Côte d`Ivoire

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Côte d`Ivoire
Côte d’Ivoire
Amélioration de l’élevage traditionnel
de poulet bicyclette
L
es volailles traditionnelles en Afrique de l’Ouest sont
communément appelées «Poulet bicyclette»
et ce en rapport avec le mode de transport de ces
volailles vers les centres urbains.Comme ailleurs en Afrique, la volaille représente la principale source de protéines
animales. L’aviculture traditionnelle villageoise assure
d’ailleurs environ 70% des productions des populations
de la Côte d’Ivoire.
De ce fait, les volailles assument un rôle important
dans la lutte contre la pauvreté et pour l’autosuffisance
alimentaire, particulièrement en protéines animales ; elles
jouent aussi un rôle socio-culturel important en intervenant dans les cérémonies rituelles, comme cadeau lors d’un
mariage ou un baptême, etc. Les contraintes sont cependant nombreuses, et au premier rang les maladies : Newcastle, Gumboro, Mycoplasmes et bronchite infectieuse
étant les plus importantes. Ces pathologies provoquent de
fortes mortalités, dans 2/3 des cas avant l’âge de douze
mois. Du point de vue des conditions d’élevage, l’habitat
est rudimentaire et l’alimentation n’est ni rationnelle, ni
régulière. Ces races traditionnelles s’avèrent ainsi peu productives.
Caractéristiques de la filière volaille en Côte d’Ivoire
-
4 opérateurs élevage parentaux ; 200 000 reproducteurs.
Capacité des couvoirs : 30 millions d’œufs.
Fabrication aliment volaille : 75 000 à 115 000 tonnes.
300 exploitants pour la production d’œufs ; ± 10 fermes
de plus de 100 000 animaux.
- Volaille chair : 1000 fermes pour l’essentiel 1000 à 2000
poulets/cycle. Volailles traditionnelles : 21 630 000 têtes.
Sans soins – se nourrissant essentiellement de déchets ménagers
Distribution– commercialisation : difficiles, voire inexistantes .
Le suivi sanitaire
cher possible avec suffisamment de protéines et une correction de l’apport en vitamines et minéraux (et acides
aminés essentiels).
Il s’agit de répondre aux exigences d’un élevage sur
parcours pour permettre aux animaux de chercher euxmêmes une partie de leur nourriture. Pour ce faire, on
mettra en place une zone herbeuse et une zone ombragée.
On favorisera aussi la prolifération de chenilles, milles pattes, etc. A cela, on pourrait ajouter les feuilles des produits
maraîchers associés à l’aviculture tels que les feuilles de
piment, d’aubergines, de gombo, de tomate, et du chiendent.
Le mini-élevage pourrait venir en appoint avec des
vers de terre, des achatines, des grenouilles, etc. Pour l’alimentation des poussins, nous choisirons le maïs qui constitue près de la moitié des rations, la farine de poisson, le
remoulage, la farine de manioc, le mil, le tourteau palmiste, le son de blé, la coquille d’huître et le sel de cuisine. Pour l’entretien des volailles, on pourrait ajouter le
soja toasté, la drèche de brasserie, le tourteau de palmiste,
tourteau d’arachide, tourteau de coton, tourteau de coprah, coquille d’huître, mais il faut supprimer la farine de
poisson en fin d’engraissement à cause de l’odeur. Il pourrait être remplacé par les boyaux des animaux. Pour les
pondeuses, on peut y ajouter du leucena, et supprimer la
farine de poisson, etc. Etant donné que les animaux sont
élevés sur pâture, nous pouvons simplifier la composition
des rations et diminuer l’apport d’énergie et de protéines.
On tiendra compte aussi des propriétés de certains
aliments pour les limiter dans la ration. Pour la farine de
poisson, nous nous limiterons à un taux inférieur à 5% de
la ration car au-delà, on retrouve une odeur de poisson
dans l’aliment.
Pour le tourteau de coton, nous limiterons l’apport à
5%. Pour le soja, on se limitera à 30% de la ration car audelà, il faudra un supplément de phosphore et de vitamine B2.
Actions primordiales
- Vaccination contre Newcastle avec grains de mil enrobés de virus atténué ou vaccin thermostable injectable ;
- Contrôle de la maladie de
Gumboro ;
Ma. fr
EM
- Contrôle sérologique en généKcal/kg
ral pour le suivi des différen- Aliments
Maïs
485
1552
Remoulage
450
927
tes maladies.
T. Palmiste
5
6,2
Projet de formulation de ra- S/p abat vol
35
106,1
15
0
tion pour les poulets traditionnels Coq d’Huître
Drèche
de
5
12,17
en Côte d’Ivoire. Il s’agit de four- Brasserie
5
0
nir un aliment équilibré, le moins NaCl
Total
1000
2603
90
Nutriments
MBP
Ca
P
g/kg
43,7
73,8
0,92
20,3
0
1,25
g/kg
0,05
0,6
0,01
1,4
5,7
0,01
g/kg
1,31
4,05
0,03
0,82
0,01
0,03
0
140
0
7,76
0
6,24
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
Nous limiterons ainsi l’apport d’énergie entre 2000
et 2500Kcal/kg en fonction du stade physiologique des
animaux. Pour l’apport de protéines, une valeur comprise
entre 11 et 18% de la ration est retenue.L’eau sera donnée
ad libitum. On ajoutera un complément minéral vitaminé
en fonction de la ration. Quand aux aliments proprement
dit, on veillera pour les poussins à apporter un aliment
broyé. Pour les adultes, l’aliment peut être donné sous
forme de graines avec un complément, il peut être concassé
ou encore sous forme d’aliment complet. On veillera toutefois à apporter un peu de sable pour permettre une bonne
digestion dans le cas où les animaux sont nourris au grain.
Les quantités varient en fonction de l’âge des sujets.
Pour 1000 sujets :
- une semaine d’âge, on donnera environ 16 kilos d’aliments par jour ;
- à 8 semaines, on donnera environ 129 kilos d’aliments
par jour ;
- à 12 semaines, on donnera environ 140 kilos d’aliments par jour.
Danielle GNANDJI
Spéculation en poules pondeuses
et poulets de chair au Cameroun:
Compte d’exploitation
Une taille minimale de 1000 poussins par bande est
conseillée aux éleveurs pour assurer une rentabilité financière.
Les 3 tableaux suivants illustrent les marges brutes de
production dans les filières ponte et chair.
En poules pondeuses, 2 types de spéculateurs existent au Cameroun, les producteurs de poulettes qui amènent les poussins jusqu’à 18 semaines d’âge avant l’entrée
en ponte, et les producteurs d’œufs qui achètent ces poulettes ou produisent eux-mêmes leurs poulettes. Jusqu’à
18 semaines, une rentabilité brute d’environ 607.500 Fcfa
(1000 Euros) est possible. Comme l’illustre le tableau 1,
elle tient en la vente des poulettes, des sacs de fientes et
des sacs vides de provendes.
Les producteurs d’œufs ont le plus de marge, sans une
mue provoquée, ils peuvent déjà réaliser environ 10.000.000Fcfa
(15.000 Euros) de marge brute (Tableau 2).
Tableau 1: Poules pondeuses (poulettes)
Poussins
1000
Aliment démarrage
2500Kg
Aliment poulettes
5000Kg
Vaccins
1000
Personnel
Eau + Electricité
Chauffage
Total
Dépenses
Coût unitaire
En poulets de chair, les marges sont moins intéressantes comme l’indique le tableau 3. Cette situation est
imputable aux facteurs qui conditionnent le prix de vente
du poulet à la finition. L’absence de structure tampon
(abattoir volaille), mais aussi la préférence du consommateur à choisir son poulet sur pied, perturbe l’emploi du
« all-in » « all out ». Ainsi, le prix de gros (1), qui semble
le moins intéressant financièrement pour l’éleveur, mais
le plus pratique car n’engendre pas de frais supplémentaire (alimentation, commercialisation, etc.). Le prix de
détail (2) et (3) sont respectivement les prix de vente par
l’intermédiaire de commerçants durant l’année (2) et en
période de fin d’année (3) lorsque la demande est supérieure à l’offre.
Contrairement aux œufs qui peuvent être stockés et
écoulés tout doucement, les poulets continuent de consommer et deviennent fragiles avec les aller/retour marché-ferme.
700Fcfa
Coût
total
700.00
230Fcfa/kg
575.00
190Fcfa/kg
950.00
300Fcfa/U
( 5 mois)
35.000Fcfa
10.000Fcfa/m
10.000Fcfa/m
175.00
50.00
50.00
2.80
00
Marge brute 18 sem
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
91
Tableau 3 Poulets de chair
Tableau 2 Poules pondeuse (Oeufs)
Dépenses
Dépenses
Aliment poulettes
4500Kg
Personnel
Eau + Electricité
Vaccins
1000
Sous-total
Si achat poulettes
Si propre poulettes
Marge brute 1
Marge brute 2
200 Fcfa/kg
( 12 mois)
35.000
10.000
Fcfa/m
350
(3.407.500)
(2.800.000)
Dépenses
totales
Recettes
270 oeufs X 1000
Poules réformées :
917
(5% mortalités de 965)
420.000
Fientes poules :
50.000
125 sacs
50 Fcfa/oeuf
Chiffre
affaires
13.500 0
1800 Fcfa
1.650.6
900.000
350.000
1.790.000
5.167.500
4.590.000
10.133.100
10.710.600
Sacs Vides :
900
1200 Fcfa
150.0
200 Fcfa
180.0
15.300.6
~15.450 Euros
~16.330 Euros
Deux remarques particulières, le coût de production très
élevé d’un poulet, environ 1540 Fcfa, soit presque 2,5
Euros et la vente des sacs vides de provendes qui servent
d’emballages dans divers commerces et des fientes utilisées par les maraîchers pour amender les sols. Le régime
Poussins
1000
Aliments démarrage
1700Kg
Aliments finition
2300Kg
Vaccins
1000
Personnel
350 Fcfa
350.000
240 Fcfa
408.000
230 Fcfa
120 Fcfa
8 semaines
Ventes
(1) gros
950
(2) détail
950
(3) détail
950
529.000
Marge brute
Coût production
950 (5% mortalité)
1800
10710.000
2300
2.185.000
2500
2.375.000
120.000
35.000
3.500
6.500
10.000
1.462.000
Eau
Electricité
Chauffage
Total
Recettes
Poussins
Sacs
vides
16.000
(1)
(2)
(3)
264.000
739.000
929.000
1.726.000
2.201.000
2.391.000
~1540Fcfa
1Euro ≅ 1$=656Fcfa.
d’imposition est d’environ 15.000 Fcfa/1000 poulets. Il
y a des situations où la rentabilité financière tient uniquement à la vente de ces produits secondaires, particulièrement en poulets de chair. (Tableau 3).
Ibrahim Njikam N.
Suite de la page 71
Facteurs influençant la qualité de la viande :
Durée d’engraissement : les volailles âgées donnent, en
général, une viande plus ferme, plus sombre, plus savoureuse et une plus faible teneur en eau. Par contre le mode
d’élevage (libre parcours ou stabulation) influence relativement peu la qualité de la viande.
Alimentation : influence la teneur en matières grasses, la
couleur et la consistance de la graisse.
Génétique et sexe : influence plutôt la prise de poids et
donc l’âge d’abattage.
Le traitement des volailles avant l’abattage :
le stress et les longs trajets entre la ferme et l’abattoir peuvent modifier la qualité biochimique de la viande. Le stress
précédant l’étourdissement ainsi que la méthode d’étourdissement appliquée influencent la saignée, le déplumage
et les processus de maturation de la viande.
La maturation de la viande : rapide chez la volaille (quelques
heures), toutefois la viande abattue (c’est-à-dire en cours de
rigidité) sera coriace et fade à la cuisson. La valeur nutritive
varie selon les parties utilisées. Le filet est plus nutritif parce
que moins gras que la cuisse ou la carcasse entière.
La préparation/morceaux utilisés : influence la qualité
organoleptique.
Un poulet ou une cuisse de poulet grillés sous une peau
grasse resteront « juteux ».
Maladies /médicaments : en plus de la contrainte d’attente,
les traitements médicamenteux particulièrement ceux administrés quelques temps avant l’abattage peut modifier
la couleur et la nature de la viande.
92
Tableau 3 : valeurs nutritives comparatives
Protéines
Graisse
Energie : 100 g
Poulet (filet)*
22.8%
0.9%
422 KJ
Poulet entier*
20.6%
5.6%
563KJ
Bovin (entrecôte)**
22.1%
6.4%
620KJ
Porc (côtelette)**
20.6%
10.9% 760KJ
Source :* Fachmann, Kraut,1990
**Mannhart,Wenk,1990
Pour en savoir plus, consulter :
L’Aviculture Française, Informations techniques
des services vétérinaires, 1988
www.lincofood.com
www.storkpmt.com
www.meyn.co.za
Références bibliographiques :
Notes de cours : IPC Barneveld College, The
Netherlands - Juin 2000
Notes de cours : Ecole Suisse d’aviculture Zollikofen, Décembre 1999
Notes de cours : Poultry Nutrition – Spesfeed –
RSA - Novembre 1996
Dr C.BISIMWA, Nov 2003
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
L’élevage de la pintade au
Bénin sous la loupe
Dans le Sud du Département du Borgou au Bénin,
marqué par un climat soudano-guinéen, l’aviculture reste,
comme partout en Afrique, dominée par son caractère familial. Appréciée pour sa chair, plus savoureuse que celle du
poulet, et pour ses œufs, la pintade n’échappe pas à cette
règle. Comme le canard, elle est plus rustique et moins
sensible aux maladies que le poulet, notamment en ce qui
concerne la maladie de Newcastle. Elle constitue une voie
de diversification intéressante, mais n’a jusqu’à présent fait
l’objet que de quelques recherches en milieu tropical.
La conduite traditionnelle des cheptels est pourtant
soumise à de nombreux problèmes alimentaires et sanitaires qui conduisent, dans le Borgou, à perdre 70 % des
pintadeaux en croissance. Désireuse de s’attaquer à ces
problèmes, la Faculté des Sciences agronomiques et l’Ecole
polytechnique de l’Université d’Abomey-Calavi, en collaboration avec la FUSAGx et la FMV-ULg, conduisent,
depuis deux ans, un programme de recherche visant à
améliorer l’élevage traditionnel de pintade dans cette région du Bénin.
Un élevage en semi-liberté
Treize éleveurs du Borgou ont été suivis afin de déterminer les performances zootechniques et sanitaires, les pra-
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
tiques d’élevage et la qualité de la chair de la pintade de
race locale. Habituellement logés dans des abris de nuit très
rudimentaires, les animaux sont laissés durant la journée en
divagation pour trouver leur nourriture. L’analyse du contenu du jabot a montré qu’ils se nourrissent principalement
de restes de récolte (maïs, sorgho et niébé principalement),
de semences de graminées diverses (Rottboellia Cochinchinensis,
Brachiaria sp., Paspalum sp, …) et d’insectes.
Le soir et le matin, l’éleveur distribue un complément
alimentaire à base de sorgho et de maïs afin d’apprivoiser
les animaux. L’élevage en totale promiscuité avec les autres
animaux de la basse-cour que sont les poules, les canards
et les pigeons induit une forte compétition interspécifique
pour l’accès à ce complément.
Les pintadeaux font, par contre, l’objet d’un peu plus
de soins. Ils reçoivent, en plus d’une céréale distribuée
séparément des autres animaux, un complément protéique sous forme de termites.
Lors de leur divagation, les pintades présentent une réelle
aptitude à se composer une ration équilibrée et très économique. Des expériences menées en station sur des pintades
de race locale nourries à base de provendes équilibrées n’ont
pas permis d’obtenir des croissances supérieures à celles des
pintades élevées de façon traditionnelle.
93
des) et organoleptiques et est appréciée par les habitants
de Borgou.
Finalement, l’étude conduite par la Faculté des Sciences
agronomiques et l’Ecole polytechnique de l’Université d’Abomey-Calavi a mis en évidence les atouts et les lacunes du système d’élevage traditionnel de la pintade au Bénin. Des solutions simples pour l’améliorer sont actuellement en cours
de test : élevage des pintadeaux pendant le premier mois sous
un panier et amélioration de leur alimentation à partir de
produits locaux, vermifugation systématique de l’ensemble
des volailles et amélioration de l’hygiène du logement.
Du point de vue économique, l’élevage de ces pintades en claustration ne s’est pas révélé rentable. La génétique des animaux locaux ne permet pas d’obtenir des indices de conversion suffisamment élevés pour rentabiliser les
provendes. De plus, l’élevage en claustration stresse fortement les pintades et diminue leurs performances.
Améliorer la prévention sanitaire
Chaque éleveur possède un cheptel de reproducteurs
variant de 4 pintades à 20 pintades avec un sex-ratio allant
de 1 mâle pour 1 femelle à 1 mâle pour 3 femelles. Ceux-ci
donnent naissance à une cinquantaine de pintadeaux lors
de l’unique période de ponte de l’année. Elle a cours lors de
la saison des pluies qui s’étale, dans le Borgou, d’avril à octobre. Environ un tiers des œufs produits sont incubés, les
deux tiers restant étant autoconsommés ou vendus. Les éleveurs font couver les œufs par une poule, parfois par une
cane, les pintades étant de mauvaises couveuses. Le taux
d’éclosion est assez bon puisqu’il avoisine les 80 %.
La mortalité des jeunes représente la principale contrainte de ces élevages. Le taux de mortalité s’élève à plus
de 60 % lors des deux premiers mois et 70 % sur six mois.
Ces pertes sont dues principalement à des pathologies, des
erreurs d’élevage et une prédation importante. Au niveau
des causes pathologiques, les infections parasitaires à Ascaris sp., Syngamus trachea, Capillaria sp. et Eimeria sp dominent. La prédation résulte directement de l’élevage en divagation où les animaux sont laissés sans protection. L’élevage en claustration avec un chauffage d’appoint et une
prophylaxie adaptée (vaccination, anticoccidien et
déparasitage) permet par contre de baisser la mortalité des
pintadeaux de 70 à 10 %.
Pour le régime et pour le goût
Les pintadeaux sont vendus à partir de six mois d’âge
à un prix moyen de 1500 FCFA la pièce, le prix pouvant
fortement augmenter au moment des fêtes de fin d’année
ou de la fête de la Tabaski. Pour comparaison, le poulet de
brousse se vend généralement un peu moins cher, à 1200
FCFA la pièce. Le prix des œufs varie de 3 œufs pour 100
FCFA à 50 FCFA la pièce.
Le poids vif oscille autour de 1,2 kg et le rendement
carcasse autour de 70 %. La viande possède de bonnes
qualités nutritionnelles (22 % de protéines et 2 % de lipi-
94
D’autre part, la vaccination des poules contre la maladie
de Newcastle juste avant la saison sèche et froide permettra
d’augmenter le nombre d’animaux. Ce problème était souvent soulevé par les éleveurs comme une contrainte à leur
élevage de pintades. Ces techniques devront ensuite être vulgarisées pour que la méléagriculture intensifiée puisse devenir
une activité d’élevage plus productive permettant aux paysans du Borgou de diversifier leurs sources de revenus.
La pintade en quelques chiffres
Espèces rencontrées : Numida méleagris en Afrique de l’Ouest,
Numida cristata en Afrique centrale.
Sex-ratio recommandé : 1 mâle pour 7 femelles.
Performances en élevage intensifié (Le Coz-Douin J.,1992) :
Ponte : de 165 à 170 œufs par femelle et par an.
Poids moyen des œufs : 48 g.
Poids d’abattage des pintadeaux : 1,6 kg à 82 jours et 1,8 kg
à 100 jours.
Indices de consommation : de 2,9 à 3,7 selon l’âge d’abattage.
Pour en savoir plus :
Buldgen A. (1996). Aviculture semi-industrielle en climat subtropical. Gembloux, Belgique : Presses agronomiques de
Gembloux.
FAO (1992). Atelier sur le développement de l’élevage de la pintade en régions sèches africaines, vol 1 et 2. Rome, Italie : FAO.
Laurenson P. (2002). Détermination des paramètres zootechniques
de la pintade locale dans la région du Borgou (Bénin). Mémoire
de fin d’études. Gembloux, Belgique : FUSAGx.
Le Coz-Douin J. (1992). L’élevage de la pintade. MaisonsAlfort, France : Point vétérinaire.
Contacts :
Prof. André Buldgen, Unité de Zootechnie, Faculté universitaire des Sciences agronomiques de Gembloux, Passage des
Déportés, 2, 5030, Gembloux, Belgique.
[email protected]
Ir. Didier Woirin, Département des Productions animales,
Faculté des Sciences agronomiques de l’Université d’Abomey-Calavi, Bénin. [email protected]
Jérôme Bindelle, Didier Woirin et André Buldgen
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
Production avicole au Zimbabwe
Un exemple d’intégration verticale
L
e Zimbabwe a depuis l’époque coloniale développé une production agricole très performante.
Parmi les pays d’Afrique australe, il a été longtemps considré comme le grenier. Grand producteur de tabac, de maïs, de blé..., ce pays a connu pendant de longues années des excédents de production qui
lui ont permis d’exporter et d’en tirer des devises nécessaires au développement du pays.
Les poulets de chair mettent 39 jours pour atteindre
un poids d’abattage de 1600 gr. Ce qui permet d’avoir
neuf cycles annuels. L’aliment bétail est produit sur place
aussi bien en pellets qu’en farine. Dans un proche avenir,
Crest Breeders compte se lancer dans la production de fumure organique pour le marché local et l’exportation.
Quant à la Irvine’s Day Old Chicks, l’autre grand
acteur du secteur, il s’agit
En ce qui concerne l’élevage, la
aussi d’une société entièreviande bovine du Zimbabwe a une réZimbabwe : carte de visite
ment intégrée, allant de la
putation qui a largement dépassé les
ferme parentale pour les fiSuperficie : 390580 km²
frontières du pays. Le Zimbabwe était
Nombre d’habitants : 10400000 hab. (1992)
lières chair et pondeuse à la
encore, il y a quatre ans l’un de rares pays
P.N.B/hab. 2550 usd.
vente des produits au détail
Langue parlée: anglais, shona,
africains à pouvoir vendre de la viande
(poulets entiers, blancs de
ndebele, dialectes locaux
fraîche dans les pays de l’Union euroEthnies majoritaires: Shona, Ndebele
poulet, œufs de consommaPrincipales productions :or, nickel, tabac,...
péenne qui ont pourtant une législation
tion…). Irvine’s D.O.C.
très sévère en la matière.
produit lui-même ses aliLes normes de production et la qualité des produits ments pour tous ses élevages et commercialise aussi des
ont pourtant permis cette performance. Quant à la pro- produits vétérinaires via sa filiale ZIMVET, tout en propoduction avicole, elle est caractérisée par la domination de sant aussi un service d’appui technique aux autres éleveurs.
deux grands producteurs qui à eux-seuls produisent plus
Irvine’s D.O.C. utilise la souche Cobb 500 pour sa
de 80% de la production nationale aussi bien en œufs de
lignée chair alors qu’elle garde le H&N «Brown Nick»
consommation qu’en poulets de chair. D’un côté, la Crest
Layers pour la lignée ponte. Néanmoins, en chair, elle passe
Breeders International est une entreprise située à 60 km
de plus en plus vers la Ross. Irvines D.O.C. possède
au Sud d’Harare, la capitale, à cinq kilomètres du grand
200.000 parentaux Cobb pour la filière chair, ce qui lui
axe menant à Masvingo. Cette entreprise totalise 325 agents
permet de produire en bout de course entre 30 et 50.000
dont 10 hauts cadres seulement.
poulets de chair par jour. Sa chaîne d’abattage ultra-moElle importe d’Ecosse et d’Afrique du Sud trois fois derne permettant de fournir des produits finis (entiers,
par an les souches grand-parentales. Le couvoir commer- découpés prêts à être vendus dans les principaux supercial produit 300.000 poulets de chair par semaine et peut marchés du pays). Le nombre de parentaux ponte variant
aller à 600.000. Alors que le couvoir de reproduction four- de 20 à 30.000 sujets selon les périodes.
nit 20.000 lignées parentales femelles par semaine. Le
L’intégration poussée de ces deux sociétés leur a percouvoir pour pondeuses quant à lui produit 29.000 indimis de se défendre très valablement aussi bien sur le marvidus par semaine destinés à la commercialisation.
ché local qu’en Afrique australe. Ce qui représentait la seule
En poulets de chair Crest Breeders utilise les souches alternative viable face aux géants du secteur en Afrique du
Ross et Crest, tandis que pour la ponte, il utilise la Bovans Sud. En effet, les produits (poussins d’un jour, poulets de
Nera et la Goldline. Crest produit ainsi chaque semaine chair) Irvine’s et Crest étant exportés dans plus d’une di20000 poussins d’un jour en Nera et 17.000 en Godline. zaine de pays, il n’est pas faux de dire que l’intégration
Sur place, ils ont 180.000 pondeuses au sol et cela devrait poussée a donné dans le cas du Zimbabwe, des résultats
passer à 240.000. Les œufs sont vendus aussi bien dans les plus que satisfaisants.
supermarchés, les points de vente Crest que voués à l‘exporMaximilien Muland
tation vers la RDC, le MALAWI ou encore la NAMIBIE.
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
95
Recette du Poulet « LA REVIENSY » ou à
l’indienne du Père Libanga
Recette pour 6 personnes
1 Poulet
6 oranges (ou à défaut une boîte de jus d’orange)
6 bananes
1 ananas et/ou 4 mangues
6 tomates ou une boîte de tomates pelées
4 oignons ou plus en fonction de leur taille
3 poivrons en option
1 boîte de concentré de tomates
Huile et beurre ou margarine
Curry en poudre, pili (éventuellement pour celui qui n’a pas peur des hémorroïdes)
Couper le poulet : 2 cuisses, 2 blancs, 2 ailes (ou uniquement ses cuisses)
Faire revenir dans l’huile et le beurre jusqu’à ce qu’il soit bien bronzé
Ajouter le jus d’orange, sel, poivre, bananes en rondelles, ananas en dés, mangues
en dés, tomates et concentrés de tomates, poivrons en fines lamelles et oignons en
rondelles, ainsi que le curry. Laisser mijoter à faible feu, la préparation ne doit pas
bouillir, juste à peine frémir afin de ne pas perdre les saveurs des fruits. On peut
ajouter aussi des arachides grillées.
Ajuster l’assaisonnement après une demi-heure de cuisson. Laisser mijoter jusqu’à
ce que le poulet soit bien tendre mais pas en état de décomposition. Au total une
heure trente minutes maximum (poulet à rôtir).
L’idéal est de laisser reposer quelques heures à température ambiante. Réchauffer
délicatement à l’heure du repas.
RIZ
Dans une casserole mettre de l’huile et bien chauffer, y ajouter 2 tasses de riz et le
faire frire jusqu’à ce qu’il devienne doré. Ajouter le sel et 4 tasses d’eau. Réduire le
feu à une température moyenne et couvrir. Quand toute l’eau a disparu, le riz est
cuit. On peu aussi mettre au début de la cuisson à l’eau une boîte de maïs grain.
Servir avec un vin rosé, j’ai un faible pour le Mateus, ou de la bière, sans préférence
pour la brasserie sauf si l’une d’entre elles veut me sponsoriser (la recette du lapin à
la bière).
Le succès est garanti pour celui que veut jouer sur le sucré salé et les convives y
trouveront certainement un goût de « revienzi » (pas très économique s’ils ont vraiment un gros appétit)
© P.L.
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Troupeaux
et Cultures des Tropiques