Le protestantisme en France 1. Repères historiques

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Le protestantisme en France 1. Repères historiques
Le protestantisme en France
1. Repères historiques
En France, la Réforme protestante a une double source :
humaniste (Cercle de Meaux, Lefèvre d’Etaples…),
luthérienne et réformée (Guillaume Farel, Martin Bucer…).
La synthèse et la structuration de l’Église est due à Jean Calvin (1509-1564).
L’Église réformée de France (ERF) est la première Église protestante de France. 1er synode
national : 1559.
Principales périodes :
1520 – 1598 Édit de Nantes - L’essor conflictuel
Favorisées par le climat de liberté intellectuelle de la Renaissance, les idées de Luther et de
Zwingli pénètrent en France ; le Noyonnais Jean Calvin (1509-1564) les approfondit et en
propose un exposé systématique dans " l'Institution de la Religion Chrétienne " (1536). Exilé
à Genève, il accompagne le développement des Églises réformées qui rassemblent à leur
apogée 15 à 20 % des Français. Les Guerres de Religion (1562-1598) opposent les
catholiques et les protestants dans des affrontements sanglants (massacres de la SaintBarthélémy en 1572). Malgré la victoire du chef protestant Henri de Navarre – le futur Henri
IV – le courant réformé est amoindri et restera très minoritaire.
1598 – 1685 Révocation - Le statu quo menaçant
L'Édit de Nantes promulgué par Henri IV (converti au catholicisme) est un compromis
garantissant à la minorité protestante des droits politiques et militaires, tout en la privant de
toute possibilité d'expansion religieuse. Les rois Louis XIII et surtout Louis XIV entameront
les libertés protestantes, avant de déclencher de féroces persécutions (" les dragonnades ") :
les protestants abjurent en masse et Louis XIV en tire prétexte pour révoquer l'Édit de Nantes
(1685).
1685 – 1787 Édit de tolérance - La clandestinité persécutée
C'est la période la plus sombre du protestantisme français : le culte est interdit, les temples
rasés, les pasteurs emprisonnés ou exécutés. 200 000 protestants choisissent l'exil dans les
pays voisins (Europe du Refuge) ; dans les Cévennes, la révolte des Camisards est une
aventure héroïque sans lendemain. Entre soumission apparente et clandestinité (" culte au
Désert" ), une poignée de fidèles maintiennent la flamme du protestantisme. Progressivement,
l'influence des idées des Lumières atténue les persécutions : " toléré " administrativement en
1787, le protestantisme français ne retrouve sa liberté qu'en 1789.
1787 – 1905 L’existence reconnue mais surveillée
" Les Articles Organiques " de 1802 réorganisent les Églises réformées et luthériennes
(surtout en Alsace et au Pays de Montbéliard). Bien réinsérés dans la société française, les
notables protestants participent activement à son développement économique et social ; plus à
la base, un mouvement de Réveil spirituel ranime et reévangélise mais les divisions entre "
orthodoxes " (restés strictement fidèles aux Réformateurs) et " libéraux " (plus modernistes)
séparent les Églises.
Depuis 1905 Une famille spirituelle comme les autres
Acquis de longue date aux principes de la laïcité, le protestantisme accepte la Séparation des
Églises et de l'État (1905) et s'organise au sein de la Fédération Protestante de France. Les
familles réformées s'unissent presque toutes en 1938 autour d'une Déclaration de Foi
commune, constitutive de l'Église Réformée de France.
L’Église évangélique luthérienne de France (EELF) est principalement implantée dans le pays
de Montbéliard et à Paris. Dans le Pays de Montbéliard, le protestantisme est depuis l’origine
luthérien d’identité et réformé de théologie ; son histoire l’a lié au Duché de Würtemberg. A
Paris, l’Église luthérienne est issue des assemblées qui se réunissaient dans des ambassades de
pays luthériens dès le XVIIème siècle et s’est beaucoup renforcée avec les réfugiés alsaciens
de 1870.
Un processus d’union qualifié d’«historique».
Historiquement, luthériens et réformés se sont principalement opposés sur la compréhension
de la sainte cène (= repas du Seigneur, eucharistie). Ils se sont aussi distingués sur le rapport à
l’autorité politique, l’articulation de l’éthique et de la foi, la liturgie, etc.
Des efforts d’unité ont été menés depuis 1529. L’évolution décisive est venue au XXème
siècle, avec le mouvement œcuménique. Né en 1910 à l’occasion de la conférence
missionnaire d’Edimbourg, ce mouvement a pris son ampleur avec la fondation du Conseil
œcuménique des Eglises (1948), puis le dialogue interconfessionnel rendu possible par le
concile Vatican II (1962). Sur le plan luthéro-réformé, la déclaration de Barmen (1934)
dénonçant théologiquement le nazisme et la Concorde de Leuenberg (1973), accord liant des
dizaines d’Eglises protestantes en Europe, ont été des étapes marquantes vers l’unité.
2. Repères numériques
L’ERF représente environ 90 % et l’EELF environ 10 % de la nouvelle Église
protestante unie de France.
2 facultés de théologie (Paris et Montpellier) réunies au sein de l’Institut
protestant de théologie
450 pasteurs
470 associations cultuelles locales pour 1 000 lieux de culte
1 000 dirigeants Pasteurs (pasteurs proprement dits, enseignants en théologie,
biblistes, etc.) et laïcs (présidents de conseils élus)
10 000 responsables Membres des conseils, chargés de responsabilité
paroissiale
110 000 personnes engagées « forces vives » Donateurs réguliers, militants,
etc.
250 000 participants à la vie de l’Église
400 000 personnes font appel au ministère de l'Église protestante unie