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Blé propagand.a.normal clinic orgasm society dossier de presentation Blé clinic orgasm society Conception et direction artistique Ludovic BARTH & Mathylde DEMAREZ Collaboration à l’écriture et regard extérieur Marielle PINSARD Instructeurs Cédric COOMANS Adrien DESBONS Laura LABOUREUR Anne-Sophie STERCK Marguerite TOPIOL Lumières Marc LHOMMEL Et si la normalité provoquait l’impensable? Et si la normalité avait vidé à ce point le monde de substance et de sens que seule une catastrophe pourrait nous en délivrer? Cinq des sept protagonistes de cette performance ne conQDLVVHQW ULHQ GH OD ºFWLRQ TX±LOV YRQW LQWHUSUpWHU DYDQW le début de la représentation. Chacun reçoit via un casque audio les instructions quand aux répliques et aux actions qu’il ou elle doit exécuter, l’histoire se déployant sans qu’aucun d’entre eux ne puisse individuellement en mesurer les enjeux. Son Benjamin DANDOY Assistanat à la mise en scène Julie TREMOUILHE Interprétation Ludovic BARTH, Mathylde DEMAREZ et cinq inconnus volontaires 3URGXFWLRQ'LҬXVLRQ Pierre-Laurent Boudet – Entropie Production La première phase de recherche de Blé a été menée en collaboration avec Bruno BORSU, Adrien DESBONS, Lætitia EVENS, Jessica FANHAN, Alexis JULEMONT, Laura LABOUREUR, Baptiste MOULART, Julie SOMMERVOGEL, Yaël STEINMANN, Anne-Sophie STERCK, Marguerite TOPIOL et Sophie WARNANT. Production : Clinic Orgasm Society Coproduction : Théâtre Varia / Centre Dramatique (Bruxelles) ; Manège.Mons / Centre Dramatique (Mons) ; Le Grand Bleu / ENPDA Région Nord Pas-de-Calais (Lille) ; Théâtre de la Balsamine (Bruxelles) ; Palais des Beaux-Arts (Charleroi). Avec l’aide : du Centre des Arts Scéniques (CAS), de Wallonie-Bruxelles International (WBI), de Wallonie-Bruxelles Théâtre et Danse (WBTD), du Service des Arts de la Scène du Ministère de la Culture de la Communauté Française – Service du Théâtre. le projet Blé est le second volet d’un triptyque sur la normalité. Dans cette proposition, nous envisageons la “normalité” sous l’angle de la banalité, c’est à dire comme un “ordre des choses” quotidien, forgé par les habitudes. Nous nous arrêtons sur cette normalité, qui passe la plupart du temps inaperçue, nous la scrutons jusqu’à en avoir les yeux qui piquent et que son évidence se brouille, un peu comme quand on s’amuse à répéter un mot encore et encore, jusqu’à se rendre compte à quel point au fond il est étrange. En un sens, l’écriture de ce spectacle s’apparente à de la programmation informatique. Nous créons une partition d’instructions (incluant d’une part les actions à réaliser et d’autre part le texte proprement dit, écrit en collaboration avec Marielle Pinsard) qui ne sont forcément jamais interprétées tout à fait de la même manière par chaque participant. Les facteurs de spontanéité et d’aléatoire sont déterminants puisque nous jouons sur un matériau humain. C’est extrêmement important pour dépasser le simple cadre G±XQHºFWLRQWKpkWUDOHVXUODQRUPDOLWpOHVSDUWLFLSDQWV paraissant toujours plus « normaux » que ne le pourraient jamais des comédiens professionnels. Blé raconte un dimanche ordinaire dans une famille “normale”, de 16h07 à 23h06. Les enfants jouent, la mère et le père vaquent à leurs occupations, la grand-mère arrive. On mange du gâteau, on regarde la télé en attendant le souper... Il ne se passe absolument rien de notoire, rien qui distingue vraiment cette journée de la précédente. Rien en tout cas qui en laisse présager l’issue fatale. Cette famille, sans être caricaturale, entretient en son sein des rapports harmonieux. Comme l’énoncent à plusieurs UHSULVHVOHVSDUHQWVF±HVWXQHIDPLOOH®VDQVFRQ»LWSDUticulier”. Ce qui nous intéresse en premier lieu, c’est de rendre visible et palpable l’étrangeté de cette normalité. Voilà pourquoi Blé repose sur un dispositif scénique très particulier : cinq des sept personnes sur scène sont de parIDLWVLQFRQQXVGLҬpUHQWVjFKDTXHUHSUpVHQWDWLRQ,OVQH connaissent rien de l’histoire qui se joue, ne se connaissent pas entre eux, et n’ont jamais fait de théâtre. Ils ont chacun un lecteur mp3 et un casque audio, par lequel ils reçoivent pendant toute la durée de la représentation des instructions précises sur ce qu’ils doivent faire ou dire. Chacun a sa partition unique d’instructions, qu’il est le seul à entendre. Il se trouve isolé du reste du monde, d’autant plus qu’avec son casque insonorisé, il ne perçoit rien (ou presque) de l’extérieur. production/diffusion Marine Fontaine [email protected] +32 (0)485 79 55 03 +33 (0)6 25 05 05 50 le spectacle Au départ, cette réalité, assez proche de la nôtre, semble très familière. Cinq personnages tout à fait banals sont plongés dans des situations de vie quotidienne complètement plates. Les relations humaines et familiales nous apparaissent avec une étrangeté troublante et comique, dans un hyperréalisme où le temps du plateau devient performatif. Le public est d’emblée au courant du procédé mis en jeu mais il n’entend pas les instructions données. Il est le seul à pouvoir capter la cohérence de l’histoire, car lui seul a une vue d’ensemble. Les participants restent dans leur bulle. Au fur et à mesure que la pièce se déroule, ils y plongent de plus en plus profondément, en ayant d’autant moins la possibilité de comprendre ce qu’il se passe. Un tel procédé donne de fait à chaque participant une présence troublante autant que comique. En fait de présence, nous devrions plutôt parler d’absence. L’attention que chacun doit mettre pour écouter et répondre aux instructions le met dans la même position que s’il était suspendu à son téléphone. Dans l’univers qui se déploie sur scène, les actions les plus banales deviennent captivantes, les mouvements les plus anodins deviennent bizarres, les situations quotidiennes les plus “normales” prennent un poids et une densité inhabituels. C’est dans les cinq dernières minutes du spectacle que se UpYqOHHQWLqUHPHQWODMXVWLºFDWLRQGXGLVSRVLWLIVFpQLTXH /HVSHFWDWHXUGpFRXYUHTXHFHGLPDQFKHOjjKOHºOV Andy a ouvert le feu avec un fusil à pompe sur toute sa famille, pour une raison incompréhensible. Puis il a retourné l’arme contre lui. Tous sont morts, sauf les parents qui s’en sont miraculeusement (ou malheureusement) sortis, et n’ont été que blessés. Ce sont ces parents désespérés (joués par les deux comédiens) qui, comme ils l’annoncent au début de la pièce, font la reconstitution de ce dimanche fatidique pour comprendre ce qui a pu arriver. Ne pouvant admettre, et encore moins DFFHSWHUTXHOHXUºOVDLWSXFRPPHWWUHFHWWHWXHULHLOV sont persuadés qu’ils ont été victimes d’un complot venu de l’extérieur. Ils fouillent, encore et encore, dans les moindres détails de cette journée pour trouver des signes, sinon des preuves, de ce complot. Est-ce un mécanisme de survie pour ne pas sombrer dans la folie, ou une manière de livrer leur désarroi au reste de l’humanité ? Ou bien encore une façon de dire que ça aurait pu arriver à n’importe quelle autre famille que la leur, qu’ils sont normaux, qu’ils ont tout “fait juste” ? Aucune raison ne pouvant expliquer valablement ce qui a conduit à la fusillade, la pièce insinue, tout en laissant la question ouverte, que le vrai coupable est peut-être la normalité elle-même – ou plus précisément l’oppression de la normalité –. Au-delà du fait divers, Blé cherche à faire résonner une névrose de notre société, empêtrée dans la consommation, la course à la technologie, l’accumulation d’argent comme signe GHUpXVVLWHODVXULQIRUPDWLRQODGLҬLFXOWpG±LQYHQWHUGH nouvelles utopies et le sentiment d’impuissance face aux dérives du capitalisme. Nous continuons à jouer notre rôle quotidien, en “gestionnaires” de notre vie, avec la crainte GLҬXVHGHQHSOXVHQrWUHGpMjTXHOHVVSHFWDWHXUV Quoi qu’il en soit, Blé reste délibérément énigmatique, tant sur le fond que sur la forme. Il est un objet scénique bizarre, drôle et glaçant, livré de façon brute au public. Tout en faisant le constat d’un mal-être qui nous ronge, il pose un certain nombre de questions troublantes, laissant le soin au spectateur d’y apporter ses propres réponses. production/diffusion Marine Fontaine [email protected] +32 (0)485 79 55 03 +33 (0)6 25 05 05 50 production/diffusion Marine Fontaine [email protected] +32 (0)485 79 55 03 +33 (0)6 25 05 05 50