Mariage gay : rebondissement au Sénat italien et clin d

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Mariage gay : rebondissement au Sénat italien et clin d
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Mariage gay : rebondissement au Sénat italien et clin d'œil du
pape au Mexique
Date : 19 février 2016
Michel Lhomme, politologue ♦
Les chefs des groupes parlementaires du Sénat italien ont décidé de reporter à mercredi
prochain la reprise de l’examen de la loi sur le mariage gay , à la demande du Parti démocrate
(PD) à l’origine de cette initiative.
Le Sénat examine depuis trois semaines une proposition de loi instaurant une union civile dont
le principe bénéficie d’un consensus relativement large. Mais la question de l’adoption des
enfants du conjoint, violemment rejetée par les alliés de centre-droit de Matteo Renzi ainsi que
la frange catholique de son Parti démocrate (PD), déchire la classe politique.
Jusqu’à présent, le M5S de l’ex-comique Beppe Grillo, deuxième parti du pays, répétait qu’il
soutiendrait le texte à condition que l’adoption de l’enfant du conjoint soit maintenue. Mardi
soir, opérant un revirement inattendu et qui a cueilli par surprise le PD, le M5S a annoncé au
Sénat son intention de ne pas voter un « super-amendement » présenté par le PD justement
pour accélérer l’adoption de la loi et éviter qu’elle ne soit vidée d’une partie importante de son
contenu.
Face à ce revirement et à l’opposition interne de ses sénateurs catholiques, le PD s’est résigné
à demander mercredi le report d’une semaine de l’examen de ce projet de loi pour voir
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comment procéder.
Bien évidemment en quittant le Mexique pour rejoindre Rome, le pape François, dans sa
conférence de presse, a été interrogé sur le vote du Sénat. Alors qu’on lui demandait de
s’exprimer sur le débat parlementaire italien en cours à propos du mariage gay et l’adoption
d’enfants par ces couples, François a redit qu’« il ne se mêle pas de la politique italienne. Le
pape est pour tous. Il ne peut donc pas se mêler de la politique interne d’un pays, ce n’est pas
le rôle du pape. Quant aux parlementaires catholiques, ils doivent voter selon leur conscience…
bien formée. » Sur la question homosexuelle, le Pape a tenu à «répéter» ce qu’il avait dit lors
des Journées Mondiales de la Jeunesse de 2013 « et qui se trouve dans le catéchisme de
l’Église catholique » mais sans re-prononcer la fameuse phrase immédiatement médiatisée «
qui suis-je pour juger? ». Les journalistes n'attendent que cela : un pape pro-gay.
Quand il lui fut demandé ensuite hier s’il allait accorder la communion aux divorcés remariés, il
a confirmé la publication de l’exhortation post-synodale, « avant Pâques ». Ce document va «
reprendre tout ce que le synode a dit». Pour ce qui est des divorcés remariés « le mot-clé – et je
le rependrai comme l’a utilisé le synode – est “d’intégrer” dans la vie de l’Église, les familles
blessées, les familles remariées. Mais sans oublier les enfants qui sont les premières victimes
de tout cela ».
En réponse à une question sur le candidat américain Donald Trump, qui affirme vouloir
construire un mur entre les États-Unis et l’Amérique latine et renvoyer 11 millions de
clandestins, le pape François, pape de l'hypermondialisme a été très direct: « Une personne qui
ne pense qu’à faire des murs et non des ponts, n’est pas chrétienne. Ce n’est pas dans
l’Évangile. Il faut vérifier s’il a vraiment dit cela.» Mais il s'est empressé d'ajouter : « Un pape ne
se mêle pas de politique interne ».
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