géothermie proFonde
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géothermie proFonde
F.A.Q géothermie profonde notre démarche Le projet Hautepierre & Port Autonome de Strasbourg Les unités de cogénération géothermique de FONROCHE Géothermie permettront d’alimenter les réseaux de chaleur du quartier de Hautepierre, situé à l’Ouest de Strasbourg, les industriels situés sur le Port Autonome de Strasbourg ainsi que les différents consommateurs de chauffage urbain. Ces projets contribueront à la structuration du territoire. Sommaire Notre démarche page 3 Les puits et les forages page 11 L’impact sur ma maison /dans ma ville page 16 Les mesures de sécurité page 22 Contact page 32 Qu’est-ce que profonde ? la géothermie Du grec gêo (terre) et thermos (chaud), la géothermie est l’énergie issue de la chaleur de la Terre. Cette chaleur augmente en fonction de la profondeur: on parle de gradient géothermique. Utiliser la géothermie, c’est donc aller chercher l’énergie thermique contenue dans le sous-sol, soit à travers un vecteur; l’eau, soit en utilisant la température des terrains au moyen d’un échangeur géothermique. Cette énergie est ensuite utilisée sous forme de chaleur et/ou pour produire de l’électricité. Pourquoi est-ce intéressant à cet endroit plutôt qu’à un autre ? Dans la croute terrestre la température augmente en moyenne de 3°C tous les 100m (gradient de température). Cependant, certaines régions du globe présentent des gradients géothermiques plus élevés. Le sous-sol autour de Strasbourg affiche un gradient géothermique de l’ordre de 4.5 à 5°C par 100m. Les forages profonds antérieurs et les études menées par le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières) autour de Strasbourg ont montré la présence d’eau à température particulièrement élevée. Une unité produit également de l’électricité et de la chaleur qui n’est pas transportable sur de grandes distances. L’unité doit donc être située à proximité directe des différents consommateurs. Strasbourg représente donc l’adéquation entre le potentiel géothermique du sous- sol profond et les utilisateurs de surface. Par ailleurs, afin de trouver des circulations d’eau dans les roches profondes, il faut viser des zones naturellement faillées. Les sites choisis doivent également pouvoir atteindre des failles profondes potentiellement productives. Les sites retenus sont le résultat d’une adéquation entre la présence d’une faille profonde productive/bassin d’utilisateurs pour la chaleur/terrain disponible pour les travaux. Comment arrive-t-on à localiser avec précision la ressource géologique ? La ressource est déterminée, en premier lieu, à partir des données issues des campagnes d’exploration pétrolière des années 60 - 70 (données des puits et données géophysiques). Le sous-sol alsacien et plus régionalement celui du fossé rhénan, est ainsi assez bien connu au travers des nombreuses investigations et études. Une synthèse du potentiel géothermique dans le fossé rhénan supérieur a été effectuée dès 1979 par le BRGM et d’autres synthèses ont été réalisées récemment en collaboration avec les services géologiques allemands (programme Interreg IV/Georg). Les données de puits permettent d’avoir une vision locale de la géologie. La géophysique permet d’étendre ensuite cette vision en 3D. Ces données sont intégrées dans des modèles imageant la géométrie et les écoulements du réservoir. Une campagne de nouvelle acquisition géophysique est parfois nécessaire pour améliorer la compréhension du réservoir. 3 Quels sont les avantages de la géothermie par rapport aux autres sources d’énergie ? L’énergie géothermique est une énergie de base : • 100% renouvelable (dispositif d’exploitation conçu en tant que tel), aucune combustion, La géothermie est-elle bien une énergie renouvelable? La géothermie est, à l’échelle du globe, la plus grande ressource énergétique. En plus du flux de chaleur permanent qui remonte à travers l’écorce terrestre, les circulations d’eaux souterraines amènent, de manière continue, de la chaleur vers la surface. La gestion durable d’un réservoir géothermique, permet une exploitation continue pendant de très nombreuses années. La chaleur de la terre est illimitée à l’échelle humaine et disponible pour les générations futures. 4 • 0g CO2/KWh utile, • Disponible 96% du temps, • 30% moins cher que le gaz naturel en énergie primaire, tarifs stable dans le temps, • Décorrellée des énergies fossiles. Cette énergie se régénère-t-elle ? La ressource autour d’une unité se régénère, mais plus lentement que la vitesse à laquelle elle est puisée. Sa durée d’exploitation est limitée dans le temps (entre 30 à 50 ans). Cela correspond grossièrement à la durée de vie d’un forage. La ressource se reconstitue intégralement en 50 à 200 ans. Une gestion en « jachère » permet de rendre un réservoir parfaitement régénérable. Quels sont les principaux avantages de la géothermie d’un point de vue environnemental ? L’impact carbone d’une unité géothermique est nul. Aucune combustion ni émission de gaz (CO2, NOx) ne provient des installations géothermiques en phase d’exploitation. Cela contribue ainsi à diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Dans une installation géothermique, aucune substance dangereuse n’est transportée ou stockée en surface. Dans le cas d’eau géothermale radioactive, les mesures de sécurité en vigueur pour la protection du personnel seront mises en place. Si lors d’opérations de maintenance, des dépôts radioactifs devaient être évacués, la gestion en serait confiée à l’ANDRA (Agence Nationale des Déchets Radioactifs) comme actuellement à Soultzsous-Forêt. Une fois les forages terminés, les surfaces de terrain occupées par les installations géothermiques restent modestes en comparaison des autres types d’énergie. La taille des équipements de surface est très réduite. Enfin, l’énergie géothermique est disponible quasiment la totalité de l’année, ce qui en fait l’énergie renouvelable la plus disponible. Fonroche Géothermie est une société récente, n’est ce pas risqué ? Fonroche dispose de l’ensemble des connaissances métier par : • Un partenariat de co-investissement dans l’appareil et l’équipe de forage avec deux sociétés Allemandes. Celles-ci ont 8 forages profonds réussis en Allemagne et 150 ans d’existence dans le domaine de la géothermie. • Une équipe géoscience expérimentée et couvrant tous les métiers de la géologie. • Une équipe forage senior ayant plus de 20 ans d’expérience. Chacun a déjà travaillé avec succès sur différentes installations dans le monde. • Une équipe surface ayant développé plusieurs installations industrielles de cogénération. • Des sous-traitants ayant une expérience reconnue en forage profond. • Un contrôle de la qualité des ouvrages internes et externes (assureurs et état). Par ailleurs, les connaissances en matière de géothermie électrique sont pour la plupart publiques et à disposition de Fonroche Géothermie. C’est le cas de l’installation de Soultz-sous-Forêt qui fournit de précieux renseignements sur la géologie du bassin rhénan. Quelles sont les garanties que le court-termisme financier n’amènera pas à négliger des règles de sécurité ? D’une part, Fonroche est à la fois l’investisseur, le constructeur et l’exploitant sur 30 ans. Toute malfaçon entrainerait une perte de son propre investissement. L’actionnaire financier de Fonroche (Eurazeo) est un acteur historique de l’industrie française, ce n’est pas un financier “vautour” et la société reste majoritairement contrôlée par son Président - Fondateur, qui joue son image sur le succès de ce projet. Fonroche investit son propre argent dans le projet. D’autre part, une opération de géothermie profonde est strictement suivie par la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du logement). Elle s’assure de la bonne application des règles de l’Art et de la réglementation française. 5 Quel sera le niveau d’information des populations pendant les travaux et pendant l’exploitation? Nous sommes prêts, en accord avec la Préfecture, la DREAL et les mairies, à constituer un comité d’information des riverains pour travailler en toute transparence avant, pendant les travaux et pendant l’exploitation. Une communication sera mise en place de type site web pour donner une information en temps réel. Comment puis-je être impliqué dans ces projets ? Dans le cas d’une volonté importante en volume exprimée par les citoyens, un compartiment de participation pourra être étudié. Quels sont les différentes étapes au PER en géothermie haute température? Une demande de Permis Exclusif de Recherche (PER) fait l’objet d’instructions détaillées par les services de l’état, rendant compte de l’avis sur le dossier. En parallèle à cette instruction, le dossier est publié au Journal Officiel et soumis à une période de mise en concurrence de 30 jours. Après résolution de la concurrence, les services de l’état finissent l’instruction du dossier qui doit recevoir un avis favorable pour poursuivre l’instruction finale au Ministère de l’écologie, du Développement Durable et de l’énergie. Une information ouverte sur le site web du Ministère est ensuite réalisée sur une période de 30 jours. Après avis du Conseil Général de 6 l’économie, de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGIET), le PER peut être signé par le Ministres de l’Environnement et le Ministre de l’Industrie, tous deux en charges des Mines. Quand est-ce que le PER a-t-il été accordé ? Quel droit accorde-t-il ? Fonroche Géothermie a obtenu le PER de Strasbourg le 23 juin 2013. L’octroi du PER donne le droit à l’entreprise d’engager des travaux d’exploration, faisant l’objet de nouveaux dossiers de demande d’autorisation d’ouverture de travaux déposés auprès du préfet, eux-mêmes soumis à instruction et consultation des services de l’état. Ils donnent un avis sur le dossier, ensuite soumis à enquête publique, pendant 30 jours. Quel est l’objet publique ? de l’enquête Cette enquête publique vise à informer le grand public sur le dossier et de recueillir ses appréciations. L’objectif est de permettre au Préfet et à ses services de disposer de tous les éléments nécessaires à son information. L’enquête est ouverte et organisée par arrêté préfectoral. Puis, le tribunal administratif de Strasbourg désigne un commissaire enquêteur. Son rôle est d’organiser le bon déroulement de l’enquête. Elle se déroulera dans les communes concernées par les projets Hautepierre et Port de Strasbourg et éventuellement dans les communes voisines où le projet pourrait avoir une incidence. à l’expiration du délai d’enquête, le commissaire enquêteur examine les observations consignées, procède éventuellement à des auditions complémentaires. Il établit un rapport qui relate le déroulement de l’enquête et rédige des conclusions motivées, en précisant si elles sont favorables avec d’éventuelles réserves ou non à l’opération. Le rapport doit faire état des contre-propositions qui ont été produites durant l’enquête ainsi que des réponses éventuelles du maître d’ouvrage. Les copies du rapport et des conclusions peuvent être consultées par le public, pendant un an, à la mairie, à la préfecture ou à la sous-préfecture. Qui a vérifié l’exactitude de vos études ? Où puis-je consulter ces études ? Toutes les études publiques Fonroche et les rapports des organismes publics seront disponibles dans les bureaux de la DREAL Alsace (B.P. 81005/F, 67070 Strasbourg cedex, 03.88.13.05.00) et dans les mairies des communes concernées par le projet. L’ensemble de ces éléments sont également disponibles sur notre site internet Fonroche énergie (www. fonroche.fr). Quel est le coût d’un projet de ce type ? L’investissement est de l’ordre de 60 M€ pour une centrale de 5 MWe et 30 MWth. Qui supporte les éventuels surcoûts d’une telle installation ? Les demandes d’ouverture de travaux miniers sont instruites par les services compétents de l’état (DREAL). Fonroche Géothermie et les entreprises associées supporteront seules les éventuels surcoûts du projet. Les études menées par Fonroche Géothermie sont également auditées par des entreprises indépendantes, au titre de l’assurance de la ressource et pour bénéficier d’une deuxième opinion. Fonroche a des partenariats avec des instituts académiques de recherche qui ont l’expérience de la géothermie profonde en France dont l’Alsace et en Europe : BRGM , Université de Nancy, Ecole des Mines de Paris, Université de Bordeaux , Université de Pau. Un thésard de l’Université de Nancy travaille actuellement sur nos projets de Strasbourg. Comment est-ce subventionné ? Le projet est subventionné au travers du tarif de rachat de l’électricité produite. Ce tarif de rachat est fixé en base à 200€/MWhel produit avec une prime à l’efficacité énergétique pouvant aller jusqu’à 80€/MWhel. En d’autres termes, plus on valorise les énergies produites par l’unité géothermique, plus elle est rentable, et plus les consommateurs d’énergie thermique profitent d’un tarif compétitif. Il faut également noter que plus on valorise les deux énergies (thermique et électrique), plus les rendements de production sont élevés, et plus l’énergie produite est vertueuse. 7 Quel est le temps nécessaire pour amortir les coûts de conception? Une installation de géothermie s’amortie sur 30 ans, ce qui correspond à une utilisation raisonnable et durable du réservoir. Pour autant, une durée de vie de 30 ans supplémentaires en production de chaleur seule est envisageable, après un contrôle qualité et un nettoyage des puits. à la fin de la vie de l’unité géothermique, qui supportera les coûts de démantèlement ? à la fin de l’installation, les deux puits seront soit convertis en sonde géothermique, soit bouchés par l’exploitant avec du ciment. Ce démontage final est provisionné à hauteur de 1,7 M€ tel qu’indiqué dans le dossier DODT. Il consiste en plusieurs bouchons de ciment qui isolent les différents niveaux d’aquifères, le fonds du puits et la tête de puits. Pouvez-vous exploiter les gaz de schistes avec votre permis ? La loi interdit strictement l’exploitation des gaz de schistes. Les autorisations de forage et le permis de Strasbourg de Fonroche Géothermie sont octroyés dans l’objectif unique de recherche géothermique haute température. Que se passe t-il si vous trouvez du gaz ou du pétrole ? Au vu des études géologiques, nous ne prévoyons pas de trouver d’hydrocarbures dans les zones profondes ciblées. Nous traverserons néanmoins la couche 8 géologique de « la Grande Oolithe » à mi profondeur qui est exploitée dans le SudEst de Strasbourg pour le pétrole. Cette zone sera cimentée et isolée du reste des couches pour éviter toute intrusion. Dans le cas improbable d’un débit important de gaz en fond de forage, le puits sera alors considéré inapproprié pour l’exploitation géothermique, donc fermé conformément aux procédures en vigueur. Comment suis-je assuré que vous effectuerez vraiment ce que vous me dîtes ? La validation des programmes de travaux ainsi que leurs contrôles sont réglementés par la législation. En cas d’écarts, le projet peut être stoppé et abandonné et il sera ensuite bien délicat d’obtenir de nouvelles autorisations. Nous n’avons donc aucun intérêt à ne pas respecter nos engagements. De plus, nous investissons notre propre argent. Nous avons un programme national de 8 permis de recherche sur des zones différentes et savons que la réussite de chaque puits conditionne la réussite de la filière et le futur de nos investissements. Notre vision de la géothermie est une énergie de long terme, qui fait partie du «mix énergétique» proposé pour diversifier les ressources en énergies renouvelables. Existe-t-il d’autres projets similaires en France et dans le monde ? En France, le premier projet à de telles profondeurs est le projet pilote de Soultzsous-Forêts (Nord de l’Alsace). Il a montré de bons résultats pouvant être extrapolés au milieu industriel. Toujours en Alsace, électricité de Strasbourg a réalisé le projet de Rittershoffen et a obtenu de bonnes températures et de bons débits. Le forage d’injection est en cours de réalisation. En Allemagne, plusieurs sites équivalents ont été mis en exploitation, tels que Insheim, Unterhaching, Brühl, Dürnhaar, Sauerlach, Taufkirchen, Mauerstetten, Kirschtockach. Dans le reste du monde, on peut citer: Quang Tri au Vietnam, Habanero en Australie. photovoltaïque, hydrolienne, barrages hydrauliques…) permet de réduire la part à terme du nucléaire dans le mix énergétique français. Combien d’unités géothermiques sont nécessaires pour compenser la fermeture de Fessenheim ? Fessenheim = 900 MWe / 6 MWe = 150 unités géothermiques en terme d’électricité seulement. La géothermie à l’avantage de pouvoir également proposer une énergie thermique de l’ordre de 30MWth/ unité. De nombreux projets sont en phase de développement, la géothermie recevant un engouement important dans le monde. La géothermie peut-elle remplacer le nucléaire ? La géothermie haute-température est grandement liée aux conditions géologiques. En volcanisme, le potentiel électrique d’une telle exploitation est très important et pourrait dans certains cas se substituer aux énergies fossiles. En France métropolitaine, les conditions géologiques ne permettent pas d’avoir un potentiel assez élevé pour pouvoir répondre seul et intégralement aux besoins en électricité de la nation. Pour autant, c’est une énergie alternative non polluante qui, en lien avec d’autres moyens de production électrique renouvelable (éolienne, panneaux 9 Une filière géothermique française et mondiale maîtrisée les puits et les forages Combien de temps nécessite la construction et le forage de l’unité ? La préparation du chantier dure environ 3 mois et comprend: • Les fouilles archéologiques préalables, EGS Planned Projects (Elec) EGS Project ideas (Elec) • Le forage des avant-puits, EGS Planned Projects (Heating) • La plateforme, Oslo Existing EGS Plants (Elec) • Le bassin de rejet, Aberdeen Riga Ballymena Newcastle Greennogue Hannover Grob Schonebeck Hunxe Kreth Mons Litomerice Rulzheim Landau Hurth Bassin Soultz-sous-Forêts Murska Sobota Parisien Alsace Benheim Sud Hongrie Massif Central Genève Velika Ciglena West Cornwall Mid Cornwall La Coruna Pontevedra Ourense Salamanca Caceres Sevilla Cadiz 10 Le forage profond, quant à lui, dure en moyenne 120 jours soit 240 jours pour le doublet. Une fois le forage finalisé, l’unité en surface sera construite en une année (ingénierie, commandes, construction, installation et mise en service). La durée globale de la phase chantier est donc de près de 2 ans avant la mise en service. Aquitaine Lugo Huesca Madrid Barcelona Murcia 2 Murcia 1 Grenada 1 Grenada 2 Andalucia 11 Le déroulé du projet 2013 PHASE AUTORISATIONS ADMINISTRATIVES PHASE éTUDES • études d’impacts environnementaux • Projet en dehors des zones du Grand Hamster d’Alsace, des zones protégées et des zones de captage de l’eau potable • Autorisations administratives 2014 2015 FORAGE PUITS N°1 2016 FORAGE PUITS N°2 2017 • Prospections géologiques • études géophysiques • études de valorisation énergétique • Conception de l’unité de cogénération géothermique et des puits PHASE FORAGE Réalisation des puits et tests • Faibles émissions sonores • Pas de pollution atmosphérique (gaz, poussière...) • Pas de pollution des aquifères de surface • Pas de gène de circulation • Pas de vibration • Intégration architecturale raisonnée CONSTRUCTION DE LA CENTRALE PRODUCTION D’ÉLECTRICITÉ 30 ans Quelles sont les techniques utilisées ? Fonroche Géothermie prévoit un programme de tests visant à la mise en production du puits. Ces tests suivent des phases de pompage et d’injection à basse pression. Pour ce faire, un fluide composé d’acide mélangé avec de l’eau est utilisé en fonction des caractéristiques minéralogiques du réservoir et des failles existantes. Que signifie « développer un puits » ? VALORISATION DE LA CHALEUR 2018 Pourquoi forer jusqu’à 5000 mètres ? Le gradient géothermique moyen en France est de 3°C/100 m et la température minimale pour avoir une production électrique rentable est de 150°C. Aussi, il faut aller en moyenne à 5000 m de profondeur pour obtenir une telle température. 30 ans Le développement du puits est la dernière phase de réalisation du puits. Cette phase permettra de nettoyer le fond de l’ouvrage de toute trace de boue et de favoriser l’ouverture des fissures des roches du réservoir géothermal. La circulation de l’eau chaude en est améliorée avant sa mise en production. Quelle est la composition du fluide acide injecté pour le nettoyage des fissures? La composition de ce fluide est adaptée aux caractéristiques physico-chimiques des cristaux et sédiments remplissant les failles et gênant la circulation de l’eau chaude. Il est constitué d’eau claire et d’un acide organique biodégradable et/ ou inorganique en faible quantité et réagissant complètement avec les roches à dissoudre. Il ne restera pas d’acide résiduel dans le réservoir. C’est une technique également utilisée depuis plus de 100 ans lors de la réalisation ou de la régénération d’ouvrages d’eau potable. SCHéma explicatif des différentes phases de nettoyage des fissures existantes RÉSEAUX ÉLECTRIQUES 2048 PHASE D’EXPLOITATION Valorisation de l’energie issue de la géothermie Protection de l’environnement - Production énergétique optimisée - Sismicité surveillée ECOLES - CRECHES 12 BATIMENTS COMMUNAUX LOGEMENTS INDUSTRIELS 13 L’acidification présente l’avantage de ne pas avoir besoin d’additif particulier pour être efficace. L’action recherchée étant liée à une mise en solution d’une minéralisation gênante pour le passage de l’eau, et aucun autre effet n’est recherché. Les réactifs les plus couramment utilisés pour l’acidification des réservoirs sont : • Acide chlorhydrique en solution aqueuse, • Acide acétique • acides de la famille des glutamates (totalement biodégradable). à quelle pression sera injecté ce fluide dans la roche et dans les failles ? Les fluides seront injectés dans la roche à une pression inférieure à 100 bars. Cette pression sera déterminée en amont de l’opération, en fonction des caractéristiques des forces existantes dans les failles et en gardant une marge de sécurité importante. Pendant toute la durée de vie de la centrale géothermique, la pression de réinjection des fluides géothermiques sera entre 5 et 30 bars. Ces pressions sont largement inférieures aux pressions dîtes de fracturation qui sont au-delà de 200 bars dans les failles autour de Strasbourg. Utiliser un acide à 5 000 m de profondeur n’est-il pas dangereux pour l’écosystème ? Les températures très élevées pression dans les roches à 5000 profondeur ne permettent pas écosystème de se développer. Il donc pas d’impact. 14 et la m de à un n’y a Quelle est la quantité d’acide utilisée lors de la phase de nettoyage ? Cette quantité est de l’ordre de 300 à 400m3 et n’est pas en excès. L’ensemble réagit en sous-sol et une fois terminé, il n’y a plus d’acide dans le réservoir. Les retours d’expériences des travaux géothermiques profonds en Alsace et en Europe indiquent des quantités similaires mises en oeuvre. Les deux puits subissent-ils le nettoyage? Oui, car la perméabilité doit être assurée pour les deux, en production et réinjection. Combien de temps faut-il pour que ce fluide disparaisse des aquifères ? L’acide réagissant intégralement, il disparaît au bout de quelques heures de l’eau géothermale. Comment suis-je assuré que vous cimenterez correctement le puits ? Les caractéristiques des gaines de ciment sont définies très précisément lors des études initiales. La préparation des ciments et leurs injections seront confiées à des entreprises spécialisées. La qualité de la cimentation sera vérifiée à l’aide de mesure de type échographie du tubage et du ciment. Un représentant de l’état sera présent pour valider la conformité avec la législation en vigueur et des règles métier. Dans le cas où une zone s’avèrerait mal cimentée, des injections complémentaires peuvent être faites au travers de perforations réalisées dans le tubage. Le ciment peut-il polluer les nappes souterraines ? Nous utiliserons un ciment choisi en fonction de la composition des aquifères. C’est-à-dire, un ciment utilisé communément pour les forages pour l’eau potable. Par conséquent, le ciment n’engendrera pas de pollution des nappes d’eau potables. Cette réinjection permet de maintenir le réservoir géothermique sous pression, ce qui est primordial pour la pérennité de la ressource. Comment est contrôlée la qualité de ce ciment ? La température de réinjection doit rester au dessus de la température à partir de laquelle les éléments dissous dans le fluide exploité peuvent précipiter. Si ces éléments précipitent, il y a un risque de colmatage et le tubage pourrait se boucher dégradant ainsi la production. Le ciment est généralement préparé directement sur le site par mélange du ciment de base avec les additifs nécessaires pour sa tenu en température. Le contrôle est fait en direct par les ingénieurs forage et les ingénieurs de la société de cimentation. La DREAL, qui est toujours préalablement informée, peut être présente. En forant dans la croûte terrestre, le risque de voir du magma sortir par le puits existe-t-il? Le magma, à faible profondeur, se forme dans des zones très localisées dans le sous-sol. Quel que soit l’environnement géologique, le risque est pour ainsi dire nul de tomber dans une poche de magma en fusion. Dans les régions volcaniques, ce risque est potentiellement plus élevé. Dans ces régions, la chaleur arrive en telle quantité en surface qu’il n’est pas nécessaire de réaliser des forages profonds, ce qui n’est pas le cas du sous-sol strasbourgeois. Pourquoi n’est-il pas possible d’abaisser davantage la température de l’eau avant réinjection ? L’eau chaude est exploitée à 185°C, elle est donc sous forme de vapeur ? Non, l’eau en profondeur est soumise à une forte pression ce qui permet d’avoir une eau liquide à température plus élevée. En surface, elle sera maintenue à une pression de 16 bars, pour la garder à l’état liquide. Comment est réalisé le forage dévié ? Quelle technologie est mise en place ? La déviation est réalisée à partir d’un moteur de fond (turbine actionnée par la pression de la boue injectée) et d’un raccord coudé avec pilotage en direct et précision de l’ordre du mètre. Une fois la déviation amorcée, on revient au forage rotary conventionnel. Pourquoi réinjecter l’eau prélevée ? L’eau géothermale, du fait de sa composition chimique, ne peut pas être rejetée en surface et est donc réinjectée dans son réservoir de production afin d’éviter tout risque environnemental. 15 L’impact sur ma maison / dans ma ville Quels sont les bénéfices pour les habitants et la ville qui accueillent ce projet ? Un potentiel de valorisation énergétique vertueuse et très économique alimentera: • Réseaux de chaleur de chauffage urbain, • Serres agricoles, • Piscine municipale, • Hall des sports, • Autres bâtiments publics à proximité, • Bâtiments existants ou à construire (logements et autres), • Industriels énergivores. Des apports directs liés à l’activité de géothermie pour la ville : • Embauche locale (gardiennage, maintenance, entretien…) • Show room sur le site, organisation de visites du site écoles, universités, industriels, • Vitrine de la géothermie au rang mondial, • Site internet dédié et hotline. Une unité de cogénération géothermique, peut alimenter en électricité l’équivalent de 4 000 logements et 10 000 logements en chaleur. Les habitants à proximité de ces projets pourront profiter de cette énergie renouvelable et économique. L’eau chaude alimentera les réseaux de chaleur de l’agglomération et bénéficiera : Aux habitants • Taux d’énergie renouvelable important, • Prix compétitif et stable dans le temps, 16 • Baisse conséquente de la facture de chauffage. Aux industriels • Baisse des frais de fonctionnement, • Réduction de l’emprunte carbone. Aux collectivités Combien d’emplois locaux seront créés par l’installation d’une unité géothermique ? Une unité géothermique permettra la création de 10 emplois directs, 100 emplois temporaires et 150 emplois indirects pour la phase de chantier et d’exploitation. Fonroche travaille actuellement sur l’ouverture d’une agence Fonroche Alsace à Strasbourg pour le suivi du chantier et l’exploitation. Une installation de géothermie estelle bruyante ? En cours d’exploitation Les équipements bruyants d’une installation de cogénération géothermique sont principalement la turbine et les tours aéroréfrigérantes. La turbine sera confinée à l’intérieur d’un bâtiment insonorisé. Il n’y aura donc aucune émergence sonore pour cet équipement. Les tours, quant à elles, resteront à l’extérieur, mais seront spécialement dimensionnées pour minimiser leurs émissions sonores pour rester en dessous de 70 dB(A) à 20 m, soit le bruit d’un aspirateur. Les premières habitations étant à 300m pour l’installation du port Autonome et 600 m pour l’installation de Hautepierre, ne ressentiront donc aucune gêne. En cours de travaux L’appareil de forage a été spécialement conçu pour travailler en environnement urbain avec un minimum de nuisance. Le treuil de forage, principale source de nuisance sur un appareil classique, a été remplacé par un concept de vérins hydraulique, silencieux. Les tiges de forage sont manipulées par un bras automatique, limitant les bruits de métal classique en mode manuel. Le chantier de forage, pendant les travaux, aura une émergence nulle la journée et la nuit, la valeur moyenne du bruit étant de 55 dB(A) à 100 m pendant les 8 mois de forage (24h/24) et pour un fond sonore actuel de 65 dB(A) le jour et 60 dB(A) la nuit sur la zone d’Eckbolsheim. Cet impact sera donc très faible au niveau des habitations. Par ailleurs, lors des travaux de forage, la circulation induite, de jour comme de nuit, sera de 20 camions par jour en moyenne lors de l’amenée de la machine et de 5 à 8 camions par jour pendant les opérations, principalement la journée. Appareil de forage situé à 300 m d’une école. 17 Quel est l’impact visuel pendant la phase de forage? Le bâtiment abritant les équipements de production énergétique aura des dimensions approximatives de 25m par 35m avec une hauteur de 12m. Fonroche Géothermie travaille actuellement avec des architectes locaux pour intégrer l’ouvrage à son environnement. En effet, des arbres seront plantés sur le site pour garder l’ensemble agréable visuellement. Quel est l’impact visuel installations géothermiques ? des Les forages sont invisibles depuis l’extérieur de la plateforme quelle que soit leur profondeur. Ils sont installés dans une cave en béton et la plateforme sera entourée d’arbres. Les unités géothermiques électriques modernes sont très compactes et peuvent être aisément intégrées architecturalement au paysage. Les tours de refroidissement sont au nombre de 16 pour le site d’Eckbolsheim, de l’ordre de 6m de large, par 6m de long et par 9m de hauteur. Ces dernières n’émettent pas de nuage de vapeur. Exemple d’installation lors de l’exploitation. L’unité géothermique générer de la fumée ? Vue du ciel lors du chantier de forage. 18 va-t-elle L’unité géothermique ne produira aucune fumée, car aucune combustion sur le site n’est produite. Lors des tests des puits exploratoires, un panache ponctuel de vapeur d’eau sera possible en fonction des conditions climatiques. Quelles sont les éventuelles nuisances olfactives pendant les tests ? Autour de Strasbourg, on constate une absence d’H2S (odeur de soufre) mais une présence de CO2 inodore dans les eaux profondes. La période de tests avec mise à l’air de l’eau chaude est très courte (2 semaines par puits). L’exposition reste donc très limitée. 19 Quels sont les risques pour la santé de fuites du gaz de vaporisation de la centrale pendant l’exploitation? Enfin, l’énergie thermique produite en même temps et non utilisée pour l’electricité est moins chère que celles produites par des moyens conventionnels. Cela est dû à la longue durée de vie de l’installation et à sa disponibilité de 8000 h/an. Elle permet au contribuable d’économiser. Pour la nation, le bilan global est donc positif et génère une économie de 350 M€ sur la durée de vie de l’unité soit 30 ans. La boue de forage génère t-elle des nuisances olfactives pendant le forage? Cette énergie a-t-elle des avantages autres qu’économiques? Le fluide utilisé sera un fluide frigorigène semblable à celui utilisé dans un congélateur ou climatiseur domestique (R134A ou R245FA). Les efforts ont porté sur des fluides environnementalements acceptables et non inflammables. Ce risque sera décrit en détail dans le dossier ICPE de la centrale de surface. La boue de forage est un mélange d’eau, d’argile et de débris de roche broyées avec quelques additifs pour gérer la viscosité (polymère), le Ph (soude) et la densité (carbonate de calcium ou barytine). La boue est fabriquée et recyclée dans les bassins métalliques de l’appareil de forage. L’odeur de la boue est celle de l’argile mouillée et elle est confinée à la zone de l’appareil de forage. Il n’y a pas d’odeur à 10 m des bassins et à fortiori à l’extérieur de l’enceinte du site. Le contribuable devra-t-il participer aux frais de ce projet ? La production d’électricité de l’unité géothermique bénéficie d’un tarif de rachat d’électricité privilégié afin d’appuyer le développement de la filière, financé en partie par la CSPE (Contribution au Service Public de l’électricité), et donc par chaque consommateur d’électricité. Cette même production d’électricité permet d’économiser des quantités importantes de CO2, taxées par l’état, et donc payées par les producteurs et impactées aux consommateurs. 20 La géothermie est une formidable opportunité pour l’Alsace d’être aux avants postes des énergies renouvelables au niveau mondial. En effet, l’Alsace possède de nombreuses agglomérations au droit de forts potentiels géothermiques, et la cogénération est la manière la plus vertueuse de valoriser l’énergie géothermique. Avec un impact paysager quasiment nul, peu d’espace consommé et un bâtiment intégré architecturalement, elle présente une disponibilité importante permettant la production énergétique quasiment toute l’année. La géothermie est donc une énergie renouvelable très avantageuse par rapport aux autres énergies. Est-ce qu’il y aura une sensible augmentation du trafic pendant le chantier ? Le trafic sera très faiblement impacté. Le besoin d’approvisionnement du chantier de construction est de 5 à 8 camions par jour, exceptionnellement jusqu’à 20 par jour lors de l’amenée et du repli de la machine de forage. La circulation de nuit sera réduite au maximum. Y a-t-il du personnel restant sur site permettant les échanges éventuels avec la population ? Le responsable de site ainsi qu’une astreinte seront disponibles pendant toute la durée de l’exploitation. Fonroche aura une succursale sur la région de Strasbourg. Un site internet sera également dédié au projet pendant les travaux et pendant l’exploitation, ce qui permettra au citoyen d’avoir une information régulière sur le fonctionnement de la centrale et sur le suivi environnemental. La ligne haute-tension de l’unité sera t-elle visible? L’unité est raccordée aux postes électriques existant sur la Communauté Urbaine de Strasbourg. électricité de Strasbourg (ESR) se charge de mettre à disposition de Fonroche Géothermie, sur le site de l’unité un poste de livraison électrique qui sera connecté au poste source. Cette connexion se fera par ligne enterrée et sera assurée par ESR et ses règles de l’art propres. Quels sont les risques pour mon habitation ? Il n’y a aucun risque pour les logements avoisinants l’unité de géothermie. En effet, les travaux et l’exploitation de la ressource seront conformes aux règles de l’art et à la réglementation française, dûment vérifiés par les services de l’état et les différentes expertises apportées aux dossiers. De façon naturelle, le sous sol en Alsace est en mouvement fréquent. Il est généralement ressenti par un être humain au delà d’une magnitude de 2. Par ailleurs, aucune fracturation hydraulique ne sera réalisée. Un suivi précis et strict de l’activité sismique sera effectué avant et pendant l’exploitation. La population sera informée au préalable des opérations de test du puits. Le système de suivi de la sismicité à l’aide d’un réseau de géophones sera opérationnel avant, pendant et après le forage. Il permettra de prévenir le risque de sismicité. Fonroche mettra tout en oeuvre pour éviter une sismicité ressentie (supérieure à 2 en magnitude) qui provoquerait par ailleurs l’arrêt de ses travaux et la perte de son investissement En cas de sinistre sur mon habitation (fissures ou autres), qui me rembourse ? Fonroche Géothermie prendra, en amont, toutes les précautions pour que ces désagréments n’arrivent pas. Néanmoins, nous avons souscrit pour ces opérations une assurance Responsabilité Civile qui prendra en compte spécifiquement ce genre de désagrément. Une notice explicative sera disponible en mairie avant le début des travaux de forage et décrira l’ensemble des éventuelles procédures. Vais-je ressentir des secousses sismiques liées aux forages ou à l’exploitation géothermique ? 21 lES MESURES DE Sécurité L’exploitation de la géothermie comporte-t-elle des problèmes de sécurité ? La réglementation française donne un cadre strict permettant d’affirmer qu’une unité géothermique ne présente pas de risque spécifique lors de l’exploitation. En effet, il n’y a aucun transport, pas de stockage ou de combustion de matière dangereuse. L’ensemble des fluides et des gaz produits par les forages est intégralement réinjecté en profondeur. 22 Comment est réalisée la surveillance des puits ? La surveillance des puits sera réalisée par les capteurs de surfaces et par un contrôle par caméra chaque année. Pour la protection de la nappe, un système de piézomètres permettra l’analyse ponctuelle et périodique des eaux phréatiques. Pour les risques sismiques, un réseau de géophones permettra la surveillance en temps réel des évènements sismiques liés à l’activité de forage et d’exploitation dans le sous-sol. Pour les risques de fuites de gaz, des capteurs autour de l’unité détecteront en temps réel les fuites éventuelles. De plus, l’unité sera dotée de plusieurs systèmes de contrôle pour vérifier en continu son bon fonctionnement. Les organismes publics surveilleront périodiquement l’installation. Comment pouvez-vous prédire le comportement de la faille et donc le risque sismique ? Les données régionales de l’état de contrainte sont connues par les expériences passées et le suivi de la sismicité naturelle depuis plusieurs décennies. à partir de ces données régionales et de la modélisation des failles et couches géologiques, issues de l’interprétation des données géophysiques existantes, un modèle mécanique a été réalisé en collaboration avec des sociétés expertes internationales pour comprendre l’influence des forces en présence dans les failles. Une nouvelle acquisition géophysique débutera en 2015 et permettra d’affiner cette première modélisation. En parallèle, un système de surveillance avec des géophones va être mis en place avant, pendant et après forage de façon à enregistrer les évènements liés à l’activité de la faille. Une société spécialisée sera en charge de ce suivi. Un site internet donnera l’information en temps réel sur les opérations en cours et le niveau de sismicité. La réinjection de fluide froid dans le réservoir peut-elle perturber le milieu ? Il va en premier lieu le refroidir, provoquant une bulle froide se diffusant et se réchauffant (lentement) au cours du temps dans le réservoir. L’écartement des puits en fond de trou est calculé pour que cette bulle froide mette au minimum 30 ans à rejoindre le puits producteur. Cette bulle froide est limitée au fond du trou et n’a aucun impact en surface. Il se produit aussi des réactions avec le réservoir (dissolution ou précipitation d’éléments). Il peut également y avoir un effet de contraction thermique sur la roche au début de l’injection, monitoré par nos géophones et qui contribue à la réouverture des fissures naturelles de la roche. Cet effet thermique est très limité dans le temps. Il y a-t-il des risques de radioactivité ? La radioactivité présente dans les fluides géothermiques provient de la radioactivité naturelle des formations rocheuses en profondeur et la possible présence d’un gaz appelé radon. Le niveau de radioactivité du fluide géothermique est très faible, (en-dessous des normes définies pour les eaux potables, et limitée aux alentours de la tête de puits à quelques mètres). Au sein de l’unité de géothermie, les zones à risques seront signalées en bleu et interdite au personnel non autorisé. Un suivi de la radioactivité des installations et des mesures de radioprotection seront mis en place pendant les travaux et durant la vie de l’unité par Fonroche Géothermie et par les organismes publics de contrôle. Par ailleurs, dans la mesure où le puits sera correctement cimenté, il n’y aura pas de fuite, et donc pas de dispersion de la radioactivité. Les éventuels dépôts radioactifs solides isolé dans les filtres lors des opérations de maintenance seront évacués en centre de traitement agrée. Les valeurs de radioactivités observées à la centrale géothermique de Soultz –sousForêt sont les suivantes : - 17.5 μSv/h (microsievert par heure) pour la dose de « contact » maximale rencontrée. - 1.78 μSv/h pour la dose « ambiante » minimale rencontrée. 23 Ce tableau vous présente des exemples de différentes doses radioactives communes (Cuenot et al., 2013). Origine de la radiation Radiations cosmiques 0.31 mSv/an (moyenne en France) Radiations telluriques 0.60 mSv/an (moyenne en France) Exposition au radon 1.5 mSv/an (moyenne en France) Vol Paris-New York 0.02 mSv Radiographie thoracique 0.05 mSv Scanner thoracique 5.7 mSv Scanner abdominal 12 mSv Est-ce qu’on peut avoir de l’émission naturelle de radon ? Le radon provient de la désintégration de l’uranium. C’est un gaz radioactif d’origine naturelle qui représente le tiers de la radioactivité en France. Il est présent partout à la surface de la planète et provient surtout des sous-sols granitiques et volcaniques ainsi que de certains matériaux de construction. En Alsace, on le retrouve fréquemment dans le massif Vosgien mais également sur des zones de faille. Il est important de rappeler que toutes les couches traversées par les forages sont naturellement affleurantes en Alsace et dans les Vosges. Une étude a été réalisée par le BRGM en 2010 afin de déterminer l’aléa radon dans le département du Bas-Rhin. Les concentrations maximales relevées à proximité du site d’implantation sont de l’ordre de 200 Bq/m3 d’air. Des concentrations en radon ont été 24 Dose reçue mesurées (Cuenot et al., 2013) sur les fluides géothermiques de Bruchsal et de Soultz-sous-Forêt et ont été estimées entre 18 et 38 Bq/kg. L’exposition au radon est dangereuse pour l’être humain dans des locaux confinés. Il est indispensable d’assurer une bonne ventilation afin de renouveler l’air des locaux. La période de désintégration du radon est relativement courte (3,82 jours) pouvant offrir une disparition quasi-totale de cet élément au bout de 23 jours. Lors de la phase d’exploitation, il n’y a aucune émission de gaz, car la totalité du fluide géothermique (gaz inclus) produite par un puits est réinjectée dans le réservoir au moyen du deuxième puits. De plus, la boucle géothermale de surface est maintenue à une pression suffisante pour garder les gaz sous forme dissoute dans le fluide. Toutefois durant les tests du premier et second puits, le fluide géothermique sera stocké dans des bassins spécifiques. Ces bassins se trouvent à l’air libre, sont donc constamment ventilés conformément aux préconisations de l’ARS pour la prévention de l’exposition au Radon et ne permettent donc pas l’accumulation du radon dans l’air. Afin d’établir un état des lieux avant forage, une campagne de mesure du radon sera réalisée. Pendant la durée de vie de l’unité, peut-on envisager une arrivée de gaz ? Il est prévu une présence de CO2 dissout dans l’eau géothermale. Ce gaz, assez commun dans l’eau en général, notamment dans les eaux souterraines du massif vosgien, les eaux minérales gazeuses et des eaux profondes géothermales, restera comme d’autres éventuels gaz, dans la boucle entre les deux forages de production et d’injection où l’eau sera maintenue sous une certaine pression (point de bulle) afin d’éviter qu’il ne passe à l’état gazeux. Les autres gaz potentiellement présents dans le réservoir sont, en petites quantités, méthane (CH4), traces d’hélium (He), traces de radon (Rn). La zone de recherche autours de Strasbourg n’a pas historiquement mis en évidence la présence de H2S (hydrogène sulfuré). Comment seront gérées les arrivées de gaz ? Pendant le forage, la densité de la boue de forage permet d’éviter la remontée à la surface des gaz. Les petites quantités qui pourraient remonter seront séparées du fluide de forage et brulées par la torchère, positionnée de façon à éviter tout interaction avec le voisinage. Des dispositifs de sécurité obligatoires seront installés en tête de forage et se fermeront lors d’une éventuelle éruption intempestive pour rendre le puits étanche. Des mesures sont ensuite prises pour « tuer » le puits (alourdissement de la boue). D’autre part, toutes les installations de chantier (moteurs, éclairage) sont protégés contre tout risque de déflagration si des gaz explosifs venaient à s’échapper. Comment allez-vous protéger nos nappes d’eaux potables ? Les nappes d’eau potable pourraient être polluées de trois manières différentes: 1. Par mise en communication avec les eaux géothermiques, 2. Par mise en communication avec des eaux plus profondes, 3. Par infiltration superficielle des eaux du chantier pendant les travaux de forage. Afin d’éviter toute communication entre l’eau géothermique, les eaux des nappes profondes et les eaux de la nappe, le puits sera pourvu de 6 couches d’étanchéité soit 3 tuyaux en acier emboités. On les appelle des cuvelages, étanches et isolés du terrain par 3 gaines de ciment adaptées et injectées sur toute la hauteur du cuvelage. Cela créé ainsi des gaines étanches multicouches jusqu’à plus de 3 500 m de profondeur. Seule la partie productrice est laissée en trou ouvert. Ce ciment est spécialement sélectionné pour résister à la salinité de l’eau géothermale ainsi qu’aux fortes différences de températures pouvant être générées par l’exploitation géothermale. 25 Quelles mesures prévoyez-vous en cas d’incident de gaz ? L’architecture du puit Les cuvelages en rose remontent jusqu’à la surface et protègent les aquifères de surfaces. Afin d’éviter toutes pollutions superficielles, les eaux de ruissellement pouvant entrainer une pollution, seront collectées par une géo-membrane étanche installée sous la plate forme de forage avec un système de conduites. Celui-ci recueillera les fluides pollués vers des déshuileurs puis des bacs de rétention. Aquifère surface Acier Ciment Terre 26 L‘appareil de forage est équipé d’un bloc obturateur de puits. Celui-ci bloque les gaz dans le puits. En cas de fuite, une torchère est prévu pour bruler les gaz et éviter leur dispersion. Des produits sont disponibles en permanence sur le site de forage pour boucher le puits en cas de fuite. à titre d’information, L’ASPA a listé les gaz potentiellement dangereux pour l’homme et l’environnement en analysant aussi leurs caractéristiques, la dangerosité, les contre-indications et les interventions à faire dans le cas d’émanations gazeuses dans l’atmosphère. Ces études avec l’analyse des risques sont publiées sur le site de l’ASPA (www.atmoalsace.net) ou consultables dans leurs locaux (Espace Européen de l’Entreprise de Strasbourg, 5 rue de Madrid, 67300 Schiltigheim, 03 88 19 26 66, Fax : 03 88 19 26 67, [email protected]) Comment suis-je assuré que vous n’aurez pas recours à la fracturation hydraulique ? La fracturation hydraulique n’est pas prévue sur les projets de Fonroche. Toutefois, malgré la non-utilisation de 0m cette technique, une surveillance au travers d’une écoute microsismique sera mise en place avant, pendant et après le forage. Cette écoute permet de mesurer indirectement les niveaux de pression exercés sur les failles et donc de controler le non usage de la fracturation hydraulique. 1000 mde cette surveillance seront Les données transmises en direct au service de l’état compétent. Un système de prévention « feu vert, feu orange et feu rouge » sera mis en place pour prévenir toute montée de risque de sismicité. Le chantier sera arrêté si la sismicité dépasse une magnitude de 2. Au-delà de ce niveau de sismicité, l’être humain commence à percevoir une vibration. Les équipements exploités pour la production d’électricité (forage et surface) sont-ils les mêmes sur les 30 ans d’exploitation ? Tant sur les équipements du sous sol, que sur les équipements de surface, Fonroche prévoit une partie importante de son budget à l’entretien et à la maintenance de ses équipements pour assurer, à tout instant, un fonctionnement optimum et sécurisé. Cela passe par les techniciens présents sur site qui assureront le bon fonctionnement des équipements. Des organismes extérieurs de contrôle passeront annuellement pour vérifier le bon fonctionnement global des équipements. Par ailleurs, Fonroche Géothermie provisionne annuellement une somme d’argent, dédiée au remplacement et à l’entretien des équipements principaux du procédé, calculée en fonction de leur durée de vie. Echelle non respectée Enfin, Fonroche contractualisera avec le constructeur du cycle thermodynamique un contrat de maintenance afin d’avoir le regard du constructeur sur le bon fonctionnement de la centrale. 27 Les équipements de forage ont une durée de vie de 60 ans. Ils nécessitent une surveillance tous les 10 ans de la qualité du métal et une gestion des éventuels dépôts sur les parois. La corrosion est monitorée et stabilisée par des anti corrosions si nécessaire. Les pompes d’extraction de l’eau géothermale et de réinjection ont une durée de vie plus courte, de l’ordre de 3 à 5 ans et sont régulièrement changées. Comment pouvez-vous être certain que les épisodes de Staufen-imBreisgau, Bâle, Lochwiller ou Landau ne se reproduiront pas pour votre installation ? La sismicité de Bâle est relative à l’emploi de la fracturation hydraulique qui a pour objectif de créer de nouvelles fractures, avec des pressions d’injection supérieures à 350 bars. Fonroche Géothermie pré calculera les contraintes en présence dans les failles, grâce à l’écoute passive de la sismicité naturelle pour définir la pression maximale utilisable, qui est sur l’Alsace de l’ordre de 100 bars. Fonroche Géothermie utilisera le nettoyage des fissures naturelles préexistantes par acidification évitant ainsi toute nouvelle fracturation, avec des pressions d’injection inférieures à 100 bars en tête de forage. Dans le cas de Landau, l’architecture de puits n’aurait pas pu être acceptée par les normes et la législation française. Un autre problème de sismicité ressenti par la population est survenu à Landau. Il était lié à une trop grande pression d’injection de l’eau chaude dans le puits injecteur. Cette pression a dépassé le seuil d’acceptabilité qui doit être connu au préalable pour éviter ce phénomène. 28 Exemple du puit engendrant les problèmes de sismisité survenu à Landau. Altération du joint de surface isolant le fluide et la partie non-cimentée 2 7 cm de soulèvement en surface au droit du puits 4 50 m Joint altéré Gonflement argile = mouvement de terrain 400 m 3 Argiles gonflant avec l’arrivée du fluide Cimentation non montée jusqu’à la surface 1500 m Eau du réservoir isolée naturellement et exploitée 1 • à Saint Gall (Suisse) En 2013, après les tests de production, du gaz naturel est arrivé dans le puits depuis les roches sous-jacentes. Afin d’éviter un accident grave en surface, une quantité importante d’eau sous pression a été injectée dans le puits pour contenir le gaz. Cette surpression, couplée à une sensibilité naturelle du sous-sol, a induit un séisme d’une magnitude de 3,5, ressenti par la population. Malgré ce séisme, le gaz a pu être contenu, n’engendrant pas de dégâts en surface. Les forages de Stauffen-im-Breisgau et de Lochwiller sont des forages superficiels réalisés pour la pose de sondes géothermiques (140 m). Les techniques de forage ne sont pas du tout comparables à celles des forages profonds. Les moyens mis en oeuvre étant « très légers » afin que les coûts restent économiquement intéressants. Afin de rechercher une bonne conductivité thermique entre les sondes géothermiques et le terrain, aucun tubage n’est cimenté au terrain et les épaisseurs de ciment sont faibles. De ce fait, les cimentations effectuées ne peuvent arrêter efficacement des circulations d’eau qui peuvent être rencontrées. • à Stauffen à la faveur des forages, de l’eau d’un aquifère superficiel s’est écoulé vers des niveaux géologiques plus profonds avec présence d’anhydrite (sulfate de calcium CaSO4) qui s’est ainsi transformé en gypse (sulfate de calcium hydraté CaS04 2H2O) accompagné d’un important gonflement (plus de 60%) provoquant ainsi des soulèvements superficiels. 29 • à Lochwiller le forage a rencontré de l’eau artésienne issue d’une nappe captive vers 100m de profondeur. Celle-ce s’est écoulée dans des terrains superficiels. La circulation de cette eau a ainsi rendu inefficace la cimentation réalisée. L’eau profonde aurait ensuite « mouillée » des terrains contenant de l’anhydrite entrainant ainsi les mêmes phénomènes qu’à Stauffen. De plus, lors de ces forages superficiels pour des sondes géothermiques, aucun suivi par un géologue n’a été effectué et aucun contrôle n’a été demandé. De nouveaux textes législatifs sont en cours de préparation en France dans le but d’éviter ces problèmes. Pour des forages profonds, qu’ils soient réalisés pour le captage d’eau potable, pour la recherche pétrolière ou pour la géothermie profonde, il existe des règles à suivre clairement définies par la législation française. Ainsi, la cimentation sera adaptée à chaque formation et l’élaboration d’une architecture de puits avec des tubages télescopés et le ciment remontant sur toute la hauteur de colonne du cuvelage permettra d’isoler tous les aquifères rencontrés et d’éviter des fuites de l’eau géothermale vers l’extérieur. Comment seront gérés les déchets à la fin de la vie de l’unité géothermique ? à la fin de la vie de l’unité géothermique, quels sont les risques long termes de l’installation abandonnée ? Sol Après la procédure de bouchage des puits, l’installation reste sous la surveillance du détenteur de la concession (Fonroche Géothermie) ou de l’état, en cas de fin de vie de la concession. à noter que le puits géothermique de Cronenbourg, foré en 1981, est aujourd’hui en pleine ville et n’a jamais crée de problème. Zone cimentée Défaut de cimentation laissant circuler l’eau Mauvaise cimentation Anhydrite - 140 m Schéma de principe Lochwiller Gonflement des anhydrites - Circulation d’eau entre les formations Evolution de l’eau suivant une direction horizontale. Les déchets éventuels de type radioactifs sont éliminés au fur et à mesure de l’exploitation de la centrale par un organisme spécialisé. Aucun déchet ne peut être stocké sur le site. Il n’y a pas d’utilisation de produit pouvant polluer le sol. 30 31 FONROCHE Géothermie Technopôle Hélioparc - 2, Avenue Pierre Angot - 64053 PAU [email protected] Plus d’information sur www.fonroche.fr