La relation emploi-formation dans le BTP à moyen

Transcription

La relation emploi-formation dans le BTP à moyen
La relation emploi-formation dans le
BTP à moyen terme : présentation de la
méthodologie
Intervention de Yannick MORIN, Cellule économique de
Bretagne
4èmes Rencontres emploi formation du 15/01/2004
Coordonnées : 02 99 30 23 51 – [email protected] - http:
//www.cellule-eco.bretagne.asso.fr
CONTEXTE
Le secteur du Bâtiment et des Travaux
Publics a connu d’importantes
mutations au cours des vingt dernières
années en raison de l’évolution
des marchés, de la taille des opérations,
du développement des travaux
d’entretien, de l’évolution des matériaux
et des procédés de mise en
oeuvre...
Ces mutations ont entraîné une
profonde modification des structures
de l’appareil de production.
Actuellement, le BTP représente au
total 88 000 emplois dont 62 500
salariés employés par 9 300 entreprises.
Ce secteur se distingue de l’industrie par de nombreux aspects dont les trois principaux sont
la non possibilité de stockage de la production, le caractère itinérant du lieu de production (le
chantier) et le fait que chaque ouvrage est unique même si dans la mise en oeuvre certaines
tâches sont répétitives.
Le BTP est avant tout une industrie de main d’oeuvre où les mots «emploi et formation»
prennent une dimension particulière.
LA
RELATION EMPLOI-FORMATION
1/ l’approche quantitative
L’analyse de la relation emploi-formation s’est faite à partir de perspectives économiques à
moyen terme (5 ans) dans le secteur du BTP ; ce travail a permis d’apprécier le volume de
production dans les années à venir, élément indispensable pour situer le niveau d’emploi
nécessaire à sa réalisation. La prévision n’est pas une science exacte, néanmoins elle permet
d’avoir quelques points de repère dans le temps.
La méthode utilisée a consisté à réaliser un compte de production par ouvrage (réalisation
d’un modèle économétrique) à partir d’informations non homogènes comme par exemple
pour le Bâtiment ... les m2, les tailles d’opération, les types de financement, les prix
de construction.... etc, et de faire évoluer ce compte de production, soit en fonction de
l’environnement socio-démographique et financier pour le logement, soit en fonction de
l’évolution macro-économique et d’une connaissance régionale des cycles d’investissement
pour le secteur non résidentiel, ce compte étant régulièrement actualisé (en fonction
d’éléments nouveaux pouvant influencer le niveau de production).
Cette production potentielle estimée est ensuite traduite en terme d’emplois; cette traduction
se fait à partir de ratios «chiffre d’affaires par emploi» (distinction faite par corps d’état et
par nature de construction), en tenant compte des gains de productivité des entreprises.
Cette notion, difficile à mesurer, est indicative; néanmoins, elle est intéressante à analyser
car des variations existent selon les métiers.
A partir du volume d’emplois résultant de la prévision économique, une simulation revitalisante
de la pyramide des âges est réalisée en privilégiant la population des jeunes de moins de
25 ans. Cette revitalisation volontariste définit le besoin annuel de recrutement, réparti en
fonction du niveau de qualification souhaité par les professionnels. Ces éléments quantitatifs
sont rapprochés des flux annuels de formation afin de voir si le dispositif actuel de formation
est bien dimensionné en terme de capacités d’accueil pour répondre aux besoins estimés à
moyen terme.
2/ L’approche qualitative
A l’approche quantitative, s’est ajoutée une dimension qualitative qui permet d’orienter des
politiques de formation initiale et continue. Il s’agit de comprendre le fonctionnement de
l’emploi au sein de l’entreprise et d’identifier les attentes des professionnels en matière de
main d’œuvre qualifiée et de formation.
Ce travail s’est fait à partir d’entretiens auprès des chefs d’entreprise, d’enquêtes par voie
postale et de réunions. Une grille d’entretien a été élaborée reprenant les thèmes évoqués
ci-dessus.
Chaque synthèse d’éléments qualitatifs a fait l’objet d’une validation.
Pour conclure, la réalisation d’un tel travail a été facilitée en raison de la structuration
importante du secteur BTP, ce qui a permis d’avoir et de suivre une multitude de séries
statistiques. Par ailleurs, l’approche qualitative a bien fonctionné car les acteurs de la filière
construction ont rapidement pris conscience de la mesure de l’enjeu de cette relation emploiformation.