La Prise d`Angoulême par Clovis (508)

Transcription

La Prise d`Angoulême par Clovis (508)
La Prise d'Angoulême par Clovis
(508)
A la suite de la victoire de Vouillé, Clovis soumit toutes les provinces qui sont depuis la Loire jusqu'aux
Pyrénées, c'est à dire le Poitou, la Saintonge, le Bordelais, l'Auvergne, le Quercy, le Rouergue, l'Albigeois
et le Toulousain. Les débris de l'armée vaincue s'étaient retirés et fortifies à Angoulême; mais le roi de
France ne daigna pas s'arrêter devant cette ville et se rendit à Bordeaux pour prendre ses quartiers d'hiver.
L'été suivant, Clovis, informé que les Goths avaient pris à Angoulême une attitude formidable et
menaçante, vint mettre le siège devant la ville, la prit et passa la garnison au fil de l'épée (508); il chassa
ensuite l'évêque et les autres ministres ariens et y établit Aptone, son chapelain, comme évêque orthodoxe.
On lit dans Grégoire de Tours, dans Adhémar de Chabannes, dans le moine Aimoin, dans Savaron et dans
quelques autres que lorsque Clovis eut mis le siège devant Angoulême les murailles de cette ville
tombèrent d'elles-mêmes et que sans cette chute miraculeuse, effet certain de la protection de Dieu, il eut
vainement consumé ses forces devant une ville imprenable.
Je ne m'arrêterai point à discuter le plus ou moins de véracité de ce fait que les historiens des temps
suivants semblent n'avoir rapporté que pour montrer jusqu'où peut aller la crédule simplicité de quelques
écrivains, simplicité peut être excusable, si l'on considère dans quel temps et pour quels homme ils ont
écrit.
Clovis, après la prise d'Angoulême, réunit l'Angoumois à la France, y plaça un gouverneur et revint à Paris
ou il mourut trois ans après (511).
D'après Quénot, Statistiques du département de la Charente, Chap. II., art. I. Histoire.
(Communiqué par M. Baréni, instituteur à Taponnat.)
Etudes Locales, 2e Année, n. 8, janvier, février 1921