Marre de la Grèce: Parlons du sujet dont personne ne parle, la

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Marre de la Grèce: Parlons du sujet dont personne ne parle, la
Marre de la Grèce: Parlons du sujet dont
personne ne parle, la Chine.
Tout le monde sait que la Chine vient de connaitre un Krach boursier et les journaux se sont fait
une joie de répercuter la nouvelle. Ceci étant acquis, je vais poser une question aux lecteurs:
quelle est la performance du marché Chinois (Shanghai -Shenzhen depuis un an,
compte tenu de ce Krach ?
-10 % ?, -20 % ?-30% ?
Réponse : +91 %
Des Krachs à + 91 %, on en redemande !
Plus sérieusement, l’indice des valeurs Chinoises cotées à Hong-Kong, le China Enterprises Index,
que le monde entier peut acheter librement est en hausse de 9 % sur les 12 derniers mois en
dollars US et de 31 % en Euro, après ce Krach.Ce qui me parait bien. Essayons de résumer ce qui
s’est passé exactement pour mieux comprendre.
Pour être bref: en Avril 2015, les bourses Chinoises se sont littéralement envolées, l’indice des
valeurs Chinoises cotées à Hong-Kong (le moins volatil de tous les indices Chinois) passant de
12000 à 15 000 en un mois, pour retomber à 12000 en Juillet.
Donc nous avons eu un mois d’euphorie, corrigé dans les trois mois qui ont suivi et nous nous
retrouvons là où nous étions au début de l’année.
Dans le fond, il ne s’est pas passé grand-chose…
Il n’en reste pas moins que la brutalité du mouvement et les commentaires que ce Krach a
entrainé m’amènent à faire un certain nombre de remarques.
Question : Qu’est qui a amené cette hausse brutale ? Réponse : La perspective que la monnaie
Chinoise, le Yuan, devienne convertible et rentre comme composant dans les fameux DTS.
Je m’explique.
Les Droits de Tirages Spéciaux ou DTS sont une moyenne pondérée par leur utilisation dans le
commerce international de quatre monnaies : Dollar, Euro, Livre Sterling et Yen et sont gérés par
le FMI. Pour faire bref, ces quatre monnaies sont celles qui sont autorisées par le FMI pour solder
les transactions que les pays peuvent avoir lui et donc sont privilégiées dans la constitution des
réserves de change par tous les autres pays.
Or le Yuan Chinois devrait rentrer dans ce club très fermé la fin de cette année ou au début de
l’année prochaine et donc la demande pour le Yuan va augmenter de façon significative.
Cette monnaie du coup pourrait monter et les taux d’intérêts en Chine baisser, ce qui serait tres
favorable au marché des obligations Chinoises ou internationales cotées à Hong-Kong (les
fameux Dim Sum bonds).
Mais il y a plus. Très rapidement la monnaie Chinoise deviendrait convertible, ce qui permettrait
au monde entier d’acheter des actions Chinoises… Or la capitalisation boursière de la Chine doit
être aujourd’hui la seconde du monde. A ce moment là, tous les fonds indiciels seront obligés d’en
acheter, ce qui créera une demande immense et donc ces actions vont monter très fortement.
C’est sur ce raisonnement, que j’ai tenu ici d’ailleurs, que les actions Chinoises ont explosé à la
hausse en Avril et il reste valable bien entendu.
Mais les deux grandes sociétés qui calculent les grands indices internationaux, FT et MSCI ont fait
savoir en Mai que certes elles incluraient les valeurs Chinoises dans les indices, mais avec une
sage lenteur, doucement, doucement …
Et comme tous les operateurs Chinois avaient acheté sur marge (c’est-à-dire en empruntant
l’argent nécessaire à ces achats), en espérant bien sur revendre leurs titres à des fonds indiciels
d’ici à la fin de l’année, ils se sont retrouvés sans les acheteurs qu’ils espéraient voir surgir et ont
donc été obligés de revendre à …d’autres Chinois, qui ne se précipitaient pas pour acheter.
D’où le Krach en Juin Juillet, qui a été sévère…Mais il y a Krach et Krach
Dans ma carrière, j’ai connu deux sortes de Krach.
1. Ceux qui étaient parfaitement justifiés comme 1974 ou 2008. Dans ce cas, il est
urgent de ne rien faire, sauf si l’on est investi bien sûr (auquel cas il faut vendre en
prenant ses pertes) et d’attendre sagement que les événements se passent. Apres la
phase initiale d’un Krach justifié, il faut bien se garder d’acheter. Du Krach, on va
passer à la lente dégringolade, ce qui est bien plus usant et peut prendre de 12 à 18
mois.
2. Ceux qui étaient la conséquence d’un phénomène technique interne au marché
comme en 1987. Ce Krach fut déclenché par la croyance qu’il était devenu possible
de s’assurer contre la baisse éventuelle des marchés grâce à un système
informatique appelée assurance de portefeuille. Ce système non seulement ne
marcha pas, mais surprise, surprise, il accentua les baisses et c’est simplement
quand les ordinateurs furent débranchés que la baisse s’arrêta…
La baisse Chinoise actuelle fait partie clairement de la deuxième catégorie.
Il s’agit d’une baisse consécutive à un accroissement de l’endettement en vue d’acheter des
actions, fondé sur la croyance que tout risque de baisse a disparu dans le marché. Dans ce
second cas cependant, les niveaux atteints après le Krach sont en général des niveaux d’achat.
Par exemple, après cette baisse, les grandes valeurs Chinoises cotées à Hong-Kong (c’est-à-dire
celles que les lecteurs de ‘IDL peuvent acheter) sont à moins de 10 fois les bénéfices tout en
offrant des rendements et des taux de croissance de leurs bénéfices très satisfaisants. Dans ce
cas de figure, il faut rapidement mettre en place des ordres « stupides » (parce que très inferieurs
au cours actuels, dans l’espoir d’être exécuté lors d’une vente forcée), à l’achat bien entendu et
sur les valeurs que l’on veut avoir sur le long terme et ne pas lire les journaux.
Quelques remarques supplémentaires.
Certes, la baisse en Chine a été sanglante, mais elle n’a eu un impact que ceux qui ont acheté en
Mai ou en Juin en s’endettant pour le faire, c’est-à-dire pas grand monde. Elle ne devrait donc avoir
aucun effet sur l’économie du pays.
Qui plus est, cette hausse et cette baisse n’ont touché que de petites valeurs spéculatives cotées à
Shenzhen que pas un étranger ne possède et beaucoup moins les grosses valeurs qui elles peuvent
être détenues par des non Chinois.
Enfin les autorités Chinoises ont immédiatement pris les mesures habituelles pour enrayer les ventes
dites «forcées »
Donc rien que de bien normal dans les événements du dernier mois en Chine.
Mais quelque chose m’a cependant surpris dans tout ce tohu bohu.
Toute la Presse Occidentale a fait ses gros titres et ses premières pages sur la baisse des
marchés en Chine, en expliquant que c’était le début de la fin et que l’économie de l’Empire du
Milieu allait s’écrouler.
Et la je ne comprends pas très bien, ou si je comprends, je n’aime pas ce que je comprends.
Les lecteurs de l’IDL savent que je peste depuis des années contre la destruction de nos
monnaies par nos banques centrales aidées par nos gouvernements. Or le seul pays qui est en
train d’essayer de créer une monnaie de qualité pour lutter contre ces tentatives de destruction
de sa monnaie est la Chine. Ce pays en effet est en train de se diriger à grand pas vers un régime
ou les taux d’intérêts et les taux de change seront régis par le marché tout en développant des
organismes internationaux pour concurrencer le FMI ou la banque Mondiale.
Clairement la Chine veut faire du Yuan un concurrent au Dollar, ce qui est pour une certaine
partie des classes dirigeantes Américaines une vraie déclaration de guerre.
Certes, je ne suis pas un grand partisan de la théorie des complots, mais il y a beaucoup de gens
dans le monde qui espèrent de tout cœur que l’expérience Chinoise va échouer.
Imaginons un instant qu’elle réussisse et la plus vieille loi mise à jour en économie se mettrait en
branle, je veux parler de la loi de Gresham : « la mauvaise monnaie chasse la bonne », ce qui
voudrait dire que de moins en moins de gens épargneraient en dollars et de plus en plus en
yuan.
Voila qui serait un vrai mouvement des plaques sismiques, dont chacun sait qu’ils déclenchent de
grands tremblements de terre.
Et donc je pense réellement que les forces considérables qui ont organisé chez nous les
expériences monétaires dont nous souffrons actuellement espèrent de tout cœur que l’expérience
Chinoise de retour à une monnaie saine va échouer.
Pour parler brutalement, si l’expérience Chinoise réussit, l’autre échouera. C’est aussi simple que
cela.
Ce qui m’amène à la conclusion boursière (on ne se refait pas).
A mon avis, l’expérience monétaire Chinoise va réussir et la notre échouer puisque la première
est fondée sur la réalité de ce qu’est vraiment une monnaie et que la deuxième nie cette réalité
Et donc, épargnants de tous les pays, unissez vous, vous n’avez que vos chaines à perdre et cap
à l’Est.
De la nécessité des institutions
Replaçons-nous juste après la seconde guerre mondiale. Pour éviter le retour de conflits aussi
destructeurs que celui dont le monde venait de sortir, les États-Unis prennent la décision
d’essayer de structurer la sphère internationale grâce à une série d’Institutions. Tour à tour voient
le jour : les Nations Unies, le FMI, la banque mondiale, les accords de Bretton-Woods, puis plus
tard, l’OTAN.
1. Les Nations Unies, c’était l’organisation politique censée fournir à tout moment un lieu où des
conversations pouvaient se tenir à l’abri des regards indiscrets pour désamorcer les conflits
potentiels.
2. Le FMI , c’était la structure qui permettait de traiter de la façon la plus rationnelle possible les
problèmes que posent toujours la faillite d’un Etat, en essayant d’éviter dans la mesure du
possible le recours au protectionnisme, grand responsable de la crise des années 30.
3. La Banque Mondiale, c’était l’outil qui allait permettre aux pays qui souffraient d’une épargne
insuffisante d’obtenir des prêts leur permettant de se développer.
4. L’Otan, c’était l’alliance militaire offensive et défensive entre les USA et beaucoup de pays
Européens qui garantissait que si l’un de ces pays était attaqué, les USA entraient en guerre
immédiatement contre l’agresseur. Pour que tout cela fonctionne, il fallait bien sur que les USA
acceptent de remplir les responsabilités de l’Hégémon et ces responsabilités reposaient avant
tout sur une gestion saine du dollar, la monnaie US. Une première fois dans les années 70 et une
deuxième fois depuis 2002, les autorités Américaines ont cependant fait passer l’intérêt à court
terme des USA devant leurs responsabilités de puissance dominante. Et du coup, le système mis
en place après la guerre se défait et le monde international retourne à l’anarchie.
Et c’est la que la Chine entre en jeu, car s’il y une chose que Chinois détestent plus que tout c’est
bien l’anarchie. Les lignes de force de ce redéploiement ont été fort clairement précisées il y a
quelques temps déjà. Mais les intentions sont une chose, la réalisation une autre. Le Pouvoir dans
l’Empire du Milieu est en train d’arriver à la phase des réalisations concrètes.
• Pour remplacer le FMI, la banque centrale Chinoise, riche de 5000 milliards de dollars de
réserves de change signe avec qui le veut des accords de swaps qui permettront à tout Etat en
difficulté de trouver une source de financement en cas de problèmes temporaires.
• La Banque Mondiale se verra concurrencée par une « banque Asiatique pour les infrastructures
», dont la majorité du capital sera détenue par la Chine. Mais le reste du capital sera détenu par
des autres pays Asiatiques, et même, suprême habilité, par des pays non Asiatiques. Déjà, la
Grande -Bretagne a annoncé son intention de souscrire, rapidement suivie par l’Australie et la
Corée du Sud, et ce malgré les pressions immenses effectuées par les États-Unis pour que ces
pays, et bien d’autres s’abstiennent. Quand La Grande-Bretagne et l’Australie « y vont », cela
veut vraiment dire que l’Administration Obama n’a plus aucune crédibilité. Si le Japon venait à
signer, il s’est agirait la d’une défaite sans précédent pour la Diplomatie Américaine..
Et en ce qui concerne le dollar, une nouveauté pratique se profile. Le rôle du dollar en tant que
moyen de paiement international est terriblement conforté par le système de paiement
électronique appelé » Swift » qui relie toutes les banques du monde entre elles, et ce système
est centré sur le dollar. Pour passer du yen à l’Euro, on passera du yen au dollar et du dollar à
l’Euro. Ce qui veut dire que toutes les transactions se nouent et se dénouent aux USA. Cela donne
à la justice Américaine une espèce de privilège d’extra-territorialité que l’on a bien vu à l’œuvre
au moment de l’amende infligée à la BNP. En quelques sortes, celui qui contrôle les tuyaux
contrôle les paiements et à une information parfaite sur ce que font ses concurrents.
Et bien, les Chinois vont lancer fin Décembre un système de paiement alternatif, centré sur le
Renminbi. Ceux qui veulent laisser dans l’ignorance les autorités Américaines passeront par ce
nouveau système, ceux qui veulent laisser dans l’ignorance les autorités Chinoises passeront par
l’ancien. Ce sera à tout un chacun de décider par quel » big brother » il préfère être martyrisé.
Avoir le choix du tortionnaire est déjà un progrès. Nous sommes donc en train de voir émerger un
nouvel appareil institutionnel, centré sur la Chine et non plus comme l’ancien, sur les USA.
La condition sine qua non pour que ce système fonctionne suppose que le Yuan (Renminbi) reste
une monnaie forte et que la consommation interne Chinoise devienne le moteur de la croissance
de ce pays, remplaçant les exportations, ce qui suppose l’abandon de son modèle mercantiliste
par la Chine, ce qui est déjà largement le cas. Le seul inconvénient est bien sur que ceux qui ont
toujours vécu dans une position de monopole s’accommode mal en général de l’apparition d’une
concurrence et peuvent avoir recours à la force pour essayer de maintenir le Statut- Quo Ante. Et
du coup, toute l’Asie qui voit arriver des tensions entre États Unis et Chine s’arme à qui mieux
mieux. Regardez les budgets d’armement en Corée, au Japon, en Inde, à Taïwan, à Singapour, aux
Philippines, en Indonésie….
Tout cela amène à deux conclusions :
-La première, qui est positive, est qu’un nouveau système de coopération internationale est en
train de voir le jour, ce qui est toujours une bonne chose.
– La deuxième, plus inquiétante, est que cette émergence frappe de plein fouet les intérêts des
Américains qui d’un côté ne veulent plus assurer les charges de l’ Hégémon, et de l’autre ne
veulent pas que l’on chasse sur des terres qu’ils laissent en déshérence. Le remplacement d’un
empire par un autre n’est jamais une simple affaire. Bref, le résultat final est que nous allons avoir
une activité en Asie à la fois plus forte et moins volatile, ce qui devrait permettre une hausse des
marchés financiers, tout cela contrebalancé par un risque géopolitique plus important.
C’est mieux qu’en Europe ou les institutions inventées à la fin du XX eme siècle nous garantissent
une absence totale de croissance tout en entretenant un risque géopolitique qui ne cesse de
monter…
A mon avis, tout bien pesé, il vaut mieux avoir son argent en Asie.
Le monde en 2015 va avancer à des rythmes
différents
La dépendance des marchés à l’égard de la Fed n’a jamais été aussi forte. Il n’y a qu’elle
qui semble avoir le pouvoir de faire remonter les marchés avec des « mots ».Janet Yellen la
présidente de la Fed a expliqué qu’elle allait faire preuve de « patience avant de commencer à
relever ses taux ». Tout était dit, tous les marchés ont remonté, dont le CAC 40 qui s’est offert sa
plus belle séance de l’année en progressant de 3,3%. Si on voulait faire un jeu de mot on serait
donc dans un cycle de montagnes russes où
tout va très vite dans tous les sens…
Le retour à une situation ressemblant à celle de la fin des années 90 est souvent invoqué
par les stratégistes. La crise asiatique de 1997 suivie par le défaut de la Russie en 1998 sur fond
de baisse des matières premières. La catalyste avait été la faillite de « Long Term Capital
Management » victime de la crise russe. Il n’est pas inutile de rappeler les faits. Le fonds géré
par John Meriwether patron de LTCM, avait perdu 4Md$. Tout ce qui ne fallait pas faire avait été
mis en œuvre : levier non contrôlé (positions de 125 Md$ pour 4Md$ de fonds gérés… !), pas de
transparence vis-à-vis des prime brokers, conflit d’intérêt, mauvais process de risk management.
Au lieu d’en faire un exemple, la Fed demande à John Corzine Senior Partner de Goldman Sachs
d’organiser un sauvetage de 3,6 Md$ avec 13 banques: Bankers Trust, JP Morgan Chase,
UBS, Citigroup, Goldman Sachs, Merrill Lynch et Morgan Stanley. Elles prêtent 3,5Md$ qui
seront remboursés dans les quinze mois sans aucune perte. La seule banque ayant refusé de
participer au refinancement a été Bear Stearns que personne ne sauvera quelques mois plus
tard. Malgré cet accident gravissime, la grande majorité des produits financiers continueront
d’être bâtis avec un système qui sous évalue grossièrement le risque pour l’investisseur….
Le risque de défaut souverain de la Russie est moins fort aujourd’hui. Elle est peu
endettée (11,6% du PIB), mais les entreprises russes doivent verser 30Md€ en décembre et
130Md€ d’ici un an à des banques européennes et américaines alors qu’elles sont pénalisées par
la chute du Rouble et du pétrole. Selon des chiffres de la BIS qui datent de fin 2013, l’exposition
des banques étrangères à la Russie était de 219Md$ dont 5OMd$ dans les livres des banques
françaises notamment : Société Générale, BNP Paribas, Crédit Agricole. L’Autriche avec
Raiffeisen Bank est la plus exposée en pourcentage de ses engagements extérieurs. Il faudrait
encore ajouter à cette somme 151Md$ de dérivés, garanties et engagements divers. A suivre de
près….
La baisse du pétrole qui déstabilise les pays producteurs est interprétée comme une
baisse d’impôt massive pour les consommateurs des pays importateurs. On pourrait faire une
campagne de publicité sur le thème de « Deux barils pour le prix d’un ». Pour de nombreux
économistes, c’est de la bonne déflation et cela permet de résister au « diktat allemand sur
l’austérité ». C’est aussi un cadeau en trompe l’œil car en période de très faible inflation, cela
accroit le risque de déflation et menace la croissance.
Selon Anatole Kaletsky de GaveKal à Londres le baril pourrait historiquement baisser encore de 10
à 15%. En 1986 le baril avait baissé de 67%, en 1998 de 60%, en 2002 de 53% et en 2010 de
77%. Cela n’empêche pas Avi Salzman de Barron’s, le grand magazine boursier américain de
recommander cinq valeurs pétrolières à l’achat : Chevron, EOG Resources, Occidental
Petroleum, Royal Dutch Shell et Schlumberger…
En Europe, les raisons de s’inquiéter n’ont pas disparu. En plus de la situation en Russie
nous avons le problème des élections en Grèce. Partout la marge de manœuvre des politiques est
faible puisque les taux d’intérêts sont proches de zéro et que l’extrémisme progresse partout. Ils
vont continuer à se débattre face à une stagnation économique très dégradée qui alimente le
mécontentement social.
En France, la baisse du pétrole et de l’Euro permet de gagner un peu de temps.
Les dernières prévisions de l’Insee qui prennent en compte la dépréciation de l’Euro et la
chute du cours du pétrole permettent de revoir en légère hausse la croissance du PIB pour 2015.
Toutefois, le gouvernement est coincé entre une opposition à l’étranger qui trouve le rythme de
réformes beaucoup trop timide et une opposition intérieure qui n’adhère pas à sa politique. La
vague de faillites atteint maintenant les plus grosses entreprises. La liste des fleurons nationaux
que la France aura laissé partir s’est encore allongée cette année avec Alstom, après Péchiney,
Arcelor, Alcatel, Rhône Poulenc …. Les emplois publics continuent d’augmenter si l’on prend en
compte les contrats aidés
L’attractivité de la France est encore sévèrement notée par les investisseurs étrangers.
La gauche contrairement à son habitude aura tué la bourse de Paris. Dans le secteur de la
technologie, la capitalisation des vingt premières valeurs de technologie françaises ne pèse
même pas le milliard d’Euros ! Dans celui de la biotechnologie, Adocia brillante société lyonnaise
innovante dans le monde du diabète vient de conclure un accord avec l’américain Lilly qui
pourrait rapporter jusqu’à 570M$ !
L’immobilier en France a désormais une rentabilité négative. Heureusement rien n’empêche un
français d’investir en Allemagne. Il profitera d’un impôt sur le revenu de son placement inférieur à
20% pour une rentabilité de l’ordre de 4%. Il continuera certes à être assujetti à l’ISF, mais au
total sa situation sera meilleure que s’il avait investi en France.
Aux Etats Unis les perspectives économiques vont encore s’améliorer
La valorisation des actions américaines est encore raisonnable. pour le S&P 500 de 18x ,
un peu au dessus de la moyenne historique contre 30x en 2000 au moment où la bulle internet a
éclaté. Depuis 2011 on a assisté à une expansion du P/E (ratio cours/bénéfice) de 60%. Pour
l’année qui vient on devrait assister à une contraction de l’ordre de 10% compensée par une
meilleure croissance des résultats des entreprises.
Tout cela incite à rester encore investi sur le marché américain.
La Chine va profiter de l’affaiblissement de la Russie
La Chine va stabiliser sa croissance à un niveau moins élevé que ces dernières années.
Cependant, elle va profiter de la situation russe pour lui proposer des accords de swap de devises
contre la fourniture de pétrole à bon marché (autour de 50$ ?) sur le long terme. Cela serait
favorable aux actions chinoises et indiennes.
C’est désormais le coeur de l’Europe (France +
Allemagne) qui est malade….
La croissance en Europe a été médiocre avec + 0,2% pour la zone Euro au troisième
trimestre dont : + 0,3% pour la France, ce qui est une surprise, +0,1% pour l’ Allemagne et -0,1%
en Italie qui est nettement en récession, car Matteo Renzi n’a jusqu’à maintenant pas pu faire de
miracles.
Le coeur de l’Europe, c’est à dire la France et Allemagne est donc malade. En France, tous les
moteurs de la croissance sont en panne et elle continue à détruire des emplois. En Allemagne, on
assiste à la fin de la surperformance des actions allemandes. Les exportations qui étaient le grand
atout allemand deviennent une faiblesse. Le Conseil des Sages, constitué par cinq économistes
dont quatre libéraux, a d’ailleurs revu en baisse sa prévision de croissance pour 2015. Il fait
notamment remarquer que l’introduction d’un salaire minimum risque d’aggraver la situation en
matière d’emplois.
Les investisseurs constatent que les résultats des entreprises européennes sont presque tous
revus en baisse. Même si la baisse de l’Euro et du prix du pétrole ont redonné un peu de marge
aux sociétés, Air France a ainsi regagné 22% en bourse depuis un mois, le cycle des profits est
désormais très dépendant des Etats Unis. Pour relancer vraiment l’économie européenne jamais
la collaboration entre la France et l’Allemagne n’a été aussi nécessaire.
En France, « la macronisation » est en marche
La croissance de l’économie française a été un peu meilleure que prévu, grâce à une
consommation qui se tient assez bien, mais ce n’est pas encore la reprise, car les gros problèmes
restent l’investissement et la construction en recul de 3% sur un an. Cécile Duflot, notre ex
ministre du Logement et de l’Égalité des territoires, aura fait perdre un demi point de croissance
à l’économie française avec une politique totalement idéologique.
Jamais le moral des français n’a été aussi bas, selon un sondage réalisé par Gaël Sliman de
Odoxa , juste après la dernière intervention de François Hollande à la télévision. La pitoyable
cacophonie gouvernementale sur les hausses d’impôts en 2015 et la consternante affaire JouyetFillon ne vont pas arranger la situation.
Les banques ont dénoncé à juste titre la promesse rompue du gouvernement en matière de
stabilité fiscale. En ce qui concerne les retraites, le dossier Agirc Arrco devient explosif au
moment où il est envisagé que la caisse de retraite complémentaire des cadres puisse
disparaître !
Malgré le projet de Loi Macron présenté comme une « libéralisation » de plusieurs pans de
l’économie (professions réglementées, libéralisation des autocars, logement et urbanisme, travail
le dimanche ……) le compte n’y est toujours pas.
Les campagnes de communication orchestrées sur « l’attractivité de la France » pour montrer que
la France sait distribuer des subventions en matière de recherche sont exactes, sauf que tout
l’écosystème qui devrait ensuite accompagner les chercheurs et les entrepreneurs (capital risque,
capital investissement, capital développement et surtout fiscalité totalement confiscatoire, suivie
par l’ISF ….) est complètement dissuasif pour tous les acteurs. Il faut absolument changer de
rythme et très vite, car la France est en train de se vider de ses talents.
Tous les yeux sont désormais tournés vers la BCE pour qu’elle se lance à son tour dans une
politique de « Quantitative Easing ». Cette perspective rend Anatole Kaletsky de Gavekal à
Londres un peu plus optimiste. Pour lui, la paralysie politique qui existait en Europe et au Japon
est en train de se débloquer. Il en conclu que nous sommes probablement au début d’un nouveau
cycle de hausse des marchés.
Charles Gave fait remarquer que c’est toujours un mauvais signe quand on voit baisser le cours
des valeurs bancaires en même temps que les taux d’intérêts. Or, c’est très exactement ce qui se
passe en Europe. Ce qui le renforce dans sa conviction selon laquelle, en matière d’allocation
d’actif, la zone Euro n’est vraiment pas celle qu’il faut privilégier en ce moment.
Le Japon est statistiquement retombé en récession
Les derniers chiffres sont mauvais. Le PIB nippon a reculé pour le deuxième trimestre
consécutif. L’explication se trouve dans le fait que les salaires n’ont pas suivi la hausse de la TVA.
La confiance des consommateurs a baissé en octobre. Cela pourrait s’arranger avec la baisse du
prix du pétrole et la hausse de la bourse dont l’indice Nikkei se retrouve au dessus de 17000 pour
la première fois depuis sept ans.
Charles Gave est dubitatif sur les dernières statistiques japonaises. Il n’est pas convaincu que la
consommation et les investissements sont autant en retrait que ce disent les statisticiens. On
pourrait presque y voir une manoeuvre pour déclencher des élections anticipées.
Le Yen à 116 Y contre dollar est au plus bas depuis sept ans, Joyce Poon de Gavekal Hong Kong
estime que si la baisse se poursuit d’encore 20%, la Corée du Sud devra dévaluer à son tour le
Won. Elle pense toutefois que le Renminbi a peu de chances d’être dévalué, car cela diminuerait
les chances de la monnaie chinoise de devenir un jour une monnaie de réserve. Dans ce
dommaine le plus pessimiste est comme d’habitude Albert Edwards de la Société Générale qui
voit le Yen baisser jusqu’à 145 Y contre le dollar. Cela devrait déclencher, selon lui, toute une
série de dévaluations parmi les devises asiatiques.
Cela n’empêche pas Alicia Walker de GK Alpha Plus à Hong Kong d’identifier sur le marché
japonais des secteurs intéressants comme celui du vieillissement de la population. Parmi les
sociétés qu’elle trouve intéressantes figurent : Toyota, Panasonic, Cyberdyne, Daiwa House,
Fuji Soft (Palro robot qui assiste les personnes âgées pour faire de l’exercice).
L’énergie est aussi un domaine qu’il faut suivre de près. Le nucléaire va être relancé. La
production d’électricité et de chaleur à partir de l’hydrogène se développe rapidement. Le Japon
possède d’importantes réserves de « glace de feu » situées à 50km de l’ile Honshu. Les sociétés
les mieux placées pour en profiter sont : Kyocera, Chofu,Toyota, Tokyo Gas et Osaka Gas.
La Chine met en place méthodiquement son plan de reconquête de l’Asie
L’économie domestique ralentit mais la croissance chinoise reste sur une pente à 7,7% . Tom
Miller de GavKal à Pékin, observe que Xi Jinping président de la République Populaire de Chine,
met en place les instruments de sa stratégie de reconquête de son influence en Asie. La banque
de financement des infrastructures récemment créée a été dotée de 100 Md$ de fonds propres et
le fonds pour redévelopper « la route de la soie » disposera de 40Md$. Le transport par chemin de
fer plus rapide que le transport maritime et moins cher que le transport aérien jouera un rôle de
plus en plus important dans les liaisons entre la Chine et l’Europe.
Parmi les sociétés chinoises qui devraient en profiter figurent : Guangshen, China CNR
Corporation et surtout HollySys Automation Technologies qui fournit tous les systèmes
d’automatisation et de contrôle.
Le pétrole est le secteur le moins aimé des investisseurs en ce moment
Le cours du pétrole est en baisse de 30% depuis la mi juin. Il se retrouve au plus bas
depuis quatre ans. Il devient clair que Riyad a déclenché une guerre des prix pour affaiblir la
Russie et l’Iran et au passage ralentir le développement de la production de gaz de shiste et de
pétrole non conventionnel. C’est pourquoi l’Arabie Saoudite ne devrait pas réduire sa production
pour faire remonter les prix…
Ces périodes d’incertitudes entrainent toujours un retrait des investisseurs du secteur et une
grosse activité dans le domaine des fusions/acquisitions : dans les services pétroliers le
rapprochement entre Halliburton et Baker Hugues devrait créer un géant des services
pétroliers. Le secteur a baissé de 24% depuis le mois de juillet dernier.
Aux Etats Unis les autres grands acteurs du secteur sont : Schlumberger, Oil States
International, Oceaneering International, Patterson-UTI Energy, Pioneer Energy
Services et Basic Energy Services
En Europe, on devrait aussi assister à des opérations de consolidation parmi les sociétés
suivantes : Bourbon, CGG Veritas, Technip , Schoeller Bleckmann (Autriche), Saipem (Italie
/ENI=43%), Aker Solutions (Norvège), Fred Olsen (Norvège), Core Laboratories (Pays Bas),
Fugro (Pays Bas), SBM Offshore (Pays Bas), Seadrill (Bermude), Subsea 7 (UK),
A noter également l’offre de Cepsa en Espagne sur Salamander, société d’exploration active en
Indonésie ; l’ intérêt exprimé par ONGC Videsh en Inde pour augmenter sa participation dans
Tullow Oil en baisse de plus de 40% sur son plus haut de l’année ;
Cairn Energy qui a annoncé cette semaine une grosse découverte au Sénégal. A suivre ….
Stratégie Chinoise
Tout le monde connait la réponse de Chou En Lai à Malraux qui lui demandait quelles avaient été,
à son avis, les répercussions de la Révolution Française.
« Je ne sais pas, avait il répondu. Il est encore trop tôt … »
L’Etat Chinois existe sous une forme ou sous une autre depuis au moins 4000 ans, ce qui donne
un certain recul à ceux qui le dirige.Et il faut bien comprendre qu’une période se termine en
Chine, et qu’une autre commence. Et que donc les autorités sont en train de changer de
stratégie.Pour bien comprendre les enjeux en cours, il faut commencer par un constat, celui de la
situation mondiale dans laquelle la Chine va évoluer dans les années qui viennent.Sur le plan
technologique, le coût d’un robot dans les usines de Foxconn est en train de passer en dessous du
coût du travail en Chine.Or cinquante pour cent des exportations Chinoises sont faites par des
entreprises Européennes ou Américaines ayant des usines en Chine et ré exportant aux USA ou
en Europe. Ces usines vont donc fermer et ré ouvrir à Buffalo ou à Turin.Ce qui veut dire que le
modèle mercantiliste Chinois basé sur un coût du travail bas, une bonne infrastructure et une
force de travail docile et bien formé est obsolète et qu’il faut donc changer de modèle.
Et c’est ce à quoi le nouveau gouvernement Chinois s’attelle.
Un certain nombre de grandes directions ont été fixées par Pékin
·
Première direction.
La demande extérieure en provenance des USA et d’Europe va beaucoup baisser, à cause de la
technologie certes mais aussi à cause de l’appauvrissement de la classe moyenne dans ces zones
géographiques, résultat inévitable de politiques économiques et monétaires débiles. Conserver
une monnaie sous évaluée ne sert donc plus à rien, bien au contraire. Vendre à des gens qui
s’appauvrissent est rarement une bonne idée.La décision a donc été prise de transformer la
monnaie chinoise en une monnaie forte et de laisser les taux d’intérêts trouver leur niveau
naturel, ce qui est une façon de stimuler la consommation et l’épargne domestique, nouvelles
sources de croissance.
Il faut souligner ici l’incroyable flexibilité des autorités de l’empire du milieu. L’ancien modèle ne
marche plus.On en prend bonne note et on s’adapte, sans récriminations ni gémissements.
·
Deuxième direction.
La Chine, en raison de la politique de change précédente à d’énormes réserves de change qui
étaient investies en obligation américaines ou européennes qui ne rapportent plus rien.Et bien
comme la Chine a trop d’épargne, elle va devenir exportatrice de capitaux et c’est là où les
choses deviennent passionnantes tant la stratégie qui se dessine est complexe et brillante.Le
premier problème de la plupart des pays asiatiques a toujours été que toutes les transactions
entre eux étaient soldées en dollar US.
S’il y avait trop de dollars, nous avions un boom en Asie, pas assez et nous avions un bust…
Aujourd’hui, la banque centrale Chinoise va voir les autres banques centrales en Asie, celle de
l’Indonésie par exemple et lui dit : « Vous avez un déficit extérieur parce que vous croissez très
vite et que vous faites beaucoup de dépenses d’infrastructure. Donc, vous êtes obligé de freiner
votre économie domestique en maintenant des taux d’intérêts trop élevés. Je vous offre de
financer votre déficit extérieur en mettant mon bilan en garantie et je vous offre tous les crédits
dont vous avez besoin pour acheter- en Chine bien sur- tous les biens d’équipement dont vous
avez besoin. »
Je vous prête des yuans (autre nom de la monnaie chinoise) et vous me payez en yuan, ou même
si vous le voulez, dans votre monnaie nationale (accords de swaps entre banques centrales).A la
place d’être financé par des dollars à court terme, le déficit extérieur Indonésien le devient par
des Yuan à long terme, voir par la Chine acceptant d’être payée en monnaie locale. .Les crises de
balance des paiements qui avaient tué l’Asie en 1997 sont donc une chose du passé.C’est très
exactement ce que les USA ont fait dans les années 40 et 50 avec le Plan Marshall…
Du coup, la croissance des pays asiatiques, qui ne sera plus entravée par leur dépendance au
dollar, va être à la fois plus stable et plus forte, et ce simple fait suffira – peut-être à compenser la
baisse des exportations Chinoises vers l’Europe ou les USA. .
·
Troisième direction.
Pour qu’il y ait un commerce florissant entre différents pays, il faut que chacun d’entre eux puisse
se spécialiser dans les domaines ou il a un avantage comparatif (cf. la théorie des avantages
comparatifs de Ricardo).
La Thaïlande est le plus efficace producteur de riz au monde.Aucune raison de faire du riz en
Chine du Nord s’il peut venir de Thaïlande.
Pour cela il FAUT que des systèmes de communication s’ouvrent. (Routes, ports, aéroports,
systèmes de télécommunications etc.)Et donc le gouvernement chinois est en train d’offrir à tous
les pays de l’ancienne » route de la Soie » de financer tous ces investissements qui les relieront
d’abord à la Chine mais aussi au reste du monde.Pour ce faire, les autorités Chinoises sont entrain
de créer l’équivalent de la banque mondiale (pour le financement des projets) et l’équivalent du
FMI (pour le financement des problèmes de déficit extérieur) et cerise sur le gâteau, ils offrent des
parts de ces deux nouvelles institutions à tous les pays de la zone qui le souhaitent, à la grande
fureur des Américains et des Européens.
On sait en effet que Banque Mondiale et FMI sont sous le contrôle des USA et que les pays
Européens sont sur représentés dans leurs instances dirigeantes. Pourquoi le patron du FMI doit il
toujours être un français par exemple Mystère. L’hypothèse de la compétence exceptionnelle
peut être écartée au vu des derniers représentants Français à la tête de cette institution.
Nous allons donc avoir des lignes de chemin de fer et des autoroutes qui relieront la Chine à
Singapour, ou Pékin à l’Europe, à la Russie, à toute l’Asie centrale, des barrages, des centrales
nucléaires construits en Mongolie, au Kazakhstan en Afghanistan, au Pakistan, en Inde, des pipelines pétroliers et gaziers reliant la Sibérie à la Chine , des aéroports construits partout, ainsi que
des hôtels et des centres d’affaires, tout cela financé par les excédent d’épargne Chinois.
Et comme la Chine a des excédents de capacité de production dans tous ces domaines et que
c’est eux qui vont financer, il ne faut pas être grand clerc pour comprendre de quelle nationalité
seront les sociétés qui vont emporter les contrats.La plus veille route commerciale du monde,
celle reliant la Chine à l’Asie du Sud Est, à l’Europe et au Moyen-Orient est en train de renaître de
ses cendres, trois siècles après qu’elle ait disparue, tuée par le transport maritime.Ceci va faire
rentrer dans le système mondial des échanges environ 2 milliards de personnes, ce qui est tout
simplement prodigieux.
Pour financer tout cela de manière harmonieuse, la Chine a besoin de marchés financiers
profonds et stables et d’une monnaie forte, puisqu’elle se transforme en pays exportateur de
capitaux.Déjà les autorités ont signé avec la Grande-Bretagne et la Suisse des accords
d’internationalisation de la monnaie Chinoise et déjà des émissions obligataires dans cette
monnaie ont eu lieu à Londres….Qui plus est, cette monnaie est lentement mais sûrement en
train de devenir convertible.Ainsi, la semaine dernière, il a été décidé que les habitants de
Shanghai allaient pouvoir acheter librement des actifs à la bourse de Hong-Kong tandis que les
habitants de Hong-Kong allaient pouvoir acheter à Shanghai…Or, il n’y aucun contrôle des
changes à Hong- Kong, qui d’ici 10 ans risque bien de donner du fil à retordre à Wall-Street.Et
donc le contrôle des changes pour les habitants de Shanghai est en train de disparaître.Le Yuan
est en train de devenir convertible, doucement, doucement. Les Chinois ne sont pas pressés.
On voit donc très bien les lignes de force du projet Chinois.
1.
Soutien financier aux pays en forte croissance en Asie Financement des infrastructures de
communication partout en Asie
2.
Internationalisation du Yuan, appuyé sur la place financière de Hong-Kong
3.
Création d’un marché obligataire en Yuan, d’abord à Hong-Kong, puis partout dans le monde.
4.
Cela requiert une monnaie forte, un abandon des activités à faible valeur ajoutée telles le
textile ou les matières premières, un développement de la technologie et des Universités et bien
sur l’émergence d’un état de Droit en Chine, ce qui ne va pas être facile, mais les autorités pour
la première fois utilisent le mot dans tous leurs discours.
Mais cela veut dire aussi que la Chine retrouve sa place en Asie, c’est à dire la première, ce qui a
toujours été le cas dans l’Histoire.
Pendant des siècles, le PIB Chinois représentait 20 % du PIB mondial.
Sous Mao, l’empereur fou, nous étions à 5 %…sous les acclamations de la gauche Française.
Nous sommes en train de retourner à 14 % avec 20% de la Population mondiale , en marche vers
les 20% (pour approfondir, Voir Angus Maddison et surtout, Chinese Economic performance in
the long run , Etude complète sur l’évolution du PNB Chinois)
Voilà qui n’amuse pas les USA qui manœuvrent aussi mal qu’il est possible, en envoyant la Russie
dans les bras de la Chine, qui n’en croit pas son bonheur. Favoriser l’alliance des deux
puissances qui contrôlent l’ensemble des terres asiatiques est à peu prés aussi idiot que si les
Anglais avaient favorisé une alliance entre la France et la Prusse au XIX eme siècle.
Voilà qui amuse encore moins le Japon, qui du coup et à tout hasard, dévalue sauvagement pour
rester compétitif dans ce monde nouveau qui s’annonce. Le Japon a compris et se dit qu’à tout
prendre, il vaut mieux devenir la réserve de haute technologie pour l’Asie que de rester une
colonie des États Unis.Le prochain grand marché haussier, qui a peut être déjà commencé aura
donc lieu en Asie et sera centré sur Hong-Kong et peut être sur Tokyo et Singapour.
Antoine de Saint-Exupéry savait que pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agissait pas de le prévoir,
mais de le rendre possible. Je n’ai, pour ma part, jamais rien prévu, je m’efforce juste, encore et
toujours de comprendre les possibles.
Le temps nous le dira.
C.G
Hong-Kong, un Pays, deux Systèmes
Dans cette formule qui préside aux relations entre la Chine et Hong-Kong réside une ambigüité
fondamentale. D’où le pouvoir tire t’il sa légitimité ? Vient-elle du rôle historique que le PC Chinois
a joué depuis cinquante ans, ou vient-elle d’une élection libre ?
Le PC Chinois pensait qu’organiser des élections « libres » à Hong-Kong avec des candidats que
le PC aurait désignés répondait à cette contradiction. Le peuple de HK, et en particulier les jeunes
étudiants ne l’entendent pas de cette oreille tant ils comprennent que si cela était le cas,
l’indépendance de la Justice disparaitrait très rapidement, et avec elle tout ce qui fait l’attrait de
HK, c’est-à-dire d’être une zone de Droit. Avec cette disparition, leur niveau de vie se retrouverait
rapidement au niveau du reste de la Chine, HK ayant perdu tout avantage comparatif.
Et là le PC Chinois est bien embêté.
Le PC Chinois n’a pas assujetti HK depuis 1997 à sa loi tout simplement parce que le vrai but est
d’amener Taiwan à rejoindre volontairement l’empire du milieu, en lui montrant qu’il n’y aurait
aucun risque à accepter la suzeraineté de Pékin tant ils pourraient continuer à gérer leurs affaires
internes librement. A Taiwan, les élections sont libres…
Qui plus, depuis la crise de 2009, le gouvernement Chinois fait tous les efforts qu’il peut pour
transformer le yuan en monnaie de paiement internationale, pour faire pièce au dollar US,
totalement dominant dans les échanges inter-asiatiques. Pour cela, ils s’appuient sur le système
juridique ANGLAIS laissé en héritage à HK par les Britanniques. Sans système juridique sûr et
indépendant, pas de statut international pour la monnaie Chinoise et échec dramatique pour la
Chine.
Devant ces difficultés, faisons une petite analyse «cout/bénéfice» des options que le PC Chinois a.
1. Faire une répression du style Tien-Amen à HK, et massacrer quelques étudiants pour
ramener l’ordre. Fin du rêve du retour de Taiwan à la mère Patrie et Taiwan pourrait décider
de devenir indépendante. Voila qui serait un désastre diplomatique et économique sans
précédent et terrifierait tous les pays Asiatiques qui courraient se refugier dans le giron des
Etats-Unis, qui probablement fermeraient leurs frontières aux importations Chinoises…(Voir
l’embargo contre la Russie…) Cette option est à la fois peu probable et pas du tout
souhaitable, même pour les membres du PC les plus obtus…
2. Essayer de laisser pourrir la situation, en espérant que les étudiants allaient se lasser.
Voila qui est probable, mais cela veut dire deux ans et demi de vide juridique puisque les
élections doivent avoir lieu en 2017, avec des candidats «libres». Et le mouvement étudiant
et démocratique aurait de fortes probabilités de repartir à tout moment, sans aucune
possibilité de contrôle par les autorités de Chine.
3. Décider que le ‘chief executive » actuel, plus ou moins nommé par Pékin est un âne, qui
n’a rien compris aux intentions de ses maitres (alors qu’il n’a fait qu’appliquer les ordres
qu’on lui avait donné, y compris probablement en gazant les étudiants, ce qui à HK ne se fait
pas, pas plus qu’à Londres) et que la demande lui soit faite de démissionner. Cela reviendrait
à accepter des élections libres à HK en 2017, avec le risque que le même genre de
demandes ne surgisse à Shanghai ou à Canton… Cela forcerait sans doute le PC à
commencer à organiser des élections «concurrentielles» mais non libres ici ou là, un peu
comme nous en avons eu à Singapour pour « habituer » le Citoyen Chinois aux pratiques
démocratiques. Voila qui serait immensément ‘’bullish » pour tous les actifs en Asie. Risque
de perte de face cependant…
Logiquement, les autorités Chinoises devraient d’abord choisir l’option numéro deux et espérer
qu’ils pourront imposer « in fine » le plan initial de candidats libres mais désignés par le PC
Chinois.
Si les manifestants ne se laissent pas impressionner ou décourager, il faudra alors que le PC
Chinois choisisse entre l’option 1 et l’option 3.
Dans un monde rationnel, l’option 3 devrait être choisie à tous les coups.
Mais en ce centième anniversaire de la première guerre mondiale, il n’est pas du tout certain que
l’option rationnelle sera choisie et la probabilité d’un officiel local décidant de prendre la
mauvaise option est loin d’être nulle.
Mon argent est sur l’option 3, mais Dieu sait qu’en ce qui concerne la politique, je me suis
souvent trompé.
La grande malédiction Chinoise est de souhaiter à ses ennemis de « vivre dans des temps
intéressants».
A l’évidence, nous vivons tous dans des temps qui deviennent de plus en plus intéressants.
Vue de New York, rentrée morose dans un monde
déstabilisée sans leadership
Après une longue absence due à un repos bien mérité, et dans l’attente d’une éventuelle nouvelle
activité professionnelle, je vous propose de réfléchir avec moi sur les conflits et tensions qui
existent en ce moment dans le monde.J’avais tenté déjà une réflexion prospective sur les zones
potentielles de conflagrations en début d’année 2014, je ne pensais pas que nous serions
confrontés aussi vite à une réalité multiforme mais inquiétante.
Commençons en Europe, ou en dépit d’une relative accalmie, la situation économique reste
préoccupante, avec une croissance nulle ou faible compte tenu des difficultés persistantes en
Italie et en France, avec une Allemagne qui ne tire plus vers le haut la performance de la zone
Euro.
Si les marchés continuent à traiter avec indulgence la situation française, la confirmation récente
par Bercy que le retour du déficit budgétaire en accord avec les critères fixés ne devrait pas
avoir lieu avant 2017 pose le problème de la crédibilité de la France à l’International
Les commentateurs avouent maintenant que les engagements pris ne pourront être tenus compte
tenu de l’absence d’inflation, avec impact négatif sur la ressource fiscale principale qu’est la TVA.
C’est bien l’aveu que ce que l’on qualifie en France de réduction des dépenses publiques n’est en
fait qu’une moindre progression annuelle.
Enfin un peu de transparence.
Et l’hypothèse d’une mise en tutelle par Bruxelles, avec sanctions à la clé, est désormais
envisagée comme un scénario crédible.
L’exécutif reconnaît la gravité de la situation, mais n’a pas le courage politique de faire les
reformes que tous les observateurs y compris domestiques, et sans considération partisane,
réclament avec insistante.
Et dans ce contexte économique et social, aggravé par les affaires, la solution d’un recours au
programme protectionniste et étatiste du FN devient possible..
En allant vers l’Est, on déplorera l’incapacité de la communauté internationale à entraver
l’hégémonie russe sur une partie du territoire Ukrainien.
Je sais que nombre de nos lecteurs ne partagent pas mes vues sur le sujet. L’Ukraine a eu son
indépendance par rapport à la Russie en 1994, pourtant des unités régulières russes affrontent
des militaires envoyées par Kiev pour reconquérir les territoires sous contrôle de milices d’anciens
des forces spéciales et du KGB.
Et le cessez le feu a consacré « l’indépendance » de fait d’une partie de l’Est du pays.Les
sanctions économiques sont peu effectives, les Européens ne veulent pas une escalade de la
confrontation avec la Russie, pour des raisons d’approvisionnement en énergie, mais aussi du fait
du lobbying mené par les groupes étrangers qui ont développé de manière sensible leurs affaires
industrielles et commerciales dans la fédération de Russie.Sait-on par exemple que le premier
employeur étranger en Russie est le Groupe Auchan?Les Etats-Unis sont encore moins engagés,
et les fournitures promises d’équipement n’arrivent pas.Obama est allé récemment tenté de
rassurer les pays de l’Europe de l’Est affiliés a l’OTAN, que les engagements pris seraient tenus
mais il n’a pas convaincu ses interlocuteurs.Poutine conduit sans beaucoup de difficultés sa
stratégie de reconstruction d’une Union non plus soviétique mais pan slave. Le seul obstacle qu’il
pourrait rencontrer viendrait de la situation préoccupante de l’économie soviétique, prix de
l’énergie sur les marchés export, et approvisionnements alimentaires ou en produits
technologiques non disponibles sur place et indispensables à l’appareil industriel russe. Ceci
pourrait à terme affaiblir son pouvoir autocratique..
Moyen Orient maintenant.
La désastreuse politique suivie par l’administration Obama, encore aggravée depuis le
remplacement d’Hillary Clinton par le médiocre John Kerry à la tête de la diplomatie peut se
caractériser par des déclarations successives et contradictoires jamais suivies d’actes concrets.La
dernière manifestation est sur la volonté affichée après moultes volte faces, de cantonner et
éventuellement détruire le califat proclame Syro irakien ISIL.
Si l’Amérique, révulsée par les égorgements barbares en ligne de deux journalistes, soutient
désormais des frappes aériennes massives en Irak et en Syrie, la victoire ne peut venir que par
des offensives terrestres pour lesquels les Etats-Unis se reposent sur des forces irakiennes peu
entraînées et non motivées, des unités de milices shiites et des kurdes soucieux de maintenir leur
autonomie face à Bagdad.
Mais les efforts d’Obama et Kerry pour enrôler Saoudiens, Turques ou égyptiens dans cette guerre
sont à ce stade infructueux.
Ces pays sont extrêmement soupçonneux des intentions réelles de l’administration Obama vis a
vis de l’Iran dont l’arme nucléaire selon moi sera validée de fait prochainement, au grand dam
d’Israël,de l’Arabie Saoudite et des émirats du Golf.
Or sans action coordonnée entre les bombardements et l’offensive terrestre des supplétifs,
l’échec est probable.
Le débat continue d’ailleurs aux Etats Unis sur l’opportunité de cette « guerre », le terme est
désormais employé, certains soutenant qu’il s’agit d’un conflit régional, qui ne concerne que les
pays de la zone, sans menace sur le « home land ».
Cette dernière apparaissant, à tort selon moi, atténuée, alors que nous venons de célébrer la
mémoire des plus de 3000 victimes des attaques du 11 Septembre 2001.
L’Amérique a certes arrête a temps des tentatives qui auraient pu être désastreuses, mais nous
avons eu beaucoup de chance et pas uniquement la vigilance des services de sécurité.
Et les choses peuvent changer notamment à New York, ou le nouveau maire Bill de Blasio,
emporte par son agenda gauchiste, n’a pas les mêmes soucis sécuritaires que que ses deux
prédécesseurs Rudy Giuliani et Michael Blomberg.
Quant à la Syrie, avez vous noté que le President Assad a été récemment réélu ?
La guerre récente Israel Hamas a été beaucoup plus meurtrière que précédemment pour Tsahal.
Et de voix de vétérans se sont élevées pour condamner certaines des actions sur les populations
civiles palestiniennes.
Une issue négociée avec la création d’un état Palestinien en paix durable avec Israël devient de
moins en moins envisageable, il n’y a pas pourtant pas d’autre solution.
Avez vous relevé que l’on ne parle plus du printemps arabe?
L’Egypte est dirigée par une junte militaire brutale soutenue par les monarchies du Golf, sauf le
Qatar, qui craignent et haïssent les frères Musulmans.
Ces dernières reviendront au pouvoir en Tunisie ou un régime technocratique intérimaire prépare
des élections.
Les islamistes dits modérés sont aussi au gouvernement du Maroc, quant à la junte algérienne,
elle a fait réélire sans opposition un président dont l’état de santé rend son pouvoir seulement
formel, face à l’hostilité ou l’indifférence de la population active, notamment la jeunesse éduquée.
Un mot enfin sur l’Asie, ou la nouvelle administration chinoise mène une politique intérieure
qui vise à développer le secteur domestique comme relais de croissance, tout en affirmant un rôle
de leadership régional face au Japon et aux Etats-Unis.
Investi des pouvoirs gouvernementaux, militaires et politiques sur un parti épuré des
phénomènes les plus évidents de corruption, Xi Jin Ping a devant lui prés de 9 ans pour dérouler
son agenda, qui vise à assurer la place de la Chine comme l’alternative aux Etats-Unis comme
puissance hégémonique mondiale.
Ceci pourrait conduire à une confrontation, on peut espérer que le réalisme prévaudra de part et
d’autre.
Terminons sur une note plus positive, il pourrait en résulter une stabilisation de la situation
Coréenne, un accord se négociant entre une dénucléarisation du Nord contre le retrait des 20000
soldats américains encore au Sud, qui rendent les Chinois nerveux.On le serait pour moins ……
Et votre vision de rentrée?
L’Europe est devenue la zone d’investissement
privilégiée par les gérants internationaux
Les bourses mondiales ont remonté de 2,4% cette semaine, selon l’indice MSCI AC World
avec une meilleure performance (+2,4%) des marchés développés sur les marchés émergents
(+2,1%). En Europe, le marché allemand (+3,9%) a fait nettement mieux que le marché français
(+2,7%). Aux Etats Unis, la hausse est de 3,2% pendant la semaine. Même si les risques sont
encore nombreux (Chine, marchés émergents, éclatement de bulle immobilière…), les
investisseurs semblent rassurés par la perspective d’une croissance mondiale de 3,6% en 2014,
avec une croissance restant anémique en Europe autour de 1%.
Le hollandisme post voyage aux Etats Unis est prometteur si des décisions
courageuses sont prises rapidement
En France, la Cour des Comptes craint un dérapage du déficit public en 2013, car les rentrées
fiscales ont été selon elle surestimées. Le choc fiscal mis en place par le gouvernement a été
totalement inefficace puisqu’en face de 33Md€ de prélèvements supplémentaires il n’y a eu que
13Md€ de réduction du déficit public. Même si le nécessaire freinage des dépenses publiques est
devenu la clé de voûte de la politique du Gouvernement, on peut encore douter tant que nous
n’aurons pas vu les premières mesures courageuses.
Le moteur de l’immobilier dans un pays où l’on manque cruellement de logements est totalement
à l’arrêt. Notre pays est même devenu in des rares où la mise en chantier de logements va
baisser en 2014.
La création d’emplois par le secteur privé, seule statistique qui compte vraiment est toujours
faible. Elles ont créé 14 700 emplois au quatrième trimestre après avoir supprimé 65 000 emplois
sur l’ensemble de l’année. Le rebond de la fin de l’année mis en avant par les médias n’est tiré
que par la progression de l’intérim.
Le « hollandisme » post voyage d’état aux Etats Unis est un grand exercice de communication
qu’on ne peut qu’approuver, après avoir nié pendant des mois que la France était sur une pente
dangereuse en matière d’attractivité pour les investisseurs étrangers. Avec un peu d’humour
certains gérants pensent que François Mitterrand avait débarrassé la France du communisme en
les écartant du gouvernement. François Hollande serait selon eux, en train de faire la même
chose en écartant les socialistes et les écologistes. A suivre…
En Allemagne, la production industrielle stagne depuis deux ans et le reste de l’Europe décline.
Le crédit baisse aussi en Allemagne. Les taux longs sont supérieurs au taux de croissance de
l’économie.
En Europe, on assiste à un timide redémarrage dans la zone Euro. L’Italie est encore en panne
alors que l’Espagne et le Portugal ont l’air de redémarrer. La Grèce et Chypre sont toujours
en récession profonde. Les investisseurs achètent les sociétés il faut acheter les sociétés ont été
détestées depuis cinq ans. Les meilleurs performances de la semaine ont été réalisées par
Renault (+12,7%), Michelin (+8,8%) et Société Générale (+7,5%)
L’augmentation des allocations sur l’Europe dans les portefeuilles est en train de se produire
européen est en marche. La reflation est en train de se produire. Le sondage réalisé par Goldman
Sachs lors de sa dernière présentation en Asie a montré que pour 60% des gérants, l’Europe était
la zone d’investissement la plus attractive. L’Europe serait dans une phase de « keynésianisme
thatchérien » où l’on va mettre de côté le rigorisme monétaire de la Bundesbank en Allemagne et
les exigences irréalistes de la CGT en France. On a un début de reprise économique et toujours
beaucoup de pressions sur la BCE pour qu’elle reste particulièrement accommodante. A suivre …
En Chine, le « shadow banking » (=crédit consentis par des entités qui ne sont pas des banques),
continue d’inquiéter. Chaque semaine il y a un nouveau fonds de produits structurés qui fait
faillite car 50% de l’actif de ces fonds a été investi en infrastructures, énergie, mines. Cette
semaine c’est au tour de Jilin Trust. Tant que la croissance restera au dessus de 8 à 9% tout
défaut ne sera pas systémique et restera gérable, estime Chen Zhao Managing Editor de BCA.
Les craintes de « hard landing » semblent excessives, même si la Chine resserre actuellement le
crédit intérieur. En parallèle, elle ouvre le marché des « Dim Sum Bonds » (= entreprises qui se
financent en émettant des obligations en Renminbi) . Il faudrait éviter néanmoins que la Chine
siphonne l’épargne mondiale, ce qui serait très négatif pour le reste du monde.
En Inde, la décélération de l’inflation autour de 8% est plus rapide qu’attendue. C’est une bonne
nouvelle.
Aux Etats Unis, la croissance économique du secteur privé a été de 5% au quatrième trimestre.
L’Amérique est en train de devenir un véritable état pétrolier, beaucoup dépendant des
monarchies pétrolières que dans le passé. On mesure également que les Etats ont supprimé des
centaines de milliers de postes de fonctionnaires et ont limité la hausse des impôts locaux. Le
Congrès a écarté la menace d’un défaut de paiement.
Le dollar devrait remonter car la balance commerciale s’améliore.
Toutefois, la Federal Reserve va accélérer le « tapering » si la croissance est supérieure à 3%.
Une correction est probable, mais cela ne remet pas en cause le mouvement de hausse des
actions qui devrait se produire à un rythme plus modéré, environ 3% en moyenne par an au cours
des cinq prochaines années. Le potentiel de hausse est donc limité
Au Japon, le dernier trimestre a été décevant en matière de performance économique.
il y a moins de place pour une poursuite de la baisse des taux pense Mark McClellan Managing
Editor de BCA à Montréal. Tout le débat porte maintenant sur l’influence de la hausse de la TVA.
En 2007 l’Allemagne avait remonté sa TVA et cela lui a réussi.
En tout cas, les gérants spécialisés estiment qu’il ne faut plus acheter le Japon pour la baisse du
Yen. Il faut acheter maintenant les banques si l’on croit au succès d’ »Abenomics » (=la politique
économique du Premier Ministre Shinzo Abe).
Dans les pays émergents, les problèmes ne sont pas aussi graves que dans les années 90. Les
marchés se traitent avec une décote de l’ordre de 30% sur les marchés développés. Les risques
de contagion ne sont pas très importants pense Bruce Kasman économiste chez JPMorgan
La fermeture de fonds spécialisés par un gérant aussi respecté que Brevan Howard est toujours
un signe qui doit être interprété convenablement. Aucune explication officielle n’a été fournie
mais il faut constater que les marchés émergentssont surpondérés en secteurs administrés et
qu’ils ne montent plus quand les matières premières baissent.
Cela a pour conséquence que l’on croit acheter de la croissance, mais ce n’est pas le cas.
Désormais, il faut faire très attention aux sociétés qui ont emprunté en devises étrangères. Dans
le cas de l’Inde la baisse de la roupie a augmenté l’endettement des sociétés indiennes de
35Md$ ! Le price/book des marchés émergents est de 30% inférieur à celui des marchés
développés. Rien n’ind
Dans le secteur des vins et de spiritueux, la Chine boit moins. Les ventes de pernod Ricard
en Chine ont baissé de 18% au cours des six premier mois de son exercice en cours. Le secteur
est le deuxième poste excédentaire de la balance commerciale française derrière l’aéronautique.
Cette évolution montre que les sociétés du secteur qui ont été plébiscitées pendant de longs mois
en bourse soient maintenant considérées comme moins attractives.
L’uranium revient au devant de la scène après trois ans d’éclipse. Xan Rice du Financial Times a
consacré un récent papier au sujet. Il explique que le retour du Japon sur le nucléaire va changer
beaucoup de choses. Parallèlement on constate que de nombreux fonds de Private equity se
retirent du secteur des énergies renouvelables qui sont maintenant considérés comme non
intéressants compte tenu de la médiocrité des performances réalisées.
L’or, qui a été la grande déception de l’année 2013 est en progression de 10% depuis le début de
l’année. Le métal jaune monte doucement sans raison apparente. Les chinois qui ont peur d’une
baisse du dollar achètent maintenant plus d’or que les indiens.

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