Marre de la Grèce: Parlons du sujet dont personne ne parle, la
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Marre de la Grèce: Parlons du sujet dont personne ne parle, la
Marre de la Grèce: Parlons du sujet dont personne ne parle, la Chine. Tout le monde sait que la Chine vient de connaitre un Krach boursier et les journaux se sont fait une joie de répercuter la nouvelle. Ceci étant acquis, je vais poser une question aux lecteurs: quelle est la performance du marché Chinois (Shanghai -Shenzhen depuis un an, compte tenu de ce Krach ? -10 % ?, -20 % ?-30% ? Réponse : +91 % Des Krachs à + 91 %, on en redemande ! Plus sérieusement, l’indice des valeurs Chinoises cotées à Hong-Kong, le China Enterprises Index, que le monde entier peut acheter librement est en hausse de 9 % sur les 12 derniers mois en dollars US et de 31 % en Euro, après ce Krach.Ce qui me parait bien. Essayons de résumer ce qui s’est passé exactement pour mieux comprendre. Pour être bref: en Avril 2015, les bourses Chinoises se sont littéralement envolées, l’indice des valeurs Chinoises cotées à Hong-Kong (le moins volatil de tous les indices Chinois) passant de 12000 à 15 000 en un mois, pour retomber à 12000 en Juillet. Donc nous avons eu un mois d’euphorie, corrigé dans les trois mois qui ont suivi et nous nous retrouvons là où nous étions au début de l’année. Dans le fond, il ne s’est pas passé grand-chose… Il n’en reste pas moins que la brutalité du mouvement et les commentaires que ce Krach a entrainé m’amènent à faire un certain nombre de remarques. Question : Qu’est qui a amené cette hausse brutale ? Réponse : La perspective que la monnaie Chinoise, le Yuan, devienne convertible et rentre comme composant dans les fameux DTS. Je m’explique. Les Droits de Tirages Spéciaux ou DTS sont une moyenne pondérée par leur utilisation dans le commerce international de quatre monnaies : Dollar, Euro, Livre Sterling et Yen et sont gérés par le FMI. Pour faire bref, ces quatre monnaies sont celles qui sont autorisées par le FMI pour solder les transactions que les pays peuvent avoir lui et donc sont privilégiées dans la constitution des réserves de change par tous les autres pays. Or le Yuan Chinois devrait rentrer dans ce club très fermé la fin de cette année ou au début de l’année prochaine et donc la demande pour le Yuan va augmenter de façon significative. Cette monnaie du coup pourrait monter et les taux d’intérêts en Chine baisser, ce qui serait tres favorable au marché des obligations Chinoises ou internationales cotées à Hong-Kong (les fameux Dim Sum bonds). Mais il y a plus. Très rapidement la monnaie Chinoise deviendrait convertible, ce qui permettrait au monde entier d’acheter des actions Chinoises… Or la capitalisation boursière de la Chine doit être aujourd’hui la seconde du monde. A ce moment là, tous les fonds indiciels seront obligés d’en acheter, ce qui créera une demande immense et donc ces actions vont monter très fortement. C’est sur ce raisonnement, que j’ai tenu ici d’ailleurs, que les actions Chinoises ont explosé à la hausse en Avril et il reste valable bien entendu. Mais les deux grandes sociétés qui calculent les grands indices internationaux, FT et MSCI ont fait savoir en Mai que certes elles incluraient les valeurs Chinoises dans les indices, mais avec une sage lenteur, doucement, doucement … Et comme tous les operateurs Chinois avaient acheté sur marge (c’est-à-dire en empruntant l’argent nécessaire à ces achats), en espérant bien sur revendre leurs titres à des fonds indiciels d’ici à la fin de l’année, ils se sont retrouvés sans les acheteurs qu’ils espéraient voir surgir et ont donc été obligés de revendre à …d’autres Chinois, qui ne se précipitaient pas pour acheter. D’où le Krach en Juin Juillet, qui a été sévère…Mais il y a Krach et Krach Dans ma carrière, j’ai connu deux sortes de Krach. 1. Ceux qui étaient parfaitement justifiés comme 1974 ou 2008. Dans ce cas, il est urgent de ne rien faire, sauf si l’on est investi bien sûr (auquel cas il faut vendre en prenant ses pertes) et d’attendre sagement que les événements se passent. Apres la phase initiale d’un Krach justifié, il faut bien se garder d’acheter. Du Krach, on va passer à la lente dégringolade, ce qui est bien plus usant et peut prendre de 12 à 18 mois. 2. Ceux qui étaient la conséquence d’un phénomène technique interne au marché comme en 1987. Ce Krach fut déclenché par la croyance qu’il était devenu possible de s’assurer contre la baisse éventuelle des marchés grâce à un système informatique appelée assurance de portefeuille. Ce système non seulement ne marcha pas, mais surprise, surprise, il accentua les baisses et c’est simplement quand les ordinateurs furent débranchés que la baisse s’arrêta… La baisse Chinoise actuelle fait partie clairement de la deuxième catégorie. Il s’agit d’une baisse consécutive à un accroissement de l’endettement en vue d’acheter des actions, fondé sur la croyance que tout risque de baisse a disparu dans le marché. Dans ce second cas cependant, les niveaux atteints après le Krach sont en général des niveaux d’achat. Par exemple, après cette baisse, les grandes valeurs Chinoises cotées à Hong-Kong (c’est-à-dire celles que les lecteurs de ‘IDL peuvent acheter) sont à moins de 10 fois les bénéfices tout en offrant des rendements et des taux de croissance de leurs bénéfices très satisfaisants. Dans ce cas de figure, il faut rapidement mettre en place des ordres « stupides » (parce que très inferieurs au cours actuels, dans l’espoir d’être exécuté lors d’une vente forcée), à l’achat bien entendu et sur les valeurs que l’on veut avoir sur le long terme et ne pas lire les journaux. Quelques remarques supplémentaires. Certes, la baisse en Chine a été sanglante, mais elle n’a eu un impact que ceux qui ont acheté en Mai ou en Juin en s’endettant pour le faire, c’est-à-dire pas grand monde. Elle ne devrait donc avoir aucun effet sur l’économie du pays. Qui plus est, cette hausse et cette baisse n’ont touché que de petites valeurs spéculatives cotées à Shenzhen que pas un étranger ne possède et beaucoup moins les grosses valeurs qui elles peuvent être détenues par des non Chinois. Enfin les autorités Chinoises ont immédiatement pris les mesures habituelles pour enrayer les ventes dites «forcées » Donc rien que de bien normal dans les événements du dernier mois en Chine. Mais quelque chose m’a cependant surpris dans tout ce tohu bohu. Toute la Presse Occidentale a fait ses gros titres et ses premières pages sur la baisse des marchés en Chine, en expliquant que c’était le début de la fin et que l’économie de l’Empire du Milieu allait s’écrouler. Et la je ne comprends pas très bien, ou si je comprends, je n’aime pas ce que je comprends. Les lecteurs de l’IDL savent que je peste depuis des années contre la destruction de nos monnaies par nos banques centrales aidées par nos gouvernements. Or le seul pays qui est en train d’essayer de créer une monnaie de qualité pour lutter contre ces tentatives de destruction de sa monnaie est la Chine. Ce pays en effet est en train de se diriger à grand pas vers un régime ou les taux d’intérêts et les taux de change seront régis par le marché tout en développant des organismes internationaux pour concurrencer le FMI ou la banque Mondiale. Clairement la Chine veut faire du Yuan un concurrent au Dollar, ce qui est pour une certaine partie des classes dirigeantes Américaines une vraie déclaration de guerre. Certes, je ne suis pas un grand partisan de la théorie des complots, mais il y a beaucoup de gens dans le monde qui espèrent de tout cœur que l’expérience Chinoise va échouer. Imaginons un instant qu’elle réussisse et la plus vieille loi mise à jour en économie se mettrait en branle, je veux parler de la loi de Gresham : « la mauvaise monnaie chasse la bonne », ce qui voudrait dire que de moins en moins de gens épargneraient en dollars et de plus en plus en yuan. Voila qui serait un vrai mouvement des plaques sismiques, dont chacun sait qu’ils déclenchent de grands tremblements de terre. Et donc je pense réellement que les forces considérables qui ont organisé chez nous les expériences monétaires dont nous souffrons actuellement espèrent de tout cœur que l’expérience Chinoise de retour à une monnaie saine va échouer. Pour parler brutalement, si l’expérience Chinoise réussit, l’autre échouera. C’est aussi simple que cela. Ce qui m’amène à la conclusion boursière (on ne se refait pas). A mon avis, l’expérience monétaire Chinoise va réussir et la notre échouer puisque la première est fondée sur la réalité de ce qu’est vraiment une monnaie et que la deuxième nie cette réalité Et donc, épargnants de tous les pays, unissez vous, vous n’avez que vos chaines à perdre et cap à l’Est. De la nécessité des institutions Replaçons-nous juste après la seconde guerre mondiale. Pour éviter le retour de conflits aussi destructeurs que celui dont le monde venait de sortir, les États-Unis prennent la décision d’essayer de structurer la sphère internationale grâce à une série d’Institutions. Tour à tour voient le jour : les Nations Unies, le FMI, la banque mondiale, les accords de Bretton-Woods, puis plus tard, l’OTAN. 1. Les Nations Unies, c’était l’organisation politique censée fournir à tout moment un lieu où des conversations pouvaient se tenir à l’abri des regards indiscrets pour désamorcer les conflits potentiels. 2. Le FMI , c’était la structure qui permettait de traiter de la façon la plus rationnelle possible les problèmes que posent toujours la faillite d’un Etat, en essayant d’éviter dans la mesure du possible le recours au protectionnisme, grand responsable de la crise des années 30. 3. La Banque Mondiale, c’était l’outil qui allait permettre aux pays qui souffraient d’une épargne insuffisante d’obtenir des prêts leur permettant de se développer. 4. L’Otan, c’était l’alliance militaire offensive et défensive entre les USA et beaucoup de pays Européens qui garantissait que si l’un de ces pays était attaqué, les USA entraient en guerre immédiatement contre l’agresseur. Pour que tout cela fonctionne, il fallait bien sur que les USA acceptent de remplir les responsabilités de l’Hégémon et ces responsabilités reposaient avant tout sur une gestion saine du dollar, la monnaie US. Une première fois dans les années 70 et une deuxième fois depuis 2002, les autorités Américaines ont cependant fait passer l’intérêt à court terme des USA devant leurs responsabilités de puissance dominante. Et du coup, le système mis en place après la guerre se défait et le monde international retourne à l’anarchie. Et c’est la que la Chine entre en jeu, car s’il y une chose que Chinois détestent plus que tout c’est bien l’anarchie. Les lignes de force de ce redéploiement ont été fort clairement précisées il y a quelques temps déjà. Mais les intentions sont une chose, la réalisation une autre. Le Pouvoir dans l’Empire du Milieu est en train d’arriver à la phase des réalisations concrètes. • Pour remplacer le FMI, la banque centrale Chinoise, riche de 5000 milliards de dollars de réserves de change signe avec qui le veut des accords de swaps qui permettront à tout Etat en difficulté de trouver une source de financement en cas de problèmes temporaires. • La Banque Mondiale se verra concurrencée par une « banque Asiatique pour les infrastructures », dont la majorité du capital sera détenue par la Chine. Mais le reste du capital sera détenu par des autres pays Asiatiques, et même, suprême habilité, par des pays non Asiatiques. Déjà, la Grande -Bretagne a annoncé son intention de souscrire, rapidement suivie par l’Australie et la Corée du Sud, et ce malgré les pressions immenses effectuées par les États-Unis pour que ces pays, et bien d’autres s’abstiennent. Quand La Grande-Bretagne et l’Australie « y vont », cela veut vraiment dire que l’Administration Obama n’a plus aucune crédibilité. Si le Japon venait à signer, il s’est agirait la d’une défaite sans précédent pour la Diplomatie Américaine.. Et en ce qui concerne le dollar, une nouveauté pratique se profile. Le rôle du dollar en tant que moyen de paiement international est terriblement conforté par le système de paiement électronique appelé » Swift » qui relie toutes les banques du monde entre elles, et ce système est centré sur le dollar. Pour passer du yen à l’Euro, on passera du yen au dollar et du dollar à l’Euro. Ce qui veut dire que toutes les transactions se nouent et se dénouent aux USA. Cela donne à la justice Américaine une espèce de privilège d’extra-territorialité que l’on a bien vu à l’œuvre au moment de l’amende infligée à la BNP. En quelques sortes, celui qui contrôle les tuyaux contrôle les paiements et à une information parfaite sur ce que font ses concurrents. Et bien, les Chinois vont lancer fin Décembre un système de paiement alternatif, centré sur le Renminbi. Ceux qui veulent laisser dans l’ignorance les autorités Américaines passeront par ce nouveau système, ceux qui veulent laisser dans l’ignorance les autorités Chinoises passeront par l’ancien. Ce sera à tout un chacun de décider par quel » big brother » il préfère être martyrisé. Avoir le choix du tortionnaire est déjà un progrès. Nous sommes donc en train de voir émerger un nouvel appareil institutionnel, centré sur la Chine et non plus comme l’ancien, sur les USA. La condition sine qua non pour que ce système fonctionne suppose que le Yuan (Renminbi) reste une monnaie forte et que la consommation interne Chinoise devienne le moteur de la croissance de ce pays, remplaçant les exportations, ce qui suppose l’abandon de son modèle mercantiliste par la Chine, ce qui est déjà largement le cas. Le seul inconvénient est bien sur que ceux qui ont toujours vécu dans une position de monopole s’accommode mal en général de l’apparition d’une concurrence et peuvent avoir recours à la force pour essayer de maintenir le Statut- Quo Ante. Et du coup, toute l’Asie qui voit arriver des tensions entre États Unis et Chine s’arme à qui mieux mieux. Regardez les budgets d’armement en Corée, au Japon, en Inde, à Taïwan, à Singapour, aux Philippines, en Indonésie…. Tout cela amène à deux conclusions : -La première, qui est positive, est qu’un nouveau système de coopération internationale est en train de voir le jour, ce qui est toujours une bonne chose. – La deuxième, plus inquiétante, est que cette émergence frappe de plein fouet les intérêts des Américains qui d’un côté ne veulent plus assurer les charges de l’ Hégémon, et de l’autre ne veulent pas que l’on chasse sur des terres qu’ils laissent en déshérence. Le remplacement d’un empire par un autre n’est jamais une simple affaire. Bref, le résultat final est que nous allons avoir une activité en Asie à la fois plus forte et moins volatile, ce qui devrait permettre une hausse des marchés financiers, tout cela contrebalancé par un risque géopolitique plus important. C’est mieux qu’en Europe ou les institutions inventées à la fin du XX eme siècle nous garantissent une absence totale de croissance tout en entretenant un risque géopolitique qui ne cesse de monter… A mon avis, tout bien pesé, il vaut mieux avoir son argent en Asie. Le monde en 2015 va avancer à des rythmes différents La dépendance des marchés à l’égard de la Fed n’a jamais été aussi forte. Il n’y a qu’elle qui semble avoir le pouvoir de faire remonter les marchés avec des « mots ».Janet Yellen la présidente de la Fed a expliqué qu’elle allait faire preuve de « patience avant de commencer à relever ses taux ». Tout était dit, tous les marchés ont remonté, dont le CAC 40 qui s’est offert sa plus belle séance de l’année en progressant de 3,3%. Si on voulait faire un jeu de mot on serait donc dans un cycle de montagnes russes où tout va très vite dans tous les sens… Le retour à une situation ressemblant à celle de la fin des années 90 est souvent invoqué par les stratégistes. La crise asiatique de 1997 suivie par le défaut de la Russie en 1998 sur fond de baisse des matières premières. La catalyste avait été la faillite de « Long Term Capital Management » victime de la crise russe. Il n’est pas inutile de rappeler les faits. Le fonds géré par John Meriwether patron de LTCM, avait perdu 4Md$. Tout ce qui ne fallait pas faire avait été mis en œuvre : levier non contrôlé (positions de 125 Md$ pour 4Md$ de fonds gérés… !), pas de transparence vis-à-vis des prime brokers, conflit d’intérêt, mauvais process de risk management. Au lieu d’en faire un exemple, la Fed demande à John Corzine Senior Partner de Goldman Sachs d’organiser un sauvetage de 3,6 Md$ avec 13 banques: Bankers Trust, JP Morgan Chase, UBS, Citigroup, Goldman Sachs, Merrill Lynch et Morgan Stanley. Elles prêtent 3,5Md$ qui seront remboursés dans les quinze mois sans aucune perte. La seule banque ayant refusé de participer au refinancement a été Bear Stearns que personne ne sauvera quelques mois plus tard. Malgré cet accident gravissime, la grande majorité des produits financiers continueront d’être bâtis avec un système qui sous évalue grossièrement le risque pour l’investisseur…. Le risque de défaut souverain de la Russie est moins fort aujourd’hui. Elle est peu endettée (11,6% du PIB), mais les entreprises russes doivent verser 30Md€ en décembre et 130Md€ d’ici un an à des banques européennes et américaines alors qu’elles sont pénalisées par la chute du Rouble et du pétrole. Selon des chiffres de la BIS qui datent de fin 2013, l’exposition des banques étrangères à la Russie était de 219Md$ dont 5OMd$ dans les livres des banques françaises notamment : Société Générale, BNP Paribas, Crédit Agricole. L’Autriche avec Raiffeisen Bank est la plus exposée en pourcentage de ses engagements extérieurs. Il faudrait encore ajouter à cette somme 151Md$ de dérivés, garanties et engagements divers. A suivre de près…. La baisse du pétrole qui déstabilise les pays producteurs est interprétée comme une baisse d’impôt massive pour les consommateurs des pays importateurs. On pourrait faire une campagne de publicité sur le thème de « Deux barils pour le prix d’un ». Pour de nombreux économistes, c’est de la bonne déflation et cela permet de résister au « diktat allemand sur l’austérité ». C’est aussi un cadeau en trompe l’œil car en période de très faible inflation, cela accroit le risque de déflation et menace la croissance. Selon Anatole Kaletsky de GaveKal à Londres le baril pourrait historiquement baisser encore de 10 à 15%. En 1986 le baril avait baissé de 67%, en 1998 de 60%, en 2002 de 53% et en 2010 de 77%. Cela n’empêche pas Avi Salzman de Barron’s, le grand magazine boursier américain de recommander cinq valeurs pétrolières à l’achat : Chevron, EOG Resources, Occidental Petroleum, Royal Dutch Shell et Schlumberger… En Europe, les raisons de s’inquiéter n’ont pas disparu. En plus de la situation en Russie nous avons le problème des élections en Grèce. Partout la marge de manœuvre des politiques est faible puisque les taux d’intérêts sont proches de zéro et que l’extrémisme progresse partout. Ils vont continuer à se débattre face à une stagnation économique très dégradée qui alimente le mécontentement social. En France, la baisse du pétrole et de l’Euro permet de gagner un peu de temps. Les dernières prévisions de l’Insee qui prennent en compte la dépréciation de l’Euro et la chute du cours du pétrole permettent de revoir en légère hausse la croissance du PIB pour 2015. Toutefois, le gouvernement est coincé entre une opposition à l’étranger qui trouve le rythme de réformes beaucoup trop timide et une opposition intérieure qui n’adhère pas à sa politique. La vague de faillites atteint maintenant les plus grosses entreprises. La liste des fleurons nationaux que la France aura laissé partir s’est encore allongée cette année avec Alstom, après Péchiney, Arcelor, Alcatel, Rhône Poulenc …. Les emplois publics continuent d’augmenter si l’on prend en compte les contrats aidés L’attractivité de la France est encore sévèrement notée par les investisseurs étrangers. La gauche contrairement à son habitude aura tué la bourse de Paris. Dans le secteur de la technologie, la capitalisation des vingt premières valeurs de technologie françaises ne pèse même pas le milliard d’Euros ! Dans celui de la biotechnologie, Adocia brillante société lyonnaise innovante dans le monde du diabète vient de conclure un accord avec l’américain Lilly qui pourrait rapporter jusqu’à 570M$ ! L’immobilier en France a désormais une rentabilité négative. Heureusement rien n’empêche un français d’investir en Allemagne. Il profitera d’un impôt sur le revenu de son placement inférieur à 20% pour une rentabilité de l’ordre de 4%. Il continuera certes à être assujetti à l’ISF, mais au total sa situation sera meilleure que s’il avait investi en France. Aux Etats Unis les perspectives économiques vont encore s’améliorer La valorisation des actions américaines est encore raisonnable. pour le S&P 500 de 18x , un peu au dessus de la moyenne historique contre 30x en 2000 au moment où la bulle internet a éclaté. Depuis 2011 on a assisté à une expansion du P/E (ratio cours/bénéfice) de 60%. Pour l’année qui vient on devrait assister à une contraction de l’ordre de 10% compensée par une meilleure croissance des résultats des entreprises. Tout cela incite à rester encore investi sur le marché américain. La Chine va profiter de l’affaiblissement de la Russie La Chine va stabiliser sa croissance à un niveau moins élevé que ces dernières années. Cependant, elle va profiter de la situation russe pour lui proposer des accords de swap de devises contre la fourniture de pétrole à bon marché (autour de 50$ ?) sur le long terme. Cela serait favorable aux actions chinoises et indiennes. C’est désormais le coeur de l’Europe (France + Allemagne) qui est malade…. La croissance en Europe a été médiocre avec + 0,2% pour la zone Euro au troisième trimestre dont : + 0,3% pour la France, ce qui est une surprise, +0,1% pour l’ Allemagne et -0,1% en Italie qui est nettement en récession, car Matteo Renzi n’a jusqu’à maintenant pas pu faire de miracles. Le coeur de l’Europe, c’est à dire la France et Allemagne est donc malade. En France, tous les moteurs de la croissance sont en panne et elle continue à détruire des emplois. En Allemagne, on assiste à la fin de la surperformance des actions allemandes. Les exportations qui étaient le grand atout allemand deviennent une faiblesse. Le Conseil des Sages, constitué par cinq économistes dont quatre libéraux, a d’ailleurs revu en baisse sa prévision de croissance pour 2015. Il fait notamment remarquer que l’introduction d’un salaire minimum risque d’aggraver la situation en matière d’emplois. Les investisseurs constatent que les résultats des entreprises européennes sont presque tous revus en baisse. Même si la baisse de l’Euro et du prix du pétrole ont redonné un peu de marge aux sociétés, Air France a ainsi regagné 22% en bourse depuis un mois, le cycle des profits est désormais très dépendant des Etats Unis. Pour relancer vraiment l’économie européenne jamais la collaboration entre la France et l’Allemagne n’a été aussi nécessaire. En France, « la macronisation » est en marche La croissance de l’économie française a été un peu meilleure que prévu, grâce à une consommation qui se tient assez bien, mais ce n’est pas encore la reprise, car les gros problèmes restent l’investissement et la construction en recul de 3% sur un an. Cécile Duflot, notre ex ministre du Logement et de l’Égalité des territoires, aura fait perdre un demi point de croissance à l’économie française avec une politique totalement idéologique. Jamais le moral des français n’a été aussi bas, selon un sondage réalisé par Gaël Sliman de Odoxa , juste après la dernière intervention de François Hollande à la télévision. La pitoyable cacophonie gouvernementale sur les hausses d’impôts en 2015 et la consternante affaire JouyetFillon ne vont pas arranger la situation. Les banques ont dénoncé à juste titre la promesse rompue du gouvernement en matière de stabilité fiscale. En ce qui concerne les retraites, le dossier Agirc Arrco devient explosif au moment où il est envisagé que la caisse de retraite complémentaire des cadres puisse disparaître ! Malgré le projet de Loi Macron présenté comme une « libéralisation » de plusieurs pans de l’économie (professions réglementées, libéralisation des autocars, logement et urbanisme, travail le dimanche ……) le compte n’y est toujours pas. Les campagnes de communication orchestrées sur « l’attractivité de la France » pour montrer que la France sait distribuer des subventions en matière de recherche sont exactes, sauf que tout l’écosystème qui devrait ensuite accompagner les chercheurs et les entrepreneurs (capital risque, capital investissement, capital développement et surtout fiscalité totalement confiscatoire, suivie par l’ISF ….) est complètement dissuasif pour tous les acteurs. Il faut absolument changer de rythme et très vite, car la France est en train de se vider de ses talents. Tous les yeux sont désormais tournés vers la BCE pour qu’elle se lance à son tour dans une politique de « Quantitative Easing ». Cette perspective rend Anatole Kaletsky de Gavekal à Londres un peu plus optimiste. Pour lui, la paralysie politique qui existait en Europe et au Japon est en train de se débloquer. Il en conclu que nous sommes probablement au début d’un nouveau cycle de hausse des marchés. Charles Gave fait remarquer que c’est toujours un mauvais signe quand on voit baisser le cours des valeurs bancaires en même temps que les taux d’intérêts. Or, c’est très exactement ce qui se passe en Europe. Ce qui le renforce dans sa conviction selon laquelle, en matière d’allocation d’actif, la zone Euro n’est vraiment pas celle qu’il faut privilégier en ce moment. Le Japon est statistiquement retombé en récession Les derniers chiffres sont mauvais. Le PIB nippon a reculé pour le deuxième trimestre consécutif. L’explication se trouve dans le fait que les salaires n’ont pas suivi la hausse de la TVA. La confiance des consommateurs a baissé en octobre. Cela pourrait s’arranger avec la baisse du prix du pétrole et la hausse de la bourse dont l’indice Nikkei se retrouve au dessus de 17000 pour la première fois depuis sept ans. Charles Gave est dubitatif sur les dernières statistiques japonaises. Il n’est pas convaincu que la consommation et les investissements sont autant en retrait que ce disent les statisticiens. On pourrait presque y voir une manoeuvre pour déclencher des élections anticipées. Le Yen à 116 Y contre dollar est au plus bas depuis sept ans, Joyce Poon de Gavekal Hong Kong estime que si la baisse se poursuit d’encore 20%, la Corée du Sud devra dévaluer à son tour le Won. Elle pense toutefois que le Renminbi a peu de chances d’être dévalué, car cela diminuerait les chances de la monnaie chinoise de devenir un jour une monnaie de réserve. Dans ce dommaine le plus pessimiste est comme d’habitude Albert Edwards de la Société Générale qui voit le Yen baisser jusqu’à 145 Y contre le dollar. Cela devrait déclencher, selon lui, toute une série de dévaluations parmi les devises asiatiques. Cela n’empêche pas Alicia Walker de GK Alpha Plus à Hong Kong d’identifier sur le marché japonais des secteurs intéressants comme celui du vieillissement de la population. Parmi les sociétés qu’elle trouve intéressantes figurent : Toyota, Panasonic, Cyberdyne, Daiwa House, Fuji Soft (Palro robot qui assiste les personnes âgées pour faire de l’exercice). L’énergie est aussi un domaine qu’il faut suivre de près. Le nucléaire va être relancé. La production d’électricité et de chaleur à partir de l’hydrogène se développe rapidement. Le Japon possède d’importantes réserves de « glace de feu » situées à 50km de l’ile Honshu. Les sociétés les mieux placées pour en profiter sont : Kyocera, Chofu,Toyota, Tokyo Gas et Osaka Gas. La Chine met en place méthodiquement son plan de reconquête de l’Asie L’économie domestique ralentit mais la croissance chinoise reste sur une pente à 7,7% . Tom Miller de GavKal à Pékin, observe que Xi Jinping président de la République Populaire de Chine, met en place les instruments de sa stratégie de reconquête de son influence en Asie. La banque de financement des infrastructures récemment créée a été dotée de 100 Md$ de fonds propres et le fonds pour redévelopper « la route de la soie » disposera de 40Md$. Le transport par chemin de fer plus rapide que le transport maritime et moins cher que le transport aérien jouera un rôle de plus en plus important dans les liaisons entre la Chine et l’Europe. Parmi les sociétés chinoises qui devraient en profiter figurent : Guangshen, China CNR Corporation et surtout HollySys Automation Technologies qui fournit tous les systèmes d’automatisation et de contrôle. Le pétrole est le secteur le moins aimé des investisseurs en ce moment Le cours du pétrole est en baisse de 30% depuis la mi juin. Il se retrouve au plus bas depuis quatre ans. Il devient clair que Riyad a déclenché une guerre des prix pour affaiblir la Russie et l’Iran et au passage ralentir le développement de la production de gaz de shiste et de pétrole non conventionnel. C’est pourquoi l’Arabie Saoudite ne devrait pas réduire sa production pour faire remonter les prix… Ces périodes d’incertitudes entrainent toujours un retrait des investisseurs du secteur et une grosse activité dans le domaine des fusions/acquisitions : dans les services pétroliers le rapprochement entre Halliburton et Baker Hugues devrait créer un géant des services pétroliers. Le secteur a baissé de 24% depuis le mois de juillet dernier. Aux Etats Unis les autres grands acteurs du secteur sont : Schlumberger, Oil States International, Oceaneering International, Patterson-UTI Energy, Pioneer Energy Services et Basic Energy Services En Europe, on devrait aussi assister à des opérations de consolidation parmi les sociétés suivantes : Bourbon, CGG Veritas, Technip , Schoeller Bleckmann (Autriche), Saipem (Italie /ENI=43%), Aker Solutions (Norvège), Fred Olsen (Norvège), Core Laboratories (Pays Bas), Fugro (Pays Bas), SBM Offshore (Pays Bas), Seadrill (Bermude), Subsea 7 (UK), A noter également l’offre de Cepsa en Espagne sur Salamander, société d’exploration active en Indonésie ; l’ intérêt exprimé par ONGC Videsh en Inde pour augmenter sa participation dans Tullow Oil en baisse de plus de 40% sur son plus haut de l’année ; Cairn Energy qui a annoncé cette semaine une grosse découverte au Sénégal. A suivre …. Stratégie Chinoise Tout le monde connait la réponse de Chou En Lai à Malraux qui lui demandait quelles avaient été, à son avis, les répercussions de la Révolution Française. « Je ne sais pas, avait il répondu. Il est encore trop tôt … » L’Etat Chinois existe sous une forme ou sous une autre depuis au moins 4000 ans, ce qui donne un certain recul à ceux qui le dirige.Et il faut bien comprendre qu’une période se termine en Chine, et qu’une autre commence. Et que donc les autorités sont en train de changer de stratégie.Pour bien comprendre les enjeux en cours, il faut commencer par un constat, celui de la situation mondiale dans laquelle la Chine va évoluer dans les années qui viennent.Sur le plan technologique, le coût d’un robot dans les usines de Foxconn est en train de passer en dessous du coût du travail en Chine.Or cinquante pour cent des exportations Chinoises sont faites par des entreprises Européennes ou Américaines ayant des usines en Chine et ré exportant aux USA ou en Europe. Ces usines vont donc fermer et ré ouvrir à Buffalo ou à Turin.Ce qui veut dire que le modèle mercantiliste Chinois basé sur un coût du travail bas, une bonne infrastructure et une force de travail docile et bien formé est obsolète et qu’il faut donc changer de modèle. Et c’est ce à quoi le nouveau gouvernement Chinois s’attelle. Un certain nombre de grandes directions ont été fixées par Pékin · Première direction. La demande extérieure en provenance des USA et d’Europe va beaucoup baisser, à cause de la technologie certes mais aussi à cause de l’appauvrissement de la classe moyenne dans ces zones géographiques, résultat inévitable de politiques économiques et monétaires débiles. Conserver une monnaie sous évaluée ne sert donc plus à rien, bien au contraire. Vendre à des gens qui s’appauvrissent est rarement une bonne idée.La décision a donc été prise de transformer la monnaie chinoise en une monnaie forte et de laisser les taux d’intérêts trouver leur niveau naturel, ce qui est une façon de stimuler la consommation et l’épargne domestique, nouvelles sources de croissance. Il faut souligner ici l’incroyable flexibilité des autorités de l’empire du milieu. L’ancien modèle ne marche plus.On en prend bonne note et on s’adapte, sans récriminations ni gémissements. · Deuxième direction. La Chine, en raison de la politique de change précédente à d’énormes réserves de change qui étaient investies en obligation américaines ou européennes qui ne rapportent plus rien.Et bien comme la Chine a trop d’épargne, elle va devenir exportatrice de capitaux et c’est là où les choses deviennent passionnantes tant la stratégie qui se dessine est complexe et brillante.Le premier problème de la plupart des pays asiatiques a toujours été que toutes les transactions entre eux étaient soldées en dollar US. S’il y avait trop de dollars, nous avions un boom en Asie, pas assez et nous avions un bust… Aujourd’hui, la banque centrale Chinoise va voir les autres banques centrales en Asie, celle de l’Indonésie par exemple et lui dit : « Vous avez un déficit extérieur parce que vous croissez très vite et que vous faites beaucoup de dépenses d’infrastructure. Donc, vous êtes obligé de freiner votre économie domestique en maintenant des taux d’intérêts trop élevés. Je vous offre de financer votre déficit extérieur en mettant mon bilan en garantie et je vous offre tous les crédits dont vous avez besoin pour acheter- en Chine bien sur- tous les biens d’équipement dont vous avez besoin. » Je vous prête des yuans (autre nom de la monnaie chinoise) et vous me payez en yuan, ou même si vous le voulez, dans votre monnaie nationale (accords de swaps entre banques centrales).A la place d’être financé par des dollars à court terme, le déficit extérieur Indonésien le devient par des Yuan à long terme, voir par la Chine acceptant d’être payée en monnaie locale. .Les crises de balance des paiements qui avaient tué l’Asie en 1997 sont donc une chose du passé.C’est très exactement ce que les USA ont fait dans les années 40 et 50 avec le Plan Marshall… Du coup, la croissance des pays asiatiques, qui ne sera plus entravée par leur dépendance au dollar, va être à la fois plus stable et plus forte, et ce simple fait suffira – peut-être à compenser la baisse des exportations Chinoises vers l’Europe ou les USA. . · Troisième direction. Pour qu’il y ait un commerce florissant entre différents pays, il faut que chacun d’entre eux puisse se spécialiser dans les domaines ou il a un avantage comparatif (cf. la théorie des avantages comparatifs de Ricardo). La Thaïlande est le plus efficace producteur de riz au monde.Aucune raison de faire du riz en Chine du Nord s’il peut venir de Thaïlande. Pour cela il FAUT que des systèmes de communication s’ouvrent. (Routes, ports, aéroports, systèmes de télécommunications etc.)Et donc le gouvernement chinois est en train d’offrir à tous les pays de l’ancienne » route de la Soie » de financer tous ces investissements qui les relieront d’abord à la Chine mais aussi au reste du monde.Pour ce faire, les autorités Chinoises sont entrain de créer l’équivalent de la banque mondiale (pour le financement des projets) et l’équivalent du FMI (pour le financement des problèmes de déficit extérieur) et cerise sur le gâteau, ils offrent des parts de ces deux nouvelles institutions à tous les pays de la zone qui le souhaitent, à la grande fureur des Américains et des Européens. On sait en effet que Banque Mondiale et FMI sont sous le contrôle des USA et que les pays Européens sont sur représentés dans leurs instances dirigeantes. Pourquoi le patron du FMI doit il toujours être un français par exemple Mystère. L’hypothèse de la compétence exceptionnelle peut être écartée au vu des derniers représentants Français à la tête de cette institution. Nous allons donc avoir des lignes de chemin de fer et des autoroutes qui relieront la Chine à Singapour, ou Pékin à l’Europe, à la Russie, à toute l’Asie centrale, des barrages, des centrales nucléaires construits en Mongolie, au Kazakhstan en Afghanistan, au Pakistan, en Inde, des pipelines pétroliers et gaziers reliant la Sibérie à la Chine , des aéroports construits partout, ainsi que des hôtels et des centres d’affaires, tout cela financé par les excédent d’épargne Chinois. Et comme la Chine a des excédents de capacité de production dans tous ces domaines et que c’est eux qui vont financer, il ne faut pas être grand clerc pour comprendre de quelle nationalité seront les sociétés qui vont emporter les contrats.La plus veille route commerciale du monde, celle reliant la Chine à l’Asie du Sud Est, à l’Europe et au Moyen-Orient est en train de renaître de ses cendres, trois siècles après qu’elle ait disparue, tuée par le transport maritime.Ceci va faire rentrer dans le système mondial des échanges environ 2 milliards de personnes, ce qui est tout simplement prodigieux. Pour financer tout cela de manière harmonieuse, la Chine a besoin de marchés financiers profonds et stables et d’une monnaie forte, puisqu’elle se transforme en pays exportateur de capitaux.Déjà les autorités ont signé avec la Grande-Bretagne et la Suisse des accords d’internationalisation de la monnaie Chinoise et déjà des émissions obligataires dans cette monnaie ont eu lieu à Londres….Qui plus est, cette monnaie est lentement mais sûrement en train de devenir convertible.Ainsi, la semaine dernière, il a été décidé que les habitants de Shanghai allaient pouvoir acheter librement des actifs à la bourse de Hong-Kong tandis que les habitants de Hong-Kong allaient pouvoir acheter à Shanghai…Or, il n’y aucun contrôle des changes à Hong- Kong, qui d’ici 10 ans risque bien de donner du fil à retordre à Wall-Street.Et donc le contrôle des changes pour les habitants de Shanghai est en train de disparaître.Le Yuan est en train de devenir convertible, doucement, doucement. Les Chinois ne sont pas pressés. On voit donc très bien les lignes de force du projet Chinois. 1. Soutien financier aux pays en forte croissance en Asie Financement des infrastructures de communication partout en Asie 2. Internationalisation du Yuan, appuyé sur la place financière de Hong-Kong 3. Création d’un marché obligataire en Yuan, d’abord à Hong-Kong, puis partout dans le monde. 4. Cela requiert une monnaie forte, un abandon des activités à faible valeur ajoutée telles le textile ou les matières premières, un développement de la technologie et des Universités et bien sur l’émergence d’un état de Droit en Chine, ce qui ne va pas être facile, mais les autorités pour la première fois utilisent le mot dans tous leurs discours. Mais cela veut dire aussi que la Chine retrouve sa place en Asie, c’est à dire la première, ce qui a toujours été le cas dans l’Histoire. Pendant des siècles, le PIB Chinois représentait 20 % du PIB mondial. Sous Mao, l’empereur fou, nous étions à 5 %…sous les acclamations de la gauche Française. Nous sommes en train de retourner à 14 % avec 20% de la Population mondiale , en marche vers les 20% (pour approfondir, Voir Angus Maddison et surtout, Chinese Economic performance in the long run , Etude complète sur l’évolution du PNB Chinois) Voilà qui n’amuse pas les USA qui manœuvrent aussi mal qu’il est possible, en envoyant la Russie dans les bras de la Chine, qui n’en croit pas son bonheur. Favoriser l’alliance des deux puissances qui contrôlent l’ensemble des terres asiatiques est à peu prés aussi idiot que si les Anglais avaient favorisé une alliance entre la France et la Prusse au XIX eme siècle. Voilà qui amuse encore moins le Japon, qui du coup et à tout hasard, dévalue sauvagement pour rester compétitif dans ce monde nouveau qui s’annonce. Le Japon a compris et se dit qu’à tout prendre, il vaut mieux devenir la réserve de haute technologie pour l’Asie que de rester une colonie des États Unis.Le prochain grand marché haussier, qui a peut être déjà commencé aura donc lieu en Asie et sera centré sur Hong-Kong et peut être sur Tokyo et Singapour. Antoine de Saint-Exupéry savait que pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agissait pas de le prévoir, mais de le rendre possible. Je n’ai, pour ma part, jamais rien prévu, je m’efforce juste, encore et toujours de comprendre les possibles. Le temps nous le dira. C.G Hong-Kong, un Pays, deux Systèmes Dans cette formule qui préside aux relations entre la Chine et Hong-Kong réside une ambigüité fondamentale. D’où le pouvoir tire t’il sa légitimité ? Vient-elle du rôle historique que le PC Chinois a joué depuis cinquante ans, ou vient-elle d’une élection libre ? Le PC Chinois pensait qu’organiser des élections « libres » à Hong-Kong avec des candidats que le PC aurait désignés répondait à cette contradiction. Le peuple de HK, et en particulier les jeunes étudiants ne l’entendent pas de cette oreille tant ils comprennent que si cela était le cas, l’indépendance de la Justice disparaitrait très rapidement, et avec elle tout ce qui fait l’attrait de HK, c’est-à-dire d’être une zone de Droit. Avec cette disparition, leur niveau de vie se retrouverait rapidement au niveau du reste de la Chine, HK ayant perdu tout avantage comparatif. Et là le PC Chinois est bien embêté. Le PC Chinois n’a pas assujetti HK depuis 1997 à sa loi tout simplement parce que le vrai but est d’amener Taiwan à rejoindre volontairement l’empire du milieu, en lui montrant qu’il n’y aurait aucun risque à accepter la suzeraineté de Pékin tant ils pourraient continuer à gérer leurs affaires internes librement. A Taiwan, les élections sont libres… Qui plus, depuis la crise de 2009, le gouvernement Chinois fait tous les efforts qu’il peut pour transformer le yuan en monnaie de paiement internationale, pour faire pièce au dollar US, totalement dominant dans les échanges inter-asiatiques. Pour cela, ils s’appuient sur le système juridique ANGLAIS laissé en héritage à HK par les Britanniques. Sans système juridique sûr et indépendant, pas de statut international pour la monnaie Chinoise et échec dramatique pour la Chine. Devant ces difficultés, faisons une petite analyse «cout/bénéfice» des options que le PC Chinois a. 1. Faire une répression du style Tien-Amen à HK, et massacrer quelques étudiants pour ramener l’ordre. Fin du rêve du retour de Taiwan à la mère Patrie et Taiwan pourrait décider de devenir indépendante. Voila qui serait un désastre diplomatique et économique sans précédent et terrifierait tous les pays Asiatiques qui courraient se refugier dans le giron des Etats-Unis, qui probablement fermeraient leurs frontières aux importations Chinoises…(Voir l’embargo contre la Russie…) Cette option est à la fois peu probable et pas du tout souhaitable, même pour les membres du PC les plus obtus… 2. Essayer de laisser pourrir la situation, en espérant que les étudiants allaient se lasser. Voila qui est probable, mais cela veut dire deux ans et demi de vide juridique puisque les élections doivent avoir lieu en 2017, avec des candidats «libres». Et le mouvement étudiant et démocratique aurait de fortes probabilités de repartir à tout moment, sans aucune possibilité de contrôle par les autorités de Chine. 3. Décider que le ‘chief executive » actuel, plus ou moins nommé par Pékin est un âne, qui n’a rien compris aux intentions de ses maitres (alors qu’il n’a fait qu’appliquer les ordres qu’on lui avait donné, y compris probablement en gazant les étudiants, ce qui à HK ne se fait pas, pas plus qu’à Londres) et que la demande lui soit faite de démissionner. Cela reviendrait à accepter des élections libres à HK en 2017, avec le risque que le même genre de demandes ne surgisse à Shanghai ou à Canton… Cela forcerait sans doute le PC à commencer à organiser des élections «concurrentielles» mais non libres ici ou là, un peu comme nous en avons eu à Singapour pour « habituer » le Citoyen Chinois aux pratiques démocratiques. Voila qui serait immensément ‘’bullish » pour tous les actifs en Asie. Risque de perte de face cependant… Logiquement, les autorités Chinoises devraient d’abord choisir l’option numéro deux et espérer qu’ils pourront imposer « in fine » le plan initial de candidats libres mais désignés par le PC Chinois. Si les manifestants ne se laissent pas impressionner ou décourager, il faudra alors que le PC Chinois choisisse entre l’option 1 et l’option 3. Dans un monde rationnel, l’option 3 devrait être choisie à tous les coups. Mais en ce centième anniversaire de la première guerre mondiale, il n’est pas du tout certain que l’option rationnelle sera choisie et la probabilité d’un officiel local décidant de prendre la mauvaise option est loin d’être nulle. Mon argent est sur l’option 3, mais Dieu sait qu’en ce qui concerne la politique, je me suis souvent trompé. La grande malédiction Chinoise est de souhaiter à ses ennemis de « vivre dans des temps intéressants». A l’évidence, nous vivons tous dans des temps qui deviennent de plus en plus intéressants. Vue de New York, rentrée morose dans un monde déstabilisée sans leadership Après une longue absence due à un repos bien mérité, et dans l’attente d’une éventuelle nouvelle activité professionnelle, je vous propose de réfléchir avec moi sur les conflits et tensions qui existent en ce moment dans le monde.J’avais tenté déjà une réflexion prospective sur les zones potentielles de conflagrations en début d’année 2014, je ne pensais pas que nous serions confrontés aussi vite à une réalité multiforme mais inquiétante. Commençons en Europe, ou en dépit d’une relative accalmie, la situation économique reste préoccupante, avec une croissance nulle ou faible compte tenu des difficultés persistantes en Italie et en France, avec une Allemagne qui ne tire plus vers le haut la performance de la zone Euro. Si les marchés continuent à traiter avec indulgence la situation française, la confirmation récente par Bercy que le retour du déficit budgétaire en accord avec les critères fixés ne devrait pas avoir lieu avant 2017 pose le problème de la crédibilité de la France à l’International Les commentateurs avouent maintenant que les engagements pris ne pourront être tenus compte tenu de l’absence d’inflation, avec impact négatif sur la ressource fiscale principale qu’est la TVA. C’est bien l’aveu que ce que l’on qualifie en France de réduction des dépenses publiques n’est en fait qu’une moindre progression annuelle. Enfin un peu de transparence. Et l’hypothèse d’une mise en tutelle par Bruxelles, avec sanctions à la clé, est désormais envisagée comme un scénario crédible. L’exécutif reconnaît la gravité de la situation, mais n’a pas le courage politique de faire les reformes que tous les observateurs y compris domestiques, et sans considération partisane, réclament avec insistante. Et dans ce contexte économique et social, aggravé par les affaires, la solution d’un recours au programme protectionniste et étatiste du FN devient possible.. En allant vers l’Est, on déplorera l’incapacité de la communauté internationale à entraver l’hégémonie russe sur une partie du territoire Ukrainien. Je sais que nombre de nos lecteurs ne partagent pas mes vues sur le sujet. L’Ukraine a eu son indépendance par rapport à la Russie en 1994, pourtant des unités régulières russes affrontent des militaires envoyées par Kiev pour reconquérir les territoires sous contrôle de milices d’anciens des forces spéciales et du KGB. Et le cessez le feu a consacré « l’indépendance » de fait d’une partie de l’Est du pays.Les sanctions économiques sont peu effectives, les Européens ne veulent pas une escalade de la confrontation avec la Russie, pour des raisons d’approvisionnement en énergie, mais aussi du fait du lobbying mené par les groupes étrangers qui ont développé de manière sensible leurs affaires industrielles et commerciales dans la fédération de Russie.Sait-on par exemple que le premier employeur étranger en Russie est le Groupe Auchan?Les Etats-Unis sont encore moins engagés, et les fournitures promises d’équipement n’arrivent pas.Obama est allé récemment tenté de rassurer les pays de l’Europe de l’Est affiliés a l’OTAN, que les engagements pris seraient tenus mais il n’a pas convaincu ses interlocuteurs.Poutine conduit sans beaucoup de difficultés sa stratégie de reconstruction d’une Union non plus soviétique mais pan slave. Le seul obstacle qu’il pourrait rencontrer viendrait de la situation préoccupante de l’économie soviétique, prix de l’énergie sur les marchés export, et approvisionnements alimentaires ou en produits technologiques non disponibles sur place et indispensables à l’appareil industriel russe. Ceci pourrait à terme affaiblir son pouvoir autocratique.. Moyen Orient maintenant. La désastreuse politique suivie par l’administration Obama, encore aggravée depuis le remplacement d’Hillary Clinton par le médiocre John Kerry à la tête de la diplomatie peut se caractériser par des déclarations successives et contradictoires jamais suivies d’actes concrets.La dernière manifestation est sur la volonté affichée après moultes volte faces, de cantonner et éventuellement détruire le califat proclame Syro irakien ISIL. Si l’Amérique, révulsée par les égorgements barbares en ligne de deux journalistes, soutient désormais des frappes aériennes massives en Irak et en Syrie, la victoire ne peut venir que par des offensives terrestres pour lesquels les Etats-Unis se reposent sur des forces irakiennes peu entraînées et non motivées, des unités de milices shiites et des kurdes soucieux de maintenir leur autonomie face à Bagdad. Mais les efforts d’Obama et Kerry pour enrôler Saoudiens, Turques ou égyptiens dans cette guerre sont à ce stade infructueux. Ces pays sont extrêmement soupçonneux des intentions réelles de l’administration Obama vis a vis de l’Iran dont l’arme nucléaire selon moi sera validée de fait prochainement, au grand dam d’Israël,de l’Arabie Saoudite et des émirats du Golf. Or sans action coordonnée entre les bombardements et l’offensive terrestre des supplétifs, l’échec est probable. Le débat continue d’ailleurs aux Etats Unis sur l’opportunité de cette « guerre », le terme est désormais employé, certains soutenant qu’il s’agit d’un conflit régional, qui ne concerne que les pays de la zone, sans menace sur le « home land ». Cette dernière apparaissant, à tort selon moi, atténuée, alors que nous venons de célébrer la mémoire des plus de 3000 victimes des attaques du 11 Septembre 2001. L’Amérique a certes arrête a temps des tentatives qui auraient pu être désastreuses, mais nous avons eu beaucoup de chance et pas uniquement la vigilance des services de sécurité. Et les choses peuvent changer notamment à New York, ou le nouveau maire Bill de Blasio, emporte par son agenda gauchiste, n’a pas les mêmes soucis sécuritaires que que ses deux prédécesseurs Rudy Giuliani et Michael Blomberg. Quant à la Syrie, avez vous noté que le President Assad a été récemment réélu ? La guerre récente Israel Hamas a été beaucoup plus meurtrière que précédemment pour Tsahal. Et de voix de vétérans se sont élevées pour condamner certaines des actions sur les populations civiles palestiniennes. Une issue négociée avec la création d’un état Palestinien en paix durable avec Israël devient de moins en moins envisageable, il n’y a pas pourtant pas d’autre solution. Avez vous relevé que l’on ne parle plus du printemps arabe? L’Egypte est dirigée par une junte militaire brutale soutenue par les monarchies du Golf, sauf le Qatar, qui craignent et haïssent les frères Musulmans. Ces dernières reviendront au pouvoir en Tunisie ou un régime technocratique intérimaire prépare des élections. Les islamistes dits modérés sont aussi au gouvernement du Maroc, quant à la junte algérienne, elle a fait réélire sans opposition un président dont l’état de santé rend son pouvoir seulement formel, face à l’hostilité ou l’indifférence de la population active, notamment la jeunesse éduquée. Un mot enfin sur l’Asie, ou la nouvelle administration chinoise mène une politique intérieure qui vise à développer le secteur domestique comme relais de croissance, tout en affirmant un rôle de leadership régional face au Japon et aux Etats-Unis. Investi des pouvoirs gouvernementaux, militaires et politiques sur un parti épuré des phénomènes les plus évidents de corruption, Xi Jin Ping a devant lui prés de 9 ans pour dérouler son agenda, qui vise à assurer la place de la Chine comme l’alternative aux Etats-Unis comme puissance hégémonique mondiale. Ceci pourrait conduire à une confrontation, on peut espérer que le réalisme prévaudra de part et d’autre. Terminons sur une note plus positive, il pourrait en résulter une stabilisation de la situation Coréenne, un accord se négociant entre une dénucléarisation du Nord contre le retrait des 20000 soldats américains encore au Sud, qui rendent les Chinois nerveux.On le serait pour moins …… Et votre vision de rentrée? L’Europe est devenue la zone d’investissement privilégiée par les gérants internationaux Les bourses mondiales ont remonté de 2,4% cette semaine, selon l’indice MSCI AC World avec une meilleure performance (+2,4%) des marchés développés sur les marchés émergents (+2,1%). En Europe, le marché allemand (+3,9%) a fait nettement mieux que le marché français (+2,7%). Aux Etats Unis, la hausse est de 3,2% pendant la semaine. Même si les risques sont encore nombreux (Chine, marchés émergents, éclatement de bulle immobilière…), les investisseurs semblent rassurés par la perspective d’une croissance mondiale de 3,6% en 2014, avec une croissance restant anémique en Europe autour de 1%. Le hollandisme post voyage aux Etats Unis est prometteur si des décisions courageuses sont prises rapidement En France, la Cour des Comptes craint un dérapage du déficit public en 2013, car les rentrées fiscales ont été selon elle surestimées. Le choc fiscal mis en place par le gouvernement a été totalement inefficace puisqu’en face de 33Md€ de prélèvements supplémentaires il n’y a eu que 13Md€ de réduction du déficit public. Même si le nécessaire freinage des dépenses publiques est devenu la clé de voûte de la politique du Gouvernement, on peut encore douter tant que nous n’aurons pas vu les premières mesures courageuses. Le moteur de l’immobilier dans un pays où l’on manque cruellement de logements est totalement à l’arrêt. Notre pays est même devenu in des rares où la mise en chantier de logements va baisser en 2014. La création d’emplois par le secteur privé, seule statistique qui compte vraiment est toujours faible. Elles ont créé 14 700 emplois au quatrième trimestre après avoir supprimé 65 000 emplois sur l’ensemble de l’année. Le rebond de la fin de l’année mis en avant par les médias n’est tiré que par la progression de l’intérim. Le « hollandisme » post voyage d’état aux Etats Unis est un grand exercice de communication qu’on ne peut qu’approuver, après avoir nié pendant des mois que la France était sur une pente dangereuse en matière d’attractivité pour les investisseurs étrangers. Avec un peu d’humour certains gérants pensent que François Mitterrand avait débarrassé la France du communisme en les écartant du gouvernement. François Hollande serait selon eux, en train de faire la même chose en écartant les socialistes et les écologistes. A suivre… En Allemagne, la production industrielle stagne depuis deux ans et le reste de l’Europe décline. Le crédit baisse aussi en Allemagne. Les taux longs sont supérieurs au taux de croissance de l’économie. En Europe, on assiste à un timide redémarrage dans la zone Euro. L’Italie est encore en panne alors que l’Espagne et le Portugal ont l’air de redémarrer. La Grèce et Chypre sont toujours en récession profonde. Les investisseurs achètent les sociétés il faut acheter les sociétés ont été détestées depuis cinq ans. Les meilleurs performances de la semaine ont été réalisées par Renault (+12,7%), Michelin (+8,8%) et Société Générale (+7,5%) L’augmentation des allocations sur l’Europe dans les portefeuilles est en train de se produire européen est en marche. La reflation est en train de se produire. Le sondage réalisé par Goldman Sachs lors de sa dernière présentation en Asie a montré que pour 60% des gérants, l’Europe était la zone d’investissement la plus attractive. L’Europe serait dans une phase de « keynésianisme thatchérien » où l’on va mettre de côté le rigorisme monétaire de la Bundesbank en Allemagne et les exigences irréalistes de la CGT en France. On a un début de reprise économique et toujours beaucoup de pressions sur la BCE pour qu’elle reste particulièrement accommodante. A suivre … En Chine, le « shadow banking » (=crédit consentis par des entités qui ne sont pas des banques), continue d’inquiéter. Chaque semaine il y a un nouveau fonds de produits structurés qui fait faillite car 50% de l’actif de ces fonds a été investi en infrastructures, énergie, mines. Cette semaine c’est au tour de Jilin Trust. Tant que la croissance restera au dessus de 8 à 9% tout défaut ne sera pas systémique et restera gérable, estime Chen Zhao Managing Editor de BCA. Les craintes de « hard landing » semblent excessives, même si la Chine resserre actuellement le crédit intérieur. En parallèle, elle ouvre le marché des « Dim Sum Bonds » (= entreprises qui se financent en émettant des obligations en Renminbi) . Il faudrait éviter néanmoins que la Chine siphonne l’épargne mondiale, ce qui serait très négatif pour le reste du monde. En Inde, la décélération de l’inflation autour de 8% est plus rapide qu’attendue. C’est une bonne nouvelle. Aux Etats Unis, la croissance économique du secteur privé a été de 5% au quatrième trimestre. L’Amérique est en train de devenir un véritable état pétrolier, beaucoup dépendant des monarchies pétrolières que dans le passé. On mesure également que les Etats ont supprimé des centaines de milliers de postes de fonctionnaires et ont limité la hausse des impôts locaux. Le Congrès a écarté la menace d’un défaut de paiement. Le dollar devrait remonter car la balance commerciale s’améliore. Toutefois, la Federal Reserve va accélérer le « tapering » si la croissance est supérieure à 3%. Une correction est probable, mais cela ne remet pas en cause le mouvement de hausse des actions qui devrait se produire à un rythme plus modéré, environ 3% en moyenne par an au cours des cinq prochaines années. Le potentiel de hausse est donc limité Au Japon, le dernier trimestre a été décevant en matière de performance économique. il y a moins de place pour une poursuite de la baisse des taux pense Mark McClellan Managing Editor de BCA à Montréal. Tout le débat porte maintenant sur l’influence de la hausse de la TVA. En 2007 l’Allemagne avait remonté sa TVA et cela lui a réussi. En tout cas, les gérants spécialisés estiment qu’il ne faut plus acheter le Japon pour la baisse du Yen. Il faut acheter maintenant les banques si l’on croit au succès d’ »Abenomics » (=la politique économique du Premier Ministre Shinzo Abe). Dans les pays émergents, les problèmes ne sont pas aussi graves que dans les années 90. Les marchés se traitent avec une décote de l’ordre de 30% sur les marchés développés. Les risques de contagion ne sont pas très importants pense Bruce Kasman économiste chez JPMorgan La fermeture de fonds spécialisés par un gérant aussi respecté que Brevan Howard est toujours un signe qui doit être interprété convenablement. Aucune explication officielle n’a été fournie mais il faut constater que les marchés émergentssont surpondérés en secteurs administrés et qu’ils ne montent plus quand les matières premières baissent. Cela a pour conséquence que l’on croit acheter de la croissance, mais ce n’est pas le cas. Désormais, il faut faire très attention aux sociétés qui ont emprunté en devises étrangères. Dans le cas de l’Inde la baisse de la roupie a augmenté l’endettement des sociétés indiennes de 35Md$ ! Le price/book des marchés émergents est de 30% inférieur à celui des marchés développés. Rien n’ind Dans le secteur des vins et de spiritueux, la Chine boit moins. Les ventes de pernod Ricard en Chine ont baissé de 18% au cours des six premier mois de son exercice en cours. Le secteur est le deuxième poste excédentaire de la balance commerciale française derrière l’aéronautique. Cette évolution montre que les sociétés du secteur qui ont été plébiscitées pendant de longs mois en bourse soient maintenant considérées comme moins attractives. L’uranium revient au devant de la scène après trois ans d’éclipse. Xan Rice du Financial Times a consacré un récent papier au sujet. Il explique que le retour du Japon sur le nucléaire va changer beaucoup de choses. Parallèlement on constate que de nombreux fonds de Private equity se retirent du secteur des énergies renouvelables qui sont maintenant considérés comme non intéressants compte tenu de la médiocrité des performances réalisées. L’or, qui a été la grande déception de l’année 2013 est en progression de 10% depuis le début de l’année. Le métal jaune monte doucement sans raison apparente. Les chinois qui ont peur d’une baisse du dollar achètent maintenant plus d’or que les indiens.