MAISON-CARREE Dossiers algériens

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MAISON-CARREE Dossiers algériens
MAISON-CARREE
Dossiers algériens - Avril 1952
A. Huetz de Lemps - Agrégé de l'université
Beaucoup d'entre nous se souviennent de Maison-Carrée. Qui d'entre nous a oublié l'odeur nauséabonde de
l'HARRACH à cause des rejets de l'usine d'équarrissage de la SAPCE ou bien de ses années d'élève ou d'étudiant aux
lycées de garçons ou de filles, aux instituts Industriel et agricole ou tout simplement de cette traversée de MaisonCarrée que l'on faisait en voiture ou en car de Monico pour se rendre à ALGER par la route moutonnière.... Et que de
souvenirs exaltants de cette équipe de football ...le RCMC avec Pujol le roi des goals. Alors laissez nous vous raconter
l'Histoire de cette ville qui gardera pour nous tant de souvenirs très chers.
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Un bordj isolé au milieu de broussailles incultes à proximité d'un pont sur un oued au lit divaguant, tel était l'aspect
de Maison-Carrée en 1830. Un siècle de colonisation française a suffi pour transformer cette région déserte en une
agglomération de plus de 40.000 âmes, la douzième ville d'Algérie vers 1950.
Maison-Carrée était en 1952 un centre très attractif, tout près d'Alger mais ne se confondant pas avec la capitale. La
ville conserve toujours en 1952 une vie locale, presque un "esprit de clocher" et elle ne fait pas figure de simple
banlieue. Maison-Carrée a eu en effet un développement autonome et son passé explique en grande partie sa
situation à part dans l'agglomération algéroise.
Les débuts difficiles de Maison-Carrée.
Le fort turc.
Maison-Carrée doit son nom a un fort turc, le bordj el Kantara, le fort du pont, ou bordj el Agha, le fort de l'Agha. Ce
fort avait été construit en 1724 sous Pachalik d'Abdi.
Dans son "Voyage dans la Régence d'Alger" (1833) le capitaine Rozet le décrit ainsi :
Ce bâtiment est un carré de 85 mètres de côté dont le pourtour est formé d'arcades, sous lesquelles il Y a des
mangeoires ; au milieu de ce carré s'en trouve un autre qui contient des écuries et des magasins à fourrages.
Ce bordj n'est autre que la caserne des tirailleurs entourée de grands eucalyptus, occupée par la suite par le 45me
Régiment des transmissions et naturellement bien transformée.
Le rôle du fort turc était alors double. Situé sur un mamelon dominant la rive droite de l'Harrach, il devait d'abord
surveiller et protéger le pont de pierre établi sur la rive en 1697, un des rares pont existant en Algérie à cette
époque.
Mais il servait également de base de départ pour les expéditions parmi les tribus peu soumises de l'Est de la Mitidja.
"L' Agha tombait à l'improviste sur les tribus qui refusaient de payer les impôts, quand elles menaient leurs
troupeaux paître dans la plaine. Ses cavaliers s'emparaient alors des bestiaux et de ceux qui les gardaient, quand ils
pouvaient les prendre et les conduisaient à Alger, où les propriétaires ne manquaient jamais de venir payer au Dey,
pour les ravoir, une somme beaucoup plus considérable que le montant des impôts arriérés. Quand ce prince avait
trop à se plaindre d'eux, il leur faisait couper la tête, après avoir reçu leur argent et confisquait ensuite les
troupeaux." (Rozet).
Autour du bordj, en particulier au Nord et à l'Est, ce sont en effet de médiocres terrains de parcours. " Tout le
terrain qui avoisine Maison-Carrée est sec, inculte et couvert de broussailles....Les Arabes qui vivent dans cette
contrée cultivent un peu mais la plus grande partie du sol est inculte et sert de pâturage à leurs nombreux
troupeaux." (Rozet).
En bas au Sud, s'étend le marais de l'Oued Smar ; sa largeur moyenne est d'environ 700 Mètres, pour une longueur
de 5400 mètres. Il borde à peu près le pied des collines de la Maison-Carrée.
Le poste français.
C'est dans cette région peu engageante que les troupes françaises pénètrent dés 1830, occupent le bordj El-Kantara
et lui donnent le nom de Maison-Carrée. Ce sera pendant plusieurs années la position des armées françaises en
direction de l'Est.
Aussi le fort est-il l'objet d'attaques incessantes et la menace ne cessera vraiment qu'en 1845. 1832 est une année
particulièrement dure pour la garnison. Le nom du poste revient continuellement dans les rapports militaires et en
septembre, les attaques deviennent presque journalières. Impossible de s'éloigner tant soit peu : Mai 1832, une
reconnaissance de 32 hommes tombe dans une embuscade à moins de 3 Km de Maison-Carrée et le massacre est
total.
Cependant en Février 1833, le Duc de Rovigo fait occuper le fort de l'Eau et fait construire un chemin pour joindre ce
poste à la Maison-Carrée. Celle-ci est alors un peu moins harcelée.
Mais le poste n'en est pas pour autant devenu agréable. Un ennemi encore implacable continue à décimer la
garnison : la maladie. Les lettres de Berthezéne ou de Rovigo au Maréchal Soult ne sont que de longues plaintes sur
l'état sanitaires des troupes. Par exemple :
"Les postes de la Maison-Carrée et de la ferme modèle (située au Sud Ouest) sont tellement malsains que, dans
l'espace d'un mois le 30me de ligne se trouve presque réduit à rien". ( Berthezéne à Soult 1er Juillet 1831)".
"L'état sanitaire de l'armée empire tous les jours et devient véritablement effrayant ; il n'y a pas de jours où il
n'entre 100 et jusqu'à 150 hommes à l'hôpital. C'est en grande partie l'effet de l'occupation de la ferme modèle et
de la Maison-Carrée". (Berthezéne à Soult 8 août 1831).
Tous les soldats valides sont alors employés à l'assainissement des marais voisins. Dés 1832, "ceux qui occupent la
Maison-Carrée ont creusés, sous la direction de leurs officiers un canal de 18 à 15 pieds de profondeur et d'une
longueur suffisante pour dessécher les marais qui avoisinent leur poste. Ils en ont de suite cultivé une partie et leurs
succès ont encouragé tous leurs camarades". (Duc de Rovigo à Soult, 17 Juillet 1832).
En fait les grands travaux de desséchement du marais ne datent que de 1834. Pendant 7 mois, 300 disciplinaires et
500 Arabes parviennent à drainer 61 hectares et à assainir les deux rives de l'Harrach en aval du pont. Le travail est
très pénible : "Les tranchées se faisaient dans une vase si liquide que les bords, quelque doux que fussent les talus,
s'affaissaient toujours et s'écoulaient avec les eaux dont ils étaient imprégnés". Mais la ténacité en vient à bout.
Aussi le "Moniteur Algérien" du 16 septembre 1836, peut-il crier victoire :" En 1830, 1831, et même 1832, les
régiments ne faisaient qu'un séjour de cinq jours dans ces cantonnements et ce peu de temps suffisait pour rendre
un grand nombre de soldats malades. Depuis deux ans la garnison n'y est presque pas changée et les malades n'y
sont pas plus nombreux qu'ailleurs".
Ce succès n'est d'ailleurs valable que pour le bordj lui même Lorsque quelques colons audacieux, profitant d'une
certaine sécurité, vers 1836-38, iront s'établir au milieu des terres incultes, l'inexorable fièvre ne tardera pas à les
chasser.
"La ferme Oulid Adda est admirablement située à un quart de lieue de la Maison-Carrée, d'où elle apparaît comme
un joli pavillon. Une belle route y conduit ; un labyrinthe formé de' cactus égaie agréablement le voyageur qui veut y
parvenir ; un coq surmonte un loger clocher qui donne à ce passage l'air d'un ermitage.
Mais passé le seuil de la porte, c'est le tableau plus repoussant que l'on puisse rendre. Une malpropreté répugnante
détourne les regards qui ne se reportent que sur des objets en lambeaux et dégoûtants. La guerre ou la peste a
passé là sans doute ; ma voix est restée sans écho; je n'ai trouvé personne. Un petit pâtre m'a dit que les habitants
avaient fui, pourchassés par la misère".(Journal "Le Toulonnais" du 4 septembre 1839).
Il attendre les grands travaux de 1841 pour disparaître presque entièrement les marais de l'Oued Smar.
Le Village spontané.
Un fort, quelques fermes plus ou moins abandonnées, tel est donc l'aspect des premières années françaises de
Maison-Carrée.
Mais, très vite, presque tout de suite même, un petit village va naître spontanément au pied du bordj. Il s'agit pas
d'un village de cultivateurs mais de gens qui viennent ravitailler et distraire les militaires du fort. Quelques débitants
vendent aux militaires des "liqueurs frelatées", tandis que "les femmes des bistrots" se livrent à la prostitution.
L'officier du génie, commandant la garnison, leur avait interdit de s'établir trop près de l'enceinte et leur avait fixé la
distance à laquelle ils pouvaient faire des constructions. Mais ces constructions étaient toutes isolées et d'une
surveillance difficile. Le gouvernement général prescrivit aux nouveaux colons de construire sur un terrain militaire
qui leur fut désigné, c'est à dire à proximité de la fontaine située du pont de l'Harrach. Un véritable hameau se créa
alors et une décision ministérielle du 12 octobre 1844 le réunit à la commune d'Hussein-Dey.
Mais la croissance de cette petite agglomération de commerçants fut brusquement interrompue par une crue
catastrophique de l'Harrach le 3 Novembre 1846. Le moniteur Algérien du 5 Novembre 1846 nous en donne le récit
suivant :
" Les eaux couvraient tout le terrain compris entre les collines du Sahel, celles où est assise la Maison-Carrée et
toute l'étendue de la plaine que l'oeil peut embrasser jusqu'au monticule de la ferme Oulid Adda.
Vers neuf heures, l'inondation était dans toute son étendue et grossissait encore quoique l'eau s'écoulât avec une
rapidité et une fureur effrayante. Des onze maisons qui composaient le village de la Maison-Carrée, sept avaient dèja
disparu successivement avec tout ce qu'elles contenaient. On apercevait ça et là au milieu des eaux, des malheureux
que le courant entraînait rapidement vers la mer. Avant d'y arriver ils disparaissaient au milieu des vagues énormes
que soulevait le choc des eaux de l'Harrach contre les flots de la haute mer.
Vers 10 heures l'auberge de "La nouvelle France" sur le toit de laquelle huit à dix personnes s'étaient réfugiées,
s'abima dans les flots. Sept d'entre elles descendaient le cours du fleuve sur les débris du toit et ne tardèrent pas à
être englouties. Peu de moment après une malheureuse mère tenant son enfant dans les bras fut entraînée et
disparut comme elles.
Vers 4 heures, les eaux avaient déjà considérablement baissée. Le nombre de morts s'éleva à 23".
Cette inondation catastrophique va porter un rude coup à la petite cité naissante, bien que certains officiers n'aient
pas hésité à dire un peu durement peut être que c'était là un nettoyage salutaire.
Les gens hésitent maintenant à s'établir au bord de cet oued dangereux. C'est seulement quatre ans après, en 1850,
que le gouvernement fait construire un petit nombre de maisons pour quelques rescapés dans la misère et pour
trois ou quatre familles mahonnaises nouvellement arrivées.
En 1856, lorsque le hameau de Maison-Carrée est détaché d'Hussein-Dey et rattaché à la nouvelle commune de
Ressauta, il n'y a encore au pied du bordj que 65 personnes. Un peu plus quand Maison-Carrée devient centre
annexe de la Ressauta (1861), sa population est exactement de 216 habitants.
Maison-Carrée - Centre agricole.
Le marché.
Peut être Maison-Carrée serait-elle restée un petit bourg sans grande vitalité, si sa situation merveilleuse, à douze
kilomètres d'Alger, à l'entrée de la Mitidja, n'avait été bientôt remarquée.
Dès 1844, Bugeaud écrivait : " Je partage l'opinion du colonel du génie sur l'avantage qui résulterait de la création
d'un centre de population sur ce point, lieu d'étape pour une partie des Arabes qui apportent leurs denrées au
marché d'Alger".
Cette dernière phrase - lieu d'étape pour une partie des arabes qui apportent leurs denrées au marché d'Alger nous expliquent le brusque essor de la ville quelques années plus tard.
En effet un arrêté préfectoral du 27 Novembre 1862, institue à Maison-Carrée un marché de bestiaux fixé le
Vendredi de chaque semaine. Le 27 Novembre 1862 est la véritable date de fondation de Maison-Carrée.
Le marché a en effet un immense succès. Dès 1870, il détrône le marché de l'Arba plus éloigné et commence à
concurrencer sérieusement le marché aux bestiaux de Boufarik moins bien situé par rapport à Alger.
1870
Maison-Carrée
L'Arba
Boufarik
Droits de place
4232 fr
3697 fr
33684 fr
Droits d'abattage
6953 fr
8510 fr
Vers 1890, il passe devant Boufarik et c'est en 1950 un des plus gros marchés de bestiaux de toute l'Algérie, un des
grands centres de ravitaillement des abattoirs d'Alger.
Chaque vendredi c'est l'afflux des troupeaux venant parfois de très loin, non seulement de la Mitidja mais des
montagnes de l'Atlas. Ils se pressent derrière la mairie, sur la grande place du marché où chevaux, ânes, boeufs,
moutons sont soigneusement parqués aux emplacements prescrits.
Voici le total du bétail entré sur le marché pour quelques vendredis pris au hasard :
02/08/1947
09/10/1948
25/08/1949
29/03/1951
05/04/1951
Chevaux - Mulets
151
220
219
149
240
Anes
53
102
94
57
126
Bovins
707
1 105
859
1 035
1 325
Ovins - Caprins
10 152
13 481
5 834
7 852
6 359
Camelins
1
Les moutons sont de beaucoup les plus nombreux. De loin, ces gros amas de laine sale, piquetés de marques
rouges, attirent immédiatement l'attention. Et les automobilistes connaissent bien leurs grands défilés poussiéreux.
5 à 10000 bêtes entrent chaque vendredi au marché de Maison-Carrée. Parfois elles sont 15000 et même 17000.
Il y a beaucoup moins de bovins, 800, 1000, rarement 1500. Mais leur plus grosse valeur explique l'animation qui les
entoure. A peu près deux cents chevaux ou mulets et une centaine d'ânes complètent les effectifs.
C'est donc un total de plus de 500.000 bêtes qui passent chaque année par le marché de Maison-Carrée. On
remarquera cependant la rareté des porcs, le marché étant essentiellement ravitaillé par des musulmans, et
l'absence de chameaux ; quand il y en a quelques uns, c'est un événement pour les enfants du pays.
Mais le marché n'est pas resté spécialisé dans le commerce du bétail. Il se complète par un marché aux fruits et
surtout aux légumes très important. Ce marché est ravitaillé par les innombrables maraîchers qui cultivent en
bordure de la côte autour de Fort-de-L'eau.
A l'inverse, il apparaît comme un marché fournisseur d'objets fabriqués aux campagnards des régions voisines :
tissus, tentures, vêtements de toutes sortes, souvent américains à l'origine, chaussures ou savates, coffres,
marmites, bidons, en somme tout ce qu'il faut pour monter un ménage....
Le développement de la ville.
Naturellement cet immense succès du marché de Maison-Carrée va transformer le petit bourg insignifiant en une
ville active.
Dés 1863,des maquignons, des commerçants, des intermédiaires de toutes sortes commencent à affluer à MaisonCarrée. En 1867, la ville dépasse 1000 habitants et un décret du 14 Août 1869 transfère le chef lieu de la commune
de Ressauta, un hameau qui n'a pas réussi, à Maison-Carrée.
L'année suivante le 14 septembre 1870 la ville devient commune de plein exercice. La population passe de 1700
habitants en 1871 à 4800 en 1891 et à 9100 en 1911.
Cette population est en majorité d'origine européenne. Recensement du 1er Janvier 1897:
Population totale
Français
5 5880 Habitants
1 792
-
Etrangers
1 938
-
Indigènes
1 807
-
Israélites naturalisés
4
Marocains - Tunisiens
47
-
-
Les habitants de Maison-Carrée se groupent alors en deux agglomérations principales séparées par l'Harrach :
- La ville proprement dite entre le pont et les collines que couronnent le fort. On rencontre encore en 1952
quelques maisons vétustes et insalubres qui datent de la deuxième moitié du XIXe siècle.
- Un faubourg de l'autre côté du pont, sur la rive gauche de l'Harrach. Ce faubourg prend une assez grande
extension lorsque la voie ferrée est construite et s'appelle pour cette raison "quartier PLM". Il fait d'abord partie de
la commune d'Hussein-Dey (la limite suivant le cours de l'Harrach) et n'est rattaché administrativement à MaisonCarrée qu'en 1912.
Maison-Carrée - Banlieue industrielle.
Le Centre industriel.
L'essor de Maison-Carrée se serait peut être ralenti si la ville s'était contentait de rester un gros marché agricole.
Mais, depuis quelques années surtout, une nouvelle activité est en train de transformer complètement la cité :
Maison-Carrée devient un grand centre industriel et les projets d'industrialisation de l'Algérie ne peuvent
qu'accélérer cette orientation.
Maison-Carrée est en effet merveilleusement située pour attirer l'industrie.
Son premier avantage, qui est primordial, est la proximité même du port d'Alger, primitivement blotti derrière l'îlot
de l'Amirauté, ne cesse de s'allonger dans le fond de la baie, de s'étendre vers le sud-est, donc de se rapprocher de
Maison-Carrée. Seule l'embouchure de l'Harrach limitera un jour ce déplacement, et le fleuve là encore, se montre le
gêneur, l'ennemi de Maison-Carrée.
C'est là un fait capital : toutes les voies ferrées qui quittent Alger passent obligatoirement par Maison-Carrée. Ce
n'est qu'après la gare que les lignes d'Oran et de Constantine se séparent. Les routes présentent une disposition un
peu analogues : celles qui viennent de Kabylie, de Constantine et d'Aumale se réunissent au centre même de
Maison-Carrée.
Ces avantages ne pouvaient qu'attirer les industriels soucieux de trouver à la fois la proximité du port, les facilités de
communications, l'espace nécessaire à leur installation et des terrains relativement bon marché.
La première industrie apparaît en 1882 avec la fondation des usines Altairac (tannerie- corroierie travaillant pour
l'armée) mais c'est seulement entre les deux dernières guerres mondiales que minoteries, briqueteries, tuileries,
usines et ateliers de toutes sortes commencent à hérisser le paysage de leurs cheminées. Après l'arrêt complet de la
dernière guerre, c'est une reprise très puissante à partir de 1948.
Il serait fastidieux de citer toutes les usines qui s'établissent à Maison-Carrée. Nous remarquerons seulement
qu'elles se localisent en trois endroits principaux :
- Un premier groupe industriel occupe la petite plaine située au Sud de Maison-Carrée entre l'oued Smar et
l'Harrach. C'est là que sont nées les premières usines Altairac (Tannerie, corroierie puis briqueterie et tuilerie),
Moulins Duroux. Ce quartier industriel se développe en 1952 grâce à la proximité de la vois ferrée et à des
possibilités d'extension considérables sur des terres peu recherchées comme résidence.
Aussi voit-on se monter de nouvelles installations , par exemple le cotonnière Africaine du Nord et les Ateliers,
Fonderies, dépôts de carburant du "Lotissement Industriel de l'Harrach". Ce dernier sera plus tard desservi par une
voie ferrée supplémentaire.
- Le second groupe, crée vers 1950, s'est développé autour de la station de chemin de fer de l'Oued Smar. Il est
donc rejeté à la limite Sud-Est de la commune de Maison-Carrée. S'y sont installées des industries mécaniques, des
fabrications d'électrode de soudure, de segments de piston ....
- Le troisième quartier industriel s'allonge sur les deux rives de l'Harrach, du pont jusqu'à proximité de
l'embouchure.. Quelques grosses installations (usine d'engrais SAPCE, dépôt ESSO du Caroubier) mais surtout les
ateliers, garages, dépôts dépendant souvent d'usines situées à Alger même ou à Hussein-Dey. Des usines toutes
modernes se sont construites au pied des collines de Lavigerie, telles la fabrique de conserve BERMA ou les usines
Jacqueau Berjonneau (Caoutchouc).
Ce quartier, un peu étroit, profite de la grande facilité des communications avec Alger, par la route , et des prix
relativement bas des terrains qui bordent l'Harrach : personne ne veut habiter sur les bords de cet Oued dangereux
et insalubre.
La ville de résidence.
Le développement de Maison-Carrée comme ville de résidence n'est pas moins important que son développement
comme centre industriel. Mais, alors que les usines se sont établies surtout dans les parties basses, les quartiers
d'habitation se sont étendus de préférence à la surface du plateau et sur les coteaux qui le bordent vers l'Harrach. Ils
profitent ainsi du panorama sur ALger, la mer ou la Mitidja(Bellevue, Lavigerie...) et évitent l'humidité malsaine des
bas-fonds.
La ville,qui s'était primitivement blottie de chaque côté du pont de l'Harrach, a donc tendance à s'étaler largement.
La vieille ville, aux maisons serrées souvent peu salubres, est d'ailleurs de plus en plus abandonnée par les gens aisés
et se sont souvent les musulmans pauvres qui les remplacent. Le vieux quartier de la gare ou quartier PLM n'est plus
guère habité en 1950 que par des familles d'ouvriers musulmans.
Cette extension des quartiers d'habitation répond à une double nécessité : C'est d'abord la création des logements
indispensable à ceux qui ont leur emploi à Maison-Carrée même. C'est en grande partie le cas des nouvelles cités
musulmanes construites à partir de 1950 au delà de la gare.
En outre Maison-Carrée apparaît de plus en plus comme une véritable banlieue de résidence, une banlieue de gens
travaillant à Alger et faisant journellement le va et vient avec la grande ville. La matin, à midi et le soir surtout,
d'innombrables autobus, toujours complets, absorbent ou déversent sur Maison-Carrée un flot de travailleurs de
toutes sortes. La cadence des départs aux heures de pointe, d'ailleurs assez irrégulière, dépasse souvent une voiture
toutes les cinq minutes. Ces autobus directs (par la route Moutonnière) ou indirects ( par Hussein-Dey) se sont
substitués à la voie de chemin de fer sur la route ouverte en 1900. Ils seront à leur tour remplacés par les trolleybus,
ont la capacité, et en contre partie l'encombrement, sont plus important. A ces transports en commun s'ajoutent
naturellement des automobilistes et motocyclistes toujours plus nombreux.
Comme dans la plupart des banlieues de résidence, on trouve à Maison-Carrée les deux types de logements : le
grand immeuble à appartements et la petite villa particulière. Vers 1950 les grands immeubles étaient assez rares
mais on commençait à construire plusieurs groupes d'HLM.
Mais on préfère la petite villa, où on est chez soi, indépendant avec un jardin où l'on peut se reposer et s'occuper
pendant les jours de congé. Ces lotissements refoulent peu à peu les cultures, les lotissement de Belfort, de
Bellevue, les Cinq Maisons, La Cité Militaire, enfin le lotissement Lavigerie ont fait disparaître beaucoup de vignobles.
L'extension de ces lotissements entre d'ailleurs dans le cadre d'un vaste projet de transformation qui doit faire de
Maison-Carrée une grande ville moderne.
Les projets d'extension de Maison-Carrée. ( dans les années 1950)
On va d'abord s'attaque à l'Harrach, ce gêneur perpétuel. Il sera canalisé, rectifié, endigué entre le pont de la voie
ferrée et la mer. Le fameux pont de la ville sera reconstruit et élargi pour qu'il soit perpendiculaire au nouveau tracé
du fleuve, de façon à éviter les encombrements et les tournants dangereux à chacune de ses extrémités.
Le Colonel Jamilloux et la municipalité ont également l'intention de déplacer le marché aux bestiaux qui quittera le
centre de la ville , où neuf groupes d'HLM seront construits. Le marché ira s'établir sur les vastes terrains vagues de
la boucle de l'Harrach de part et d'autre de la voie ferrée.
La gare sera agrandie et reconstruite, les voies de garage et de triage seront multipliées. Il est également question
de transformer le carrefour des Cinq Maisons (avec passage en dessus de la route de Fort-de-l'eau et de construire
une troisième grande route de dégagement d'Alger qui passerait devant l'Hippodrome du Caroubier et le monastère
des Pères Blancs. pour rejoindre la route nationale 5 ( Constantine ) a avant Maison-Blanche.
***
Grâce à sa situation exceptionnelle, Maison-Carrée a donc un grand avenir. Son rôle dans l'agglomération algéroise
n'est pas seulement celui d'une simple banlieue de capitale, comme Hussein-Dey, par exemple. C'est un centre qui a
une vie plus autonome et qui possède même un certain rôle de direction dans l'économie algérienne.
Par son Institut Agricole d'abord. Ouvert à Maison-Carrée en 1905, sous le nom d'Ecole d'Agriculture algérienne. Il
s'organise dès la fin de la grande guerre sur le modèle des Ecoles Nationales d'Agriculture auxquelles un décret de
1946 l'assimile complètement. Ecole de formation de jeunes, dont bon nombre viennent de Métropole, mais aussi
station expérimentale et de plus en plus laboratoire de recherches agronomiques.
En face, près du nouveau lycée, l'Institut Industriel a maintenant une fonction identique pour l'industrie. Le décret
de 1950, qui le transforme en Ecole Nationale d'Ingénieurs des Travaux Publics vient souligner l'importance du rôle
qu'il est appelé à jouer au moment où l'Algérie cherche à s'équiper et à tirer le meilleur parti de ses multiples
ressources.
A. HUETZ DE LEMPS - Agrégé de l'Université.
Ferme de Maison-Carrée (Fort)
ancien fort turc était connu, jadis, sous les noms de Bordj-el-Kantara (Fc Pont) (2) et de Bordj-el-Agha (Fort de
l'Agha).
Cet
Il fut reconstruit, de 1822 à 1824, par l'Agha Yahia. Il datait du pachalick d' Abdi (1724).
Quant au terrain, il appartenait au Marabout Ouali-Dadda (3). L'Agha l'acheta pour «100 boudjous de rente» (180
francs) (4).
Les Janissaires qu'on envoyait contre les tribus rebelles, y eurent leur camp sous Yahia-Agha, puis sous
Ibrahim-Agha..
Il en partit plusieurs expéditions parmi lesquelles, celles dirigées contre Bougie où l'on perdit environ 400 turcs, et
contre les tribus de Mouzaïa, qui furent enveloppées par les troupes d'Alger et par d'autres troupes envoyées de
Médéah.
L'Agha s'y rendait chaque fois, accompagné de sa garde, qui se compos; quatre à cinq cents hommes. Il en partait de
nuit et secrètement.
L'expédition terminée, le fort n'était plus occupé que par le chaouch, l'Oukil-el-Hardj, et une partie de l'escorte de
l'Agha. Celle-ci y gardait un dépôt de fusils, pistolets, de yatagans, de cartouches, de tentes, quatre ou cinq petits
canons, deux ou trois cents chevaux et le harnachement de cette cavalerie. C`était, en réalité, un fondouk militaire, le
Fondouk d'El-Kantara, comme le nommaient les soldats.
En 1831, le Général Clauzel prit à son compte la rente que payait, l'Agha Yahia et en échange du domaine, donna aux
héritiers la boutique dite du Bach-Agha, qui trouvait dans la rue Juba, au Marché Neuf. Il acheta aussi, moyennant
une rente annuelle et perpétuelle de «100 l'oudjous», à Sidi Hadj Hamidou Raïs, cheikh du Mararabout Ouali-Dadda,
la campagne qui porte ce nom.
Le lendemain de l'acquisition, le Général arriva et constata que des Arabes avaient, a coups de hache, enlevé les
portes et les fenêtre, et qu'ils avaient défoncé les terrasses. Il fit évaluer les dégâts à 4.000 francs et décida d'y mettre
un poste. Ce fut, dès ce jour, un lieu fortifié. «Il y avait place dans ce bâtiment, pour 500 hommes, 60 chevaux et pour
20 officiers.» (Lettre du Colonel Lemercier, de 1833).
Après le départ du Général pour la France, la Maison-Carrée demeura poste militaire. Il s'y trouvait, à la fin de 1833,
626 hommes et 326 chevaux.
M. Guiauchain, Architecte municipal, évalua en novembre 1833, la superficie du bâtiment qu'il reconnut être de 69
ares 55 centiares. Le prix de 5.300 francs fut offert pour la location annuelle du Fort, au Maréchal Clauzel (1), à la
charge de qui on laisse les frais de réparations. Celui-ci refusa la proposition.
Cependant, la validité de l'acquisition de la Maison-Carrée avait été contestée au Maréchal (de même - on l'a vu - que
celle de l'Agha). Le Colonel Lemercier avait présenté, à ce sujet, nombre d'arguments tendant à établir que le domaine
n'aurait pas à être vendu. Il prouva que les matériaux dont on se servit pour la construction de cette caserne défensive,
avaient été tirés des magasins du Beylik, de la Pointe-Pescade, des fours à chaux de Bab-el-Oued; que le transport en
avait été fait au moyen de corvées, que les maçons employés furent payés par le Khodja du Beylick, ainsi que déclara
l'Almin Benini.
Différents personnages, parmi lesquels, le Kaïd El Marsa (capitaine du Port), et Cohen Jonathan, chef de la nation
juive et consul de Toscane en 1830, confirmèrent ces assertions.
Lemercier d'autre part, établit en 1834, que le domaine était un bien de corporation. «Or, fit remarquer le Colonel, un
arrêté du Général Clauzel lui-même, avait interdilt ces sortes de vente !»...
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Lemercier déclara encore que deux propriétaires se disputaient la possession des terrains dont le paiement devenait
ainsi chose embarrassante. Voilà en quel chaos trouvaient les titres de propriété à Alger-après 1830 !
Le Tribunal de Midjelès fut invité à annuler la vente faite par les héritiers de Yahia. Devanr cette assemblée vinrent
déposer Ben-N'gro, premier secrétaire du Dey, et Mustapha-Pacha fils, membre de la Légion d'honneur. Le Tribunal
reconnut bien la Maison-Carrée, propriété du Beylik, mais ne se prononça pas au sujet des terres, prétextant qu'il
ignorait le nombre d'hectares dont se composait exactement la ferme.
Le Maréchal Clauzel présenta sa défense à Paris. Dans sa lettre au Ministre de la Guerre, il protesta énergiquement
contre la décision du Midj«elès, «â la juridiction duquel, dit-il, aucun Européen ne fut soumis, sous le gouvernement
du Dey, et dont le traducteur se trouvait être un Juif.»
Dans une autre lettre au Chef de l'Armée, il se plaignit des dégâts commis, après son départ, dans cette propriété, par
les soldats qui y avaient été installés.
«Je dis, écrivait-il, qu'il y a entre la Maison-Carrée et la mer, plus de 100 arpents de terrain boisé. Ce terrain est
maintenant dépouillé et l'a été par la troupe qui s'est servie des arbres pour la cuisine, sans qu'il y ait eu économie
pour litat, car vous trouverez les registres et états de distributions de bois au complet et au courant, chez Messieurs les
fournisseurs (ceux-ci se firent sûrement rembourser)».
Clauzel ajoutait :
« je me suis plaint, dans le temps, de la démolition du Grand Marabout d'ou Dadda, situé en avant de la Maison
Carrée, vers la plaine. Cette démolition, faite plaisir, fut ordonnée par M. Salomon, chef de bataillon de la Légion
Étrangère. Grand Marabout n'est autre chose que la ferme elle-même, et sa reconstructi coûterait 20.000 francs. Le
bois de la démolition a servi, par ordre de ce chef, à f la cuisine du soldat, et cette destruction n'a été commencée que
parce qu'on sav que la propriété m'appartenait et qu'on pensait alors se faire un mérite d'un tel a comme si l'on voulait
me punir de ma persistance à soutenir le système de Colonisation d'Alger.>~
«C'est ainsi qu'on a cru se rendre agréable au Pouvoir.»
Plus loin, Clauzel déclarait que, malgré ses plaintes, aucune mesure n'avait prise contre cet état de choses. Et il
terminait en disant .
«Qu'on rebâtisse ce Marabout, sinon je ne puis faire valoir ma propriété de hectares.»
Cependant, en 1834, le Ministre de la Guerre qui, sur les instances du Colo Lemercier, avait prononcé
l'«expropriation» pour le domaine de l'Agha, déci qu'une solution dans le même sens serait envisagée au sujet de la
Maison Carrée.
Mais en 1835, le Maréchal revenait comme Gouverneur de l'Algérie. L'aff subit un temps d'arrêt. Elle fut reprise en
1836 après le départ du Maréchal alors, assigna devant les tribunaux, le Colonel Lemercier, qu'assista Me Urtis.
discussion se prolongea durant l'année 1837. Enfin en 1838, Clauzel négocia cession à l'État d'une partie du domaine
de la Maison Carrée. La communica93
suivante fut envoyée, à ce propos, à Alger, par le Ministère de la Guerre
«Par suite d'une transaction passée à Paris, entre M. le Ministre de la Guerre et
M. le Maréchal Clauzel, la Maison Carrée et 30 hectares de terrain pris autour, eviennent définitivement propriété de
l'État.»
Voici le texte du premier paragraphe de la dépêche que le Ministre adressa, le 21 novembre 1838, au Général Vaillant,
directeur des Fortifications, au sujet de la la'son Carr'e et de la ferme de l'Agha.
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«Général,»
«Je vous préviens qu'après avoir pris les ordres du Roi, au sujet des contestations qui existent entre M. le Maréchal
Clauzel et l'Administration de la Guerre, concerant les deux immeubles dits: la Maison-Carrée et le Quartier de
l'Agha, ' Alger, Sa Majeste m'a autorisé à conclure avec M. le Maréchal, la transaction dont les termes suivant :
«M. le Maréchal se désiste purement et simplement de toutes demandes judiciaires autres qu'il a pu former pour
obtenir le délaissement de l'édifice dit : la Maison-Carr'e. Il renonce à élever, de son chef, ni du chef de qui que ce
soit, aucune prétention contraire.»
,<Il cède l'État : »
à
« 1 En tant qu'il peut lui appartenir, le fonds sur lequel la Maison-Carrée est assise.» ~
2' Trente hectares qui seront désignés et bornés par le Service du Génie, en présence du fondé de pouvoirs de M. le
Maréchal, lequel fondé de pouvoirs signera le procès-verbal.»
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Les bâtiments dits. le Quartier ou Fondouk de l'Agha, seront rendus immédiatement à M. le Maréchal dans l'état o' ils
pourront se trouver; sans autres répetitions, après le paiement qui va être stipulé
.
Il sera payé à M. le Maréchal, une somme de 40.000 francs, tant pour la vente des terrains ci-dessus désignés, que
pour solder, avec les 9.000 francs qu'il a déjà reçus, indemnités pour occupation, dégradations, dommages et autres
répétitions quelconques formées au sujet de la prise de possession par le Service du Génie... »
Telle fut la fin de cette affaire.
Nous ajouterons que, le 2 mai 1857, M. Boisqueret de La Vallière acquit, des -ritiers du Comte Clauzel, le domaine de
Ouali-Dadda.
Le fort de Maison-Carrée est devenu une maison centrale. Les bâtiments des haas, élevés avant la Conquête, en
bordure de la route, furent conservés. Le camp Maison-Carrée, en 1852, reçut 526 transportés politiques..
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(1) Archives de la Guerre. (2) Ce pont, qui traversait 11-larrach, fut construit en 1697, par le Dey Hadj-Hamed, et réparé par Ibrahim en 1737. (3) Nom orthographié aussi Oualy Dadda. Pour détails biographiques, voir à Mosquée Sidi-Abd-er-Rahman. (4) Voir encore à : Villas Occupées.
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(1) Clauzel avait reçu le baron de Maréchal en juillet 1831.
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Origine du nom de Belfort
Ce quartier de Maison Carrée fut nommé Belfort à la suite de l’arrivée de
familles françaises, après le traité de Francfort qui enlevait l’Alsace et une partie
de la Lorraine à la France, et qui par contre coup amena plusieurs milliers
d’Alsaciens fidèles à chercher dans le sud de la méditerranée des terres
nouvelles à exploiter. Des familles respectables de différentes villes de ces
régions françaises et en particulier de Belfort, arrivèrent en Algérie et certaines
sur Maison Carrée.
D’autre part le nom de Belfort revient plus particulièrement au Régiment
du 35e RI qui prit part au siège victorieux d’Alger en 1830. Ce régiment est un
des plus anciens Régiments d’infanterie de l’armée française.
Après maintes et innombrables combats au long des siècles car ce
régiment a été créé en 1604, le 35e RI combat en Extrême Orient, en Afrique du
Nord, en Tunisie et en Algérie jusqu’en 1964 quand ce Régiment retourne à
Belfort (France).
Ce Régiment respecte toujours la devise de leur ancien Chef de corps, le
Colonel de Maud’huy, « Tous gaillards, pas d’trainards ».
Mon père parlait toujours du Lion de Belfort et de la bravoure des soldats
de ce Régiment. Le matin, quand mes sœurs, mes frères et moi n’étions pas
vaillants pour nous lever, il nous disait, « le soir vous êtes forts comme des lions
et le matin, doux comme des moutons. »
Aussi, je peux rajouter que le Lion de Belfort a été sculpté par Bartholdi
entre 1875 et 1880 dans le grès rouge des Vosges. Ce Lion représente la
bravoure, la fidélité et la force, des qualités que possédaient tous les pionniers en
Algérie.
Tout ceci dit, je n’ai aucune preuve que notre quartier Belfort porte son
nom en l’honneur de ces gens et de ce Régiment mais tout le porte à croire.SSR
Suzanne Servera Ripoll