Entr`actes, une pause entre les actes

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Entr`actes, une pause entre les actes
terrain
par Florence Raynal
Entr’actes,
une pause entre les actes
Transversal n° 33 novembre-décembre terrain
Lors de son travail de rue auprès des jeunes, le GPAL, qui est un club de prévention
spécialisée, a constaté la présence de personnes prostituées en difficulté sur son terrain
d’intervention, le centre ville de Lille. Pour tenter de répondre aux besoins de ce public,
l’association a monté le projet Entr’actes. Au programme : prévention du VIH
et réduction des risques, convivialité, écoute, accompagnement social et médical.
Le tout dans le respect absolu de la volonté de chacun.
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« Il me faut des préservatifs, un kit-sniff et un Stéribox®. »
Ce mardi, tendue, Sylvie1 ne souhaite pas monter dans le
bus de prévention du GPAL (Groupement de prévention et
d’accueil lillois). Dans le cadre du projet Entr’actes, ce bus
sillonne les rues du Vieux-Lille et alentour de 18 heures à
minuit et demi, pour aller à la rencontre des personnes
prostituées. À bord, les deux éducateurs spécialisés, Youma
Ratsavong et Sophie Spriet, tentent néanmoins d’entamer le
dialogue avec la jeune femme, qui lâche soudain : « Vous
avez des nouvelles pour Mireille ? On sait qui a fait ça ? Il
paraît que c’est un client, un gitan. » Depuis le meurtre
de Mireille, la peur est montée d’un cran sur les trottoirs
lillois. Après avoir remis le matériel requis et formulé
quelques mots apaisants, Youma se remet au volant. La
tournée est chaque mardi semblable. Le terrain de la prostitution, assez circonscrit, est très sectorisé : ici les « traditionnelles », là les Africaines anglophones, plus loin les
transgenres d’origine équatorienne, etc.
Nouvel arrêt. Montent Nadia et Sandra – dont le visage
porte déjà, malgré son jeune âge, de forts stigmates de sa
toxicomanie2 –, suivies de Céline. Embrassades. Café, jus
de fruits, gâteaux. L’ambiance est conviviale et l’humour
au rendez-vous. Youma s’enquiert discrètement de la
santé de Nadia, victime d’un viol collectif. Les agresseurs
CONTACTS
GPAL
+33 (0)3 20 38 81 81
[email protected]
Entr’actes
+33 (0)3 20 55 64 66
www.entractes-gpal.org
ayant abusé d’elle sans capote, la jeune femme a dû subir
un traitement postexposition au VIH. Encore traumatisée,
Nadia commence tout juste à reprendre le dessus. Une
dizaine de minutes plus tard, chacune retrouve son poste
de travail, après avoir glissé les précieux préservatifs dans
son sac. La soirée file, l’obscurité gagne.
À chaque arrêt, des femmes grimpent dans le bus, sitôt
accueillies avec attention par le duo. Certaines viennent
souffler entre deux passes, d’autres faire taire l’angoisse due
à l’absence de clients et aux difficultés financières qui ne
manqueront pas de suivre. Les propos sont parfois légers et
joyeux, parfois graves. Certaines parlent de leurs vacances,
des enfants « qu’elles élèvent, comme toutes les mères »,
d’une sortie au restaurant. D’autres évoquent leur solitude,
la dureté de la vie, la santé qui flanche avec l’âge, la lassitude qui gagne. D’autres encore décrivent leurs démarches
pour obtenir un logement ou le RMI. Aux propos échangés
sur une nouvelle couleur de cheveux ou une nouvelle jupe
succèdent des remarques sur les insultes des passants, les
contrôles policiers ou les clients. Certaines enfin se taisent
ou repartent comme des flèches une fois servies. Sur un
cahier de liaison, les éducateurs notent leurs observations.
Le préservatif, un sésame. « Outre permettre aux femmes
de se protéger du VIH, la délivrance de matériel a pour
but de faciliter l’amorce d’un lien avec l’équipe et d’établir
un climat de confiance », explique Youma. Les actions en
antenne mobile sont en effet une déclinaison du travail de
rue du GPAL, adapté aux spécificités du public « prostitu-
1 Les
prénoms ont été modifiés pour préserver l’anonymat
des personnes.
2 Selon
le GPAL, environ la moitié des personnes prostituées
lilloises sont des usagers de drogue.
pelle Élise Bourdin, éducatrice spécialisée, qui se décrit
comme « une bricoleuse du quotidien », tantôt traductrice,
tantôt psychologue, tantôt conseillère conjugale ou cuisinière ! Et de souligner : « Il s’agit d’un accueil de type bas
seuil. On prend les gens comme ils arrivent. Et si une personne est défoncée, nous la recevons, car à l’extérieur,
dans cet état, elle se met en danger. » Au sous-sol, un lit est
d’ailleurs prévu pour le repos. On y trouve aussi un coin
retiré pour permettre des entretiens individuels avec ceux
qui le souhaitent, quand le besoin s’en fait sentir.
© Pierre Jahan/Roger Viollet
3 Le
GPAL lancera prochainement une recherche-action afin de
mieux comprendre ce qui peut freiner le contact avec ce public,
ses éventuels besoins et la meilleure façon d’y répondre.
Transversal n° 33 novembre-décembre terrain
tionnel », peu enclin à solliciter un accompagnement dans
une structure non identifiée. Une attitude notamment observée chez les personnes d’Afrique anglophone, avec lesquelles le contact n’est pas toujours aisé. « Au début, elles
étaient très dans l’exigence. C’était sans cesse “Donnemoi !”, sans même dire “Bonjour”. Il y avait des tensions,
confie Youma. Ça va mieux, même si la barrière de la
langue complique l’échange. » Et Sophie de compléter :
« Il a fallu du temps, mais, aujourd’hui, certaines passent
à la permanence. Et des accompagnements ont été possibles pour l’obtention de papiers, un avortement, etc. »3
Tous les après-midi, mercredi excepté, deux éducatrices
spécialisées reçoivent en effet de 14 heures à 19 heures
les personnes prostituées dans un local situé sur leur lieu de
passage. L’accueil y est libre et anonyme (chacun a son
pseudo) et le non-jugement de règle. Les femmes – la fréquentation par les hommes est rare – viennent se détendre
autour d’une collation, chercher des préservatifs, du gel,
des kits, parler du quotidien et échanger des conseils. « Je
passe presque tous les jours, pour prendre des nouvelles du
quartier, retrouver des collègues, car on ne travaille pas
toutes au même endroit. C’est un petit soutien », témoigne
Marlène. « Entr’actes signifie “entre les actes” mais aussi
“entracte”. L’accueil est donc conçu de façon à ce que les
femmes puissent vraiment faire une pause agréable », rap-
Soutien à la demande. Au-delà de la lutte contre le VIH et
de la réduction des risques liés à l’usage de drogue,
Entr’actes a vocation à accompagner les personnes dans
leurs démarches. « Nous avons beaucoup de demandes
dans le champ du médical, du juridique et de l’administratif
(RMI, CAF, etc.), de l’écoute et du logement. Un peu moins
dans celui de l’emploi et de la formation. En un an, on est
passé de 178 à 287 demandes », souligne Élise Bourdin.
Le matin est consacré aux rendez-vous extérieurs : requêtes
administratives, visites aux femmes à l’hôpital ou en prison. Mais l’équipe se veut aussi hyperréactive. « Nous avons
adapté nos stratégies éducatives à la réalité des femmes.
Certaines sont dans de telles conduites addictives ou situations de précarité qu’il est inutile de leur donner un rendezvous pour effectuer un test de dépistage du VIH ou de
grossesse le lendemain matin. Elles sont trop dans des réalités spontanées », poursuit-elle. Aussi, l’une des deux éducatrices conduit alors immédiatement la personne dans le
service adapté. L’accompagnement physique facilite souvent les démarches. « Notre priorité est l’accès au droit
commun. Nous tentons de faire valoir que ces femmes sont
avant tout des citoyennes. Nous cherchons donc à passer
le relais », précise Élise Bourdin, qui rappelle que maintes
d’entre elles s’adressent au GPAL, car « cela n’a pas marché
avec d’autres travailleurs sociaux. Pour certaines, nous
sommes le dernier lien avec le social. » Afin de pouvoir
répondre spontanément à l’imprévu, l’équipe a dû se confectionner un solide réseau partenarial (hôpitaux, structures
dédiées aux toxicomanes, CDAG, PMI ou CPAM). Et travaille notamment de façon régulière avec Médecins
Solidarité Lille, un centre de soins destiné aux patients sans
couverture médicale. « L’anonymat y est respecté et les
femmes qui viennent de la part d’Entr’actes ne sont pas
obligées d’évoquer leur activité », explique-t-elle.
Chaque jeudi soir, une permanence est assurée jusqu’à minuit.
Outre obtenir du matériel de prévention, se ressourcer et apprivoiser le lieu, cet accueil nocturne permet, une semaine sur
deux, de rencontrer un avocat ou un médecin. Ce dernier
effectue aussi des tournées sur l’antenne mobile. Pour peaufiner son dispositif, l’équipe a imaginé un « atelier look », plébiscité par les femmes. Un après-midi par mois, une esthéticienne et une infirmière du CDAG viennent leur prodiguer des
soins de beauté. L’occasion d’aborder agréablement des questions de santé, de dispenser des conseils utiles et de travailler
à la restauration de l’estime de soi, souvent dégradée.
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Entr’actes baissera-t-il le rideau ? Impliquer les personnes
et développer un travail de santé communautaire reste une
préoccupation majeure d’Entr’actes. Mais cela se révèle complexe. « Nous essayons de mobiliser les femmes et nous les
sollicitons régulièrement. Certaines s’investissent ponctuellement. Au-delà, cela devient difficile du fait de leur réalité
économique. Quant à obtenir des subventions pour salarier une personne prostituée, ça n’a rien d’évident », précise Élise, qui souligne cependant que le local a été monté
par l’équipe en 2001 avec une personne prostituée, Marie,
embauchée par le GPAL. « Elle assurait l’accueil, la réduction
des risques, l’écoute, les conseils sur la pratique de la prostitution que nous ne pouvons pas bien faire. Des éducateurs ont ensuite été recrutés pour répondre à l’augmentation des demandes d’accompagnement. Quant à Marie, elle
a dû arrêter suite à des problèmes de santé. »
Aujourd’hui, la pérennité du dispositif, bien qu’en passe de
devenir un Centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogue (Caarud), n’est pas
assurée. « Nous connaissons de graves difficultés financières
sur cette action, les contrats de ville s’arrêtent et si le budget Caarud n’est pas accepté à la hauteur demandée, nous
devrons supprimer un poste. Or s’il n’en reste qu’un, ce
sera insuffisant et l’action devra cesser », s’alarme Vincent
Dubaele, chef de service, qui dénonce « l’absence de politique clairement identifiée de la part des pouvoirs publics en
matière de prostitution, dont l’approche en France reste très
floue. » Malgré les besoins criants et les situations de
détresse évidentes. Malgré que les demandes explosent,
résultat du travail de fourmi accompli. Et malgré une évolution récente, alarmante, qui se fait jour : la présence croissante de mineures sur les trottoirs lillois. « Il ne s’agit pas
d’étrangères, précise Élise. Certaines vivent dans leur
famille, d’autres sont prises en charge par l’Aide sociale à
l’enfance et fuguent des foyers. Tout le monde est démuni :
police, justice, travailleurs sociaux. Lorsqu’elles viennent ici,
nous essayons de leur redonner une place d’adolescentes. »
Si Entr’actes ferme, qu’adviendra-t-il d’elles ?
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En 2004, face à la montée des demandes de passe
sans préservatif, les personnes prostituées ont souhaité
qu’Entr’actes sensibilise les clients. Partant du principe que les meilleurs agents de prévention sont les
femmes elles-mêmes, l’équipe a édité de petites cartes
afin que les prostituées les remettent à leurs clients.
Entre autres messages, il y est écrit : « Je suis un travailleur sexuel sans risques ». « Ce qui est intéressant,
observe Vincent Dubaele, c’est qu’en fait beaucoup ont
préféré ne conserver qu’un seul exemplaire et s’en
servent comme d’une “carte d’identité”. »
De plus, chaque année, avec le soutien de la Ddass,
Entr’actes organise une campagne pionnière d’affichage
sur les bus Transpole de Lille ciblant les clients. Les
messages, tel « Sans préservatif, je ne monte pas » de
la campagne 2006, ont été rédigés avec les femmes,
lors des permanences. Des visuels sont également insérés dans des journaux gratuits de petites annonces, où
se glissent des offres de prostitution masquée.
Outre l’impact sur les clients, ces campagnes ont pour
principal intérêt de parler de prostitution au grand public
et de susciter le débat, notamment via la presse. « Le
VIH est en fait la seule porte d’entrée possible pour
aborder la prostitution », remarque Vincent Dubaele,
qui souhaite que la campagne devienne nationale afin
de provoquer un effet médiatique fort. « Cela n’a rien
d’irréalisable, même si ce n’est pas du goût de tous.
Certains nous ont reproché de banaliser la prostitution, mais, pour nous, que l’on soit dans une optique
d’éradication ou non, la prostitution existe. Et l’urgence
est de chercher à ce qu’elle cause le moins de dommages possible pour les personnes. Nous sommes prêts
à faire profiter d’autres associations du travail effectué. » Avis aux amateurs.
© Roger Viollet
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Vers une campagne nationale ?
Sensibiliser les clients
Pour Sandra, jeune prostituée, usager de drogue, le préservatif « ça coule de source ».
« Tout le monde sait qu’il y a des personnes qui se prostituent à Lille, mais même ceux qui vont les voir ne le crient
pas sur les toits, alors les affiches d’Entr’actes sur les bus c’est bien, ça permet de briser certains tabous. Et puis ça
sert aussi à rendre les clients conscients de ce que ça peut entraîner de faire ça sans préservatif. Avec la campagne,
on peut en discuter plus facilement. Pour nous, ça coule de source. Mais, pour les clients, une pipe sans capote, c’est
pas dangereux. Il y en a beaucoup qui demandent sans, au moins une “voiture” sur quatre. C’est surtout les vieux,
car ils n’ont pas l’habitude d’en mettre. Du coup, ça les bloque. Les plus jeunes, ceux de 20 ou 25 ans, comme moi,
ont eu des actions contre le sida au collège. Ils connaissent mieux les dangers. »
« La loi Sarkozy nous a coupé les jambes »
Yasmina, d’origine maghrébine, raconte les évolutions de la prostitution sur plus de deux décennies.
« Cela fait 25 ans que je fais ça. Dans deux ans, j’arrête. Je ne supporte plus les clients, ce milieu. Même le mot “prostitution”,
je ne veux plus l’entendre. J’ai l’intention de vivre au Maroc, la vie n’y est pas chère, j’ai fait des économies, ça ira comme ça.
En 25 ans, j’ai assisté à beaucoup de changements. Les proxénètes ont disparu, puis la drogue est arrivée. Et le regard
des gens s’est modifié. Nous étions mieux acceptées autrefois. Avant, aussi, les traditionnelles, comme moi, se prostituaient à côté des gares, mais, peu à peu, on nous a déplacées dans des quartiers plus éloignés, où on nous rejette
davantage. Après, la loi Sarkozy nous a coupé les jambes1. On a perdu 50 % de la clientèle. Par peur, les clients se
sont tournés vers Internet, les annonces des journaux gratuits ou encore les bars de Belgique. Dans les années 1980,
la police intervenait pour les proxénètes, aujourd’hui c’est pour le racolage ! Au début, nous avons vraiment été poursuivies. Ça s’est ensuite calmé. Mais les clients ne veulent plus aller dans les parkings connus, de crainte que des
policiers arrivent. Ça les panique. Nous sommes donc obligées de partir avec eux plus loin, ce qui prend plus de temps
et est plus risqué. Quand des policiers viennent, on ne sait jamais comment ils vont réagir. En tout cas, ce n’est pas
pour notre sécurité qu’ils sont là. Souvent, ils se contentent de mater. C’est pas méchant, mais je suis pudique moi.
Depuis quelques mois, je fréquente moins Entr’actes. J’y allais surtout pour avoir des préservatifs et voir l’équipe que
j’aime bien. Le bus, c’est sympa aussi. Moi, je n’ai pas besoin d’aide. Je me suis toujours débrouillée seule, mais c’est
une coupure agréable. Ce n’est pas vital, mais ça fait du bien. En revanche, ce peut être très utile pour d’autres, qui
ne vont pas bien dans leur tête et qui ont envie de parler. »
1 Lire
Transversal, n° 24 d’avril-mai 2005, p. 4.
« Je le fais parce que je ne m’en sors pas »
Issue d’Afrique francophone et résidant à Bruxelles, Marielle vient occasionnellement à Lille se prostituer.
Transversal n° 33 novembre-décembre terrain
« J’habite Bruxelles et je viens travailler à Lille, car c’est plus discret. Je sais que ce que je fais n’est pas bien, mais
je le fais parce que je ne m’en sors pas. Mon fils grandit et il faut payer sa scolarité. Ma famille est pauvre et je dois
lui donner de l’argent. C’est pour ça que j’ai encore besoin de venir un peu. Je ne peux pas travailler en Belgique, car
il y a mes frères. Et puis là-bas ça se passe dans des vitrines… Ici, personne ne me connaît. Je ne travaille que la nuit.
Je reste quelques jours et je repars. Ici, aussi, j’ai des copines. C’est important pour la sécurité. Quand on voit comment Mireille est partie… Ça fait peur. Je fais de plus en plus attention, même si ça a toujours été dangereux. Avec
les filles, on travaille là. Si un client veut aller plus loin, soit on refuse, soit on se signale aux autres. Et si une fille
traîne trop dans les buissons, on s’en inquiète. Quand je parle avec un client, la première chose que je fais, c’est le
regarder. Qu’il soit avec une superbe voiture ou une vieille carcasse, l’important, c’est son regard. Et s’il est mauvais,
tout de suite, mon cœur me dit non. Nous sentons souvent les choses. Aussi, quand on parle avec le client, on vérifie que personne n’est caché à l’arrière. Lorsqu’on monte, on touche discrètement le sol pour voir s’il n’y a pas un couteau, un tournevis… Si c’est le cas, on redouble de prudence, on cherche un moyen de s’échapper. Il ne faut pas non
plus laisser le client mettre ses mains derrière quand on fait une pipe, car c’est dangereux. Il faut aussi bien cacher
son argent. Il y en a qui repèrent celles qui travaillent bien pour ensuite les voler. Ça m’est arrivé. Ils étaient plusieurs
avec un grand couteau. Je me suis battue. Heureusement, Dieu m’a aidée. De toute façon, il faut toujours essayer de
rester groupées et montrer, par toutes les attitudes possibles, que l’on domine. »
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