Le Seigneur est souverain (Actes 8.1-25)

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Le Seigneur est souverain (Actes 8.1-25)
Le Seigneur est
(Actes 8.1-25)
souverain
Dieu a un plan parfait, pour chacun de nous et pour
l’humanité. Vous arrive-t-il d’en douter ? Personnellement,
cela m’arrive. Parfois, on se demande comment Dieu peut
permettre que certaines choses arrivent quand on est touché
par des épreuves ou quand on voit les souffrances autour de
nous… Il n’est pas toujours évident de concevoir que certains
évènements font partie du plan de Dieu.
Le livre des Actes des apôtres, au chapitre 7, relate un
évènement bien triste : la lapidation d’un disciple nommé
Étienne. Nous avons abordé ce texte lors d’un précédent
message. Nous nous étions demandé pourquoi Dieu avait permis
sa mort. Étienne était un serviteur exemplaire. Cependant, il
a été arrêté par les autorités religieuses de son époque parce
qu’il parlait de Jésus. Les Juifs ne voulaient pas que son
enseignement soit prêché, alors ils l’ont emmené devant le
tribunal, ils l’ont accusé de blasphème et l’ont lapidé.
Étienne est mort, simplement parce qu’il annonçait le salut en
Jésus-Christ. Son décès a été très douloureux pour ses
proches. Sa mort a même pu paraître injuste : il a obéi à Dieu
et il est mort.
Dans le texte que nous allons aborder maintenant, nous allons
voir que sa souffrance n’a pas été vaine. Dieu a permis que
cet évènement tragique contribue à l’expansion de l’Évangile,
le message qui donne la vie. Actes des apôtres, chapitre 8,
versets 1 à 25.
1
Un juif influent nommé Saul approuvait l’exécution d’Etienne.
Ce jour-là, une grande persécution éclata contre l’Eglise de
Jérusalem et tous, à l’exception des apôtres, se dispersèrent
dans les diverses régions de Judée et de Samarie.
2
Des hommes pieux enterrèrent Etienne et le pleurèrent
beaucoup.
3
Quant à Saul, il cherchait à détruire l’Eglise: il pénétrait
dans les maisons, en arrachait hommes et femmes et les faisait
jeter en prison.
4
Ceux qui avaient été dispersés allaient de lieu en lieu et
annonçaient la bonne nouvelle de la parole.
5
Philippe
descendit dans la ville de Samarie et y prêcha le Christ.
6
Les foules tout entières étaient attentives à ce que disait
Philippe, lorsqu’elles apprirent et virent les signes
miraculeux qu’il accomplissait. 7 En effet, des esprits impurs
sortaient de beaucoup de démoniaques en poussant de grands
cris et beaucoup de paralysés et de boiteux étaient guéris.
8
Il y eut une grande joie dans cette ville. 9 Un homme du nom
de Simon se trouvait déjà dans la ville. Se présentant comme
un personnage important, il exerçait la magie et provoquait
l’étonnement du peuple samaritain.
10
Tous, du plus petit
jusqu’au plus grand, l’écoutaient attentivement et disaient:
«Cet homme est la puissance de Dieu, [celle qui s’appelle] la
grande.»
11
Ils l’écoutaient attentivement parce qu’il les avait depuis
longtemps étonnés par ses actes de magie.
12
Mais, quand ils eurent cru à Philippe qui leur annonçait la
bonne nouvelle du royaume de Dieu et du nom de Jésus-Christ,
hommes et femmes se firent baptiser.
13
Simon lui-même crut aussi et, après avoir été baptisé, il ne
quittait plus Philippe; il voyait avec étonnement les [grands]
miracles et signes qui s’accomplissaient.
14
Les apôtres qui étaient à Jérusalem apprirent que les
habitants de la Samarie avaient fait bon accueil à la parole
de Dieu, et ils leur envoyèrent Pierre et Jean.
15
Ceux-ci descendirent et prièrent pour eux afin qu’ils
16
reçoivent le Saint-Esprit.
En effet, il n’était encore
descendu sur aucun d’eux; ils avaient seulement été baptisés
au nom du Seigneur Jésus.
17
Alors Pierre et Jean posèrent les mains sur eux et ils
reçurent le Saint-Esprit.
18
Voyant que l’Esprit [saint] était donné lorsque les apôtres
posaient les mains sur les gens, Simon leur offrit de l’argent
19
en disant: «Accordez-moi aussi ce pouvoir afin que celui sur
lequel je poserai les mains reçoive le Saint-Esprit.» 20 Mais
Pierre lui dit: «Que ton argent soit perdu avec toi, puisque
tu as cru que le don de Dieu s’achète à prix d’argent!
21
Tu n’as ni part ni héritage dans cette affaire, car ton
coeur n’est pas droit devant Dieu.
22
Renonce donc à ta méchanceté et prie le Seigneur pour que
cette pensée de ton coeur te soit pardonnée, si c’est
possible.
23
En effet, je vois que tu es rempli d’amertume et prisonnier
du mal.»
24
Simon répondit: «Priez vous-mêmes le Seigneur pour moi, afin
qu’il ne m’arrive rien de ce que vous avez dit.»
25
Après avoir rendu témoignage et prêché la parole du
Seigneur, Pierre et Jean retournèrent à Jérusalem, annonçant
la bonne nouvelle dans beaucoup de villages des Samaritains.
La lapidation d’Étienne a déclenché une vague violente de
persécution envers les chrétiens de Jérusalem. Leur nombré
était déjà important à ce moment-là. Cette persécution a donc
fait fuir des milliers de disciples de Jésus vers les régions
voisines. Seuls les apôtres étaient resté à Jérusalem. Le
texte précise que les chrétiens ont fui vers la Judée et la
Samarie. Ce détail est très important : ils ont fui vers la
Judée et la Samarie.
Il se trouve que Jésus, en montant au ciel, avait pour projet
que ses disciples annonceraient l’Évangile d’abord à
Jérusalem, puis en Judée, en Samarie et jusqu’aux extrémités
de la terre. Nous trouvons cette parole du Christ au tout
début du livre des Actes. Chapitre 1 verset 8 : « vous
recevrez une puissance lorsque le Saint-Esprit viendra sur
vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la
Judée, dans la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre ».
Après la mort d’Étienne, le plan de Dieu se réalise.
Contraints par la persécution, les chrétiens se déplacent en
Judée et en Samarie et ils annoncent l’Évangile. Le texte nous
rapporte même que cette entreprise a du succès. Au début,
c’est Philippe qui annonce l’Évangile en accomplissant des
miracles par la puissance de Dieu. Les Samaritains accueillent
favorablement ses paroles. Même un grand magicien du nom de
Simon est impressionné. Philippe est ensuite rejoint par
Pierre et par Jean qui apporteront aussi leur contribution.
Si nous regardons bien le texte, nous avons d’une part les
Samaritains, qui reçoivent avec joie et humilité
l’enseignement des disciples. Et d’autre part, nous avons
Simon, qui était probablement lui aussi samaritain. Mais lui
reçoit l’Évangile d’une manière plus particulière, voire d’une
manière intéressée. Je propose que l’on s’intéresse d’abord
aux Samaritains, puis à Simon.
[1. Les disciples et les Samaritains]
Les Samaritains sont les habitant de la Samarie. Cette région
d’Israël a une histoire un peu particulière. Israël a été
divisé en plusieurs territoires. Il y avait la Galilée au
nord, la Samarie au centre et la Judée au sud. Quand les
Assyriens ont colonisé une partie d’Israël au VIII e siècle
avant Jésus-Christ, ils ont expatrié un grand nombre de
Samaritains et ils ont laissé venir des étrangers s’installer
en Samarie. Ainsi, dans cette région, il y a eu un brassage de
populations. Les Juifs de Samarie se sont mélangés avec des
étrangers. Les Samaritains ont donc quelques racines juives,
mais ils ne sont pas complètement juifs. Ce statut de
« métis » ne plaisait pas aux juifs « pur-sang ». Il y avait
donc de la rivalité entre les Samaritains et les juifs. Il
était impensable qu’un Juif s’intéresse à un Samaritain, et
vice-versa. Ces deux populations ne pouvaient pas se supporter
et ne se côtoyaient pas.
Dans notre récit, Philippe, un Juif, va en Samarie pour guérir
des malades et pour leur annoncer la Bonne Nouvelle. Cette
démarche est totalement inédite, elle montre à quel point la
foi en Jésus ne doit pas être une religion liée à un peuple en
particulier. Depuis Abraham, le plan de Dieu concerne toutes
les nations. Les Juifs ont eu le privilège d’être ses
messagers, Dieu les a choisis pour porter le message, mais
tous les peuples sont égaux à ses yeux. D’ailleurs, Abraham
n’était pas juif, il était Chaldéen.
Si Dieu ne fait pas de distinction entre les ethnies, nous
sommes appelés à ne pas faire de favoritisme ou de
« défavoritisme » nous non plus. Lorsque Philippe parle de
Jésus, les Samaritains se mettent à croire en lui et ils se
font même baptiser. En apprenant cette nouvelle, les apôtres
qui étaient restés à Jérusalem envoient Pierre et Jean en
Samarie. Arrivés sur place, ils prient pour les Samaritains,
lesquels reçoivent alors le Saint-Esprit.
Au tout début de l’Histoire de l’Église, lorsque des nouveaux
convertis recevaient le Saint-Esprit, généralement, ils se
mettaient à parler en des langues étrangères ou même des
langues mystérieuses, pour louer Dieu. C’est de cette manière
que Dieu manifestait le don de son Esprit. Ce type de
manifestation était utile, car Dieu voulait confirmer devant
les juifs que même les Samaritains pouvaient faire partie du
peuple de Dieu. Il rendait visible et audible la venue de
l’Esprit chez les nouveaux convertis pour que ce soit
manifeste. Les Juifs ne pouvaient pas faire autrement que
reconnaître que des étrangers ont été inclus dans le peuple de
Dieu. Aujourd’hui, ce don de parler en des langues inconnues
est encore donné par Dieu, mais ce n’est pas systématique. Il
fait partie des nombreux dons que Dieu distribue. Comme le
dira l’apôtre Paul, nous n’avons pas tous les mêmes dons.
Paul compare l’Église à un corps. Nous sommes tous membres
d’un même corps et nous savons que le corps n’est pas formé
seulement de mains ou de pieds. Un corps est formé de
plusieurs organes différents. De la même manière, nous avons
des dons différents à mettre au service de l’ensemble.
D’ailleurs, en parlant de corps et d’Église, la venue de
Pierre et Jean nous montre que la démarche de Philippe n’était
pas solitaire. Tous les disciples devraient travailler
ensemble, mains dans la main, pour enseigner l’Évangile. Dans
le Nouveau Testament, on ne voit jamais un chrétien vivre sa
foi en dehors de l’Église. Jésus nous confie une mission à
réaliser ensemble et non pas chacun dans notre coin. Dans le
texte, on voit un travail d’équipe. Au verset 4, c’est
Philippe qui annonce la Bonne Nouvelle. Et au verset 25, c’est
Pierre et Jean qui prennent le relais. Il est dit qu’ils ont
témoigné de leur foi et qu’ils ont enseigné les Samaritains
avant de retourner à Jérusalem. Et la mission du disciple ne
se limite pas à annoncer l’Évangile. Sa mission consiste aussi
à accompagner et à enseigner. Cette mission a été confiée à
l’ensemble des chrétiens, c’est dire l’importance de l’Église
pour Dieu.
Après les disciples et les Samaritains, intéressons-nous
à Simon le magicien ? Son récit occupe quand même une place
importante dans ce passage.
[2. Les disciples et Simon le magicien]
Simon est présenté comme un grand magicien. Petits et grands
étaient charmés par ses tours. Les Samaritains pensaient que
sa puissance venait de Dieu. Quand Philippe s’est mis à guérir
les malades et chasser les démons, Simon a été fasciné. Le
texte dit même qu’il crut aux paroles de Philippe et qu’il se
fit baptiser. Tout portait à croire que ce magicien s’était
converti et qu’il se dirigeait sur le droit chemin. Mais quand
Pierre et Jean ont posé les mains sur les Samaritains, Simon a
vu que l’Esprit de Dieu venait sur eux et il a voulu acheter
ce pouvoir. Pierre l’a sévèrement repris. « Que ton argent
soit perdu avec toi, [dit-il à Simon] puisque tu as cru que le
don de Dieu s’achète à prix d’argent! » Simon pensait qu’on
pouvait acheter les dons à Dieu. Il voulait probablement
acquérir un tour de magie supplémentaire pour son profit
personnel. Manifestement, il n’avait pas tout compris de
l’Évangile. Pierre le déclare comme étant perdu. Il invite le
magicien à renoncer à sa méchanceté et demander pardon à Dieu
pour ses mauvaises pensées. Cependant, Simon refuse de faire
cette démarche. On pourrait se demander si ce magicien est
donc vraiment sauvé, on pourrait se demander s’il est vraiment
converti. Le texte nous dit bien qu’il a cru et qu’il s’est
fait baptisé. Est-il donc sauvé ?
Il me semble que le texte n’attire pas notre attention làdessus. En fait, en racontant l’histoire du magicien, le livre
des Actes des apôtres veut nous faire comprendre autre chose.
Simon pratiquait la magie, mais cela ne venait pas de Dieu. On
le voit bien, il refuse de prier et de renoncer à sa mauvaise
orientation de cœur. Manifestement, son but est de se mettre
avant. Les apôtres, eux, ne se mettent pas en avant, mais ils
mettent Dieu en avant. Ce récit nous enseigne que le
surnaturel ne vient pas toujours de Dieu même si celui qui le
pratique le laisse entendre. Aujourd’hui encore nous trouvons
des guérisseurs, des médiums, des astrologues, des sorciers,
des marabouts, etc. Certains font de la magie noire, d’autres
font de la magie blanche. Ne pensons pas que la magie blanche
soit meilleure juste parce qu’elle s’appelle magie blanche. Si
les pratiques du surnaturel ne mettent pas Jésus en avant, il
est très probable qu’elles ne viennent pas de Dieu. Si cela ne
vient pas de Dieu, cela vient de celui qui veut imiter Dieu
pour tromper le plus grand nombre.
Simon le magicien avait probablement cru à l’Évangile de façon
sincère, mais il n’était pas prêt à s’humilier devant Dieu et
à lui obéir. Cela nous montre que l’on peut très bien se dire
chrétien, dire que l’on croit en Jésus, être baptisé, mais, si
l’on refuse de reconnaître nos fautes, si l’on ne fait pas de
lui le maître de notre vie, alors on ressemble un peu à Simon
le magicien : un chrétien ambigu, qui déplaît à Dieu.
Finalement, que pouvons-nous retenir de ce texte ?
[Conclusion]
Nous pouvons constater que Dieu a un projet pour nous et en
particulier pour son peuple. Des épreuves peuvent surgir et
nous ébranler tout comme la mort d’Étienne a ébranlé les
disciples.
Mais en toutes circonstances, Dieu garde sa
souveraineté et sa volonté s’accomplit. Il permet certaines
épreuves et il peut les utiliser pour que cela entraîne des
bénédictions. Les autorités juives ont voulu éradiquer la foi
en Jésus en lapidant Étienne. Conséquence : l’Évangile s’est
propagé d’avantage et plus rapidement encore. Le résultat est
que des hommes et des femmes ont reçu la vie éternelle.
Face aux doutes, face aux épreuves, plusieurs réactions sont
possibles. Nous pouvons ressembler aux disciples et aux
Samaritains qui ont fait preuve d’humilité devant Dieu, ou
alors nous pouvons ressembler à Simon le magicien, qui était
baptisé, mais qui, ne regardant qu’à son propre intérêt, a
refusé l’autorité de Dieu dans sa vie. Prions que Dieu nous
aide à être des disciples humbles et prêts à le servir dans le
corps du Christ qui est l’Église.
Christian Huy

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