, touche à sa positivement sur ment, (centre wallon de recherches fin. C’est donc dans ce contexte que l’entreprise agroalimen- l’environnement » agronomiques). Celui-ci a abouti et ce, tout en préservant un taire Dumoulin, experte en nutrition animale qui fabrique commune de Plombières, pro- fonctionnement optimal du rudes aliments pour les bovins, pose une solution permettant men, le premier estomac des porcs, ovins, caprins, lapins, de diminuer de 30 % la produc- ruminants. Un autre essai du volailles et chevaux, a décidé tion de méthane rejeté dans même type a été effectué sur de montrer l’exemple et d’ap- l’atmosphère via les char- des vaches laitières à l’issue du- Une alimentation adaptée pour les bovins afin que leurs flatulences polluent moins. © DR quel on a observé une diminution de 15 % des émissions de méthane. « Outre son impact po- sitif sur l’environnement, cette solution est également meilleure pour la digestion des bovins », ajoute Benoît Brouwers. Notez encore que le procédé « ne coûte pas plus cher qu’avant pour les éleveurs. C’est même l’inverse. » Par ailleurs, ce projet d’adapta- Quel est l’impact pour l’environnement ? tion de l’alimentation bovine proposé par Dumoulin a remporté le 1er prix du « Défi Climat » organisé par Carrefour Belgique. RENAUD COLLETTE Dumoulin en chiffres Une incidence positive sur le climat 4 En quoi cette solution de diminuer la production de méthane chez les bovins a-t-elle un impact sur le climat ? Le méthane (CH4) est un gaz à effet de serre bien plus puissant que le CO2 (1 CH4 = 25 équivalents CO2). Et, on le sait, les gaz à effet de serre, composés essentiellement de vapeur d’eau, de dioxyde de carbone (CO2), de méthane (CH4), de protoxyde d’azote (NO2) ou encore d’ozone (O3), contribuent au réchauffement de la planète. Limiter la production du méthane a donc une incidence significative mais, surtout, positive sur le climat. « Si, par exemple, toutes les vaches laitières belges étaient nourries selon notre alimentation adaptée, il y aurait une réduction annuelle supplémentaire de 200.000 tonnes équivalents CO2. De quoi couvrir au total, viande bovine et vaches laitières confondues, plus de 9 % de l’objectif du secteur agricole belge pour Kyoto 2020 », déclare Benoit Brouwers. À l’heure où la Belgique a des émissions totales de 120 millions de tonnes de CO2, dont plus de 10 % sont issues de l’agriculture et de l’élevage, l’entreprise Dumoulin participe donc activement à la construction d’une société à faible émission de carbone. - Autant de sites de production que compte la société à Andenne, Courtrai, Moorslede et Hombourg. 200.000.000 € C’est le montant de l’impressionnant chiffre d’affaires réalisé par l’entreprise en 2014. 35 % Cela représente la proportion du chiffre d’affaires de l’entreprise réalisé à l’étranger grâce à l’exportation de ses marchandises dans les pays limitrophes et partout dans le monde. - RÉGION – AIDE MÉDICALE URGENTE Centrale 112 : « Le nombre de germanophones est satisfaisant » Le sujet du nombre de centralistes germanophones à la centrale 112 de Liège, qui reçoit tous les appels d’aide médicale urgente de la province, est revenu sur la table du Parlement germanophone. En cause, le questionnement d’une société de télévigilance allemande qui s’est étonnée dernièrement que son appel au 112 liégeois n’a pas été traité en allemand, la préposée germanophone étant justement occupée à autre chose à ce moment-là. La conversation s’était poursuivie en anglais, d’un commun accord, sans que cela ne compromette l’intervention des secours. « C’est un torrent dans un verre d’eau (sic), réagit Samuel Stipulante, responsable de la centrale 112. Nous avons à 90 % du temps SP22006100-JSN La centrale 112 compte assez de germanophones. © Archive VL ladie par exemple. Dans ce cas, on a une procédure back-up. On renvoie l’appel au dispatch de la police où il y a toujours un interlocuteur germanophone. Le cas que vous évoquez, c’est un appel parmi les 2.000 qu’on reçoit en 24 heures et parmi les quelque 700.000 appels traités par an ! » Le cabinet du ministre de la Santé de la Communauté gerun préposé germanophone dispo- manophone s’est inquiété de la nible. Les 10 % du temps, c’est situation et a reçu tous les apaiquand, comme tout le monde, ils sements désirés. « On a demandé ont des indisponibilités, pour ma- l’état du personnel germano- phone disponible au 112 et il est satisfaisant, réagit Robert Hagen, conseiller au cabinet du ministre Antoniadis. Ce petit souci est un cas isolé. Il n’y a plus eu de plaintes, signalements ou manquements au niveau linguistique depuis longtemps. On constate depuis quelques années que de gros efforts ont été faits. Je pense même que du personnel complémentaire va être engagé. » Pas d’inquiétude donc pour les appelants germanophones. Y.F. 8