les divisions religieuses en Europe et en France au XVIe siècle.

Leçon d'histoire : les divisions religieuses en Europe et en France au XVIe siècle.
I. La réforme protestante
A. Martin Luther critique l'Église.
Entre le XIVe et le début du XVIe siècle, le clergé catholique est souvent défaillant : curés ignorants et ne respectant pas les
principes religieux, évêques délaissant leur diocèse, papes vivant comme des princes. Ils ne répondent pas aux angoisses
des hommes qui ressentent les catastrophes de la fin du Moyen-Age comme une punition de Dieu. En 1517, le moine
allemand Martin Luther dénonce la vente d'indulgences* et publie 95 thèses pour réformer l'Église. Affirmant que seule la
foi peut permettre le salut, il est excommunié par le pape et fonde alors la religion protestante.
B. La diffusion de la réforme* protestante.
Grâce à l'imprimerie développée en Europe à partir du XVe siècle, grâce également au soutien des princes allemands et à
l'action de certains humanistes, les idées de Luther se répandent, surtout en Europe du Nord. Vers 1530, en France, Jean
Calvin se convertit aux idées de Luther puis élabore sa propre doctrine. Selon lui, le salut ne dépend que de Dieu, qui
n'attend rien en retour et qui choisit les élus. Les fidèles doivent donc adopter une morale très stricte.
II. La réforme* catholique
A. La réaction contre les progrès du protestantisme.
Dès le XVe siècle, la nécessité d'une réforme catholique s'était exprimée mais ce sont les victoires du protestantisme qui
obligent l'Église à réagir. C'est le but du concile de Trente qui se tient en Italie de 1545 à 1563. Il réaffirme les principes
catholiques contestés par les protestants (comme l'obtention du salut par la foi et les bonnes œuvres).
B. Des mesures pour s'attacher les fidèles.
Les devoirs du clergé sont rappelés : les évêques doivent résider dans leur diocèse et contrôler les curés qui doivent avoir
été formés dans les séminaires*. Des ordres, comme les jésuites*, sont chargés de l'éducation des enfants, de la prédication*
et de la charité. L'art est mis à contribution car le décor des églises doit émerveiller les fidèles et révéler la majesté de
Dieu.
III.Les divisions religieuses de l'Europe au XVIe siècle et la situation du royaume de France.
A. L'unité religieuse brisée.
La réforme catholique décidée par le concile de Trente donne un coup d'arrêt à l'expansion protestante. Mais le
protestantisme (sous ses diverses formes) s'est enraciné dans un certain nombre de régions européennes, y compris dans des
pays à forte tradition catholique comme la France.
B. Les divisions religieuses tournent à l'affrontement.
Ceux qui sont considérés comme hérétiques sont pourchassés, les livres jugés dangereux par l'Église catholique sont
interdits. Les protestants brûlent les images de la vierge et les reliques des saints. Les conflits qui opposent les deux camps
sont de plus en plus fréquents. Dans la seconde moitié du siècle, les affrontements aboutissent aux guerres de religion.
C. Le royaume de France au XVIe siècle : entre affirmation du pouvoir royal et affrontements religieux.
Dans la première moitié du XVIe siècle, François Ier renforce son autorité. Il met en place une administration moderne qui
unifie le royaume. Le français devient la langue des actes officiels (ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539).
Dans la seconde moitié du XVIe siècle, la France est déchirée par les guerres de religion entre catholiques et protestants
(aussi appelés les Huguenots). Le 24 août 1572 à Paris, de nombreux protestants sont tués par les catholiques lors du
massacre de la Saint-Bathélémy.
En 1589, Henri IV, qui fut grand seigneur et prince protestant (prince de Navarre), devient roi de France après s'être converti
au catholicisme pour accéder au trône. Il rétablit la paix grâce à l'édit de Nantes en 1598 qui autorise les protestants
français à pratiquer leur religion.
Vocabulaire :
Indulgence : en échange d'un don fait à l'Église, les fidèles peuvent obtenir le pardon de leurs péchés et gagner le salut.
Réforme : réorganisation de l'Église afin de lui rendre son message premier, sa pureté.
Jésuites : ordre créé par Ignace de Loyola et fondé sur la prédication et l'enseignement.
Prédication : action de prêcher, d'enseigner la parole de Dieu.
Séminaire : établissement religieux chargé de la formation des futurs prêtres.
le royaume de France au XVIe siècle.
Édit : le mot a à peu près le même sens que celui d'ordonnance. Il désigne une décision royale sur un problème précis.
Huguenots : nom donné aux protestants en France au XVIe siècle.