Côte d`Ivoire
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Côte d’Ivoire Amélioration de l’élevage traditionnel de poulet bicyclette L es volailles traditionnelles en Afrique de l’Ouest sont communément appelées «Poulet bicyclette» et ce en rapport avec le mode de transport de ces volailles vers les centres urbains.Comme ailleurs en Afrique, la volaille représente la principale source de protéines animales. L’aviculture traditionnelle villageoise assure d’ailleurs environ 70% des productions des populations de la Côte d’Ivoire. De ce fait, les volailles assument un rôle important dans la lutte contre la pauvreté et pour l’autosuffisance alimentaire, particulièrement en protéines animales ; elles jouent aussi un rôle socio-culturel important en intervenant dans les cérémonies rituelles, comme cadeau lors d’un mariage ou un baptême, etc. Les contraintes sont cependant nombreuses, et au premier rang les maladies : Newcastle, Gumboro, Mycoplasmes et bronchite infectieuse étant les plus importantes. Ces pathologies provoquent de fortes mortalités, dans 2/3 des cas avant l’âge de douze mois. Du point de vue des conditions d’élevage, l’habitat est rudimentaire et l’alimentation n’est ni rationnelle, ni régulière. Ces races traditionnelles s’avèrent ainsi peu productives. Caractéristiques de la filière volaille en Côte d’Ivoire - 4 opérateurs élevage parentaux ; 200 000 reproducteurs. Capacité des couvoirs : 30 millions d’œufs. Fabrication aliment volaille : 75 000 à 115 000 tonnes. 300 exploitants pour la production d’œufs ; ± 10 fermes de plus de 100 000 animaux. - Volaille chair : 1000 fermes pour l’essentiel 1000 à 2000 poulets/cycle. Volailles traditionnelles : 21 630 000 têtes. Sans soins – se nourrissant essentiellement de déchets ménagers Distribution– commercialisation : difficiles, voire inexistantes . Le suivi sanitaire cher possible avec suffisamment de protéines et une correction de l’apport en vitamines et minéraux (et acides aminés essentiels). Il s’agit de répondre aux exigences d’un élevage sur parcours pour permettre aux animaux de chercher euxmêmes une partie de leur nourriture. Pour ce faire, on mettra en place une zone herbeuse et une zone ombragée. On favorisera aussi la prolifération de chenilles, milles pattes, etc. A cela, on pourrait ajouter les feuilles des produits maraîchers associés à l’aviculture tels que les feuilles de piment, d’aubergines, de gombo, de tomate, et du chiendent. Le mini-élevage pourrait venir en appoint avec des vers de terre, des achatines, des grenouilles, etc. Pour l’alimentation des poussins, nous choisirons le maïs qui constitue près de la moitié des rations, la farine de poisson, le remoulage, la farine de manioc, le mil, le tourteau palmiste, le son de blé, la coquille d’huître et le sel de cuisine. Pour l’entretien des volailles, on pourrait ajouter le soja toasté, la drèche de brasserie, le tourteau de palmiste, tourteau d’arachide, tourteau de coton, tourteau de coprah, coquille d’huître, mais il faut supprimer la farine de poisson en fin d’engraissement à cause de l’odeur. Il pourrait être remplacé par les boyaux des animaux. Pour les pondeuses, on peut y ajouter du leucena, et supprimer la farine de poisson, etc. Etant donné que les animaux sont élevés sur pâture, nous pouvons simplifier la composition des rations et diminuer l’apport d’énergie et de protéines. On tiendra compte aussi des propriétés de certains aliments pour les limiter dans la ration. Pour la farine de poisson, nous nous limiterons à un taux inférieur à 5% de la ration car au-delà, on retrouve une odeur de poisson dans l’aliment. Pour le tourteau de coton, nous limiterons l’apport à 5%. Pour le soja, on se limitera à 30% de la ration car audelà, il faudra un supplément de phosphore et de vitamine B2. Actions primordiales - Vaccination contre Newcastle avec grains de mil enrobés de virus atténué ou vaccin thermostable injectable ; - Contrôle de la maladie de Gumboro ; Ma. fr EM - Contrôle sérologique en généKcal/kg ral pour le suivi des différen- Aliments Maïs 485 1552 Remoulage 450 927 tes maladies. T. Palmiste 5 6,2 Projet de formulation de ra- S/p abat vol 35 106,1 15 0 tion pour les poulets traditionnels Coq d’Huître Drèche de 5 12,17 en Côte d’Ivoire. Il s’agit de four- Brasserie 5 0 nir un aliment équilibré, le moins NaCl Total 1000 2603 90 Nutriments MBP Ca P g/kg 43,7 73,8 0,92 20,3 0 1,25 g/kg 0,05 0,6 0,01 1,4 5,7 0,01 g/kg 1,31 4,05 0,03 0,82 0,01 0,03 0 140 0 7,76 0 6,24 Troupeaux et Cultures des Tropiques Nous limiterons ainsi l’apport d’énergie entre 2000 et 2500Kcal/kg en fonction du stade physiologique des animaux. Pour l’apport de protéines, une valeur comprise entre 11 et 18% de la ration est retenue.L’eau sera donnée ad libitum. On ajoutera un complément minéral vitaminé en fonction de la ration. Quand aux aliments proprement dit, on veillera pour les poussins à apporter un aliment broyé. Pour les adultes, l’aliment peut être donné sous forme de graines avec un complément, il peut être concassé ou encore sous forme d’aliment complet. On veillera toutefois à apporter un peu de sable pour permettre une bonne digestion dans le cas où les animaux sont nourris au grain. Les quantités varient en fonction de l’âge des sujets. Pour 1000 sujets : - une semaine d’âge, on donnera environ 16 kilos d’aliments par jour ; - à 8 semaines, on donnera environ 129 kilos d’aliments par jour ; - à 12 semaines, on donnera environ 140 kilos d’aliments par jour. Danielle GNANDJI Spéculation en poules pondeuses et poulets de chair au Cameroun: Compte d’exploitation Une taille minimale de 1000 poussins par bande est conseillée aux éleveurs pour assurer une rentabilité financière. Les 3 tableaux suivants illustrent les marges brutes de production dans les filières ponte et chair. En poules pondeuses, 2 types de spéculateurs existent au Cameroun, les producteurs de poulettes qui amènent les poussins jusqu’à 18 semaines d’âge avant l’entrée en ponte, et les producteurs d’œufs qui achètent ces poulettes ou produisent eux-mêmes leurs poulettes. Jusqu’à 18 semaines, une rentabilité brute d’environ 607.500 Fcfa (1000 Euros) est possible. Comme l’illustre le tableau 1, elle tient en la vente des poulettes, des sacs de fientes et des sacs vides de provendes. Les producteurs d’œufs ont le plus de marge, sans une mue provoquée, ils peuvent déjà réaliser environ 10.000.000Fcfa (15.000 Euros) de marge brute (Tableau 2). Tableau 1: Poules pondeuses (poulettes) Poussins 1000 Aliment démarrage 2500Kg Aliment poulettes 5000Kg Vaccins 1000 Personnel Eau + Electricité Chauffage Total Dépenses Coût unitaire En poulets de chair, les marges sont moins intéressantes comme l’indique le tableau 3. Cette situation est imputable aux facteurs qui conditionnent le prix de vente du poulet à la finition. L’absence de structure tampon (abattoir volaille), mais aussi la préférence du consommateur à choisir son poulet sur pied, perturbe l’emploi du « all-in » « all out ». Ainsi, le prix de gros (1), qui semble le moins intéressant financièrement pour l’éleveur, mais le plus pratique car n’engendre pas de frais supplémentaire (alimentation, commercialisation, etc.). Le prix de détail (2) et (3) sont respectivement les prix de vente par l’intermédiaire de commerçants durant l’année (2) et en période de fin d’année (3) lorsque la demande est supérieure à l’offre. Contrairement aux œufs qui peuvent être stockés et écoulés tout doucement, les poulets continuent de consommer et deviennent fragiles avec les aller/retour marché-ferme. 700Fcfa Coût total 700.00 230Fcfa/kg 575.00 190Fcfa/kg 950.00 300Fcfa/U ( 5 mois) 35.000Fcfa 10.000Fcfa/m 10.000Fcfa/m 175.00 50.00 50.00 2.80 00 Marge brute 18 sem Troupeaux et Cultures des Tropiques 91 Tableau 3 Poulets de chair Tableau 2 Poules pondeuse (Oeufs) Dépenses Dépenses Aliment poulettes 4500Kg Personnel Eau + Electricité Vaccins 1000 Sous-total Si achat poulettes Si propre poulettes Marge brute 1 Marge brute 2 200 Fcfa/kg ( 12 mois) 35.000 10.000 Fcfa/m 350 (3.407.500) (2.800.000) Dépenses totales Recettes 270 oeufs X 1000 Poules réformées : 917 (5% mortalités de 965) 420.000 Fientes poules : 50.000 125 sacs 50 Fcfa/oeuf Chiffre affaires 13.500 0 1800 Fcfa 1.650.6 900.000 350.000 1.790.000 5.167.500 4.590.000 10.133.100 10.710.600 Sacs Vides : 900 1200 Fcfa 150.0 200 Fcfa 180.0 15.300.6 ~15.450 Euros ~16.330 Euros Deux remarques particulières, le coût de production très élevé d’un poulet, environ 1540 Fcfa, soit presque 2,5 Euros et la vente des sacs vides de provendes qui servent d’emballages dans divers commerces et des fientes utilisées par les maraîchers pour amender les sols. Le régime Poussins 1000 Aliments démarrage 1700Kg Aliments finition 2300Kg Vaccins 1000 Personnel 350 Fcfa 350.000 240 Fcfa 408.000 230 Fcfa 120 Fcfa 8 semaines Ventes (1) gros 950 (2) détail 950 (3) détail 950 529.000 Marge brute Coût production 950 (5% mortalité) 1800 10710.000 2300 2.185.000 2500 2.375.000 120.000 35.000 3.500 6.500 10.000 1.462.000 Eau Electricité Chauffage Total Recettes Poussins Sacs vides 16.000 (1) (2) (3) 264.000 739.000 929.000 1.726.000 2.201.000 2.391.000 ~1540Fcfa 1Euro ≅ 1$=656Fcfa. d’imposition est d’environ 15.000 Fcfa/1000 poulets. Il y a des situations où la rentabilité financière tient uniquement à la vente de ces produits secondaires, particulièrement en poulets de chair. (Tableau 3). Ibrahim Njikam N. Suite de la page 71 Facteurs influençant la qualité de la viande : Durée d’engraissement : les volailles âgées donnent, en général, une viande plus ferme, plus sombre, plus savoureuse et une plus faible teneur en eau. Par contre le mode d’élevage (libre parcours ou stabulation) influence relativement peu la qualité de la viande. Alimentation : influence la teneur en matières grasses, la couleur et la consistance de la graisse. Génétique et sexe : influence plutôt la prise de poids et donc l’âge d’abattage. Le traitement des volailles avant l’abattage : le stress et les longs trajets entre la ferme et l’abattoir peuvent modifier la qualité biochimique de la viande. Le stress précédant l’étourdissement ainsi que la méthode d’étourdissement appliquée influencent la saignée, le déplumage et les processus de maturation de la viande. La maturation de la viande : rapide chez la volaille (quelques heures), toutefois la viande abattue (c’est-à-dire en cours de rigidité) sera coriace et fade à la cuisson. La valeur nutritive varie selon les parties utilisées. Le filet est plus nutritif parce que moins gras que la cuisse ou la carcasse entière. La préparation/morceaux utilisés : influence la qualité organoleptique. Un poulet ou une cuisse de poulet grillés sous une peau grasse resteront « juteux ». Maladies /médicaments : en plus de la contrainte d’attente, les traitements médicamenteux particulièrement ceux administrés quelques temps avant l’abattage peut modifier la couleur et la nature de la viande. 92 Tableau 3 : valeurs nutritives comparatives Protéines Graisse Energie : 100 g Poulet (filet)* 22.8% 0.9% 422 KJ Poulet entier* 20.6% 5.6% 563KJ Bovin (entrecôte)** 22.1% 6.4% 620KJ Porc (côtelette)** 20.6% 10.9% 760KJ Source :* Fachmann, Kraut,1990 **Mannhart,Wenk,1990 Pour en savoir plus, consulter : L’Aviculture Française, Informations techniques des services vétérinaires, 1988 www.lincofood.com www.storkpmt.com www.meyn.co.za Références bibliographiques : Notes de cours : IPC Barneveld College, The Netherlands - Juin 2000 Notes de cours : Ecole Suisse d’aviculture Zollikofen, Décembre 1999 Notes de cours : Poultry Nutrition – Spesfeed – RSA - Novembre 1996 Dr C.BISIMWA, Nov 2003 Troupeaux et Cultures des Tropiques L’élevage de la pintade au Bénin sous la loupe Dans le Sud du Département du Borgou au Bénin, marqué par un climat soudano-guinéen, l’aviculture reste, comme partout en Afrique, dominée par son caractère familial. Appréciée pour sa chair, plus savoureuse que celle du poulet, et pour ses œufs, la pintade n’échappe pas à cette règle. Comme le canard, elle est plus rustique et moins sensible aux maladies que le poulet, notamment en ce qui concerne la maladie de Newcastle. Elle constitue une voie de diversification intéressante, mais n’a jusqu’à présent fait l’objet que de quelques recherches en milieu tropical. La conduite traditionnelle des cheptels est pourtant soumise à de nombreux problèmes alimentaires et sanitaires qui conduisent, dans le Borgou, à perdre 70 % des pintadeaux en croissance. Désireuse de s’attaquer à ces problèmes, la Faculté des Sciences agronomiques et l’Ecole polytechnique de l’Université d’Abomey-Calavi, en collaboration avec la FUSAGx et la FMV-ULg, conduisent, depuis deux ans, un programme de recherche visant à améliorer l’élevage traditionnel de pintade dans cette région du Bénin. Un élevage en semi-liberté Treize éleveurs du Borgou ont été suivis afin de déterminer les performances zootechniques et sanitaires, les pra- Troupeaux et Cultures des Tropiques tiques d’élevage et la qualité de la chair de la pintade de race locale. Habituellement logés dans des abris de nuit très rudimentaires, les animaux sont laissés durant la journée en divagation pour trouver leur nourriture. L’analyse du contenu du jabot a montré qu’ils se nourrissent principalement de restes de récolte (maïs, sorgho et niébé principalement), de semences de graminées diverses (Rottboellia Cochinchinensis, Brachiaria sp., Paspalum sp, …) et d’insectes. Le soir et le matin, l’éleveur distribue un complément alimentaire à base de sorgho et de maïs afin d’apprivoiser les animaux. L’élevage en totale promiscuité avec les autres animaux de la basse-cour que sont les poules, les canards et les pigeons induit une forte compétition interspécifique pour l’accès à ce complément. Les pintadeaux font, par contre, l’objet d’un peu plus de soins. Ils reçoivent, en plus d’une céréale distribuée séparément des autres animaux, un complément protéique sous forme de termites. Lors de leur divagation, les pintades présentent une réelle aptitude à se composer une ration équilibrée et très économique. Des expériences menées en station sur des pintades de race locale nourries à base de provendes équilibrées n’ont pas permis d’obtenir des croissances supérieures à celles des pintades élevées de façon traditionnelle. 93 des) et organoleptiques et est appréciée par les habitants de Borgou. Finalement, l’étude conduite par la Faculté des Sciences agronomiques et l’Ecole polytechnique de l’Université d’Abomey-Calavi a mis en évidence les atouts et les lacunes du système d’élevage traditionnel de la pintade au Bénin. Des solutions simples pour l’améliorer sont actuellement en cours de test : élevage des pintadeaux pendant le premier mois sous un panier et amélioration de leur alimentation à partir de produits locaux, vermifugation systématique de l’ensemble des volailles et amélioration de l’hygiène du logement. Du point de vue économique, l’élevage de ces pintades en claustration ne s’est pas révélé rentable. La génétique des animaux locaux ne permet pas d’obtenir des indices de conversion suffisamment élevés pour rentabiliser les provendes. De plus, l’élevage en claustration stresse fortement les pintades et diminue leurs performances. Améliorer la prévention sanitaire Chaque éleveur possède un cheptel de reproducteurs variant de 4 pintades à 20 pintades avec un sex-ratio allant de 1 mâle pour 1 femelle à 1 mâle pour 3 femelles. Ceux-ci donnent naissance à une cinquantaine de pintadeaux lors de l’unique période de ponte de l’année. Elle a cours lors de la saison des pluies qui s’étale, dans le Borgou, d’avril à octobre. Environ un tiers des œufs produits sont incubés, les deux tiers restant étant autoconsommés ou vendus. Les éleveurs font couver les œufs par une poule, parfois par une cane, les pintades étant de mauvaises couveuses. Le taux d’éclosion est assez bon puisqu’il avoisine les 80 %. La mortalité des jeunes représente la principale contrainte de ces élevages. Le taux de mortalité s’élève à plus de 60 % lors des deux premiers mois et 70 % sur six mois. Ces pertes sont dues principalement à des pathologies, des erreurs d’élevage et une prédation importante. Au niveau des causes pathologiques, les infections parasitaires à Ascaris sp., Syngamus trachea, Capillaria sp. et Eimeria sp dominent. La prédation résulte directement de l’élevage en divagation où les animaux sont laissés sans protection. L’élevage en claustration avec un chauffage d’appoint et une prophylaxie adaptée (vaccination, anticoccidien et déparasitage) permet par contre de baisser la mortalité des pintadeaux de 70 à 10 %. Pour le régime et pour le goût Les pintadeaux sont vendus à partir de six mois d’âge à un prix moyen de 1500 FCFA la pièce, le prix pouvant fortement augmenter au moment des fêtes de fin d’année ou de la fête de la Tabaski. Pour comparaison, le poulet de brousse se vend généralement un peu moins cher, à 1200 FCFA la pièce. Le prix des œufs varie de 3 œufs pour 100 FCFA à 50 FCFA la pièce. Le poids vif oscille autour de 1,2 kg et le rendement carcasse autour de 70 %. La viande possède de bonnes qualités nutritionnelles (22 % de protéines et 2 % de lipi- 94 D’autre part, la vaccination des poules contre la maladie de Newcastle juste avant la saison sèche et froide permettra d’augmenter le nombre d’animaux. Ce problème était souvent soulevé par les éleveurs comme une contrainte à leur élevage de pintades. Ces techniques devront ensuite être vulgarisées pour que la méléagriculture intensifiée puisse devenir une activité d’élevage plus productive permettant aux paysans du Borgou de diversifier leurs sources de revenus. La pintade en quelques chiffres Espèces rencontrées : Numida méleagris en Afrique de l’Ouest, Numida cristata en Afrique centrale. Sex-ratio recommandé : 1 mâle pour 7 femelles. Performances en élevage intensifié (Le Coz-Douin J.,1992) : Ponte : de 165 à 170 œufs par femelle et par an. Poids moyen des œufs : 48 g. Poids d’abattage des pintadeaux : 1,6 kg à 82 jours et 1,8 kg à 100 jours. Indices de consommation : de 2,9 à 3,7 selon l’âge d’abattage. Pour en savoir plus : Buldgen A. (1996). Aviculture semi-industrielle en climat subtropical. Gembloux, Belgique : Presses agronomiques de Gembloux. FAO (1992). Atelier sur le développement de l’élevage de la pintade en régions sèches africaines, vol 1 et 2. Rome, Italie : FAO. Laurenson P. (2002). Détermination des paramètres zootechniques de la pintade locale dans la région du Borgou (Bénin). Mémoire de fin d’études. Gembloux, Belgique : FUSAGx. Le Coz-Douin J. (1992). L’élevage de la pintade. MaisonsAlfort, France : Point vétérinaire. Contacts : Prof. André Buldgen, Unité de Zootechnie, Faculté universitaire des Sciences agronomiques de Gembloux, Passage des Déportés, 2, 5030, Gembloux, Belgique. [email protected] Ir. Didier Woirin, Département des Productions animales, Faculté des Sciences agronomiques de l’Université d’Abomey-Calavi, Bénin. [email protected] Jérôme Bindelle, Didier Woirin et André Buldgen Troupeaux et Cultures des Tropiques Production avicole au Zimbabwe Un exemple d’intégration verticale L e Zimbabwe a depuis l’époque coloniale développé une production agricole très performante. Parmi les pays d’Afrique australe, il a été longtemps considré comme le grenier. Grand producteur de tabac, de maïs, de blé..., ce pays a connu pendant de longues années des excédents de production qui lui ont permis d’exporter et d’en tirer des devises nécessaires au développement du pays. Les poulets de chair mettent 39 jours pour atteindre un poids d’abattage de 1600 gr. Ce qui permet d’avoir neuf cycles annuels. L’aliment bétail est produit sur place aussi bien en pellets qu’en farine. Dans un proche avenir, Crest Breeders compte se lancer dans la production de fumure organique pour le marché local et l’exportation. Quant à la Irvine’s Day Old Chicks, l’autre grand acteur du secteur, il s’agit En ce qui concerne l’élevage, la aussi d’une société entièreviande bovine du Zimbabwe a une réZimbabwe : carte de visite ment intégrée, allant de la putation qui a largement dépassé les ferme parentale pour les fiSuperficie : 390580 km² frontières du pays. Le Zimbabwe était Nombre d’habitants : 10400000 hab. (1992) lières chair et pondeuse à la encore, il y a quatre ans l’un de rares pays P.N.B/hab. 2550 usd. vente des produits au détail Langue parlée: anglais, shona, africains à pouvoir vendre de la viande (poulets entiers, blancs de ndebele, dialectes locaux fraîche dans les pays de l’Union euroEthnies majoritaires: Shona, Ndebele poulet, œufs de consommaPrincipales productions :or, nickel, tabac,... péenne qui ont pourtant une législation tion…). Irvine’s D.O.C. très sévère en la matière. produit lui-même ses aliLes normes de production et la qualité des produits ments pour tous ses élevages et commercialise aussi des ont pourtant permis cette performance. Quant à la pro- produits vétérinaires via sa filiale ZIMVET, tout en propoduction avicole, elle est caractérisée par la domination de sant aussi un service d’appui technique aux autres éleveurs. deux grands producteurs qui à eux-seuls produisent plus Irvine’s D.O.C. utilise la souche Cobb 500 pour sa de 80% de la production nationale aussi bien en œufs de lignée chair alors qu’elle garde le H&N «Brown Nick» consommation qu’en poulets de chair. D’un côté, la Crest Layers pour la lignée ponte. Néanmoins, en chair, elle passe Breeders International est une entreprise située à 60 km de plus en plus vers la Ross. Irvines D.O.C. possède au Sud d’Harare, la capitale, à cinq kilomètres du grand 200.000 parentaux Cobb pour la filière chair, ce qui lui axe menant à Masvingo. Cette entreprise totalise 325 agents permet de produire en bout de course entre 30 et 50.000 dont 10 hauts cadres seulement. poulets de chair par jour. Sa chaîne d’abattage ultra-moElle importe d’Ecosse et d’Afrique du Sud trois fois derne permettant de fournir des produits finis (entiers, par an les souches grand-parentales. Le couvoir commer- découpés prêts à être vendus dans les principaux supercial produit 300.000 poulets de chair par semaine et peut marchés du pays). Le nombre de parentaux ponte variant aller à 600.000. Alors que le couvoir de reproduction four- de 20 à 30.000 sujets selon les périodes. nit 20.000 lignées parentales femelles par semaine. Le L’intégration poussée de ces deux sociétés leur a percouvoir pour pondeuses quant à lui produit 29.000 indimis de se défendre très valablement aussi bien sur le marvidus par semaine destinés à la commercialisation. ché local qu’en Afrique australe. Ce qui représentait la seule En poulets de chair Crest Breeders utilise les souches alternative viable face aux géants du secteur en Afrique du Ross et Crest, tandis que pour la ponte, il utilise la Bovans Sud. En effet, les produits (poussins d’un jour, poulets de Nera et la Goldline. Crest produit ainsi chaque semaine chair) Irvine’s et Crest étant exportés dans plus d’une di20000 poussins d’un jour en Nera et 17.000 en Godline. zaine de pays, il n’est pas faux de dire que l’intégration Sur place, ils ont 180.000 pondeuses au sol et cela devrait poussée a donné dans le cas du Zimbabwe, des résultats passer à 240.000. Les œufs sont vendus aussi bien dans les plus que satisfaisants. supermarchés, les points de vente Crest que voués à l‘exporMaximilien Muland tation vers la RDC, le MALAWI ou encore la NAMIBIE. Troupeaux et Cultures des Tropiques 95 Recette du Poulet « LA REVIENSY » ou à l’indienne du Père Libanga Recette pour 6 personnes 1 Poulet 6 oranges (ou à défaut une boîte de jus d’orange) 6 bananes 1 ananas et/ou 4 mangues 6 tomates ou une boîte de tomates pelées 4 oignons ou plus en fonction de leur taille 3 poivrons en option 1 boîte de concentré de tomates Huile et beurre ou margarine Curry en poudre, pili (éventuellement pour celui qui n’a pas peur des hémorroïdes) Couper le poulet : 2 cuisses, 2 blancs, 2 ailes (ou uniquement ses cuisses) Faire revenir dans l’huile et le beurre jusqu’à ce qu’il soit bien bronzé Ajouter le jus d’orange, sel, poivre, bananes en rondelles, ananas en dés, mangues en dés, tomates et concentrés de tomates, poivrons en fines lamelles et oignons en rondelles, ainsi que le curry. Laisser mijoter à faible feu, la préparation ne doit pas bouillir, juste à peine frémir afin de ne pas perdre les saveurs des fruits. On peut ajouter aussi des arachides grillées. Ajuster l’assaisonnement après une demi-heure de cuisson. Laisser mijoter jusqu’à ce que le poulet soit bien tendre mais pas en état de décomposition. Au total une heure trente minutes maximum (poulet à rôtir). L’idéal est de laisser reposer quelques heures à température ambiante. Réchauffer délicatement à l’heure du repas. RIZ Dans une casserole mettre de l’huile et bien chauffer, y ajouter 2 tasses de riz et le faire frire jusqu’à ce qu’il devienne doré. Ajouter le sel et 4 tasses d’eau. Réduire le feu à une température moyenne et couvrir. Quand toute l’eau a disparu, le riz est cuit. On peu aussi mettre au début de la cuisson à l’eau une boîte de maïs grain. Servir avec un vin rosé, j’ai un faible pour le Mateus, ou de la bière, sans préférence pour la brasserie sauf si l’une d’entre elles veut me sponsoriser (la recette du lapin à la bière). Le succès est garanti pour celui que veut jouer sur le sucré salé et les convives y trouveront certainement un goût de « revienzi » (pas très économique s’ils ont vraiment un gros appétit) © P.L. 96 Troupeaux et Cultures des Tropiques